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 united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur

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Message Sujet: united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur   united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur Icon_minitimeDim 18 Nov - 22:47






« .. comprends Alix, il faut vraiment que Gryffondor gagne cette année ! C'est vital !Imagine ! Les cris de la foule, vos yeux brillants, le... » Je pousse un long soupire, lève les yeux au ciel. Masochiste aux tendances suicidaires voilà ce que les Médicomages auraient dû ajouter à mon dossier médicale au lien de l'hyperactivité qui m'a un peu plus éloignée de ma famille. Une personne totalement saine d'esprit n'aurait jamais accepté une chose pareille. Faire le chemin de Poudlard à Pré-Au-Lard accompagnée par ce moustique brailleur est la pire chose que j'ai faîte dans toute ma vie. Et ça parle et ça s'agite, ça tire la manche de ta robe de sorcière pour attirer ton attention et ça te fixe avec ces petits yeux de chiots battus. Ce petit mioche m'avait toujours fait rire, j'adorais l'observer de loin et discuter cinq petites minutes avec lui mais jamais je n'aurai imaginé à quel point il aurait pu être nocif pour ma santé mentale, un vrai petit démon. Qui plus est ces derniers temps j'étais bien trop occupée à penser aux événements dramatiques qui s'étaient déroulés au bal, à la lettre que j'avais reçu de mes parents, à la situation dans le monde magique et n'avais même plus la tête à rire. « ..rejoindre l'équipe ! On pourrait jouer ensemble. Ça serait génial ! » Je baisse les yeux et le fixe avant de lever les yeux au ciel en poussant un long soupire. « Génial en effet. » Lorsqu'on l'observe, on a énormément de peine à s'imagine qu'il sera bientôt considéré comme un homme qu'il n'est pas en première année. Cheveux blonds comme le blé, grands yeux enfantin capable de vous pousser à vous jetez devant une arme chargée pour le protéger, fossettes enfantines aux coins des lèvres, haut comme trois pommes, voix suraiguë d'un enfant de huit ans doux comme un agneau. Ce petit moucheron ressemble étrangement à Samaël lorsque celui-ci était alors âgé de huit ans. Enlevez-lui la vitalité qui l'habite, balayez les mouvements brusque qu'il fait avec ses bras lorsqu'il parle et les cris qu'il pousse durant une longue tirade pour attirer votre attention et vous avez devant vous le fantôme de mon jumeau à huit ans revenu me hanter tout droit du passé. Malgré le peu de réponses de ma part le jeune gryffondor semble excité comme une puce à l'idée de raconter sa vie à quelqu'un et d'être à Pré-Au-Lard il ne semble pas avoir remarqué à quel point nous sommes poches du petit hameau qu'est le village de Pré-Au-Lard. Tout en shootant avec lassitude dans un petit caillou qui a le malheur de se trouver sur mon chemin, je pousse un grognement en guise de réponse et accélère le pas en priant intérieurement pour qu'il parte le plus vite possible.

Cinq minutes, dix minutes. Je pousse un dernier soupire avant de me stopper net dans ma marche et de me tourner vers lui, un grand sourire illumine son visage. Je fronce les sourcils alors que je revois mon frère quelques années plus tôt me sourire de la même façon. « Alors on va où ? » Je m'étouffe avec ma salive et lève les bras au ciel en poussant un petit cri. « On ? On ne va nulle part ensemble... figure toi que... je vais à la tête de Sanglier et je ne pense pas que tes amis s'y trouvent. » Il ouvre la bouche et avance d'un pas dans ma direction. « Va retrouver tes amis microbe » Un petit sourire fend son visage alors que je lui tourne le dos et accélère le pas pour mettre le plus de distance possible entre lui et moi. La tête de Sanglier. J'aurai inventé n'importe quoi pour me débarrasser du jeune Gryffondor alors que je n'ai jamais été très connue pour mon tact ou ma patience. Pourtant, bien qu'il me rappelle en grande partie les mauvaises souvenirs, des cris, des coups que j'ai pu prendre lorsque j'étais petite alors que Samaël essayait de me canaliser il me rappelle aussi tout les moments passés avec mes frères et ma sœur. A cette époque, Alexander et moi arrivons encore à discuter, à rire ensemble, pire il était mon frère préféré Un long soupire m'échappe et je fourre mes mains dans les poches de ma robe. Ma main droite entre en contact avec le bout de parchemin froissé que j'ai fourré à la hâte dans mon vêtement avant de quitter le Château. Ma mâchoire se contracte, ma main se referme avec force sur le parchemin rugueux. Depuis bientôt deux semaines cette lettre ne me quitte plus. Je n'arrive pas à oublier les cinq petits mots écrits de la main de mes géniteurs « Continue de travailler en potion » Sourire amer, rictus. Je sors le papier de ma poche le déplie et le fixe. J'avais d'abord soupçonné Alexander d'avoir donné de mes nouvelles aux parents puis je m'étais rappelé à quel point ce frère que j'avais perdu espérait ma mort, il n'aurait jamais fait une chose pareille. La triste réalité m'avait alors éclatée au visage me faisant l'effet d'une baffe, d'un coup de poignard en plein coeur. Samaël. Il n'y avait pas d'autres explications. J'avais tenté à de nombreuses reprises de questionner mon jumeau mais celui-ci ne passait pas plus de cinq secondes en ma compagnie sans fuir et ce depuis le bal. Un grognement m'échappe alors que je déchire le bout de parchemin en un demi-million de morceaux que je jette avec une haine non dissimulée au sol. Sans réfléchir, je sors ma baguette et un moulinet du poignet plus tard j'observe le visage dur et figé la multitude de bouts de parchemins qui jonchent le sol prendre feu. « Qu'ils aillent au Diable ! » Je lève légèrement les bras vers le ciel, relève le visage. « Vous entendez ? Allez tous au diable ! » Quelques secondes s'écoulent, le feu s'arrête, il ne reste qu'un petit tas de cendre que je disperse avec mon pied un sourire amer accroché à mes lèvres. Lorsque je relève la tête mon regard croise celui d'un vieux Sorcier vêtu d'une robe pourpre jouant du violon au bord du trottoir. Mes poings se serrent, je pousse un long soupire. Je n'ai jamais aimé cet instrument et je le déteste encore plus à l'instant précis. Sans savoir pourquoi je jette un regard noir au vieillard et à son maudit violon grinçant avant de me diriger à grands pas vers le Pub qui n'est plus très loin. Dix minutes s'écoulent avant que je ne pousse la lourde porte du pub et avance d'un pas. L'atmosphère insolite du lieu, la chaleur du feu qui crépite dans la cheminée m'enveloppent. Un frisson me parcourt l'échine alors que je balais la salle du regard. Malgré l'ambiance ''morbide'' et la clientèle pour le moins louche, ce bar m'a toujours plu. J'avance d'un pas à la recherche d'une table libre où je serai au calme lorsque j'aperçois une chevelure brune dans le coin de la salle. Je fronce les sourcils, me frotte les yeux. Impossible qu'il soit ici. Cette chevelure là je ne la connais que trop bien, ma main s'y glisse bien trop souvent pour l'ébouriffer. Sans réfléchir, je me précipite vers la table telle une furie. Sans demander la permission, je tire lourdement la chaise qui racle le sol dans un grand fracas attirant l'attention sur moi quelques secondes puis je m'assoie lourdement. Le jeune homme assis en face de moi relève la tête surprise que quelque ce joigne à lui de la sorte. « Tiens mais qui voilà ! Le sale traître qui me sert de frère et qui envoie des lettres aux sales ordures qui nous servent de parents ! » Samaël me lance un petit regard inquiet. Pris au piège tel un lapin il jette un coup d'oeil sur la droite, sur la gauche, cherche un moyen de fuir. Le lâche, je n'arrive pas à croire que nous soyons jumeaux lui et moi. « Qu'est ce que tu as foutu putain ? » Je me mords la lèvre, prends une grande inspiration pour me calmer et m'empêcher d'hurler toutes sortes de nom d'oiseau à son égard, de fracasser le verre de jus de citrouille posé sur la table contre son crâne. Plongé dans sa foutue léthargie, celle qui a toujours eu le don de me faire sortir de mes gonds il ne répond toujours pas, semble choqué même. Son regard se détourne encore et toujours refusant d'affronter le mien. Quelques secondes s'écoulent avant que je ne craque. Ma main s'abat avec force sur son avant bras, j'enfonce mes ongles dans sa peau en espérant lui faire le plus de mal possible. Tout en ignorant les paires d'yeux qui nous fixent suite au cri qu'il vient de pousser je me penche vers lui en le fusillant du regard. « Je veux des explications Samaël et je n'hésiterai pas à te torturer s'il le faut. »

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Message Sujet: Re: united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur   united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur Icon_minitimeVen 7 Déc - 22:00

Un soupir, un regard, personne. Mes camarades de dortoir avaient désertés avant même que je n’ai ne serait-ce pensé à leur demander si je pouvais me joindre à eux. J’avais peu de doute sur leur réponse, mais comme le dit ce vieux proverbe, no pain, no gain ; Et en ce moment je n’avais plutôt rien. Enfin bon, cette sortie à Pré-au-Lard ne changerait pas tant de d’habitude. Seul, j’irai voir les hiboux, parce que le spectacle de ces bêtes à plumes me donnait toujours le sourire, allez savoir pourquoi, puis j’enchaînerai par un petit tour chez Gaichiffon, parce que j’avais besoin d’un nouveau chapeau. Dommage qu’il n’y avait pas de librairie. Je finirais par m’asseoir au chaud en me demandant ce que faisais en ce moment mes connaissances, et ce que je ferais moi si je n’étais pas seul. J’aurais tellement voulu me rendre au village avec Lola, mais nous savions tous les deux que c’était impossible, malheureusement. J’avais beau être un bon ami de Théo, jamais il ne m’avait proposé de l’accompagner, et je n’osais réclamer sous peine de le déranger. Et puisque j’évitais complètement Léonie depuis ce bal aux retentis fracassantes, je me retrouvais définitivement seul. Je choisissais pourtant d’y aller à chaque fois : pour les hiboux, pour Mme Rosmerta, je dois l’avouer, et peut être dans l’espoir de croiser Dawn et d’avoir le courage de l’inviter boire un verre, ou un miracle dans ce genre. Time will tell.
Un coup d’œil par la fenêtre me renseigna du temps pluvieux au dehors, et j’agrafais ma lourde cape en fourrée de lapin sur mes épaules. Depuis que j’étais devenu un animagi, mon lien avec les animaux s’était comme renforcé, et j’avais beaucoup de mal avec cette cape, mais mes parents m’avaient dit que la fourrure d’animal sur les habits montrait richesse et inspirait respect, et qu’il me fallait la mettre. Je rangeais précautionneusement dans mon sac déjà bien rempli mon livre de chevet qui traitait des plantes magiques comestibles et soignantes en cas de problèmes relativement simple, passait ma main dans mes cheveux et quittaient enfin le dortoir.
Les mains dans les poches et la tête dans mes pensées, je fis le trajet jusqu’au village sans m’en apercevoir, et mes pas me guidèrent automatiquement à la Poste. Admirant le balais des hiboux, je souriais comme un enfant qui découvrait la neige, et hésitait une fois encore à m’en acheter un ou deux. Je restais longtemps sans avoir conscience de l’heure qui passait, puis après un énième regard appuyé de la part de l’employé, je battais en retraite et ressortit dans la rue. Un passage rapide chez Gaichiffon et un nouveau couteux chapeau plus tard, je rejoignais l’établissement de Mme Rosmerta. Mais arrivé à quelques mètres de la devanture et stoppais immédiatement mes pas. Léonie et une de ses amies de Serdaigle que j’avais souvent vu avec elle s’apprêtaient à rentrer, et mes rapports avec la belle étaient trop confus pour que j’ose l’affronter. Pas aujourd’hui, comme depuis près de deux semaines. Je tournais les talons et fuyais avec le courage dont j’étais célèbre. Pré-au-Lard n’étant pas si grand, et n’ayant aucune envie de me rendre chez Mme Pieddodu, je me dirigeais vers le bar le plus mal-famés des environ et où je n’allais jamais. Malgré les regards insistants sur ma personne, j’avais froid et je commandais un thé sans sucre, ce qui permit à ceux qui ne dévisageaient pas déjà de le faire avec étonnement, et c’est extrêmement gêné que je posais mes jambes fatigués à une petite table isolée.
J’avais enfin perdu l’attention générale quand un ouragan la ramena droit sur ma petite île de tranquillité en bois sale. Un énorme bruit me sortit de mes pensées et sans rien comprendre, je découvrais ma sœur qui s’époumonait en face de moi «… voilà ! Le sale traître qui me sert de frère et qui envoie des lettres aux sales ordures qui nous servent de parents ! » Je baissais les yeux, comment avait-elle su ? C’était un secret, et Arabella ne m’aurait pas trahi, j’en étais absolument certain. J’étais désespéré. Elle ne devait pas savoir. Elle n’avait pas le droit de tout gâcher encore une fois. Elle ne pouvait pas briser le début de paix que j’avais mis si longtemps à forger. « Qu'est ce que tu as foutu putain ? » Apeurée, je jetais des regards de tous côtés en espérant un miracle pour me sortir de là. Mais rien ne vint et ma sœur, apparemment énervée par mon mutisme, m’agrippa le bras en ajoutant quelques menaces parmi ses grands cris. « Je veux des explications Samaël et je n'hésiterai pas à te torturer s'il le faut. ». Pourtant, malgré sa force physique, sa capacité à s’énerver et mon courage légendaire, mon opposée, ma jumelle, ne m’impressionnait pas. C’était la seule personne à qui j’osais tenir tête, la seule avec qui je m’étais déjà battu, la seule avec qui j’étais complètement et totalement moi-même. Je relevais brusquement la tête, décidé à l’empêcher de faire une nouvelle bêtise qui fracasserait tout mon travail. « Tu me fais pas peur, par contre tu me fais mal, lâche-moi veux-tu ? » Fidèle à moi-même, meilleur ami de la discrétion et de la vie privée, je rajoutais dans un murmure « Baisse aussi d’un ton Noél’ s’il-te-plaît, même le sanglier te regarde. » Je ne pus m’empêcher de rire doucement à ma blague et sûr qu’elle n’aurait pas compris, je partageais mon humour « Ben oui, la tête a encore des yeux, et on est où là ? ». Puis, sachant pertinemment qu’elle allait m’accuser de changer de sujet, et conscient que je ne pouvais pas lui mentir, je tentais de trouver une échappatoire. Je choisissais mes mots avec soin pour prévenir une nouvelle explosion de sa part. Elle avait un caractère si peu stable. « Écoute, je ne vois pas le problème au fait que j’envoie des lettres aux parents, j’aime correspondre avec eux, point. En leur parlant de moi je leur parle obligatoirement de … euh … toi, à peine comment tu vas, mais je ne m’étale pas, je sais que tu tiens à ta vie privée … » et que les parents auraient une syncope si je leur expliquai ce que tu es et ce que tu fais. pensais-je silencieusement. « … de notre bonne relation, de ce qu’on partage, et c’est tout. » Je lui adressais une grimace de sourire pour masquer mon malaise. « Mais même pas souvent hein ! » Je finis par tirer la chaise en face de moi, espérant qu’une fois assise, elle serait plus calme et attirerait moins l’attention. « Tu vois, ce n’est pas si grave, pourquoi tu m’agresses tout de suite ? Et d’ailleurs, comment tu as su que je leur envoyais notre hibou de temps-en-temps ? Tu m’espionnes maintenant, ou tu cherchais l’oiseau ? Tu voulais écrire ? » Un grand sourire éclaira mon visage à cette idée. Peut-être qu’elle avait même envoyé une lettre pour l’anniversaire de grand-père, à qui elle adressait parfois la parole, contrairement à beaucoup d’autres proches. Finalement, mon plan de réconciliation familial n’était peut-être pas un échec. Et lentement mais sûrement, je m’éloignais du sujet épineux.

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Message Sujet: Re: united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur   united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur Icon_minitimeMer 2 Jan - 21:00

united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur Tumblr_m9019qaYSQ1qfd8bho3_250united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur Tumblr_maegbiSEbN1r8j2zyo4_250


Déçue par Samaël. J'en ai le souffle court, la nausée. Ma poigne se resserre avec force autour de son avant bras. Mes sourcils se froncent accentuant ainsi l'expression de rage qui se dessine sur mon visage. Mes yeux sont plongés dans les siens, je ne cille plus, le duel commence. D'aussi loin que je m'en souvienne, je me suis toujours appliquée de tout mon être à détester mon frère jumeau, à le rabaisser, à le descendre plus bas que terre. Tous les prétextes étaient bons pour nous différencier : tâcher une robe pour que la couleur de nos vêtements luxueux ne soient plus accordée, me couper les cheveux avec une vieille paire de ciseaux rouillée pour essayer en vain de ne plus lui ressembler, hurler, crier, fuguer pour ne pas être un enfant sage, souriant et attentif comme il l'était, renier ma famille. Les années avaient passées creusant un peu plus ce fossé qui nous séparaient déjà lorsque nous n'étions que des gamins manipulés, utilisées par leurs géniteurs. Malgré la haine et la lassitude que le gentil petit Samaël m'inspirait, j'avais pourtant veillé au grain durant toutes ces années à ce que personne n'ose toucher un seul de ses cheveux qu'il soit blond ou brun. Savoir qu'il m'avait trahi malgré nos différents me retournait littéralement l'estomac. L'étreinte se resserre, libérant un peu plus la rage qui fait trembler mon corps et qui menace d'exploser. Foutues conneries. Je n'ai pas à être déçue de Samaël, je n'attendais rien de lui. Je n'ai jamais rien attendu de cette famille. Rien. Mes ongles se plantent dans sa peau. « Tu me fais pas peur, par contre tu me fais mal, lâche-moi veux-tu ? » L'espace d'un instant, toute la rage qui inondant mon corps se dissipe, j'ouvre la bouche estomaquée. Beaucoup perçoivent Samaël comme un garçon faible, timide, qui n'ose pas dire ce qu'il pense, je suis moi-même convaincue que mon jumeau n'est qu'une poule mouillée capable de se plonger dans des mutismes et des silences qui ont le dont de me rendre folle mais c'est aussi la seule personne qui me tient aussi bien tête. « Baisse aussi d'un ton Noél' s'il-te-plaît, même le sanglier te regarde. Ben oui, la tête a encore des yeux, et on est où là ? » De colère, mon poing vient s'abattre contre la table libérant ainsi son avant bras tuméfié. L'irrésistible envie de le frapper au visage de toutes mes forces me reprend alors que j'essaie tant bien que mal de calmer le feu qui s'est emparé de mes joues et de mes entrailles. Un regard furtif derrière mon épaule m'indique en effet que nous ne sommes pas seuls. Un silence de mort règne dans le bar miteux et crasseux et bien trop de regards son posés sur nous, sur moi. L'atmosphère est lourde, pesante. J'étouffe. « Cesse de m'appeler Noélyse. Cesse ça sur-le-champ Samaël ou je risque vraiment te t'en foutre une. Je suis vraiment pas d'humeur. » Ma voix n'a jamais été aussi dure et tranchante, mon regard n'a jamais été aussi noir. Je veux qu'il puisse voir dans l'orage de mes yeux la colère et la haine que j'éprouve pour celui qui se prétendait être mon frère. Un traître. Rien qu'un traître. « Écoute, je ne vois pas le problème au fait que j'envoie des lettres aux parents, j'aime correspondre avec eux, point. En leur parlant de moi je leur parle obligatoirement de ... euh ... toi, à peine comment tu vas, mais je ne m'étale pas, je sais que tu tiens à ta vie privée ... de notre bonne relation, de ce qu'on partage, et c'est tout. » Un sourire vient agrémenter son joli discours. Notre bonne relation ? Ce qu'on partage ? Me prends-t-il pour une débile profonde ? J'ouvre la bouche et tente de répliquer mais il est plus rapide que moi, décidé à finir ce qu'il a commencé. « Mais même pas souvent hein ! Tu vois, ce n'est pas si grave, pourquoi tu m'agresses tout de suite ? Et d'ailleurs, comment tu as su que je leur envoyais notre hibou de temps-en-temps ? Tu m'espionnes maintenant, ou tu cherchais l'oiseau ? Tu voulais écrire ? » Mon visage se décompose alors que le sien s'illumine d'un sourire enfantin. L'expression de rage, de haine et de colère s'est effacée aussi vite qu'elle est apparue. Assise sur cette chaise des plus inconfortables, dans ce bar miteux, entourées de personnes bien trop curieuse, assise face à celui que je pensais être mon allié je ne sais plus quoi dire ou quoi faire. Mon allié. Il est la le problème et cette simple pensée me donne la nausée. Toutes ces années malgré mes cris, mes sauts d'humeurs, mes remarques blessantes ou mes bousculades j'avais toujours attendu quelque chose de Samaël, du soutient. Etre soutenue comme je l'avais soutenu. Je n'avais jamais voulu avouer à quiconque que se sale Scroutte à pétard avait une quelconque importance à mes yeux même pas à moi et cette réalité est douloureuse, très douloureuse. « Évidemment je cherchais ce fichu hibou pour leur écrire une lettre et leur déclarer mon amour sans oublier de mentionner le merveilleux lien qui nous unit. Réfléchis un peu espèce de sale traître. N'as-tu donc toujours pas compris ? Je ne veux plus avoir affaire à eux Samaël plus jamais, ils ne sont rien pour moi ! Rien ! Et arrêtes de me mentir. Je sais que tu leur a écrit une lettre à mon nom, sinon pourquoi m'auraient-ils envoyés une réponse hein ? Et d'ailleurs pourquoi as-tu fait ça, je peux savoir ? » Ma voix s'élève, ma voix s'embrase, mon pou s'accélère, mon cœur s'écrase douloureusement dans ma cage thoracique. Je ne peux retenir plus longtemps la haine et la tristesse alors je laisse tout sortir. Aussi puissant qu'un ouragan, qu'une énorme vague elle balaye tout. Ma peur d'être écoutée par les clients du bar, le sentiment de trahison en moi et même l'affection enfouie tout au fond de moi que j'avais pour mon jumeaux. Il n'y a plus que haine et tristesse. « Ce que tu as fait est plus que grave Samaël c'est totalement stupide ! Ne comprends-tu donc rien ? Jamais tu n'arriveras à nous réconcilier, je les hais et je hais ce qu'ils vous font à toi et Beverly. Je hais ce que vous devenez par leur faute. Vous n'êtes que des pions et toi tu oses encore dire que ce n'est pas grave ? Nom d'un Scroutt à pétard, ouvres les yeux ! Le monde change Samaël, des gens innocents se font agressés et se feront bientôt tuer au nom de la pureté du sang par des malades comme ceux que tu appelles affectueusement Mère et Père. Je ne veux pas devenir comme eux.»Je reprends mon souffle et cligne des yeux pour chasser l'humidité bien trop présente qui s'y était accumulée depuis que j'avais pris la parole. J'inspire et j'expire avant de plonger une nouvelle foi mes yeux dans ceux de Samaël, reproduction parfaite de mes yeux. « T'as encore le choix avant de te transformer toi aussi en tyran tu sais. »


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Message Sujet: Re: united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur   united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur Icon_minitimeDim 27 Jan - 17:12

Plus que ces paroles, c’est ce que je vois dans ses yeux qui me fait mal. Parce que j’y lis la déception, et je comprends qu’elle se sent trahi. Par son jumeau. Je sais que c’est la pire des traîtrises, celle qu’on n’imagine pas. On paraît se haïr, elle et moi, peut être que l’on se déteste vraiment, mais pourtant, j’ai une confiance absolue en elle. Et vu son regard, c’était pareil de son côté. Amèrement, je me demande si à force de vouloir concilier les deux partis, je n’ai pas perdu le plus précieux. En effet, emplie de haine, la voix de ma sœur résonne dans le bar soudain silencieux, et moi tristement, je n’arrive à détacher mes yeux des siens déçus. « Évidemment je cherchais ce fichu hibou pour leur écrire une lettre et leur déclarer mon amour sans oublier de mentionner le merveilleux lien qui nous unit. Réfléchis un peu espèce de sale traître. N'as-tu donc toujours pas compris ? Je ne veux plus avoir affaire à eux Samaël plus jamais, ils ne sont rien pour moi ! Rien ! Et arrêtes de me mentir. Je sais que tu leur a écrit une lettre à mon nom, sinon pourquoi m'auraient-ils envoyés une réponse hein ? Et d'ailleurs pourquoi as-tu fait ça, je peux savoir ? » Parce qu'on est une famille. Voilà ce que j'avais envie de crier. Parce que malgré tout j'avais encore les rêves du petit garçon qui voulait une famille où tout le monde s'aimerait, une famille qui rirait ensemble, qui jouerait, qui serait simplement une vraie famille. « Ce que tu as fait est plus que grave Samaël c'est totalement stupide ! Ne comprends-tu donc rien ? Jamais tu n'arriveras à nous réconcilier, je les hais et je hais ce qu'ils vous font à toi et Beverly. Je hais ce que vous devenez par leur faute. Vous n'êtes que des pions et toi tu oses encore dire que ce n'est pas grave ? Nom d'un Scroutt à pétard, ouvres les yeux ! Le monde change Samaël, des gens innocents se font agressés et se feront bientôt tuer au nom de la pureté du sang par des malades comme ceux que tu appelles affectueusement Mère et Père. Je ne veux pas devenir comme eux » Sa tirade me laisse sans voix, mais quand enfin elle reprit sa respiration, la réponse à une de mes questions m’apparut, claire. Les parents lui avaient écrits. Jamais je n’aurais cru cet acte possible. Ainsi, ma tentative de paix familiale aurait marché comme sur des roulettes, si Noélyse avait voulu faire un effort. Mais Noélyse n’avait jamais voulu faire d’effort, tout simplement parce qu’elle cherchait justement tout sauf cette paix familiale. Parce que comme elle le disait, elle ne voulait pas faire partie de cette famille. Je croisais les bras sur sa table, extrêmement mal à l’aise. Elle avait raison, je n’avais pas le droit de faire ça. Pas le droit d’essayer de contrôler sa vie. Ce que notre famille avait, elle, toujours fait. Je déglutis, me demandant si je ne leur ressemblais pas déjà plus que ce que je voulais. Je décidais que je devais tout de même m’expliquer, et tenter de rattraper ce qui était encore rattrapable. Malgré nos différents de plus en plus grands de jour en jour, j’avais besoin de ma sœur et elle, elle avait besoin de moi. Bien qu’aucun de nous deux ne l’avouerait jamais. Je penchais la tête vers elle pour me rapprocher, et ouvrit la bouche en cherchant mes mots, mais ma sœur ne me laissa pas la chance de m’exprimer. « T'as encore le choix avant de te transformer toi aussi en tyran tu sais.» Je reculai brusquement comme si elle m’avait frappé. Elle l’avait dit avec tant d’animosité dans la voix que la réalité m’était tombée dessus. Nous n’en avions jamais parlé de vive voix mais je savais que notre avenir prendrait des voies différentes. Je me doutais que pendant que je suivrais mon parcours de bon petit Sang-pur bientôt chef de famille, elle mènerait la révolution, mourrait en combattant ou partirait loin de ce pays qui ne lui inspirait que du dégoût. Elle le savait aussi, mais essayait sans doute encore ne m’emmener avec elle comme j’essayais parfois de la raisonner. Sans grande chance, ça aussi, nous le savions. Ce que je n’avais jamais vraiment réalisé jusqu’à cet instant, c’est que nous allions être placé dans des camps ennemies. Qu’un jour, nous serions censés nous détester. Et que vu le ton de sa voix, elle n’aurait que peu de difficulté avec ça. Je relevais la tête, les yeux tristes. Je ne voulais pas être séparé d’elle, malgré tout. Mais je savais aussi que je n’avais pas le choix, son plan à elle était voué à l’échec. Son parti perdrait. Je compris encore que j’étais peut être le dernier à pouvoir la sauver. Elle paraissait lasse, vidée, alors je lui attrapais les mains, oubliais mes excuses et mes explications sur les lettres, et mis toute la foi que j’avais en mes paroles dans ma voix rassurante. « No .. Alix, tu sais au fond de toi, je suis sûr, que nous n’avons pas le choix. Tu t’imagines pouvoir sauver ce monde de l’injustice mais l’envie de pouvoir, de puissance, de supériorité est ancrée dans la chair humaine. Tu feras plus de mal que de bien en te battant pour une cause perdu. J’entends les nouvelles, les rumeurs qui courent : mais sans ces personnes qui nourrissent les étincelles de rébellion, il n’y aurait pas d’affrontements. Il n’y en aura peut-être pas, mais quoi qu’il se passe, le résultat sera le même, les Sangs-purs vaincront. C’est peut-être le moment d’abandonner avant qu’il ne soit trop tard, Alix. Personne ne te fera du mal à toi, tu le sais. Tu es protégé. Oui, c’est injuste, mais c’est ainsi et ni toi ni moi n’y changerons quelque chose. Alors autant en profiter sans faire de tort à quiconque, que cette injustice ne soit pas inutile. » Je n’avais ni lâché sa main, ni lâché son regard, et je n’osais même plus respirer dans l’attente de sa réaction. Je savais que je ne l’avais pas convaincu. J’avais bien parlé, mais pas usé des mots justes. Et je crois que tous les mots du monde ne l’auraient fait changer d’avis. Ce que j’attendais avec angoisse, c’était de savoir si elle allait littéralement exploser ou si elle allait tenter calmement de me montrer que j’avais tort. Pourquoi je sentais le besoin de déployer un bouclier protecteur autour de moi ?

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Message Sujet: Re: united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur   united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur Icon_minitimeVen 1 Mar - 17:13







L'espace-temps semble s'être figé. Les chaises du bar peuvent bien être occupées par quelques sorciers, la bière peut bien continuer de couler à flots et d'être servie, cette tête de sanglier peut bien continuer de nous observer comme semble le croire Samaël, il n'y a plus que nous dans cette pièce, dans ce bar, dans ce monde. Nos deux coeurs meurtris par la haine, le mépris la tristesse et l'affection que nous portions l'un à l'autre. Affection nouvelle, affection détruite. Assis face à face, les yeux dans les yeux nous voilà lancé dans un combat acharné durant lequel nous restons silencieux à nous regarder en chien de faïence. Plus les minutes s'égrainent et plus mon coeur se referme à ce frère perdu qui n'ose toujours pas ouvrir la bouche. Qu'importe ce qu'il dit, je serai trop loin, trop loin pour lui pardonner ou pour réagir, trop loin pour oublier ce que nos parents n'avaient pas hésité à faire pour nous remettre dans les rangs, trop loin pour effacer ce dégout qu'ils m'inspirent tous. Je soupire, prête à me lever et à quitter cette pièce, quitter Samaël dans ce bar miteux pour ne plus avoir à affronter ses yeux emplis de tristesse lorsque ce dernier sort de son silence et se penchant par-dessus la table pour poser ses mains sur les miennes.Ce geste, par la spontanéité et la sincérité dont il fait preuve me déconcerte quelques secondes, assez pour que Samaël prenne son courage à deux mains et ouvre la bouche pour me donner des explications et s'excuser j'en suis presque sûre. Pourtant, la lueur qui brille au fond des yeux aciers de mon frère n'est pas habituelle, je n'y lis ni lassitude ni honte. Tristesse, peine, douleur et résignation sont les émotions qui habitent et illuminent ses prunelles. Mon visage se décompose, je baisse les yeux. Samaël semble être âgé de cinquante ans lorsqu'il ouvre la bouche. Instinctivement ma mâchoire se crispe, mes muscles se bandent prêts à recevoir un coup fatal. « No .. Alix, tu sais au fond de toi, je suis sûr, que nous n’avons pas le choix. Tu t’imagines pouvoir sauver ce monde de l’injustice mais l’envie de pouvoir, de puissance, de supériorité est ancrée dans la chair humaine. Tu feras plus de mal que de bien en te battant pour une cause perdu. J’entends les nouvelles, les rumeurs qui courent : mais sans ces personnes qui nourrissent les étincelles de rébellion, il n’y aurait pas d’affrontements. Il n’y en aura peut-être pas, mais quoi qu’il se passe, le résultat sera le même, les Sangs-purs vaincront. » Ses paroles me font l’effet d’un poignard planté en plein cœur. Sous le choc, je ne bouge plus, ne cille plus, ma respiration se bloque dans ma poitrine. L’envie de lui cracher au visage de se taire inonde mon corps tendu comme un arc lorsque je vois qu’il reprend la parole, pourtant aucun son ne sort de ma bouche. « C’est peut-être le moment d’abandonner avant qu’il ne soit trop tard, Alix. Personne ne te fera du mal à toi, tu le sais. Tu es protégé. Oui, c’est injuste, mais c’est ainsi et ni toi ni moi n’y changerons quelque chose. Alors autant en profiter sans faire de tort à quiconque, que cette injustice ne soit pas inutile. » Et ses paroles sont le coup de grâce. Rapide, d'une efficacité remarquable, terriblement douloureux. La bile me brûle la gorge, la haine inonde mon corps, s'infiltrant dans mes veines et dans la moindre partie de mon corps. Ses mains serrent désespérément les miennes refusant de me lâcher, de me laisser partir, de combattre, de me faire tuer, de m'éloigner définitivement de lui. C'est pourtant ce contact qui me sort de la torpeur et me fait reculer. D'un geste plein de dégout, je recule brusquement de la table raclant ainsi avec rudesse la chaise sur le sol sale et froid. Avec brusquerie, mes mains s'arrachent de son étreinte brisant ainsi tout ce qu'il nous restait. Mon souffle est court, mon regard empli de larmes mais je refuse de détourner le regard. Que Samaël sache à quel point le perdre me fait mal, à quel point je l'aimais. Qu'il sache que j'aurai tué pour lui comme je sais qu'il aurait tué pour moi. Qu'il sache à quel point je le hait. « On a toujours le choix Samaël, toujours. Et moi, je choisis de me battre, je choisis de lutter et de refuser ce que les gens comme nos parents nous imposent dès notre plus jeune âge. Et si ce choix doit m'éloigner de tous ceux qui comptaient pour moi qu'importe, si ce choix finira par me tuer qu'il me tue je peux au moins mourir avec la satisfaction de n'avoir pas été comme toutes ses ordures que tu défends et dont tu feras bientôt parti. » Mes yeux se plongent dans les siens. Partir serait la meilleure chose à faire. Tourner définitivement le dos aux Dolohov, pourquoi pas changer de nom, quitter l'Anglettre ou me battre comme une lionne contre ceux qui firent un temps partie de ma famille. Pourtant, je ne peux partir sans essayer une dernière fois d'emmener Samaël avec moi. Malgré tous nos différents, la haine qu'il m'inspire, je lui dois bien ça. Parce que je sais qu'il l'aurait fait, qu'il le fait à l'heure actuelle. C'est pourquoi ma chaise se rapproche légèrement de la table et dans un dernier espoir je laisse la haine et la rancoeur de côté, j'essaie de bouleverser nos destins. « Samaël, je ne suis pas protégée. Ne crois-tu pas que père et grand-mère ne se sont jamais demandé comment les choses se dérouleraient pour notre famille si cette pourriture de Noélyse venait à se taire définitivement? Personne n'est protégé dans un monde pareil et tu ne l'es pas plus que moi. Ils t'utiliseront comme ils ont toujours essayé de nous utiliser ! Samaël ouvre les yeux je t'en prie ! Comment réagiras-tu lorsqu'il faudra me tuer hein ? Comment réagira-tu lorsque nous serons face à face parce que tu auras suivi ta chère petite moman et ton papa simplement parce que tu avais peur de voir la réalité en face ?Et comment feras-tu pour te regarder dans la glace lorsque tu seras devenu un monstre comme eux, comment feras-tu ? Je te l'ai dit, je te le répète une dernière fois, même si tu n'y crois pas et que ta décision semble être prise tu as encore le choix, on a toujours le choix et le mien est fait.» Mes yeux restent ternes et vides alors que ma voix s'emballe. « Ne te mets pas au travers de mon chemin Samaël, tu sais et tu l'as toujours su je continuerai d'avancer.» C'est là assise en face de mon frère, dans ce bar miteux figé dans le temps qu'une réalité m'éclate au visage, enfonçant encore plus profondément le poignard dans mon cœur. Au fond de nous, nous l'avons toujours su, unis nous tenons debout prêts à affronter la vie, séparés nous tombons et à l'instant précis je suis plus bas que terre. Assez bas pour lui cracher ce genre d'horreur au visage en soutenant son regard.

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Message Sujet: Re: united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur   united we stand divided we fall † Samamochedemoncoeur Icon_minitimeDim 10 Mar - 19:23

On dit que l’on ne peut haïr quelqu’un que proportionnellement à combien on l’aime. Je devais vraiment énormément aimer Noélyse. Une fureur comme je n’en avais jamais éprouvé courrait en moi. J’étais déchiré, déçu, en colère. Et je ne savais même plus contre qui. Sans doute autant contre moi que contre elle ; je n’avais pas réussi à empêcher ce jour d’arriver. Mais je lui en voulais d’avoir osé dire ça. Mes yeux plissés l’observaient, comme j’aurais regardé une limace particulièrement répugnante. Elle m’observait, tendu, comme un fauve aux aguets. C’était dur de penser que nous étions jumeaux. Nous n’étions pas normaux. Tout le monde pensait que les jumeaux s’adoraient et ne se quittaient jamais. On m’avait déjà demandé si je pouvais lire dans ses pensées, ou si j’étais une seule personne ou seulement une demi. Pourtant, avec Noélyse, nous n’avions fait que nous déchirés, comme si on devait montrer notre affection l’un pour l’autre en se détestant au maximum. J’avais toujours enfoui le côté de moi qui pouvait deviner ses paroles ou ses réactions, et tous deux, nous avions tout fait pour nous émanciper l’un de l’autre. Et aujourd’hui, dans ce bar miteux, nous allions nous séparer totalement. Couper le lien qui nous unissait. Quand l’un de nous sortirait de ce bar, nous ne nous connaîtrions plus. Nous avions paru toujours souhaiter ça, mais tout ce que je ressentais maintenant, c’était un mélange de tristesse, de peur et de haine. C’était fort, c’était horrible. Parce que Noélyse avait prononcé les mots qui celaient nos destins divisés. C’était sa faute. Nous avions toujours reporté ce moment, et évidemment, c’était elle qui avait posé l’ultimatum. La fin du parcours. Tout était sa faute. Si elle avait été comme nous, comme tous ceux qui vivaient le même dilemme que nous, si elle avait obéi, nous aurions vécu heureux. Ou du moins, ensemble. J’aurais été le parrain de ses enfants, et elle des miens, nous nous serions réunis le week end, elle nous aurait montré son potager, je lui aurais parlé de mon travail. Nous aurions été des nobles sangs-purs inoffensifs. Elle avait rendu la vie compliquée, elle avait tout cassé. Ce qu’elle venait de dire me retournait l’estomac, et si j’étais coupable de ne pas avoir réussi à la détourner de sa voie, c’est elle qui y avait sauté à pied joints. Je ne savais pas si je serai capable de lui pardonner un jour de m’avoir tourné le dos ainsi, de m’abandonner aux mains de nos parents, de me laisser tomber alors que j’avais besoin de son soutien pour supporter cette vie toute tracée.
Le pire, c’est que ces premières paroles m’avaient interloqué. Elle tentait de me convaincre de la suivre. Elle parlait bien, et les doutes qui m’assaillaient depuis toujours étaient revenus au galop. Oui, après tout, pourquoi pas la suivre, me détourner de ma famille, partir avec elle pour triompher de l’injustice. Puis sa dernière froide, glaciale et coupante, lame aiguisée qui avait tranché notre lien d’un coup sec. Le sentiment d’abandon qui s’était emparé de moi m’avait rappelé que je n’avais pas le droit de faire ça à mes frères et sœur. Que de toute façon, ses idées étaient irréalistes et ne mèneraient à rien. Que son suicide pour une noble cause ne créerait que plus de malheur. Elle l’avait dit, elle n’hésiterait pas à me faire du mal, à moi, son propre frère, quel autre crime commettrait d’elle encore au nom de la justice ? Ma famille était peut être du côté du mal, elle n’exécutait pas d’horreur irréversible, elle ne souhaitait pas la guerre, seulement le pouvoir. Je m’avançais vers ma sœur et vrillait mes yeux de faucon dans les siens. « Tu me demandes comment je pourrais me regarder dans la glace ? Je préfère y voir ma lâcheté que les fantômes des gens que j’ai tués flottée autour de moi. Tu n’as pas conscience de ce dans quoi tu te lances. La guerre, c’est ça que tu veux ? Tu n’as aucune idée du malheur que tu vas causer autour de toi. Ce sera bien pire. » Je reculais, creusant le trou entre nous, sûr de ce que j’avançais, l’air méchant, et ma voix se fit plus qu’un murmure. « Tu serais prête à me faire du mal sans sourciller, je ne préfère même pas imaginer les atrocités que tu serais capable de commettre sur des inconnus qui t’aurait dérangé. Et ce au nom de la justice ? C’est facile de se placer du côté du bien, de se cacher derrière une cape de justicière. Vas-y, joue l’héroïne, sauve le monde, et quand ce sera fini, regarde le champ de bataille que tu as laissé derrière toi. Vois l’horreur, le malheur, le désespoir que tu auras engendré. Est-ce vraiment mieux qu’avant ? Entends les cris et les pleurs résonnés par ta faute. ». Les derniers mots, je les criais presque, sans plus me soucier d’être discret. Je tremblais de colère et retenais mes larmes. Je ne me contrôlais plus, je ne savais plus ce que je disais. Si seulement j’avais su rester calme, j’aurais peut-être réussi à recoller notre lien, là, je ne faisais qu’agrandir le gouffre. Mais je ne m’en souciais plus, je lui en voulais tellement de m’abandonner, d’avoir tout fait pour se séparer de moi. Elle disait que c’était les Dolohov qu’elle voulait quitter, mais ce qu’on avait toujours tu, et essayé d’oublier, c’était que moi aussi, j’étais un Dolohov. « Va, tu n’es plus rien, tu l’as toujours voulu, je l’accepte enfin.» Je fermais les yeux et me retournais un peu, vidé, choqué par mes paroles, mon cerveau bouillonnant m’empêchant de réfléchir.


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