Juillet 1960, Barcelone
La chaleur était étouffante, et la plage était remplie. Les touristes de toute l’Europe était venus profités du temps estival et de la Méditéranné qu’offrait les côtes de Barcelone. La serveuse souriante s’approcha de la table des jeunes anglais.
- Que puis-je vous servir messieurs ? Demanda-t-elle de son accent chantant.
Les jeunes hommes commandèrent et la jeune Barcelonaise partit préparer leur commande sous le regard d’un des anglais.
- Eh bien alors Levinson, elle t’a tapé dans l’œil la petite espagnole ! Le charria l’un de ses amis.
Rich Levinson resta silencieux se contenta d’observer les moindres faits et gestes de la jeune femme. Elle était grande, fine et élancée, sa peau était mate, et sa longue chevelure noire ébène tombait au bas de son dos.
- La regarde pas comme ça Rich, tu sais bien qu’elle n’est pas pour toi. Lui rappela néanmoins son ami d’un ton plus sérieux.
Mais Richard Levinson était un homme qui détestait qu’on lui dise ce qui était bon pour lui, et ce qui ne l’était pas. Il avait déjà décidé qu’il voulait cette jolie espagnole, et il l’aurait.

Richard n’était plus rentré en Angleterre depuis ses vacances à Barcelone. Déterminée, il avait réussi après quelques semaines à faire tomber Rosalinda Cruz dans ses bras et depuis il formait une couple heureux et aimant. Les parents de Rosalinda, s’était au départ montré assez réticent sur cette relation mais finalement étaient eux aussi tombés sous le charme du jeune anglais. C’est ainsi que lorsque Rich et Rosalinda leur annoncèrent au début de l’automne qu’ils allaient être grands-parents ce fut la fête chez les Cruz et le mariage fut rapidement évoquée. Néanmoins Rosalinda refusait d’épouser Richard sans avoir fait la connaissance de sa famille, mais Rich évitait sans cesse le sujet, répétant que sa famille était compliquée, que les billets d’avions pour l’Angleterre étaient chers et qu’il n’avait aucune envie de les voir ces derniers temps. Après de nombreuses disputes et avoir longuement insistée Rosalinda se résigna à ne pas connaitre la famille Levinson et elle épousa Rich le 1er mai 1961. Onze jour plus tard, naquit leur seul et unique enfant, Lana Esperanza. Les premiers mois après le mariage se déroulèrent à merveille, Rich, Rosalinda et nageait dans le bonheur. Jusqu’au jour où un homme avec un fort accent anglais arriva chez le jeune couple. Au ton que Rich employait avec cet homme et à leurs traits de ressemblance Rosalinda comprit immédiatement que cet homme devait le père de son mari. Après une vingtaine de minutes de cris Richard annonça à sa femme qu’il devait quitter l’Espagne pour repartir à Londres, Rosalinda fut dévastée et tenta de retenir son époux, en vain.

Octobre 1961
Deux mois avaient passés depuis le départ de Rich et Rosalinda était absolument dévastée, elle ne mangeait plus, passait son temps à dormir et n’arrivait plus à s’occuper de Lana. Ce fut donc ses propres parents qui prirent la relève de façon provisoire et puis de manière permanente après le suicide de Rosalinda, qui était morte d’un cœur brisé.

Voilà, ça c’est la version officielle du début de ma vie. Moi ce que j’en pense c’est que ma mère était une lâche qui n’était pas capable de m’élever seule, tout simplement. J’ai grandis à Barcelone chez mes grands-parents, j’ai toujours été une petite fille gâtée qui obtenait tout ce qu’elle désirait en claquant des doigts. J’ai toujours considéré mes grands-parents comme mes véritable parents, ils m’ont tout donnés et tout appris et je fus d’ailleurs dévastée lorsque mon grand-père fut emporté par un cancer du poumon alors que je n’avais que sept ans. Ce fut une énorme perte pour ma grand-mère et moi, mais dans la famille Cruz nous sommes des femmes fortes –à l’exception de ma mère- et nous avons continué à vivre du mieux que nous le pouvions pour lui. Le reste de mon enfance s’est passé sans encombre, j’étais une petite fille pleine de vie, un peu capricieuse, curieuse, amusante, vive d’esprit mais aussi un peu garce, je dois l’admettre. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été une petite peste, quand je n’aimais pas quelqu’un, je n’hésitais pas à lui montrer quitte à être méchante, et une fois, j’ai même coupé la tresse d’une de mes camarades qui m’avait renversé de la colle dessus.

J’avais douze ans quand ma grand-mère est tombée gravement malade, elle aurait dû se faire hospitalisé mais elle détestait les hôpitaux elle disait elle-même « Si je dois mourir, je mourrais dans mon lit. » c’est ce qui est arrivé, un an plus tard. Le décès de ma grand-mère m’a empli de tristesse et de colère. J’ai été pendant deux moins trimbalé de maison d’accueil en maison d’accueil, jusqu’au jour où l’on m’annonça que mon père était à ma recherche et qu’il était prêt à ce que je vienne vivre avec lui. Cela m’apparut comme une mauvaise blague, comme si j’avais besoin de lui, treize ans après qu’il m’est lâchement abandonné. Je fis à contre cœur mes bagages et mes adieu à mon Espagne natale avant de m’envoler pour la pluvieuse Angleterre. Une fois arrivée à Londres, je rencontrai mon père, Richard Levinson, c’était un homme charmant et élégant, mais malgré sa gentillesse, ses compliments et ses bonnes manières je ne pouvais m’empêcher de le détester. Il avait beau ne cesser de me dire qu’il était très heureux de me voir et qu’on puisse vivre ensemble, c’était plus fort que moi, j’étais froide et cassante envers lui. S’il avait joué son rôle de père dès ma naissance ma mère serait encore en vie et nous formions une famille parfaitement normale. Je pense qu’il a rapidement compris ce que je pensais et il m’a rapidement expliqué pourquoi il avait dû quitter ma mère.
« Tu n’es pas une petite fille normale Lana, tu es bien plus spécial. Tu es une sorcière, tout comme moi. »

Moi, Lana Cruz était en réalité une sorcière, il était vrai que je m’étais souvent sentie différente des autres enfants, déjà en maternelle j’arrivais avec une facilité et une précision assez étonnante à deviner ce que les professeurs ou les autres élèves allaient faire. Mais de là à penser que j’étais une sorcière, cela me paraissait totalement farfelue. Mais quand mon père m’a fait une démonstration de ses pouvoirs je n’ai pas eu d’autre choix que de me faire à cette idée et d’écouter les explications de mon paternel.
La famille Levinson était une très vielle et prestigieuse famille de sorciers et pour perpétuer notre génération il fallait n’épouser que des sorciers de sang-pur. En choisissant d’épouser ma mère, une moldue, personne sans pouvoir, mon père avait déshonoré sa famille et la famille de mon père avait clairement menacé ma mère et moi de mort si mon père refusait de rentrer à Londres. Aujourd’hui, il avait décidé de m’élever et de faire partie de ma vie, peu importe l’avis de ses parents.

Deux semaines après mon arrivée à Londres, j’avais fini par me faire à ma nouvelle vie. Certes la mer et le soleil me manquait mais je ne manquais vraiment de rien avec mon père, nous vivions dans un luxueuse maison de Londres et j’avais comme toujours tout ce que je désirais, mais cette fois, l’argent était loin d’être un problème. Mais je devais affronter une grande épreuve, rencontrer mes grands-parents. Mon père ne m’avait pas caché que cela n’allait pas être facile et je m’attendais déjà au pire.
Les Levinson habitaient un manoir non loin d’Oxford, je n’avais jamais vu une aussi grande maison et je comprenais à présent mieux que j’étais à présent l’héritière d’une famille richissime Enfin héritière ce n’était pas encore gagné, pour cela il fallait que mes grands-parents m’acceptent comme tel. Dès que je posai un pied dans la demeure Levinson, les regards des domestiques se posèrent sur moi avec insistance. Nous rejoignîmes Lizbeth et Daniel Levinson, mes grands-parents dans leur grand salon et ils me détaillèrent de la tête au pied.
« Vous trouvez que je ressemble à ma mère. » Annonçai-je à ma grand-mère sans ciller.
« Maman, papa, je ne vous avez pas dit mais Lana est legilimens. »
Je vis au regard de mes grands-parents que je venais de marquer un point. Mais rien n’était encore gagner.

Six ans plus tard, mes grands-parents s’étaient fait une raison et avait bien fini par m’accepter, Doucement mes surement, mes talents pour la légilimancie a bien sur étonné mon grand-père mais c’est en grande partie pour ça que j’ai réussi à me faire une place dans la famille Levinson. Mon entrée à Poudlard et ma répartition dans la maison Serpentard a surement beaucoup aidé également, mais je sais que je dois toujours faire mes preuves et prouver que je mérite mon titre d’héritière de la famille Levinson. Et par ailleurs il faudrait que j’améliore ma légilimancie histoire de savoir ce que mon grand-père se donne tant de mal à me cacher…



Depuis mon entrée à Poudlard j’ai tout fait pour m’intégrer et prouver ma place comme mes grands-parents me l’ont conseillé. Les élèves savent que je suis une sang-mêlé et je n’ai aucun problème avec ça mais j’évite de m’étaler sur le sujet, à présent je suis surtout l’héritière Levinson et je dois porter ce nom avec fierté, ce que je fais. J’ai su me faire des amis, comme des ennemis car mon caractère est loin de plaire à tout le monde. Jolie, maline, riche et sans pitié, je suis souvent vue comme une petite princesse peste et capricieuse, prête à tout pour obtenir ce qu’elle veut et qui n’a pas peur de détruire ceux qui se mettent en travers de mon chemin. Mais je me fiche bien de ce qu’on peut penser de moi, je sais ce que je vaux et ce que je veux. J’ai pour objectif d’obtenir mes ASPICS avec de très bonnes notes et ensuite obtenir un poste au Ministère de la Magie, de toute manière, c’est ce que ma famille attend de moi, j’ai appris également que mes grands-parents me chercheraient déjà un prétendant de sang pur, histoire de faire oublier que je suis de sang-mêlé, et je dois avouer que cette idée ne m’enchante guère. M’étant rapproché tout de même de mon grand-père Daniel je vais tenter de lui faire changer d’avis et en échange j’accepterai enfin de m’intéresser un peu plus à la magie noir et à ce fameux Voldemort dont il me parle tant.