Aleksey regardait l’horizon, contemplant le soleil se coucher doucement, songeur. Sa « fiancée » lui avait donné rendez-vous là par hibou interposé en fin de matinée. Curieux, le Serpentard était venu en avance, préférant prendre le temps de se retrouver seul, histoire de faire le point. Ces derniers jours avaient été riche en émotions entre sa petite provocation avec Brown et l’attaque organisée par les Mangemorts, il lui avait difficile de se concentrer sur ce qui importait le plus en ce moment : sa relation avec Macmillan. La rouge et or avait un sacré caractère, indomptable et terriblement fascinant. Elle correspondait en tout point avec l’idéal des femmes Dolohov : indépendante, caractérielle, têtue… Et qui savait s’imposer lorsqu’il le fallait. Une chose était sûre : Alek ne s’ennuierait jamais avec elle ; Un fait qui le fit sourire. Aleksey avait depuis longtemps repéré la fille Macmillan et gardé un œil sur elle. A regret, il lui avait menti sur un point lorsqu’il avait conversé la première fois avec elle : non, il n’ignorait pas tout du nom de sa promise avant l’annonce « officielle ». Car le patriarche avait bel et bien demandé son avis à Alek bien avant de donner son accord aux parents Macmillan. Il avait été en quelque sorte complice du sort de Lumen. Enfin complice… Le Serpentard pensait sincèrement qu’il était le meilleur choix pour elle. Il la voyait mal s’épanouir au bras d’un quelconque aristo’ qui la tromperait sitôt le mariage consommé et qui ne lui témoignerait la moindre valeur. Peut-être était-ce égoïste de sa part ? Dans tout les cas, il serait vite fixé. Car ce soir, il n’en doutait pas, Lumen lui donnerait sa réponse ferme et définitive.
Accepterait-elle ? Allait-elle refuser ? L’un dans l’autre, autant être fixé le plus vite possible. Certes il vivrait mal d’être ainsi repoussé, mais il s’en remettrait. Dans le cas inverse, les choses n’en seraient pas moins difficiles : on attendait de lui qu’il soit le promis parfait et intègre. Son image publique restait intacte. Mais dans la vie de tous les jours, la Gryffondor saurait-elle s’accommoder de lui ? De ses opinions ? De ses connaissances en Magie Noire ? De son implication dans l’Alliance ? Non. Il était trop tôt. Pour le moment c’était hors de propos en cet instant. Comment réagirait également sa sœur ? Tania était horriblement jalouse et aurait beaucoup de mal à tempérer son tempérament de braise face à celle qui lui « enlèverait » son jumeau. Sans compter sur ses sentiments contradictoires avec cette sang-de-bourbe de Seila. Par Salazar que la vie était compliquée.
Un bruit lui signala l’arrivée de Lumen dans les gradins. Alek se releva et, en digne gentleman, l’aida à enjamber la rangée inférieure pour qu’elle le rejoigne. Il la gratifia d’un demi-sourire avant de lui proposer de s’assoir à ses côtés.
« Bonne idée le Stade de Quidditch », susurra-t-il en perdant son regard dans le lointain. « Une sorte d’illustration de l’avenir… Des avenirs possibles… C’est très… poétique en un sens, tu ne trouves pas ? »
Il posa ses prunelles sur la Gryffondor.
« Je me suis inquiété pour toi lors du marché nocturne... »
Le vert et argent enchaîna rapidement:
« Je supposes que tu es là pour me donner ta décision ? »
Alek haussa un doigt pour lui demander de l’écouter avant toute chose.
« Avant je préfère être franc avec toi… Je ne te l’ai pas dit lorsque l’on a parlé la première fois… »
Il soupira.
« Avant l’annonce des fiançailles, mes parents m’ont proposé plusieurs noms. Plusieurs filles de bonnes familles qui pourraient convenir… »
Il la regarda intensément.
« Ils m’ont demandé ce que j’en pensais. Je ne voulais pas d’une pimbêche quelconque. Je voulais quelqu’un d’unique… Quelqu’un comme toi. Mais je ne pourrais pas me regarder dans une glace en sachant que tu sois contrainte et forcée… C’est à toi de choisir et je te soutiendrais… Quelque soit ta décision »
Aleksey préférait dire les choses. Une relation basée sur le mensonge n’apporterait rien de bon. Les Dolohov avaient beaucoup de défauts, mais ce qu’on ne pouvait pas leur retirer c’était l’esprit de famille. La famille avant toute chose.
Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/08/2012 + PARCHEMINS : 5770
Pour des raisons plus qu'évidentes, Lumen avait décidé d'accepter ces fiançailles. Si elle venait à dire non, elle savait que les retombées seraient plus que fâcheuses. La famille, ça avait un sens assez spécial pour la gryffondor : elle représentait à la fois son bourreau et son salut. Elle se disait qu'il y avait peut être encore quelque chose à sauver là-dedans. Elle ne perdait pas totalement espoir de les faire changer d'opinion. Quoique, accepter des épousailles forcées n'était pas complètement la meilleure solution. Il fallait reconnaitre qu'il s'agissait d'une manière bien étrange pour tenter de faire entendre raison à ses parents, son père surtout. Ou peut être était-ce encore une quête de l'amour parental qu'elle pensait tant mériter. Dans tous les cas, de ces fiançailles, découlaient pas mal de choses, même si elle ne s'en doutait pas encore tout à fait. Elle n'imaginait probablement pas à quel point certaines choses dépendaient de ça. Enfin bref. Après avoir accepté intérieurement sa sentence, elle avait envoyé une lettre à son père, qui pour une fois devait être satisfait de sa fille rebelle. Après quoi, elle avait décidé qu'il fallait en parler au principal concerné : Aleksey. Elle ne le connaissait pas encore réellement. Elle n'avait eu l'occasion de lui parler qu'une seule fois et par conséquent, elle ne savait pas encore comment lui parler. Elle opta pour la carte de la franchise. Inutile de tourner autour du pot. Le rendez-vous au terrain de quidditch fut rapidement pris par hibou. Elle n'avait même pas eu la foi d'aller le voir comme la dernière fois. Tant pis. Il ne semblait pas s'en offusquer le moins du monde. Elle ne put s'empêcher de se demander ce qu'il pensait à ce moment précis. Il devait se douter qu'elle ne lui envoyait pas une lettre pour rien. Elle n'était pas le genre de personnes à déranger les gens pour aucune raison valable. En tout cas, elle était contente d'une chose, l'arc Barry venait de s'achever, pas sans encombre, il en convenait, mais au moins, elle n'aurait pas à le blesser davantage. Il pouvait enfin passer à autre chose et elle pensait à présent avec plus d'apaisement. Elle voyait un avenir... plus calme, plus silencieux. Tellement plus tranquille. La tempête était enfin terminée. Quoique les événements pouvaient très bien s'enchainer les uns après les autres mais qu'importait après tout. Ça ne pouvait pas être pire. Oh ça non.
C'est donc en début de soirée qu'elle se dirigea vers le parc. Elle avait contacté Aleksey en fin de matinée. Elle était presque contente. Elle était plus détendue, moins en colère. Elle ne risquait plus de piquer une crise. Elle n'était plus cette bombe à retardement prête à exploser à tout moment; cela se voyait très clairement qu'un soucis venait de se régler. Toutefois, il ne fallait pas oublier que les fiançailles étaient de tout repos. Et même si elle trouvait Alek sympathique pour le moment, elle craignait à un moment que ça coince. Pour une raison plus qu'évidente. Leurs idées semblaient s'opposer sur les moldus. Mais pour le moment, c'était le moindre de ses soucis. Elle préférait ne pas trop y penser. Pour sa part, elle se moquait bien de l'existence de ces êtres humains. Ils pouvaient vivre après tout. Elle ne les détestait pas, voilà tout. Elle n'était pas forcément à l'avance et pour tout dire, elle n'aimait pas du tout ça. Elle préférait toujours avoir bien cinq minutes d'avance. Et sans grande surprise, le serpentard était déjà là. Assis dans les gradins à l'attendre. Bon tant pis, ce serait pour une prochaine fois. Elle se dirigea donc vers lui et quand elle arriva, il lui vint en aide. En temps normal, elle aurait probablement posé ses pieds sur la rangée pour passer au niveau supérieur mais soit - on ne pouvait pas dire qu'elle était d'un grand respect vis à vis des personnes qui passaient après elle en fait. Elle s'asseya alors tranquillement, prête à dire ce qu'elle avait fait la veille, mais il l'interrompit dans sa lancée. Elle fronça les sourcils quand il entama la conversation. Poétique ? Elle bugua un peu sur le mot. « J'avoue que non. Mais j'aime bien ta façon de voir les choses. » Elle n'aurait sans doute jamais utilisé ce mot pour ça. mais après tout pourquoi pas ? Elle avait rencontré d'autres personnes, possédant des visions différentes des siennes et elle n'en rirait absolument pas. Elle avait appris la tolérance avec le temps. Ah, le marché nocturne. En vérité, elle doutait un peu qu'il se soit réellement inquiété pour elle. A ses yeux, c'était une façon de se montrer poli. Ou alors ? Ou alors rien, elle ne voyait pas trop d'autres solutions. « Oh, ça va, j'étais aux trois balais. Un feu s'est déclaré peu après que les mangemorts soient arrivés. C'était un peu la panique, mais ça va. » Elle avait connu pire. C'était ce qu'elle se disait à chaque fois pour ne pas perdre contenance et perdre les pédales. Et quand il lui demanda ensuite si elle était venue pour rendre sa décision, elle hésita une demi seconde, avant de se contenter un hochement de tête.
Il lui indiqua par un bref mouvement de main qu'il avait quelque chose à dire. Comme on pouvait s'en douter, elle garda le silence. Assise sur le gradin, elle écoutait donc attentivement son interlocuteur, se disant qu'il devait avoir quelque chose d'important à annoncer. Elle attendit plusieurs secondes quand il acheva sa déclaration. Pour tout dire, elle était presque persuadée qu'il allait continuer. Elle se mordilla la lèvre inférieure, se posant une question. était-il seulement sérieux ? Il semblerait bien que oui. Et il lui donnait la parole, dont elle la prendrait. « C'est ça que tu ne m'avais pas dit ? » Demanda t-elle en arquant un sourcil. Très sérieusement, elle s'attendait très clairement à autre chose. Elle le regarda donc longuement avant de laisser échapper un rire amusé. « Je dois avouer que vue l'air sérieux que tu prenais, je m'attendais à quelque chose de grave. » Précisa-elle en haussant brièvement les épaules. Pour tout dire, ça ne la dérangeait pas vraiment. Il avait juste eu de la chance. Et elle n'était pas le genre de personnes à en vouloir aux gens d'être chanceux. Les envier peut être. Mais leur porter une certaine rancœur, il ne fallait pas pousser Merlin dans les orties. « C'est pas très important que tu ne me l'ais pas dit tout de suite. Comme tu peux le voir, j'en fais pas tout un flanc. » Continua t-elle. Peut être qu'il lui avait plus ou moins menti et alors ? C'était pas un drame non plus. Elle mentait bien elle. Et tout le monde s'en moquait. Elle se cachait toujours. Elle jouait la comédie. « Au fait, j'ai entendu dire que tu avais discuté avec Barry. » Rit-elle simplement. On sentait très clairement l'ironie dans sa voix. En vérité, elle ne tenait pas s'étendre à ce sujet. Juste préciser une chose assez claire. « Le problème est réglé. » Dit-elle le plus naturellement du monde comme s'il s'agissait d'une chose tout à fait commune. Elle avait trouvé cela bizarre qu'Alek énonce le sujet à leur première discussion. Finalement, elle s'était rendue compte en peu de temps que les craintes de ce dernier étaient fondées. Sauf que c'était Barry qui avait espéré quelque chose et non Lumen. « Ah oui, donc, je ne comptes pas m'opposer à mes parents. » Ça lui apporterait bien trop de problèmes de toute façon, mais elle s'abstint de le dire. Elle ne trouvait pas la précision forcément utile et pas forcément... délicate. « Mais, c'est assez prévisible n'est-ce pas ? » Autant le demander. Qu'est-ce qu'elle risquait ? Cela devait être tellement évident, clair depuis le début. Elle avait eu besoin de temps pour réfléchir, et il lui avait laissé cette possibilité. Par contre, il fallait pas trop compter sur un merci. Elle était tout sauf le genre de fille à accepter l'idée d'être redevable à quelqu'un.
Alek ne savait pas du tout à quoi s’attendre. L’instant était crucial, comme le moment où à un embranchement vous vous décider à emprunter l’une ou l’autre des routes sans savoir où cela menait. Beau parleur, dirait certains, le vert et argent débuta la conversation de manière à mettre à l’aise Lumen. Tout du moins faire baisser une quelconque tension qui risquait de s’imiscer entre eux. Sa réaction fût pour le moins mitigé. Il aurait dût s’en douter. La fille Macmillan n’était pas de celle qui se laissait mettre en confiance, ou séduire, aussi facilement. Sa serait long : il en était convaincu.
« J'avoue que non. Mais j'aime bien ta façon de voir les choses. »
Alek haussa un sourcil tout en la dévisageant. Elle aimait bien ? Finalement ses mots savaient trouver écho même auprès de cette Rouge. Le Serpentard en profita ensuite pour lui faire part de ses inquiétudes durant l’attaque des Mangemorts. Elle pouvait penser ce qu’elle voulait à cet intérêt, Aleksey n’en demeurait pas moins préocupé par ce qu’il s’était passé. Lui-même avait faillit y passer. Lui ! Un Dolohov !
« Oh, ça va, j'étais aux trois balais. Un feu s'est déclaré peu après que les mangemorts soient arrivés. C'était un peu la panique, mais ça va. »
Il hocha la tête, content de cette réponse.
« Ces idiots sont dangereux… » Susurra-t-il. « Ils ne savent même pas distinguer les Sang-purs des autres… »
Il regarda de côté Lumen, avant d’ajouter :
« Je me demande ce qu’ils peuvent avoir dans la tête… A quoi tout ça rime »
En réalité, Alek partageait une partie de leurs opinions. La suprématie des Sang-purs devaient être confortées… Mais pas à n’importe quel prix. S’attaquer ainsi à des passants à l’aveuglette avec une violence inouïe était tout sauf « honorable »… Et quoiqu’on en dise, Alek était une personne avec un certain honneur. Désireux de mettre les choses au clair avant toute chose, le vert avoua à son interlocutrice le choix auquel ses parents lui avaient autorisés. Lumen Macmillan avait été SON choix. Non pas qu’il n’avait pensé qu’à elle. Si celle-ci venait à refuser, d’autres pouvaient la remplacer. Ce n’était pas cruel : juste une triste constatation. Car oui Alek aimerait beaucoup avec cette fille en fiancée… Mais non il n’en mourrait pas si elle venait à refuser. Il était loin d’être aussi fleur bleue que… Barry par exemple. Sa réaction fût pour le moins déconcertante. Lui qui pensait qu’avec son tempérament de braise Lumen l’aurait gratifié d’un regard noir ou autre… Que nenni.
« C'est ça que tu ne m'avais pas dit ? Je dois avouer que vue l'air sérieux que tu prenais, je m'attendais à quelque chose de grave. C'est pas très important que tu ne me l'ais pas dit tout de suite. Comme tu peux le voir, j'en fais pas tout un flanc. »
Indécis quant à la manière de comprendre cette déclaration, l’héritier Doohov lâcha juste un petit :
« Il me semblait honnête de te le dire. Bâtir une relation, même forcée, sur des mensonges n’est jamais vraiment… Bénéfique à long terme si je puis dire. Non ? »
C’était un fait.
« Au fait, j'ai entendu dire que tu avais discuté avec Barry. »
Le vert et argent dévisagea Lumen, comprenant que sous son rire se cachait un arrière-goût amer.
« On peut dire ça. Bien qu’on n’ait pas vraiment discuté… Je te laisse imaginer pourquoi »
Alek laissa ses yeux errer dans le vague de manière très convaincante. Même s’il gardait son sang-froid, le sujet Barry Brown l’excédait toujours autant. Sinon plus. Une épine qu’il traiterait peut-être un jour de manière plus ou moins définitive. Car oui Alek l’avait amené à sa réaction violente… Mais non, s’attaquer ainsi à lui en public ne resterait pas impuni. Comme il le lui avait conseillé, il avait plutôt intérêt à surveiller ses arrières une fois Poudlard terminé. S’il avait un minimum de jugeote il quitterait le pays. D’autant plus par les temps qui couraient. Répondant à son rire forcé, Alek choisit un ton ironique pour compléter :
« Tu dois en avoir assez d’en parler. J’ai des oreilles. Beaucoup ne parlent que de ça au château. Ça doit être… Exaspérant. Du moins je suppose »
La compassion n’était pas son fort, mais savoir quoi dire à quel moment : si !
« Le problème est réglé. »
Il ne le fit pas paraître, mais il sentit son cœur devenir plus léger. Lumen était direct et s’en tenait à ce qu’elle disait pour ce qu’il en savait. La manière dont elle avait déclaré ça ne laisse aucunes traces à la discussion.
« Bien », fût la seule réponse qu’elle obtint à cette révélation.
Il n’y avait rien d’autre à ajouter. Le Serpentard se garda dans un coin de sa tête qu’il veillerait à ce qu’il ne l’approche plus ; Bien qu’il en doute. Il ne saurait jamais ce que sa probable futur-fiancée pensait du rouge. Il ne le saurait jamais, il en était convaincu.
« Ah oui, donc, je ne comptes pas m'opposer à mes parents. Mais, c'est assez prévisible n'est-ce pas ? »
De nouveau, Aleksey se permit un petit rire dénué de toute joie.
« Dit ainsi… »
Entreprenant, le vert prit délicatement les mains de la Gryffondor pour plonger ses prunelles dans les siennes.
« Si cette décision te rend aussi malheureuse, tu peux encore en changer… Je peux… Enfin si tu le souhaites je peux faire en sorte que mes parents et les tiens croient que ça vienne de moi… ça te laisserait… Un peu de temps »
Il baissa un peu le regard.
« Mais oui c’était plutôt prévisible. Tu n’es pas en bon termes avec tes parents ; Inutile d’être devin pour le comprendre. C’est une offre… Acceptable pour se rapprocher d’eux je suppose. Je me trompe ? » dit-il avec un demi-sourire.
Alek hésita un instant avant de demander :
« Tu es une énigme pour moi. J’ai besoin d’en savoir un peu plus sur toi. Qui saît… Commencer une vraie relation. Apprendre à se connaître et peut-être s’apprécier plus qu’en simple connaissance. Même si le temps est compté avant que tout ça ne soit officiel… Non ? »
Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
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Le marché nocturne de Pré au Lard avait été une véritable catastrophe. Autant se le dire. Durant toute la soirée, Lumy était passée par un certain nombre d'émotion. On la disait courageuse. Finalement, les couilles, elle n'en avait pas eu. Pas plus que les autres en tout cas. Et pas autant que Cassie. Mais elle n'en faisait pas tout un flanc. Elle connaissait sa personnalité. Elle n'avait pas honte de dire que les endroits clos la faisaient flipper plus que de raison. Là où des gens n'y verraient rien, elle imaginait toutes les situations possibles qui pouvaient s'y passer. D'autres craignaient les abeilles, les araignées ou même les clowns. Non elle, elle avait peur des placards, bien plus dangereux que la mort elle-même à ses yeux. Enfermez une enfant de huit ou neuf ans dans l'un d'eux, voilà le résultat. Il ne fallait pas s'attendre à grand-chose comme résultat. Toutefois, les mangemorts en eux-même l'exaspéraient. Elle les savait menaçants, cruels et sadiques. Elle connaissait leur idéologie. Pourtant, elle ne tremblait pas. Elle préférait garder son avis pour elle. Elle tourna doucement la tête vers Aleksey quand il se demanda ce que ces sorciers cherchaient. « Prendre le pouvoir par la force et la peur est une chose assez anodine dans ce monde qu'est le notre. » Fit-elle simplement en haussant les épaules. Un regard en arrière suffisait amplement à comprendre le sens de sa réponse. L'histoire de la magie, comme moldue présentait assez d'exemples ainsi pour que Lumen essaie d'expliquer son point de vue. « A quoi bon faire la différence entre sang purs et nés moldus quand on veut seulement semer la terreur ? » Poursuivit-elle en essayant de convaincre son fiancé - difficile à penser comme mot n'empêche. Elle inclina légèrement la tête sur le côté, le fixant, un faible sourire apparaissant doucement sur son visage. Elle avait toujours été plus ou moins ouverte au dialogue. Il fallait juste faire preuve un peu d'analyse pour que la gryffondor trouve la force de poser des questions rhétoriques. « Rien n'est plus fort que la peur, sauf l'espoir peut être. » L'espérance comme le disait les chrétiens laissait clairement à désirer. Elle n'apportait jamais rien de bon, enfin pour Lumen en tout cas. Et jusque là, la vie n'avait jamais essayé de la contredire à ce sujet. Et elle ne faisait pas le moindre effort pour croire que l'espoir pouvait être une bonne chose. Quand on espérait, on tombait toujours de haut à la fin. Alors pourquoi devrait-elle croire ? Cela pouvait bien faire vivre certains, elle... s'en moquait éperdument.
Lumen avait été surprise par la suite de la conversation, notamment par la révélation de Aleksey. Il avait pu choisir. Qu'est-ce ça changeait pour elle ? Au final, d'après la description qu'il lui avait fait de sa famille, elle était plutôt... progressiste ou moderne, qu'importe. Elle s'attendait à quelque chose de plus sérieux. Peut être qu'ils n'avaient la même notion du mot gravité. Peut être aussi que Lumy avait perdu depuis longtemps ce sens de l'honneur, cette chose qu'on appelait la franchise et l'honnêteté. Elle disait souvent la vérité, du moins le fond de sa pensée. Mais mentir ou garder quelque chose secret ne lui semblait pas une chose extraordinaire. Bien au contraire. « Tu avais peur de culpabiliser ? » Question tout à fait innocente. Elle voulait juste comprendre son point de vue. Rien d'autre. Elle n'avait jamais réellement eu de relation - amitié ou autre- tout à fait saine. Vue son caractère en même temps. Et la relation qui la liait avec Aleksey n'y ferait pas exception. Elle en avait parfaitement conscience. Elle ne se mentait pas et ne se voilerait pas la face. Au fond d'elle, elle verrait toujours Aleksey comme le choix qu'on lui avait imposé. Elle gardait une certaine rancœur, pas vis à vis du serpentard, mais bel et bien vis à vis de ses parents. Elle aurait aimé qu'on lui impose un sang pur, pas la personne. Ca serait passé plus facilement si elle avait pu ne serait-ce que choisir le nom parmi plusieurs, ou du moins de pouvoir donner son avis. Là, on lui avait enlevé son libre arbitre, ce qu'elle ne supportait pas. Cependant les événements avaient poussé la gryffondor à penser à autre chose. Il était évident que la gryffondor ne pouvait pas se permettre de taire la raison de sa venue. Autant être directe, concise et claire. Elle ne s'encombrait pas vraiment des formes. Arrondir les angles, trop peu pour elle. Et tourner autour du pot lui paraissait assez ridicule, voire même stupide. Le sujet Barry l'ennuyait beaucoup. Depuis plusieurs semaines, on n'arrêtait pas de le citer dans les conversations. Toujours il apparaissait comme s'il s'agissait de son centre du monde. A croire qu'il n'existait pas avant. « Oui. Surtout qu'un mec qui s'invente boxeur, ça n'a rien de très intéressant comme sujet. » Elle marqua une pause. Lentement, elle haussa les épaules. La violence, en voilà une drôle de façon. C'était primaire. Pour sa part, elle usait parfois de son balai ou de son livre d'histoire de Poudlard pour faire ma. Mais, elle ne s'approuvait pas elle-même. En vérité, elle n'appréciait plus vraiment Barry et sa manie de se mêler de sa vie. « Puis, il n'y a pas de quoi en retirer de la fierté. » Elle avait très bien compris que Barry ne regrettait pas ses gestes, ce qui le rendait d'autant plus absurde à ses yeux. S'il tenait à ce qu'elle ait une mauvaise opinion de lui, c'était gagné.
A présent, elle choisit simplement de dire ce qui l'avait poussé à lui demander de venir ici. Mais elle en était persuadée, il s'en doutait depuis le début. Elle se contenta donc des mots qui lui traversèrent l'esprit. Elle ne parlait réellement pas beaucoup la gryffondor. D'ordinaire plus causante, elle n'essayait pas vraiment de faire la conversation. Elle ne savait pas vraiment quoi dire d'autre. Elle ne s'imaginait pas une minute raconter ses petits malheurs, exprimer ses peines ou ses joies. La réaction d'Aleksey à l'annonce de la nouvelle fut concevable. Elle n'avait pas l'air de péter le feu, mais en même temps comment lui en vouloir ? On était dans la deuxième partie du XXème siècle qui représentait la libération de la femme. Les féministes commençaient à s'implanter dans la société. Alors sincèrement comment une adolescente comme Lumen Macmillan pouvait être heureuse à l'idée d'épouser un garçon qu'elle connaissait à peine et qui en plus par dessus le marché qu'elle n'avait simplement pas choisi ? Elle ne décidait de rien depuis son enfance, sinon, il y avait quelque chose à côté. Toujours une punition qui tombait lourdement. Ça faisait mal. « Malheureuse ? C'est dans ma nature. » Répondit-elle simplement. Beaucoup la jugeait mélancolique et froide. Mais peut être qu'un jour, elle parviendrait à trouver cette personne qui la rendrait constamment heureuse. « Si tu voulais une bouffée d'air frais, c'est manqué. » Ajouta t-elle avec acidité. Triste constant. Cruelle réalité. Elle se demandait un peu ce qu'il pouvait bien lui trouver, tout comme les autres personnes qui gravitaient autour d'elle. Elle s'interrogeait réellement. Depuis toujours, elle se demandait par exemple pourquoi sa tante l'avait toujours préférée à Aileen. Elle n'était franchement pas convaincue par l'intérêt qu'elle représentait. Elle avait mauvais caractère. Elle était presque instable. Elle donnait une assez mauvaise image de sa famille parmi l'aristocratie, les hautes sphères de la société. Elle n'était en rien contrôlée. Une femme pouvait très bien avoir le mot pour rire. S'il ne voulait pas d'une pimbêche, bah, c'était sur qu'il ne l'avait pas. Il avait même tout le contraire. Ne fallait-il pas éviter les deux extrêmes finalement ? Elle l'ignorait en fait. « Oh, je ne pense pas tout à fait comme ça. J'ai parfaitement conscience que si je veux trouver grâce à leurs yeux, c'est perdu d'avance. Non ce que je fais aujourd'hui, c'est surtout pour ne pas empirer les choses au final. » Pour éviter le pire. Voilà la conclusion qu'elle donnait. Elle avait un peu l'impression d'être vexante en fait. Mais elle ne pouvait pas en dire davantage. Elle-même avait du mal à voir exactement ce que ce mariage lui apporterait personnellement.
Elle arqua un sourcil quand il lui demanda plus ou moins clairement de lui parler d'elle. Elle, la pas douée de service en communication allait devoir s’atteler à l'exercice. Elle fronça les sourcils, tout en disant ces quelques mots : « Mmh, d'accord, comme tu veux. » Elle inspira profondément comme pour se donner du courage. Difficile étape que de raconter sa vie quand on ne sait même pas par quoi commencer. Ne connaissant pas le moins du monde Aleksey - ou à peine seulement - elle se voyait mal parler des petites anecdotes qui peuplaient son existence. « Il est vrai que je ne suis pas un livre ouvert, mais en même temps, on s'est parlé sincèrement qu'une fois, comment veux-tu savoir quoique ce soit sur moi ? » Tenta t-elle quand même, se rendant rapidement compte qu'elle ne trouvait ni la force, ni l'envie de répondre à des questions. Elle voulait juste rester assise et observer l'horizon. Elle avait besoin de calme, de sérénité. Et comme pour détendre l'atmosphère, ou plus exactement pour camoufler le malaise qui semblait faire son chemin en elle, elle reprit la parole faussement amusée : « Alors, il me semble déjà avoir les cheveux bruns, presque noirs corbeau par moment. Je porte fièrement les couleurs de gryffondors. Mon sang est aussi rouge qu'une tomate mure et bonne à manger. Aussi, je vais bientôt avoir 19 ans, à la fin du mois. J'ai un frère, une sœur, une mère, un père, deux yeux, deux mains, deux pieds... Mmh, deux oreilles, c'est très important aussi pour entendre. » Elle se savait ridicule. Son numéro de claquettes était absurde. Mais elle continua dans sa bêtise. Autant ne pas perdre la face. Elle passa ensuite une main dans ses cheveux chatouillant ses joues pour les placer derrière ses esgourdes, tout en laissant échapper un éclat de rire. « Aide moi à t'apporter des réponses sur tes interrogations. Dis toi que je suis une handicapée qui a besoin qu'on la guide. » Elle marqua une pause, quelques secondes à peine tout en plantant son regard dans les prunelles du vert et argent. Faire le clown pour effacer les tensions à peine créées, quelle drôle de technique. Mais ça fonctionnait à chaque fois qu'elle entreprenait cette manœuvre. Alors pourquoi pas ? Ça se tentait !
Aidé de cette simple question innocente aux yeux de la plupart des mortels, Aleksey tentait de percer à jour cette Rouge au sujet de ses opinions concernant les Mangemorts. Le Serpentard, s’il se retrouvait dans les idéaux de ces derniers, ne cautionnait pas pour autant certaines de leurs actions d’une brutalité aussi inutile qu’aveugle. S’attaquer ainsi au peuple sans distinctions ? Mais à quoi pouvaient-ils penser ? Etaient-ils si limités ? Ou se pliaient-ils simplement aux ordres du Seigneur des Ténèbres ?
« Prendre le pouvoir par la force et la peur est une chose assez anodine dans ce monde qu'est le notre. A quoi bon faire la différence entre sang purs et nés moldus quand on veut seulement semer la terreur ? »
Alek regardait sa fiancée, car oui elle l’était désormais même si ce n’était pas officiel, parler et donner son avis. Beaucoup de mâles sang-purs se ficheraient de l’avis de leurs épouses, ou presque-épouses. Pas lui. Ce n’était pas dans les valeurs de sa famille. Avoir le ressentis et l’avis de sa conjointe était essentielle dans le couple et la survie de la famille. Car pour les Dolohov c’était un fait : la famille était tout ; Et tout était bon pour la défendre et la préserver des autres… Et d’elle-même.
« Rien n'est plus fort que la peur, sauf l'espoir peut être. »
Le vert et argent dodelina de la tête, analysant dans sa tête les dires de la Macmillan. Ses paroles étaient d’une justesse déconcertante pour une fille de son âge. Comment avait-elle pût en arriver là ? Quels secrets cachait-elle dans le tiroir de son enfance ? L’apprendre serait nécessaire pour mieux la comprendre à long terme. Mais pas maintenant. Pas ici. Vu le caractère de la Gryffonne il était préférable d’atendre le bon moment.
« L’espoir n’est qu’un leurre » siffla Alek. « Un leurre pour les ceux qui refusent de voir la vie telle qu’elle est ; Et elle justifie l’incapacité de certains ainsi que leur volonté à faire changer les choses… Ou les perdurer », fit-il en fronçant les sourcils.
Il évoqua enfin la possibilité de rompre ces fiançailles si tel était le désir de la Rouge. Avoir une compagne défaite et malheureuse de son sort n’entrait pas dans ses ambitions. Son épouse devra être forte. Indépendante. Capable de faire perdurer la lignée Dologov et de la soutenir le moment venu.
« Tu avais peur de culpabiliser ? »
Surpris, Alek dévisagea Lumen. Il s’était attendu à tout sauf à ça. Qu’attendait-elle qu’il réponde au juste ? Culpabiliser ? Pas le moins du monde. Tout du moins pas comme le ferait ces idiots qui croyaient encore au grand amour.
« Peut-être en un sens… Mais je pense plus que tu méritais la vérité. C’est tout. Ne crois pas que je sois un gentil petit agneau qui vivrait dans un monde de licorne… J’ai l’esprit… Pratique. Et droit, du moins j’ose l’espérer. Te cacher des choses serait particulièrement idiot »
Puis, le sujet Barry revint une nouvelle fois sur le tapis. Barry. Le Gryffon qui ne s’était pas gêné pour lui asséner un coup de poing magistral. Et même si ça avait été son objectif de le provoquer, jamais il n’aurait pensé à ce qu’il attaque aussi rapidement et… Durement.
« Oui. Surtout qu'un mec qui s'invente boxeur, ça n'a rien de très intéressant comme sujet. Puis, il n'y a pas de quoi en retirer de la fierté. »
De la désapprobation était nettement perceptible désormais lorsqu’elle parlait de son ancien soupirant… Ce qui avait été le but du vert et argent dès le début. Se doutait-elle de la chose ? Pensait-elle qu’Alek l’ait fait exprès ? Il en doutait. Elle ne le connaissait pas assez pour ça. Lorsque Lumen lui déclara sa volonté de se plier aux ordres de ses parents, il en fût néanmoins peiné. Un petit peu. N’importe quelle fille aurait été heureuse de se lier à lui. Pas Lumen Macmillan. Ce qui était d’autant plus motivant. Quel intérêt à séduire une fille déjà acquise ? Conquérir Lumen serait long, ardu, mais il ne désespérait pas.
« Malheureuse ? C'est dans ma nature. Si tu voulais une bouffée d'air frais, c'est manqué. »
Et à ça elle ajouta :
« Oh, je ne pense pas tout à fait comme ça. J'ai parfaitement conscience que si je veux trouver grâce à leurs yeux, c'est perdu d'avance. Non ce que je fais aujourd'hui, c'est surtout pour ne pas empirer les choses au final. »
Un peu agacé, Alek écouta ensuite la demoiselle lui répondre sur son envie de la connaître un peu mieux. De toute évidence, et à l’entente de sa réponse, il se dit que ce n’était pas le bon angle d’approche avec elle. C’était le moment de passer à une autre étape dans son discours. Sans rien n’y paraître, il regarda droit dans les yeux son interlocutrice avant de lui dire, ne prenant pas compte de sa dernière demande :
« Je pense personnellement que personne n’est malheureux de nature. On le devient. Mais ce qui est important maintenant… C’est ta volonté de t’en défaire »
Il la gratifia d’un timide sourire avant d’ajouter :
« Je te pensais forte. Me serais-je trompé ? J’en doute. Tu as du caractère, il ne te manque plus que l’envie de reprendre le dessus. Arrête de te laisser porter par la vie et nage. Débats-toi. »
Il baissa ensuite le regard tout sortant un vif d’or de sa poche pour le lui montrer.
« Tes parents ne t’estiment pas ? Alors fais que ça change. Ne parts pas défaitiste. Bas-toi. Tu le peux. Si tu as besoin de quelqu’un pour te pousser dans la bonne direction, je serais là… Mais pas pour te donner la main. Tu veux être une femme indépendante ? Désolé de te le dire mais ça se mérite de nos jours. Surtout pour une femme… Alors ? » argua-t-il en lui tendant l’objet. « Es-tu un vif d’or qui attend de déployer ses ailes ? Ou une simple sorcière déjà blasée de la vie ? »
Peut-être avait-il été un peu trop incisif mais qu’importe. Elle avait été franche ; Il le serait aussi.
Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/08/2012 + PARCHEMINS : 5770
Les mangemorts. Le marché nocturne. Des morts. Des blessés. Le feu surtout. Tout ça pour la terreur. Elle avait toujours pensé que si on effrayait quelqu'un, on le tenait par les couilles et on pouvait en faire plus ou moins ce que l'on voulait. Il y avait bien sûr d'autres méthodes... le traumatisme. S'infiltrer dans l'esprit d'une personne par exemple. Torturer le corps d'une personne avec un doloris. Tout ce qui faisait mal. Les manières fortes avaient toujours leur petit effet sur le court terme. Et elle ne pouvait s'empêcher de s'imaginer que Vous-savez-qui tenait ses mangemorts de la sorte, en se conduisant comme un véritable tyran. Il n'avait de toute façon pas l'allure d'un leader honnête et gentil. Tout le contraire de Dumbledore. Parce qu'avec sa victoire sur Grinderwald bien des années auparavant, il apparaissait pour tout le monde comme un héros, un grand sorcier. Il avait sa carte de chocogrenouille, une palce dans l'ordre de Merlin (première classe lui semblait-il) alors, elle ne pouvait que le voir en leader de l'opposition. A vrai dire, elle serait presque prête à suivre quelqu'un comme lui, mais elle était neutre et cela n'était pas prêt de changer. Elle n'aimait pas les mangemorts, comme les trois quarts de la population sorcière. Si elle n'était pas une fan des moldus, elle ne voulait pas du tout leur extermination. Non, elle appréciait cet équilibre dans lequel elle vivait, même si parfois, elle voyait pas mal de choses à redire. Mais toutes ses réflexions n'avaient pas lieu d'être dans la conversation qu'avait engagé Aleksey. Et elle ne voulait pas faire le lien non plus. Elle n'était pas bête. Elle savait éperdument qu'un jour ou l'autre, elle devrait contester son fiancé sur ce qu'il pensait réellement. Ce n'était pas pour rien après tout si les gryffondors et serpentards étaient tant en rivalité, c'est qu'ils ne pensaient pas la même chose sur pas mal de choses. Elle approuvait totalement ce qu'il disait au sujet de l'espoir. Elle n'avait jamais trouvé cela particulièrement utile. Elle afficha un vague sourire avant de prendre la parole à son tour : « Il s'agit du plus grand mal de la Terre. Après tout que ferait-il dans la boite de Pandore si ce n'était pas le cas ? » Question tout à fait rhétorique. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il la contredise, bien au contraire. Elle le savait d'accord avec elle à ce sujet. Il était donc particulièrement inutile de polémiquer là-dessus. Dire la vérité ou pas ? Personnellement, Lumen s'en moquait pas mal. Elle ne disait pas tellement la vérité. Bien souvent, elle omettait de dire ce qui était vrai, elle ne mentait pas. Du moins, c'est ce qu'elle se disait. Ca semblait tellement plus simple de se voiler la face à sujet. Elle avait toujours été un mystère, quoiqu'on en dise. Elle restait vague. « Ne t'inquiète pas, je ne vis pas dans un monde où tout est beau, tout rose, rempli de poneys et de licornes et où tout va bien dans le meilleur des mondes. J'ai parfaitement conscience que tout le monde a sa part d'ombre. Et il y a pas mal de gens qui seront prêts à me rappeler que tu n'es pas un enfant de coeur si je venais à m'égarer. » C'était superflu de citer des noms, il comprendrait bien lui-même. De plus, il se doutait probablement que leurs amis en commun devaient être pas mal limités. Lumen n'approchait pas que des sang purs, son cercle avait beau être très fermé, il était tout de même composé de personnes de tout horizon. Elle n'était ni intolérante, ni naïve. Elle préférait voir le mal et le bien un peu partout, se fier à son instant qui ne lui faisait que très rarement défaut. Elle ne fermerait pas les yeux sur les défauts d'Aleksey, mais ne pointerait pas pour autant ses qualités pour se rassurer quant à son avenir avec lui. Elle n'avait pas peur. Du moins plus maintenant. Elle était forte, cela se voyait très clairement. Elle s'était toujours plus ou moins débattue, pas pour se faire apprécier de ses parents, mais plutôt pour se défaire de leur influence. Elle essayait plutôt d'avancer dans ce sens-là. Pourtant à chaque fois, elle se rendait compte qu'elle ne leur serait jamais indifférente. Elle ne comptait le plus nombre de ses fugues, ni même combien de fois elle avait affronté son père cruel. Sa mère quant à elle trouvait toujours le mot pour enfoncer le clou, pourtant elle ne se laissait pas abattre. Elle savait ce qu'elle valait. Et Aleksey avait décidé pour sa part de la pousser à obtenir l'estime de ces derniers. Mais il ne savait pas lui. Il ne saurait peut être jamais à quel point c'était difficile d'être haie. C'était facile à dire pour lui, lui qui avait pu choisir, lui qui semblait si satisfait de ce qu'il avait. Même si les propos qu'il tenait l'agaçait, Lumen ne montrait rien. Elle gardait le silence tout en le regardant de ses grands yeux innocents. Bien sûr qu'à l'intérieur, elle était fragile, et quasiment instable. Mais comment ne pas faire autrement quand on avait affronté à son âge seulement tout ce qu'elle avait enduré ? Elle mettait au défi quiconque de subir les mêmes choses qu'elle, de prendre sa place et de faire mieux qu'elle. Dawn pour sa part avait trouvé qu'elle était forte. Aiden, Alisson aussi d'ailleurs. Ils savaient tous les trois ce que Lumen traversait chaque jour et ils la jugeaient forte. Elle était dure comme un roc. Elle tenait la distance. Elle menait sa barque. Alors ce n'était pas un inconnu comme Aleksey qui pouvait se permettre de la juger et de lui dire quoi faire. Il ne savait rien... absolument rien. Et lorsque finalement, il lui tendit un vif d'or, elle sentit que tout allait se finir et qu'elle pourrait entrer en action, prendre la scène et le remettre à sa place à sa façon. Cependant, elle prit tout de même la petite balle dorée. Elle la posa sur sa main à plat. L'objet finit par s'envoler sous les yeux de la gryffondor. Et un long silence s'installa, Lumen songeant à ses propos qu'elle choisirait avec soin.
Quand elle eut enfin l'ébauche d'un plan dans sa tête, son coude droit vint s'écraser contre les côtes du garçon. Plus pour exprimer son mécontentement et son agacement que pour lui faire vraiment mal, elle espérait que ce geste suffirait à montrer qu'elle n'accepterait pas qu'il la juge. Il en était hors de question. Elle ne supporterait pas qu'il lui parle de la sorte comme si elle n'était qu'une enfant qu'il fallait à tout prix sauver. Voilà longtemps qu'elle n'avait plus besoin d'aide. Elle n'avait jamais été une fille en détresse, ça n'allait pas commencer au contact du serpentard. Le regard plongé dans celui de ce dernier, elle ne cillait pas et ne bougeait plus d'un centimètre. Seule sa respiration prouvait de son existence. Elle n'était pas irritée, juste un peu déçue et vexée. « Tu devrais faire plus attention à ce que tu dis, surtout quand tu ne possèdes pas toutes les informations pour émettre des hypothèses. » Elle marqua une cause pause pour laisser échapper un petit rire coincé entre amusement et sarcasme. Elle ne se voyait pas réagir avec violence. « Ton père ne t'a t-il pas expliqué qu'il n'y a rien de pire qu'une femme en colère ? » Demanda t-elle en arquant un sourcil. Elle ne trouvait pas Aleksey si manipulateur et subtil qu'il semblait l'être au premier abord. Finalement, il était même assez maladroit et même naïf. Quelque part, il lui rappelait Barry, rempli de convictions. « La vengeance d'une femme est pour la plupart du temps longue et difficile... Le poison en est l'exemple typique. T'as de la chance, je ne suis pas aussi vicieuse, mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas me transformer en véritable peste. » Autant l'avertir. Elle n'avait aucun scrupule. Elle semblait presque intouchable. Pourtant, elle dissimulait un orgueil démesuré. Parfaitement calme, elle s'installa en tailleur sur le banc et inclina légèrement la tête sur le côté. Elle passa une main dans ses cheveux, les désordonnant que davantage. Dans les yeux brillants de la gryffondor, il n'y avait aucun mépris, ni de dégoût. Par contre, on y lisait de la surprise peut être, voire même une dose d'effarement. « Tu devrais me faire un mode d'emploi d'Aleksey Dolohov. Je vois bien que tu cherches à obtenir quelque chose, mais c'est assez compliqué à deviner. Tout à l'heure, t'employais la manière douce et maintenant tu essais la façon plus forte. C'est marrant comme petit jeu, mais j'aimerais bien en connaitre les règles avant. » Que voulait-il exactement ? Elle l'ignorait, dans le fond, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Elle se dit qu'il désirait peut être la percer à jour, mais dans ce cas, il s'y prenait comme un manche à balai. Mais d'un autre côté, elle se demandait s'il ne cherchait pas à la faire réagir, comme pour voir la facette flamboyante de son caractère qu'il avait apparemment perçu. Pour tout dire, elle ne se croyait pas spécialement courageuse ou forte. Elle s'interrogeait aussi énormément quant au choix de sa maison. Mais d'un autre côté, elle ne s'imaginait pas dans une autre maison. « Que je te rassure, je ne suis pas toujours un zombie. Je sais parfaitement sourire. Me sentir bien, ça m'arrive. Mais ça tu ne le verra pas tout de suite. » Ce n'était pas parce qu'il était son fiancé désormais qu'elle allait ouvrir son cœur les yeux fermés. Elle avait déjà bien du mal à lui faire confiance, alors lui raconter sa petite vie, c'en était totalement absurde. De plus, toutes les personnes qu'elle appréciait avaient tendance à ne pas considérer ce serpentard-là. Barry, Amelia, Seila... Qui d'autre ? Pour l'instant, elle ne le savait pas, mais la liste s'allongerait rapidement, elle en était persuadée. Elle entama donc un très long haussement d'épaules avant de reprendre la parole : « Tu ne sais dont vraiment pas quel triste événement a brisé la famille Macmillan ? » Demanda t-elle finalement, revenant sur la question qui semblait brûler les lèvres du serpentard. Elle savait dans le fond qu'il finirait pas lui en faire la demande. « La faucheuse est passée par là. Elle nous a pris une personne d'une importance telle que nous ne sommes plus vraiment le clan que nous avons pu être à un moment donné. Je suppose que tu fais partie de ces personnes qui peuvent comprendre ce que ça fait d'être entier qu'avec une seule personne. La mort n'a pas pris qu'une personne et délaissé un corps. Elle m'a aussi enlevé la moitié de mon âme. » Malgré toute la douleur qui prenait son cœur en y parlant, Lumen ne pleurait pas. C'est alors qu'elle choisit de se lever. Lentement, elle déplia ses jambes afin de déposer ses pieds sur le sol et se mettre debout. Elle se plaça ensuite juste devant Aleksey, tout en affichant un sourire vrai. « Mais évite de me dire que tu peux comprendre. Tu ne connais pas la haine que ça peut engendrer chez tes proches d'être celui qui reste. Et tu ne sais pas ce qu'est la culpabilité du survivant. Toutefois, je ne te souhaite pas de vivre cela. Tu as encore Tanya... c'est comme cela qu'elle s'appelle ? Mmh oui, je ne crois pas me tromper. Alors, bon. » Elle ne s'était jamais véritablement intéressé aux jumeaux Dolohov. Leur bonheur l'avait toujours rendu indifférente. Elle ne les enviait pas. Elle savait se contenter de ce qu'elle avait eu avec Aileen, cette complicité incompréhensible aux yeux de beaucoup. Lui vint ensuite une idée presque lumineuse et elle choisit de l'exécuter aussitôt. Elle attrapa donc les poignets du garçon tout en prononçant ces paroles sur un ton bien différent du précédent, un brin joueur, un poil provocateur : « Par contre, mon grand, il va falloir lever tes fesses si tu veux montrer ce que tu vaux au quidditch. A moins que tu préfères te défiler devant une fille... Mmh. »
Alek taquinait la brune, jouant et usant de parole tantôt douce, tantôt virulente. Lumen l’intriguait. Les Macmillan avaient toujours été des sorciers pour le moins discrets et le vert et argent soupçonnait quelques petits secrets qui seraient fort utiles dans l’avenir. Toute famille avait ses squelettes dans le placard.
Se concentrant sur la demoiselle, il comprit que l’humeur’air de son interlocutrice commençait à changer. L’orage s’annonçait !
« Tu devrais faire plus attention à ce que tu dis, surtout quand tu ne possèdes pas toutes les informations pour émettre des hypothèses. Ton père ne t'a t-il pas expliqué qu'il n'y a rien de pire qu'une femme en colère ? »
Le Serpentard haussa les épaules, amusé.
« Il m’a expliqué nombre de choses… » fit-il en gardant un visage neutre.
La rouge et or ne s’arrêta pas là, loin s’en faut. Il avait visiblement touché une corde sensible. Il l’avait fait… Réagir.
« La vengeance d'une femme est pour la plupart du temps longue et difficile... Le poison en est l'exemple typique. T'as de la chance, je ne suis pas aussi vicieuse, mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas me transformer en véritable peste. »
Au moins les choses étaient dites. Il était clair que Lumen n’était pas de celle qui encaissait sans rien dire. Quoique cette force de caractère semblait s’arrêter sur le seuil de la maison familiale. Une chose assez ironique quant on y pense.
« Tu devrais me faire un mode d'emploi d'Aleksey Dolohov. Je vois bien que tu cherches à obtenir quelque chose, mais c'est assez compliqué à deviner. Tout à l'heure, t'employais la manière douce et maintenant tu essais la façon plus forte. C'est marrant comme petit jeu, mais j'aimerais bien en connaitre les règles avant. »
Alek ne pût s’empêcher de sourire aux dires de la demoiselle.
« Dans ce cas j’aimerais aussi un mode d’emploi Lumen Macmillan », dit-il en la regardant droit dans les yeux. « Le truc c’est qu’il n’y a pas de règles. Mais ça tu l’as comprit » avoua le collégien en regardant de nouveau l’horizon.
Lumen le remit une nouvelle fois en garde, lui affirmant que oui, elle aussi, elle savait s’amuser et profiter des bons moments. Aleksey ne releva pas, de peur de la braquer encore plus, mais il se jura de mener sa petite enquête sur ces soi-disant moments. Que pouvait plaire à Lumen Macmillan ? Le Quidditch ? Il devait y avoir autre chose.
« Tu ne sais dont vraiment pas quel triste événement a brisé la famille Macmillan ? »
Enfin on y était. Alek allait enfin savoir.
« La faucheuse est passée par là. Elle nous a pris une personne d'une importance telle que nous ne sommes plus vraiment le clan que nous avons pu être à un moment donné. Je suppose que tu fais partie de ces personnes qui peuvent comprendre ce que ça fait d'être entier qu'avec une seule personne. La mort n'a pas pris qu'une personne et délaissé un corps. Elle m'a aussi enlevé la moitié de mon âme. »
Le concerné hocha pensivement la tête. C’était donc ça. Un décès. Ou un meurtre peut-être ? Non ça ne collait pas. Si ça avait été ça, il l’aurait sentit. Une mort accidentelle donc ? Aux dires de Lumen, il comprit rapidement le sous-entendu. Une personne qui faisait partie de son âme ? Un frère ou une sœur. Alek n’avait jamais entendu ce genre de choses sur les Macmillan. Sans s’en rendre compte, il regardait désormais une Lumen debout, face à lui.
« Mais évite de me dire que tu peux comprendre. Tu ne connais pas la haine que ça peut engendrer chez tes proches d'être celui qui reste. Et tu ne sais pas ce qu'est la culpabilité du survivant. Toutefois, je ne te souhaite pas de vivre cela. Tu as encore Tanya... c'est comme cela qu'elle s'appelle ? Mmh oui, je ne crois pas me tromper. Alors, bon. »
Le vert et argent acquiesça. Tanya et lui ne formaient qu’une seule et même personne. Leur lien ne pouvait être expliqué. Aucun mots ne pouvaient le décrire. Il ne parlait rarement de ce lien avec une tierce personne. Il n’en avait pas le besoin ni l’envi. Mais là, il se sentait presque obligé de répondre. Après tout Lumen s’était en partie dévoilée. A lui de faire de même.
« Tu as raison je ne peux pas comprendre certaines choses… Mais je n’ose imaginer la perte de ma jumelle. C’est inconcevable. J’ignore comment je réagirais… Mais ce que je sais, c’est que tes parents n’avaient pas à te faire porter un tel fardeau. C’était… Un accident ? »
A moins que Lumen ne soit vraiment impliqué ? Une négligence ou une désobéissance ? Surpris, il l’observa prendre ses poignets dans ses mains avant de lui dire d’un ton joueur :
« Par contre, mon grand, il va falloir lever tes fesses si tu veux montrer ce que tu vaux au quidditch. A moins que tu préfères te défiler devant une fille... Mmh. »
Il lui sourit en retour, se relevant à son tour.
« Que tu sois une fille ou un garçon ne change rien. Je suis toujours prêt à relever un challenge… »
Il descendit une rangée avant de tendre une main galante.
« Puis-je vous aider à vous rendre vers le lieu de votre prochaine défaite demoiselle ? »
Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/08/2012 + PARCHEMINS : 5770
Avec Aleksey, Lumen ne savait pas sur quel pied danser. Elle n'était pas vraiment à l'aise. Parfois, elle avait l'impression qu'il était presque sincère, honnête et sympathique. Pourtant les mots d'Amelia, sa meilleure amie résonnaient encore dans sa tête. La poufsouffle semblait le voir comme le pire des enfoirés. Pour sa part, la rouge et or préférait se donner du temps avant de parvenir à sa propre conclusion. Mais à ce moment précis, elle voyait bien qu'il se moquait un peu d'elle. Ce qu'elle n'appréciait pas vraiment. Quelque part, elle savait parfaitement qu'en répondant à ses attaques - elle le vivait comme ça en tout cas- elle entrait clairement dans son jeu. Mais elle ne chasserait pas le naturel, puisque évidemment, il reviendrait au galop. C'est pourquoi elle changea d'attitude sans se transformer en harpie pour autant. Si son ton était froid, il restait tout de même assez calme. Le coup qu'elle lui fila dans les côtes ne fut pas spécialement violent non plus, le but étant juste de lui montrer son mécontentement. Elle ne pouvait nier qu'elle n'était pas partante pour s'énerver clairement. Lorsqu'elle se mettait vraiment en colère, pas de doute que la victime ne reviendrait pas lui chercher des noises de si tôt. Elle ne fit pas vraiment attention aux paroles que prononça le serpentard. Elle ne voulait pas lancer un long débat. Elle n'était pas d'humeur à converser. Elle continua donc sur sa lancée dans le but de lui rappeler qu'elle n'était pas n'importe qui. Elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds. Toutefois, elle marqua une pause dans son discours pour observer Aleksey. Bien sûr, elle l'écouta sans le contredire. Quand il eut fini, elle se contenta d'un hochement de tête. S'il y avait des règles, ce serait simple et surtout moins drôle. Elle posa une main sur son front durant et ne bougea plus durant quelques secondes. Elle se demandait où est-ce que cette mise au point allait les mener. Peut être que les quelques révélations qu'elle émettrait n'auraient au final aucune incidence. Pas qu'elle l'espérait, mais elle songeait que ce serait mieux s'ils devaient vraiment être en bon terme. Elle fit un bref sourire, tout en poursuivant. A défaut d'être capable de parler réellement d'elle, elle pouvait apporter quelques précisions à son sujet. Elle n'était pas aussi triste qu'elle en avait l'air. Même si elle n'oubliait jamais la mort de sa sœur, comme tout être humain, elle souriait, s'esclaffait, passait des bons moments. Sinon, elle se serait très probablement suicidée. Lui rappeler qu'il ne devrait pas la juger sur son apparence était une bonne chose et surtout nécessaire. Il ne connaissait pas grand-chose d'elle et ça ne changerait pas de si tôt. Elle n'était pas certaine que Amy ou Alisson soient capables de la décrire vraiment en vérité. Elles savaient un certain nombre de chose à son sujet, bien entendu, mais de là à tout dire sur elle... Mmh non.
Finalement, elle en vint à l'essentiel. Elle devait le dire. Ce secret. Ce qu'elle cachait tant bien que mal. Elle n'avait pas vraiment le choix de toute façon. Il l'aurait su un jour ou l'autre de sa bouche ou d'une personne de sa famille. Elle se doutait qu'ils ne présenteraient jamais leur fille comme une meurtrière face aux Dolohov, mais auraient fini par en parler. Ils devaient faire attention car ils y gagnaient grandement au change. Quel ravissement pour eux de voir leur fille rebelle promise à l'héritier d'une grande famille. Lumen avait beau paraître tout à fait calme, presque indifférente en parlant d'Aileen, à l'intérieur, son cœur s'arrêtait à chaque fois qu'un mot à propos de sa jumelle traversait la barrière de ses lèvres. Comme toujours, c'était douloureux, presque aussi vivement qu'au début. Elle n'était jamais arrivée à s'en dépêtrer. Après cela, une idée lui vint en tête pour changer de sujet : le quidditch, idéal pour passer à autre chose. Elle se leva pleine d'entrain, mais elle perdit un peu de cet enthousiasme quand il prit la parole et lui posa une question apparemment innocente. C'était prévisible. Il voulait savoir. Après s'être mordu la langue, elle se résigna à répondre. « Non, pas vraiment. Elle était malade. Les médicomages avaient dit qu'elle mourrait, sauf que ma mère ne voulait pas y croire. » Tout simplement. Elle se voyait mal lui expliquer toute l'histoire, cependant, elle pensait que ce début suffirait pour le moment. Et il y avait plutôt intérêt à le contenter. Elle ne pousserait pas davantage le développement. Elle n'aimait pas parler concrètement de la mort de sa sœur. Elle ne parlait pas de cette plage, ni des cris de sa mère, ni des pleurs. Mais cette fois-ci, elle prit la décision que ça serait fini. Elle ne lui donnait pas l'occasion de discutailler. Le stade était le théâtre de nombreux match, d’entraînements, alors maintenant qu'il était vide, elle ne pouvait laisser passer l'occasion de l'occuper. « Oh ! Tant mieux, j'aurais été déçue. » Dit-elle en lui adressant un clin d’œil. Elle arqua un sourcil, tout en retenant un rire. De toute évidence, il se prenait au jeu et elle n'allait pas s'en plaindre, bien au contraire. « Ma future défaite ? » Répéta t-elle en attrapant sa main sans problème. A vrai dire, elle n'était pas entièrement convaincue qu'elle pouvait le battre à plate couture. On lui vantait ses talents au quidditch, mais elle n'était pas vraiment dans une bonne période pour gagner sans soucis. Mais peu importe les brûlures, les douleurs, elle prendrait toujours son balai et ne ratait jamais un entrainement ou un match. Elle se fichait bien de sa santé physique ou morale, rien n'avait plus d'importance que le quidditch. « Je ne parierai pas là-dessus, mais seul l'avenir nous le dira. » Ajouta t-elle simplement en dirigeant ensuite ses pensées vers les vieux balais qui se trouvaient dans le vestiaire.
« Bon, il va falloir se contenter des vieux squelettes de l'école. Je me vois mal aller chercher mon balai dans mon dortoir. » Avoua t-elle en lançant un bref regard à la tour des gryffondor qu'on voyait encore de là. Tout son matériel se trouvait soit soigneusement rangé dans sa malle ou dessus. Elle ne laissait pas son balai avec les autres détritus. Bien sûr, elle n'avait aucun problème à forcer la porte de la réserve. En même temps, un simple sort qu'on apprenait en première année permettait de l'ouvrir. Il n'y avait pas de grande sécurité là-dessus. A croire que Dumbledore et le reste de l'équipe professorale n'accordait pas tant d'importance aux objets qu'ils mettaient à disposition de leurs élèves uniquement pour les cours. « D'ailleurs, j'ai du mal à croire que le professeur Scodelario accepte qu des élèves montent dessus. Il m'a l'air plutôt sérieux. » Elle marqua une pause, se rendant compte de sa propre connerie. Elle se rappela seulement à ce moment quel lien il existait entre lui et Aiden. Elle ne savait pas si Aleksey était du même avis qu'elle. En fait, elle se disait même que ça ne l'intéressait pas. Mais, elle s'en moquait. Elle n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. C'était un peu une réflexion à voix haute. Elle ne cherchait pas vraiment à lui donner davantage d'informations. En même temps, lui qui avait envie de la connaitre un peu plus, il sera servi. « C'est le meilleur ami de mon cousin, je lui en parlerai, il m'écoutera peut être. » Elle haussa les épaules en imaginant qu'il l'enverrait bouler, mais qu'importe, elle aura essayé. Lumen était suffisamment culottée pour ce genre d'action. Comme elle n'avait eu aucun mal à causer avec Caroline Sangster comme s'il s'était agi d'une vieille amie. De plus, la proximité d'âge devait tenir un rôle considérable. « J'ai une famille un peu particulière, il faut que tu le sache. J'ai un cousin qui a dix ans de plus que moi, mais qui n'a que deux de moins que ma tante. » Elle marqua une légère pause avant de reprendre la parole : « Bref, c'est un peu le bordel ! Tu as une grande famille toi ? » Elle s'était abstenue de parler de Siobhán, de ses cousins Angus et Julia. On se perdait facilement dans cette grande famille. A croire que les Macmillan s’éditionnaient comme des lapins. Car si Angus et Julia portaient le nom de leur mère, ils n'en restaient pas moins à moitié Macmillan. Ce qui quelque part la dégoûtait un peu. Rien que l'idée d'avoir autant de gênes en commun avec le garçon lui donnait envie de vomir. Elle ne le portait pas dans son cœur, peut être parce qu'il ne cherchait pas vraiment à se faire apprécier d'elle. En fait, elle ne le savait pas. Elle ne l'aimait pas, point. « Alohomora » prononça t-elle en pointant sa baguette vers la serrure. Puis, elle reprit alors que le cliquetis s’enclencha : « Et voilà. »
electric bird.
Daily Prophet
LE MAITRE DU JEU
+ SORCIER DEPUIS LE : 13/11/2009 + PARCHEMINS : 1569
Situation : La réserve est un endroit bien isolé du château, et pourtant vos personnages ont à peine fait un pas dedans qu'ils entendent du bruit au dehors. Mince, le couvre-feu ! Il a été raccourci depuis l'attaque au marché nocturne et vous n'avez pas fait attention ! a) vous décidez de vous cacher le mieux possible dans la réserve, collés derrière une rangée de balais b) vous prenez votre courage à deux mains et allez voir dehors ce qui se passe, quitte à écoper d'une heure de retenue si il s'agit d'un professeur c) vous êtes incapables de réfléchir assez vite pour vous décidez en moins d'une minute
Rappel : vous devez tous les deux envoyer un MP à Daily Prophet en précisant votre choix.