NOM : un nom bien connu de tous, Yaxley, sur lequel courent tant de rumeurs. Ça n’en reste pas moins le nom d’une vieille famille aristocratique, riche et réputée, plus récemment alliée à ceux qui prônent officiellement la pureté du sang, les Mangemorts. PRÉNOMS : Ezekiel Marius Solan. Évidemment il n’utilise que le premier, se faisant surnommer par ses proches « Eze », tout autre surnom étant à bannir. Marius lui vient de son grand-père et Solan a été choisi par sa mère. AGE : né à la fin du mois de mars, il a récemment fêté ses dix-huit ans, qui symbolise notamment la majorité aussi bien civile que magique, et donc la disparition de la Trace, ce qui n’est pas pour lui déplaire.  ANNÉE : va bientôt terminer sa quatrième année scolaire à Poudlard. ÉTAT CIVIL : respectant les traditions d’une famille voulant toujours plus de pureté dans son sang ou, en tout cas, n’ayant pas eu son mot à dire sur la question, il est fiancé depuis ses treize ans à l’héritière de la famille Blackwood, Dawn, du même âge que lui et, manque de chance, également de la même maison. PURETÉ DU SANG : aucun doute possible, son sang est aussi pur qu’une lignée ayant tout mis en œuvre pour qu’il le reste. Il prend ça avec fierté, comme son père le lui a toujours inculqué et cela depuis l’enfance. MAISON SOUHAITÉE : par tradition familiale, c’est à Serpentard qu’Ezekiel a atterri, pour son envie de réussir par tous les moyens, mais le Choixpeau aurait bien aimé l’envoyer à Serdaigle au vu de ses capacités intellectuelles et son côté bosseur et curieux, quoiqu’avec une sagesse laissant à désirer. ORIENTATION SEXUELLE : avec un père aussi fermé d’esprit que le sien, Ezekiel prétend n’être attiré que par les filles et nie totalement qu’il est bisexuel, mais les tentations sont nombreuses. PARTICULARITÉ : à part une tendance pour la magie noire, enseignée par son paternel depuis environ deux ans et qui le dévore de l’intérieur petit à petit, et un talent pour la comédie, le mensonge et la manipulation, il n’y a rien à signaler.

✎ Votre personnage trouve par hasard dans un couloir les réponses du prochain devoir de potions, que fait-il ? Premièrement, il faut savoir qu’Ezekiel est, globalement, un élève brillant. Il faut dire qu’en tant que Sang-pur, en tant que Yaxley, il a plutôt intérêt à avoir de bons résultats en magie pour ne pas devenir la risée de la famille et ne pas se faire taper sur les doigts par son paternel, ou pire. D’autant plus qu’avant lui, il y avait Zephir, sa demi-sœur, qui a élevé la barre plutôt haut et, compétitivité oblige, Ezekiel a toujours mis un point d’honneur à être meilleur qu’elle, et meilleur que les autres aussi. Bien sûr, il y a des matières scolaires, des branches de la magie qu’il maîtrise plus, et qui sont les Sortilèges, les Runes et la Défense contre les Forces du Mal (« Connais ton ennemi. » qu’il n’arrêtait pas de répéter, le géniteur).
Comme vous pouvez le constater, les Potions ne font pas partie des matières où il excelle. Il n’y est pas nul pour autant, bien au contraire, frôlant d’excellents résultats et foirant rarement ses concoctions. Mais, contrairement aux matières citées plus haut, il a besoin d’y travailler un peu plus pour obtenir la perfection tant attendue aussi bien par lui-même que par son nom. Alors si, par hasard, les réponses du prochain devoir de Potions lui tombaient sous le nez, il les prendrait sans hésitation, non pas pour tout recopier comme un imbécile, mais pour comparer ses réponses aux bonnes, changer ce qui est faux, le tout en vérifiant bien que c’est n’est pas une supercherie et que ce sont bien les réelles réponses du futur devoir (car ce serait idiot de se faire avoir de la sorte comme un débutant).

✎ Votre personnage tombe sur une première année malmenée par des septième année au détour d'un couloir, que fait-il ? Oh, sans doute ne fera-t-il pas grand-chose, presque rien, pour tout dire. Parce qu’Ezekiel n’est ni un héros ni un sauveur de l’humanité, et encore moins un bon samaritain qui va venir vous sauver la mise sans rien demander en retour (il ne faut pas exagérer quand même, tout a un prix). Mais il viendra simplement se placer près des fameux septième année, peu importe leur maison d’appartenance, comme s’il n’avait rien à faire là, comme s’il était juste de passage dans le couloir, les bras croisés, l’air nonchalant et un léger rictus collé au visage, pour leur souffler, leur murmurer qu’il faut être bien faible pour s’en prendre à des gamins, à des débutants, à des petits nouveaux qui savent à peine utiliser leur fraichement achetée baguette magique et qui ne connaissent que les sorts les plus simples et les moins menaçants, qu’il faut être stupide ou, disons, intellectuellement diminué pour en venir à une telle pratique, voire carrément désespéré sur ses propres capacités physiques, magiques et mentales.
Mais Ezekiel ne prendra aucun parti, jouant tantôt l’ange sur l’épaule tantôt le démon. Il n’aidera pas l’élève de première année malmené par les plus âgés, car pour lui, chacun doit savoir se débrouiller seul. Et s’il a soufflé ces précédents mots aux ainés, avant de continuer son bout de chemin comme s’il n’était jamais venu ou demeurant appuyé à un mur proche, c’est uniquement par principe et par moquerie, parce que des jeunes adultes de vingt ans s’en prendre à un adolescent de quatorze, c’est purement risible, surtout en groupe, comme s’ils n’étaient pas fichus de faire ça tout seul. Et Merlin sait qu’Ezekiel aime mépriser ceux qu’il considère faibles et inutiles à la société… comme des grands gaillards de dernière année s’en prenant à une brebis égarée à peine arrivée à Poudlard.

✎ Le professeur de métamorphose a injustement punit votre personnage à la place d'un autre élève qui se moque de lui, comment réagit votre personnage ? Quelle humiliation. Quelle injustice. Quel manque de discernement ! Sur le moment, Ezekiel serait assez surpris, parce qu’il n’est pas le genre d’élève à être « puni » ou alors uniquement si un autre le provoque au point de la rupture mais, généralement, il est plutôt lèche-bottes auprès de l’autorité. Il chercherait donc à protester, naturellement, se la jouant finalement toutefois, avant de finalement se rabattre et laisser le professeur abuser de son autorité, silencieux, se contentant de fixer droit dans les yeux l’enseignant puisqu’il ne peut rien faire d’autre.
Puis lancer un regard en coin à l’élève qui trouvait ça apparemment très drôle et méprisable qu’il se fasse prendre à sa place. Un regard en coin qui veut clairement dire qu’il aura sa revanche. Ezekiel est rancunier, Ezekiel ne laisse pas grand-chose passer et il est même plutôt susceptible. Mais il est aussi un joueur fourbe, sournois, une vipère qui va vous mordre au pire instant. En effet, le Serpentard n’est pas du genre à foncer tête baissée pour ce genre de choses – la vengeance est un plat qui se mange froid, non ? – et prendra son temps pour prendre sa revanche, histoire que l’autre élève oublie qu’il est dans les parages et qu’il mérite d’être écrabouillé à son tour… Ensuite seulement, vengeance accomplie, que ce soit un jour, une semaine ou un mois après, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

✎ Amour, richesse, célébrité ou sagesse : qu'est ce qui intéresse le plus votre personnage ? L’amour, la richesse, la célébrité ou la sagesse, vous dites ? Prenons-les point par point, par élimination ; Ezekiel possède déjà certains d’entre eux, méprise les autres et recherche à coup sûr autre chose, bien plus.
Officiel héritier de la noble famille Yaxley après que son père ait quasiment renié sa fille aînée, Zephir, issue d’un premier mariage, son nom rime avec richesse, mais aussi avec célébrité. Ils se sont impliqués dans le passé, les Yaxley, dans l’Histoire de la Magie, même, ayant eu un bon rôle lors de la Révolte des Gobelins. Et en tant que Sang-pur, accros à tous les stratagèmes pour préserver la nature de leur sang, il n’y a pas un seul sorcier britannique qui ne connaisse pas ce nom, à l’instar des autres grandes familles. Aujourd’hui, on retrouve les Yaxley dans les plus hautes strates de la société, notamment au Ministère de la Magie. Tout cela, l’ancienneté, la célébrité, leur procure une richesse à en faire pâlir plus d’un, avec leur manoir en plein Angleterre et un coffre immense à Gringotts. Non, pour ça, Ezekiel n’a guère besoin d’or, de monnaie, et son nom s’occupe déjà de le rendre en quelque sorte célèbre, même si, en soi, le jeune homme aimerait bien s’illustrer par lui-même et non pas par son ascendance.
L’amour, l’amour, l’amour… Depuis tout petit, Ezekiel n’entend qu’un seul discours de la part de son paternel : « L’amour, c’est pour les faibles ». C’est ancré dans sa tête comme un tatouage, indélébile, ça l’empêche même de se dire qu’il est capable d’aimer autrui comme tout être humain normalement constitué. C’est sans doute pour ça qu’il craint presque cette forme d’engagement, qu’il n’a jamais été en couple sérieusement, préférant de loin la luxure plutôt qu’aux sentiments – des sentiments qui, n’existent pas de son côté, ou alors très rarement et, dans ce cas-là, il les nie purement et simplement jusqu’à les oublier ou les enfermer aux fin-fonds de son cœur. Parce qu’il ne veut pas être faible, Eze. Et parce qu’il veut toujours être en contrôle, et ne pas avoir besoin de faire passer la vie d’un autre avant la sienne. Il le croit, son paternel. L’amour, c’est pour les faibles.
Quant à la sagesse… C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous, comme dirait un certain Erasme. Et Ezekiel l’aime, cette phrase, parce qu’elle est criante de vérité. Mais lui, il est à moitié attiré par la sagesse et il sait que c’est la folie qui fait avancer, que sans elle, qu’avec uniquement cette fichue sagesse, on ne va pas loin. Or, il veut aller loin. Il a d’autres chats à fouetter que d’être sage… parce que pour avancer, il fera absolument tout et n’importe quoi… et ça, c’est loin d’être de la sagesse.
Alors qu’est-ce qui l’intéresse, au final ? La célébrité à titre personnel ? Non. Le pouvoir. Aller plus haut, viser plus loin, gravir les échelons d’il-ne-sait-encore quelle société. C’est ça qui le motive. Le pouvoir, la puissance, ni plus ni moins. Avec une once de liberté – comprenez par-là beaucoup de liberté – ce sera parfait.

PSEUDO : honeybadger. AGE : 18 ans. PRÉSENCE : le plus souvent possible, normalement 4 jours sur 7. AVATAR : Dylan O’Brien. COMMENT AS TU DÉCOUVERT LE FORUM : en cherchant pendant bien longtemps, pour finalement garder DP dans mes favoris. UN PETIT MOT POUR LA FIN : boo yah.  

Does this darkness have a name ? This cruelty, this hatred ? How did it find us ? Did it steal into our lives or did we seek it out and embrace it ? What happened to us, that we now send our children into the world like we send young men to war ? Hoping for their safe return, but knowing that some will be lost along the way. When did we lose our way ? Consumed by the shadows, swallowed whole by darkness. Does this darkness have a name ? Is it your name ?

On ne peut décidément pas dire qu’Ezekiel a eu une enfance difficile, ou en tout cas plus mouvementée que celle des autres sorciers de son âge et, surtout, des autres enfants de Sang-pur. Après tout, il est né avec une cuillère d’argent dans la bouche et il était à peine nourrisson, si ce n’est pas même encore né, qu’on connaissait déjà son nom : Yaxley. La ô grande famille Yaxley ; originaire d’Angleterre ou d’Écosse – les sources diffèrent – grande, riche, célèbre pour son implication dans la Révolte des Gobelins il y a des années de cela mais aussi pour se hisser par des moyens douteux au sommet de la société, et de Sang-pur surtout, et ci, et ça ; bref, côté ascendance Ezekiel n’a pas à se plaindre ; de son nom complet, il s’appelle même Ezekiel Marius Solan Yaxley, le troisième prénom venant de son grand-père et le troisième ayant été choisi par sa mère ; de toute évidence, Ezekiel n’aime qu’Ezekiel, ou Eze.
Son père, c’est Rory Yaxley. Sa mère, Adelaide – une sorcière provenant d’une autre branche de Sang-pur. Adelaide n’est pas la première femme de Rory, celui-ci a perdu la précédente en couche, suite à la naissance de sa fille ainée, Zephir. Zephir, qu’Ezekiel, décidément, n’a jamais pu aimer ni ne fut-ce qu’apprécier. C’est que s’il a grandi banalement, s’il a eu une éducation digne de son sang soi-disant bleu avec un précurseur et d’autres conneries du genre, il a toujours ou en tout cas longtemps été dans l’ombre de cette ainée qui, de toute façon, ne pouvait pas faire perdurer le nom Yaxley puisqu’elle était une fille. Oh oui, Ezekiel a été jaloux. Et l’est sûrement toujours d’une manière comme d’une autre, un peu moins cependant.
Ils n’ont que trois ans d’écart, mais ces trois ans se sont réellement faits sentir lorsqu’il était enfant. Zephir a découvert sa magie plus tôt et, de ce fait, Rory l’a prise sous son aile plus tôt. Une tradition chez beaucoup de famille de Sang-pur que de donner eux-mêmes des leçons de magie à leur progéniture, afin que cette dernière soit d’entrée meilleure que les Sang-mêlé ou, pire encore, les Sang-de-Bourbe (car oui, les Yaxley ne sont pas connus pour être tolérants vis-à-vis du sang, et prônent de cette façon la supériorité par la pureté). Eze, gamin casse-cou et curieux déjà à l’époque, n’a jamais compris ça, mais si son père le disait, c’est que ça devait être vrai. Enfin, soit, pour en revenir à Rory et le temps qu’il passait avec Zephir, oui, Ezekiel l’a mal vu, mal compris, mal interprété dans sa tête de gosse de cinq à dix ans, et combien de fois sa mère a dû lui prouver que son père l’aimait quand même, qu’il comptait pour lui, etc. Et combien de fois sa mère a-t-elle dû essuyer des crises de jalousie de son fils, ou des déceptions profondes lorsque son mari préférait aller enseigner l’art des Potions à sa fille ainée plutôt que le vol sur balai à son deuxième gamin.
Il a toujours été jaloux, Eze, toujours. Jaloux, envieux, et possessif. Même à cinq ans.
C’est à six ans, presque sept, enfin, qu’il a découvert sa propre magie en mettant maladroitement le feu à la robe de son précurseur ; fallait dire que l’Histoire de la Magie, ça ne l’intéressait absolument pas, et cet énergumène de professeur s’évertuait à lui faire entrer dans la tête des dates dont l’enfant se moquait éperdument. Donc, il a mis le feu à sa robe, par la pensée, et c’est ainsi que Rory a enfin pris du temps pour s’occuper de son deuxième enfant, dénigrant cette fois la petite dernière, petite sœur d’Ezekiel, alors âgée de deux ans. Et quel bonheur de voir qu’il était enfin quelqu’un aux yeux de son géniteur, qu’il avait enfin des chances d’être l’héritier tant désiré par chaque famille voulant garder son nom bien des générations encore.

C’est de cette façon – entre les cours du précurseur, les leçons de magie de son père, les parties d’échecs avec son géniteur également, les allées et venues d’un oncle qui s’intéressait plus à sa nièce Zephir qu’au reste de sa famille, les conseils avisés de sa mère, manipulatrice profiteuse et comédienne douée mais aux petits soins de son fils ainé – qu’Ezekiel a grandi. Sans problèmes, sans heurts, juste un sentiment de rivalité et de compétition envers sa demi-sœur, et un besoin de s’afficher fort, puissant et digne auprès de son paternel.
Ni accident ni mort ni problème quelconque. Jusqu’à ce fameux été, celui de ses onze ans.
Encore aujourd’hui, il ne sait pas réellement ce qui s’est passé ce soir-là, alors que son père, son oncle et Zephir étaient partis à la chasse – tuer des licornes, c’était le passe-temps des Yaxley ; passe-temps auquel n’adhère guère Eze, mais là n’est pas le sujet. Rory était revenu fiévreux de rage, blanc de colère, tremblant de haine, Zephir était tombée en convalescence, et l’oncle Oscar était mort. Et une parole, une seule, de son père lorsqu’il l’avait croisé dans le couloir. « Elle l’a tué. C’est un monstre. Ne t’approche pas d’elle. » Zephir allait devenir un loup-garou. Une lycane. Un monstre qui pouvait littéralement vous déchiqueter par une nuit de pleine lune, vous bouffer tout cru, comme dans les contes que sa mère lui lisait le soir en plus de celui des Trois Frères et de la Mort.
On lui avait dit de taire la condition de sa demi-sœur, et Ezekiel avait obéi, tout comme il l’avait fait lorsqu’on lui avait interdit d’approcher Zephir ou de la considérer comme quelqu’un de « normal ». Il a cru son père sur parole, et ça l’arrangeait bien sur le moment puisque de bout en blanc, il est finalement devenu l’héritier principal de la lignée.
À part ça, l’enterrement, il peut encore sentir les poignées de mains et les regards désolés de l’entourage. Les « Toutes mes condoléances », et sa propre façon de jouer la comédie. Il ne l’avait pas trop connu, l’oncle Oscar, finalement, mais donner aux gens ce qu’ils voulaient – un neveu profondément touché par la mort de son oncle, entre autres – était facile. Et l’est toujours. Jouer la comédie, enfiler des rôles, l’est toujours…
Parce que les Yaxley, ils sont connus pour faire tout et n’importe quoi pour arriver au sommet, et avec un père comme Rory et une éducation comme la sienne, Ezekiel ne peut que suivre le même chemin.
Ce n’était qu’un mort, après tout.

À l’âge de quatorze ans, tandis qu’il s’était construit une bonne place au sein des Sang-pur sur les trois années entre la mort de l’oncle Oscar et la transformation de Zephir et l’âge d’admission à Poudlard, Ezekiel a rejoint cette dernière. L’école des sorciers, banale dans l’éducation de tous mais peu dans les esprits. S’il avait gagné en arrogance, s’il était passé pro du mensonge, Eze restait au plus profond de lui cet adolescent curieux de tout, en soif d’en voir toujours plus, de tout connaître, et Poudlard demeurait un mythe jusque-là.
Mais ce qu’il avait attendu le plus avant, c’était la Répartition. Avec une majuscule, oui, parce qu’il s’agit-là d’un rite de passage obligatoire marquant l’entrée définitive dans les études à Poudlard. Doté d’un nom en « Y », il avait été dans les derniers sinon pas le dernier à être appelé et à s’avancer pour prendre place sur la chaise principale, pour qu’on pose le Choixpeau sur sa tête. L’expérience avait été… légèrement bizarre (ce n’est pas tous les jours qu’on a un chapeau doté d’une conscience qui vous analyse psychologiquement sur le crâne !) mais, au bout d’un moment, après des marmonnements incompréhensibles du Choixpeau, Eze avait commencé à discuter avec lui, notamment parce que l’objet magique le voyait curieux, érudit, génie, intelligent à sa manière, en soif d’apprendre et que, donc, sa place pouvait bel et bien être chez Serdaigle. Le seul problème, c’est que chez les Yaxley, encore par tradition, on est Serpentard. Bien évidemment, Ezekiel partageait bien des caractéristiques avec le fondateur de la maison des Vert et Argent, et c’est ainsi qu’il fallut plus de cinq minutes au Choixpeau pour annoncer la maison de l’adolescent… et encore, après que celui-ci lui ait soufflé qu’il ne pouvait pas être chez Serdaigle.
Serpentard. Maintenant, ça fait quatre ans qu’Eze est un Vert et Argent, et qu’il ne regrette pas de prôner l’ambition et la ruse plutôt que la sagesse et la connaissance – parce qu’on peut allier les deux, et parce qu’au final, les Serdaigle sont simplement des Serpentards sans instinct de survie.

Alors oui, jusque-là, aucun problème à part que sa demi-sœur est énervante et loup-garou, mais soit. Mais les choses changent. Ezekiel grandit, et approche de ses seize ans.
Et Rory a déjà de beaux projets, lui, pour son fils. Des projets obscures, littéralement parlant.
Eze n’a jamais été foncièrement mauvais… Mais il n’a jamais été foncièrement bon non plus. Gamin, s’il pouvait faire passer une de ses bêtises pour celle d’un autre, il le faisait sans hésiter. S’il pouvait se sauver la mise, de même. Il était même capable de faire semblant pour obtenir ce qu’il voulait, s’approchant bien de la fourberie. Et puis, toujours, Eze est devenu joueur, malicieux, malin, trop malin, comme le renard dans les fables moldues et dans certains contes sorciers. Imprévisible. Ni bon, ni mauvais. Changeant de comportement, d’attitude, d’humeur voire même de caractère, comme de chemise.
Mais il y a eu le niveau supérieur dans les leçons de magie de son père, dès ses seize ans accomplis, après sa deuxième année à Poudlard terminée et son retour au manoir familial en Angleterre : la Magie Noire. En soi, c’est juste de la magie utilisée pour faire plus de mal que de bien mais, bizarrement, Ezekiel s’y est fait plutôt facilement… en apparence. Parce qu’à force d’user de tels sorts et autres, ça ouvre une porte aux ténèbres.
Il a fallu du temps, pourtant, pour qu’il s’y habitue réellement, pour qu’il se laisse aller, pour qu’il s’accepte ; il est peut-être même toujours à ce stade d’acceptation, mais bien plus facilement qu’à seize ans, c’est sûr. Au départ, ça s’est manifesté par des migraines le jour et des insomnies la nuit, des cauchemars, comme si quelqu’un s’amusait à jouer avec sa tête. Un sentiment de constante surveillance. Littéralement, Ezekiel a eu l’impression de devenir fou, et n’est même pas sûr d’être toujours entièrement sain d’esprit. Adelaide avait eu peur pour lui, mais, friand de reconnaissance par son père, Ezekiel avait continué.
Jusqu’au point de non-retour, ou quasiment ; entre la torture et le meurtre, il n’y a qu’un pas. Mais Ezekiel n’a – encore – jamais tué qui que ce soit, et n’a même pas pu s’abaisser à tuer un chat, de peur que ça lui retourne une bonne fois pour toute le cerveau.
Mais on s’y fait, finalement, à cette part d’ombre. Et pour quelqu’un comme lui, à part des problèmes « physiques » cités précédemment, c’est simple. Trop simple.

Il n’y a pas grand-chose à dire sur les deux années qui viennent de s’écouler pour Ezekiel, ou quasiment pas.
En troisième année, le jeune homme a choisi pour options l’Arithmancie et l’Étude des Runes, n’étant ni intéressé par la divination ni par les créatures magiques. Il veut du concret, lui, quelque chose qui le fasse réfléchir comme les stratégies aux jeux – échecs et cartes – et puis ce qui peut le rendre patient malgré son côté impulsif et enflammé par moments. C’est ainsi qu’il est : parfois incapable de se contenir mais, par Merlin, qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour les apparences…

C’est l’année suivante qu’Il est arrivé. Voldemort. On prononce à peine son nom, parce qu’il fait peur, mais pas chez les Yaxley. Rory, d’ailleurs, adhère plutôt bien aux idéaux de ce mage noir sorti de nulle part, et l’a rejoint peu après son arrivée officielle dans la société. Parce que Rory est un homme cruel, froid, calculateur, un puriste aussi, et quelqu’un de décidé à avoir le meilleur. Eze, lui, est resté méfiant, comme il reste méfiant de tout et n’importe qui ou quoi tant qu’il n’a pas eu des preuves pour lui-même et un avis personnel (oui, il se détache doucement de l’avis de son paternel, bien qu’il demeure encore très influencé par celui-ci…).
Quatrième année scolaire à Poudlard, pas encore les choses sérieuses, ce sera pour l’année prochaine, ça. Dernière année à supporter sa demi-sœur Zephir, et enfin première année de la petite sœur.
Et très vite, les conflits dans le monde des adultes se sont vus dans le monde des étudiants. Ca l’amuse bien, Ezekiel, lui qui n’a pas de camp, mais qui ira toujours du côté le plus offrant et, pour le moment, c’est bel et bien celui de ceux qui prônent la pureté du sang.
L’attaque sur une élève née-Moldue lors du bal d’Halloween l’a toutefois étonné à moitié. Si on peut s’en prendre aux gens, qu’est-ce qui le retient ? Oh, l’amusement de regarder les autres s’entretuer, peut-être. Ce qui est moins drôle, ce sont toutes les nouvelles règles instaurées dans l’école.
Ça, et puis le paternel qui commence à l’énerver légèrement. Si Rory est resté plutôt discret un bon moment, récemment, il a poussé son fils vers les Mangemorts à coups de sous-entendus plus ou moins subtiles - à peine subtils. Et puis ce fameux mariage arrangé avec l’héritière des Blackwood, Dawn, une autre élève de Serpentard qu’Ezekiel n’apprécie pas forcément (mais il n’aime pas grand monde, alors quelle importance ?) mais qu’il aime bien embêter : ils seront mariés de gré ou de force, particulièrement de force, alors bon, pourquoi s’en faire comme elle le fait ? Mais surtout les Mangemorts. Ezekiel a eu dix-huit ans récemment, et cela annonce la majorité… et pourquoi pas se faire apposer la Marque des Ténèbres sur le bras, tiens, comme son paternel adoré ? Non merci. Il est trop libre pour ça, lui, ou veut le rester. On peut bien le fiancer à quelqu’un dès ses treize ans mais, pitié, non, pas se faire enchainer à un… mage noir nommé Voldemort. Et puis, question pratique, c’est pas simple cet énorme tatouage alors qu’il a encore trois ans a tiré de Poudlard, qu’il va sûrement devoir expliquer que, oui, sa sœur est bien une lycane et que, oui, elle a bien tué quelqu’un, et que oui, c’est un monstre mais que voulez-vous que je vous dise, moi ?, et qu’il a perdu toute stabilité mentale à faire n’importe quoi avec la magie.

Mais sinon, tout va bien. Aussi bien que la communauté sorcière à l’heure actuelle.