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 N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte

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Briseis Black
Briseis Black
N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte Gryffo12


+ SORCIER DEPUIS LE : 31/08/2016
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Message Sujet: N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte   N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte Icon_minitimeMar 13 Sep - 15:42



N'éveillez pas le lion qui dort
ft. Calixte Webster & Briseis Black


Il fait relativement bon dehors aujourd'hui et l'occasion est donc parfaite pour fuir l'opressante salle commune ou même la bibliothèque. Des lieux toujours fréquentés par les autres élèves et Briseis n'a qu'une envie, se trouver un peu seule. C'est étouffant d'être entourée de personnes qui vous jugent constamment du regard et de devoir faire semblant de ne pas s'en sentir blessée et garder la tête haute. Tout le temps, en permanence, devoir se montrer faussement infaillible alors qu'elle est la plus grosse faille de cette famille. Elle a même songé un moment qu'elle aurait pu être adoptée tant elle ne leur correspond pas mais dans ce cas, il aurait été simple de la mettre de côté voire de complètement la bannir de la famille. Cette idée l'a fait frissonner. Malheureusement pour Luther et pour Sienna, elle fait bien partie des Black. On ne saurait nier la ressemblance avec ses pairs, encore moins avec sa soeur. Elle assume plutôt mal ces similarités parce qu'elles ont des traits communs que Sienna porte bien mieux qu'elle. La magie l'a mieux gâtée comme on dit. Le seul réconfort physique que Briseis trouve est dans le fait qu'elle a de sa mère la douceur du visage et non pas la dureté de son père. Penser à cette dernière lui fait comme une pointe au coeur tandis qu'elle descend les marches des couloirs de Poudlard. Autrefois, elle a toujours pu compter sur Artemisia pour être un réconfort et pour lui enseigner ce qu'elle avait besoin de savoir. Depuis son entrée à Poudlard et sa répartition désolante dans une maison indésirée au plus haut point, les choses se sont compliquées et elle a commencé à voir une certaine distance dans les réactions de sa mère. Elle s'est toujours demandée si c'est parce qu'elle l'a vraiment déçue cette fois ou bien si cela lui fait de la peine et qu'elle ne sait pas comment se positionner à cause de père. Briseis arrive dans le parc, marchant lentement, plongée dans ses pensées. Elle a du mal à ne pas ruminer le passé et se dire que tout aurait pu être si différent ! Les choses se sont d'autant plus brisées avec mère que la dernière fois qu'elle a été en compagnie de ses parents. Ce n'était plus une simple tristesse mais une peine plus ancrée qu'elle a vu dans ce regard. Elle n'a fait aucun effort pour tenter d'améliorer l'ambiance entre elles, Briseis s'est sentie trop abandonnée pour ça. Son frère ne lui parle plus quand ils sont dans l'enceinte du château et désormais sa mère ne lui parle qu"épisodiquement quand elle l'a voit. Elles ne savent même plus comment agir l'une envers l'autre, à tel point que ça en devient ridicule. Est-ce en raison des derniers événements ? Briseis n'en a absolument aucune idée. Elle n'a pas compris ce changement d'attitude et elle est un peu colère à ce sujet. C'est blessant. Elle a la sensation d'être complètement seule. Définitivement cette fois et ce n'est pas l'ambiance de Poudlard qui va la réconforter. Loin de là. Le simple fait d'être assise dans la salle commune quand il y a du monde autour peut devenir horriblement pesant pour elle. Une chance qu'elle profite du plein air pour faire une pause et se ressourcer sinon comment diable tiendrait-elle toutes ces journées à être détestée par quasiment tout le monde.

Avant quand tout se compliquait étant petite, elle s'est dit que tout s'arrangerait à Poudlard. Le verdict est vite tombé, ce ne sera pas ses années les plus glorieuses non plus mais elle s'est toujours convaincue qu'elle finirait par s'en sortir ensuite, en terminant ses études. Elle se donne les moyens d'être un bon élément dans le monde des sorciers et peut-être saura-t-elle se faire une place qui mérite respect, qui pourra montrer que les Black sont à la hauteur de leur rang. Même elle. Elle sait bien qu'on ne choisit pas toujours son chemin quand on fait partie d'une famille de sang-pur, surtout quand on a Luther comme père. Il est de nature extrêmement exigeant. Briseis s'arrête près d'un arbre et s'y adosse. Elle sort un calepin, une plume et de l'encre. Elle commence à griffonner des tenues qu'elle aimerait coudre. Les moldus le font directement avec une aiguille, elle le sait, elle a toujours trouvé ça curieux... Elle se demande si elle saurait faire aussi bien, de leur manière. Mais par Merlin, sa famille l'a tuerait si elle ose ne serait-ce que s'essayer à un art moldu. La disgrâce absolue, elle montre donc un parfait air de mépris à l'encontre de tout ce qui à trait aux moldus mais même elle, elle a de plus en plus de mal à se convaincre de sa haine. Est-ce parce qu'elle n'a jamais vraiment eu l'impression d'être supérieure à qui que ce soit ou bien est-ce parce qu'elle a quelques soucis en tête ? Elle ne sait plus trop à quoi se raccrocher ces derniers temps et quand elle penche son regard sur son parchemin, elle constate que son inspiration n'est pas flagrante. Elle a besoin d'évasion parce que trop de choses restent en suspens dans son esprit mais elle est incapable de se libérer de ses maux. Elle rature ses esquisses et relève la tête, apercevant les Gryffondor qui rentrent de leur entraînement de Quidditch. Elle les observe d'un air songeur puis les compte : il en manque un. Elle a bien une petite idée de qui d'ailleurs. Calixte Webster. Elle se lève, range ses affaires et époussète sa tenue. Elle est bien décidée à lui parler, elle estime qu’il serait temps. Ils sont de deux familles de sang pur, dans la même année et même maison et pourtant, ils ne se sont jamais réellement adressé la parole. Elle n’en a pas tant envie dans le fond mais leurs parents ont décidés de les unir… un choix catégorique, resté en travers de la gorge de la demoiselle, tandis qu’elle se repasse l’image qu’il lui inspire. Il n’a jamais été qu’un trouble-fête, aucunement digne de sa famille et dernièrement, on dirait une loque. En plus, il est impossible de l’approcher consciemment. A croire qu’il la fuit, il est peut-être temps pourtant de faire preuve d’un peu de courage, comme le lion emblème de leur maison. C’est déterminée qu’elle avance vers le terrain, la démarche hâtive jusqu’à ce qu’elle aperçoit sa silhouette qui sort des vestiaires et que finalement, elle perde de sa superbe… Envolé la bravoure, place aux incertitudes mais il est hors de question de faire demi-tour. Elle a trop de fierté pour ça, du coup, elle continue à marcher vers la silhouette et elle le salue, à sa manière « Calixte. Il est temps qu’on se parle. » Dans sa voix, ce n’est pas une suggestion ou alors elle a tout d’un ordre. C’est plutôt une condition qu’il faut mieux respecter s’il ne veut pas l’agacer plus qu’elle ne l’est. Prendre les choses en main, elle, elle veut bien mais il faut que chacun y mette du sien.«On ne peut pas continuer d'ignorer les choses.» Enfin si... mais ce genre d'attitude est, pour Briseis, une question d'immaturité.
 




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Message Sujet: Re: N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte   N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte Icon_minitimeMar 18 Oct - 23:45


N'éveillez pas le lion qui dort.
Calixte Webster feat Briséis Black.

 





La semaine qui a suivi le marché nocturne, cette semaine qui devait permettre à tous les élèves de se ressourcer après le drame vécu, n’a été qu’une semaine de plus pour mon père de se surpasser. J’ai analysé un peu la situation, au manoir, je suis en permanence sur le qui-vive, il n’y a pas âme à vouloir me prêter main forte, et je crois qu’il a clairement voulu me faire rentrer dans le crâne quelle serait ma nouvelle vie à partir de maintenant. Depuis la mort d’Alexius, depuis l’annonce de ma nouvelle position en tant qu’héritier, je le soupçonne de se défouler sur moi encore plus, en représailles du décès de son héritier parfait et de la pâle copie que je suis. Ça a toujours fonctionné comme ça chez nous, une petite contrariété qui ne sert par les plans de perfection de mes parents et la violence de cette contrariété se retourne contre moi. Pourtant, depuis quelques mois, notre schéma relationnel à quelque peu changé. Oh bien sûr, les sévices sont encore d’actualité quand je reviens au manoir, après tout on ne change pas en un jour ce qui a mis des années à être bâti, mais avec ça on a une petite torture psychologique qui s’est ajouté. Mes parents ont dû longuement discuté pour savoir quoi faire de moi et pour me faire rester dans le chemin qui est le leur, ils ne lésinent pas sur les moyens. Je ne sais même pas pourquoi ils m’ont préféré à ma sœur, à part que c’est une fille, il n’y avait aucune raison valable pour que je sois mieux placé dans la course à l’héritage que Celeste. Pourtant me voilà leur héritier et petit à petit je les vois dessiner l’échiquier de ma vie sous mes yeux, tel un pion qu’ils déplaceraient à leur guise. Ça a commencé avec des menaces sur mes fréquentations pour que je m’éloigne de tout ce qui n’est pas de prêt ou de loin un sang-pur à commencer par mon meilleur ami. S’ils savaient que je lui ai tout déballé, je ne donne pas cher de notre peau. Ensuite, il y a eu cette annonce minable de fiançailles avec l’ainée des Black qui n’est d’ailleurs toujours pas publique, heureusement pour moi, j’ai un peu de répit de ce côté-là. Et maintenant, les voilà qu’ils m’affublent d’un mentor égocentrique et complètement fêlé. La joie et le bonheur se répandent dans ma vie avec ce petit gout sirupeux en bouche qui une fois passée dans l’œsophage me lacère avec de multiples lames de rasoir, m’achevant petit à petit.

Mon père réussi toujours tout ce qu’il entreprend, il arrive toujours à faire comme bon lui semble pour atteindre le degré de perfection qu’il s’est imposé et surtout, il arrive toujours à manipuler son monde pour que tout tourne à sa façon, selon ses envies et de la manière dont il conçoit la vie : à savoir que ce n’est pas le bonheur qui importe mais la réussite, les apparences et le rang social. La recherche de perfection est tout ce qui compose son existence et celle qu’il veut pour sa famille. Depuis ma naissance et malgré qu’il m’exècre inexorablement, il a toujours réussi à garder la main mise sur tout ce que je fais de manière jamais vraiment légale et aimante, m’empêchant de faire pleinement ce que je veux, comme je le veux et quand je le veux. A mon arrivée à Poudlard, il a pourtant eu du mal à garder cette pression sur moi, loin des yeux loin des coups et de la répression comme on dit. Pour autant, ça n’a pas empêché monseigneur Webster de continuer à s’acharner à marquer ma peau à chaque vacance. Mais il n’a jamais pu m’empêcher de jouer au quidditch. Toutefois, il a réussi à s’immiscer dans ma passion, d’une manière très détournée certes, mais qui m’oblige inévitablement à mentir, à jouer un rôle, à m’isoler, à me détester… J’ai longuement retourné la question dans ma tête, encore et encore, quand je suis rentré dans l’équipe, mais aucune solution n’a paru meilleure qu’une autre. Alors ça fait maintenant six ans que je jongle avec mes co-équipiers pour garder le lourd secret qui est le mien. Secret qui l’est de moins en moins, quand on sait que déjà deux de mes amis sont au courant et font également partie de l’équipe.

Je souffle un grand coup et passe une main sur mon front. Je frotte un peu au niveau de ma tempe droite pour tenter de faire disparaitre la petite pointe de douleur qui se réveille, puis je laisse glisser mes doigts dans mes cheveux. A peine la session de quidditch terminée et me voilà déjà avec mes idées noires en tête, celles qui ne me lâchent plus depuis des semaines. Voler a toujours été salvateur pour moi, me permettant de me libérer pendant quelques instants des tourments de ma vie. Mais depuis quelques temps maintenant, cette joie libératrice n’est palpable que pendant les rares moments où j’arrive à voler et jouer. Rares sont ces moments mais je les chéris comme des petits bonheurs me permettant de me maintenir en vie. Tout ça pour en revenir à ma situation actuelle. Il a encore fallu que je trouve une excuse pour ne pas aller me doucher avec l’équipe après l’entrainement de quidditch. Comment expliquer à vos partenaires les marques de brûlures, les multiples pansements encore ensanglantés, les griffures, les lacérations… Sans compter sur toutes ces anciennes cicatrices qui peuplent mon corps et que je déteste par-dessous tout. Malgré moi, mon père est toujours présent et le sera jusqu’à la fin de ma vie. Ce soir je suis encore passé pour un con, prétextant avoir envie de courir un peu pour me défouler avant de rentrer au château. C’est sûr qu’après deux heures d'entrainement, on n’est pas déjà assez rincé, il faut que je m’en rajoute une couche. Bref, énième excuse pourrie, un jour ils finiront par comprendre.

Dans le vestiaire, vide de toute présence, je suis comme dans une bulle de tranquillité. Je me déchausse rapidement et fait glisser ma tenue d’entrainement doucement pour ne pas attiser les douleurs qui m’assaillent de partout. Je jette un rapide coup d’œil, du sang a encore perlé un peu partout. Après une douche rapide, je m’attelle à refaire succinctement tous les pansements, dégoûté de voir les plaies se refermer petit à petit et de sentir mon cœur se serrer un peu plus à chaque fois, à chaque nouvelle douleur refoulée. Une fois propre et habillé, je me dirige vers la sortie. Un frisson me parcourt lorsque je passe de l’ambiance surchauffée des vestiaires à la fraîcheur de fin de journée qui tombe sur le parc du château. Je remonte un peu plus le col de mon manteau et enfoui mes mains dans mes poches. Je me dirige tranquillement vers le bâtiment quand j’aperçois une silhouette se diriger vers moi. Il ne manquait plus que ça. Je m’arrête, adopte une attitude totalement arrogante et la laisse venir à moi, plantant mon regard dans le sien. Je la sens perdre de sa superbe en arrivant face à moi, pourtant l’intonation de sa voix ne laisse place à aucune contradiction. « Calixte. Il est temps qu’on se parle. » Elle est tellement petite qu’elle doit lever la tête vers moi pour essayer de capter mon regard. Elle a aussi ce sourire agacé sur le visage qui ne me plait pas du tout. « Bridélice, c’est ça ? Ça marche, jouons carte sur table, tu veux parler, parlons, pas de soucis, je suis ton homme après tout… » Un large sourire narquois se dessine sur mes lèvres. Mon regard noir et froid a marché un temps avec elle, mais je savais bien qu’un jour où l’autre elle finirait par avoir le courage de venir me parler, elle reste une Black, elle doit bien avoir un minimum de personnalité même si son père l'a renié et qu’il la jette en pâture à l’héritier-par-défaut Webster. Bon, je peux déjà lui accorder le mérite, au moins, d’avoir eu le courage de venir me trouver ce soir. « On ne peut pas continuer d’ignorer les choses. » Ben tient, je trouvais cela pourtant si simple moi. D’une voix absolument caustique, j’entame le dialogue accentuant sur les mots, prenant un malin plaisir à les lui lancer au visage et utilisant des petites inflexions subtiles mais toutefois cassantes comme je sais si bien le faire. « Tu as raison mon petit bourdon ! Tu veux qu’on procède comment ? » Se montrer sympathique pour mieux attaquer ensuite : « On rend ça officiel tout de suite ? On ne s’embarrasse pas des mondanités et de l’éthique de nos familles et je t’embrasse ce soir dans la grande salle ? Ou tu préfères qu’on se la joue discret, je me mets à te courtiser car j’ai subitement succombé à ton charme légendaire, genre tout est normal ? » On va pouvoir jouer un peu et voir ce qu’elle a dans les tripes. Je la toise de toute ma hauteur, soutient son regard par un des miens que je sais particulièrement sombre et je lui lance un petit sourire moqueur dont j’ai le secret et que je sais tout spécialement agaçant. Voyons voir comment elle va conjuguer avec mon apparence de mauvais garçon à problème. Après tout, elle doit déjà s’être fait une bien belle opinion de ma petite personne. Pourquoi la détromper et surtout pour quelle raison je lui montrerais qui je suis réellement ?


@destiny.




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Message Sujet: Re: N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte   N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte Icon_minitimeMar 1 Nov - 19:32



N'éveillez pas le lion qui dort
ft. Calixte Webster & Briseis Black

Briseis est une bonne élève en cours, c’est indéniable. Surtout en ce qui concerne ce qui touche aux sortilèges, elle se débrouille bien avec sa baguette et son sérieux lui permet de suivre avec assiduité les conseils. Elle aime apprendre et elle aurait pu faire valoir cette facette de sa personnalité auprès de sa famille si Sienna n’était pas une parfaite petite sorcière en herbe également. A la différence de sa sœur, elle n’a pas l’assurance de cette dernière. Elle fait souvent semblant de l’avoir mais la confiance en elle s’est perdue au fil des années, à force de n’obtenir aucune place auprès d’autrui. Moyenne partout, jamais réellement douée. Ou du moins pas face à sa cadette. C’est la colère qui l’aide parfois à se focaliser sur un point, contrairement aux émotions comme le stress, le doute ou la douleur… Souvent elle les canalise en colère devant les autres, personne n’a jamais vu une Black pleurer de toutes manières. Elle ne se l’autorise même pas quand elle est seule dans l’enceinte de Poudlard et pourtant parfois elle a envie de craquer, parce qu’elle a la nette impression qu’elle va imploser sauf qu’elle n’a pas envie qu’on découvre la véritable Briseis. Pitoyable, fragile, petite sorcière. Atteindre son cœur ce serait pouvoir la manipuler et il est impensable que cela arrive. Plutôt fermer son cœur que le laisser entre les mains de n’importe qui. Ne parlons pas là d’amour, mais rien qu’une amitié est difficilement réalisable. Une trahison est si vite arrivée quand on sait qu’il n’est pas si simple de compter sur sa propre famille mais après tout, Briseis est une grande rêveuse et il y a fort à parier qu’elle pourrait se laisser prendre au jeu le jour où elle baissera sa garde. Pour le moment elle reste fière et hautaine. Fière mais pas sûre d’elle-même. Encore moins quand il s’agit d’aller parler à Calixte. Elle ne sait pas du tout pourquoi elle s’est levée si précipitamment de son assise pour retrouver le Gryffondor dans l’optique de lui parler. On dit qu’il faut affronter les problèmes pour pouvoir un jour les résoudre et passer à autre chose. Peut-être est-ce l’espoir de s’être trompée à son égard qui l’a poussée à aller vérifier d’elle-même mais il suffit qu’elle le regarde marcher tandis qu’elle va à son encontre pour se dire qu’elle n’est pas si prête que ça de savoir si oui ou non, elle s’est plantée. Il ne lui suffit en revanche que d’une minute pour avoir une réponse par l’attitude qu’il adopte quand il la voit. Elle ne baisse pas les bras. Elle comprend parfaitement que personne ne puisse vraiment l’apprécier : elle n’a jamais fait le moindre effort pour se montrer courtoise envers sa maison qu’elle a détestée pour avoir scellé injustement son drame familial un peu plus. Et pourtant, Merlin sait bien comme elle aimerait pouvoir se libérer de sa cage et s’ouvrir aux autres. C’est une curieuse qui se bride. Tout ça lui est interdit. Elle se prive pour un semblant d’amour paternel qu’elle n’obtient pas. Tout ce renfermement la détruit et ça n’arrange en rien la rancune qu’elle témoigne à tous ceux qu’elle fréquente de loin.  Il lui arrive d’avoir envie de hurler, d’envoyer tout balader mais chaque fois elle voit l’image désapprobatrice de son père et cette condescendance sans le moindre mot alors elle se tait. Son cœur est enfermé dans une cage et Alohomora ne sert absolument à rien sur la serrure enchantée.

Est-ce donc finalement la colère, frustrée de n’avoir su trouvé d’inspiration pour ses patrons de couture, qu’elle s’est précipité vers le stade de Quidditch. Elle lui en veut sans nul doute de faire partie de ses pensées et de ses problèmes. Pire, ni l’un ne l’autre n’est suffisamment mature pour prendre la décision de mettre les choses ensemble à plat et de crever donc l’abcès. Histoire que cela devienne un minimum supportable. La Black ne supporte pas qu’on l’ignore, qu’on fasse comme si elle n’existe pas. La haïr, oui, mais la négliger… c’est la faire disparaître alors qu’elle a déjà du mal à se faire une place. C’est balayer son existence comme si elle était inutile. Elle vit cela quotidiennement dans le manoir des Black pendant ses vacances. Si elle doit un jour, vivre au côté de cet homme, il est hors de question qu’il fasse comme si elle n’était pas là. Quitte à ce qu’il la déteste… Elle ne veut pas devenir une ombre. Pas toute sa vie. Elle a beau tenter de se souvenir de la famille Webster, elle ne se souvient que rarement –pour ne pas dire jamais en fait- avoir vu Calixte pendant les réceptions avec les familles de sorciers. Tout comme elle aurait pu être absente. Cela n’aurait gêné que peu d’invités car Sienna prenait la place pour elles deux. Volontiers et volontairement. Au final, son fiancé, elle n’en sait que ce qu’elle a pu découvrir à Poudlard et rien de bien enchantant.  Quand elle le voit maintenant elle le trouve impressionnant mais c’est sans doute parce qu’elle est incertaine en son cœur. Prendre la parole, c’est déjà faire un effort pour l’asociale étudiante qu’elle est devenue dans cette école de magie. Petite pourtant, elle aurait pu être une enfant sociable, amicale. Maintenant non : on dirait une petite chouette face à un griffon. Seul son nom lui permet de se montrer plus digne dans son comportement. Au fond, elle aimerait simplement discuter avec lui, essayer de comprendre leurs familles, leur choix et tenter de le comprendre lui un peu. Qu’est-ce que leurs parents ont manigancés pour que son père se sente contraint de tenir la promesse d’un mariage avec une famille qui ne semble pas avoir un blason des plus dorés ? Elle ne demande pas l’impossible, ne s’attend pas à ce qu’un jour ils s’entendent vraiment bien mais si elle est venue vers lui, c’est pour qu’il puisse faire un point. Pourtant elle perd immédiatement ce qu’elle avait à dire, ce qu’elle aurait « aimé » aborder avec lui. Elle ne sait plus du tout pourquoi elle est venue à lui. Il a les mains dans les poches mais très vite il change d’attitude quand il la voit. Il la regarde sans détour et cette attitude lui fait froid dans le dos. Il a un aplomb qu’elle n’a pas, qu’elle n’aura peut-être jamais. Elle avait dans l’esprit de parler calmement mais c’est vrai qu’elle l’interpelle très froidement, qu’elle lui parle sans mettre de courbes et ça ne doit pas attendrir le sorcier en qui elle lit un mépris qu’elle n’aurait pas soupçonné. Pas à ce point. Se sentir détestée, elle en a l’habitude mais pas comme ça. Il faut dire qu’elle évite d’approcher consciemment les personnes qui ne la portent pas dans leur cœur. « Bridélice, c’est ça ? Ça marche, jouons carte sur table, tu veux parler, parlons, pas de soucis, je suis ton homme après tout… » Il n’a aucun respect pour ton prénom et c’est blessant.

Elle considère qu’il s’agit d’une offense et qu’il en est même pleinement conscient. Elle voit bien que c’est volontaire de sa part de lui parler ainsi, de déformer son prénom.  Difficile de faire comme si elle n’avait rien entendu mais la sorcière n’a pas envie de rentrer dans son jeu pour le moment et se contente de ne pas rétorquer, de ne pas s’emballer. A l’inverse c’est lui qui s’emporte. Elle songe fortement à quel point elle ne veut pas d’un homme comme lui avec des manières pareil. Le fait de dire qu’il est son homme réveille en elle un dégoût qu’elle ne parvient pas  à dissimuler sur le moment et qui s’affiche brièvement sur son visage. Peut-être est-ce la réponse à ce sourire moqueur qu’il lui adresse et qui a tout de carnassier. Elle se sent vite perdre pied car elle réalise qu’elle n’a pas envie de l’avoir comme ennemi alors qu’ils risquent de se lier pour la vie. Le cauchemar. « Tu as raison mon petit bourdon ! Tu veux qu’on procède comment ? » Elle n’a pas encore esquissé une réponse qu’il monte sur ses Sombrals et voilà qu’il se permet de la surnommer Petit Bourdon. Beurk ! Elle pince fortement ses lèvres pour ne pas le traiter de tous les noms qu’elle connaît mais s’il continuer de l’affubler de sobriquets aussi ridicule que cela elle va finir par lui jeter un sort de mutisme. Il l’écoutera peut-être parler du coup… Sérieusement, elle va réfléchir à cette option. Tout dans sa voix, celle qu’il prend pour lui parler, est infect. Il est antipathique et il l’infantilise avec ses inflexions. Elle n’a pas le temps d’en placer une que déjà monsieur est reparti dans son délire de persécuté. Elle croise les bras histoire de ne pas montrer comme elle commence à serrer les poings. On dirait vraiment qu’il démarre au quart de tour alors qu’elle a encore quasiment rien dit… « On rend ça officiel tout de suite ? On ne s’embarrasse pas des mondanités et de l’éthique de nos familles et je t’embrasse ce soir dans la grande salle ? Ou tu préfères qu’on se la joue discret, je me mets à te courtiser car j’ai subitement succombé à ton charme légendaire, genre tout est normal ? » Wow, on se calme mon grand ! Briseis le regarde avec effarement comme s’il s’agissait de quelqu’un avec une déficience mentale flagrante.  Quelle Doxy l’a mordu celui-là ? « Ce n'est pas vraiment ce que j'avais en tête ... Contrairement à toi, j'ai un minimum d'éthique et je te conseille vivement de revoir tes manières déplorables. » Elle lui parle clairement comme si elle faisait la leçon à un gamin mal élevé avant de réaliser qu’elle devrait se contenir au moins un minimum. Au moins avec lui. Elle va devoir le supporter longtemps alors autant éviter que ce soit invivable mais… le fait qu’il évoque l’embrassade fait tilt dans la tête de la brune. Elle réalise tout juste que ça signifie qu’il faudra faire semblant d’être un couple à un moment donné et ça c’est même pas en rêve. Elle ne veut pas que toute sa vie amoureuse repose sur une simulation d’un amour non ressenti. Elle va devoir imaginer un amour alors qu’elle ne connaît même pas les contours de l’amour. Ne serait-ce qu’un baiser aussi faux soit-il, c’est évoquer un sujet auquel elle n’a pas réfléchi quand elle a entendu ses fiançailles. Ce serait voler un instant de vie qui n’appartient qu’au cœur. Briseis est sensible et quand son père lui a parlé de cette alliance, elle a surtout été colère vis-à-vis de devoir vivre avec Calixte mais on ne peut pas les forcer à plus qu’à vivre sous un même nom. Si ? Maintenant, elle commence à se demander si elle ne va pas pâlir et perdre encore plus de son énergie ou bien au contraire, en devenir plus exécrable alors que le mieux serait de calmer le jeu. Sont-ils donc aveugles ? « Est-ce que j'ai l'air de venir te voir pour te demander d'officialiser notre relation, Webster ? Crois tu que je suis venue te parler parce que j'en mourrais d'envie ? On ne peut pas dire que tu es le fiancé rêvé, encore moins pour une Black » Le prétexte du nom de famille, elle s’en sert pour se cacher derrière. Elle le toise avec autant de mépris qu’il lui témoigne. Cela lui donne un air de prétentieuse mais elle joue donc le rôle qu’elle a toujours montré. Celui dont tous sont persuadés qu’il s’agit de ce qu’elle est vraiment. Elle ne veut pas se laisser intimider par Calixte. Elle ne doit pas se laisser marcher sur les pieds même si c’est par lui. Elle essaie de comprendre la raison de tant de hargne mais elle ne lui a jamais rien fait. Pas à lui en tout cas. Elle a beau fouiller sa mémoire, la réponse est encore non. «  Je veux savoir ce que ta famille a trafiqué pour obtenir de mon père cet arrangement ridicule. Contrairement à ton frère qui avait au moins du potentiel pour épouser ma …sœur. » siffle-t-elle, à demi-mot. Briseis est sans doute assez vexée pour se montrer cruellement sans tact aucun.   Elle reste plantée là devant lui à l’observer cette fois sous toutes les coutures faisant presque mine de lui chercher un quelconque intérêt qu’elle ne trouverait pas.
 




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N'éveillez pas le lion qui dort.
Calixte Webster feat Briséis Black.

 





J’avais espéré mieux comme fin de soirée. En fait j’aimerais espérer mieux comme vie, mais déjà une soirée serait agréable. L’entrainement de quidditch m’avait suffisamment décontracté pour que j’arrive à me détendre. Rien ne m’empêchait de réfléchir en continu, mais la sensation de bien-être qui découle d’une activité physique bien menée coulait assez dans mes veines pour sentir les bienfaits du relâchement musculaire. Et surtout, j’étais bien assez fatigué pour réussir à m’endormir comme une souche. Seule une petite pointe de douleur sur ma tempe droite me rappelait inexorablement, tel un battement continu et inéluctable, la fatalité de mes idées noires. Je voulais profiter de cet état précaire d’engourdissement pour réussir à me reposer et pourquoi pas réussir à faire une réelle nuit de sommeil, ce qui ne m’arrive que très rarement. Je voulais réussir à lâcher prise ne serait-ce que quelques heures, avant que le mal de tête ne prenne pleinement possession de moi et m’empêche tout replis, me renvoyant en pleine face la dure réalité de mon existence. Mais c’était sans compter sur l’un des problèmes majeurs de ma vie actuelle : Briséis Black, ma fiancée. Problème que j’avais délibérément mis de côté dans l’espoir de parvenir à sortir un peu la tête hors de l’eau avant de me noyer à ses côtés. Malheureusement pour moi, il ne semblait pas imaginable de gérer tranquillement les soucis les uns après les autres, et mon karma m’envoyait plutôt tout à la gueule afin de voir comment j’allais me débattre et faire face à tout en même temps. Fatigué de ma vie de merde, de tous ces soucis qui s’accumulent en une pile que je ne peux que regarder de loin sans parvenir à la réduire, je l’ai observé se diriger vers moi. Nul doute qu’elle voulait me parler. Alors comme le parfait petit calculateur arrogant que j’ai appris à revêtir comme une seconde peau pour me protéger et cacher qui je suis, je l’attends de pied ferme, les mains dans les poches dans une attitude majestueuse et noble. Mon père serait presque fier de moi s’il pouvait ressentir cette émotion à mon égard. Je plante alors mon regard dans le sien, attendant la suite, attendant qu’elle explique ce pour quoi elle est venue, même si j’imagine d’ici la raison de sa présence ici.

Son ton froid lance directement le chemin que nous allons emprunter. Ma petite pique arrive en réponse, laissant planer de facto que le mariage contracté nous lis l’un à l’autre d’une manière plus qu’amicale. Une grimace de dégoût ne manque d’ailleurs pas de passer sur ses traits, ce qui me fait légèrement sourire. Elle a beau essayer de masquer ses émotions, elle n’en reste pas moins humaine et je crois que mon attitude parvient à l’ébranler. Parfait alors, continuons sur cette lancée. Je recommence avec mes petits surnoms, mes piques et je remarque son pincement de lèvres. Elle essaie de se contenir, mais si je continu sur cet élan, peut-être que j’arriverais à me débarrasser d’elle. Elle n’a pas encore ouvert la bouche et d’ailleurs je ne lui en laisse pas la possibilité. Je la regarde croiser les bras pour garder contenance et prend plaisir à voir ses yeux s’agrandir de stupeur en écoutant mes propositions de scénarios. Un nouveau sourire moqueur vient fleurir sur mes lèvres et je la toise toujours de toute ma hauteur. Je n’ai aucune envie de réaliser l’une de ces idées, d’ailleurs, je les ai sortie plus pour l’emmerder qu’autre chose. « Ce n'est pas vraiment ce que j'avais en tête ... Contrairement à toi, j'ai un minimum d'éthique et je te conseille vivement de revoir tes manières déplorables. » Son ton est calme, mais c’est la première fois qu’elle me parle si franchement, à vrai dire c’est sans doute la première vraie conversation que nous ayons. En la voyant se débattre avec ses pensées, son visage se décomposant un instant quand elle prend pleinement conscience de ce que je lui ai balancé, j’imagine qu’elle est un minimum ébranlée par mon petit speech. « Oh, ce n’est pas comme si j’étais réputé pour mon éthique… » Je ne suis pas certain qu’elle ait entendu ma dernière remarque, car elle continue sur sa lancée. « Est-ce-que j'ai l'air de venir te voir pour te demander d'officialiser notre relation, Webster ? Crois-tu que je suis venue te parler parce que j'en mourrais d'envie ? On ne peut pas dire que tu es le fiancé rêvé, encore moins pour une Black. » Attitude classique de la fille qui ne sait pas se débrouiller seule : la technique de brandir son nom de famille au reste du monde pour se protéger derrière. Minable. Je laisse échapper un rire moqueur. Elle se met à me toiser avec l’arrogance qui sied à son rang, sans doute pour se protéger de moi, si elle savait comme je n’en ai rien à faire de sa petite personne et de ce qu’elle peut bien vouloir me dire. « Pas de Webster avec moi chérie, autant commencer à utiliser nos prénoms tout de suite, tu ne penses pas ? Et puis je te rappelle que ça sera bientôt ton nom, il va falloir t'y faire et éviter de le cracher au visage des gens, ça ferait mauvais genre, question d'éthique. » Mon ton est à mi-chemin entre l’ironie et l’infantilisation. Je laisse un temps d’arrêt pour qu’elle comprenne bien que je me moque d’elle et de ses questions d’éthique. « Qu'en a ta question, je ne vois pas pourquoi tu te plains, rien ne t'obligeait à venir me parler. » Je fronce un peu les sourcils et les lèvres dans une moue boudeuse totalement moqueuse. « Je veux savoir ce que ta famille a trafiqué pour obtenir de mon père cet arrangement ridicule. Contrairement à ton frère qui avait au moins du potentiel pour épouser ma …sœur. » Et voilà la serpentarde refoulée qui persifle à mon encontre. Je savais bien que derrière son apparence trompeuse de miss parfaite se cachait une personnalité aussi détestable que sa cadette. Et je savais aussi que j’arriverais bien à l’acculer suffisamment pour se révéler, je ne pensais juste pas que ça serait si facile. Encore une nana hautaine qui se croit tout permis sous prétexte qu’elle porte le nom du famille "respectueuse" et que cela la dispense de toutes manières. Le petit battement régulier et familier pulse de plus en plus fort contre mes tempes à mesure qu’elle me parle comme un martèlement particulièrement énervant. Ce n’est pas encore ce soir que je vais réussir à me reposer.

Elle se met à me détailler de haut en bas, sans se cacher et sans camoufler le visible dégoût que je lui inspire à cet instant. Grand bien lui face, je n’ai que faire de ce qu’elle peut bien penser de moi et son attitude ne m’atteins pas. J’ai appris à me détacher de toutes émotions auprès du plus cruel barbare, mon propre père, rien de ce qu’elle peut me dire ou faire n’aura d’impact sur moi, je suis immunisé, j’arrive à prendre suffisamment de distance pour me protéger. Je me déplace légèrement, tranquillement, les mains toujours dans les poches de mon manteau, pour aller m’adosser à l’un des poteaux délimitant l’entrée sur le stade de quidditch. Je laisse planer quelques instants le doute sur une éventuelle réponse que je pourrais ou non lui apporter. C’est cruel, peut-être, mais elle a fait le choix de venir me déranger, alors je peux faire ce que je veux. Le monde du silence est particulièrement pesant pour certains, remplis d’inquiétude et d’incertitude, mais il est un véritable jeu pour moi. Je sais qu’en ne laissant filtrer aucun son, je parviens à faire enrager mon père qui n’arrive plus que rarement à me faire gémir de douleur. Laissant traîner ce silence entre nous, nous n’avons plus que les bruits de la forêt comme compagnie pour nous tenir compagnie ou générer de la peur, ou du moins un climat de crainte quant à la suite des événements. De cette manière, en me déplaçant et en m’installant plus confortablement, je lui laisse également la possibilité de me suivre, d’attendre ma réponse ou de déguerpir et nous procurer à tous les deux un peu de répit. En adoptant cette position nonchalante, comme si je n’en avais rien à faire et que cette discussion n’était que pure routine, je tente de lui renvoyer à la figure qu’elle est sur mon terrain et que de nous deux, c’est moi qui suis en position de force. Dans le mouvement, je sens une légère brise jouer dans mes cheveux et remarque que le crépuscule s’installe doucement autour de nous. Cela ne m’inquiète pas plus que cela, traîner la nuit est devenu une habitude ces dernières années. Une habitude à la fois destructive et salvatrice pour moi, mais qui a au moins le mérite de me faire oublier pendant quelques temps ma triste existence qui m’échappe de plus en plus. J’inspire doucement l’air frais. Je prends quelques secondes pour moi. Sous ma main droite, toujours cachée dans ma poche, je peux sentir le renflement du pansement qui camoufle la dernière lésion infligée par mon père. Si je n’avais pas toutes ces cicatrices, si je n’étais pas moi, j’aurais pris ma douche en même temps que mes co-équipiers et je serais déjà de retour dans mon dortoir pour me reposer. Malheureusement pour moi, je suis moi, je suis le fils de mon père, je suis là et j’ai ma fiancée en face de moi.

Je relève la tête en sentant sa présence non loin de moi et je lui jette un regard froid et dur, mon masque de nouveau posé sur mon nez. Et dans une attitude totalement désinvolte, je réponds à sa dernière interrogation : « Je ne sais pas ce que tu insinues sur ma famille, mais ça n'est pourtant pas tellement compliqué à comprendre. Nos pères ne pouvaient pas revenir sur leurs alliances et pour cela il fallait contracter un mariage. Ta chère sœur ne pouvait clairement pas être sacrifiée, vu les circonstances, alors il a fallu envoyer quelqu'un d'autre au bûcher, c'est retombé sur toi, pas de chance. » Je ne sais pas si elle sent que je la prends pour une idiote au passage, tout comme je ne comprends pas qu’elle ait besoin de moi pour éclairer sa vision des choses. Et comme je n’ai jamais dit que j’étais un ange et que depuis longtemps j’ai mis de côté ma gentillesse, je lui balance une énième pique, juste pour le plaisir de découvrir sa réaction : « Je ne vois qu'une explication, il voulait se débarrasser de toi... Tu ne vas pas me faire croire que c’est parce que tes parents t’aiment qu’ils t’ont refourgué entre mes bras ? On sait tous les deux que c’est faux… Surtout si c’est auprès de moi que tu cherches à avoir des informations. » Mes phrases se déversent comme un long fleuve tranquille. Je suis direct, je ne fais pas vraiment preuve de douceur envers elle, mais après tout c’est elle qui est venue me trouver pour parler et c’est elle qui veut des réponses, alors pourquoi prendre des gants. Toutefois mon ton reste sec mais égale, il n'y a pas une inflexion plus forte qu'une autre, aucunes de mes émotions ne transparaissent dans mes propos, je suis un mur de désintérêt à son égard. Je sais pertinemment que j’ai une attitude totalement belliqueuse, que je ressemble à tous ses sang-pur que j’exècre, mais il est hors de question que je perde mon aplomb face à elle ou qu’elle puisse entrevoir en moi la personne que je suis réellement. Je porte un masque depuis tellement d’année qu’il est comme une seconde nature chez moi. Toujours adossé au poteau, ma jambe gauche repliée de telle sorte que mon pied repose sur le mur, je plante mon regard dans le sien, direct, droit, incisif avec un sourire railleur greffé au visage et je lui lance une dernière phrase : « Mais du coup ça serait plutôt à toi de m'expliquer pourquoi tu n'es pas assez bien pour ton père ? Après tout, je suis devenu légitimement l'héritier de ma famille, alors que toi..., visiblement, on ne cherche qu'à t'extraire du nom des Black. Je suis sensé partager ta vie, partager mon nom et apporter des héritiers à ma famille avec toi… J'ai bien le droit de savoir à quoi m'attendre. » Elle veut parler, mais je n’ai pas envie de parler de moi, alors qu’elle parle. Et par la même occasion, j’arriverais peut-être à avoir les réponses aux quelques questions que j’ai depuis quelques temps.

@destiny.




Pouet:
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Briseis Black
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Message Sujet: Re: N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte   N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte Icon_minitimeLun 21 Nov - 1:49



N'éveillez pas le lion qui dort
ft. Calixte Webster & Briseis Black

Dernièrement, elle a tellement tourné et retourné ses problèmes en tête que la Black s’est soudainement demandé si elle se souvient d’un moment de réel bonheur ou même d’un instant où elle a été réellement honnête envers elle-même en présence d’autrui mais elle n’a aucune réponse à ses questions. Preuve que sa vie lui échappe complètement et ce depuis bien trop longtemps. Elle bride chaque chose qu’elle aimerait exprimer chaque fois qu’elle estime que ce n’est pas convenable aux yeux de son père, au point de ne pouvoir s’épanouir correctement. Sa scolarité à Poudlard en est entièrement perturbée mais elle n’a même pas l’audace de dire quoi que ce soit et de se rebeller. Elle fait une bien pitoyable lionne. Elle a toujours préférée s’effacer quitte à souffrir plutôt que s’imposer. Jusque là, elle a réussi à supporter les regards de ses camarades de Gryffondor car se réfugier dans la salle commune l’éloigne de sa sœur, de son frère également malheureusement même ça n’a plus autant d’importance. Elle n’arrive plus à faire abstraction de tous les élèves de sa maison et maintenant elle doit en plus concilier avec le fait que parmi eux se trouve son fiancé. C’est de l’acharnement… Essayez d’occulter quelqu’un de votre esprit et alors vous aurez l’impression de le voir partout. Impossible de regarder un match de Quidditch dans lequel sa maison joue sans qu’elle n’ait envie de soupirer royalement. En plus d’être la seule rouge et or à ne pas soutenir les joueurs en hurlant… Elle aime bien pourtant, observer un match mais elle fait tout pour être le moins démonstrative possible évidemment. On ne la verra pas célébrer avec les autres la victoire de leur équipe. Certains ont bien tentés de lui dire de faire un effort exceptionnel mais ils ont renoncés très vite. Le jour n’est pas venu où elle fera la fête en leur compagnie, elle en est bien loin. Elle ne se sent pas à sa place parmi eux et ne veut pas s’y sentir à l’aise. La question ne se pose pas actuellement de toute façon. Ses ennuis se résument à un Gryffondor bien particulier et il semblerait que ce ne soit pas le plus facile par qui commencer pourtant celui-là, ça va être un passage obligé. Briséis fait tout ce qu’elle peut pour ne pas laisser sa colère se déverser sur ce dernier mais elle le déteste encore plus qu’avant de lui avoir parlé. Elle notice la satisfaction au creux des lèvres du joueur de Quidditch tandis qu’il doit avoir constaté certaines de ses mimiques. Elle a beau se retenir de réagir plus que cela, elle n’est pas infaillible. Normal puisque tout son comportement est basé sur une jeune femme qu’elle n’est pas mais qu’elle s’efforce de garder en surface.

Garder contenance, il paraît que c’est important pour l’image qu’on donne. Briseis se souvient encore des repas de famille où elle a osé faire remarquer un peu trop spontanément qu’elle ne trouvait pas ça bon. Dire ce qu’on pense sincèrement ? Quelle folie voyons… Maintenant, elle se contente de manger sans faire de commentaires que ce soit bon ou absolument immonde. Elle peut bien faire face à Calixte si elle reprend le dessus sur sa gestuelle et ses mimiques, non ? Sauf qu’elle n’est pas devant sa famille et elle ne le connaît pas comme elle a appris à contourner les réactions des siens. Elle sait désormais comment ils vont à peu près réagir alors que lui, elle ne peut pas prédire d’avance ce qu’il va lui sortir comme idioties. Si elle se préserve de certaines pensées, lui met les pieds dans le plat sans la moindre once de tact. La sorcière n’a pas l’envie d’évoquer certaines parties plus qu’ennuyeuses de leur relation parce qu’elle n’est pas bien certaine de pouvoir rétorquer aussi aisément qu’elle le fait avec d’autres. Avec autrui, ce ne sont que des futilités. Elle constate avec désespoir qu’effectivement il n’est pas très connu pour ce dont elle lui reproche de manquer mais elle ne s’attarde pas à lui répondre trop emportée par l’énervement qu’il lui inspire. Elle aimerait juste qu’il baisse d’un ton, c’est tout mais elle s’est tout de suite excité simplement dès qu’elle est venue lui parler. L’entendre se moquer d’elle n’arrange rien à la sourde colère qui gronde dans le cœur de la Black qui reste toujours dans sa position défensive, bras croisés. Dans un sens, elle se dit que cela lui évite aussi de lui jeter un sort. Elle n’a pas sa baguette entre les doigts… et un instant elle regrette car elle n’a pas envie de l’entendre lui énoncer la vérité : il est parfaitement vrai que son nom deviendra Webster une fois que tout cela sera régler officiellement. Jusque là dans l’esprit de la Black, elle a du chercher mille et un scénarios l’empêchant de finir marier à ce dernier mais aucun de concrètement réalisable à moins de fuir famille, pays et tout ce qu’elle a connu jusque là donc inenvisageable pour le moment. Quant à l’éthique, c‘est vrai qu’elle lui  a balancé dans les dents un peu plus tôt… mais il ne mérite pas la considération qu’on lui devrait alors elle n’a pas estimé qu’elle devait en faire preuve. Et puis des fois, elle aimerait tellement pouvoir se dire qu’elle s’en fout ! Sauf que non, elle n’assumerait pas du tout. Elle hausse inconsciemment les épaules «  Tu ne sembles pourtant pas très enclin à utiliser mon prénom de manière correcte alors pourquoi ferais-je l’effort de te témoigner un égard que tu ne mérites pas ? C’est tout ce que ton nom de famille vaut comme considération et tant qu’il n’est pas mien, il n’y a aucune raison que je montre un tant soit peu de respect pour ça. » Du mépris ? Presque. Il ne la ménage pas un seul instant et malheureusement pour la demoiselle, il a de la répartie. Rien n’obligeait Bri à venir lui parler certes mais ils se seraient parlé la première fois pour l’officialisation de leurs fiançailles forcées ? Cette idée lui déplaît fortement, au moins maintenant elle a la certitude qu’il est pire qu’un lutin. « Non, mais il va falloir t’y faire… » Ce n’est pas la première et la dernière fois qu’ils vont se parler. A cette idée, Briseis a envie de se jeter un sort d’oubli. Elle préfère enchaîner.

Elle regrette déjà pleinement ce qu’elle vient de lui dire mais le mal est déjà fait. Elle a honte d’avoir utilisé ce genre de paroles. Elle ne peut pas revenir dessus, ni laisser transparaître le moindre remords et pourtant elle mourrait d’envie de s’excuser mais ça ne collerait pas avec l’image prétentieuse et sans cœur qu’elle s’efforce de donner. Quand bien même ils devront vivre ensemble, il n’est pas temps qu’il sache qu’elle n’est pas ce qu’elle montre. Le saura-t-il un jour de toute façon ? Elle est bien capable de garder cette façade éternellement. Détruite comme elle l’est, ça ne changera plus grand-chose, elle saura bien s’en accommoder pendant les nombreuses années à venir. Non ? Il s’éloigne un peu tandis que Briséis décroise les bras et le regarde faire. Il ne parle pas, lui qui auparavant démarrait au quart de tour et elle se demande s’il le prend mal, s’il s’en fout ou si c’est autre chose mais au stade où elle en est, elle ne sait plus vraiment si elle attend une réponse. Elle sait pertinemment que selon la manière dont elle lui a parlé, il y a peu de chances que de toute façon la tension s’abaisse entre eux et elle n’a peut-être pas envie qu’il lui balance des paroles amères. Elle devrait tourner les talons mais ce serait quitter la partie et en quelque sorte, perdre un peu de son assurance, qu’elle n’a pas tant que ça mais tente de conserver. Il veut se taire ? Très bien mais elle ne compte pas partir d’ici sans le fin mot de l’histoire. Elle a grandi dans une famille où on ne lui parle quasiment plus : même sa mère et son frère s’y son mit alors un de plus qui ne lui parle pas, ça va pas changer grand-chose. Certes, elle ne supportera pas longtemps qu’il l’ignore mais il ne pourra pas toujours le faire. Comme ce fut le cas il y a cinq minutes. Briseis respire, prenant cette pause comme un moyen de se calmer un peu, de faire redescendre sa colère et sa peur de l’avenir. Parce qu’au fond, elle n’est pas du tout rassurée sur ce qu’elle va devenir. Elle ne veut pas finir sa vie avec un homme avec qui elle ne parlera pas… elle se rend compte qu’elle préfère qu’ils se crient dessus. Finalement, voyant que le ciel n’a plus la même teinte qu’un peu plus tôt, elle se sent poussée par le temps. Elle fait quelques pas vers lui, se fiche bel et bien de se trouver sur ce qu’il semble considérer comme son terrain. Elle n’aime pas l’idée de voir la nuit tombée parce qu’elle est une élève sérieuse et ne rate jamais le couvre-feu. Elle suppose que ça ne dérange pas Calixte et s’il croit qu’elle va partir justement pour cette raison, il se trompe. Son caractère la pousse à rester, à creuser un peu plus loin et exiger une réponse. Tout le monde lui tourne le dos, se refuse à lui répondre. Lui ne la ménagera pas elle l’a bien compris mais elle en apprendra peut-être un peu plus. Elle a supposé que tout était de la faute de la famille Webster… elle se voile la face.

Il la regarde si durement qu’elle soupire mais elle reste quand même là à attendre sans dire un mot. Il lui parle enfin avec toute la dureté qu’il peut,  lui faisant comprendre à quel point il la prend pour une sotte. Briséis n’envisage tout simplement pas que son père ne puisse revenir sur une alliance alors que celle-ci ne lui apporte plus tant pour sa renommée. Il est bien intransigeant sur des choses plus banales alors pourquoi ne l’a-t-il pas été cette fois ? Pour elle, ce n’est pas logique. On lui demande à elle de ne pas ternir la réputation des siens en la liant à un autre alors qu’elle sait qu’il ne ressortira jamais rien de positif de cette union. Sienna, encore et toujours, échappe à un destin qui ne lui serait pas convenable, sur ce point elle doit bien avouer que Calixte a parfaitement raison. Ce n’est pas elle qu’on irait condamnée à supporter un fardeau pareil. Elle n’a pas le temps d’en vouloir encore plus à sa cadette que le rouge et or reprend, encore plus fort. Ca fait mal… de se dire que oui, peut-être qu’ils ne veulent plus d’elle. Son père ne lui témoigne guère d’attention et il sait qu’ainsi elle ne portera plus son nom… Elle n’aura plus rien d’une Black. Ni le nom, ni le caractère qui correspond. Il y a fort à parier qu’ils l’abandonneront totalement. Sa mère aussi ? Elle est pourtant sûre que sa mère l’aimait un peu mais elle n’a jamais levé le petit doigt pour la défendre. Elle n’a jamais contredit père aussi injuste puisse-t-il être. Oui, ils savent tous deux que c’est faux mais Briséis ne veut s’y résoudre pourtant de l’entendre de la bouche d’un autre, ça fait d’autant plus de peine. Elle ne compte pas se laisser détruire pour autant ou lui donner raison mais qu’est-ce qu’elle peut bien dire à cela ? Elle prend le temps de trouver les mots qu’il faut pour ne pas montrer qu’elle est totalement perdue et ébranlée par ces fiançailles, par le fait qu’on veuille l’évincer d’un monde dans lequel on ne souhaite pas qu’elle empiète. « Cette alliance n’a pourtant plus aucun sens depuis qu’elle repose sur nous deux. Ils auraient très bien pu l’annuler d’un commun accord. » Elle aimerait s’en persuader mais ça voudrait qu’il y a autre chose entre leurs deux familles et elle doute que la théorie du complot soit plausible. Quant à sa sœur, elle n’évoquera pas le sujet. Pas avec lui. « Les enfants de sang-pur se voient souvent mariés entre eux non ? Mes parents respectent les traditions et je doute qu’ils aient pensés que tu serais si peu à la hauteur. Ce n’est pas question de sentiment, bien sûr qu’ils m’aiment. » Enfin, elle l’espère mais de ça, elle n’a aucune confirmation. Elle sait qu’une fois dans le dortoir, elle ne dormira pas. Elle n’y parviendra pas… Pas ce soir. Au fond, elle n’est pas sûre de vouloir continuer à parler mais c’est lui qui entame le discours et les mots tranchent. Comment ça elle n’est pas assez bien pour son père. C‘est trop visible mais comme elle n’en parle jamais, elle se dit que les gens ne s’en rendent pas compte. Evidemment puisqu’on l’a écartée subtilement de tout héritage du nom Black. Il tape pile là où ça fait mal et elle se mord la langue pour ne pas craquer. Elle n’a pas envie de lui parler de son enfance et du pourquoi son père ne l’aime pas en fait. Elle va se contredire mais surtout ce serait lui avouer alors qu’elle n’est pas une petite sang pur détestable qui hait les moldus et qui se comporte comme une prétentieuse, rejetant toute personne qui ose se montrer un tantinet amicale avec elle. Il prétend être devenu légitimement héritier mais c’est uniquement parce que ses parents ont perdu un de leur fils. Ils ne l’ont pas choisi, ça revient presque à la même chose qu’elle. Il ne va pas lui faire croire qu’il se soucie maintenant de l’image de sa famille, de son nom ! Il n’en a cure… « Légitimement mais parce qu’ils n’avaient pas d’autres choix, tu vas me faire croire que ça a de la valeur ? Tu n’es pas assez bien pour ton père non plus, tu n’es qu’un derniers recours, une baguette de rechange. Visiblement tu n’as rien de plus que je n’ai. Je serais toujours une Black peut importe que mon nom change. Je n’aurais pas d’autres choix que partager ta vie et ton nom mais des héritiers, laisse-moi rire… c’est un argument ridicule. Toi et moi savons à peu près à quoi nous attendre mon cher. » Qu’auront-ils à se dire au fil du temps si déjà la conversation semble aussi hasardeuse ?
 




MERCI ♥


HRP:
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Calixte M. Webster
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LE CLAIR OBSCUR

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Message Sujet: Re: N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte   N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte Icon_minitimeSam 10 Déc - 22:31


N'éveillez pas le lion qui dort.
Calixte Webster feat Briséis Black.

 





Le fond de l’air est doux en cette fin de journée du mois de mai, digne d’une soirée printanière agréable qui inciterait au partage et à la flânerie. Le parc du château est calme et revêt doucement les couleurs de la nuit qui reprend petit à petit à ses droits. Moment idyllique pour une promenade romantique et propice à la confession. Pourtant, ce qui se joue à cet instant n’a rien de léger et d’agréable. C’est à celui qui déstabilisera le plus l’autre par ses paroles. Pour ma part, cette joute verbale a plutôt le mérite de me faire découvrir un peu plus de quel bois est bâtie ma fiancée. Je suis très au clair avec ma situation, rien ne m’ébranlera, alors je la teste, je titille, je questionne, j’appuie là où visiblement ça fait mal et surtout j’en profite pour essayer de démêler certaines de mes interrogations. Je joue avec elle également, je rebondis sur ce qu’elle me dit, détournant ses propos, m’amusant de ses mots employés, me moquant ouvertement de ses fausses questions d’éthique. Elle essaie de m’atteindre en m’attaquant sur le fait que je ne mérite aucun respect et à priori surtout pas le sien. Aucune importance, je n’accorde pas plus de respect et de valeurs au nom que je porte, j’ai simplement appris à vivre avec ce nom, cette famille et ce qui fait de moi ce que je suis. J’aurais pu être fier de mon patronyme, il fut un temps où j’étais honoré de faire partie de ma famille, j’ai d’ailleurs tout fait pour être suffisamment bon pour y trouver ma place et représenter avec panache mon appartenance. Mais ce temps est révolu. Maintenant j’ai simplement appris à composer avec mon identité. Elle apprendra à faire de même. Il en ira de notre survie à tous les deux. Tout comme moi qui ne trépigne pas d’impatience à lui parler, il va falloir qu’elle se fasse à l’idée de partager mon nom et s’inscrire dans la généalogie des Webster.

Je la regarde se débattre avec elle-même pour garder contenance, croisant les bras, haussant les épaules, crispant tout son corps et son visage par la même occasion. Ce sont des petits changements subtils mais je l’observe suffisamment finement pour analyser ses moindres faits et gestes, et tenter de la comprendre un peu mieux. Quoi que je fasse, elle semble bien plus déterminée à avoir ses réponses que de s’enfuir se réfugier dans son dortoir. Je m’éloigne alors quelque peu d’elle dans l’idée de m’installer plus confortablement. J’envisage que la discussion risque d’être plus longue que prévu. Elle n’est peut-être pas satisfaite d’avoir été répartie chez les rouge et or, mais elle détient toutefois l’entêtement et le courage qui scie aux gryffondors. Ce n’est pas moi qui lui exposerait cette analyse, mais je peux au moins lui accorder la bravoure d’être venu me confronter. Il est clair qu’elle veut des réponses ce soir et je ne compte pas me dérober. Après tout, je peux découvrir des choses moi aussi. Je me lance alors dans une discussion bien plus sérieuse, choisissant avec soins ces mots que je sais si dur à entendre. Ce ne sont que des suppositions, après tout je ne suis pas intime avec les Black, enfin pas encore. Mais, en devant rester dans l’ombre de ma famille lors des mondanités auxquelles mes parents n’avaient pas d’autre choix que de m’amener, j’ai pu apprendre à observer, analyser et supposer de nombreuses choses sur les autres familles sang-pur. En ce qui concerne les Black, je me suis toujours demandé quel sombre secret ils cachent pour que Briséis se soit vu refuser la place d’héritière sachant qu’elle est l’ainée de la fratrie. Sienna a beau être le mal incarné, elle n’en reste pas moins la cadette. Son ton est moins virulent lorsqu’elle me répond. Une alliance a toujours du sens, quoi qu’elle en dise. Je ne suis peut-être pas le premier choix, mais ma famille reste influente et je ne serais pas étonné que celle de la jeune femme s’est également enrôlée dans le tourbillon des mangemorts. Affilier nos deux familles reste donc une option de premier ordre. Pour mon père, je réussi à contracter un bon mariage malgré le fait que je ne sois pas parfait. Et pour Mr Black, j’imagine qu’il réalise un bon coup de poker, il place son aînée au sein d’une famille puissante mais au bras d’un moins que rien, et garde son héritière pour convoler vers une meilleure alliance encore. Sa famille semble aussi néfaste que la mienne, pas étonnant que nous nous retrouvions dans cette position à l’heure actuelle. Nos pères sont en train d’effectuer une partie d’échec et en bons petits pions, nous avançons dans la direction qu’ils déterminent bonne pour nous. Briséis se voile manifestement la face. S’ils l’aimaient vraiment comme elle s’évertue à le croire, elle ne serait pas remisée au second plan, déshéritée et promise à un héritier par défaut.

Pour autant, même si je peine à le croire, elle a sans doute raison sur un point que mes parents ne partagent certainement pas. Si j’étais si minable qu’ils semblent le penser, ce mariage n’aurait pas lieu. Rien n’obligeait Mr Black à maintenir l’accord de fiançailles après le décès de mon frère. Toutefois il est hors de question que nous parlions de moi, je cache bien trop de choses, je joue un rôle qui me colle presque à la peau maintenant, mais mes failles semblent un peu trop ressurgirent ces derniers temps. Autant je peux avoir confiance en mes amis, autant ce n’est pas demain que Briséis et moi partagerons tous nos déboires. Alors je la relance gentiment sur sa propre personne me moquant de moi-même et de nos positions illégitimes identiques au sein de nos familles. « Légitimement mais parce qu’ils n’avaient pas d’autres choix, tu vas me faire croire que ça a de la valeur ? Tu n’es pas assez bien pour ton père non plus, tu n’es qu’un derniers recours, une baguette de rechange. Visiblement tu n’as rien de plus que je n’ai. Je serais toujours une Black peu importe que mon nom change. Je n’aurais pas d’autres choix que partager ta vie et ton nom mais des héritiers, laisse-moi rire… c’est un argument ridicule. Toi et moi savons à peu près à quoi nous attendre mon cher. » Ses mots pourraient blesser n’importe qui, n’importe qui d’autre que moi à vrai dire. Ça fait bien longtemps que j’ai cessé de tenter par tous les moyens de trouver de l’écho dans le regard de mes parents. Je sais qu’elle est ma place, et je sais également tout ce qui se joue autour de moi. Si mes parents fomentent toute ma vie en ce moment, m’ajoutant répression, menaces, mentor et fiancée, ce n’est pas juste pour faire joli sur le papier. Ils veulent de moi ce que j’aurais été disposé à leur offrir quand j’étais môme, mais que je ne me sens plus vraiment capable de leur offrir depuis quelques temps. Ils essaient de diriger ma vie, de me manipuler. Et ça fonctionne, je préfère de loin obéir que de risquer la vie de mes amis. « Il me semble que tu te voiles la face sur ce que sera la vie de couple… à un moment ou à un autre, il faudra bien leur fournir un héritier...  » Mon ton railleur et mon attitude dédaigneuse s’évaporent à mesure que les mots sortent de ma bouche, seul reste présent la neutralité de mes expressions. Cette conversation ne nous mène nulle part et je n’ai pas spécialement envie d’approfondir nos ressentis personnels sur la question, mais je sens dans ses revendications le besoin qu’elle a de comprendre, sa détresse peut-être même d’avoir été embarqué là-dedans avec moi. Malgré qu’elle ne doive pas être réellement à sa place dans sa propre famille, elle n’a pas dû encore faire le deuil de ce que cela représentait. Pour ma part, je n’ai plus aucune attente envers eux. Je me décolle alors du mur pour chasser ma position nonchalante et hors contexte avec le message que je veux lui faire passer maintenant, mais je garde mes mains dans mes poches ne perdant pas complètement mon attitude. « Bon, tu ne vas pas me lâcher tant qu’on n’aura pas parlé sérieusement. A priori, on ne désire pas plus l’un que l’autre ce mariage, mais pour des raisons évidentes nos parents ne nous demanderont jamais notre avis. Je ne pense pas t’apporter le bonheur, et je ne sais pas vraiment ce que je pourrais attendre de toi, alors ne faisons pas comme si c’était simple entre nous ! On se retrouve juste sur le même navire à présent. » Jouons carte sur table et tentons le tout pour le tout. « Alors franchement, qu’est-ce que tu attends de moi dans cette histoire Briséis ? » L’utilisation de son prénom à cet instant est pour lui prouver ma réelle intention d'avoir une conversation sérieuse avec elle, et le sérieux de mon ton est là pour désamorcer quelque peu la raillerie et la moquerie dont j’ai pu faire preuve envers elle un peu plus tôt. Ne tient qu’à elle de continuer sur une conversation civilisée ou de reprendre sur notre lancée chaotique. Une chose est sûre, elle n’obtiendra rien de plus de moi, je peux lui accorder mon écoute, mais elle n’aura pas mes motivations, ni mes ressentis.

@destiny.




Pouet:
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Briseis Black
Briseis Black
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Message Sujet: Re: N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte   N'éveillez pas le lion qui dort ○ ft. Calixte Icon_minitimeLun 2 Jan - 16:27



N'éveillez pas le lion qui dort
ft. Calixte Webster & Briseis Black


N’éveillez pas le lion qui dort.
Calixte & Briséis
Elle pourrait tranquillement être installée dans un coin tranquille de Poudlard, en tentant de reprendre ses croquis et en oubliant les joueurs de Quidditch, en oubliant Calixte Webster plus précisément. Elle n’a jamais fait à ce point attention au joueur avant qu’on ne lui annonce abruptement qu’ils allaient devoir passer leur vie ensemble. Une surprise que son père s’est gardé de lui balancer en ne prononçant qu’une phrase. Une forte recommandation sur son rôle à jouer mais il lui a adressé la parole ce jour là. Depuis, elle n’a eu de cesse de se questionner sur la valeur de cet arrangement, sur la raison profonde qui les réunit. Elle n’a pas arrêté de ruminer des pensées pleines d’amertume en observant et en fuyant la réalité. Elle pourrait maudire son camarade autant qu’elle le souhaite, elle sait bien qu’il est loin d’être l’auteur d’un tel désastre et qu’il en subit les conséquences autant qu’elle mais il faut bien avoir en tête l’image d’un coupable. Comme Sienna l’est pour avoir pris sa place mais aussi pour avoir voler l’amour d’un père.  C’est la jalousie qui nourrit la colère de Briséis et tout ce temps à songer aux fiançailles sans jamais pouvoir se confier à qui que ce soit d’autres que des animaux, qui ne peuvent même pas lui répondre, cela la ronge intérieurement. Elle se tient toujours à l’écart des autres élèves et des situations qui incitent à l’action. Elle se donne l’image d’une sorcière peu concernée par sa maison, faisant passer son manque d’engagement pour un manque de bravoure afin de ne pas dénaturer le personnage qu’elle joue. Il ne s’agit absolument pas d’un manque de confiance en elle concernant ses capacités. A ce sujet, elle se sait un minimum compétente. Mine de rien, elle est pourtant assez angoissée vis-à-vis de l’avenir du monde sorcier. Ces affaires de cadeau noire et de sang plus pur qu’un autre, ça l’a fait silencieusement paniquée. Elle se persuade que cela ne la touche pas vraiment et elle se dit que tout ce stress est uniquement liée à l’échéance qui se rapproche d’un mariage dont elle ne veut pas. Il est si facile de sans cesse prétendre n’avoir en tête que la pureté et supériorité des familles comme la sienne, de se montrer bien plus impitoyable que ce qui est sans en penser une étincelle. Il est bien plus délicat de joindre les actes aux propos et elle a peur de ne pas être capable de le faire. Elle peut parfaitement prétendre suivre les idéaux des Black mais elle s’inquiète de devoir un jour prouver ce qu’elle est censée penser. Le monde sorcier change de plus en plus et naître dans une famille de sang pur, c’est se voir dicter une conduite parfaitement définie. Elle le sait depuis longtemps, elle a toujours voulu la suivre dans l’espoir de plaire à son père mais jusque là, ce qu’on lui a imposé n’a rien eu d’insurmontable. Elle a simplement grandi en dissimulant sa vraie nature mais devoir continuer à mentir, devoir faire des concessions encore et toujours détruit tous les espoirs sur lesquels elle tente de se reposer. Elle s’est résignée à être une indésirable aux yeux de tout le monde mais la réalité n’avait pas l’air d’une échéance à venir alors que les choses semblent désormais se précipiter dans son esprit. Elle sait que bientôt la cage se fermera définitivement et qu’elle risque de précipiter sa propre chute. Pourtant, elle n’a aucune intention de se réveiller, d’ouvrir les yeux d’elle-même et de briser le masque. C’est plus simple de se résigner et de céder le terrain. Intérieurement, elle s’y refuse parce qu’elle a peur d’un avenir trop morne. Être digne de sa famille, dans sa tête, cela ne veut pas dire céder son nom et finir dans l’oubli. Devenir l’oubliée de la généalogie des Black. Elle sait que c’est ce qui lui pend au nez mais elle ne se résout pas à croire que ses parents ne l’aiment pas et préfère l’éloigner. Est-ce pour cela qu’elle vient parler à Calixte ? Il a pourtant beau lui dire exactement les doutes qui la dévorent, elle se défend en prétextant que sa parole n’a pas d’impact et n’est que calomnie. C‘est tellement plus facile de croire des illusions et se battre plutôt que d’accorder un gallion à la parole de quelqu’un qu’on a décidé de rendre en partie responsable d’une part de son malheur. Il est pourtant tout aussi peu responsable qu’elle, subissant les choix de ses parents.

Il est évident qu’il n’a sans doute pas les réponses qu’elle espère. Elle n’obtient de lui qu’une discussion bancale dans laquelle ils se balancent plus de piques qu’ils ne parlent vraiment. Au fond, elle a l’habitude. Elle a rarement des discussions posées avec les autres élèves mais elle sait que certains ne feront pas partie de sa vie après Poudlard alors il lui suffit de ne pas prendre en compte leur propos. Elle ne peut pas se défendre aussi facilement avec le rouge et or devant elle, ni fuir car il sera encore là demain dans sa vie. Elle s’est montrée comme toujours aussi condescendante avec lui qu’avec tous les autres sorciers mais tout ça ne les mène nulle part. Elle n’en sait pas plus au sujet de leurs familles et leurs liens, ni même au sujet de son fiancé. Elle devrait donc se dire que c’est inutile, qu’il n’est pas intéressant de lui tenir tête pour brasser du vent et qu’il vaut mieux qu’elle se méfie de l’heure qu’il est pour ne pas avoir de souci. Malgré tout, elle n’a aucune envie de lui donner raison et de partir en ayant l’impression d’avoir une défaite à son actif. Est-ce toujours de la bravoure ou de la stupidité qui la pousse à rester en compagnie de quelqu’un qui vient de lui prouver qu’il n’a sans doute que du mépris pour elle ? C’est elle qui a commencé à lui parler ave froideur et intérieurement, elle le reconnaît mais si elle s’est montrée aussi prétentieuse que d’habitude, il a été assez odieux… elle garde en tête les mots qui font le plus mal « Tu ne vas pas me faire croire que c’est parce que tes parents t’aiment […] » Elle a peur que ce soit bien trop vrai… mais ce ne sont que ces doutes qui parlent, peut-être qu’il y a une autre raison. Cal se moque, Briséis démarre au quart de tour, vexée, blessée dans son orgueil. De quel droit se croit-il mieux qu’elle ? Elle se refuse entièrement à voir la réalité en face quitte à en devenir blessante, ce qui ne semble pas atteindre le lion. Elle s’attend à ce qu’il réagisse de manière toute aussi moqueuse qu’avant, puisqu’il lui a montré à quel point il peut être détestable mais elle est quasiment surprise que son ton ne soit plus totalement le même. A croire qu’il vient de perdre toute énergie et elle doute un instant de ce qu’elle pense de lui. Il a raison, elle refuse de voir la vérité. Simplement parce qu’elle n’a aucune envie d’imaginer cette vie de couple. A un moment où à un autre… ? Briséis secoue la tête et regarde ailleurs. Que vont faire leurs parents ? Les mettre sous imperium pour les forcer, les menacer, les tortures, leur faire boire de force une potion… ? Soudainement, cette dernière idée lui fait froid dans le dos. Elle aimerait dire qu’on ne peut pas leur forcer la main mais… de ça, elle n’est même pas sûre. Le fait qu’il ne s’emporte pas sur cette phrase agace finalement la rouge et or «  Alors quoi ! » Elle le fixe l’air de dire ‘ c’est tout ce que ça te fait ?’. Il baisse les bras et accepte ce sort sans rien dire ? Elle cherche sur son visage une réponse à cet abandon. « Tu parles pour tes parents … Ces enfants porteront le nom des Webster, pas des Black en premier lieu. Si ma famille considère que je me suis déjà plantée de voie en me trouvant parmi les Gryffondor, je doute que cela les surprenne que je sois incapable de donner naissance. Ou alors ils penseront que tu n’es pas à la hauteur… » se moque-t-elle. Son père ne fondera jamais grand espoir sur cette lignée qu’il pourra d’un coup balayer en prétextant que c’est le sang des Webster qui coule avant tout dans les veines des enfants de cette branche. Quant aux Webster, elle ne les connaît pas suffisamment pour se prononcer sur leur avis. Avoir un enfant, sans qu’il soit né ave un minimum d’amour est impensable actuellement pour la douce Briséis, encore bercée par ses pensées. Elle imagine déjà ce que cela provoquera  elle finira avec la même tristesse qu’Artemisia porte en son cœur et cet enfant en souffrira pendant des années. Elle refuse catégoriquement de vivre ça mais elle sait qu’il a raison. Ils ne vont pas les lâcher une fois le mariage plié. Elle pourrait dire le fond de sa pensée mais ce serait réellement faire tomber le masque. Briséis n’est pas attachée au nom des Black au point d’accepter d’avoir un héritier pour servir au moins à quelque chose. Ce sera la goutte d’eau qui fait déborder le vase mais il ne sert à rien de précipiter les choses, ils n’en sont pas rendu là.   Elle n’ajoute rien pendant qu’il se détache de son support.

Elle sourit un peu en haussant un sourcil. Oui, elle ne va pas le lâcher comme ça parce qu’après tout, ils sont liés désormais par cette alliance non désirée, comme il dit si bien. Elle hausse négligemment les épaules au mot bonheur, elle se doute bien qu’il n’est pas franchement la meilleure personne pour ça. Elle pourrait demander à n’importe qui dans l’enceinte du château, pour peu qu’on lui réponde, tout le monde s’accorderait à dire que ce couple est mal assorti, qu’ils n’ont rien en commun. Enfin, ils se baseraient sur ce qu’ils savent de la douce Briséis, c‘est-à-dire pas grand-chose. Elle n’a jamais considéré les choses comme simple mais effectivement ils sont sur un même balai à partir de maintenant et il est évident que ça risque d’être folklorique. Elle ne peut qu’acquiescer. Comme quoi, quoi qu’on en dise, elle écoute ce qu’on lui dit même si elle se montre hautaine. Elle reste cependant un moment interdite à se question. Le fait qu’il ne lui donne pas de sobriquets désamorce un peu la colère qu’elle lui porte. A tel point qu’elle ne sait pas quoi lui répondre. Elle ne sait plus vraiment ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle espère de lui. L’espoir de trouver une porte ouverte et de pouvoir se soustraire à leur malheur ou bien une confrontation parce qu’au fond, elle a besoin de décharger tout ce qu’elle ressent ? Elle le fixe, cette fois sans lui témoigner toute la froideur qui l’anime habituellement. « … Honnêtement ? » Elle s’arrête deux secondes après cette question qui n’attends aucune réponse. Elle ne sait pas si elle peut faire l’effort de lui parler plus ouvertement qu’aux autres. Elle n’a pas de réponse toute faite à lui offrir parce qu’en fin de compte, elle ne sait pas réellement ce qu’elle attend de lui. Sait-on toujours ce qu’on veut ? Est-ce qu’on sait toujours pourquoi on agit de telle manière ? « Des réponses, une vision un peu plus claire de cette alliance et de la personne à qui ont m’a liée. Je n’ai appris nos fiançailles que sur un morceau de papier qu’on m’a donné. Deux, trois mots et ton nom. On ne s’est jamais parlé avant non ? Au moins, e sera ça de fait ! Je n’attends rien de particulier de cette union, ni de toi. Rassures-toi Calixte, on aura juste à vivre malheureusement côte à côte pendant de nombreuses années. Nous sommes tous les deux conscients que c‘est un choix désastreux et tu as l’air de déjà l’accepter. Oui… je ne sais pas ce que je peux attendre de toi…  » La Black passe une main dans ses cheveux, elle ne veut pas se montrer désagréable avec lui mais elle réalise que venir lui parler ne lui a rien appris sur les Webster et lui alors à quoi bon. Elle n'a pas la diplomatie dans sa poche quand elle s'engage sur un sujet qui la touche de si près. Elle regarde en direction du château en plissant les yeux, songeant qu'il est sans doute temps de vraiment rentrer. Ne pas savoir l'heure la stresse. « Ah si bien sûr, pour rester dans le ton, j'espère de toi que tu ne me feras pas honte dans l'avenir. » Sa voix est plus légère qu'une véritable menace. Et puis, il faut quand même qu'elle garde l'image d'une sang pur prétentieuse très attachée aux siens, non ?
 




MERCI ♥
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