Décidément, ce n’était vraiment pas mon jour, déjà, je m’étais levé de mauvais pieds, râlant à la moindre remarque. Je m’étais couchée tard, m’étais retourné dans tous les sens, ne trouvant nullement le sommeil, puis je m’étais levé tournée en rond pendant quelques minutes, et puis était partir courir un peu ne sachant pas quoi faire et détestant de tourner en rond comme un lion en cage. Alors j’étais partie dans les chemins de terre, longeant les champs tout ça pour m’épuiser et pouvoir dormir un peu. Ce qui fonctionna, car après avoir passé un petit temps à courir, j’avais pris une douche et enfin pouvoir dormir un peu en me disant qu’heureusement demain, je pouvais profiter de quelques jours de repos.
Et le lendemain, je me levais tranquillement me posant à la table de ma cuisine, prenant tranquillement mon déjeuner sans trop me presser. J’avais donc le temps de pensée à ce que j’allais faire de ma journée. Alors je m’étais dit que j’allais faire un tour au Pré au lard, cela me ferait du bien une ballade dans ce village, allant voir des personnes que je n’avais plus vu depuis quelque temps comme Caroline qui maintenant était professeur dans notre ancienne école. Alors oui, ma décision était prise, mais j’avais réservé cela pour l’après-midi, avant une petite visite à la famille pour des questions d’obligation. Mais je ne vais pas m’étendre sur cette visite.
Donc passons tout alors à ma visite au pré au lard, j’avais décidé d’aller faire un tour côté des magasins, puis un peu plus tard, prendre un verre aux trois balais et qui sait peut-être que Caroline me rejoindrait. D’ailleurs, je lui avais envoyé un hibou pour lui proposer d’aller boire un verre. Alors, voilà, je flânais dans le village, me souvenant de cette période que j’avais passée entre les murs de cette école, des moments que j’avais vécus devant la vitrine de HoneyDukes, essayant de nous faire peur chacun devant la cabane hurlante. Cela avait été une période d’insouciance, une période où je n’étais nullement rattrapée par cette tradition familiale, par cette pression qu’on me faisait ressentir. Je me rappelle d’une fois ou j’étais tombée face contre terre durant la période de Noël, quand la neige avait recouvert les rues, sous les rires des camarades. J’aimais ce lieu, il restera un de mes endroits préférés.
Et je fus sortie de mes pensées quand je vis un hippogriffe volé au-dessus de moi. Je fronçais les sourcils me demandant ce que faisait cet animal en dehors de Poudlard. Car d’après-souvenir, ils avaient toujours été dans leur enclos. Je l’avais observé quelques instants, assez pour qu’il prenne un peu de distance, quand je commençais à le suivre. Quand j’arrivais près de lui, ils s’étaient posés devant une personne, se mettait déjà sur ses pattes arrière. Et dans un réflexe, je pointai ma baguette vers l’hippogriffe lançant « Stupéfix ». L’animal tomba sur le sol ne bougeant plus, et j’arrivais en courant vers celle dont l’hippogriffe avait failli donner un coup de patte. « Ça va ? Rien de casser ? ». Et il me semblait connaître cette personne, je l’avais déjà vu. Et encore une fois, je fronçais les sourcils, essayant de me rappeler son nom. « Ebony, c’est ça. On était à Poudlard ensemble. » Je connaissais pas bien cette fille, je l’avais déjà vue dans les couloirs, ou encore entendu son nom. Mais je n’avais jamais parlé avec ou si on s’était parlé cela fut très bref et ne m’avait laissé aucun souvenir. « Alexia Shafiq. »
Puis je me retournais vers l’animale, me disant que si le prof de soin aux créatures magiques, ou encore si le garde forestier arrivait, il allait surement m’en vouloir. « Je sens que le prof des créatures magiques va m’en vouloir.»
N'oublie pas que chaque personne que tu rencontres est peut-être un ami en devenir.
La journée commençait mal, très mal. Quelques fioles brisées ! Deux plumes cassées. Des patients qui défilaient. Elle crut un instant qu'un entrainement de quidditch avait eu lieu dans la matinée. Mais non. Aucun élève ne venait habillé de sa tenue d'équipe. Il fallait croire que les gosses s'étaient donnés le mot. Et quand il n'y eut plus d'étudiants à l'horizon, elle choisit de prendre l'air. Elle se débarrassa de sa chemise blanche d'infirmière et enfila à petit manteau. Le mois d'avril touchant à sa fin, le soleil revenait petit à petit et le froid disparaissait. Néanmoins, en tant que frileuse avérée, elle ne pouvait tout bonnement pas se balader en petite veste. Elle quitta donc l'infirmerie parée d'un petit sac et d'une petite liste de courses. Elle allait s'acheter de nouvelles fournitures, autant dans une librairie que dans un magasin dit "bazzart" où on trouvait pratiquement de tout. Elle traversa rapidement le parc et rejoignit le village magique en un rien de temps. Elle hésita un instant à continuer sa route ici. Des flashs lui revinrent violemment en mémoire : des sortilèges, des cris, du feu... le chaos tout simplement ! Comment décrire cela autrement ? Elle ne voyait pas. Elle se mordit la lèvre inférieure et ferma les yeux. Après inspiration, elle se décida à affronter ses peurs. Comme on dit : après une chute, il faut remonter ! Elle enfonça son cou dans le col de sa veste, sentant une brise de vent. Elle avança dans les rues de Pré au Lard avec une certaine compréhension. Cela faisait terriblement longtemps qu'elle n'avait pas évolué ici. Les bâtisses étaient légèrement différente. On pouvait déceler les restes du désastre du marché nocturne. Ce soir-là, le nombre des morts avait grimpé en flèche en un temps record, remplissant peu à peu les cimetières de la Grande Bretagne. Les mangemorts avaient creusé de très nombreuses tombes lors du marché nocturne. Un long frisson parcourut alors la colonne vertébrale de l'infirmière et elle resta immobile encore quelques secondes. Elle prit la direction de la boutique Scribenpenne. L'enseigne portait bien son nom puisqu'elle vendait de magnifiques plumes ainsi que des parchemins de très grande qualité. Ebony adorait cet endroit. Et pour cause, elle y trouvait toujours ce qu'elle voulait.
Mais sa sortie fut rapidement écourtée quand un hippogriffe vola au dessus de sa tête. Elle le regarda interrogative. Elle recula de quelques pas quand elle le vit revenir en sa direction. Doucement, mais surement, elle essayait de s'éloigner. L'animal se posa brutalement devant elle et dans l'instant, elle tomba sur les fesses perdant son sac à main et sa baguette. Assise sur le sol, elle tenta une fois encore de prendre de la distance. Elle se traîna sur plusieurs centimètres, terrifiée à l'idée de se mettre debout et de l'affronter. Il levait déjà ses pattes prêt à l'abattre comme un vulgaire rat. Tremblante, elle se recroquevilla sur elle-même, ferma les yeux et plus rien... juste un lourd bruit ! Un boum ! Elle ouvrit un œil, puis l'autre. La bête était tombée raide sur le sol, visiblement victime d'un stupéfix. Ebony aimait les créatures magiques, et ce sincèrement. Mais elle reconnaissait sans peine que les hippogriffes - ou les centaures - devenaient rapidement angoissants quand ils s'apprêtaient à attaquer. Elle se leva mollement et durement. Son dos lui hurlait déjà sa douleur. Elle attrapa ses affaires qui étaient à plusieurs centimètres. Elle épousseta sa robe et son manteau pour leur redonner une allure. Et à ce moment, la voix de sa sauveuse lui vint à l'oreille. « Euh non, ça va. Juste un peu sonnée. » Répondit-elle en fronçant les sourcils. Elle posa son regard sur une sorcière noire. Cette femme en imposait. C'était le genre de beauté africaine, forte avec des airs très aristocrates. Aussitôt le nom de Makeda lui traversa l'esprit, cette reine de Saba, l'héritière de la lignée des dirigeantes d'Ethiopie. C'est alors que la dite Makeda - nous allons l'appeler comme ça pour le moment - reprit la parole et prononça même son prénom. « Oui, c'est ça. Je m'appelle Ebony. Ebony Lancaster. » Un vague sourire se dessina sur son visage. Elle se rendit compte à cet instant qu'elle ne l'avait même pas remerciée. Elle passa une main dans ses cheveux gênée de cette situation. Elle aurait aimé rencontrer cette illustre inconnue dans un autre contexte. « Alexia Shafiq ? Mmh. » Son nom ne lui disait absolument rien, mais vraiment rien. Tout comme son visage d'ailleurs. C'était une étrangère voilà tout. Mais maintenant, elle pouvait associer le patronyme et la tête. Elle ne l'oublierait plus maintenant. « Eh bien, Alexia. Je suis enchantée de vous rencontrer. Vous savez, avant que vous ne preniez la parole, j'ai tout de suite pensé à la légendaire Makeda, la reine de Saba. » Wow ! Quelle entrée en matière. Néanmoins, elle ne regrettait pas ses paroles. C'était plutôt un compliment non ? Non ? « Vous en avez entendu parler ? » Elle se mordilla la lèvre inférieure en réalisant que ça n'avait aucun intérêt. Pourquoi à chaque fois qu'elle rencontrait quelqu'un la première fois il fallait qu'elle étende sa science de cette manière ? Elle ne le faisait absolument pas exprès en plus. Elle se voulait juste sympathique.
Ebony suivit alors le regard d'Alexia vers la pauvre bête. Elle ne put s'empêcher de s'inquiéter pour cet hippogriffe. D'où venait-il ? Pourquoi avait-il été lâché comme ça ? Et surtout avait-il eu mal en tombant ? Les questions sur la santé et l'origine de l'animal fusaient déjà dans sa tête tandis que la sang pur se demandait comment le propriétaire allait le prendre. Ebony laissa échapper un soupir et porta toute son attention sur sa sauveuse. « Eh bien, je doute que le propriétaire de cet hippogriffe vous en veuille d'avoir sauvé quelqu'un. » Elle laissa échapper un rire nerveux avant d'ajouter sur le même ton : « Et aussi de lui avoir épargné des problèmes avec la justice. Vous avez fait d'une pierre deux coups, Makeda. » Dés qu'elle avait trouvé un surnom, elle ne s'en détachait plus. Elle aimait en donner et les utiliser à outrance. Elle n'imaginait même pas que cela pouvait déranger d'une manière ou d'une autre. C'était dans sa nature d'affubler les gens qu'elle rencontrait de surnoms. Surtout que pour le coup, l'infirmière et la briseuse de sorts venaient tout juste d'échanger leurs premières paroles. Difficile de croire que de telles familiarités s'installaient aussi rapidement. Ebony approcha alors la bête et posa sa main sur le museau de l'hippogriffe. « Lysander, le professeur de soins aux créatures magiques, a beau être quelqu'un de charmant, lorsque je le verrais, il va m'entendre. » Il avait l'habitude à présent qu'elle lui fasse un peu la morale. Elle s'entêtait souvent à lui donner quelques soins ou à ses créatures magiques. Naïve - ou arrogante peut-être ! - elle pensait vraiment qu'elle finirait par le convaincre de l'écouter et suivre ses conseils. Et en mode macho, il répondait parfois "c'est bon je gère". Et piquée dans son orgueil, elle ne lâchait pas l'affaire. Bref, Ebony Lancaster dans toute sa splendeur ! « Et euh... merci d'être intervenue. » Balbutia t-elle. Même si le danger n'était pas vraiment le même, la désagréable impression que l'histoire se répétait lui prit le ventre. Ce n'était pas la première fois qu'on la sauvait. Décidément, il fallait qu'elle se prenne en main. Elle n'était pas une fille en détresse pourtant, loin de là !
Makeda, vraiment, je lui ai fait penser à cette personne. Eh ben. Makeda est une reine africaine qui de fait correspond bien à l’esprit des Shafiq ou du moins à la hiérarchie des Shafiq. On nous a raconté souvent son histoire, comme un conte qu’on raconte au moment où les enfants vont dormir. Mais je suis encore plus étonne qu’elle puisse connaître cette reine, car après tout, elle n’avait rien avoir avec l’Europe, je ne pensais pas qu’une personne dans le royaume uni pouvait connaître cette histoire sauf bien sûr les amateurs d’histoire. Mais il fallait croire que je ne devais pas me fier aux apparences. Malgré tout, je la regardais avec étonnement, car cela n’était nullement courant d’entendre un nom pareil et c’est avec une voix tout aussi étonnée que je la remerciai pour une telle comparaison. « Merci. » Et quand elle me demanda si j’avais entendu, parler en se mordillant la lève, je repris mes esprits, lui souriait tout en lui répondant avec plaisir « Oui, je connais. Ma mère me racontait souvent son histoire. » Ma famille était restée très proche de nos origines, il avait gardé leur tradition et leur légende, alors ils avaient également baigné leurs enfants dans les mêmes traditions qu’eux, ce qui semble logique. Mais par moment, on se demandait si les traditions étaient bien utiles et n’étaient pas néfaste pour notre bien-être. Mais cela est une autre histoire. « D’ailleurs, j’ai toujours beaucoup aimé son histoire. Je ne m’attendais pas à ce qu’une personne connaisse Makeda »
Donc voilà mon surnom, auprès d’Ebony Lancaster était donc Makeda. Je le prenais pour un compliment d’ailleurs et puis quelque part, cela me faisait plaisir qu’on puisse m’associer à cette personne. La rencontre se poursuivit donc parlant cette fois-ci de l’hyppogriffe et j’avais un peu peur dû comment Lysandre allait le prendre. Mais Ebony n’avait pas tort, je doute aussi qu’il m’en veuille d’avoir stupéfié son hyppogriffe pour sauver quelqu’un. Mais j’avais tellement rencontre diverse personne que maintenant plus rien m’étonnait. Donc on n’était jamais trop prudent. Mais bon, revenons à nos moutons. L’animal appartenait donc à un ami, ce qui facilitait les choses pour expliquer le comment du pourquoi j’avais dû jeter un sort sur la bestiole volante. Après tout, il était un ami et aussi un amant, donc pour m’excuser cela serait plus facile. « Oh s’il appartient à Lysandre je pense que je saurais l’amadouer… Avec quelques bières et du whisky, ça devrait faire l’affaire.»Je lui offrirai quelques bières ou whisky pur feu aux Trois balais, puis on verra la suite. Cela pourrait aussi être un bon prétexte pour passer une soirée ensemble, car cela faisait quelque temps que je ne l’avais plus vu. J’étais un peu plongée dans mes pensées quand Miss Lancaster me remercia pour l’avoir aidé, et c’est dans un petit « Ah ! heu oui. De rien. » En tout cas, ce petit bout de femme avait l’air d’être des plus sympathiques et un sacré numéro. Le genre de caractère que j’appréciais énormément, car avec ces personnes, on ne s’ennuyait jamais ou alors très rarement. Alors, pour moi, il était tout à fait normal de m’intéresser à mon ancienne camarade d’école et savoir ce qu’elle faisait maintenant que nous étions sorties de l’adolescence et que nous menions notre petite vie de notre côté. « Si j’ai bien compris, vous travaillez à Poudlard, non ? » Vu qu’elle avait parlé de Lysandre et de le sermonner s’il le fallait cela était un peu comme une évidence. Donc la question n’est qu’une manière de m’assurer que cela était exact et non le contraire. Ça serait quand même risible que je lui dise qu’elle travaille là-bas, alors que ce n’était pas le cas.
Puis nous pouvons faire un bout de chemin ensemble, pour parler un peu plus, aller boire un truc ou pas. Moi en manque de compagnie, non… Mais bon, ceci dit fallait quand même prévenir pour l’hippogriffe. « Faudrait peut-être prévenir Lysandre que son hippogriffe est là et stupéfié… »
N'oublie pas que chaque personne que tu rencontres est peut-être un ami en devenir.
Rien que ça. Mais si elle en retirait une certaine rancœur, c'était surtout à cause de son orgueil démesuré, sachant que son égo s'avérait déjà pas mal fragile. Elle roula vaguement des yeux lorsque la réaction de la dite Alexia concernant le surnom Makeda lui parvint aux oreilles. Miracle, en voilà au moins une satisfaite d'un tel sobriquet. Des trucs comme ça, elle en attribuait tellement qu'il semblait presque évident qu'elle allait finir par s’emmêler les pinceaux parmi tous. Et pourtant, elle ne faisait pas la confusion entre son petit chaperon rouge, Schtroumpfette, sucre d'orge, boucle d'or et ici Makeda. Elle les différenciait tous et toutes sans le moindre souci. Si les noms lui venaient sous l'impulsion du moment, elle ne les oubliait pas pour autant. Elle se souvenait davantage de ce qu'elle trouvait que ce qu'on lui disait. Pas de doute que d'ici une heure, le prénom d'Alexia aurait déjà disparu de son esprit pour laisser place à celui de cette reine sublime légendaire. « De rien. C'est un compliment. » Elle tritura ensuite certaines de ses mèches de cheveux tout en la regardant parler et citer notamment sa famille. Cela tira un sourire amusé à l'infirmière. Elle aimait les fables familiales, ces petites choses qui pavaient le passé, l'histoire et le futur de chaque être vivant. De son côté, elle avait grandi au milieu de créatures magiques, dans une caravane à fleur avec des parents aussi adorables qu'intelligents. Cette éducation si impeccable faisait de Lancaster une femme dévouée, ouverte d'esprit et cultivée. Une serdaigle à l'état pur en somme. Elle fronça les sourcils en entendant ces mots : Je ne m’attendais pas à ce qu’une personne connaisse Makeda. Que sous-entendait-elle par là exactement ? Elle ne voyait pas tellement ce que ses connaissances avaient de particulièrement exceptionnel. Avec un peu de curiosité, de jugeote, on apprenait rapidement des choses. Parfois, on les effaçait de notre esprit, mais un beau jour, elles revenaient comme un miracle. N'avez-vous jamais eu le soudain souvenir de quelque chose de précieusement caché et de lointain ? « Je suppose que cela peut sembler dingue, mais je viens d'une famille où la culture africaine, asiatique ou américaine intéresse tout autant que celle plus européenne. » Rétorqua-t-elle avec une certaine ironie teintée de nostalgie. Toutefois, ses traits étaient toujours aussi doux, sa voix délicate et son regard aimable. Elle savait se fondre quelques fois. « Mais vous avez raison en un sens. L'histoire, ça n'intrigue plus personne. Seule la mythologie peut encore se vanter d'attirer à elle quelques adeptes. Qui ne connaît pas la sage Athéna et le rusé Ulysse ? Je vous le demande. Pour ma part, ce désintérêt pour l'histoire me désespère. Les civilisations passées sont pleines de surprises et si fascinantes. » Elle haussa légèrement les épaules, montrant à la fois de son agacement et sa désapprobation.
Alexia s'inquiétait visiblement des conséquences de ce sauvetage improvisé. A vrai dire, Bony se fichait un peu de la réaction de Lysander. Ce qui avait réellement de l'importance restait la santé de la pauvre bête qui avait pris un gros coup. Et manifestement, la sang pure connaissait le professeur de soins aux créatures magiques parce qu'elle pensait déjà prendre un verre avec lui et même l'amadouer "avec quelques bières et du whisky". Honnêtement, elle n'aimait pas cette idée. L'alcool ne la dérangeait pas, mais à petite dose et avec grande mesure. « Si vous savez comment le prendre, alors... Je vous laisse faire. » Répondit-elle du tac au tac. Et malgré cette entrevue à présent prévue, elle se donnait le droit d'embêter le pauvre Lysander à ce sujet. Elle n'hurlerait pas, mais saurait se montrer ferme. Elle cédait que très rarement à la colère, voire même à la panique. Le courage, elle en manquait parfois, mais du sang froid, de la logique, ça presque jamais. Elle reporta donc son attention sur la brune qui lui demandait ce qu'elle faisait à Poudlard. Enfin, elle demandait plutôt confirmation en fait. Mais cela revenait au même aux yeux de Ebony. « Oui, c'est ça. » Sourit-elle avant de poursuivre avec une certaine passion pour son métier : « Je soigne les petits bobos, les maux de tête, les bras cassés etc. Je suis l'infirmière de Poudlard. Cela peut sembler assez banal. Mais je peux vous assurer qu'avec le quidditch et les duels, aussi bien clandestins que... Disons tolérés, il y a pas mal de dégâts. Puis, il y a les élèves qui font des expériences. Il y a deux jours, une élève est venue me voir avec des moustaches de chat. Ou une autre était rose de la tête aux pieds. Vous ne pouvez pas imaginer des cas que j'ai à traiter là-bas du plus ordinaire au plus saugrenu. » Un rire cristallin éclata dans le fond de sa gorge tandis qu'elle se refaisait la scène dans la tête. Elle espérait en un sens distraire cette nouvelle connaissance par des événements anecdotiques. Bien entendu, ils étaient rarement aussi graves que ceux qu'on croisait à Sainte Mangouste. Encore heureux, on parlait d'élèves quand même. La bouche serrée, elle fronça les sourcils quand elle entendu les mots hypogriffe et Lysander. L'hypogriffe... ? Elle lança un coup d’œil par-dessus son épaule. Ah oui, l'hypogriffe, celui-là. Elle jugea cette remarque tout à fait pertinente et se frotta machinalement le front pour réfléchir. Elle ignorait où ce dernier gambadait. « Je ne suis certaine qu'il soit actuellement à Poudlard. Alors, je vous propose de rejoindre la poste de Pré au Lard dans deux rues par ici. On pourra lui envoyer une lettre et il sera au courant comme ça. Ça vous convient comme solution ? » Et il y avait plutôt intérêt d'ailleurs. Parce qu'elle ne ferait pas entrer une inconnue à Poudlard même s'il s'agissait d'une amie d'un professeur. Elle était peut-être peu méfiante, mais pas idiote pour autant.
« Cela vous convient-il ? » Insista-t-elle tout en saisissant doucement le bras de cette dernière afin de prendre la direction de cette dite poste. Elle essayait de la dissuader de se diriger vers Poudlard, même elle ne parierait pas du tout qu'Alexia désirait y aller. De toute façon, on n'entrait pas dans l'antre de Dumbledore comme dans un moulin, plus maintenant en tout cas. Il fallait une autorisation, faire de la paperasse en bref. Seuls les membres de l'ordre - et encore - étaient éventuellement amenés à y mettre les pieds. Et encore l'infirmière en doutait réellement et soupçonnait même une bonne partie des professeurs d'en faire partie. Le vieux directeur s'entourait forcément de personnes dans lesquelles il avait confiance. Elle choisit donc d'entamer plus amplement la conversation. Encore fallait-il trouver le sujet qui l'intéresserait et s'étendrait jusqu'à leur arrivée à destination. Mais bavarde comme elle l'était, on pouvait facilement trouver sa capacité à parler et décider d'un bon objet de discussion. « Puis-je me permettre de vous poser quelques questions ? » L'interrogea-t-elle toute souriante avec un plan en place. Elle allait apprendre à la connaitre, et ce, rapidement. Elle ne tenait à pas à devoir la vie ou ses bras à une simple inconnue. Autant s'en faire une amie rapidement. Puis, c'était toujours agréable d'agrandir son cercle de connaissances même dans des circonstances aussi absurdes que celles-ci. Et elle n'attendit pas l'aval - ou non - de Makeda pour la questionner. « Que veniez-vous faire ici ? J'espère vraiment ne pas avoir dérangé vos plans. En toute franchise, cela me dérangerait d'apprendre que je vous ai fait manquer un rendez-vous important. Pour le travail peut-être ? D'ailleurs qu'est-ce que vous exercez ? Laissez moi deviner. Quelque chose qui demande de la poigne... Mmh. Ambassadrice du ministère à l'étranger ? Ah bah non, vous ne seriez pas là ! Ou alors vous êtes à la tête d'une grosse entreprise ? Honnêtement, je vous verrais bien dans le quidditch. Vous avez joué autrefois ? » Tant de questions pour une seule personne, en si peu de temps. C'était d'ailleurs le but de la manœuvre. L'engloutir d'un tas d'interrogations pour lui faire oublier carrément l'idée de voir Lysander dans l'immédiat.
Avoir dérangé mes plans, elle n’avait pas dérangé mes plans. Tout ce que j’avais eu en tête était juste de flâner dans les rues du Prés au Lard par pure nostalgie. Ceci dit, j’aurais pu aller ennuyer Bel à St Mangouste, mais je pense qu’elle a bien d’autre chat à fouetter que d’occuper l’esprit de son amie. Ceci dit, j’étais sûre que s’il devait savoir que j’avais eu un jour de repos, elle m’en voudrait de ne pas être passée la voir. Mais cette Ebony, je l’aimais bien, elle avait un petit quelque chose qui faisait que je la trouvais des plus sympathique. Je l’écoutais me parler de ce qu’elle faisait à poudlard. Ainsi donc elle était l’infirmière. Je me rappelais de ces moments passés là-bas. Toujours ou une raison différente, soit un sort mal lancé, un coup de cognard. Bref, j’avais passé du temps là-bas également, avec Eden, et même Belize.
Enfin bref, elle me proposa d’envoyer un hibou à Lysandre pour qu’il puisse venir s’occuper de l’hippogriffe ce qui me dérangeait nullement. Puis elle m’avait attrapé le bras, comme si nous étions des amis de longue date. Beaucoup de personnes n’auraient surement pas apprécie, mais pour ma part, je m’en fichais bien. Je lui répondis donc à sa question « Alors faisons comme ça. » On prenait donc la route pour envoyer ce hibou quand elle me demandait si elle pouvait me poser quelques questions. Il y avait très peu de sujets sur lesquels je ne voulais pas répondre, comme le fonctionnement de ma famille et mon statut en son sein et tout ce que cela impliquait.Pas que j’avais honte, disons simplement que je n’avais pas trop envie de m’étaler sur le sujet. Donc je lui répondais, lui disant « Oui, allez-y. » Mais il semblait qu’elle n’avait pas besoin de mon accord pour cela, car elle me posa ses questions sans avant même que j’ai fini de lui dire oui. Elle me posait toute sorte de questions, qui auraient pu faire tourner la tête à n’importer qui. Pour ma part, cela me donnait un léger sourire sur le visage. C’était il y a bien longtemps qu’on ne posait plus de questions de ce type. Enfin sauf le « Que veniez-vous faire ici ? » On ne faisait également plus des suppositions sur mon métier… En fait, je ne faisais pas de nouvelles rencontres ou que rarement pour qu’on me pose ce genre des questions et bien souvent mes nouvelles rencontres était des étrangers qui ne parlaient pas notre langue. Mais elle me plaisait vraiment cette Lancaster, elle avait de ne pas se préoccuper des convenances. Je lui répondis « J’ai joué a quidditch mais seulement à Poudlard. Maintenant, je suis briseuse de sort à gringotts. J’aime voyager, aller, chercher des trésors un peu partout et l’aventure. Car à chaque trésor il y a des pièges et parfois, on se retrouver dans des situations plus que délicates. »
Ma mère et mon père avaient bien essayé de m’en dissuader, essayer de me convaincre de prendre un poste au ministère disant que même si cela restait impressionnant d’être briseuse de sort, j’étais une Shafiq, l’héritière des Shafiq. Alors, pour eux, j’aurais dû prendre un métier avec de l’influence, un métier où je pouvais asseoir encore un peu plus le statut de notre famille au sein des sangs purs. « Je n’ai jamais été faite pour rester derrière un bureau ou bien parlementer avec d’autre personne. J’aime être en vadrouille. » De ce fait, c’était tout naturel que je les eusse envoyés sur les roses. « Et je suis venu par nostalgie, on va dire et parce qu’aujourd’hui, j’ai une journée de repos. Alors je me suis dit que j’allais faire un tour dans ses rues comme à l’époque où j’étais encore étudiante. »
Oui, ma relation avec mes parents n’était pas vraiment idyllique bien au contraire. Je n’avais jamais posé de problème, je n’avais jamais dans le sens contraire aux idéaux de mes parents. Mais pourtant au fur et à mesure que j’avais fréquenté Belize et Eden, mes idéaux on commencer à changer, et d’autres choses aussi m’avait fait changer d’avis. Nous avancions tranquillement, jusqu’à ce que nous arrivions à l’endroit voulu, ou nous poussions la porte. Je demandais de quoi écrire un message pour l’envoyer au professeur afin qu’il puisse récupérer son animal. « Et vous, pourquoi vous vous promenez ici au détriment de l’infirmerie ? »
N'oublie pas que chaque personne que tu rencontres est peut-être un ami en devenir.
Désormais Les deux jeunes femmes prenaient la direction de la poste de Pré au Lard. Un sourire collé au visage, la voix douce et calme, ainsi que la main posée sur le bras de sa nouvelle amie, Ebony parlait avec animation. Jamais, elle n'avait posé autant de questions en si peu de temps. Elle-même s'étonnait de son propre manège. A vrai dire, cette histoire tournait un peu au ridicule et l'infirmière passait pour la plus grande des illuminées du pays. Mais Alexia gardait un entrain peu dissimulé, ce qui encouragea Ebony à s'entêter dans cette voie. Même si ce petit tour de passe passe avait pour but de l'éloigner de Poudlard, cela servait un tout autre objectif. Lorsqu'on rencontrait quelqu'un avec lequel le courant passait bien, il fallait peu de temps pour vouloir savoir plus de choses de lui que son simple prénom. Et Ebony éprouvait ce besoin-là. Elle se rappelait comment ça avait été si simple à Poudlard de faire des rencontres, de discuter avec les autres élèves, d'envahir leur esprit sous une masse d'information. Ebony était depuis toujours une véritable pipelette. Elle brassait tellement de paroles qu'il était difficile de l'arrêter. "Miss bavarde" qu'on la surnommait parfois dans le corps professoral. On s'attachait (trop ?) facilement à elle au point de la sous estimer.
Elle écouta Makeda avec beaucoup d'attention. Elle inscrivait chacun de ses mots, de ses phrases dans sa petite tête afin de pouvoir les restituer d'ici quelques mois pour entretenir avec elle une conversation amicale. Elle ne comptait pas déroger au long processus d'une nouvelle amitié. Dotée depuis toujours d'une remarquable mémoire, elle pouvait construire avec le temps, et ce sans le moindre problème, une forte complicité. Ses relations se bornaient rarement à un "bonjour, au revoir", et elle ne s'arrêtait jamais aux premières impressions. Les personnes qui préféraient de ne lui dire ni oui, ni non, ni merde, finissaient immanquablement à se confier à elle, ou du moins à lui causer et à lui prêter un peu d'attention. Difficile de demeurer indifférent à ce joli brin de fille en même temps. Bony tiqua sur les termes « briseuse de sorts », Ce métier lui était quelque peu familier sachant que sa meilleure amie l’exerçait également depuis de nombreuses années. « Le monde est si petit ! » S'exclama t-elle en remuant la tête dans tous les sens manifestement surprise par cette révélation. Que Makeda soit une femme forte, indépendante, désirant voyager ne l'étonner pas, mais pourquoi diable n'avait-elle pas entendu parler d'elle plus tôt ? Dès qu'elle reverrait June, pas de doute qu'elle ne lui en parlerait. « Vous connaissez sûrement June ? Une grande blonde aux yeux bleus – d'ailleurs, je les lui prendrai bien – un peu toquée, toujours imprévisible, et sans attache. Bah c'est ma meilleure amie. Je la connais depuis... Fiouh une dizaine d'années. Je prie chaque jour Merlin qu'elle se trouve un appartement. Quand je suis en vacances, l'été par exemple, bah elle squatte mon canapé plusieurs jours par semaine. Et vous savez que ses affaires tiennent seulement dans un sac de randonnée ?! Elle est pas croyable, moi, je vous le dis. » Elle éclata d'un rire franc, racontant sans pudeur la vie de sa sœur de cœur, voire sa jumelle à une illustre inconnue.
Une fois cette découverte faite, Alexia poursuivit sur autre chose, quoique dans la même lignée que les précédentes. Parlementer avec les autres, ce n'était pas vraiment son truc non plus. Elle devait bien le reconnaître et lui donner raison. Bosser dans les ambassades, ça ne donnait pas très envie. « Rester derrière un bureau toute la journée, ça n'est pas drôle et recevoir des ordres non plus. Quand on travaille à Poudlard en tant qu'infirmière, on ne fait pas que remplir des dossiers, commander des trucs et attendre pendant quinze plombes que quelque chose se passe. J'aime travailler au contact des élèves et de mes collègues aussi. Je ne fais pas que les soigner, je les écoute également et leur suivi santé m'apprend moins de choses sur eux que ce qu'ils me disent. » Et au moins, à l'infirmerie, elle allait son rythme. Elle n'était pas oppressée par l'urgence des cas plus graves. Elle traitait chacun de ses patients de la même façon et à la même attention. Dans un hôpital comme Saint Mangouste, on avait rarement le cas de s'intéresser réellement à quelqu'un, d'apprendre à le connaître et de le rassurer. Parfois, c'était même du travail à la chaîne. Et de suite, à l'infirmerie, c'était bien différent. Souvent, ses anciens collègues la soupçonnaient de manquer de cruellement d'ambition. Elle n'avait pas tellement cherché à se justifier auprès d'eux et avait quitté son ancien lieu de travail sans une once de remord. Arrivées à la poste, les deux sorcières cherchèrent après l'employé qui s'occupait de la petite entreprise. Il y en avait forcément un qui entretenait les lieux... non ? « Eh bien, je venais faire quelques courses. Il me manquait du matériel, des fioles, des trucs comme ça. » Ah la journée n'avait vraiment pas été bonne. Elle se gifla mentalement en se souvenant de ses fioles éclatées au sol. Pourquoi n'avait-elle pas pensé en acheter d'avance ? Non mais sérieusement. Que lui prenait-il dernièrement de manquer d'autant de discernement et de s'éparpiller autant ? Elle faisait toujours preuve de beaucoup de sérieux. Chez elle, tout était prévu à l'avance, rangé à merveille. Tout était fait avec beaucoup de soin.
A ce moment-là, un hibou grand duc se posa juste devant elle, lui mordilla le pouce et lorsqu'il obtint l'attention de Bony, il présenta sa pâte à laquelle était attachée une enveloppe assez épaisse. L'écriture était lisible, mais elle ne la connaissait pas. Elle la prit délicatement et l'ouvrit. Elle découvrit un nom absolument inconnu, c'était manifestement un notaire. Étrange. Particulièrement étrange. Que pouvait-on bien lui vouloir ? Aux dernières nouvelles, aucun membre de sa famille n'était mort. Elle en parcourut rapidement les mots et les phrases. Les sourcils froncés d'étonnement, elle apprit la mort d'un grand oncle du côté de son père que sa famille ne fréquentait plus depuis des années. Il répondait au nom d'Augustus... Ah celui-là. Un créateur de plumes en sucre et autres douceurs parfaites pour les papilles des enfants et adolescents. Augustus dont elle ne entendant que quelques histoires. La dernière fois qu'elle l'avait vu, elle devait avoir quoi ? Dix ans. Elle se mordilla la lèvre inférieure en lisant la suite. Le notaire lui demandait de le contacter très rapidement pour décider d'un rendez-vous afin de régler des affaires urgentes. Tous ses membres tremblèrent à cette idée et ses lèvres remuèrent. Elle releva la tête vers Alexia, complètement anéantie par cette nouvelle et cette requête. « Euh... Je ne peux pas rester... Je vous envoie une lettre pour boire un café ou autre chose la semaine prochaine. » Et elle tourna les talons la seconde suivante pour regagner son infirmerie et réfléchir à ça dans le calme le plus total.