Décembre 1953, Orphelinat pour Sorciers, Perth, Écosse

« Ça doit bien faire un an qu'il est ici. On l'a retrouvé devant la porte avec un simple galion, je pense que ce galion était censé nous indiquer qu'il avait des parents sorciers. En réalité on ne sait pas gr... » Ma petite main potelée se tend vers les visages inconnus qui me scrutent avec attention, mes doigts se referment avec véhémence sur l'air. Un petit cri fend mes lèvres, un gazouillement, un glapissement. Je ne comprends pas le moindre mot de ce qu'ils disent pourtant, leurs deux paires d'yeux ne se détachent plus de moi. Je peux voir briller leur iris ce qui les rend très amusants je dois dire. Je tente de leur sourire et dévoile ainsi la seule dent que je possède et c'est à ce moment précis que la femme aux longs cheveux blonds, celle qui possède ces jolis yeux bleus, éclate d'un rire argentin. « C'est lui, j'en suis certaine. C'est lui ! Regarde-le Fergus, regarde comme il est joli ! » Mes petites menottes s'accroche aux barreaux du berceau dans lequel je suis, un filet de bave coule le long de mon menton, j'éclate de rire alors que leurs regards émus se reposent sur moi. « Merlin, tu t'appelleras Merlin. » Nouveau glapissement amusé de ma part. Le simple nourrisson baveux, édenté et chou comme un concombre que je suis ne le sais pas encore, mais ces yeux appartiennent à mes tout nouveaux parents adoptifs, Madge et Fergus Cavanagh.



Juin 1968 , Poudlard, Salle de Divination

Une pression sur mon épaule. Je grogne. Une secousse, un murmure, un éclat de rire. J'ouvre lentement les yeux avant de relever la tête, perdu. Mon regard se pose sur la boule de cristal posée devant moi pour que j'y lise l'avenir. Nom d'une chouette. Je m'étire et passe négligemment la main dans ma tignasse emmêlée avant de balayer la salle du regard. Tous les regards sont tournés vers moi, la plupart des élèves me fixent le sourire aux lèvres alors que quelques Serdaigles -toujours le même groupe- me fusillent littéralement du regard. Foutu piaffes. Les élèves portant les couleurs de Rowena Serdaigle ont toujours eu tendance à m'exaspérer au plus haut point avec leur sérieux, leur intelligence sur-développée et leurs mots savant qu'ils s'appliquent à utiliser pour gagner toujours plus de points avant de vous jeter un petit regard supérieur qui est censé vous donner l'impression que vous êtes encore plus stupide que le pudding qu'on vous serre au petit déjeuner. Mon regard croise celui Arthur, mon meilleur ami (si vous voulez mon avis, le destin y est pour quelque chose dans notre rencontre, lui et moi sommes voués accomplir de grandes choses !) et s'arrête finalement sur cette folle furieuse qui nous sert de professeur. Ses yeux sont comme à leur habitude exorbités, elle porte une sorte de toge et m'observe silencieusement de la tête au pied. Après quelques secondes durant lesquels je me promets intérieurement de ne jamais ô grand jamais devenir professeur -pas question de ressemble à cette vielle schizophrène qui prétend être habitée par le troisième œil ou quelque chose dans ce registre-là- elle finit par briser le silence pensant. « Que vois-je ? » Un soupire m'échappe alors que je me pince l'arrêt du nez, cette femme aura ma mort, j'en suis certain. « Est-ce l'avenir qui vous attend dessiné sur votre peau mon cher ?! N'est-ce pas merveilleux, regardez ! » Alors qu'une soudaine hilarité générale se reprend dans la classe -et que les regards las des Serdaigles fusent- je baisse les yeux sur mes bras avec une petite grimace. C'est arrivé, encore. Mes bras sont maculés de petits mots, de petites taches faites à l'encre et cerise sur le gâteau quelqu'un semble même m'avoir étalé des feuilles de thé sur la peau... charmant. Depuis maintenant deux bonnes semaines je semble être une source d'inspiration infinie pour mes camarades qui peignent les plus beaux chefs-d’œuvre sur mon corps, s'amusent à trafiquer ma plume ou mon chaudron lorsque je dors durant les cours. Épuisé, j’appuie mon front sur le bord de la table et ferme les yeux alors que notre professeur s'élance dans une longue tirade incompréhensible sur l'avenir. Je pousse un petit couinement. Cette encre mettra des heures à partir sous la douche mais j'ai pourtant évité le pire, cette fois-ci au moins je suis à l'endroit même où je m'étais endormie la première fois…



Septembre 1980 , Grande Salle, Poudlard


« SERDAIGLE ! » Je ferme les yeux, d'une traite je finis le verre d'hydromel que j'ai à la main, mon regard se pose sur les élèves qui accueillent chaleureusement le nouveau venu. Je grimace. Mon boulot me manque et cette réalité me fait l'effet d'une baffe. Durant les deux années précédentes je n'avais cessé de me plaindre. Boulot naze, poste naze, collègues chiants comme la mort. Je passais la moitié de mon temps à dormir et l'autre à me plaindre que le Ministère était un ramassis d'incapables. Pas étonnant qu'après deux ans de bons et loyaux services on m'avait -pour ma plus grande joie- bien gentiment demandé de partir. Une aubaine d'après Dumbledore qui m'avait assuré que le Ministère n'était plus ce qu'il était à ses débuts et m'avait proposé ce poste. Professeur de Divination. Avec un nouveau soupire je me resserre un verre que je vide immédiatement sous le regard réprobateur d'une nouvelle collègue que je ne connais pas encore. Un sourire de parfait crétin se dessine sur mes lèves et je hausse les épaules avant de reporter mon attention sur la pauvre petite rouquine effrayé qui se tient sous le Choixpeau magique. D'après Dumbledore Poudlard n'est plus pareil, l'école est autant affectée que les adultes par cette lubie du « sang pur ». Avec le joyeux spectacle qu'est la répartition qui se déroule sous mes yeux j'ai de la peine à croire le Directeur de Poudlard mais je décide pourtant d'avoir confiance en lui. Comme je l'ai fait lorsqu'il m'a assuré que mes compétences d'aurore pourront un jour être utiles pour la sécurité des élèves de Poudlard si j'acceptais ce poste. Être utile. Mes compétences pourraient être utiles. Professeur de Divination. Dumbledore doit avoir de sérieux problèmes psychologiques pour m'avoir proposé ce poste. Professeur de Divination. Un autre verre, vite. Le directeur se lève, la salle devient silencieuse. L'atmosphère qui était légère devient vite pesante, personne n'ose murmurer le moindre mot. Une minute, une année s'écoulent et alors que le Directeur fini par une touche joyeuse en présentant les nouveaux professeurs je n'ai qu'une envie, dormir.



Merlin a été adopté lorsqu'il avait un an par un vieux couple de Sorcier qui n'arrivaient pas avoir d'enfant. Second souffle de vie pour Madge et Filius Cavanagh, il a toujours été chouchouté par sa mère qui lui envoie encore ses fameux biscuits au gingembre et ses pulls tricotés main. ∆ L'homme a grandi dans un petit village Ecossais qui comptait plus de moutons que d'habitants. Il jouait souvent seul dans la nature à chercher des créatures magiques lorsqu'il était petit. ∆ Malgré les apparences, Merlin est une personne très intelligente, sa mère hurle sur tous les toits qu'il est surdoué et tout simplement incompris. Info ou intox, personne ne le saura jamais. ∆ Vrai rigolo, Merlin n'est sérieux qu'en de rares occasions. Professeur chouchou des élèves pour ses singeries il sait aussi se faire détester par les Serdaigles qu'il affirme ne pas pouvoir supporter mais qui aime bien châtie bien n'est-pas ? ∆ Lors de sa répartition le Choixpeau a énormément hésité entre Serdaigle et Poufsouffle mais ça, Merlin ne l'avouera jamais. ∆ Vrai fêtard, très porté sur la bouteille, Merlin est toujours partant pour faire la fête. ∆ Look négligé de poète torturé, besace en cuire, cheveux châtains en bataille, Merlin adore s'habiller comme les moldus. ∆ Vrai stéréotype du looser qui s'assume, du flemmard-immature, de l'aurore raté -certain pensent qu'il a triché pour passer ses examens, même lui avoue ne pas comprendre sa réussite- Merlin a malgré tout toujours eut un petit truc qui fait craquer les femmes. ∆ Malgré son manque de sérieux et son immaturité, l'homme sait parfois et lorsque les circonstances l'exigent se montrer intransigeant. . Ne lui en demandez pas trop non plus... ∆ Il déteste les responsabilités et affirme qu'il n'aura jamais d'enfant. ∆ De tempérament calme et posé, il est très rare de voir l'homme s'énerver. ∆ Il était au chômage avant qu'on lui propose de poste de Professeur de Divination. ∆ Lorsqu'il était jeune il avait un ami imaginaire. ∆ Il possède cinq chats dont il est complètement gaga. ∆ Merlin se moque de ce que les gens pensent de lui, il sait que personne ne le prend au sérieux et affirme lui-même que les gens ont raisons. ∆ Merlin a toujours été un garçon plus ''lent'' que la moyenne. Il n'a parlé qu'à l'âge de trois ans, a reçu sa lettre pour Poudlard à la dernière minute - ses parents ont même pensé qu'il était cracmol.- et n'a réussi à produire un patronus corporel à dix-sept ans seulement ∆ Il a la fâcheuse habitude d'inventer des mots faussement savants qui ne veulent strictement rien dire pour se rendre plus intelligent. ∆ Ses notes étaient catastrophiques à l'école à cause de sa narcolepsie, Merlin est sans doutes l'une des personnes ayant reçu le plus de Troll dans l'histoire de tout Poudlard. ∆ Il est très doué pour imiter les voix et les expressions faciales. ∆ Sans savoir pourquoi, Merlin est traumatisé par le feu. ∆ Son patronus - qu'il n'a découvert qu'à dix-sept ans- prend la forme d'un phoque. ∆ Pas ponctuel pour quatre gallions, il arrive toujours en retard.