Une masse moelleuse non identifiée qui s'écrase contre moi, je pousse un grognement. « ... m'écoutes Alix ? » Dans un sursaut, j'ouvre les yeux et ferme précipitamment la bouche. Quelques secondes me sont nécessaires pour que je sache où je me situe. Mon regard se pose sur le morbac de Gryffondor -Teddy- sur les tapisseries rouges et or qui ornent les murs, sur le coussin au sol, un bâillement m'échappe. Tout en poussant un petit cri, je me frotte les yeux pour chasser les derniers signes de fatigue présent sur mon visage. « Hein q-quoi ? » Mon regard endormi se pose sur le petit Gryffondor, c'est la première fois de ma vie que je le vois sans son sourire angélique accroché aux lèvres, il se contente de me fixer un mince sourire naissant aux coins de ses lèvres. Je fronce les sourcilles désorientée. « Je te disais qu'il était déjà onze heure. A onze heure il me semble que... » Onze heure. Merde, merde, merde. D'un bon je me lèvre du canapé avant d'immédiatement retomber au sol en m'encoublant sur un tapis « Bordel. Nom d'un troll des montagnes, les cours, j'suis en retard, bordel, c'est pas vrai ! » Nouvelle chute, jurons, rire cristallin du garçon. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire je quitte la salle commune en trombe et dévale les escaliers quatre à quatre. Une tornade s'abat sur Poudlard. Chaque personne se trouvant sur mon chemin se voit maladroitement bousculée. Il me faut cinq minutes pour parvenir à bout de souffle dans la salle de cours de défense contre la force du mal qui est déjà bien remplie. En temps normal, je me serai permis encore quelques minutes de sommeil sur cet inconfortable canapé au coin du feu, arriver en retard aux cours ne m'avais jamais posé le moindre problème. La défense contre les forces du mal a pourtant toujours été une matière à laquelle j'attache beaucoup d'importance et ce depuis mon entré à Poudlard. Les évènements récents qui ont chamboulés notre école et qui risquent bientôt de diviser le monde magique n'ont fait que renforcer mon intérêt pour cette branche dans laquelle je suis plutôt douée et dont je ne souhaite plus louper le moindre cours.

Alors que j'avance de quelques pas, mon regard toujours ensommeillé balaie la classe. Un petit sourire en coins fleuri au bord de mes lèvres lorsque mes yeux s'arrêtent sur Prudy la Prude qui attache avec beaucoup de soin sa chevelure flamboyante. Un petit rire m'agite, je m'assoie à l'une des dernières places libres, le plus loin possible de Lana, un rang derrière Sainte vierge Prudence pour éviter ainsi tout problème. Je refuse de me faire sermonner par le professeur Selwyn en répondant aux regards noirs de Cruz-Levinson par une insulte ou pour avoir essayé d'étouffer Prudy la Prude avec les pages de son règlement de l'école qu'elle adore agiter sous le nez des gens. C'est -ho miracle- en silence que je sors mes affaires que je dispose négligemment sur la table jusqu'à ce que mes yeux se posent sur une silhouette bien familière. La surprise laisse rapidement place à la joie. Un sourire enfantin fend mon visage me rajeunissant de dix bonnes années alors qu'Elwan me fait un clin d’œil. Je me tortille sur ma chaise en essayant de capter à nouveau le regard de mon ami pour savoir ce qu'il fabrique ici lorsque la voix du Professeur Selwyn s'élève dans la classe, son regard m'empêcher de murmurer le moindre mot à Elwan, le cours débute. Une minute, une demi-heure, une année, un siècle s'écoule. Malgré mon enthousiasme je suis comme à mon habitude bien rapidement lassée et me déconnecte rapidement du cours, trop absorbée par les gribouillages qui maculent mon parchemin. Ce n'est que lorsque Mrs Selwyn parle d'exercice pratique que mon attention se reporte sur elle. Les yeux brillants, un grand sourire aux lèvres je me mets rapidement debout prête à massacrer Elwan contre qui j'espère bien me battre. « Prête à mordre la poussière, jolie blonde ? » Pour seule réponse je sors ma baguette en lui lançant un regard de défit. Je suis pourtant bien vite déçue lorsque le jeune homme s'éloigne de moi et qu'un autre élève vient se poster en face de moi. Déçue, je relève la tête pour tomber nez à nez avec Prudy la Prude. Un large sourire étire mes lèvres alors que la jeune femme arbore une mine déconfite et me fixent avec ses petits yeux de chien battus. « J'ai bien peur que ton précieux règlement ne puisse rien pour toi cette fois-ci. » Sans attendre le signale du professeur je me mets en place, les yeux plongés dans ceux de Prudence. Le premier sort fuse faisant virevolter l'élastique qui retenait ses cheveux impeccablement lissée. Un éclat de rire s'échappe de mes lèvres, que le duel commence.

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