Je suis assis depuis déjà dix minutes, mais où est donc cette journaliste ? Elle veut m'interviewer et elle n'est même pas à l'heure, c'est un comble ! En général, se sont les célébrités qui se pointent en retard mais personnellement je ne suis pas comme ça, j'aime la ponctualité. Ah enfin la demoiselle arrive, enfin j'imagine que c'est elle, une petite blonde un peu coincée qui a l'air un peu gênée. Elle s’assoit devant moi, sort sa plume à papotte.

JOURNALISTE 3 - « Monsieur Westerfield, excusez-moi pour mon retard, j'ai eu quelques soucis, enfin bref... Si vous êtes prêts nous allons commencer. Le tome 3 de votre série au succès planétaire, Header Clarke. Lorsque vous avez commencé à écrire le premier tome, imaginiez-vous que cette série aurait un tel succès ? »
ZEUS - « A vrai dire, j'en rêvais, je l'espérais bien sûr mais de là à en être persuadé, non. J'ai commencé à écrire mon premier livre alors que j'étais encore à Poudlard, je le faisais lire aux copains, leur demandais leurs avis. Les critiques pleuvaient, peu de personnes étaient fans de mon livre au début. Il n'y a que mon meilleur ami, Atlas Wood, qui y a toujours cru. Il m'a apporté une tonne de conseils qui ont permis de relever le niveau de la série. C'est pour ça que c'est toujours le premier nom cité dans les remerciements. »
JOURNALISTE 3 - « C'est aussi pourquoi l'un de vos personnages s'appelle Woody en hommage à votre ami ? »
ZEUS - « On m'a rarement posé la question, preuve que peu de gens ont lu mes livres. Rassurez-moi vous l'avez bien lu ? Non parce que sinon je serai déçu. Et pour répondre à la question, oui c'est en l'honneur d'Atlas mais ne lui dîtes pas il va prendre la grosse tête. A la base, je voulais appeler le personnage Robin mais j'ai changé d'avis. Cette saga c'est le monde que je me suis inventé et Atlas avait besoin d'être dedans d'une manière ou d'une autre. C'est comme un frère pour moi, on se connaît depuis notre entrée à Poudlard. Il a toujours été là pour moi et vice versa. S'il y a bien une personne en qui j'ai confiance, c'est bien lui. »
JOURNALISTE 3 - « Justement en parlant de votre famille, vous parlez que très rarement d'eux dans la presse ainsi que votre enfance, est-ce un sujet délicat ? »
ZEUS - « Je n'ai rien caché, c'est juste que je suis en froid avec ma famille. J'ai grandi dans la banlieue londonienne dans une famille qui avait tout de la famille moldue : on avait un pavillon, une voiture qui datait un peu mais qui fonctionnait bien. Ma mère était secrétaire, mon père flic. On avait une vie des plus ordinaires. J'ai su que j'étais un sorcier quand j'ai reçu ma lettre pour Poudlard. Mon père est moldu, ma mère de sang-mêlée mais elle n'avait jamais aimé la magie, jamais. Quand j'ai reçu ma lettre, elle a essayé de le rejeter aussi mais ce n'est pas comme si elle avait le choix. C'est quand j'ai décidé que je voulais aller à Poudlard, que je voulais découvrir le monde magique, qu'elle a commencé à m'en vouloir. »
JOURNALISTE 3 - « A Poudlard, vous étiez à Poufsouffle. D'après mes recherches vous étiez un élève brillant, d'ailleurs majeur de votre promotion en sortilèges. Cependant on disait de vous que vous étiez... »
ZEUS - « Effacé ? Mis de côté ? Oui sûrement j'étais pas ce qu'on pouvait appeler populaire à Poudlard, j'étais trop « bizarre », trop dans mon monde. J'étais bien à Poufsouffle, dis donc vous avez fait des recherches sur moi. Il est vrai aussi que j'étais majeur de ma promo en sortilèges, ça a toujours été ma matière, vous auriez vu la tête de mon prof quand il a su que je ne voulais pas continuer dans les sortilèges. Il a essayé de me convaincre je ne sais combien de fois mais je voulais poursuivre mes rêves d'écrivain. Quand la plume vous appelle, vous ne pouvez lui résister. »
JOURNALISTE 3 - « Pourtant pendant deux ans, vous n'avez pas trouvé quelqu'un qui veuille de votre livre. Vous n'avez jamais pensé arrêter et revenir aux sortilèges ?»
ZEUS - « J'aurais pu mais non. C'est vrai que j'ai galéré pendant deux ans, j'avais presque rien à manger, j'enchaînais les petits boulots et j'ai souvent squatté le canapé d'Atlas mais ça ne m'a jamais découragé de l'écriture. C'est pendant ses années difficiles que j'ai écrit mon deuxième tome. Je pense que c'est justement parce que j'ai vécu tout ça que je pense que mon deuxième tome est aussi intense. Ça m'a permis de devenir un meilleur auteur. »
JOURNALISTE 3 - « C'est donc après ces deux années de galère que vous avez frappé chez la porte d'un petit éditeur qui a accepté de publier vos livres et après c'est la succès, une remontée fulgurante. »
ZEUS - « Oui on peut dire que ce fut la rencontre décisive pour moi. Je commençais vraiment à croire que je n'y arriverais jamais et voilà qu'enfin quelqu'un croit en moi, quelqu'un me donne mon premier chèque. J'essayais de ne pas trop m'emballer mais je ne doutais pas que c'était la fin de la misère pour moi. Le livre a commencé à être un succès parce que j'ai fait beaucoup de lectures publiques, j'ai passé de longs mois à partir à la rencontre de mes fans mais j'étais heureux de le faire ! Sans eux, je ne suis rien. »
JOURNALISTE 3 - « Et ils vous le rendent bien ! »

L'interview exclusive continue encore une dizaine de minutes où la journaliste me pose des questions un peu plus légère sur mes goûts, ma vie affective et aussi sur mes plans de la soirée. Je lui donne le scoop d'être de nouveau célibataire, elle paraît ravie. Je réalise ensuite la séance photo, on ne m'habille pas, je pose tel que je suis habillé, on me maquille juste légèrement après quoi je peux partir... Pour réaliser une autre interview. Je n'ai qu'une demi-heure pour me préparer avant la soirée, Atlas est déjà chez moi avec son plus beau costard. Il me fait honneur, c'est bien. Une douche, une clope et on est parti. On prend une photo pour montrer à nos enfants plus tard à quel point on était beau à vingt-quatre ans. Quand on arrive, on se fait mitrailler par la presse, évidemment. Le lendemain en récupérant mon journal en buvant mon café, je peux lire « Zeus Westerfield gay ? Il ne lâche plus Atlas Wood. » Décidément, y en a vraiment qui sont cons.


Je crache mes poumons tandis que les flash crépitent. Nouvelle conférence de presse, mon quatrième tome. J'ai vingt-cinq ans, j'ai en horreur le showbiz et tous ces cons de journalistes qui n'ont en fait rien à foutre de mon bouquin mais ils sont venus seulement me parler du fait que ma dernière petite amie, Marina Gosbow, m'a traité d'enfoiré devant toute la presse. Je met une clope dans ma bouche commence à l'allumer, je vois du coin de l'oeil que Suzie me fait signe de ne pas faire ça mais je m'en fous. Toute façon, c'est moi qui la paye et pas le contraire.

JOURNALISTE 4 - « Qu'avez-vous à dire à propos des déclarations de Marina Gosbow à votre sujet ? »
ZEUS - « Je croyais que j'étais là pour parler de mon livre donc si vos questions ne portent pas sur mon livre, vous pouvez vous taire. »
JOURNALISTE 4 - « Bien alors est-ce que le personnage de Maggie, la petite amie de Header a été inspirée par mademoiselle Gosbow ? »
ZEUS - « Sans commentaire. Sérieusement vous n'avez que des questions à me poser qui concernent de près ou de loin à Marina ? Le fait que ça soit le quatrième tome, on s'en fout ? Que j'ai explosé les records de vente aussi ? Vous savez quoi ? Vous me pétez les couilles ! J'en ai marre, je me casse. »

J'arrache le micro de ma veste et sors de la pièce. Suzie m’emboîte le pas, ainsi que toute son équipe qui est mon équipe au final. Elle n'est pas contente, je l'entends pester de là.

SUZIE - « Qu'est-ce qui t'as pris Zeus ? Tu veux ruiner ta carrière ? Avec les paroles de Marina, on était déjà dans la merde, mais là Zeus t'as fait une grosse connerie, une grosse connerie ! Tu vas te mettre tes lecteurs à dos, déjà que maintenant grâce à ton comportement de gamins, tu as la presse contre toi. Je fais quoi moi avec la presse ? Je joue la carte de le folie ? De l'alcoolisme ? »
ZEUS - « Tu sais quoi Suzie ? Tu fais chier ! Tu sais quoi ? Tu leurs dis que je me retire de cette vie, j'arrête d'écrire, je veux qu'on me foute la paix. Tout ça, ça me monte à la tête, j'en ai assez. T'es donc renvoyée par la même occasion. »
SUZIE - « Wow, wow, on se calme, deux minutes. Tu agis sous le feu de l'action, écoute si tu es surmené, j'annule tes rendez-vous pour la semaine, mais ne prend pas de décision comme ça à la légère. »
ZEUS - « C'est tout réfléchi ! Fais un communiqué de presse ! « Zeus Westerfiel arrête sa carrière ! »

Elle n'a pas voulu me croire au début mais quand elle a vu que j’achetais une maison perdue en pleine Écosse, elle a commencé à comprendre que c'était vraiment sérieux. Elle a fait ce communiqué, mes fans ont pleuré, la presse s'est beaucoup moqué moi pendant tout ce temps j'ai posé mon cul sur mon canapé fumant une cigarette et sirotant une petite bièreaubeurre. La suite de ma vie : FABULEUX... pendant quelques mois. Après quoi la solitude a commencé à me ronger, j'ai commencé à me faire chier, oui n'ayons pas peur des mots. Le seul qui me rendait visite, Atlas. Au bout de cinq mois, il a essayé de me raisonner.

ATLAS - « C'est plus possible, Zeus ! Tu peux te terrer chez toi, sors ! Je suis sûre que les femmes, les interviews et les soirées ça te manque. »
ZEUS - « Même pas vrai, ma vie ici c'est parfait ! J'ai tout ce dont j'ai besoin et personne pour m'embêter. On me pose pas constamment des questions débiles et j'ai plein de temps pour moi. Que demander de plus ? »
ATLAS - « Du temps pour quoi, Zeus, au juste ? Tu n'écris plus, ne fait pas comme si c'était le contraire, je sais depuis le temps quand tu écris : il y en a de partout, oui y a des feuilles partout, y a du café partout chez toi... Là plus propre que ça tu meurs ! Tu ne fais absolument rien de ta vie et je ne veux pas que ça continue... Tu sais, je voulais t'annoncer quelque chose, Julie et moi on va se marier et je voudrais que tu sois mon témoin ? »
ZEUS - « Quoi ? T'es pas sérieux, Atlas ! T'as vingt-cinq ans, tu vas pas te marier quand même. Personne de sensé ne se marrie à cet âge-là ! Non, non, non entant que ton meilleur ami, je refuse de te laisser faire une grosse connerie. Non, non tu n'épouseras pas Julie. »
ATLAS - « J'aurais préféré que tu me soutiennes mais dans tous les cas, je ne te demande pas ton avis ! J'aime Julie, elle m'aime aussi, je ne vois pas ce que j'ai besoin de plus ? J'aimerai vraiment avoir mon meilleur ami à mes côtés, que tu m'empêches de me rendre ridicule et d'assurer mes arrières comme d'habitude mais même si tu ne viens pas, on se mariera quand même. »
ZEUS - « Tu n'as pas le droit de me faire du chantage affectif comme ça ! Tu es mon ami et l'amitié ne passe pas d'abord ? Je tolèrais Julie jusqu'à présent parce que je voyais qu'elle te rendait heureux malgré le fait évident qu'elle me déteste, elle a essayé de me tuer avec sa dinde à Noël, ne dis pas le contraire ! Mais là, l'épouser, non ! Qu'est-ce que je vais devenir, moi ? Et tu veux que je t'empêche d'être ridicule ? C'est ce que je suis en train de faire en t'empêchant de l'épouser. »
ATLAS - « J'en ai assez entendu ! Tu es ridicule. Je m'en vais, salut ! »
ZEUS - « Si tu t'en vas Atlas, je te préviens, ça sera lourd de conséquences pour notre amitié ! »

Atlas se lève quand même, ouvre ma porte d'entrée, la fait claquer et je le vois transplaner dans mon jardin. Pff ! Je donne un coup, je shoote quoi dans un coussin qui se retrouve à l'autre bout de la pièce. Atlas va se marier avec sa blondasse, je la déteste et c'est réciproque. Pourquoi ? Mais parce qu'elle me vole mon meilleur ami c'est tout et elle a essayé de me tuer au Noël dernier, elle avait mis de l'arachide avec sa dinde hors je suis allergique à l'arachide ! Elle le savait très bien mais elle a fait exprès d'en mettre ! Non je ne laisserais pas Atlas l'épouser, c'est mort !

On sonne à la porte, sûrement Atlas qui revient pour s'excuser, tant mieux, il n'est pas trop con. J'hésite tout de même à venir lui ouvrir, il mériterait bien que je le foisse poiroter mais je ne peux pas, c'est mon meilleur ami, je ne peux pas lui faire une telle chose. Je vais donc ouvrir la porte, sourire aux lèvres sauf que ce n'est pas Atlas qui se tient devant ma porte, non, c'est Albus Dumbledore. Pour une surprise, c'est une surprise.

DUMLBLEDORE - « Monsieur Westerfield, bonjour, auriez-vous quelques minutes à m'accorder ? Puis-je entrer cinq minutes ? »
ZEUS - « Euh, euh... Oui. Entrez. »

Albus Dumbledore était le genre de personnes impressionnantes. J'avais l'impression d'être un mome devant lui. Je m'écarte de la porte, le laisse rentrer et lui indique la table de la cuisine. Je lui propose du thé qu'il accepte volontiers. Je fais donc chauffer de l'eau.

ZEUS - « Qu'est-ce qui vous amène ici ? »
DUMBLEDORE « J'ai un travail pour vous. Figurez-vous que je n'ai plus de professeur de sortilèges. J'ai pensé à vous, on vous dit libre. »

Ça ne serait pas Albus Dumbledore en face de moi, j'aurais sûrement explosé de rire mais là je ne peux pas. C'est un bonhomme sympa mais qui n'était pas n'importe qui. Tout ce que je pouvais faire, c'est répondre non merci et ça c'est très poliment.

ZEUS - « Je vous remercie pour votre proposition mais je me vois dans l'obligation de refuser. Je suis auteur pas professeur. Je n'ai aucune expérience et ça fait bien longtemps que je n'ai pas pratiqué les sortilèges. Je ne suis pas assez qualifié pour le poste. Non vous trouverez quelqu'un de mieux que moi, vous verrez. »
DUMBLEDORE - « Monsieur Westerfield, votre modestie vous honore mais je vous demanderais de bien y réfléchir. Je sais que vous êtes toujours aussi bon en sortilèges de source sûre et vous ne saurez pas si vous n'êtes pas fait pour le métier de professeur tant que vous n'aurez pas essayer. Voilà ce que je vous propose. Je vous laisse deux semaines, si vous ne m'avez pas recontacté dans deux semaines, je vous laisse tranquille. Et puis rien ne vous empêchera d'écrire la suite de votre livre pendant votre temps libre. Dîtes-vous que ça ne pourra qu'enrichir votre saga. »

Un sourire bienveillant s'affiche sur sa tête. Il finit son thé puis s'en va. Il paraît tellement sûr de lui que ça en est déroutant. Je crois que je suis resté assis quelques heures à ma table réfléchissant à cette proposition et puis j'ai attrapé une feuille et j'ai commencé à écrire le tome cinq de Header Clarke. Une semaine plus tard, j'étais à Poudlard acceptant ce travail regorgeant d'idées pour mon livre, ceci n'était pas arrivé depuis longtemps.


ZEUS - « Bien je me présente même si je suis sûr qu'un bon nombre d'entre vous me connaissent, je m'appelle Zeus Westerfield et je suis votre nouveau professeur de sortilèges. Vous êtes en septième année ce qui signifie que c'est une année très importante pour vous. Je ferais tout pour vous réussissiez si vous travaillez, sinon pas la peine de venir. Bon maintenant contrôle surprise, sortez une feuille. »
ELEVE 1 - « Mais monsieur, c'est le premier cours de l'année, vous ne pouvez pas nous donner un contrôle surprise ? Sur quoi vous voulez nous évaluer ? »
ZEUS - « Mademoiselle à l'avenir, dans mon cours vous levez la main et vous attendez que je vous interroge pour parler. Ensuite je décide de la manière dont j'organise mes cours. Enfin comme c'est le début, je serais indulgent en vous renseignant. Vous avez un test parce que je veux évaluer votre niveau. Après quoi vous serez répartis en différents niveaux ce qui optimisera votre apprentissage. Bien maintenant, on se concentre, voici votre test. »

J'agite ma baguette et un paquet de feuilles se répartit équitablement sur les tables de tous les élèves. Je m'assois sur mon bureau et pose mes pieds sur la table. La vie de professeur ne semblait pas mauvaise. En plus de ça j'ai un large panel de filles qui m'adulent avec qui je peux passer du bon temps. Quoi ? Elles sont majeures et un bon nombre arrêtent les sortilèges donc je ne suis pas leur professeur... comme si ce détail pouvait m'influencer. J'écris mon livre à une rapidité déconcertante. Hier j'ai reçu mon invitation pour le mariage de mon meilleur ami, je sais que notre dispute est ridicule et il me manque vraiment. On est resté de grands gamins et je me suis fait une drôle de réflexion aujourd'hui : je crois que je suis jaloux d'Atlas en fait parce qu'il a trouvé l'amour et pas moi, sûrement pour ça que j'aime pas Julie. Oui à méditer.