Belize Nova Scodelario ↯ 27 ans ↯ Médicomage ↯ Domiciliée au 44 Melodia Drive sur le chemin de traverse ↯ Le hibou qui vous amènera mon courrier se nomme Piplette et adore les petits gâteaux
Ezra Scodelario
LA BLESSURE DE L'INSOMNIE
+ SORCIER DEPUIS LE : 24/01/2013 + PARCHEMINS : 358 + LOCALISATION : Principalement dans l'enceinte du château de Poudlard depuis septembre dernier
1981, Avril • Mes appartements de prof sérieux et sexy en diable
Hello Kipette !
Comme chaque fois, ce trop-plein d’amour me va droit au cœur ! Mais il faut qu’on ait une petite discussion vieille fille !! Arrêtes de fourrer des idées loufoques à mes élèves !!!! Je ne fais pas de devoirs écrits, je suis un homme de terrain et la matière que j’enseigne aussi au cas où tu l’aurais oublié ! Mais ça serait tellement drôle, tu imagines un peu un questionnaire sur le quidditch ? Quelle est la dernière poursuiveuse canon à avoir atteint le septième ciel en moins de trois minutes ? Qui a volé plus vite que son ombre malgré le melon qui lui sert de tête ? Pas très adapté… Pourtant la dernière question m’interroge. C’est vrai quoi, comment fait McCa pour réussir à voler avec le poids de son égo démesuré sur les épaules ? Un vrai mystère ! Par contre il va falloir que je trouve une solution pour que ces filles arrêtent de m’envoyer des billets avec des cœurs ! Je me demandais d’où ça venait, mais j’aurais dû comprendre tout de suite que ça ne pouvait qu’être toi ! Franchement, tu es impossible !
Impossible, à toujours fourrer ton nez partout, sale fouine ! Avoue que c’est Eden qui t’a raconté ça ! C’est le seul à qui tu peux faire cracher le plus intime secret. À un moment il va falloir que tu arrêtes de jouer avec lui, le pauvre, tu le mènes à la baguette depuis toujours ! Bon, plus sérieusement Kip, je ne sais même pas comment il a pu se rendre compte de ça ! ET EFFACES-MOI CETTE EXPRESSION OUTREE DE TON VISAGE, je comptais t’en parler après avoir pris conscience de ce qu’il se passe, et ça ne fait qu’une semaine ! Les derniers jours ont été très chargés avec les suites du marché nocturne et je n’ai pas eu une minute à moi pour t’envoyer un billet, c’est un peu tendu à l’école en ce moment, certains élèves sont encore très perturbés. Et puis surtout j’avais besoin de faire le point. Mais laisses Bony tranquille, je te connais par cœur, tu vas encore mettre des stratégies douteuses en place ! Je sais que tu l’apprécies, c’est d’ailleurs ce qui m’inquiète le plus, tu as encore plus de raisons de nous pousser l’un vers l’autre, alors pour notre bien à tous les deux, ne t’immisce pas entre nous. Je ne sais pas trop ce qu’elle ressent de son côté, mais j’ai vraiment un gros coup de cœur pour elle, et je te vois d’ici me dire « comme d’habitude, t’es un vrai cœur d’artichaut », mais là c’est différent, je ne veux pas précipiter les choses, ni faire tout capoter. Laissons le temps au temps ! Ça se fera si ça doit arriver… (Tu as vu ça un peu, je deviens philosophe, début-de-la-sagesse-bonjouuur)
J’ai encore trop de choses à te dire Kip, mais c’est l’heure de ma ronde, j’ai pris deux minutes pour pouvoir t’envoyer Nyx au passage, mais les élèves ne vont pas m’attendre pour se faufiler en douce dans tout le château. Promis, je te renvois une lettre un peu plus longue en te racontant ma dernière semaine ! Il s’est passé beaucoup de choses qui me turlupinent et dont j’ai besoin de parler avec toi !
Prends soins de toi mon beau papillon. Tu me manques.
Forever and ever Your Sὔϗԍ ~How wonderful life is while you're in the world~
Willem Pearson
PLUME A PAPOTE
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/12/2015 + PARCHEMINS : 246 + LOCALISATION : Un pupitre de la Gazette du Sorcier.
Fatigué de faire le tri dans le courrier quotidien, Willem venait tout juste de jeter ses lunettes sur un coin de son bureau lorsque Piplette cogna doucement du bec contre la fenêtre opposée à son pupitre.
D’abord agacé par le son qui ponctuait désagréablement l’air d’Ellington qu’il avait choisi avec soin, le jeune anglais se fit rapidement plus souriant à la vue du volatile qu’il appréciait bien.
« Howdy my dear… » lui glissa t-il doucement en faufilant ses long doigts de pianiste sous les courtes plumes ébouriffés de son poitrail. La libérant aussitôt de sa cargaison, il ne manqua pas de lui servir une petite poignée de friandises pour hibou, les mêmes que celles réservées aux camelots ailés de l’institution qu’il servait. « Salut bien ta maîtresse pour moi surtout. » ajouta t-il avant de la libérer pour s’installer aussitôt devant son écritoire.
Ma très chère Belle,
Tu sais bien que je n’ai plus été maître de mon temps depuis que l’encre a séché sur le parchemin de mon contrat d’embauche. S’il n’en tenait qu’à moi, quelques tours de l’horloge suffirait à nous ramener tous - Thea, Zaza, toi et moi - à la belle époque ou c’était une simple cabane perchée qui nous retenait pendant des heures et que nous ne voulions plus quitter.
Enfin, j’ai bien quelques hiboux ici pour me tenir compagnie ( mais aucun qui ne rivalise avec l’énergie des Scodelario! ) ainsi qu’un vieux gramophone doté d’une acoustique étonnamment vibrante pour son âge. Tu me vois donc sincèrement navré de décevoir ton imaginaire romantique, mais Piplette et toi êtes les seules ravissantes demoiselles susceptibles d’interrompre mon travail il semblerait… :)
Comme il traçait ce qui devait s’apparenter à un sourire, Willem posa sa plume sur le rebord de son encrier et s’interrompit un moment pour mieux revenir à la missive de Belize. Le reste de son courrier prenait une tournure beaucoup plus inquiétante et il savait bien que peu importe ce qu’il allait tenter de coucher sur papier, la demoiselle n’en ferais qu’à sa tête.
Peut-être est-ce bien plutôt toi qui devrait porter attention à tout ces médicomages qui font certainement la file pour obtenir ton attention. Ainsi, il te resterait un peu moins de temps pour ressasser tout ce conflit dont l’ampleur et les détails nous échappent dans l’immédiat. Je ne suis pas surpris de lire que même les moldus font les frais des débordements de la communauté magique, mais en dépit de ton coeur grand comme le monde, il te sera impossible d'en faire un refuge pour les soixante-quatre millions d'habitants du Royaume-Uni tu sais...
Tout comme toi, je garde un oeil sur l'ensemble des missives qui transitent par nos bureaux et je souhaite qu'une solution soit rapidement trouvé - et appliquée! - par le Ministère, allégeant ainsi le fardeau des aurors ainsi que celui des guérisseurs comme toi ou Carlie, qui ne méritent pas la surcharge de travail qui s'abat présentement sur eux.
Je pourrais bien sûr te noyer sous le poids de mille recommandations - que tu n'écouterais pas de toute façon -, mais je vais simplement te demander de ne pas arrêter de m'écrire Belle, même si c'est pour me raconter la découverte d'un nouveau type de champignon entre les orteils d'un vieux patient.
Au final, ma profession m'a appris que se sont les nouvelles les plus banales qui sont celles qui nous rassurent le plus.
Je t'embrasse,
Willem.
Satisfait, le journaliste cacheta le parchemin d'un simple sceau de cire rouge avant d'assigner un hibou quelconque à sa livraison, espérant que celui-ci ne réclamerait pas paiement cette fois.
Dernière édition par Willem Pearson le Lun 16 Mai - 1:31, édité 4 fois
Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/08/2012 + PARCHEMINS : 5770
En termes de surnom, je m'en sors pas trop mal si tu veux mon avis. Je peux t'en trouver d'autres de plus ridicules si tu le désires. Et après lecture de ta dernière lettre, je pense honnêtement que Fouineuse professionnelle te conviendrait à merveille. A en croire ta description, ton patron semble peu avenant. Je n'ai pas envie de le rencontrer. Si par malheur, je deviens sa patiente, je n'hésiterai pas à m'enfouir. Nous avons nous aussi à Poudlard notre lot de rageux. Des élèves qui râlent tout le temps. Des profs qui font toujours la tête. Bref, la routine. Mais les supporter au quotidien, ça c'est bien chiant. Tu pourrais demander à changer de service non ? Enfin, je ne sais pas comment ça fonctionne les hôpitaux. Je suppose que ma vision s'avère naïve et excessivement ridicule.
L'attaque de Pré au Lard a laissé pas mal de marques sur ma peau. Avec une amie, nous étions aux trois balais et coincées à l'intérieur. Un stand était tombé sur la porte d'entrée. Je me souviens plus vraiment de tout... mais certaines choses restent gravées dans ma mémoire au fer rouge. Comme la rentrée fracassante des mangemorts. La toiture qui s'effondrait. L'auberge est complètement tombée en miettes durant cette soirée. Je te dépeins rapidement un tableau d’horreur. Je ne m'étends pas sur les détails, préférant les éviter pour le moment. Résultat des courses ? Mon amie a failli se vider de son sang. Moi, j'ai eu l'avant bras cramé et quelques bleus un peu partout. Mais rien qui ne put m'envoyer à Sainte Mangouste. J'ai été soignée par l'infirmière. Puis, ma tante est venue me chercher pour les deux semaines de pause. Je comprends tout à fait que la mort de cette femme te bouleverse. Je fais sûrement partie des seules personnes dans ce monde (enfin en Grande Bretagne ! ) qui saisiraient sans trop de mal tes sentiments. Et tant mieux, d'ailleurs. Je trouverais l'inverse totalement désespérant et triste. Dis moi. Tu as pu aller la soirée de commémoration ? Si oui, est-ce que le discours du ministre n'effraie que moi où tu partages aussi mon avis ? Non parce que, je pense honnêtement que sa politique marche sur la terreur et consiste à mettre au ban de la société les nés moldus. Sans coller totalement aux idées des mangemorts, elle n'en est pas loin.
Euh... une télévision ? C'estquoicetruc ? Tu parles hébreu, c'est ça ? Quant aux films, je ne vois absolument ce que cela peut être. Je vais demander à Cassie. Il s'agit d'une née moldue de ma maison. Elle doit connaître. Oh les devoirs pour préparer les Buses pleuvent en ce moment en effet. Je crois que c'est une manière de nous occuper. Enfin, je ne sais pas trop. Je sens que les potions vont encore s'avérer compliquées. C'est tout simple, l'année prochaine, je ne reprends pas cette matière. De toute manière, je compte rejoindre l'équipe des harpies. Et si j'y arrive pas, je me lance dans le journalisme. Je pourrais cracher mon venin sur ces gens qui m'horripilent (alias les pro sang purs ! ) Donc, je ne ne suis pas l'étude des moldus. En troisième année, j'avais pris divination avant de déchanter très très rapidement. Lire l'avenir dans le marbre de thé, dans des boules de voyance et les lignes de la main... Par Merlin, c'est quoi ces conneries ?! Je préfère encore griller mes neurones sur les chiffres de l'arithmancie que sur ça. Donc en option, j'ai arithmancie et soins aux créatures magiques. Tout simplement.
Chez les moldus, il y a des choses que j'apprécie, d'autres beaucoup moins. Par exemple, les trains sous terre, c'est un peu bizarre quand-même... Puis, ça fout des frissons rien qu'à en parler. Néanmoins, je lis beaucoup. Etudier leur littérature ne me déplaît pas. J'ai une grande fascination pour Shakespeare. Il paraît que tout le monde envie la Grande Bretagne d'avoir porté un si grand dramaturge. Ce que je peux comprendre. Après, je ne connais pas bien leur culture. J'ai passé une grande partie de mon enfance à apprendre par cœur l'histoire de la magie, l'arbre généalogique de ma famille. Je peux remonter jusqu'au créateur des Macmillan... Franchement, qui a envie de savoir ça ? Pas moi, mais je peux te faire toute la biographie de la lignée... Puis l'autre partie ressemble davantage à des fugues sans fin. Vivre sans magie semble totalement hors de propos pour toi et moi, mais imagine nous aurions été des cracmolles ?
Tu me demandes vraiment de surveiller le professeur Scodelario... enfin ton frère ? C'est le monde à l'envers en fait... Tu t'inquiètes pour quelque chose en particulier ? Tu entends quoi par comportement bizarre ? Genre s'il oublie d'arbitrer des matches de quidditch ou qu'il se met à nous crier dessus ? Des choses dans ce goût-là ? Je ne pense pas t'apporter grand chose si tu ne précises pas un peu plus ta requête. Après, ce que je peux dire c'est que des rumeurs courent comme quoi les gambettes de la nouvelle prof de musique l'intéressent... Mais tu sais les rumeurs. Elles sont souvent infondées. Les gens ne croient pas à l'amitié homme-femme. C'est dingue non ?
Oh non... pas de beuglantes ! Je déteste ça. Et j'en reçois assez comme ça. Promis, je serais sage. Pas d'heures de retenues à l'horizon. Pas de petites sorties nocturnes. Pas de balades dans la forêt interdite. Juste de très bons retours. Tu peux en être persuadée. On te vantera mes talents au quidditch, mes sublimes résultats en défense contre les forces du mal et métamorphose. On te chantera mes louanges concernant mon amabilité, ma disponibilité et ma sincérité... Ça sonne faux, pas vrai ? Même moi, je n'arrive pas à me convaincre ?
Au fait, pour en revenir au surnom Fouineuse professionnelle, je trouve qu'il te va comme un gant. Je m'explique. Si ton frère a des problèmes, tu ne crois que tu seras la première mise au courant ? Ce n'est pas utile de fouiner dans sa vie... Ou alors, demande lui directement si quelque chose le tracasse. Mais je dis ça, je dis rien. Ce ne sont pas mes affaires, je ne ferais qu'obéir.
Ps : tu sais bien que je répondrais toujours à tes lettres hein ? Je ne suis pas cachottière pour une mornille, voyons. Ps 2 : un jour, il faudra vraiment qu'on pense à se voir en chair et en ose, ça pourrait être sympa.
A très vite, Lumen
Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/08/2012 + PARCHEMINS : 5770
Original ? Je sais pas. Peut-être. Personnellement, je le trouve trop mignon. C'est un animal adorable à y regarder de plus près ! Tu as tant de surnoms que ça ? À ce point ? Personnellement, c'est souvent Lumi (ou Lumy), Lume, ou Lu (ouais comme la marque des biscuits là!) Je ne connais que très peu la relation patron / employée. J'ai personnellement un peu bossé dans le monde moldu l'été dernier, mais ça s'arrête là. Je crois que si ma mère l'apprenait, elle m'étriperait. M'enfin, elle ne peut pas me faire plus de mal qu'elle m'en fait déjà. Bah en soit, travailler directement sur le terrain pour les médicomages, c'est plutôt quelque chose d'anodin. Mais c'est vrai que le contexte change tout. Entre servir de pion au ministère et faire cela de son plein gré, il y a un tout un monde. Personnellement, je n'aime pas tellement me "soumettre" (disons les choses ainsi à défaut de trouver un mot plus adéquat) à quelqu'un, ou à une quelconque autorité. Je préfère me dire, avec amusement bien entendu, que je suis mon propre maître. Donc, à toi de choisir, je ne peux pas te conseiller. Oh, je suis touchée par la confiance que tu me portes, vraiment ! Il m'est moi aussi plus facile de confier des informations aussi importantes. L'attaque de Pré au Lard n'est qu'un aperçu de ce que peuvent faire les mangemorts. Leur but étant de semer la terreur, je crois que ce n'est qu'un échelon de franchi. S'en prendront-ils un jour à Poudlard ? Honnêtement, je l'ignore. Peut-être. Mais ils n'y arriveront tout bonnement pas. Les sorts de protection de Dumbledore sont connus comme les plus puissants. Impossible de les franchir. Je lui fais confiance à ce vieux sorcier. Euh... Je ne sais pas combien de temps vivent les sorciers, mais beaucoup plus que les moldus. 70 ans sont pour nous un âge minimum pour mourir quand il s'agit d'un maximum pour les moldus. Enfin, je ne me suis jamais posé la question.
En soit "né moldu" n'est pas une insulte. En fait, ça n'a absolument rien d'insultant. Dans la rue, au boulot, dans les boutiques, t'entendra toujours quelqu'un dire qu'il est "sang mêlé", "né moldu" ou "sang pur", ça ne sonne pas pour autant comme un dénigrement. S'il existait une véritable égalité entre tout le monde, ça ne serait pas vu comme du racisme aux yeux des gens. Les mots n'ont pas à changer, mais la perception que nous avons d'eux. Si nous changeons, leur signification changera. Peut-être même deviendraient-ils obsolètes dans notre monde. Je pense profondément que la guerre contre les mangemorts ne changera jamais la discrimination qui pullule dans notre monde. Ce que nous devons combattre, c'est la société, les idéologies. En menant "une guerre des sorciers, nous ne finirons qu'à nous essouffler et nous enterrer six pieds sous terre, alors que si nous modifions les choses politiquement, mais avec diplomatie et justice, nous arriverions enfin à quelque chose. Mais la nature humaine étant ce qu'elle est, nous ne sommes pas prêts de bouger d'un pouce.
Une boite à images ? Tu veux dire que plusieurs images s’enchaînent ? Et ça bouge comme nos photos au moins ? Non parce que les photos moldues... c'est quand même bien bizarre ! Ça file carrément des frissons. Les examens de Poudlard sont de manière générale particulièrement exigeants. C'est ce qui fait la réputation de notre école après tout. Les professeurs attendent beaucoup de nous et j'ai vraiment la sensation que cette politique porte ses fruits. Je connais un peu le journalisme. J'ai une amie (elle a un an de moins que toi, il me semble ! ) qui a son propre journal. Elle écrit tous ses articles, etc. Après, je ne peux pas dire quelle ambiance règne parmi les journalistes. Mais elle me parle souvent de ses projets, de ses idées et de la manière dont elle compose. Mais je veux bien rencontrer ton confident. Ça me ferait pas mal de rencontrer d'autres personnes bossant dans ce domaine, je pense. Pour tout t'avouer, je ne me souviens même plus du nom du professeur de divinations. Et si j'ai bonne mémoire, celui de l'année dernière était un homme. Personnellement, je ne crois pas à la divination, le troisième et toutes ces conneries. Comment des gens peuvent-ils seulement songer que voir l'avenir est une science, une réalité ? Il vaut mieux se prendre la tête sur de l'arithmantie que sur les présages qu'on peut voir dans les tasses de thé ou les boules de cristal. Je trouve cela complètement absurde. Une des filles de ma maison dit avoir ce don, justement. Je ne sais pas trop si je dois la prendre pour une cinglée ou pour une menteuse. Dans tous les cas, je m'en fiche pas mal. Elle fait bien ce qu'elle veut. Puis en dehors de ça, je l'apprécie.
Tu sais apprendre sa généalogique, c'est limite un passage obligé dans ma famille et les autres comme la mienne. Chez les sorciers "conservateurs" il faut savoir faire preuve de fierté et de respect envers nos ancêtres. C'est comme ça, un peu comme une tradition, si tu veux. Tu as besoin d'un espion ? Sérieusement ? Enfin, je comprends pourquoi tu te comportes comme telle avec lui. Si ma sœur était encore vivante, je ferais très probablement la même chose. Nous étions très très proches, toujours fourrées ensemble. Malheureusement, la mort me l'a prise. Mais je ne vais pas m'étendre là-dessus, tu connais déjà toute l'histoire, sûrement mieux que mes propres parents. Et surtout ne me demande pas de conseils sur comment te conduire avec tes amis, ton frère ou que sais-je encore. Je suis une véritable cruche en relations humaines. C'est normal de s'angoisser et s'inquiéter avec la menace qui plane en ce moment. Donc ne te prends pas pour une folle. J'aimerais ne pas te retrouver dans le service psychiatrie de Sainte Mangouste, c'est surtout ça. Non blague à part, si tu te poses des questions, c'est logique. Même moi, ça m'arrive. Et Merlin sait à quel point, je n'ai pas de véritables attaches actuellement.
Ouais, je reçois pas mal de beuglantes, mais ça ne ressemble plus à rien désormais. Bah, c'est ma mère. Limite, mon père, il s'en fout. Oh, tu ne peux pas t'imaginer à quel point elle gueule. Elle a une voix de crécelle la pauvre vieille. Une véritable hystérique. Elle trouve toujours quelque chose à me reprocher. Mais en soit, je ne lui en veux pas. Enfin pas vraiment. Je l'insulte, mais je l'aime dans le fond. Enfin, non, je la déteste autant que je l'aime, tu vois ? Allez, je te laisse tranquille avec tout ça. Je ne voudrais pas t'embêter plus longtemps. Puis mon parchemin fait déjà quinze kilomètres de long.
Plein de bisous partout !
Lumen
PS : Un jour, cela arrivera ! Un jour ! Il faut juste choisir une date et un truc pour qu'on se reconnaisse, genre un bonnet rose, ou la baguette coincée dans les cheveux.
Willem Pearson
PLUME A PAPOTE
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/12/2015 + PARCHEMINS : 246 + LOCALISATION : Un pupitre de la Gazette du Sorcier.
— « Oh "Lapinou", tu as du courrier ! » lança bien haut et fort son plus proche voisin de pupitre, un air triomphant étampé au visage alors qu’il lui tendait un parchemin déjà défroissé.
Haussant un sourcil, Willem serra les poings avant de tendre une main ouverte devant lui pour se saisir de la missive. À la vue de la signature, il soupira lourdement. « Il y a mon nom écrit en toutes lettres sur le cachet Harold. » Son plus proche collègue ( géographiquement parlant ) s’était visiblement — encore une fois — autorisé la lecture de son courrier personnel et il était inutile de tenter de le réprimander; cela n’aurait pour effet que de l’encourager à remettre ça lors de la prochaine distribution matinale.
— « Hey, tu diras à ta douce qu’on ne se contente pas de piquer pour répandre notre venin, on sait mordre aussi. » ajouta le polémiste, ajustant cette fois son ton pour lui donner de sérieux airs de menace.
Bien sûr, Willem n’entendit rien, ayant déjà tourné les talons pour aller s’installer un peu plus loin, tout près d’une fenêtre contre laquelle de lourdes gouttes d’eau s’écoulaient à un rythme soutenu. Bien que le gramophone soit éteint, les mots de Belle raisonnaient tout simplement dans sa poitrine telle une mélodie de Ben Webster.
Oh Belle,
Tu sais, je crois que je serais apte à reconnaître les traits — à la fois fins et nerveux — de ton écriture manuscrite même si entre eux, ils ne formaient simplement qu’un amas de lignes. Une fois ceux-ci rassemblés sous la forme de mots, il me semble encore plus évident que leur cadence et leur musicalité est bien la tienne et cela me manque jamais de me faire sourire, qu’importe ce qu’ils ont à me raconter.
Tristement, il reste des sorciers au bureau qui ne peuvent en apprécier la douceur ni même reconnaître que ces missives ne leur sont pas destinées. Ainsi, parce que tes mots me sont précieux — un peu plus encore aujourd’hui, aux vues des tensions qui ne cessent de s’accroître — pourrais-tu plutôt adresser ton prochain courrier à « la rubrique des faits divers » ? Je suis (désespérément) seul à dépouiller ces parchemins souvent hirsutes et tu me verras à la fois rassuré — de cacher ta plume aux yeux indiscrets — et enchanté d’y trouver un pli qui ne contient pas une nouvelles annonce de vente de poils de chat siamois récoltés un soir de pleine lune.
Surtout, n’ose pas croire que je te demande d’agir ainsi par honte, bien au contraire. Ma fierté de te savoir désormais « urgentologue» est certainement plus élevé que le chiffre d’affaire de la maison de presse qui m’emploie. Je ne suis pas étonné que Sainte-Mangouste ait tout de suite flairé ce potentiel chez-toi, essai je te prie de n’y voir rien d’autre qu’une reconnaissance de tes talents et certainement de ta sensibilité. Ce petit garçon aura eu le bonheur — dans sa grande malchance hélas — de bénéficier de ta présence à son chevet et qui sait, peut-être que ton sourire aura suffit à le convaincre lui aussi de venir grossir les rangs de l’équipe de Sainte-Mangouste un jour.
Car malgré la peur, l’important reste de ne pas sombrer dans la défaite et l’impassibilité Belle. Je crois que malgré l’inquiétude — toute naturelle! — d’Ezra lorqu’il apprendra la nouvelle, il sera surtout content d’apprendre ton implication positive et ta capacité à faire la différence dans la vie de ceux qui en ont besoin. Lui aussi, j’en suis certain, tente d’ailleurs de tirer le meilleur de sa position de professeur pour guider le plus possible ses étudiants sur des chemins sensés. J’espère à mon tour pouvoir un jour en faire de même en combattant plus efficacement cette corruption dont tu me parles, un éditorial à la fois.
Enfin, promis Belle, je signerais un jour un billet dont tu pourras être un peu plus fière et sois assurée de d’ici là, je payerais le renouvellement de ton abonnement à la Gazette de ma poche s’il le faut!
Je t’embrasse,
Willem.
P.S. : De mémoire de Pearson, aussi bien Piplette que toi n’en êtes pas à vos premiers compliments de ma part très chère, des années de correspondance ne saurait prouver le contraire.