Jaina marchait d’un bon pas au travers de l’Allée des Embrume, la démarche affirmée, le port altier. Il était primordial de dégager l’image d’une personne sûre d’elle et alerte, au risque de rencontrer quelques ennuis car on ne savait jamais sur qui on pouvait tomber en ce lieu : meurtriers, voleurs, kidnappeurs… Loup-garou et probablement quelques vampires… En bref tous les rebuts de Grande-Bretagne qui n’attendaient qu’un signe extérieur de faiblesse pour se jeter à votre gorge et vous faire ravaler votre parchemin de naissance.
Cependant Jaina n’avait que peu de chances de se faire agresser.
La raison était simple et se résumait à son simple patronyme : Greyback. Une famille reconnue pour ses membres à la réputation douteuse et encline à une certaine violence, quand ce n’était pas du sadisme. Les rumeurs entourant cette lignée étaient nombreuses et pour beaucoup dénuée de sens… Comme celle qui rapportait que tout enfant Greyback jugé faible était tout simplement jeté en pâture à la meute familiale. Une ineptie qui lui avait tiré un sourire amusé lorsqu’elle l’avait entendu la première fois. Enfin bref. Elle vit du coin de l’œil des badauds la regarder avec un peu trop d’insistance, auxquels elle répondit par un regard noir, main prête à dégainer sa baguette. Récemment promue Auror, il était encore un peu trop tôt pour s’être taillée une réputation au Ministère, si ce n’est celle d’avoir vendu son propre père aux autorités… Et de l’avoir mis à mort. Elle ne regrettait rien. Son père, le patriarche Greyback et ancien Alpha de meute, n’avait jamais éprouvé le moindre intérêt à sa personne si ce n’est pour servir ses propres objectifs. Correction : il avait bien aimé quelque chose en sa fille : la louve qui dormait en elle, son double latent qui se prénommait Lupa. Petite, cette personnalité lui avait tiré d’horribles tourments. Désormais il en était tout autre : les deux personnalités formaient une seule et même personne, aussi contradictoire que cela ne puisse paraître.
Quelques minutes surfirent pour que sorcière réussisse à rejoindre le Chemin de Traverse sans incidents notables. Déjà la foule se pressait entre les échoppes, marchant, discutant de choses et d’autres comme si de rien n’était. Une illusion. La paix était une illusion. Jaina sentait l’excitation de la louve qui sommeillait en elle devant une telle effervescence. Tellement de proies potentielles. La Mangemort la fit taire d’une pichenette. La pleine lune était encore trop éloignée pour que son double ait plus d’influence sur elle. Elle abaissa la capuche de sa cape pour libérer sa chevelure avant de poursuivre son avancée. Jaina sentait les regards masculins s’attarder sur ses courbes : un fait qui lui plaisait et dont elle aimait jouer. Se sentir désiré ravissait non seulement l’humaine qu’elle était mais aussi sa part de loup-garou. Un trait de son caractère sans doute accentué par sa partie animale. La jeune femme ne s’attarda pas aux échoppes, trop pressée par le temps. Il ne lui fallut pas longtemps pour se retrouver au lieu du rendez-vous convenu : le Chaudron Baveur. Jaina fit un geste de la tête au barman avant de repérer sa cible de dos, attablée à l’une des tables du fond. Tout sourire, elle se dirigea vers elle pour la surprendre en posant ses mains devant ses yeux.
« Devine qui c’est ? »
Elle déposa une petite bise sur la joue de son amie, du moins l’avait-elle toujours été jusqu’à maintenant, avant de prendre place en face d’elle.
« Je suis contente que tu sois venue Ebo’ »
Jaina détailla la jeune sorcière, soucieuse. « J’ai apprit que tu avais été… Blessée… Et avec ma nomination d’Auror et la mort de mon père… Tu étais au courant, non? Une tragédie... Enfin tu vois tout ça pour te dire que j’ai manqué de temps. »
La lycanthrope gratifia la Lancaster d’un clin d’œil avant de prendre sa main dans la sienne. Bravo pour la crédibilité de la "tragédie" du décès de son paternel. De toute manière Ebony connaissait les rapports tendus que la lycanthrope entretenait avec lui de son vivant. Elle n'avait pas été sa confidente durant leur scolarité pour rien.
« Mais je suis là maintenant. Dit-moi… Comment tu vas ? »
La Mangemort espérait sincèrement que leur relation était resté telle qu'elle était à Poudlard. Une amitié improbable qui en avait fait jaser plus d'un. Une amitié qui lui tenait à cœur malgré leurs différences. Une amitié qu'elle voulait préserver coûte que coûte. Elle avait pourtant précisé à bon nombre de ses "collègues" que le premier qui toucherait à un cheveux d'elle le paierait au centuple. Elle la pensait en sécurité. Douce illusion.
Ebony M. Lancaster
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✧« Papa, tu pourrais mettre tes chaussettes sales dans la panière à linge ? » Elle roula des yeux en laissant tomber le panier sur le sol de la salle à manger. Depuis la disparition de sa femme dans un tragique accident de porteloin, il se traînait sur le canapé ou dans son lit. Heureusement, le chien lui donnait un semblant de vie et mamie Abigail - comme la jeune Lancaster l'appelait tendrement parfois - arrivait malgré son grand âge à tenir la baraque en place. « Et n'oublie pas de promener Cajou surtout. » Dit-elle en enfilant sa cape mauve. Estevan Lancaster se leva nonchalamment pour rejoindre sa fille. « Oui, oui. Et je lui ferai du riz. Tu pars déjà ? » Elle s'immobilisa et regarda son père avec attendrissement. Elle n'arrivait décidément pas à lui en vouloir, ou se montrer sévère. « Oui, je me sauve. Je vois Jaina au Chaudron Baveur, je passe la semaine prochaine s'il n'y a pas de trop de patients à l'infirmerie, promis. » Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa une bise sur la joue de son père. Elle mit la capuche de sa tête, caressa une dernière fois le chien et sortit de la maison. Elle traversa le jardin et disparut dans un pop après avoir passé le palier du portail. Elle arriva alors au chemin de traverse. Le temps était presque glacial, le vent vint fouetter ses joues et elle sentit un long frisson sillonner sa colonne vertébrale. Elle pressa aussi le pas et parcourut encore quelques mètres avant d'arriver à destination. Elle entra dans le pub relativement plein à cette heure-ci. Elle retira sa capuche et poussa ses cheveux en arrière avant de balayer la pièce du regard afin de se trouver une place un peu à l'écart. Son regard se posa alors sur les tables au fond. Et elle s'y dirigea sans plus attendre. En principe, elle ne venait boire un verre ici que l'été ou alors durant les petites vacances - au maximum. Elle était davantage habituée aux trois balais, situés à Pré au Lard. Elle préférait d'ailleurs l'auberge du village magique à celle de Londres. Peut-être parce qu'elle s'entendait plutôt bien avec la propriétaire. Elle se glissa sur la chaise et fourra son petit sac dans l'intérieur de sa cape. Elle croisa les bras sur le rebord de la planche en bois et attendit.
Elle sursauta presque quand deux mains recouvrirent ses yeux. Mais après réflexion l'identité de cette farceuse lui paraissait tout à fait évidente, si bien qu'elle en soupirât de soulagement. Et elle se mordit l'intérieur de la joue lorsque la voix de son amie retentit à ses oreilles. Elle avait bien envie de jouer le jeu même si ça ne s'avérait pas nécessaire. « Oh, je ne sais pas... » Répliqua-t-elle un sourire espiègle collé au visage. « Serais-tu Maude ? » Souffla-t-elle le premier prénom qui eut le malheur de lui passer par la tête. Malgré les blessures qui parsemaient sa peau, elle réussit à s'amuser de la situation aux allures enfantines. Elle se souvenait de ses jeunes années à Poudlard, de cette première rencontre qui avait marqué les débuts d'une complicité des plus déconcertantes. Et elle croyait qu'elle perdurerait encore à travers les années, un peu naïvement peut-être. Jaina la salua d'une bise sur la joue et son visage parfaitement harmonieux entra finalement dans son champ de vision. Elle l'écouta attentivement, se contentant d'un hochement de tête. Ebony ne manquerait sans doute jamais une telle occasion. Les opportunités de lui parler se raréfiaient au fil du temps. Avec leurs emplois respectifs dans des endroits différents, on pouvait aisément le comprendre. Puis, comme la Greyback le remarqua, sa nomination en tant qu'auror ne facilitait pas réellement leurs rencontres. L’infirmière tira légèrement sur sa manche comme pour cacher les quelques marques qui demeuraient comme sur son épiderme. La tragédie Greyback ? Un rictus désabusé teinté d'une certaine tristesse se peignit sur le visage de la Lancaster. Elle déplorait toujours les relations conflictuelles entre le père et la fille. Néanmoins, la mort de ce dernier ne la dérangeait pas outre mesure. La presse en parlait encore beaucoup. « Oui, je l'ai appris par la gazette. Tu dois te sentir "libérée" d'une certaine manière... non ? » L'interrogea-t-elle tout de même. Même si Jaina était une personne peu attachée à son père - voire pas du tout - elle devait bien éprouver quelque chose... Peut-être pas de la tristesse, mais un sentiment. Elle n'était pas naïve Ebony. Elle voulait juste en savoir un peu plus sur les conséquences de ce décès sur son amie. Et elle ne jugerait pas le moins du monde Jaina si elle lui avouait ne pas être attristée, affligée ou quoi.
Elle se mordilla la lèvre inférieure lorsque le sujet principal, mais épineux, se retrouva sur le tapis. Comment se portait-elle ? Exactement ? Elle n'en savait rien. Fatiguée surtout. Agacée. En colère. Mais comment formuler tout ça ? Par où commencer ? « Et moi qui pensais être capable de garder cela secret. » Dit-elle avec amusement et surtout nervosité. Depuis son agression, elle s'intéressait de plus en plus aux mangemorts et se posait quelques questions sur le camp de Jaina. Elle connaissait sa nature profonde, sa violence due notamment à sa lycanthropie. Mais elle l'espérait encore neutre, comme elle en quelques sortes. Elle ne voulait pas se résoudre à une telle conclusion. « En effet, j'ai été blessée... Et pas qu'un peu. J'imagine que ma visite à Saint Mangouste samedi dernier n'est pas passée complètement inaperçue. Tu en as entendu parler en y allant ? » Elle tâtait le terrain d'une certaine manière. Elle sentirait sans doute - du moins le pensait-elle - si Jaina venait à lui mentir à ce sujet. Elle avait rendu visite à un médicomage qu'elle ne connaissait que de nom et réputation. Et lui avait fait promettre de se taire sur la raison de sa venue. Mais elle ne pouvait pas effacer les rumeurs que cela pouvait engendrer. Quelles étaient les raisons qui poussaient une infirmière - formée pour devenir médicomage - de se rendre auprès d'un presque inconnu ? « C'est encore tout frais, mais je vais essayer de faire un résumé cohérent de la situation. En fait, j'étais sur Londres quand un type m'a attrapé par-derrière pour m'emmener... Euh, je sais plus où ? Dans la banlieue, chez lui peut-être ? Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de lui demander comme tu peux te l'imaginer. » Elle essayait de dédramatiser, mais le cœur n'y était pas. Elle ferma les yeux tout en inspirant profondément afin de se donner un peu de courage. « Je serais morte s'il n'y avait pas eu cet employé du ministère. Je suppose que je lui dois une fière chandelle. » Elle évita soigneusement de parler davantage de Mickey, ne sachant pour le moment que son nom, l'endroit où le trouvait et les quelques informations qu'il avait accepté de lui demander. Elle n'avait pas tellement cherché à en apprendre plus, l’instinct de survie ayant pris le dessus. « Et une chose est certaine, l'agresseur était un mangemort. » Le dernier mot avait presque été craché. Elle reporta ensuite son regard sur Jaina avec appréhension. Craignait-elle l'attitude de son amie ? Peut-être un peu. Elle n'en savait trop rien.
« Oh, je ne sais pas... Serais-tu Maude ? » Souffla Ebony.
Jaina fronça les sourcils. La taquinait-elle ? Ou y avait-il effectivement une Maude dans la vie de son amie ? Un point qu’elle se promit d’éclaircir en temps et en heure.
« Qui est cette… Maude ? Je la connais ? », demanda-t-elle suspicieuse.
Protectrice ? Jalouse ? Oui la lycanthrope l’était, assurément, bien qu’elle n’éprouvait aucune attirance physique pour la demoiselle. Jaina était comme ça : loyale comme une Poufsouffle. Par les temps qui couraient, cette « Maude » pouvait tout aussi bien être une psychopathe qui découperait Ebony à la moindre occasion ou la viderait de son sang avant de… Quoi ? Paranoïaque ? Sûrement. Mais après tout, on n’était pas une Mangemort infiltrée au Ministère par hasard. Jaina évoqua sa récente nomination ainsi que du décès de son père pour justifier leur éloignement respectif. Si à Poudlard il était courant que les deux jeunes femmes soient aperçues ensemble, la vie faisait qu’elles s’étaient éloignées, chacune traçant sa propre route. Au fond d’elle la Greyback en souffrait. Son cercle d’amis proches était des plus restreints. Perdre Ebony lui fendrait le cœur.
« Oui, je l'ai appris par la gazette. Tu dois te sentir "libérée" d'une certaine manière... non ? »
La lycanthopre ricana. En tant que proche, l’infirmière était au courant de la relation tendue que la fille entretenait avec son géniteur. Le patriarche Greyback n’avait jamais démontré un quelconque attachement à sa progéniture. Le seul intérêt qu’il lui portait à l’époque était Lupa, la part louve de Jaina.
« Libérée ? On peut dire ça… Il était grand temps que le vieux loup casse sa pipe et laisse la place à la jeunesse, tu ne crois pas ? »
Jaina se pencha un peu plus vers son amie, grand sourire aux lèvres.
« C’est moi-même qui ai porté le coup final… Mais tu sais, il l’avait mérité. Tuer des innocents… Enfin c’est du passé ! Et toi tes parents ? » La questionna-t-elle avec entrain.
Elle doutait fortement qu’elle apprécie ce genre de révélation mais Jaina préférait jouer franc jeu. Sans compter qu’avec ses connaissances Ebony avait très put l’apprendre. Lui cacher une telle information pourrait au mieux la vexer, au pire lui retirer sa confiance. Désireuse de passer à toute autre chose, Jaina l’interrogea à propos des récents évènements dont Ebony avait été victime bien malgré elle. La lycanthrope était entrée dans une colère noire lorsqu’elle avait apprit que son ancienne camarade de roublardise avait été touché par un de ses collègues Mangemort. Heureusement pour lui elle ignorait qui avait porté le coup, car dans le cas contraire il aurait sans doute terminé dans la rubrique nécrologique de la gazette avec pour intitulé « un corps retrouvé déchiqueté ». Rien que cette idée la réjouissait, comme un énième appel au sang.
« Et moi qui pensais être capable de garder cela secret. »
Jaina attrapa la main d’Ebony, tout sourire.
« Perdue, je suis comme ta bonne fée, je veille sur toi »
Ce qui était vrai en un sens. Son instinct l’informait d’un grand trouble qui envahissait le cœur de son amie ; Sans doute dût aux souvenirs de cet épisode sanglant. L’empathie n’était pas le fort de l’héritière Greyback, tout du moins un sentiment plutôt rare, mais quand il le taraudait, elle avait bien du mal à maîtriser ses émotions… Et son instinct de protection.
« En effet, j'ai été blessée... Et pas qu'un peu. J'imagine que ma visite à Saint Mangouste samedi dernier n'est pas passée complètement inaperçue. Tu en as entendu parler en y allant ? »
La louve ne s’attendait pas vraiment à cette question. Pourquoi la posait-elle d’ailleurs ? Non, paranoïa calme-toi ! Elle fit un geste de la main négligeant.
« Le monde est petit Ebo’ ; Et puis ça fait parti de mon travail d’être informée, surtout depuis le dernier… Attentat. Mais… Enfin, je n’ai pas tout les détails… Tu as souffert ? » S’inquiéta-t-elle soudainement sérieuse.
« C'est encore tout frais, mais je vais essayer de faire un résumé cohérent de la situation. En fait, j'étais sur Londres quand un type m'a attrapé par-derrière pour m'emmener... Euh, je sais plus où ? Dans la banlieue, chez lui peut-être ? Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de lui demander comme tu peux te l'imaginer. »
Jaina dodelina de la tête sans l’interrompre.
« Je serais morte s'il n'y avait pas eu cet employé du ministère. Je suppose que je lui dois une fière chandelle. Et une chose est certaine, l'agresseur était un mangemort. »
La louve avait écouté avec attention son amie, pour finir par accuser le coup. Elle avait été à un poil de Boursoufflet de se faire kidnapper par un de ses abrutis de collègues. Que pouvait-il avoir en tête ? Connaissant ces dingues de la baguette, rien de bon c’est sûr. L’amertume dans le mot « Mangemort » ne lui avait pas échappé. Bien qu’adepte du Lord Noir, elle n’approuvait pas pour autant toute ses idées. Nerveuse, Jaina se mordit la lèvre inférieure, jouant avec le verre de whisky pur-feu que la serveuse lui avait apporté.
« Il y a beaucoup d’abrutis tu sais… Dans les deux camps. Rien n’est totalement noir… Ni blanc d’ailleurs. Enfin je suppose ? »
Elle but une goulée du breuvage qui lui enflamma le gosier. Jaina claqua sa langue de contentement avant de soupirer.
« Par exemple cet énième débat du Ministère sur la classification des lycanthropes… Créature magique… Douée d’intelligence… Et blablabla… Dit-moi… Ce ne sont pas censés être les gentils ? »
Le sujet était brûlant et propice aux disputes, mais Jaina tenait à faire partager sa vision avec Ebony, comme elle l’avait toujours fait.
« Je sais que ça ne justifie pas ces exactions… Crois-moi, ça me répugne autant que toi. La pureté du sang… Une aberration. Un sang-pur peut tout aussi bien être un enfoiré qu’un Moldu. Je pense que tu es d’accord ? Mais par les temps qui courent, mieux vaut faire attention. Le Seigneur des Ténèbres est bien plus puissant que ce que dit le Ministère… Et certaines de ses idées peuvent paraître tentante pour certains… C’est dommage que le Gouvernement ne se remette pas en question au lieu de faire une fixation sur la magie noire »
Pour Jaina, son allégeance au Seigneur des Ténèbres tirait en grande partie sa source sur ses promesses de mettre sur un pied d’égalité les personnes telle que la Greyback… Sans compter une certaine fascination sur les prouesses qu’il accomplissait. Elle doutait fortement que le Ministère puisse l’égaler : autant être du côté des vainqueurs ou tout du moins jouer double jeu pour s’adapter à la situation si le vent venait à tourner… Et protéger ceux qu’elle aimait.
« En tout cas tu peux compter sur mon soutient ma belle. Au fait, tu ne m’as pas dit qui était le preux chevalier qui t’a sauvé sur son blanc destrier ? Je le connais ? »
Elle la gratifia d’un clin d’œil en ajoutant : « Il est beau au moins ? »
Ebony M. Lancaster
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✧ Ebony se trouvait un peu nerveuse à l'idée de revoir Jaina. Un conflit se déroulait dans sa tête depuis quelques jours déjà. Un problème se posait. Est-ce que la louve appartenait aux mangemorts ? Et si c'était le cas, serait-elle capable de l'accepter, de fermer les yeux et de se boucher les oreilles ? Elle l'ignorait encore en arrivant au chaudron baveur ce jour-là. Assise à une table un peu à l'écart, elle n'attendit pas très longtemps avant que les deux mains brûlantes de son amie se posent sur ses yeux. Elle choisit de la taquiner en créant un personnage de toute pièce... Maude, le prénom le plus absurde qui s'imposa à elle. En matière de noms, elle n'en menait pas large. Demandez lui quelque chose de beau, elle vous trouvera Yvette. Dans tous les cas, la réaction de l'ancienne poufsouffle lui sembla quelque peu disproportionnée. Entendait-elle de la jalousie dans la voix de cette dernière, de l'inquiète ou rêvait-elle ? Elle choisit de la rassurer rapidement à ce sujet, ne souhaitant pas gérer une énième crise. Elle devait déjà gérer ses propres états d'âme, ce qu'elle considérait déjà comme compliqué, alors ceux des autres...« Maude ? Ah non, je doute que tu la connaisses. Elle est le fruit de mon imagination. Je viens juste de l'inventer. » Toujours sur le ton de la plaisanterie, un sourire accroché aux lèvres. Elle ne se moquait pas et Jaina le verrait sans doute. Ce sujet clos vint sur la table celui de la famille dysfonctionnelle et tout particulièrement le père meurtrier de l'auror. Elle l'écouta en silence, accusant le coup. Elle n'approuvait pas complètement ce discours. Qui étaient-elles après tout pour juger qui méritait de mourir ou non ? Bien sûr, un sorcier qui tuait ne gagnait pas du tout la sympathie de l'infirmière. Mais en un sens, se donner le droit de mettre fin à la vie de quelqu'un aussi cruel qu'il soit ne valait guère mieux. Mais la personne en face d'elle... Ce n'était pas un inconnu qu'elle pouvait critiquer sans le regretter, c'était son amie, plus que ça même, l'une de ses plus proches amies. Alors elle se tût, tout simplement, acceptant tacitement cette révélation des plus déconcertantes. Heureusement, la question lui fut retournée et cela lui sauva la mise d'une certaine manière. Au moins, elle ne s'estimait pas obligée de revenir là-dessus. Ses parents. Comment se portaient-ils ? Etant donné la mort de sa mère, il ne restait plus que son père. Alors question bonnes nouvelles, on repassera. « Depuis la mort de ma mère, mon père passe une bonne partie de son temps dans son pyjama à pois. Heureusement, il y a ma grand-mère qui le remue, mais vu son grand âge je doute qu'elle puisse faire ça encore longtemps. »
L'agression encore toute récente avait laissé des marques sur sa peau, ses bleus, des cicatrices. Elle en dénombrait des traces, des dizaines peut-être. Heureusement la plupart disparaissait grâce à des pâtes, des pommades, des crèmes. Bref tout ce qu'elle trouvait sur le marché de la médicomagie. Mais le pire résidait dans les nuits blanches, les cauchemars qui se répétaient. Encore heureux, elle se rassurait avec le fait qu'on était venu la sauver. Mais combien de personnes héroïques répondraient à ses SOS ? Très peu, elle le craignait. Surtout qu'il s'était agi là d'un coup de chance fabuleux. Comme si le destin avait entendu ses prières et avait décidé que son heur n'était pas encore venue. Et elle voulait profiter de cette chance pour aider, à son échelle bien entendu, mais ne savait pas encore vers quoi se diriger. Dans les propos que tenaient Jaina, elle reconnut bien là l'esprit des poufsouffles, celui de ne pas juger trop vite, de rester impartial. Mais n'était-ce tout de même pas un peu étrange, même pour une personne anciennement répartie dans une telle maison, de porter un tel regard sur des meurtriers ? Encore plus lorsqu'elle avait émis l'idée qu'un meurtrier méritait la peine capitale ? Cela semait encore plus le doute dans la tête de l'infirmière de Poudlard. « Il y a beaucoup de choses à changer, je te l'accorde. Mais la violence n'est pas la solution. Je pense notamment au marché nocturne. Était-ce réellement nécessaire de torturer des enfants ? Et même les tuer ? Je ne dis pas que le ministère fait mieux... Regarde Askaban, il faut être dingue pour envoyer des gens là-bas. Mais en attendant, ce sont des mangemorts qui s'en sont pris à des centaines de personnes pour la plupart innocentes. » Elle manifestait là son aversion pour les mangemorts, une méfiance parfaitement opportune et logique. Il était normal de redouter des personnes se soumettant à une telle cruauté, en répondant à des instincts aussi primaires que représentait la violence à ses yeux. Il fallait beaucoup de conviction, de lâcheté, de haine pour enlever la vie à un individu juste pour semer la terreur. Autant tuer quelqu'un pour se défendre lui paraissait presque sain, mais dans de telles circonstances, rien ne justifiait un tel acte, à part peut-être le chantage. « J'ai du mal à défendre des personnes capables de s'abaisser à de telles extrémités. » Partager cette opinion avec Jaina ne l'effrayait pas. Elle préférait lui dire que de taire ses certitudes les plus profondes. De toute façon, c'était la seule chose dont elle était persuadée. Elle ne prendrait jamais la défense d'un criminel. « Qu'est-ce qu'il y a de bon là-dedans ? » L'interroger la mènerait sans aucun doute à lui demander d'infirmer ou non sa suspicion.
Elle pouvait compter sur elle ? Bien entendu qu'elle le savait. Elle soupçonnait pas le contraire une seule seconde. Mais si leurs camps divergeaient, si Jaina suivait les personnes qu'elle détestait aujourd'hui plus que de raison... leur amitié resterait-elle intacte ? Plus leur discussion avançait, plus elle voyait mise en danger. Elle retint un rire désabusé lorsqu'elle lui demanda l'identité de son preux chevalier. Elle aurait aimé éluder la question, mais que risquait-elle à le dire ? Si elle souhaitait tant conserver leur amitié, elle s'en réjouirait, mangemort ou non. Elle n'imagina pas une seule seconde le contraire. Elle lui faisait confiance, encore. Mais pour combien de temps ? Elles s'étaient promises une amitié inébranlable. Elle perdurait depuis plus de dix ans maintenant. Alors, elle se lança sans plus attendre. « Je pense que tu le connais. Il était à Poufsouffle lui aussi, mais à vrai dire je me souviens plus vraiment de lui de cette époque. En même temps, vu qu'on ne parlait pas beaucoup ensemble, ce n'est pas très étonnant. C'est Ollivander. » En vérité, elle n'imaginait pas un instant que Mickey en faisait partie lui aussi des mangemorts. Et si elle l'apprenait, elle verrait sûrement la situation d'un autre angle. Et à ce moment, elle se mettrait en tête de le sortir de là. Trop bornée, trop intègre, trop fermée d'esprit pour accepter cela, que quelqu'un sombre dans les ténèbres. Ah Bony, malgré ses apparences tolérantes et exubérantes, elle pouvait facilement se renfermer comme une huître. Voilà tout le paradoxe de l'ancienne serdaigle. Elle se contredisait elle-même. Mais elle n'était qu'un être humain. « Beau ? Oui. J'imagine qu'il ne laisse pas indifférente certaines femmes. Mais ce n'est pas mon genre comme on dit. » Pas son genre, parce que quelqu'un occupait déjà ses pensées, cependant, elle préférait ne pas y songer pour le moment. Elle ne se sentait pas prête à en parler, que ce soit à Jaina ou une autre personne d'ailleurs. Elle éprouvait quelques difficultés à s'épancher sur des sentiments émergents seulement. Cela allait lui demander du temps.
« Maude ? Ah non, je doute que tu la connaisses. Elle est le fruit de mon imagination. Je viens juste de l'inventer. »
Jaina écoutait avec attention son ancienne camarade, sourire aux lèvres. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu’elles ne s’étaient pas retrouvées ainsi autour d’un verre. Leur amitié avait souvent étonné, voir consterné pour certains, mais la louve n’y avait jamais répondu. Ebony était un vent de fraîcheur dans sa vie, une fille sympas qui tentait de vivre sa vie envers et contre tout. Admirable par ces temps troublés. La Greyback savait ses convictions à l’opposées de celle de l’infirmière de Poudlard, aussi elle resta prudent sur la façon de les énoncer. Ebony était loin d’être naïve et la réputation de Jaina ainsi que son attirance du côté obscur de la magie n’était pas un scoop.
« Il y a beaucoup de choses à changer, je te l'accorde. Mais la violence n'est pas la solution. Je pense notamment au marché nocturne. Était-ce réellement nécessaire de torturer des enfants ? Et même les tuer ? Je ne dis pas que le ministère fait mieux... Regarde Askaban, il faut être dingue pour envoyer des gens là-bas. Mais en attendant, ce sont des mangemorts qui s'en sont pris à des centaines de personnes pour la plupart innocentes… J'ai du mal à défendre des personnes capables de s'abaisser à de telles extrémités. »
Jaina dodelina de la tête. Bien qu’elle trouve la cause noble, tout du moins SA cause, la jeune femme n’était pas très à l’aise sur certaines des exactions de son camps. Tuer des sorciers en combat singulier qui se mettent sur sa route ? Pourquoi pas. Tuer des enfants ? Jaina y voyait plus un moyen de pression efficace que des victimes sacrifiables.
« Qu'est-ce qu'il y a de bon là-dedans ? »
La louve resta songeuse un instant, sachant pertinemment qu’il serait plus que judicieux de réfléchir au moyen de répondre à Ebony sans qu’elle se sente mal à l’aise ou se détourne d’elle. Son amitié lui tenait à cœur et elle serait contrariée de la voir mise à mal. Quoique ce moment risquait fort d’arriver un jour. Que ferait-elle si un jour son ancienne camarade se dressait face à elle ? Arriverait-elle à l’affronter ? La tuer ? Jaina l’ignorait. Elle espérait ne jamais avoir à se poser la question.
« Personne n’est vraiment innocent malheureusement… Ces… Mangemorts. Ils doivent penser que certaines causes ne peuvent s’acquérir qu’au prix de sacrifices… »
Jaina n’avait que faire des idées du Lord concernant l’importance du sang. Elle-même de sang-mêlée de par sa nature d’hybride, il aurait été carrément hypocrite d’y adhérer avec le même fanatisme. Non. La lycanthrope avait ses propres objectifs… Qui ne pourraient être atteints qu’en changeant drastiquement la société.
« Mais tu as raison. Il faut être carrément à l’ouest pour s’attaquer à des petits louveteaux »
Désireuse de sortir de ce terrain miné, la jeune femme enchaîna sur ce fameux inconnu qui avait « sauvé » la demoiselle en détresse Ebony. Un peu de légèreté ferait du bien.
« Je pense que tu le connais. Il était à Poufsouffle lui aussi, mais à vrai dire je me souviens plus vraiment de lui de cette époque. En même temps, vu qu'on ne parlait pas beaucoup ensemble, ce n'est pas très étonnant. C'est Ollivander. »
Ou pas. Jaina garda un sourire de façade. Il ne pouvait pas y avoir mille Ollivender. Et celui auquel elle pensait était loin de chevaucher un blanc destrier. Non. Plutôt le genre à porter un masque de mort et à bombarder de sortilèges les ennemis du Lord. La louve la laissa finir en précisant que ce n’était pas son genre. Comment pouvait-elle le détourner d’elle sans attirer ses soupçons ?
« Oh... Ollivender ? Oui je vois oui... Un petit crétin à l’époque de Poudlard si tu veux mon avis » dit-elle en haussant les épaules.
Elle observa son amie de côté.
« Vraiment pas ton genre, tu es sûre ? Franchement tu me rassures! Tu vaux beaucoup mieux que ça ! »
Imaginer un Mangemort fricoté avec la douce Ebony ne lui convenait définitivement pas.
« Et c’est quoi ton genre alors ? Tu n'es tout de même pas passée de l'autre bord? » demanda-t-elle sur un ton de conspiratrice avant de cligner de lui lancer un clin d’œil.
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
✧ Leur discussion prenait une tournure plutôt inquiétante aux yeux d'Ebony. Jaina laissait entendre certaines choses tout en essayant de ne pas en dire trop, comme si elle se retenait ou comme si elle avait peur de révéler un détail ou deux trop important. Des détails inavouables en compagnie de l'infirmière de Poudlard. L'auror avait beau essayé de s'extirper de ce sujet délicat avec toute la subtilité du monde, elle n'arrivait au final qu'à mettre davantage le doute à son amie. Pourquoi défendait-elle ces mangemorts et justifiait leurs actes si ce n'est pour se protéger elle-même ? La conclusion était assez difficile à faire moralement et pourtant évidente. Le crime était puni par la loi et Ebony ne pouvait pas accepter l'idée que des gens se permettent d'outre passer les règles pour n'importe quelle raison. Les mangemorts faisaient bien plus que se mettre à dos la justice et le ministère. En effet, ils dépassaient toutes les limites du tolérable d'un point de vue moral. Ebony ne se prenait pas pour une héroïne, ni pour une personne spécialement exemplaire. Elle rirait doucement en apprenant qu'un enfant de huit ou neuf ans avait volé une sucette dans son magasin préféré par exemple. Elle se montrerait probablement incline au pardon pour un père ou une mère de famille pauvre qui a pris du pain dans la boulangerie du coin pour nourrir sa famille. Mais tuer quelqu'un pour une idéologie obscure... ? Non et non. Il y avait bien d'autres moyens. Et très clairement, Jaina filait un mauvais coton en disant cela. Ebony regarda le fond de son verre tout en craignant le pire. Elle sentait déjà le sol se dérober sous ses pieds à tel point cette situation l'inquiétait et la rendait nerveuse. « Ça dépend des sacrifices. » Dit-elle en relevant la tête. Elle se frotta légèrement le front pour se donner un peu d'assurance. Allez, lance toi, pensait-elle fortement si bien qu'on pouvait presque le lire sur son visage. « Sacrifier sa vie sociale pour le droit des elfes de maison ou des loups garous, c'est une chose. Mais sacrifier des gens, c'en est une autre. On est dans un monde où notre liberté s'arrête là où commence celle des autres. Ce qu'ils ont fait au marché nocturne, ça s'appelle du terrorisme. Et ils sont dangereux... bien plus que ne peut l'être n'importe quel mage noir. » Avait-elle peur d'eux ? Bien sûr que oui. Mais la peur ne la paralysait pas, plus maintenant. Elle réussissait par la force des choses à se remuer les fesses, à montrer un certain courage qu'elle ignorait jusqu'à alors. Elle n'avait jamais été lâche ou déloyale, loin de là, mais le courage lui était plutôt étranger. Elle n'avait pas eu en démontrer, voilà tout. « Ils ont essayé de te convaincre de les rejoindre ? Je suppose que tu représentes pour eux une alliée potentielle... à cause de ton nom notamment, ta place au ministère et ta nature lupine. » Et voilà on y était. Ebony mettait enfin ses craintes dans ses paroles sans toutefois le dire clairement. Elle avait un peu baissé la voix comme si leur conversation devenait soudainement très personnelle. En fait, elle l'était et la sorcière ne tenait pas à ce que des oreilles baladeuses les entendent. Elle releva la tête et la secoua de gauche à droite. Elle laissa échapper un rire de circonstances et reprit d'une voix un tantinet plus forte et plus assurée : « Mais je sais que tu fais partie de ces personnes bien trop intègres pour participer à ça. S'ils venaient à te le demander, tu refuserais. » Y croyait-elle seulement ? Pas vraiment, sinon, elle n'aborderait pas ce sujet. En vérité, tout cela prenait les allures d'un test dans la tête d'Ebony. On verra bien ce qui se passera.
Décidément, les mangemorts occupaient une grande partie de la vie d'Ebony. Maintenant qu'elle venait très clairement d'exprimer son point de vue sur eux, elle partageait son expérience horrible avec l'un d'eux. Elle ne savait pas vraiment comment Jaina avait été mise au courant. Elle n'en parlait à personne, vraiment personne. Et Jaina le savait. Comment ? Quel diable avait pu lui dire ? Pas son médicomage Owen à Saint Mangouste. Elle lui avait fait promettre de n'en rien dire. Et à moins que Jaina ait des relations avec lui... Non, ça ne pouvait pas être ça. Au ministère, elle doutait que Mickey ait parlé de ça. Surtout qu'il lui avait dit à la fin de leur entrevue cette nuit-là qu'il travaillait en fait sur le chemin de traverse... Étrange non ? En parlant de ce dernier, Jaina ne l'appréciait guère et ne le portait pas en haute estime. Lui un crétin ? Il ne lui avait pas semblé plus bête qu'un autre, bien au contraire. Il lui avait même semblé être un garçon plein de ressources. Comme quoi... « Ah bon ? » Elle avait été réellement surprise en entendant l'avis de son avis sur ce dernier. Elle ignorait quoi penser ou répondre. Elle restait plutôt dubitative pour le coup, préférant ne pas le juger et attendre de le revoir pour se faire sa propre opinion. Si l'occasion se présentait à elle d'apprendre à le connaître, elle n'hésiterait pas. Mais pour le moment, elle se muait plutôt dans la réserve. « Tout ce que je sais, c'est qu'il m'a sauvé. Je serais morte s'il n'avait pas été là. » Elle haussa longuement les épaules. Elle grimaça doucement en écoutant la suite. Mais que diable ce pauvre Mickey avait-il bien pu faire à Jaina ? Pourquoi insistait-elle tellement ? Le détestait-elle à ce point ? Elle préféra aussitôt la rassurer sur ce détail, souhaitant passer à autre chose. « Non, tu n'as vraiment pas de soucis à te faire de côté-là. C'est quelqu'un de gentil, mais j'ai eu l'impression à un moment qu'il me cachait quelque chose. » Si cette nuit, elle n'avait pas eu de véritable soupçon, notamment à cause de l'urgence de la situation, elle avait trouvé deux ou trois éléments un peu bancals. Son âme de serdaigle sans doute. Mais cela ne changeait rien au fait. Ebony n'était pas gaga des hommes mystérieux. Elle n’éprouvait aucune véritable attirance pour ces garçons, les jugeant plus ordinaires et ennuyeux que fascinants et excitants. Elle avait toujours eu une préférence pour la franchise et l'expression des émotions qu'elles soient positives ou négatives. Et ça Jaina le savait très bien étant donné qu'elles se connaissaient désormais depuis des nombreuses années. « Disons que les secrets, ça ne me fait pas rêver. » Elle la gratifia d'un large sourire convaincu. Avoir un jardin secret pour l'autre dans une amitié, ça passait très bien. Mais dans un couple, Ebony n'en voulait pas. Voilà pourquoi elle s'intéressait que trop peu aux véritables énigmes difficiles à cerner. Oh elle les laissait aux autres filles plus patientes et têtes qu'elle. Son GEN-RE ? Bah bonne question en fait. Elle ne les choisissait pas par rapport à des caractéristiques physiques. Blonds, bruns, roux, peu importait. Alors, elle ne sut quoi répondre qu'à la deuxième question. « Ah non, je suis toujours hétérosexuelle. Ça n'a pas changé. »