Eothaìn finissait de disposer sur les bancs des élèves le matériel nécessaire pour le cours d'aujourd'hui, sifflotant comme à son habitude un vieil air de musique moldue, plus généralement appelée rock'n'roll. Il était de relativement bonne humeur, comme toujours me direz-vous. Il est certain qu'il n'était pas connu comme étant quelqu'un qui faisait une tête de six pieds de long en permanence. Il avait même depuis le temps acquis une certaine réputation d’éternel extravagant à laquelle il s’était habitué –puisqu’elle le suivait en vérité depuis sa propre scolarité au sein de ces murs-. Mais ne nous éternisons pas sur ce sujet et concentrons-nous sur notre cours. Il s’agissait de celui des cinquième année, un cours important donc puisqu’en fin d’année, ces mêmes élèves passeraient leurs BUSEs , examens importants pour la suite de le cursus à Poudlard et déterminant pour leur avenir aussi. Il ne leur mettait pas la pression sur ce point là d’ailleurs, enfin pas de la même façon que ses collègues tout simplement. On ne le dira jamais assez mais Eothaìn ne semble jamais rien faire comme les autres. Une fois son installation terminée, il retourna à son bureau attendre patiemment que les premiers élèves arrivent.

Le cours d’aujourd’hui porterait sur le sortilège d’attraction. Un sortilège somme tout assez banal c’est vrai mais qui une fois totalement maîtrisé permettait de pouvoir faire venir à vous presque tout ou n’importe quoi. Du plus petit objet existant à d’autres bien plus volumineux. Non sans compter les applications plus insoupçonnées du sort dans le cadre d’un duel par exemple. Mais ça, il pourrait en reparler de façon plus approfondie une autre fois. Pour le moment, il préférait déjà que tous les élèves parviennent à lancer le sort de façon correcte, ce qui pour certains n’était pas gagné d’avance. Il s’était donc réinstallé dans sa chaise, ses pieds posés sur son bureau –dévoilant sa paire de Converses rouges-, sifflotant toujours. Les premiers élèves ne tarderaient plus et contrairement aux premières années, plus aucun d’entre eux ne se surprendrait à voir leur professeur dans une telle posture. Les premiers arrivèrent enfin, il les salua chaleureusement comme à son habitude avec un large sourire et en les appelant par leurs noms. Un petit exercice mental pour lui car il tenait à entretenir sa mémoire d’une façon amusante et retenir le nom de famille de chacun de ses élèves, tout en sachant le nombre que ces derniers pouvaient représenter, lui semblait être un bon moyen d’y parvenir. Non décidemment, il ne faisait rien ou presque comme les autres.

Comme à l’accoutumé, l’effervescence du matin provoquée par les élèves avait animé pour un bref instant les nombreux couloirs de l’école. *Effervescence du matin… Je crois que tu n’as pas vu le visage de certains. Quelle personne saine d’esprit peut être effervescente le matin ?* Les corridors ancestraux avaient retrouvé leur sempiternelle torpeur et je les arpentait silencieusement à l’affut de quelques élèves réfractaire au règlement qui préféreraient vagabonder dans les couloirs au lieu d’assister à leurs cours. Et jusque là, j’avais fait choux-blanc. *Ce peut être une preuve qu’ils se sont enfin décidés à être civilisés et dociles … Ou alors cela montre simplement ton incompétence.* Je connais ma place et je sais ce que je dois faire, je te remercie. *Si tu savais ce que tu avais à faire, tu serais déjà en train d’inspecter les vestiaires de quidditch des serpentards comme Dumbledore te l’a demandé il y a de deux semaines au lieu d’exécuter ta ronde ridicule. Toi et moi, et la plupart des élèves, savons que tu n’exerces pas et n’exerceras surement jamais aucune autorité sur ces malotrus ignares.* Je lâchais un profond soupir lorsqu’Archi me rappela cette tâche que j’essaye d’éviter du mieux que je pouvais mais il semblerait que mes obligations m’aient rattrapés. Je m’apprêtais donc à faire demi-tour et à me rendre au terrain de quidditch quand une salve de pas martelant le sol attira mon attention. Si je me fiais à mon ouïe, je pouvais affirmer que les pas en questions allaient dans ma direction. Mon hypothèse fut rapidement confirmée lorsque Bethany Collins, une gryffondor de cinquième année fit irruption au détour du couloir, juste devant moi. Elle ne sembla pas prendre en compte ma présence et continua sa course effrénée. J’inspirais, bombant le torse et je tentais d’adoptais mon ton le plus sévère sans grand succès. « Hé ! Veux-tu bien ralentir un peu, s’il te plait ? Tu perturbes les autres cours ! » Afin d’appuyer ma demande, je me plaçait sur sa trajectoire. La jeune élève s’arrêta, haletante. Je lui laissais quelques instants pour qu’elle retrouve une respiration normale. « Qu’est-ce qui te prend à courir ainsi dans les couloirs ? N’as-tu pas un cours auquel tu dois assister ? » « Si, un cours de sortilège mais quelque chose à dérapé et plus personnes n’arrive à contrôler ses mouvements dans la classe. Le professeur Mallory m’a envoyé chercher l’assistance d’un professeur. » *Son histoire m’a l’air alambiqué … quoique avec Mallory, ce ne serait pas étonnant si elle disait la vérité.* J’étais moi-même un peu sceptique. Toutefois, j’avais entendu de nombreuses choses sur le professeur Mallory et, bien que je ne sois pas le genre de personne à juger autrui par les ragots et les rumeurs, je devais avouer que ce personnage là ne manquait pas d’extravagance. Je ne savais quelle position adopté face à ce problème. Devais-je laisser Bethany quérir l’aide d’un membre du corps professoral ou devais-je la raccompagner en cours et essayer de rétablir l’ordre ? « Je vois. Bien, je vais te raccompagner en cours et voir ce que je peux faire. » Je cru percevoir une étincelle de déception dans les yeux de Bethany mais elle fis volte-face abruptement et reparti en grande hâte par le chemin qu’elle avait emprunté. Je lui emboîtais le pas.