♦ Lundi 14 novembre 1949, Manoir Fawley

Olivia naquit dans une matinée d'automne calme et lumineuse. La grossesse que sa mère avait vécue s'était particulièrement bien passée et n'avait connue aucune complication. Le soleil brillait par la fenêtre, les feuilles tombaient peu à peu des arbres et les cris de bébé rompirent le silence qui régnait depuis quatre heures déjà. Un accouchement long et un peu douloureux mais pas de quoi fouetter un chat, heureusement. Le père d'Olivia, Allen, n'était pas présent lors de sa naissance, travaillant. Il travaillait dans une entreprise confectionneuse de balais magique et était une sorte d'ingénieur en aérodynamisme. Il était chargé de développer de nouvelle technique pour améliorer la stabilité et la vitesse des balais. Un métier dur et lourd de responsabilité. Ce fut la voisine des Fawley qui transplana jusqu'à son bureau pour lui annoncer la nouvelle. Il prit la cheminée magique et arriva en moins de quinze secondes dans la chambre. Le soleil filtrait à travers les tentures et faisait chauffer la pièce à en devenir étouffante. Il ouvrit la fenêtre, il faisait très doux pour cette période de l'année et alla s'asseoir au chevet de sa femme quelque minute avant de jeter un coup d'oeil furtif à l'enfant. C'était un homme séduisant, au regard ténébreux et à la mâchoire carrée. Il était très grand et sentait le parfum bon marché et, bien que les Fawley ne manquait pas d'argent, était d'une grande avarice. La mère d'Olivia, Artémis, bien qu'elle n'était pas dans sa plus grande forme était une femme qui possédait beaucoup de charme. Elle avait une chevelure couleur d'or et des yeux d'un bleu azur assez frustrant. Elle était petite, un peu potelée et faisait beaucoup plus jeune que son âge. Il lui prit la main, glissant ses doigts entre les siens, les yeux brillants de fierté pour la seconde fois. Seconde fois car Olivia avait un grand frère de quatre ans son aîné. Artémis et Allen étaient un de ses couples mariés de force par leur famille, coutume assez régulière chez les sangs purs pour préserver leur pureté mais un des rares à s'aimer vraiment. Par chance, ils avaient eu un coup de foudre dès le premier regard, chose qui n'arrive pas souvent. Le grand frère d'Olivia était un petit garçon calme et intelligent, un peu avancé pour son âge, mais rien d'extraordinaire. Il était attachant et doux, ses parents disaient de lui qu'il était le petit garçon parfait. Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes.

Quand vous observez cette famille, elle est le prototype de la famille exemplaire. L'homme qui travaille dur et la femme qui reste à la maison pour s'occuper des enfants, un couple qui s'aime et qui font attention l'un à l'autre. Pourtant, si les gens se doutaient de se qui se passe à l'intérieur de leur manoir, ils en auraient les poils qui se dressent. La famille Fawley n'est pas très connue, néanmoins, elle est réputée pour abritée quelques traîtres à leur sang. Cependant, les « Pur » tentent de les dissimuler et les renient espérant être le moins possible affiliée à ces personnes. Pour garantir la qualité de leur sang, rare son les mariages spontanés surtout de nos jours. Les Fawley sont des adeptes de la magie noire et la pratique régulièrement, initiant les enfants le plus tôt possible à ces méthodes.

♦ Lundi 2 septembre 1964, Poudlard

Olivia prit le Poudlard express pour la première fois à l'âge de 14 ans, comme tous les autres sorciers de son âge, et se rendit à poudlard avec une grosse boule à l'estomac à l'idée de se retrouver en dehors de son cocon familiale. Elle n'avait jamais quitté ses parents, ni même délogé et allait devoir se débrouiller toute seule pour la première fois. Fini la domestique qui était là pour l'aider à s'habiller, à se coiffer et qui lui préparait ses affaires chaque matin, elle allait devoir tout faire elle-même et s'organiser du mieux possible. Ce n'était pas gagné. De plus, elle appréhendait énormément la cérémonie de répartition car elle ne souhaitait pas être envoyée à Serpentard comme l'avait été ses parents et son frère. Pourquoi, me direz-vous ? Olivia était une jeune fille aux allures superficielles et hautaine mais tout n'était qu'apparence. Depuis son plus jeune âge, elle avait constaté qu'elle ne pensait pas de la même manière que sa famille et n'avait pas manqué de le faire savoir. Elle avait eu de nombreuse dispute avec sa mère à ce sujet. Olivia aimait les moldus. Enfin, elle ne les aimait pas mais elle les respectait. Elle ne voyait pas pourquoi ceux-ci seraient inférieurs à eux, ils arrivaient à se débrouiller sans magie et s'occupait de leurs affaires alors que les sorciers ne cessaient de s'occuper des leurs. Ouais bon, de quelles autres affaires auraient-ils pu s'occuper étant donné qu'ils ignoraient tout du monde sorcier mais bon... il restait tout de même des personnes très respectables ! Olivia ne voulait pas être envoyée à Serpentard car cela aurait signifier qu'elle aurait, encore une fois, un point commun en plus avec tout ceux qui détestaient les moldus car le plus souvent, c'était la qu'ils étaient envoyés. Elle n'avait pas envie de ressembler à tous ses gens qui méprisaient les autres et qui les insultaient. Elle ne supportait pas de voir un sorcier s'en prendre à un moldu ou à un né-moldu. Elle fut donc envoyée à Poufsouffle, peut-être pour cette raison et pour son plus grand bonheur. Après tout, « ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes vraiment ».

Durant ses années à Poudlard, elle fut une élève plutôt brillante, excellant au cours de métamorphose et d'arithmancie, elle était aussi douée en défense contre les forces du mal et adorait l'étude des runes. Mais elle ne se distinguait pas par son intelligence mais pour son air de petite fille fragile qui ne comprenait jamais rien. C'était une sorte de couverture pour elle, se faire passer pour quelqu'un de naïf et superficiel, c'était sa carapace. Dans sa famille, les femmes n'avaient pas le droit à la parole, du moins pas autant que les hommes. Elles ne pouvaient pas les contredire et encore moins admettre apprécier les moldus. Pourtant, à Poudlard, bon nombre de ses amis étaient des « sangs impurs », ce qui provoquait les foudre de ses parents. Elle n'acceptait pas les stéréotypes qu'on leur mettait sur le dos ni la discrimination et les préjugés qu'ils devaient supportés perpétuellement. C'était ridicule. Dans sa dernière année à Poudlard, elle eut sa première retenue pour s'être battue avec une jeune fille qui avait agressé verbalement un né-moldu de façon horrible. Elle lui avait fait une remarque déplaisante et avaient fini par se disputer, sortant même leur baguette magique. Elles avaient fini dans le bureau d'Albus Dumbledore qui, après les avoir sermonner lui adressa un sourire en coin, large de sous-entendu. Cette histoire parvint aux oreilles de sa famille qui ne pouvait que réagir. Par peur que cela se reproduise et que les conséquences soient plus que dramatiques, ils décidèrent de la marier de force l'été suivant.

♦ Été 1964, Manoir Fawley

La chambre d'Olivia était pleine à craquée de personne s'affairant à ce que tout soit parfait. Sa mère l'aidait à enfiler sa robe sans qu'elle ne défasse sa coiffure, bien que la coiffeuse était encore présente au cas où quelques retouches seraient nécessaires. Les autres personnes présentent étaient des jeunes filles de bonne famille avec qui elle devait faire semblant d'être copine tout comme elle serait forcée, dans quelques heures, d'être une jeune mariée aimant son mari. Sa mère se mit à serrer le corset de sa robe faite sur mesure. Elle lui serrait la poitrine de façon à faire sortir légèrement ses seins, mais rien de vulgaire. Seulement elle détestait cette robe. C'était sa future belle mère qui la lui avait choisie. Elle aussi, elle la détestait mais allait devoir la supporter jusqu'à sa mort, malheureusement. Ses cheveux étaient noués dans un demi-chignon, une partie de sa longue chevelure descendant en cascade le long de son dos ce qui rendait l'ajustement de la robe plutôt difficile. Plus tard, quand tout le monde serait prêt, elle enfilerait ses escarpins blancs, fixerait son diadème et son long voile. Les demoiselles d'honneur étaient vêtues de robe rose claire. Les filles avaient été choisie aussi bien pour leur physique que pour leur sang. Elles étaient toutes minces et belles, pour que tout soit parfait et qu'elles s'accordent parfaitement avec Olivia, qui était plus belle que jamais dans sa robe de mariée. Comme cela était superficiel, elle avait envie de vomir. Elle les détestait tous, sans exception. Son père, sa mère, son frère, ses grands-parents, sa belle famille et son futur époux. Elle n'avait qu'une envie, c'était déchirer cette foutue robe qui l'empêchait presque de respirer et de transplaner loin, très loin et ne plus jamais les voir. Mais elle ne pouvait pas.

Olivia connaissait les raisons de ce mariage arrangé, elle n'avait jamais été dupe une seule seconde et ne le serait jamais. Elle n'était pas la jeune femme naïve qu'elle laissait paraitre et avait conscience que se mariage servait surtout à la faire taire plutôt qu'à une quelconque alliance avec cette famille comme tentait de lui faire croire ses parents. Elle les haïssait comme jamais elle n'avait haït personne. Un jour ou l'autre ils le regretteraient. Comment, où, pourquoi, elle n'en avait aucune idée mais la roue tourne toujours, c'est bien connu. Son père entra dans la chambre, habillé de sa plus belle et luxueuse tenue de soirée d'une couleur verte émeraude, très en vogue cette année là. Sa mère avait une robe de sorcière en dentelle de couleur orange citrouille avec un chapeau de poil de centaure, extravagant et élégant à la fois. Il la prit par le bras, l'invitant à le suivre. Ils étaient radieux tous les deux à l'idée de faire taire leur fille pour qu'elle évite de leur attirer des ennuis. Ils descendirent tous ensemble dans le jardin, décoré et apprêté pour l'occasion. Il était déjà là, fier et hautain comme elle l'avait toujours imaginé. Il fit un sourire qu'elle ne lui rendit pas. Un froid glacial s'installa directement entre eux. Le marieur était la ainsi qu'un gobelin pour officialiser ce mariage dans les dossiers de Gringott car, lors de leur mariage, un compte commun serait ouvert où une partie de l'argent des deux familles étaient reverser en plus des éventuels dons des invités. Il termina son discours et le coeur d'Olivia se serra, c'était le moment du serment inviolable, celui qui lui interdirait à jamais de quitter l'homme qu'elle épousait, à moins qu'il ne meurt. Son sort était à présent scellé. Elle ferma les yeux quelques secondes. « Vous pouvez à présent embrasser la mariée ». Son époux la tira vers lui, la ramenant à la réalité et elle lui sourit, comme elle serait amenée à sourire toute sa vie à présent et il posa ses lèvres sur les siennes, longuement. Ce baiser était loin d'être désagréable, mais elle aurait tant voulu le partager avec un homme qu'elle aimait ou qu'elle pourrait aimer car cet homme, tant ses convictions lui étaient horribles, étant mangemort, lui paraissait impossible à aimer. Peut-être qu'au bout d'un moment, elle développerait une sorte d'affection mais jamais de véritable amour. Elle avait pour lui un sentiment étrange car, pendant quelque instant il lui arrivait de l'apprécier car il était assez attentif à elle mais dès qu'il lui parlait de ses « affaires » ou même d'autre chose, elle se remettait à le haïr comme jamais.

Cependant, c'est grâce à lui qu'Olivia pu s'épanouir professionnellement. Un jour, alors qu'il discutait travail, elle lui avoua son désir de travailler, de faire quelque chose de sa vie, de son besoin de prendre un peu l'air et de discuter avec les gens. Elle mit plusieurs mois à le convaincre et après de nombreuse prise de tête et de dispute il lui demanda quel était son rêve de carrière. « Je voudrais tenir une boutique de luxe, une boutique de mode ». Quelques semaines plus tard, il lui apporta les clés d'un bâtiment sur le chemin de traverse, dans une des plus grandes rues commerciales de Londres. Elle fut tellement heureuse que, pour la première fois en un an et demi de mariage, elle le prit dans ses bras de manière spontanée. Elle ne sut jamais si il avait apprécié ce moment. Depuis, sa boutique de vêtement marche mieux que jamais, son chiffre d'affaire est excellent et sa vie lui est moins pesante quand elle travaille.

♦ Date inconnue, QG de l'ordre du phénix

Olivia était seule chez elle se jour là. Son mari était parti travailler et elle avait confier l'ouverture du magasin à son employée, ne se sentant pas en grande forme le jour avant. Elle avait donc sa journée pour elle mais comptait sortir faire des courses afin de préparer un bon petit dîner car sa belle famille leur rendrait visite le soir. Elle avait envie de leur faire une truc bien dégouttant pour leur faire passer l'envie de revenir manger chez elle mais elle ne pouvait malheureusement pas, sa mère leur ayant souvent vanter les mérites culinaires de la jeune femme. Elle soupira, elle allait encore devoir sourire hypocritement toute la soirée, faire semblant d'apprécier leur compagnie et supporter les remarques sur la non venue d'un enfant après autant d'année de mariage. Son mari savait très bien qu'elle désirait un enfant, qui pourrait rendre sa vie moins morose, mais lui n'en avait pas envie mais, évidemment, c'était toujours à elle de s'expliquer. Puis une lettre glissa sous la porte d'entrée, la sortant de ses pensées. Elle s'en empara et la lu, subjuguée par l'écriture fine et arrondie d'Albus Dumbledore. Il souhaitait la rencontrer et lui donnait rendez-vous dans un endroit inconnu, lui demandant de le rejoindre par le réseau de cheminé et surtout, de prendre la lettre avec elle afin qu'elle ne tombe pas entre de mauvaises mains. Elle s’exécuta, intriguée et arriva dans une maison abandonnée dans un quartier qu'elle ne connaissait pas. Elle haussa les sourcils, il s'agissait d'une pièce de séjour où une dizaine d'homme et femme avaient les yeux fixés sur elle. Dumbledore entra, un sourire aux lèvres. « Et bien, Miss Fawley, content de vous revoir après tant d'année ! Suivez-moi je vous prie ». Elle lui rendit son sourire – sincère cette fois – et le suivit. Il la fit s'asseoir et la fixa dans les yeux. « Vous savez, Olivia, j'ai toujours su que vous étiez une bonne personne, droite et juste contrairement aux autres membres de votre famille... » « Où voulez-vous en venir professeur ? Pourquoi suis-je ici ? » L'interrompit-elle. « J'avais presque oublié qu'elle impatiente vous étiez ! » Plaisanta-t-il. « Bref, j'ai besoin de vous Olivia et vous êtes une des rares personnes qui pouvez m'aider... » Il lui parla longuement de Tom Jedusor, un homme qui se faisait appelé « Voldemort » qui cherchait à prendre le pouvoir du monde sorcier et qui détestait les moldus mais Olivia connaissait déjà tout cela. Elle baignait dans ce milieu. Il lui parla ensuite de l'Ordre du Phénix, ce qui l'intéressa plus. « J'ai une proposition à vous faire , je veux que vous espionniez votre entourage pour moi et que vous me transmettiez toutes informations susceptibles de m'intéresser moi mais aussi l'Ordre du Phénix. Est-ce que vous acceptez ce que je vous propose ? » C'était dangereux, Olivia en avait conscience mais elle ne pouvait dire non. Enfin, elle pourrait agir sur tout ce qu'elle avait toujours détester, jouer un rôle important... Elle n'eut besoin de réfléchir. « J'accepte ]». Il s'approcha d'elle et lui serra la main. « Alors bienvenue dans l'Ordre du Phénix, Miss Fawley ».