Tout commence à Paris avec une famille de jeunes sorciers, bien trop jeunes en fait et un enfant qui naît. C'est dangereux d'avoir une petite fille à cet âge aussi jeune et immature qu'ils ont, elle est belle, brunette avec de petits yeux qui en feraient craquer plus d'un, mais ils ne veulent pas d'elle. Tous deux sorciers de sang-pur, ils ne peuvent pas se permettre de garder un tel fardeau, que dirait la famille des deux adolescents ? Ils avaient peut-être fuit pour ne pas montrer le gros ventre de la mère, mais leur disparition devenait suspicieuse et il était temps qu'ils retournent dans leur ville avec leurs parents et ne plus penser à cet enfant qui les rendait si heureux, mais si triste en même temps. Puis les Wilbert firent leur apparition, couple stérile, à la recherche d'un enfant sorcier, puis ils trouvèrent la perle rare. Les deux couples se rencontrèrent et le sort de Rubis fut scellé : elle allait vivre chez les Wilbert comme si elle avait toujours vécu chez eux et comme si sa vraie famille n'avait jamais réellement existé. Il était conclu que jamais la petite fille ne serait au courant de cet arrangement et il ne fallait pas que les parents biologiques essayent de prendre contact avec elle, car jamais il ne la reverrait comme ils l'avaient souhaité. Les Wilbert ne voulait qu'une chose : amener leur fille en Angleterre là où ils habitaient réellement et vivre une vie normale avec leur petite Rubis qu'ils aimaient déjà tant. Ils savaient qu'ils avaient fait la bonne chose et jamais ne regretteraient-ils d'avoir adoptés la petite, aussi illégal que ce soit.

Lorsque la petite brunette arriva à Londres elle n'était qu'un petit bébé qui venait à peine de naître, mais elle n'avait pas besoin de se soucier de son futur, car il était déjà tout tracé. Une enfance comblée avec des parents aimants, une adolescence sans embûches, elle serait une petite fille modèle qui ne ferait jamais de bêtises ou de problèmes. Une scolarisation parfaite à Poudlard, ayant d'excellentes notes, même dans ses matières les plus mauvaises. Des amis qui ne la mèneraient pas en bateau et qui seraient des plus gentils. Un bon karma, un sourire collé aux lèvres et l'idée d'une vie parfaite parmi les sangs-purs. Un fiancé parfait qu'elle aimera, ou peut-être pas, mais présent dans sa vie pour être sûr que la descendance des Wilbert soit bien intact. Enfin bref, une vie de petite princesse, mais en voulait-elle réellement ? Ne préférerait-elle pas être une rebelle ? Rendre ses parents fous ? Essayer de savoir d'où elle vient ? Avoir un petit ami et refuser de se marier à son fiancé ? Malheureusement ce n'est pas une vie qu'on lui avait tracé, elle devait faire ce qu'on lui disait sans broncher, puis un jour, vint le jour où elle ouvrit les yeux : on lui avait menti. Mais nous n'en sommes pas là, même plutôt loin.
12 mai 1972, il fait froid. Le manoir des Wilbert est à peine chauffé et la petite fille qui grelotte dans son lit veut que le soleil qui se cache encore derrière la montagne vienne enfin éclairer sa chambre, car elle a peur toute seule dans sa chambre, sans adultes, sans personne. Elle n'a que dix ans et le petit brin de courage qu'elle a ne lui suffit pas pour sortir la tête d'en dessous de sa couette. Il est tôt le matin et l'aube se fait ressentir, Rubis a fait un mauvais cauchemar et veut se blottir dans les bras de sa mère, mais elle ne veut pas sortir de son lit douillet en même temps. Grand dilemme et pourtant il faut qu'elle sorte d'ici, elle étouffe et est frustrée, dans son rêve elle avait cette impression d'avoir été abandonnée et ensuite d'avoir été repêchée par des personnes, mais elle ne se sentait jamais à sa place et elle était toujours à côté de la plaque comme si elle ne venait pas réellement de là où on lui avait toujours dit. Mais ce n'était qu'un rêve après tout et ses parents lui feraient oublier toutes ses peines. Lorsque le premier rayon de soleil fit son apparition dans la salle, elle se leva et posa ses pieds sur le sol gelé, elle mit son peignoir et courra vers la chambre de ses parents.

3 août 1969, Rubis avait six ans, elle était si jolie dans sa robe bleue et son petit noeud rouge dans les cheveux. C'était le jour de son anniversaire et elle avait tellement hâte qu'elle ne tenait pas en place. Une petite puce parmi tant d'autres. La petite brunette ne savait pas trop ce qu'elle voulait pour son anniversaire, peut-être une poupée, ou peut-être pas ? Ses amis de classes ? Elle n'en avait malheureusement pas puisqu'elle était scolarisée à l'école pour le moment, ses parents lui avaient promis qu'à onze ans elle irait dans un collège normal et qu'à quatorze ans elle irait à Poudlard si tout se passait comme prévu. Mais pour le moment elle était mieux au manoir, entourée des meilleurs professeurs que ses parents avaient pu choisir. Même si elle n'était pas obligatoirement d'accord avec le choix que ses parents avaient fait, il ne lui restait pas tellement le choix, alors elle n'avait pas posé de questions inutiles et avait commencé à étudier telle une élève modèle l'aurait fait. Mais Rubis ne se souciait pas de ça, elle avait peur de ne jamais se faire d'amis, de toujours rester à la maison et d'être seule à jamais pour son anniversaire. Mais les Wilbert avaient des amis sangs-purs bien sûr, qui amenaient leurs enfants et c'était donc d'eux que devait se contenter Rubis.

La petite princesse avait hâte, mais redoutait le moment où elle allait devoir parler devant tout le monde pour les remercier d'être venus. Pourquoi sa mère la forçait-elle à faire ça ? Elle aimait bien être discrète et rien que de voir tous ces gens venir à son anniversaire lui donnait la chair de poule. Elle ne connaissait pas la moitié des enfants et le gâteau n'allait sûrement pas suffire pour tout le monde, mais bon il fallait s'y faire. La petite se faufila entre toutes les personnes qui se trouvaient là et arriva enfin au buffet, il y avait tout pleins de muffins qui volaient dans l'air par lévitation, car la magie opérait. N'importe où elle allait, il y avait quelque chose de magique qui faisait effet, soit sur elle, soit sur les autres et ça lui plaisait, elle avait toujours été fascinée par sa propre nature et voulait être une grande sorcière plus tard, un peu comme sa mère ou comme son père. Elle attrapa un petit gâteau et alla s'asseoir un peu plus loin sur la pelouse de son jardin. Elle aimait le calme et surtout regarder la nature qui l'entourait, les arbres, les petites coccinelles qui volaient autour de son visage, c'était tellement beau. Rubis baissa les yeux vers une petite fleur, c'était une lys, sa fleur préférée, elle était là, si belle, si majestueuse et pourtant un des enfants qui étaient venus venait de l'écraser violemment juste devant les yeux dégoûtés de la petite Rubis. D'un bon elle se leva et attrapa le bras du tueur de fleur en lui disant :

-Tu viens de la tuer, bravo, bien joué, la pauvre !

L'enfant ne comprenant pas vraiment le but de cette interpellation, tira d'un coup-sec sur son bras et s'en alla en courant. Rubis affolée et complètement décontenancée attrapa la fleur et l'a pris dans sa main, c'était triste de voir une si belle chose créée par la nature aussi rapidement mise en morceau. Elle ferma les yeux et essaya de calmer sa frustration, elle se faisait du souci pour peu de choses, mais ça c'était important pour elle. Lorsqu'elle rouvrit un oeil, devant ses yeux se trouvaient au moins dix lys, magnifiques et encore en bon état, bien sûr elles n'avaient jamais été là et la petite fille venait de les faire apparaître. C'était peut-être ça qu'on appelait découverte de pouvoirs, maintenant elle était sûre d'être une sorcière. Après coup elle s'était vite dirigée vers son père à qui elle avait annoncé la nouvelle, mais malheureusement il était temps qu'elle monte sur scène pour faire son discours et sa joie fût soudainement rabaissée comme jamais...



5 juin 1975, Rubis avait douze ans et c'était là qu'elle allait faire la rencontre la plus importante de sa vie : son meilleur ami. Il ne faisait pas très beau et un dîner entre famille de hauts rangs du monde magique avait été organisé. La jeune fille savait qu'elle allait s'ennuyait comme toujours, mais lorsque la sonnette sonna une quatrième fois ce jour-là, une chose inattendue arriva. Une autre famille, mais pas de sang-pur cette fois, une vieille rencontre des Wilbert qui leur coûta beaucoup de regards mesquins des autres. Rubis fut d'abord intriguée par la venue de nouveaux gens, mais lorsqu'elle vit un garçon qui avait sûrement deux ans de plus qu'elle, elle tomba très vite sous son charme. Il s'appelait Samuel et il avait quatorze ans et il allait rentrer l'année d'après à Poudlard. La jeune brunette se sentait trop timide pour aller lui parler, mais il prit les devants et s'assit à côté d'elle à table :

-Toi tu dois être Rubis, mes parents m'ont parlés de toi, moi c'est Samuel.

La jeune fille était intimidée, elle n'avait pas l'habitude de voir des gens aussi confiants dans sa maison, il poussait tout le monde à croire qu'il était très fort et plutôt beau garçon, mais étonnement il se comportait très bien avec la demoiselle Wilbert, pas comme avec toutes les filles qu'il croisait. Une discussion se forma entre les deux, mais le courant était électrique, l'un avait trop d'assurance, l'autre regorgeait de perte de confiance en elle. Lorsqu'ils arrivèrent au dessert elle eut le courage de lui demander :

-Tu as hâte d'aller à Poudlard ?

Il la regarda, étonné peut-être qu'elle trouve quelque chose à dire, mais lui sourit pour la mettre en confiance. Il avait envie de la comparer à un oiseau, ne surtout pas la mettre en cage et lorsqu'on l’effraie elle s'en va rapidement. Il se racla la gorge et lui dit :

-Oui, quoi que je sais pas trop. Ça a l'air super, mais dur aussi alors je verrai quand j'y serai, et toi tu as hâte ?

Bien sûr qu'elle avait hâte, elle n'osait pas le dire et avait même tendance à se voiler la face, mais elle étouffait dans ce manoir à toujours être avec ses parents. Ils voulaient être de bons parents, mais avaient tendance à la couver un peu trop et ça Samuel l'avait remarqué, elle était un peu l'image de la jeune fille parfaite, mais elle attendait juste de pouvoir quitter la maison. Rubis le regarda droit dans les yeux et c'est peut-être là qu'une sorte de confiance mutuel s'était installé, comme si lui l'avait comprise et qu'elle l'avait compris aussi. Elle eut juste à dire :

-Oui.


Le jour tant attendu : l'entrée de Rubis à Poudlard était enfin arrivée. Elle avait préparé ses valises avec tellement d'attention et avait eu envie d'y aller, quatorze ans était un âge mûr et elle avait hâte de retrouver son meilleur ami Samuel qui lui avait raconté tant de belles choses sur le château. C'est sûr qu'elle ne s'y rendait pas complètement tranquille non plus, une boule s'était installée dans son ventre avec plusieurs questions dans sa tête : et si elle ne s'intégrait pas ? Si tout le monde la détestait ? Au fond elle avait peur de ne pas pouvoir s'intégrer parmi tant d'élèves, mais son meilleur ami serait là et elle connaissait déjà quelques personnes de son année, m'enfin elle était anxieuse naturellement, alors là il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle y aille les mains dans les poches. Le fait de quitter ses parents sur le quai du train lui firent du bien, elle avait besoin de les lâcher et le grand moment était venu dans lequel pendant une année elle serait sans eux, à part pendant les vacances, mais ce n'était pas très important. Elle fit son premier pas dans le train et essaya de chercher une cabine libre, elle croisa beaucoup de personnes, mais pas celle qu'elle voulait, puis après un long moment d'hésitation elle entra dans le wagon de personnes inconnues.

Ses années à Poudlard furent un peu comme ça : inattendues. Elle fit des rencontres, quelquefois mauvaises et quelquefois bonnes. Elle fut subjuguée par le château, la forêt noire, le lac ect .. enfin tout ce qui allait l'entourer pendant sept ans. La première année elle eut beaucoup de mal avec les cours et le fait de s'adapter à ces nouvelles méthodes de travail, elle se trouva même être plutôt douée en métamorphose, mais moins en potions où elle avait pris l'habitude de faire déborder ses chaudrons. Socialement elle n'était pas en haut de la chaîne alimentaire des adolescents, mais elle ne se portait pas mal non plus. Entre Samuel qui se trouvait être plutôt populaire, elle put se faire des amis plus grands qu'elle, puis dans sa classe les gens étaient plutôt gentils.

Sa deuxième année se montra plus difficile, la crise d'adolescence et le manque de confiance ne firent pas bon mélange, mais heureusement que son travail continuait à être bon, sinon ses parents eux n'auraient pas du tout appréciés. Rubis se sentait libérée et elle sentait même cette envie de faire des bêtises et de ne plus être parfaite comme elle avait l'habitude d'être au grand bonheur de Samuel qui n'attendait que ça ! Dans sa troisième année elle eut son premier petit-ami, ce fut un grand fiasco, l'amour fou dont elle avait tant rêvé venait de se vaporiser en quelques minutes. Rubis n'avait pas l'habitude de se faire jeter comme une vieille chaussette, les gens avaient souvent envie de la préserver à cause de sa petite bouille innocente, mais son ex petit-ami avait bien fait comprendre qu'il ne voulait plus d'elle et l'avait jeté comme une vieille serpillière utilisée. M'enfin sa quatrième année s'annonce meilleure et l'excitation d'être à Poudlard lui fait oublier le fiasco amoureux de son année d'avant...


22 août 1980, belle journée, quoi qu'un peu ternie par la mauvaise humeur de Rubis, on venait de lui annoncer son mariage à un jeune homme d'une famille de sang-pur. Elle avait sentit le rouge lui monter aux joues, tellement qu'elle était en colère elle était partie telle une furie dans sa chambre. Un fiancé ? Comme si elle n'était pas assez jeune pour ces sottises et pour penser à un mari, un mariage sans amour. Le pire c'était qu'on ne l'avait pas mit au courant, on lui avait juste annoncé le fait comme ça, comme une lettre à la poste, mais elle ne se laissera pas faire comme ça, elle sentait en elle la force pour se rebeller, puis c'était sûrement un idiot, ses parents n'avaient jamais rien compris aux bons camarades et n'aimaient pas Samuel ou ses meilleurs amis. Ils allaient choisir un garçon à leur goût donc un petit hypocrite sans cerveau.. elle était peinée et ne savait pas trop comment réagir face à sa mère qui allait sûrement venir la voir. Lorsqu'elle entendit toquer à la porte quelques minutes plus tard elle sentit la colère redescendre, ce n'était pas une personne très rancunière, alors elle décida de parler comme une adulte avec sa mère :

-Comment pouvez-vous me faire ça ? Me prévenir au dernier moment ? Me dire que je vais me marier et me fiancer bientôt?

Madame Wilbert s'approche de sa fille et la prit dans ses bras, jamais n'avait-elle voulut la contrarier, mais c'était une tradition chez les sangs-purs et il valait mieux que ce soit elle et son mari qui choisissent le futur fiancé de leur fille, pour être sur qu'il soit correct et non pas un truand. Rubis regarda sa mère droit dans les yeux, les larmes presque aux yeux, mais elle essaya de rester plus forte et de ne pas pleurer. Sa mère prit alors la parole :

-Tu seras heureuse ! Je te promets de tout faire pour qu'il soit bien et que tu te sentes bien, mais comprends nous, c'est une tradition et tu tomberas amoureuse si c'est pour ça que tu t'inquiètes..

La jeune brunette n'avait pas envie de se battre pour le moment, mais une chose était sûre c'était qu'elle n'allait pas se marier avec un garçon qu'elle n'aurait pas choisi, c'était injuste et elle était assez grande maintenant pour faire ses choix toute seule comme une adulte. La petite brunette se laissa blottir dans les bras de sa mère en étant frustrant et en se taisant comme toujours ..

Rubis ne sait toujours pas pour l'adoption, ses parents lui cachent la vérité et il ne vaut mieux pas qu'elle ne le sache, car après tout ça peut briser un monde et surtout elle qui n'a pas confiance en elle.