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 Loup y es-tu? | Zephir

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Message Sujet: Loup y es-tu? | Zephir   Loup y es-tu? | Zephir Icon_minitimeDim 23 Aoû - 21:43

Loup y es-tu.
Zephir T. Yaxley & Morgan B. Marlowe

« La forêt à un kilomètre de Hoylake. Elle est seule, comme je l’avais dit dans le message. Mais je ne suis toujours pas sûr que je peux te faire confiance… » dit l’homme qui faisait face à Morgan. Ce dernier sentit la colère envahir tout son système nerveux mais garda son calme, froid et irascible. « C’est mon métier, Yaxley. Mon métier et ma mission. Je ne pars pas traquer un loup selon votre bon vouloir. J’y vais parce qu’on m’en a donné l’ordre, quelqu’un de plus important que vous m’en a donné l’ordre, avant. Maintenant, s’il vous faut une quelconque preuve, je peux vous envoyer un hibou recommandé avec mon tableau de chasse en copie, mais pour l’heure, j’ai autre chose à faire, » répliqua le jeune homme d’un ton sarcastique.
Pendant un instant, il se demanda si Rory Yaxley n’allait pas quitter son fauteuil pour lui jeter un sort, l’air dur et glacial. Puis un fin sourire tordit ses lèvres. Un sourire peu amène mais un sourire tout de même. « Parfait, Marlowe. C’est avec cette force de caractère que tu arriveras à tes fins, » répondit-il avant de, tout de même se lever et de se rapprocher dangereusement. « Evite tout de même de me manquer de respect sous mon toit. Et remplis ta mission. Utilise tous les moyens qui te seront nécessaires. Ma fille doit être gagnée à notre cause. Il le faut. » Morgan dévisagea l’homme sans gêne comme il le faisait avec tout le monde. Il ne portait pas Yaxley dans son cœur. Cet homme était un monstre. Morgan était un monstre, mais lui… Lui était bien différent. « Votre fille ne sera plus un problème longtemps, » répondit simplement l’ancien Serdaigle après l’avoir observé suffisamment longtemps et pesamment pour être volontairement impoli. Après ça, il se détourna de l’homme et se dirigea vers la sortie de la pièce. Dans son dos, pourtant, la voix retentit encore, narquoise et, s’il ne se trompait pas, légèrement appréciatrice. « Tu peux faire de grandes choses pour un sang-mêlé, Marlowe. Cette nuit, montre-nous que ton sang n’est pas si impur. »
Morgan s’arrêta devant la porte. Ne put retenir un « tsk » cinglant. Puis il actionna la poignée et sortit de la pièce. Il ne prenait jamais ombrage des moqueries visant son statut de sang. Il se savait pur. Une incartade dans la famille avait tout de même suffit pour que les mangemorts les plus hauts placés, les lieutenants du Seigneur des ténèbres, n’hésitent pas à le railler à la moindre occasion. Mais le jeune homme savait ce qu’il valait et ne s’en souciait plus. Rory Yaxley lui déclenchait de toute façon de violentes réactions épidermiques, provocations ou non. Comme la fille de ce dernier… Même si les réactions étaient tout autres.

A Poudlard, Morgan avait appris très tôt les rumeurs entourant la fille du clan Yaxley. On disait que Zephir avait été mordue. Un monstre, voilà ce qu’elle était devenue. Et Morgan, sûr ou pas de ces rumeurs, avait commencé très tôt à persécuter la jeune fille. Jusqu’à la traquer les soirs de pleines lunes, les veilles, à observer son comportement, agissant toujours plus cruellement et perfidement. Puis ses soupçons s’étaient confirmés et il était devenu odieux avec elle, jusqu’à ce qu’il quitte l’école pour entamer sa formation dans l’unité de capture des loup-garous. Alors… Il avait eu accès aux registres et, plus tard, quand il avait rejoint les mangemorts, peu après Rory, il avait eu les confirmations dont il avait besoin. Zephir, la jolie Zephir, n’était rien de moins qu’un de ces monstres qu’il traquait corps et âme chaque jour de son existence, jusqu’à être trop zélé.
Et puis le Lord l’avait investi d’une mission terrible. Il devait désormais recruter les loup-garous qu’il détestait. Recruter les plus sanguinaires et intelligents, ce que Morgan détestait le plus, pour rallier les factions de son Seigneur. La fille d’un sang-pur si haut placé était forcément une cible de choix. C’est pour ça qu’il transplana, sitôt le manoir quitté, à la lisière de la forêt qui jouxtait Hoylake. La campagne s’y étendait à perte de vue et les bois aussi. C’était ici que Zephir devait venir passer la pleine lune.
Le père de cette dernière lui avait tout expliqué. Elle venait ici, les drogues annihilant certains aspects de la bête, pour la laisser s’ébattre et faire ressortir le loup qu’elle ne pourrait jamais tuer en elle. Morgan était sûr qu’elle pourrait tuer un innocent si elle le pouvait. Il le savait, il connaissait ces créatures de la nuit. Et d’ailleurs cette nuit, il ne comptait pas seulement rallier la jeune femme. Il savait qu’une partie de leur petit temps à passer ensemble se ferait avec une bête à fourrure et il était de son devoir de traquer cette bête, de l’empêcher de s’attaquer à qui que ce soit. En tant que membre de l’unité et pour sa propre conscience.
Et il fallait avouer que l’idée de traque l’excitait énormément. Il pénétra donc dans la forêt, à la tombée de la nuit, à la sortie ouest et éloignée de la ville (l'opposé de la mer), près des clairières indiquées par Rory. Zephir était censée arriver par-là, car c’était au-delà de ces clairières que la forêt était la plus noire, là où elle serait le plus en sécurité. Morgan eut un rictus à cette pensée. Ce n’était pas elle qui était en danger ! Pas à ses yeux. Il se hissa donc dans un des arbres qui se trouvait au fond de la dernière clairière et choisit le meilleur angle entre les branches du chêne choisi pour observer les alentours alors que le jour finissait de décliner. Il avait choisi de porter sa tenue de travail, noire, en cuir de dragon, un pantalon et un plastron par-dessus une chemise blanche ample. La tenue avait un petit côté ancien, qui rappelait les soldats de l’ancien régime, mais Morgan pensait que cette dernière ne devait pas avoir changé depuis des siècles vue sa praticité.
Il sortit sa baguette quand la pénombre devint suffisamment épaisse pour qu’il ne distingue plus suffisamment bien la forêt à une vingtaine de mètres. Il n’y avait pas de vent, personne, et il n’avait qu’à tendre une oreille déjà suffisamment entrainée. Même si Zephir ne passait pas exactement ici, il l’entendrait sans le moindre mal à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Pourquoi pas plus, une fois transformée.

Toutefois, il n’eut pas à attendre, ni à entendre. Il n’eut qu’à voir, et très vite, lorsqu’une silhouette émergea du bois, en contrebas. Il la reconnut aussitôt et, alors qu’elle approchait, il ressentit un plaisir grisant à l’observer sous toutes les coutures. Il se sentait toujours vibrer quand il se savait tapis dans l’ombre et qu’il pouvait, à loisir, épier, analyser… Et Morgan savait à quel point le sentiment d’être observé était dérangeant. Peut-être que Zephir se sentait observée ? Elle était encore plus belle que dans ses souvenirs, le jeu n’en serait que plus malsain. Il allait jouer avec elle ; d’ailleurs elle n’aurait pas le temps de se sentir épiée. A peine parcourut-elle les derniers mètres qui la séparaient de son perchoir qu’il se laissa tomber devant elle lestement et agilement.
Il eut alors tout le loisir d’observer les réactions de la jeune femme et de s’en délecter. Ses lèvres s’ornèrent aussitôt d’un sourire étincelant, sa baguette brandie à mi-hauteur entre eux. « Bonsoir Zephir. Long time no see, comme on dit, pas vrai ? Tu viens pour ta petite promenade de santé ? Ou tu es poursuivie par le grand méchant loup ? » Demanda le garçon en remontant l’arme pour pointer cette dernière sur la gorge qui s’offrait à lui à une vingtaine de centimètres. « Je peux peut-être t’aider ? Peut-être que tu cherchais quelque chose en venant ici ? Oh… » Feint-il, faussement surpris. « Il faudra simplement être prudent, un soir de pleine lune. On pourrait faire une mauvaise rencontre… Je t’escorte ? » Sans baisser sa baguette, il tendit l’autre main, les yeux brillant d’anticipation, son sourire désormais gelé comme une nuit d’hiver. Il n’avait pas besoin de cacher ses intentions trop longtemps. Il allait très vite lui faire comprendre pourquoi elle était là. Pourquoi elle avait sa place parmi eux. Il ne pouvait simplement pas résister à l’envie de jouer un peu ce jeu de mauvais gout.
Sans baisser la garde, il leva les yeux. La nuit commençait à se faire noire. La lune grimpait rapidement dans le ciel. « J’ai toujours préféré les belles nuits dégagées… » soupira-t-il d’aise avant de se rapprocher d’un pas dangereux. « Pas toi ? »


Dernière édition par Morgan B. Marlowe le Mer 26 Aoû - 5:18, édité 1 fois
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Zephir T. Yaxley
Zephir T. Yaxley
LE GRAND MÉCHANT LOUP

LE GRAND MÉCHANT LOUP
+ SORCIER DEPUIS LE : 01/08/2015
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Message Sujet: Re: Loup y es-tu? | Zephir   Loup y es-tu? | Zephir Icon_minitimeLun 24 Aoû - 20:06

Loup y es-tu.
Zephir T. Yaxley & Morgan B. Marlowe


Zephir avait toujours accueilli les périodes de pleine lune avec une certaine appréhension et ce même durant les quelques années où elle avait appris à embrasser sa nature lupine. Elles étaient synonymes de liberté, de communion avec la nature et d'abandon total dans quelque chose de plus bestial que les simples êtres humains se devaient de contrôler pour rester dans la norme sociale. L'héritière Yaxley, elle, était libérée de toutes ces contraintes étouffantes. Maîtresse de son propre destin mais seulement en partie de son corps. En effet, si à l'époque elle avait pu trouver des avantages à sa particularité, cette dernière comprenait tout de même quelques inconvénients qui pouvaient se révéler conséquents. Essayez de dissimuler votre lycanthropie à un château rempli d'élèves sorciers, tous au courant des caractéristiques associées au loup-garou et vous verrez si c'est facile à vivre. Contrôler sa force surhumaine, ne pas courir trop vite mais également exagérer le moindre de ses gestes pour faire autant de bruit qu'un simple mortel, prétendre qu'on n'a rien entendu quand son ouïe permet en réalité de percevoir une brindille craquer à des kilomètres à la ronde, prétendre avoir froid, savoir à l'avance ce qu'il y aura pour le dîner ou encore se rappeler que tout humain normalement constitué ne possède pas une certaine facilité à voir dans l'obscurité. Autant d'éléments qui ne la rendaient que plus suspecte et attisaient ainsi les railleries particulièrement vivaces de certains élèves. Si durant ses années à Poudlard Zephir avait essuyé multiples flots d'insultes incessants, les plus percutantes ne parvenaient pas du fils aîné Beurk comme on aurait pu le croire. Ce dernier la tyrannisait depuis son enfance et avait fini par ne lui inspirer plus qu'une haine féroce. Non, celui qui n'avait eu de cesse de la persécuter, récoltant toujours des réactions plus violentes de sa part à mesure que les années passaient n'était autre que Morgan Marlowe. Un sang-mêlé d'apparence tout à fait banale mais avec une aversion féroce pour les lycans. Ignorant tout du motif de sa hargne, Zephir ne pouvait que s'en amuser. Après tout, entourée de tous ces sangs-purs qui la traitaient comme un monstre souillant la mémoire de ses ancêtres, ce n'était pas un vermisseau insuffisant bien trop limité mentalement pour comprendre qu'il ne fallait mettre tous les loups-garous dans le même panier qui allait la déstabiliser. Devenu un moteur puissant pour s'affirmer en tant que femme et louve, Marlowe lui avait en réalité rendu service. Si seulement il savait...

Cependant, il est bien connu qu'aucun bonheur ne dure jamais bien longtemps. Très vite, l'assurance de l'héritière s'étiola à mesure que ses rêves hantés par le cadavre désarticulé de son oncle l'assaillaient nuits après nuits. Perdant de son panache et se renfermant dans une agressivité toujours plus exacerbée, Zephir tentait vainement de contrôler un loup omniprésent et avide de pouvoir. Habitué à une totale liberté, voilà qu'il se retrouvait menotté par des potions tue-loup puissantes et anesthésiantes. Une insulte à sa condition. Finalement, ce que craignait l'impétueuse blonde arriva : la bête fut relâchée. Si aucune preuve directe ne désignent son père, Zephir sait qu'il est celui qui a modifié la potion et celui qui a piégé cette pauvre moldue entre ses griffes. Détruite, droguée voilà que les pleines lunes n'étaient plus que son seul lien avec sa réelle identité. Les nombreux médicaments qu'elle ingurgitait en journée et durant tout le mois suffisaient amplement à contrôler l'animal, le rendant docile -dans la mesure du possible. Si depuis l'incident les doses avaient diminuées, la jeune Yaxley appréhendait tout de même l'évènement, le cœur piqué par la tristesse. À demie consciente durant les transformations, elle sentait le profond désarroi dans lequel était plongée sa partie louve. Cette nuit promettait donc d'être, une fois de plus, déchirante.

Logeant dans une auberge du petit village de Hoylake, Zephir avait méticuleusement choisi l'endroit où elle passerait sa première transformation en plein air depuis l'accident. Le lieu était désert à cette époque de l'année et afin d'éviter un nouveau drame, les sorciers les plus hauts placés du village avaient interdit l'accès de la forêt aux moldus, ne souhaitant pas attirer l'attention sur des phénomènes paranormaux. Ce fut donc pieds nus, comme elle en avait toujours eu l'habitude, couverte d'une large cape gris perlé, une besace sous le bras pour avoir de quoi s'habiller au petit matin, que Zephir quitta les lieux, ne s'attardant plus sur les regards altiers qui lui étaient lancés sur son passage. D'un pas lent elle gagna les bois, laissant l'appréhension mêlée d'une excitation toute nouvelle faire son chemin. Les jours précédents la pleine lune étaient toujours particuliers, médicaments ou non. La bête s'éveillait péniblement d'un sommeil forcé, faisant remonter en elle des bouffées incontrôlables d'agressivité qui avaient déjà réduit en morceaux deux tables de chevet et pulvérisé une bonne dizaine d'assiettes et autres pièces fragiles. Sentir ainsi cette dualité à nouveau emplir ses veines, la noyer sous un flot toujours plus croissant d'énergie primaire était grisant. Retrouvant des sensations endormies depuis trop longtemps, elle éclosait progressivement à cette présence à la fois crainte et appréciée. Se laissant portée par l'instinct bestial qui pulsait avec toujours plus d'intensité, Zephir se fraya, sans difficultés aucunes, un chemin dans les bois jusqu'à atteindre la partie la plus reculée où elle serait sûre de ne croiser personne. Aérienne, glissant sur les racines protubérantes avec une grâce toute singulière, la louve déposa avec nonchalance son sac sur l'une des branches d'un chêne centenaire avant de continuer sa progression. Les sens en éveil, elle perçut la présence d'un humain, son odeur agressive la prenant à la gorge. Qui était le pauvre fou qui osait braver les interdits et se rendait en ces lieux sombres où la mort rôdait. Bien trop préoccupé par sa propre redécouverte du monde qui l'entourait, le loup n'avait pas remarqué qu'il connaissait ce parfum si singulier et qui, suite à sa léthargie, s'imposait désagréablement à lui. La méfiance fit son chemin alors qu'elle se rapprochait de la source de cette agression olfactive, visant à débusquer l'intrépide.

L'importun se fit très vite connaître, arrachant à Zephir un mouvement de recul ponctué d'un grognement rauque, perclus entre ses lèvres couleur sang. Les prunelles océan de la brune accrochèrent la silhouette qui se dressait, arrogante. Marlowe. Bien plus que du dégoût ou de la rage, le jeune homme, vêtu d'une de ces tenues qu'elle savait appartenir aux chasseurs de loups-garous, lui insufflait une combativité hors norme. Le moindre de ses muscles arqués dans une position défensive, elle était aux aguets et accueillit sa première remarque d'un claquement de langue agacé. « Bonsoir Zephir. Long time no see, comme on dit, pas vrai ? Tu viens pour ta petite promenade de santé ? Ou tu es poursuivie par le grand méchant loup ? » Compte tenu de ses vêtements, la présence du jeune homme en ces bois n'étonnait plus la Yaxley. On l'avait relâchée pour être surveillée ? Elle ne savait plus quelle situation était la moins pénible : être alitée et droguée jusqu'à ne plus pouvoir distinguer le jour de la nuit, ou bien se retrouvée chaperonnée par l'un de ses anciens tortionnaires. Il lui fallut une profonde inspiration pour calmer ses ardeurs et siffla. « Marlowe. J'aurai dû reconnaître cette odeur fétide qui te caractérise si bien... Quelle désagréable surprise que de te voir ici. » Pas le moins du monde effrayée par la baguette du traqueur, elle restait prête à le neutraliser, se sachant avantagée par cette nature qui le répugnait tant. Il faut dire que le pauvre en avait besoin pour y voir dans la noirceur du sous-bois. Zephir avait tendance à oublier que tous les êtres humains n'étaient pas dotés des mêmes capacités qu'elle. « Je peux peut-être t’aider ? Peut-être que tu cherchais quelque chose en venant ici ? Oh…  Il faudra simplement être prudent, un soir de pleine lune. On pourrait faire une mauvaise rencontre… Je t’escorte ? » Elle pouvait clairement sentir le changement opérer dans chacune de ses cellules, libérant toujours un peu plus le lycan qui grondait à gorge déployée en son sein. Tout en tentant vainement de le contrôler, elle esquissa le même sourire figé que son vieil ennemi, agissant par pur mimétisme. Le loup sentait son heure arriver, l'astre lunaire ne tarderait pas à atteindre son zénith et relâcherait enfin toute sa puissance. Une nouvelle inspiration, plus profonde cette fois-ci, emplit sa cage thoracique avant qu'elle ne reporte son regard glacé, vidé d'humanité sur Marlowe et cette main qu'il lui tendait. « Ça te plait ? Jouer les babysitters ? J'espère que tu as apporté un collier et une laisse sans quoi tu risques de me perdre et je crains fort que cela ne les déçoive... » Elle n'avait pas besoin de préciser à qui ce pronom faisait référence. Son sourire s'effaça progressivement, imprégnant ses traits séraphins d'une noirceur inquiétante. Zephir ne contrôlait plus ses paroles, ses gestes ni même ses propres pensées. Consciente, elle observait la scène de l'extérieure, reléguée au second plan par le loup-garou. Il avait enfin l'opportunité de reprendre le dessus. Sa soif de pouvoir venait à peine d'être éveillée et serait intarissable. « J’ai toujours préféré les belles nuits dégagées… Pas toi ? » Une lueur bestiale glissait dans les prunelles azur de l'héritière lupine, offrant à Marlowe un bref aperçu de ce à quoi il se confrontait en cette nuit claire. Pas même le plus doué de tous les acteurs n'aurait pu reproduire l'expression qui se peignait sur le doux et délicat visage d'une Zephir devenue louve. Associé à la folie, il s'était tordu en un sourire où toute sympathie s'était retirée, laissant sur le rivage une fascination carnassière qui s'accompagnait d'une jubilation à son paroxysme. Si la transformation physique n'était pas pour tout de suite, il ne faisait aucun doute que le caractère initial de la Yaxley avait depuis le début de leur échange disparu. Toutes ces années il avait voulu la provoquer, réveiller le loup, maintenant il avait réellement l'occasion de s'y adresser.

Sans le lâcher du regard une seule seconde, la tête légèrement inclinée sur sa droite, Zephir glissa sur les racines avec une telle fluidité qu'on aurait pu croire qu'elle volait. Marlowe voulait jouer ? Il allait être servi. Les distances réduites de chaque côté, sa baguette éclairait avec plus de vivacité son regard scintillant d'extase. Le capuchon encore posé sur le haut de son crâne intensifiait le tableau de cette transformation indéniable. « Cela m'étonne... Toi, l'être le plus répugné par les loups, vagabonder par un si beau temps. Tu veux rejoindre celui ou celle qu'un des miens t'as arraché, c'est ça ? » Un rire moqueur vint ponctuer sa provocation. Sa voix n'était plus tout à fait la même à présent. Plus rauque, masculine, moins précise dans son articulation, un peu comme s'il tentait déjà de gagner forme. Elle le contourna en frôlant son épaule et fit quelques mètres en dégrafant sa cape qu'elle laissa glisser sur le sol tortueux puis se retourna dans un geste vif mais gracile. « Mais suis-je bête ! Tu viens pour le spectacle, pas vrai ?! J'imagine qu'un avorton de ton espèce n'a jamais vu une pareille chose. » De ce même pas lent et glissant sur lequel elle s'était éloignée, Zephir le rejoignit à nouveau, s'introduisant avec une délectation palpable dans cette précieuse zone que les humains aimaient appeler « espace vital ». « Tu verras, c'est magnifique ! Mais... Un petit conseil toutefois. Ne t'attarde pas trop, ça serait dommage que je t'arrache la tête sous le coup d'une pulsion. » Un nouveau rire, plus long et franc vint la secouer. À vrai dire, à ce stade il ressemblait déjà plus à grognement qu'autre chose, c'était un miracle qu'elle arrive encore à prononcer plus ou moins distinctement ses menaces à demie-voilées.
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Message Sujet: Re: Loup y es-tu? | Zephir   Loup y es-tu? | Zephir Icon_minitimeMer 26 Aoû - 1:41

Loup y es-tu.
Zephir T. Yaxley & Morgan B. Marlowe

Le premier grognement qui échappa à Zephir fit frissonner Morgan agréablement. Il était déjà bestial, elle était déjà réveillée… La bête, et lui, ça le grisait. Il savait à l’avance quelle couleur allait prendre cette nuit – pas la première qu’il passait à traquer et se protéger d’un monstre sanguinaire. Et quand celui-ci était endormi par les potions, le jeu était juste magique. Dans tous les sens du terme. Il ne doutait pas que Zephir serait combattive, impulsive et dangereuse et d’ailleurs, il n’en attendait pas moins d’elle. Les années passant, l’être qu’il méprisait, persécutait, était devenu encore plus hargneux, plus piquant ! Mais ce soir, la hargne ne se résumerait pas à des répliques cinglantes et des sortilèges en traitre. Cette nuit, Morgan savait qu’il allait courir, se cacher, traquer, s’amuser, autant qu’elle. Et il prendrait un malin plaisir à épuiser l’animal pendant des heures, il s’y était préparé. Il voulait l’attendre au tournant, être là quand elle reprendrait forme humaine, et pas seulement pour la dénigrer avec son petit air supérieur. Il voulait être là pour la briser, la séduire, la tromper. Pour faire ce que le Lord attendait de lui, pour l’entraîner dans ces filets. Il s’était préparé à l’idée que la tâche allait être longue, qu’elle prendrait peut-être des mois, mais il voulait essayer sans relâche et cette nuit, le jeu commençait enfin. Et, visiblement, elle était d’humeur à jouer, elle aussi. « Marlowe. J'aurai dû reconnaître cette odeur fétide qui te caractérise si bien... Quelle désagréable surprise que de te voir ici. » Le sourire du garçon du garçon se fit encore plus froid. Elle l’amusait. Et il voulait répondre, pour la taquiner, mais il était trop obnubilé par le joli visage devant le sien. Elle se transformait déjà, cela se voyait dans ses yeux.
Morgan ne savait pas s’il éprouvait de la fascination ou de l’aversion pure. Surement un mélange des deux. L’animal abject n’était pas loin, mais, en même temps, c’était une belle promesse. Il continuait donc à faire le malin et elle ne se privait pas de lui répondre, féroce. « Ça te plait ? Jouer les babysitters ? J'espère que tu as apporté un collier et une laisse sans quoi tu risques de me perdre et je crains fort que cela ne les déçoive... » Cette fois, il cessa de sourire, mais pour adopter une moue cruelle. La pauvre. Si elle savait. Quoi que… Si elle ne se doutait pas qu’il était chargé de son recrutement, elle avait peut-être une idée des intentions de Rory, et pas les plus belles. Après tout, elle connaissait son père. Mieux que lui.
Morgan résista à l’envie de s’approcher quand il susurra « Je ne risque pas de te perdre, je vais te suivre à la trace toute la nuit. Avoue que c’est toi qui serais déçue du contraire ? Tu as presque l’air ravie que je sois là… » Comment ça, Morgan exagérait ? Jamais ! Ce n’était pas son genre. Elle choisit ce moment pour se rapprocher d’elle-même. C’était proprement génial, ce schéma entre eux. Ils se détestaient, se dégoutaient, mais l’attraction était inévitable. Combien le sang allait-il couler de cette rencontre ? Combien de temps le jeu allait-il durer ?

On aurait dit un chaperon, à présent, sauf qu’elle n’avait pas l’innocence du rouge, et qu’elle était le grand méchant loup de l’histoire. L’éclat de la baguette du jeune mangemort mettait en valeur les traits canins de la jeune femme. Elle était belle, vraiment belle, malgré ces traits saillants. Un trait que se partageaient les enfants Yaxley. Morgan sourit de nouveau… Plus pour longtemps. Il aurait dû se douter qu’elle n’allait plus seulement être taquine. Elle allait être méchante. « Cela m'étonne... Toi, l'être le plus répugné par les loups, vagabonder par un si beau temps. Tu veux rejoindre celui ou celle qu'un des miens t'as arraché, c'est ça ? » Le sourire fondit donc, sa mâchoire se crispa. Pourtant, il essaya de conserver son calme quand il répondit froidement « Zephir, Zephir… Tu perds déjà le contrôle, tu ne sais plus ce que tu dis. C’est stupide de provoquer un chasseur de loup garou juste avant que tu ne te transformes, tu ne crois pas ? Si j’étais toi, par exemple… Je ne parlerais pas de choses que je ne connais pas. » Morgan ne supportait pas qu’on salisse le souvenir de James. Encore moins de la bouche d’un être inférieur comme elle. Il se l’était juré. Il souffrirait sa vie entière en pénitence s’il le fallait mais aucun loup garou ne l’entrainerait dans la tombe qu’il avait creusée pour James.
Elle profita de son moment d’égarement pour jouer de nouveau. Cette fois, elle se rapprocha, elle l’effleura quand elle passa devant lui et… C’est un frisson de dégout qui lui fut arraché. Il n’avait plus envie qu’elle le touche, qu’elle l’approche. Il commençait lentement à sentir l’envie de la voir souffrir se réveiller et tant pis pour le loup s’il le tentait trop. Il en fallait peu à Morgan pour basculer. Il ne la lâcha pas du regard alors qu’elle quittait sa cape, encore moins quand elle voulut encore se jouer de lui « Mais suis-je bête ! Tu viens pour le spectacle, pas vrai ?! J'imagine qu'un avorton de ton espèce n'a jamais vu une pareille chose. » Il se mordit la joue à s’en faire mal, avant de répondre d’un ton mielleux, cruel, « Il n’y a pas pire spectacle que la piètre performance que tu vas m’offrir Zephir. Des monstres comme toi, j’en ai traqué des centaines et que tu sois aussi jolie ne va pas m’empêcher de rendre mon repas en te voyant devenir cette chose. » Déjà, elle était de retour près de lui et il avait de plus en plus de mal à cacher hargne et dégout. Elle devait être folle, ou déjà possédée pour ne pas se rendre compte qu’elle se mettait en danger. Morgan ne pouvait pas la tuer. Il n’en avait pas le droit, mais la blesser, quitte à risquer sa vie… « Tu verras, c'est magnifique ! Mais... Un petit conseil toutefois. Ne t'attarde pas trop, ça serait dommage que je t'arrache la tête sous le coup d'une pulsion. » Le grognement qui suivit, Morgan le sentit presque sur sa peau, tant elle était proche de lui. Ce fut plus fort que lui, il brandit sa baguette et enfonça très légèrement sa pointe dans la joue du loup. « Tu sais ce que j’ai fait au dernier loup que j’ai croisé ? J’ai des pulsions, moi aussi… » souffla-t-il, ronronnant presque. Il commençait à chasser, les choses sérieuses pouvaient démarrer… A son tour, il fit un pas, se colla presque contre elle et plongea son regard droit dans les prunelles qui se transformaient déjà. « Je l’ai tué. »

Le murmure fut étrangement retentissant dans le calme de la forêt et, l’instant suivant, il fit un bond en arrière pour s’éloigner. Ses mains le démangeaient. Son cœur palpitait… « On va voir si tu cours vite, Zephir. Ce sera comme un jeu. Si tu retournes près de la ville, je te tue. Si tu montres les crocs, je te blesse. Si tu cherches à me traquer… je te détruis. » Puis, pour accompagner le geste à la parole, il zébra l’air de sa baguette et lâcha un spontané « Sectumsempra ! » qu’il fit dévier volontairement pour qu’il ne la touche pas.  Au-dessus de leurs têtes, l’astre lunaire faisait enfin son effet. Allez Zephir, montre-moi.
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Message Sujet: Re: Loup y es-tu? | Zephir   Loup y es-tu? | Zephir Icon_minitimeMer 16 Sep - 20:29

Loup y es-tu.
Zephir T. Yaxley & Morgan B. Marlowe


L'air était chargé de cette odeur métallique si singulière, grisante et terrifiante. Synonyme de pleine lune, elle lui rappelait le goût du sang, les grondements sonores de la bête s'entremêlant aux plaintes déchirantes de son oncle mis en morceaux. Elle avait également accompagné sa toute première transformation quand les chaînes d'argent blanc encerclait sa frêle enveloppe encore tremblante sous le choc. Dès lors, chaque nuit où l'astre lunaire effectuait sa sortie magistrale, Zephir pouvait sentir cette fragrance si caractéristique. Ses sens canins étaient dans un état d'éveil tel qu'il devenait presque insupportable de garder forme humaine plus longtemps. Ce corps n'était pas fait pour de tels pouvoirs. À présent que tout ce qui l'entourait ne semblait plus emprunt que de cette effluve, que le moindre bruit alentour lui revenait avec une intensité devenue insupportable, le loup savait qu'il allait pouvoir s'extirper de sa prison. Absente depuis bien longtemps, elle avait assis sa domination. Zephir n'était déjà plus présente, effacée, reléguée à un stade inconscient, il savait qu'elle n'aurait peut-être même plus aucun souvenir de cette petite rencontre inattendue avec son ancien tortionnaire et ferait tout ce qui était dans son pouvoir pour que ça soit le cas. Depuis l'accident, trop de vieux fantômes avaient ressurgis du passé pour tourmenter son hôte et tenter de l'emprisonner. Agissant tel un amant jaloux et protecteur, la bête protégeait jalousement Zephir sans qui, il en était que trop conscient, son existence était compromise. Il allait devoir contrôler ses pulsions pour ne pas égorger Marlowe et préserver la santé physique et mentale de sa petite Yaxley. Toutefois, cela ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas s'amuser un peu, une humeur que semblait partager le jeune importun. « Je ne risque pas de te perdre, je vais te suivre à la trace toute la nuit. Avoue que c’est toi qui serais déçue du contraire ? Tu as presque l’air ravie que je sois là… »  Un léger ricanement lui échappa tandis qu'il se rapprochait dangereusement. Provocation planifiée, juste assez pour susciter dégoût et révolte chez le jeune homme mais pas assez pour l'inciter à attaquer. Il ne put cependant résister, la tentation était si forte qu'il lâcha presque dans un râle de plaisir. « Cela m'étonne... Toi, l'être le plus répugné par les loups, vagabonder par un si beau temps. Tu veux rejoindre celui ou celle qu'un des miens t'as arraché, c'est ça ? » La bombe venait d'être lâchée et il n'eut pas à attendre bien longtemps pour qu'une réaction se peigne sur cette figure tristement familière. C'est avec un large sourire carnassier qu'il accueillit ce changement d'expression, jubilant à l'idée d'avoir fait des dégâts. Le loup s'amusait d'un rien. Se repaissant des tentatives désespérée que multipliait Marlowe à se contrôler, il ne le lâchait plus d'un regard. « Zephir, Zephir… Tu perds déjà le contrôle, tu ne sais plus ce que tu dis. C’est stupide de provoquer un chasseur de loup garou juste avant que tu ne te transformes, tu ne crois pas ? Si j’étais toi, par exemple… Je ne parlerais pas de choses que je ne connais pas. » Il était tombé dans le piège. Quand au lieu de laisser couler il répondait et tentait même de lui faire peur, la bête glapissait de joie. La stupidité humaine l'avait toujours à la fois sidéré et attendri. Comment des êtres si inférieurs avaient-ils réussis à s'imposer ? Revenant bien vite à la charge, il sentait que son heure était venue, il ne lui manquait plus qu'un rayon lunaire et un total laisser aller pour que la magie s'opère. Instant où tous les bruits, les odeurs et les préoccupations du monde s'évanouissaient pour laisser place à la renaissance du loup. S'extirper de ce corps était une opération complexe et douloureuse mais à la finalité si salvatrice que l'attente était vécue comme un calvaire plutôt qu'une angoisse. Ce fut donc avec une réelle incompréhension que la bête accueillit cette réaction qu'il jugeait démesurée. « Il n’y a pas pire spectacle que la piètre performance que tu vas m’offrir Zephir. Des monstres comme toi, j’en ai traqué des centaines et que tu sois aussi jolie ne va pas m’empêcher de rendre mon repas en te voyant devenir cette chose. » Quelque peu ennuyé qu'il ne partage pas son point de vue, il était cependant plus frustré de toujours devoir répondre au nom de Zephir. Elle était si loin à présent qu'il pouvait presque en oublier son existence. Paradoxal quand on savait combien il souffrait d'étouffement à l'heure actuelle dans ce corps si étroit qui ne lui convenait pas. Le souffle rapide et sifflant sous la pénibilité du geste, sa voix déjà éraillée par nature n'était devenue plus qu'un grognement doté de rythme et d'intonations. Il réussissait toutefois à articuler aussi clairement que possible pour souffler ce qui allait être ses dernières paroles. « Tu verras, c'est magnifique ! Mais... Un petit conseil toutefois. Ne t'attarde pas trop, ça serait dommage que je t'arrache la tête sous le coup d'une pulsion. »

À la réaction de Marlowe, il eut un frisson de plaisir. Si l'envie lui avait pris, il aurait pu, avec une aisance écoeurante, éviter son geste mais pour l'euphorie du jeu, il se plaisait à lui donner l'illusion d'avoir une longueur d'avance. Le loup ne doutait pas que Marlowe était doué dans son travail. Après tout, si le père Yaxley l'avait vraiment choisi pour l'éliminer c'était pour une bonne raison. Le hic résidait dans l'extrême habilité et rapidité dont il était doté, ou bien dans son arrogance à se croire supérieur ; à vous de voir... « Tu sais ce que j’ai fait au dernier loup que j’ai croisé ? J’ai des pulsions, moi aussi… » Par pure provocation, il fit bouger la baguette en appuyant sa langue contre la paroi de sa joue où l'instrument de bois s'était légèrement enfoncé. Ses deux perles jaunes prêtes à exprimer toute leur animosité fixaient sans ciller son interlocuteur. Il devait probablement comprendre que Zephir n'était plus là depuis longtemps maintenant. « Je l’ai tué. »  À ces quelques mots qui n'eurent pas l'effet de surprise escompté, le loup grogna de plaisir par pur jeu. Il n'était en rien effrayé ni ennuyé par l'idée qu'un des siens ait pu perdre la vie sous la baguette du sorcier. Si les loups lambda sont des individus vivant en groupe, les loups-garous, eux, préfèrent évoluer seuls. Il demeurait bien des meutes mais la simple perspective de devoir suivre des règles l'exaspérait.
Guettant le freluquet, il détectait comme jamais l'accélération de son flux sanguin, les coupures dans sa respiration, un pic dans ses sens aiguisés qui allait redescendre à la normale après la transformation. Le lycan ne bougea donc pas d'un cil au brusque bond en arrière de Marlowe, ayant senti venir un mouvement de sa part. « On va voir si tu cours vite, Zephir. Ce sera comme un jeu. Si tu retournes près de la ville, je te tue. Si tu montres les crocs, je te blesse. Si tu cherches à me traquer… je te détruis. » Des règles. Encore des règles et toujours des règles. Roulant des yeux, il lui témoigna en silence l'exaspération que cette grotesque confiance lui inspirait. Il se croyait sincèrement capable de le traquer, c'était bien là le plus affligeant. Tout comme, avec ce sort qu'il venait de lui lancer sans le toucher volontairement. Il croyait l'effrayer, la bonne blague Marlowe ignorait combien il s'était délibérément infligé des blessures bien pires qu'un vulgaire Sectumsempra. Le corps de Zephir en était la preuve vivante. Constellé de cicatrices toutes plus imposantes les unes que les autres, elle avait dû recoudre, panser, nettoyer et cautériser des plaies toujours plus profondes et larges. Une façon pour le loup d'endurcir et d'habituer son hôte à la douleur. Derrière son physique frêle, la jeune femme était d'une force morale et physique bien supérieure à ce qu'elle pouvait elle-même imaginer.

Comme absent, devenu plus calme et serein, le loup n'accorda qu'un dernier regard à Marlowe avant de se détourner. D'un pas lent et gracieux, glissant sur les racines, il pouvait sentir la fraîcheur du sol sylvestre remonter le long de son échine jusqu'à la base de sa boite crânienne provocant des frissons d'extase. Un délice de sensations se bousculaient tout autour de lui alors qu'il gagnait le halo lunaire qui s'était formé non loin de là. Filtrant à travers les branches dénudées d'un chêne imposant, ce lopin de terre allait être témoin d'une des plus beaux spectacles qui soient. À l'instant où son pied glissa dans la lumière, le silence se fut. Tout autour de lui perdit odeur et couleur, se fondant dans un brouillard opaque uniforme. Devenu aveugle au monde, le loup sentit son sang affluer jusque dans ses tempes par vagues toujours plus intenses et alors qu'il gagnait pleinement la blancheur nourricière, un long râle rauque gela l'air. Les muscles saillants, son corps tout entier était animé des spasmes violents d'une mutation interne. Atteignant son apogée en une fraction de secondes, la douleur pré-transformation s'évanouie tout aussi soudainement. Le souffle court, rauque, la tête brune était penchée en avant, attendant sagement l'étape suivante. Un craquement sonore à la tonalité dérangeante et malsaine emplit l'air. C'était le son d'os fissurés se rompant sous une implosion interne. Alors que dans un premier temps le loup s'était fait discret, il succomba bien vite et ses plaintes déchirantes couvrirent avec peine la symphonie macabre. Si la partie la plus impressionnante de la métamorphose n'avait pas encore eu lieu, celle-ci était bien plus insoutenable. La douleur se diluait à l'air tant elle était présente, la rendant difficile à ne pas l'ingérer soi-même et de s'en imprégner.
Dans un nouveau râle qui se mua bientôt en hurlement, le corps de Zephir ploya sous l'intensité des sensations. Les ongles enfoncés dans les racines, ils se déchirèrent lentement, laissant apparaître le bout de ses griffes d'un noir de jais. Progressivement, son enveloppe humaine se fissurait dans de nouveaux craquements. On apercevait sans mal le dessin de ses côtes saillantes sous le tissu de sa cape. D'un geste rageur, précipité, le loup vint finalement l'arracher, lacérant la fine peau de son dos. À travers les lambeaux de chair sanguinolente on pouvait apercevoir la fourrure immaculée de la bête. Sous cette force incommensurable qui émanait de sa carcasse désarticulée, les membres de ce qui avait été quelques minutes plus tôt Zephir Yaxley se déchiraient pour laisser la place au monstre. Ses bras n'étaient à présent plus qu'une immonde seconde peau sur les pattes puissantes et meurtrières du canidé. Ce visage si harmonieux et séraphin avait perdu toute structure. L'abdomen éventré, ses entrailles gisaient à même le sol. Le spectacle d'une insoutenable beauté malsaine prit fin quand le loup eut fini de s'extirper de l'enveloppe humaine dont les lambeaux étaient disséminés autour de lui. Bien plus imposant qu'un canidé standard, son pelage d'une clarté rappelant l'astre lunaire était éblouissant de perfection. Tout dans sa stature jusqu'au moindre détail de son anatomie laissait entrevoir la force inouïe dont il était doté.

Par nécessité, il se reput des entrailles de son hôte, absorbant cette force qu'elles contenaient et se prémunissant par la même occasion de la nécessité de tuer un animal ce soir. Quand il eut fini, le loup porta enfin son attention sur l'unique spectateur de ces bois. Il en avait presque oublié sa présence jusqu'à ce que ses sens ne lui reviennent. D'un calme olympien, il le fixa de ses pupilles d'un jaune intense, analysant les réactions qui pouvaient se peindre sur son visage. N'ayant jamais croisé l'un de ses semblables jusqu'à présent, il ignorait tout des comportements dits « normaux ». Était-ce la dose importante de calmants qu'avait ingéré Zephir depuis des mois qui le rendait bien moins agressif et impulsif ou bien faisait-il preuve d'intelligence en ne provoquant pas Marlowe, allez savoir. Un très faible son quitta ses babines encore ensanglantées avant qu'il ne se décide à bouger. D'un trottinement tranquille, la bête s'éloigna, prenant la direction du cœur de la forêt. Il attendait de voir si le sorcier voulait vraiment jouer pour passer aux choses sérieuses.
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