[size=11]La main de Dawn tâtonna dans le vide un bon moment avant qu'elle ne se réalise qu'elle avait déjà envoyé son réveil s'écraser au sol sans la moindre hésitation. Elle pesta en se souvenant qu'elle avait ensorcelé l'objet pour qu'il résiste à ce genre de traitement. La serpentarde n'était pas du matin et c'était là le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se forcer à se lever. Le plus énervant aussi. C'est avec un grognement peu avenant qu'elle s'extirpa de ses couvertures pour attraper le réveil qui continuait de diffuser une sonnerie stridente dans le dortoir pour enfin le faire taire. Bien sûr, cela lui valut de nombreux regards haineux de la part de ses camarades de dortoir mais Dawn les ignora royalement, qu'elles se plaignent donc, l'héritière des Blackwood saurait comment les accueillir. Sans prêter la moindre attention à l'humeur déjà belliqueuse des autres vertes et argents Dawn se saisit de ses affaires et alla s'enfermer dans la salle de bains de son dortoir pour se préparer. Une fois seule, elle en profita pour examiner chacune des cicatrices qui ornait son corps avec attention, guettant les signes de la guérison ou, au contraire, de l'infection. Elle haïssait ces traces qui avaient pris place sur elle, mais elle devait aussi y porter le plus grand soin. Guérir à la moldu était un processus lent et difficile, elle devait être vigilante et s'assurer qu'elle ne risquait rien. Comme ses blessures avaient été causées par la magie elle ne savait pas trop comment son organisme réagirait à l'absence de soins magiques. Mais jusqu'ici, la guérison se passait au mieux, elle lui paraissait d'une cruelle lenteur, mais au moins les plaies ne la mettaient pas en danger. Elle la surveillait tout de même de son mieux, ce qui créait en elle un étrange mélange de colère, de ressentiment et d'appréhension.

Dawn ressortit de la salle de bains quelques minutes plus tard et pris la direction de la Grande Salle. Installée auprès des autres serpentards, elle mangea sans grand appétit et ne pris pas la peine de participer aux conversations. Elle n'avait pas envie de parler des cours, ni des devoirs qu'ils avaient à rendre, ni du quidditch. Elle n'avait pas envie de parler tout court, à personne. Les rares personnes qui tentèrent de la faire sortir de son mutisme se heurtèrent à son regard le plus glacial et abandonnèrent bien vite leur idée. La serpentarde s'engagea dans sa journée de cours en tentant de ne pas réfléchir à la mascarade qui se jouait autour d'elle. Retourner s'asseoir des heures durant dans une salle de classe pour écouter les discours parfois rébarbatifs des professeurs lui semblait grotesque. Il y avait bien d'autres choses qu'ils devraient être en train d'apprendre. Plutôt que de se plonger dans la traduction des runes ou les dix manières de soigner un baobab magique, elle était convaincue que les élèves avaient plutôt besoin de s'entraîner à maîtriser des sorts d'attaque et de défense. Voilà qui leur serait véritablement utile. Pas s'efforcer de suivre un cours de botanique portant sur une plante obscure que nul ne croiserait jamais, comme Dawn le fit pendant une partie de la matinée. Heureusement certains professeurs semblaient prendre la menace des mangemorts plus au sérieux, comme durant le cours de défense contre les forces du mal où les élèves s'entraînèrent notamment aux sortilèges d'entrave et de stupefixion. Voilà ce que Dawn voulait apprendre, voilà ce dont elle avait besoin. Elle voulait se savoir capable de se protéger, capable de tenir tête à un adversaire et éviter l'horreur qu'elle avait connue la nuit de l'attaque. Elle voulait se sentir puissante. Mais la bonne humeur dans laquelle le cours de défense contre les forces du mal l'avait mis se dissipa rapidement. Son emploi du temps lui indiqua qu'après le déjeuner son prochain cours était celui d'histoire de la magie. De base, elle n'avait rien contre cette matière, mais son intérêt c'était quelque peu émoussé alors que son besoin de maîtriser la magie avait grandi en elle. Elle savait néanmoins que cette matière était importante, sûrement plus que la divination par exemple, qu'étudier les erreurs du passé pourrait permettre au sorcier de ne pas les répéter. Mais quelque part, elle doutait que les humains aient assez de jugeote pour ça, elle était trop cynique pour croire à cette idée idyllique. C'était avec une humeur plus maussade qu'elle quitta la table des verts et argents pour rejoindre la salle du professeur Sangster. Les quelques escaliers et couloirs franchis, elle entra dans la classe presque vide, son sac sur l'épaule. Elle adressa un salut poli à la sorcière qui se tenait adossée à son bureau et alla s'asseoir à quelques rangs du fonds de la classe, manifestant par la même occasion son envie de solitude, pour y patienter avant que la salle ne se remplisse et le cours ne commence.