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 le cri du coeur (dawn mon amour)

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Message Sujet: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeMer 22 Juil - 22:17



le cri du coeur

Elwan n'aurait su dire si les dernières semaines écoulées avaient été incroyablement longues ou incroyablement rapides. Sans doute un peu des deux. Sur le moment les journées et les semaines lui avaient parut sans fin et il ne se sentait apaisé qu'une fois allongé dans son lit, les rideaux tirés autour de lui et rien à penser. Mais avec le recul il trouvait que cette période s'était déroulée de manière assez rapide finalement. Il n'avait rien fait d'assez consistant pour lui donner l'impression que deux mois s'était écoulé depuis le bal de la saint valentin, dernière date à laquelle il s'était fait remarquer. Depuis cette soirée où une énième mésentente avec Dawn l'avait privé de son dernier lien avec le monde normal, Elwan n'avait eu cesse de prendre soin d'Alix comme une enfant, de la protéger, de la soigner, de tenter de ranimer cette flamme qu'il aimait tant chez elle. Force était de constater que cette flamme n'était pas juste éteinte : elle était disparue à jamais. Néanmoins le Gryffondor avait senti l'amélioration chez sa meilleure amie, très progressive et sans doute invisible pour les autres élèves du château mais elle était là. Elle souriait plus volontiers, parfois même sans se forcer. Et lors de ses crises et cauchemars elle reprenait plus vite pied à la réalité. Mais cette amélioration n'avait pas permit à Elwan de souffler bien au contraire : elle justifiait une attention de tous les instants à ses yeux afin que Alix ne replonge pas. Il avait donc passé ces dernières semaines à se focaliser uniquement sur elle d'une manière tellement forte que certains jours elle était la seule personne à qui il adressait la parole. Quelques adultes du corps enseignant s'étaient inquiétés de voir Elwan si renfermé sur lui-même, une attitude qui ne lui ressemblait pas du tout mais ils semblaient si dépassés par la situation d'Alix qu'ils n'insistaient pas davantage.

Les années précédentes, le jeune Gryffondor avait eu l'occasion de tisser de nombreux liens d'amitié mais force était de constater qu'aucun n'avait tenu le choc face à la détresse de Elwan et d'Alix. Quelques uns s'étaient montrés compréhensifs et prêts à l'aider, à lui changer les idées, mais l'éloignement dont faisait preuve Elwan avait finit par les tenir tous à distance. La seule personne qui occupait encore ses pensées quand Alix ne s'y trouvait pas était Dawn. Il n'avait pas eu de ses nouvelles depuis longtemps. En réalité ils n'avaient eu aucun échange depuis le fameux soir du bal où ils s'étaient pris la tête une énième fois. Les jours suivants Elwan avait laissé sa fierté prendre le dessus et il regrettait maintenant de ne pas avoir réglé cette histoire plus tôt. Entre temps Dawn s'était rendue comme beaucoup d'élèves de Poudlard à Pré-au-Lard pour le célèbre marché nocturne. Alix n'avait pas voulut y aller évidemment et Elwan était resté lui tenir compagnie et quel choix judicieux ! Le marché avait été attaqué et de plusieurs victimes étaient à déplorer. Beaucoup avaient été blessés comme Dawn, qui d'après ses proches amis, avait été admises à Sainte-Mangouste puis était rentrée se rétablir chez ses parents. Elle y était restée deux semaines, semaines au cours desquelles Elwan lui avait adressé plusieurs courriers restés sans réponse. Dans ses lettres il s'excusait platement pour son comportement passé et la suppliait presque de donner des nouvelles tant il s'inquiétait. Dawn n'avait répondu à aucune de ses lettres ce qui lui avait brisé le cœur d'une manière encore inconnue pour lui. Peut être ce silence signifiait-il la fin définitive de leur amitié... Il n'osait y songer. Pourtant le comportement de Dawn depuis qu'elle était rentrée à Poudlard le suggérait : elle l'évitait. Il avait supporté cette situation plusieurs jours avant de décider qu'il était temps d'y mettre un terme. Si Dawn ne voulait plus le voir, elle devait avoir le courage de lui dire en face !

Il l'avait attendu dans un coin à la sortie du cours de sortilèges et lui avait presque sauté dessus quand elle était sortie de la salle de classe. Avec Dawn il avait que le plus efficace était encore de ne pas lui laisser le choix. Il avait attrapé sa main, l'avait tiré avec force, la contraignant à le suivre. Viens avec moi. avait-il murmuré. Tenir la main de Dawn dans la sienne lui procurait un sentiment indéfinissable : la sensation d'avoir enfin ce qu'il voulait, d'être au bon endroit, mais également la douleur de penser que ce serait peut être la dernière fois qu'il se permettrait un tel geste avec elle. Il la guida parmi les quelques élèves qui marchaient dans le couloir et pénétra finalement dans la salle de classe désaffectée. Il la lâcha puis ferma la porte derrière eux. Il s’éclaircit la gorge, releva la tête et chavira totalement lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de la Serpentard. C'était Dawn. Cette simple pensée eu un effet phénoménal sur lui et sans pouvoir s'en empêcher il leva sa main comme pour lui caresser la joue mais interrompit son geste lorsqu'il en prit conscience. Il essaya de se montrer dur, fort, c'était ce qu'il s'était promis, mais lorsqu'il ouvrit la bouche le ton de sa voix trahit tout son désespoir. Comment tu vas ? C'était le plus important. Mais immédiatement après il rajouta : Pourquoi n'as-tu pas répondu à mes lettres ? Il était bouleversé : tous les traits de son visage et même la posture de son corps le trahissait.
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Dawn R. Blackwood
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LA PRINCESSE DES GLACES

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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeSam 25 Juil - 20:24

Le cri du coeur

ELWAN & DAWN
Le regard ambré de Dawn effleura à peine la surface du miroir. Son propre reflet lui était douloureux et la simple image que reflétait la glace suffisait à réveiller la colère qui brûlait désormais au fonds de ses prunelles. Sans prêter plus attention à l'objet qui était pourtant souvent considéré comme nécessaire à la gente féminine, elle se détourna. Elle savait déjà ce qu'elle allait y voir et elle refusait de s'imposer cette vision qui ne lui était pas nécessaire. Les traces que l'attaque des mangemorts avait laissé elle les connaissait par cœur. Elle pouvait les citer et les situer sur son corps les yeux fermés. Et elle détestait ça. Les sentiments et les souvenirs qui y étaient liés, ça la rendait malade. Dans une vaine tentative de s'imposer face à ses géniteurs elle avait refusé les soins des médicomage. Tandis que les élèves de l'école s'était plus ou moins rapidement remis de l'attaque et en avait effacé toute trace elle s'infligeait une guérison à la moldue, lente et pénible. Même deux semaines après les évènements elle conservait les stigmates de cette nuit. Alors elle avait pris soin d'enfiler un pull aux manches longues malgré le soleil qui venait doucement réchauffer l'atmosphère. Pour cacher les cicatrices écarlates et douloureuses qui subissaient une lente guérison et qui barraient désormais sa peau pâle, se concentrant principalement sur ses bras et son flanc droit. Pour dissimuler les plaies, les bleus et les égratignures qui faisaient maintenant partie d'elle et qui l'empêchait d'oublier ce qu'elle avait vécut ce soir là. Nul n'avait vu les blessures qui ornaient son épiderme. Elle avait déjà assez de mal à supporter le fait que son transport en urgence à Sainte-Mangouste ne soit un secret pour personne.  Tout plutôt que de s'imposer les regards emplis de curiosité morbide ou de sollicitude des autres élèves. Elle ne le supporterait pas. Avec un soupir elle passa délicatement ses mains dans ses cheveux. Les médicomages avaient soigné sa blessure au crâne alors qu'elle était inconsciente mais il lui arrivait toujours de souffrir de maux de tête. Des effets secondaires à ce qu'il paraissait. Elle poussa la porte de la salle de bain et après un rapide signe en direction de ses camarades de dortoir qui terminaient de se préparer elle s'engouffra dans les escalier.

Toute la journée la Serpentarde assista à la mascarade qu'était devenue leur existence. Quelques jours à peine s'étaient écoulés depuis que des membres du ministère s'étaient présentés chez les Blackwood pour l'escorter jusqu'au château. Si elle ne supportait pas de se trouver bloquée chez elle contre sa volonté elle ne savait pas à quoi s'attendre lorsqu'elle aurait réintégré Poudlard. Mais force était de constater que se poser toutes ces questions lui avait été bien inutile. A part une surveillance plus poussée de la part du corps enseignant la vie au sein du château était à peu près la même, du moins c'était ce que l'on souhaitait que les élèves croient. Mais Dawn pouvait sentir les infimes changements qui s'insinuaient dans l'école, les chuchotement des professeurs, les regards abattus ou apeurés de certains élèves, les potions de soin qui faisaient désormais partie des habitudes. Ils voulaient leur montrer que tout allait bien, que Poudlard était toujours aussi sûr et que le monde sorcier ne laisserait pas impunie cette attaque. Ils voulaient leur prouver qu'ils avaient la force de se relever et de faire face aux derniers évènements. Qu'ils ne devaient pas avoir peur. Mais Dawn n'était pas assez naïve pour être dupe. Elle était trop cynique, trop en colère pour se laisser bercer pas de telles illusions. Elle voyait clair dans ce jeu de masque qui avait pris place. Tout ceci n'était qu'illusions. Ils ne pourraient jamais oublier ce qu'ils avaient vécu ce soir là -et ceux qui y parvenaient étaient bien fous ou aveugles. Rien ne serait plus comme avant. Les traces qu'elle portait, ancrées en elle, en étaient la preuve. Mais elle ne pouvait rien faire. Elle n'avait pas le droit de piétiner les espoirs de ses camarades, ils avaient tous besoin de trouver à quoi se raccrocher pour survivre. Si certains préféraient les mirages c'était un choix qu'elle ne pouvait leur enlever. Alors elle faisait de son mieux pour reprendre le cours de sa vie à Poudlard. Malgré tout la Serpentarde se rendait bien compte que ce n'était pas aussi simple que cela, elle ne pouvait pas retourner s'asseoir en classe comme si elle n'avait pas vécut le pire quelques semaines auparavant. Elle restait profondément marqué par tout ça, et pas que physiquement, bien qu'elle refuse de le montrer. Son esprit lui paraissait plus embrouillé que jamais. Elle avait besoin de temps pour remettre de l'ordre dans ses idées et pouvoir prendre les bonnes décisions, alors elle préférait rester seule, n'acceptant la présence que de rares personnes à ses côtés. Elle avait besoin de temps pour se reconstruire. Elle savait que certains voulaient l'y aider mais c'était une tâche qu'elle devait accomplir seule. Bien sur, elle ne pouvait pas échapper encore longtemps aux hiboux que Miss Lancaster, l'infirmière, lui envoyait. Elle avait déjà ignoré deux de ses courriers et si elle savait qu'un troisième ne tarderait certainement pas elle était consciente que ce n'était qu'une question de temps avant que la jeune infirmière ne force leur face à face. Dawn se doutait que même si l'infirmière souhaitait voir tous les élèves blessés dans l'attaque ces lettres n'étaient certainement pas étrangères à ses parents. Si elle avait refusé les soins chez elle ce n'était pas pour accepter l'influence de sa famille à Poudlard. Pour le moment elle souhaitait juste essayer de s'en sortir pas elle même et retrouver une existence la plus normale possible, et cela commençait par retourner en cours.

Bien qu'ayant du mal à se concentrer Dawn passa sa journée à assister aux cours. Aucun professeur ne mentionna l'attaque de Pré-au-Lard, le directeur avait fait un discours quelques jours plus tôt au moment de la reprise des cours, mais leur envie de prouver leur soutient était palpable. Leurs regards étaient différents et les cours qui préparaient les élèves à se défendre étaient devenus subtilement plus passionnants. Dawn leur fut reconnaissante de ne pas s'appesantir sur le sujet, elle n'avait nullement besoin qu'on leur rappelle les horreurs qu'ils avaient vécus. Elle quittait la salle de sortilèges, son dernier cours de la journée, prête à rejoindre la salle commune des verts et argents. Mais une présence soudaine à ses côtés lui indiqua que ses plans n'étaient pas près de se réaliser. Avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, une main se glissa dans la sienne et la tira à sa suite, la forçant à traverser le flot des élèves. « Viens avec moi. » Le murmure d'Elwan fut la seule chose qui l'empêcha de provoquer un scandale au beau milieu du couloir. Toute autre personne qui se serait permis un tel geste sans son accord ne s'en serait pas sortie aussi facilement face à la Serpentarde. Mais c'était différent avec Elwan. Tout était différent. Et si Dawn devait se faire une raison elle refusait de penser à ce que cela signifiait, pour le moment, elle avait déjà bien assez de choses à gérer sans compliquer encore plus les choses. Elle tenta de résister un instant mais elle capitula bien vite. La poigne qu'il exerçait sur sa main droite n'était pas douloureuse mais la force qu'il mettait pour la contraindre à le suivre tirait sur sa peau blessée, imprimant une grimace de douleur sur son visage. Bien sûr, il ne pouvait pas savoir. Après avoir traversé quelques couloirs le Gryffondor les fit entrer dans la salle de classe désaffectée et referma la porte derrière eux. Libérée de son emprise Dawn se sentit presque chancelante, elle fit quelques pas dans la salle en se demandant à quoi elle devait s'attendre. Lors de leur dernière entrevue Elwan et elle s'étaient quittés sur une note très négative. Suite à une réaction qu'il ne lui avait toujours pas expliqué -pas qu'elle lui en ait réellement laissé l'occasion à vrai dire- une nouvelle dispute les avait opposé et la Serpentarde n'avait pas hésiter à lui hurler dessus et à le gifler avant de le planter dans le placard à balai du rez-de-chaussé. Depuis aucun contact n'avait eu lieu entre eux et Dawn ne savait pas où ils en étaient. Elle gardait toujours de la rancune envers lui pour avoir frappé Olivier et avoir tenté de maitriser sa vie mais tant de choses s'étaient passées depuis que sa colère s'était émoussée. Même si elle refusait qu'il puisse avoir une emprise sur son existence, tout cela lui semblait bien futile désormais. Sentant le regard du Gryffondor sur elle, la jeune femme leva les yeux vers lui, laissant leurs prunelles se croiser avant de s'accrocher. Elle resta là à le fixer en silence, incapable de comprendre pourquoi elle ne lui en voulait plus, pourquoi elle ne lui hurlait pas dessus pour l'avoir une nouvelle fois forcé à le suivre. Pourquoi sa simple présence lui semblait si apaisante, si naturelle. Comme si, sans lui, il manquait un élément à sa vie. Alors que son univers se trouvait plus troublé et douloureux que jamais, Elwan parvenait à lui faire espérer qu'elle pourrait retrouver un équilibre un jour. La main du Gryffondor s'approcha de son visage avant de finalement retomber le long de son corps, elle n'avait pas bougé. « Comment tu vas ? » Elle avait tellement entendue cette question depuis la nuit du marché qu'elle avait envie de tout casser à chaque fois qu'elle revenait à ses oreilles. Comment pouvait-il lui demander ça ? Comme si cette nuit là n'avait pas été si destructrice ? Comme si elle n'avait pas laissé des séquelles irréversibles sur tous les sorciers présents, elle inclus ? Pourtant elle ne dit rien, si le Gryffondor avait voulu se montrer dur son attitude et son regard n'exprimaient pas la même chose. La Serpentarde écarta les bras. « D'après toi ? » Dit-elle la voix emplie d'amertume, presque fatiguée. La manche de son gilet s'était relevée pendant que le jeune homme la menait à travers les couloirs, dévoilant la peau pâle de son bras mais surtout les balafres écarlates qui le marquaient. Si il savait. Ce n'était rien en comparaison du reste de son corps qui portait bien d'autres traces encore. Elle ne comprenait pas ce qui la poussait à agir ainsi. Elle qui cachait ces blessures avec le plus grand soin elle acceptait de les révéler au lion. Mais au fonds elle se sentait presque soulagée d'avouer à demi-mot la vérité et le fait que Elwan soit le témoin de cette vérité lui paraissait naturel. Malgré leur relation parfois difficile elle avait l'intime conviction qu'un lien privilégié les unissait. Qu'il ne la prendrait pas en pitié. Qu'il comprendrait. Elle secoua la tête et se repris. « Ça va. » Mensonge. Mais que pouvait-elle dire d'autre ? « Je m'en remettrais. » Finit-elle par avouer à mi-voix en tirant sur sa manche pour camoufler à nouveau ses blessures. Elle laissa le silence s'installer, elle ne savait pas quoi dire d'autre. Peut être ne se doutait-il pas d'à quel point cette nuit là avait été éprouvante pour elle mais elle ne pouvait décemment pas lui dire. Pas alors qu'il portait déjà le poids d'Alix sur ses épaules. « Pourquoi n'as-tu pas répondu à mes lettres ? » Prise au dépourvue, elle le regarda sans comprendre. Ce n'était pas vraiment le genre de question à laquelle elle s'était attendue. Elwan et elle n'avaient jamais échangé de courrier et elle avait du mal à l'imaginer prendre une plume et un parchemin pour lui écrire. Les seules lettres qu'elle avait reçu pendant son court séjour chez ses parents avaient été écris par quelques un de ses plus proches amis, presque tous des Serpentards. « Quelles lettres ? » Elle passa une main dans ses cheveux et ferma un instant les yeux, soufflant doucement. « Écoute Elwan, j'ai pas envie de me prendre la tête avec toi. Pas maintenant. » Souffla-t-elle. Elle avait tellement de choses à gérer. Cette pièce avait été le lieu de leur première dispute, une qui s'était terminée dans les cris et la violence. Et ça sonnait presque comme un avertissement à ses yeux. « Je n'ai reçu aucun courrier ces dernières semaines. Je sais pas de quoi tu parles. » Expliqua-t-elle doucement en secouant la tête. Elle croisa son regard et fut peinée de le voir si bouleversé. Tout était déjà si compliqué.


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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeDim 9 Aoû - 18:45

De cette nuit-là Elwan ne connaissait presque aucun détail. Il avait lu la presse, entendu quelques élèves raconter leurs propres histoires de l’horreur mais aucun n’avait été en mesure de lui décrire l’épouvante de ce soir-là et le Gryffondor évitait bien soigneusement d’en entendre parler. Il avait déjà assez à supporter avec Alix et ne tenait pas à entendre un autre récit d’un élève et devoir lui témoigner une compassion qu’il n’arrivait plus à ressentir pour qui que ce soit à part sa meilleure amie. Sa vie entière et toutes ses émotions semblaient tourner vers elle sans que Elwan fasse quoi que ce soit pour se sortir de ce cercle infernal. Certes le sacrifice n’était pas inutile car la jeune femme semblait reprendre un peu pied mais l’énergie nouvelle qu’elle manifestait était proportionnelle à l’énergie que Elwan perdait. D’une certaine façon il se sacrifiait pour elle. Il n’y avait encore que Dawn pour le détourner de Alix. Dans son ignorance Elwan ne comprenait pas que la nuit qu’avait vécu Dawn pouvait être un traumatisme. Il s’inquiétait de sa santé physique mais il n’avait pas encore pensé aux dommages psychologiques que l’attaque avait pu lui causer. « D'après toi ? » Leurs regards à tous les deux tombèrent au même moment sur le bras de la jeune femme. Sa manche était relevée, dévoilant une peau blessée. Son bras était couvert de zébrures. Elwan s’apprêtait à lui saisir le bras, à relever la manche pour découvrir l’ampleur des dégâts mais la Serpentard réagit avant lui. « Ça va. » Et elle rabaissa sa manche. A la voir droite et fière comme elle l’avait toujours été Elwan n’avait pas imaginé une seconde que la santé de Dawn pouvait être défaillante. Mais à la vue de ces marques il comprenait que le problème n’était pas forcément visible à première vue. Son front se creusa d’un pli soucieux. Il savait à quel point une attaque physique pouvait laisser des marques sur l’esprit. Il espérait que ce ne soit pas le cas sur Dawn.

« Je m'en remettrais. » Elle ne montrait pas de faiblesse comme à son habitude mais Elwan pouvait sentir dans sa voix l’hésitation et le manque de sincérité. Il y était habitué. Combien de fois Alix lui avait-elle dit que ça allait, qu’il pouvait la laisser seule ? A force les intonations de voix, même les plus subtiles, n’avaient plus de secret pour lui. Il savait néanmoins qu’il n’obtiendrait rien en la brusquant et il changea donc de sujet, évoquant les lettres qu’il lui avait écrites et auxquelles elle n’avait jamais répondu. « Quelles lettres ? Écoute Elwan, j'ai pas envie de me prendre la tête avec toi. Pas maintenant. » Elwan fut presque blessé par sa réponse. Croyait-elle qu’il était là pour lui faire des reproches et se prendre la tête une énième fois ? Il n’aimait pas se disputer avec elle et son comportement actuel n’était dicté que par l’inquiétude. En évoquant les lettres il ne cherchait pas à lui reprocher son manque de réponse, simplement de comprendre pourquoi et tenter de trouver une solution au problème. Il ne pouvait pas supporter cette situation de tension qui s’était installée entre eux et qu’ils n’avaient pas pu résoudre ces dernières semaines. Plus le temps passait et plus leur relation devenaient tendue et compliquée, le genre de chose que le Gryffondor détestait, et pourtant il ne pouvait pas se résoudre à laisser Dawn filer. Leurs caractères respectifs les menait souvent à hausser le ton mais pour rien au monde il ne se serait privé de ça, car au moins il pouvait lui parler et la voir. « Je n'ai reçu aucun courrier ces dernières semaines. Je sais pas de quoi tu parles. » Venant de quelqu’un d’autre il aurait pu imaginer un mensonge, une phrase dite pour éviter la confrontation et s’en tirer à bon compte en prétextant simplement de rien avoir reçu mais il connaissait suffisamment Dawn pour savoir qu’elle disait la vérité. Elle n’aurait pas eu peur de lui dire qu’elle n’avait pas souhaité répondre si cela avait été le cas. « Je t’ai écrit des lettres après l’attaque, je… » Comme souvent les mots lui manquait. Elwan avait toujours été plus à l’aise avec ses poings qu’avec autre chose. Ce n’était pas pour rien que la plupart de ses conflits se terminaient par une séjour à l’infirmerie et pas par une discussion civilisée.

Le Gryffondor était bouleversé et se rapprocha de Dawn pour lui saisir la main. Il avait peur qu’elle se dérobe et utilisa donc toute la douceur du monde pour lui prouver sa bonne foi, une douceur qu’il s’ignorait lui-même. Lentement, tenant sa main gauche à elle dans sa droite à lui, il utilisa l’autre pour lui soulever la manche, découvrant le bras meurtri. Cela lui serra le cœur et sans qu’il comprenne pourquoi et ne parvienne à contrôler cette émotion vivace et soudaine, les larmes lui emplirent les yeux. C’est lui qui faiblissait. « J’étais si inquiet après l’attaque. » Il glissa ses doigts en douceur le long des marques, comme si il avait pu les effacer d’un simplement frôlement de sa peau sur la sienne. Il aurait tant aimé. « Je ne savais pas comment tu allais. Tu sais les rumeurs ici vont si vite et on m’a dit que tu avais été transporté à Sainte-Mangouste, je comprends pourquoi. » Il faisait référence aux marques. Puis une émotion plus vive encore lui serra la gorge, chassant la tristesse : c’était la culpabilité. « Désolé de ne pas avoir été là. J’aurais dû te protéger. » Sa voix tremblait légèrement, en même temps que ses yeux menaçaient de déverser le torrent de larmes qu’ils contenaient encore. Il n’avait pas pu protéger Alix, il n’avait pas pu protéger Dawn.  Il se sentait vide et inutile.
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Dawn R. Blackwood
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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeMar 11 Aoû - 12:01

Le cri du coeur

ELWAN & DAWN
Comment faisaient-ils, tous ? Comment pouvaient-ils reprendre le cours de leur vie avec une telle aisance, avec cette facilité déconcertante ? Comme si rien ne les touchait, rien ne comptait ? Partout où elle regardait la Serpentarde avait l'impression que tous ceux qu'elle croisaient avait déjà repris le contrôle de leur vie. Rares étaient ceux qui acceptaient l'impact que l'attaque avait pu avoir sur eux. Elle en voyait parfois, le regard fuyant et les gestes précautionneux, mais leur nombre était bien réduit face à la masse des élèves qui préféraient prétendre que la vie pouvait reprendre. Comme si au fonds, l'attaque du village n'avait été qu'un évènement mineur dans leur existence, un simple détour, une broutille sans importance. Sans influence. Deux semaines seulement étaient passées depuis cette funeste nuit et déjà les élèves semblaient prêt à tout oublier. Les cours et examens étaient de nouveau sur toutes les lèvres, de même que le Quidditch. Tant de sujets futiles. Parfaits pour détourner les esprits et effacer les problèmes. Pas besoin d'être diplômé en sociologie pour le comprendre. En les voyants ainsi Dawn avait l'impression de passer à côté de l'évidence même, de rester bloquée dans le passé sans pouvoir avancer. Elle aurait aimé pouvoir faire comme tous ces élèves, oublier simplement ce qu'elle avait vécu, agir comme si tout cela n'avait été qu'un mauvais rêve. Elle aurait voulu posséder en elle cette naïveté salvatrice, pouvoir croire que tout ceci n'avait été qu'un évènement isolé et que le Ministère et les aurors allaient mettre un terme à ces agissements rapidement. Elle aurait tout donné pour revenir en arrière, pour ne plus être réveillée au beau milieu de la nuit par ces terribles souvenirs qui lui revenaient par flash avant de lui échapper de nouveau. Pour que ses seules préoccupations soient liées aux problèmes causés par sa famille ou son caractère de feu. Mais comment pouvait-elle espérer oublier alors qu'elle portait toujours les traces que les mangemorts avaient laissées sur sa peau ? Elle n'était pas comme ces élèves, elle n'acceptait pas de tourner la page aussi facilement, elle ne se résignait pas devant les horreurs qu'ils avaient vécu et surtout elle savait que jamais elle ne pourrait tirer un trait sur tout cela. Parce que parfois, au fonds d'elle, elle avait envie d'hurler, de crier jusqu'à s'en casser la voix. Jusqu'à ce que ses cordes vocales demandent grâce et qu'elle ne puisse plus émettre le moindre son. Elle avait envie de tout casser, de briser chaque objet qui se trouvait à porté de ses mains, de tout détruire sur son passage. Elle voulait que chacun sache à quel point cette situation était tordue et à quel point ça la rendait malade. Peu importait comment, mais elle n'avait plus qu'une envie c'était de faire sortir tous ces sentiments qui lui enserraient le cœur et l'empêchaient de trouver le repos. La colère, le dégoût mais aussi la douleur et l'abattement tournoyaient en elle sans cesse, menaçant de la submerger à tout moment. Mais nul ne le savait. Si la force de ces émotions parasites menaçait de venir fissurer son masque de froideur et d'indifférence elle faisait de son mieux pour maintenir les apparences. Jamais elle ne se montrerait faible face à ses camarades, pas après cette nuit là.

Pourtant quelque chose lui disait qu'Elwan n'était pas dupe. Elle parvenait à berner tout le monde, avec son mépris apparent, son arrogance éternelle et sa réputation de princesse des glaces. Son air intouchable lui était bien utile depuis quelques semaines. Mais pas lui. Peut être parce qu'ils partageaient un lien qu'elle ne saurait expliquer ou parce qu'au final, leur relation avait connue tant de hauts et de bas qu'il l'avait vu passer par de nombreuses émotions. Il était l'un des rares à pouvoir affirmer qu'il avait vu les nombreuses facettes de sa personnalité et de son caractère compliqué. Sûrement parvenait-il à voir à travers son masque désormais. A comprendre que les quelques mots emplis de fierté qu'elle tentait de lui faire croire n'étaient -pour la plupart- que des mensonges qui peinaient à la tromper elle même. Dawn ne savait pas si il s'agissait là d'une bonne ou d'une mauvaise chose. « Je t’ai écrit des lettres après l’attaque, je… » Ses paroles la firent redescendre sur terre. Elle le fixa en silence, attendant qu'il termine ses explications. Mais rien ne vint et elle ne chercha pas à le pousser pour autant. Elle n'avait jamais reçu les hiboux dont il lui parlait et elle se doutait que si il souhaitait toujours en partager le contenu avec elle il le ferait de lui même. Cependant, si elle ne doutait pas de sa bonne foi, il en était tout autre pour ses parents. Le système de courrier sorcier était réglé à la perfection, il n'y avait aucune raison pour que les hiboux que le Gryffondor lui avait envoyé n'aient pas trouvé son adresse. Surtout que le manoir Blackwood n'était pas vraiment une adresse inconnue dans la société magique. Les lettres étaient certainement arrivées mais elles n'étaient jamais parvenues jusqu'à elle. Ce qui signifiait que ses parents les avaient sûrement interceptées avant. Jamais ils n'accepteraient que leur fille se lie avec un sorcier au sang aussi impur qu'Elwan. Si ils savaient. Elle soupira, exaspéré par ces tentatives de contrôle dont elle faisait toujours l'objet.

Il s'avança alors, dans un silence si complet et avec une lenteur si délibérée que Dawn mit quelques secondes à comprendre ce qu'il faisait. Elle ne devina ses intentions que trop tard, la main droite du Gryffondor avait déjà attrapé la sienne et sa main gauche flottait au dessus du tissu qui camouflait ses blessures. Elle croisa son regard. « Fais pas ça. » Souffla-t-elle dans un murmure. Elle ne voulait pas qu'il s'impose cette vision, elle ne comprenait pas son besoin de voir ces marques, ni pourquoi ça semblait lui importer. Mais ces paroles n'eurent aucun effet et il écarta sa manche, dévoilant la peau pâle de son bras mais surtout les cicatrices écarlates qui le marquaient. Elle détourna le regard, elle savait parfaitement ce qui s'exposait au regard du Gryffondor, quelles meurtrissures et traces abimaient désormais son épiderme. Elle était incapable de s'infliger cette vue de nouveau. Elle ne savait plus si ça lui donnait envie de pleurer ou de hurler. Mais peu importait, elle n'avait jamais été douée pour maitriser ses émotions. Par dessus tout, elle se détestait de se sentir aussi vulnérable face à Elwan. Le laisser voir ses cicatrices c'était accepter qu'il voit sa faiblesse, que ce soir là ça avait été elle la victime. « J’étais si inquiet après l’attaque. » Son cœur se serra en entendant ses paroles. Elle ferma les yeux un instant, peu sûre de la manière dont elle devait gérer les sentiments contradictoires qui sommeillaient en elle. Elle rouvrit rapidement les paupières en sentant le contact de la peau sur ses blessures. Luttant contre elle même, elle força son regard à se poser sur son bras. Elwan parcourait des doigts les chemins vermillon que les sorts avaient laissés sur sa peau. Sa douceur était telle qu'elle frissonna. Incapable de prononcer un mot elle laissa son instinct prendre le dessus et ses doigts se serrèrent contre ceux du jeune homme. Il était le premier qu'elle laissait voir ses blessures. Le seul à pouvoir poser les yeux dessus et les toucher. S'en rendait-il seulement compte ? Leurs regards se croisèrent avant qu'elle ne le détourne de nouveau et son cœur manqua un battement. La serpentarde retint son souffle alors qu'elle avait soudainement envie de se blottir contre le Gryffondor. De pouvoir enfin se laisser aller, d'accepter que les larmes qu'elle retenait depuis si longtemps coulent enfin le long de ses joues. Elle voulait brusquement redevenir celle qu'elle était en réalité, une gamine de 17 ans pleine de douleur et de détresse. Celle qui avait été blessée et torturée dans l'attaque du village et qui ne savait pas comment gérer ça correctement. Mais elle n'en fit rien. Elle était Dawn Blackwood et elle était forte. Même si c'était un mensonge.

Il lui fallut quelques secondes mais elle finit par se reprendre. Elle releva finalement le regard, acceptant que ses prunelles rencontrent celles d'Elwan. Elle fut surprise de le voir aussi bouleversé, encore plus qu'elle. Des larmes avaient envahi ses yeux et il semblait si peiné qu'elle ne pu s'empêcher de se sentir coupable. Elle voulut dire quelques mots, lancer une phrase banale pour lui montrer qu'il n'avait aucune raison de se sentir mal, mais rien ne vint. C'était de sa faute. Elle le savait. Encore et toujours, même si cette fois c'était contre son gré. « Je ne savais pas comment tu allais. Tu sais les rumeurs ici vont si vite et on m’a dit que tu avais été transporté à Sainte-Mangouste, je comprends pourquoi. » Un sourire amer flotta sur les lèvres de la Serpentarde. Les rumeurs, bien sûr. Pas besoin d'oreilles à rallonge dans une école. A cause d'elles tout le château était au courant de ce qu'il lui était arrivé, encore un évènement qu'elle ne pourrait garder pour elle. Qu'elle devait apprendre à gérer alors que ses camarades l'observaient, avides de la voir chuter. De toute manière, nul ne pouvait ignorer les évènements récents, ils avaient fait la une du Daily Prophet pendant plusieurs jours, certains articles étaient encore plus larmoyants qu'un Soap Opera, de très mauvais goût. « C'est rien, t'en fais pas. » Ce n'était rien maintenant. Juste quelques traces qui finiraient par s'estomper avec le temps. Sûrement pouvait-elle les faire disparaitre avec l'aide d'une potion à l'huile d'ellébore de Miss Lancaster, mais pas maintenant. Aussi douloureux que c'était, elle avait besoin de ce rappel. Dawn savait que son ton rassurant n'avait rien de sincère, jamais Elwan ne la croirait. Mais elle ne pouvait pas lui avouer que ses blessures auraient pu causer sa perte, qu'en réalité son état avait été bien plus grave qu'elle ne voulait bien le lui laisser entendre. Que, non, elle n'avait pas pensé que ce n'était rien lorsqu'elle avait sentie sa peau se déchirer sous l'effet du sort et qu'elle avait vu son propre sang tâcher ses vêtements et le sol du village. « Désolé de ne pas avoir été là. J’aurais dû te protéger. » Elle leva le regard vers lui, les sourcils froncés. Il paraissait si peiné, jamais Dawn ne l'avait vu dans un tel état. Ses paroles la touchaient, certainement plus qu'elle ne voulait bien le croire. Mais il ne pouvait pas penser comme ça. « Arrête. » Lâcha-t-elle d'une voix plus ferme qu'elle ne l'aurait souhaité. Elle secoua doucement la tête, regrettant aussitôt son ton. Comme pour s'excuser elle serra sa main dans la sienne. « Arrête, dis pas des trucs comme ça. » Reprit-elle d'une voix plus posée, presque dans un souffle. « Je sais me défendre toute seule, tu le sais n'est-ce pas ? » Elle haussa un sourcil. Elle ne voulait pas le blesser, elle se doutait qu'il n'avait pas voulu la vexer par ses paroles mais même si cette nuit s'était terminée de manière terrible pour elle elle refusait d'être considérée comme faible. Elle n'était pas une demoiselle en détresse. Elle n'avait pas besoin que l'on courre à son secours. Elle n'était pas le genre de sorcière qui hurlait au moindre danger ou qui s'évanouissait devant une goutte de sang. Elle pouvait se débrouiller seule. Et elle n'accepterait pas qu'on la considère comme plus faible à cause de son sexe, les sorciers en armure étincelante elle n'en avait pas besoin. Et il le savait. Du moins, elle l'espérait, sinon elle serait bien déçue. Il l'avait déjà vu se battre, avec ou sans baguette, avec des mots ou avec ses poings. Dawn n'était pas la sorcière que l'on sauvait, elle était celle qui se jetait sur ses adversaires toutes griffes dehors, celle que quelques coups ou quelques bleus n'effrayaient pas. Pourtant ça n'avait pas suffit. « Mais j'ai pas été capable de protéger Phèdre, j'ai même pas pu me protéger moi même. Alors... » Elle frissonna au souvenir de la Serdaigle qu'elle avait vu s'effondrer sur le sol, du sang imprégnant lentement ses vêtements. Elle n'avait pas pu lui porter secours comme elle l'avait voulu. Alors qu'aurait-il pu faire de plus ? Si elle le pensait elle ne le dit pas pour autant, elle savait que le Gryffondor possédait sa fierté et ce n'était pas le moment d'y porter atteinte. Mais ils devaient voir les choses en face. Ils n'étaient pas prêt pour ce genre d'affrontement. Même si cette pensée était intolérable Dawn savait qu'elle n'avait eu aucune chance, seulement celle de s'en sortir vivante. La présence du Gryffondor n'aurait certainement pas pu changer l'issue de cette nuit là. Au contraire, il aurait pu être blessé comme elle, voire pire même. En tant que né-moldu il n'aurait pas été épargné comme elle l'avait été. Cette simple pensée lui serra le cœur. Elle soupira. « Tu peux pas te reprocher de pas avoir été là. Je ne te le reprocherais jamais d'accord ? » Elle raffermit l'étreinte qu'elle exerçait sur sa main pour lui prouver sa bonne foi, mettant dans ce simple geste toute l'affection dont elle était capable de faire preuve après ce qu'elle venait de vivre. Il n'avait aucune raison de s'en vouloir et elle ne comprenait pas pourquoi il se torturait avec des évènements sur lesquels il n'avait eu aucune prise. Peut-être était-elle trop détachée des autres, trop distante, pour le comprendre. Ou peut être cela faisait-il partie du fameux caractère des rouges et ors. « Tu as assez de soucis comme ça, avec Alix, avec les autres élèves. Je peux pas être égoïste et t'ajouter un autre poids sur les épaules. Je peux pas t'imposer ça. » Elle haussa légèrement les épaules, comme si elle venait de prononcer des banalités. Pourtant elle était sincère. Elle n'avait pas su être là pour lui lorsqu'il en avait eu besoin, jamais elle ne se permettrait de lui demander l'inverse. Elle ne le méritait pas. Elle savait qu'Alix lui prenait tout son temps et son énergie, le rétablissement de la jeune femme était long et difficile, il avait choisi de rester à ses côté et c'était parfaitement louable. « C'est moi qui ait décidé de me battre. J'ai joué et j'ai perdu. » Conclu-t-elle avec amertume. Au fonds, les choses étaient aussi simples que ça. Elle avait joué avec le feu et elle s'en mordait maintenant les doigts. Elle avait voulu se croire plus forte qu'elle ne l'était, elle avait pensé qu'elle aurait pu survivre, mais elle avait eu tort. « Mais ça aurait pu être pire... » Tellement pire.


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Dernière édition par Dawn R. Blackwood le Jeu 8 Oct - 12:21, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeMer 30 Sep - 22:47

Elwan n'était plus que l'ombre de lui-même. Au départ sa nouvelle attitude n'avait pas inquiété grand monde, on la trouvait normale. Il était simplement éprouvé après l'agression de sa meilleure amie, agression qui l'avait rendu folle et qui avait donc un impact sur Elwan qui passait tant de temps avec elle. Puis peu à peu les gens avaient commencé à réaliser que ce nouveau comportement de la part du Gryffondor n'était pas provisoire. Le temporaire s'était installé depuis bien trop longtemps. Elwan si rieur, si léger, avait disparu. Ne restait qu'un enfant brisé, un adolescent qui tentait de faire l'homme mais qui n'arrivait plus à porter le fardeau sur ses épaules tant il se sentait seul et vulnérable. La situation avec Dawn ne faisait que renforcer ce sentiment qu'il connaissait déjà si bien : l'impression d'être inutile. Le contact des doigts de Dawn se serrant sur les siens le sortit de sa transe. Leurs regards se croisèrent et il y eu un instant tellement de mots dans ce silence que Elwan en fut plus ému que jamais dans sa vie. Dawn pouvait se cacher, mentir, faire semblait elle ne le trompait pas lui. Il la comprenait. Ce regard il le connaissait si bien. « C'est rien, t'en fais pas. » Le comble. Elle était blessée mais c'est elle qui tentait de le rassurer. Elwan se sentait plus ridicule que jamais. Dawn aussi voyait-elle à quel point il n'était plus qu'un enfant rêvant de se réfugier dans les jupes de sa mère ? Il se sentait si inutile. « Arrête. » Son ton était ferme, comme un reproche. Mais elle avait raison : qui était-il pour venir se plaindra auprès d'elle alors qu'elle avait vécu l'enfer ? Elwan, si égocentrique. Mais Elwan qui commençait à s'en rendre compte. Il aurait probablement fondu en larmes si Dawn n'avait pas serrer sa main d'un air plus doux, comme pour lui signifier qu'il n'avait rien à se reprocher. Elwan se rattacha à ce contact, à a ce geste, qui n'était pas grand chose mais qui signifiait tout pour lui. « Arrête, dis pas des trucs comme ça. Je sais me défendre toute seule, tu le sais n'est-ce pas ? » Évidemment qu'il le savait. La première fois que Elwan lui avait parlé elle se battait à mains nues avec une autre élève de Poudlard. Dawn était forte et débrouillarde il en était parfaitement conscient. Mais Alix aussi l'était et ça n'avait pas suffit... Au fond de lui Elwan savait qu'il n'avait pas à se rapprocher son absence au moment de l'attaque, tout comme il n'avait rien pu faire pour Alix. Il ne pouvait pas être sur leurs dos à longueur de journées et ce n'était pas son rôle de les surveiller. Pour autant il culpabilisait de n'avoir rien pu faire.

« Mais j'ai pas été capable de protéger Phèdre, j'ai même pas pu me protéger moi même. Alors... Tu peux pas te reprocher de pas avoir été là. Je ne te le reprocherais jamais d'accord ? » dit-elle tout en serrant sa main un peu plus fort. Il acquiesça comme si il était d'accord alors qu'au fond, il ne l'était pas. Mais il ne pouvait pas laisser Dawn s'inquiéter pour lui et sa conscience alors qu'elle avait des choses plus préoccupantes à l'esprit. Ses efforts pour tenter de le rassurer le touchait droit au cœur en même temps qu'ils renforçaient sa culpabiliser. Drôle de combinaison. « Tu as assez de soucis comme ça, avec Alix, avec les autres élèves. Je peux pas être égoïste et t'ajouter un autre poids sur les épaules. Je peux pas t'imposer ça. » Elle était si gentille, si compatissante à son égard. Ce n'était pas ainsi que Elwan avait imaginé les choses. Bien sûr il savait que Dawn n'allait pas mal au point d'être brisée, il savait qu'elle arrivait à gérer les choses, au moins en apparence mais c'était déjà beaucoup. En revanche il pensait qu'en la mettant devant le fait accomplit elle admettrait plus volonté sa faiblesse, la laisser s'en aller pour s'en débarrasser mais non, Dawn s'escrimait à faire la forte. Elle prenait même le temps de le rassurer lui, de le défaire d'un poids qu'il s'apprêtait à se mettre sur les épaules. Elwan n'était pas expert en psychologie mais il lui semblait qu'en parler ne ferait que du bien à Dawn. Mais il connaissait assez Dawn pour savoir qu'elle voulait sans doute gérer cela seule. Peut être faisait-elle une exception et parlait-elle plus volontiers à sa meilleure amie mais admettre sa faiblesse devant les gens était sans doute la chose la plus incroyable que Dawn puisse faire. Et visiblement elle n'était pas prête à le faire devant Elwan même si il en percevait quelques signes. « Mais ça aurait pu être pire... » Ces quelques mots lui donnèrent froid dans le dos. Il n'osait pas imaginer ce qui se serait passé pour lui si le pire était arrivé. Il préféra chasser cette idée de sa tête et se concentrer sur Dawn qui était là devant lui. Il avait retrouvé une partie de ses esprits et se sentait plus calme, il préférait garder cette stabilité. Il s'essuya les yeux de sa main libre pour chasser les dernières traces de larmes.

« Tu ne m'imposeras rien Dawn, jamais. Je veux être là pour toi. » Il serra sa main à son tour pour lui prouver sa sincérité. « J'ai besoin d'être là pour toi tu comprends ? » Car il avait été incapable d'être là au moment propice alors il se devait d'être là maintenant. C'était un devoir personnel, une manière d'apaiser sa conscience. C'était la seule chose qu'il pouvait faire pour elle et il avait besoin de faire quelque chose. Maladroitement il tenta de lui expliquer : « Si je n'ai pas été là tu peux au moins me laisser faire ça pour toi non ? Je ne te demande pas de t'épancher sur mon épaule, ou d'avoir besoin d'une présence constante. » Une deuxième Alix aurait été trop dure à gérer, ne serait-ce qu'en termes de temps. Mais Dawn semblait être dans un état moins grave que sa meilleure amie. Elle n'aurait sans doute pas besoin d'un pilier auquel s'accrocher éternellement, d'une bouée à laquelle se retenir. Sans doute qu'elle était capable de se gérer seule mais Elwan préférait être là, si jamais elle craquait et qu'elle avait besoin d'aide. Il ne voulait pas la laisser seule au milieu de tous les sang-pur qui constituaient la plupart de son cercle d'amis : le danger se trouvait peut être déjà parmi eux. « Mais est-ce que tu peux au moins me laisser être là pour toi ? » Sa gorge se noua, sa voix se fit un petit peu plus faible. « Ne me repousse pas encore s'il te plait. »
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Dawn R. Blackwood
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES

LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012
+ PARCHEMINS : 6731
+ LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch

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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeJeu 15 Oct - 0:04

Le cri du coeur

ELWAN & DAWN
Qu’est-ce qu’il leur était arrivé ? Qu’est-ce qu’il lui était arrivé ? Dawn avait toujours été consciente que son existence ne serait jamais une partie de plaisir. Après tout, elle ne lui appartenait pas, d’autres mains en tiraient les fils et planifiaient avec soin un avenir dont elle ne voulait pas. Elle portait un nom bien plus lourd qu'elle, et cela avait des conséquences. Cette idée la révoltait mais elle savait qu’il était inutile de s’y opposer, le prix à payer pour sa liberté serait si lourd qu’elle refusait d’y penser pour le moment. Elle était déjà condamnée. Mais ce n’était pas le cas d’Elwan. Il n’avait pas à vivre une vie de mensonges, de faux semblant et de coups-bas, il n’avait pas besoin de surveiller chacun de ses gestes de peur qu’ils ne le mènent à sa perte. Elle était là la grande différence entre Dawn et Elwan, lui il était libre. Ses actions, ses pensées et son futur lui appartenaient. Il pouvait choisir avec qui il se liait ou contre qui il se révoltait. Il était infiniment plus libre que la Serpentarde, pourtant il paraissait tout aussi brisé. Où était passé le Gryffondor que Dawn connaissait ? Celui qui défendait ses idées toutes griffes dehors et dont les valeurs n’étaient plus à prouver ? Celui qui lui avait tenu tête de nombreuses fois et qui n’avait jamais reculé devant les terribles colères de la verte et argent ? Dawn savait que le jeune homme qu’elle avait en face d’elle n’était qu’une facette du véritable Elwan, une part de lui à laquelle elle n’avait jamais eu à faire auparavant et qui la laissait complètement déboussolé. Il aurait dû aller bien. Il portait ses origines comme un étendard et n’avait jamais été une victime des bourreaux de l’école, sa famille devait le soutenir et être fière et lui et surtout, il n’avait pas eu à subir les horreurs du marché nocturne. Il n’avait vu personne tomber sous les sorts des mages noirs et n’avait eu à souffrir d’aucune blessure. Il pouvait fermer ses paupières sans être assailli par des souvenirs teintés de rouge. Il souffrait, et Dawn ignorait pourquoi. Il ne comprenait pas la chance qu’il avait de ne pas avoir été présent ce soir-là. Sa culpabilité, la Serpentarde la balayait d’un revers de la main, elle était inutile. Qu’aurait-il pu faire de plus ? Si elle le pensait, elle n’en dit rien, elle n’avait pas envie de le blesser, il paraissait très bien s’en charger seul. Elle se contenta de le regarder en silence, son cœur se serrant devant son regard embué. Elle se surprit à penser qu’elle aurait aimé pouvoir effacer ses souffrances, pouvoir apaiser le Gryffondor. Mais elle comprit presque aussitôt que c’était impossible. Car les souffrances qu’elle voyait au fond de son regard, celles qui le tourmentaient dans relâche et affaiblissaient sa flamme, toutes celles qu’il endurait, c’était à cause d’elle. C’était de leur faute, à Alix et à elle. Si Elwan souffrait, c’était parce qu’elles souffraient. Elle ne blâmerait jamais Alix pour ce qu’il lui était arrivé, c’était une évidence, mais elle ne pouvait nier que l’état de la Gryffondor affectait directement le lion. Et maintenant, elle venait s’ajouter à cette équation déjà bien douloureuse. Elle ferma les yeux un instant, comme frappée par cette révélation, la respiration bloquée dans sa gorge. Sûrement faisait-il preuve de cette empathie dont la Serpentarde était dépourvue, mais cela ne l’empêcha pas de se sentir coupable à son tour. Elle faisait souffrir les autres, et surtout lui, comme toujours, et ça ne contribuait qu’à raviver les brûlures de son cœur.

Elle détourna le regard un instant, aussi bien pour faire mine qu’elle ne le voyait pas essuyer ses larmes que pour cacher le malaise qui s’emparait d’elle. Tous deux avaient leur fierté. Ses prunelles ambrées se posèrent sur leurs mains liées, les fixant sans les voir. Cette vision lui paraissait à la fois étrange et naturelle, comme une évidence à laquelle son esprit ne n’était pas encore accoutumé. Elle n’avait jamais pensé qu’Elwan puisse avoir un tel effet apaisant sur elle. Elle releva les yeux en sentant une pression sur sa main. « Tu ne m'imposeras rien Dawn, jamais. Je veux être là pour toi. » Leurs regards s’accrochèrent et le cœur de Dawn manqua un battement face à l’intensité des prunelles d’Elwan. Pourquoi est-ce que ça ressemblait à une déclaration ? Et pourquoi est-ce que ça résonnait tant en elle ? La gorge de la Serpentarde se serra et pendant un instant elle fut incapable de prononcer le moindre mot. « J'ai besoin d'être là pour toi tu comprends ? » Elle continua de le fixer dans le plus grand des silences, oscillant entre différents sentiments. Elle était sincèrement touchée par les paroles du Gryffondor, mais elle était également confuse. Sans qu’il ne s’en rende compte, Elwan était en train de réveiller en elle toutes ces émotions qu’elle avait cherché à faire taire ces derniers mois en le fuyant. Celles qu’elle ne comprenait pas, qu’elle ne maîtrisait pas et auxquelles elle redoutait de faire face. Leur relation n’avait jamais été facile, ils avaient connus tant de hauts et de bas que Dawn s’était souvent sentie perdue. Les moments de calme duraient rarement entre eux tant leurs forts caractères respectifs les poussaient à s’opposer l’un à l’autre. Mais ces instants, Dawn ne les avait pas vus venir. C’était la première fois qu’Elwan se montrait si ému en sa présence. Qu’elle avait le sentiment de compter à ses yeux. « Si je n'ai pas été là tu peux au moins me laisser faire ça pour toi non ? Je ne te demande pas de t'épancher sur mon épaule, ou d'avoir besoin d'une présence constante. » Il n’avait pas été dupé par ses paroles, la verte et argent s’en était doutée. Elle l’avait confronté tant de fois sans chercher à se cacher derrière son masque de froideur que désormais il pouvait voir à travers. Les mensonges auxquels elle-même avait du mal à croire n’avaient pas réussis à le berner. Elle qui était habituellement une si fine menteuse ne savait pas ce qu’elle devait en penser. « Mais est-ce que tu peux au moins me laisser être là pour toi ? » Il avait vu juste, elle devait bien le reconnaître. Elwan la connaissait désormais, elle, sa fierté mal placée et son comportement désastreux qui l’empêchaient de montrer la moindre faiblesse même si ça la détruisait à petit feu. Il savait que jamais elle ne se reposerait sur quelqu’un pour avancer, qu’elle ne dévoilerait pas la vulnérabilité que son armure d’arrogance camouflait. Pourtant, en cet instant, ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Parce que, face aux paroles du Gryffondor et à son regard bouleversé, c’était ça qu’elle voulait, pouvoir se laisser aller. Lui demander un peu de soutien, juste un peu. Se laisser aller dans ses bras. Juste quelques instants. Car elle devait le reconnaitre, il était celui qui était toujours là pour elle malgré leurs disputes dévastatrices et qui le lui prouvait par ses paroles et son inquiétude. Mais elle ne pouvait pas. « Ne me repousse pas encore s'il te plait. » Dawn sentit son cœur se serrer de nouveau et l’amertume de la culpabilité la gagner. Combien de fois c’était-elle montrée injuste et égoïste envers lui, en le repoussant et en le fuyant sans explications ? Pourtant, il était toujours là, face à elle, à lui promettre son soutien et à regretter de n’avoir pu l’aider. Il s’accrochait, pour elle. La verte et argent pris quelques instants pour ne pas se laisser submerger par l’émotion. « T'as toujours été là. » Souffla-t-elle doucement. « Même quand je ne le voulais pas. » Ajouta-t-elle en faisant référence au bal de la Saint-Valentin où il avait frappé son cavalier -et ex-petit ami- Olivier. Un léger sourire ironique flotta sur ses lèvres. Elle tentait de détendre l’atmosphère, mais au final elle était sincère. Il était toujours là pour elle. Même lorsqu’elle avait été furieuse contre lui, elle n’avait jamais songé à le rayer de son existence. Ils avaient une relation parfois difficile, mais elle n’avait jamais voulu y renoncer. Elle se rendait peu à peu compte qu’elle était prête à beaucoup pour Elwan, elle tenait  plus à lui qu’elle ne voulait se l’admettre.

« Je peux pas m'effondrer Elwan. » Elle releva doucement le regard vers lui, espérant qu’il pourrait y lire toute sa reconnaissance et son affection. Ne souhaitant pas qu’il se méprenne sur ses paroles et qu’il n’y voie une énième tentative de fuite, elle ne lui laissa pas l’occasion de la couper. « Parce que je sais pas si je serais capable de me relever. » Continua-t-elle alors à voix basse. Cette révélation, il était le premier à l’entendre, et il serait certainement le seul. Dawn ignorait s’il s’en rendait compte, mais elle choisit de ne pas se focaliser sur ce point. Sûrement cela rendrait-il les choses plus simples pour elle. Elle avait toujours gardé ses sentiments pour elle, de peur de se montrer vulnérable, d’ouvrir une brèche en elle qu’elle serait incapable de refermer. Pourtant, elle faisait l’inverse face à Elwan. Elle ignorait pourquoi, mais cela lui semblait presque naturel. Peut-être était-elle touchée par l’émotion du lion, peut-être que l’attachement qu’il lui prouvait en ce moment finissait-il par apaiser son cœur de glace. Ou peut-être était-elle fatiguée de lui mentir, et de se mentir à elle-même. Et lentement, de cette manière contrôlée qui lui ressemblait tant, elle rendait les armes. Elle sentit sa main trembler dans la sienne, mais elle ne chercha pas à se défaire de son étreinte. « Ce qu'il s'est passé cette nuit-là... Ce que ce mangemort m'a fait... » Commença-t-elle avant de  s’arrêter. Instinctivement, elle baissa les yeux sur son bras, dont la manche toujours relevée dévoilait ses cicatrices écarlates. Elle regretta aussitôt son geste, même plusieurs semaines après l’attaque, cette vision lui était difficile. Elle ne comprenait pas que leur vue ne rebute pas le Gryffondor. Mais elle voulait lui montrer que cette soirée avait laissé bien d’autres traces en elle, et pas seulement au niveau physique. Elle avait besoin de partager son amertume et sa douleur, d’avouer ce qu’elle ressentait réellement. Ces blessures étaient bien plus complexes et difficiles à cerner que les quelques cicatrices qui ornaient sa peau. Il ne s’agissait pas seulement de la douleur  ou de la peur qu’elle avait ressentie. C’était ce sentiment de vulnérabilité qui l’avait étreint alors qu’elle heurtait le sol, cette soudaine envie de tout abandonner pour ne plus ressentir la douleur que le mangemort lui infligeait. Ce soir là, elle avait voulu mourir. Et elle savait qu’elle ne pourrait jamais se pardonner une telle faiblesse. « Je pouvais rien faire. Rien. Ni me défendre, ni m'échapper. J'étais vulnérable, faible. Ça peut pas se reproduire . » Elle insista sur la dernière phrase alors que sa voix faible avait repris de l’assurance, l’amertume et la colère s’insinuant lentement dans ses veines. Elle pinça un instant les lèvres pour empêcher les émotions que ces souvenirs provoquaient de prendre le dessus et de la plonger de nouveau en plein cauchemar. Elwan aurait voulu pouvoir la protéger, son intention la touchait -même si elle se refusait d’être une sorcière en détresse- mais elle, elle aurait simplement voulu qu’il n’ait pas besoin de formuler cette idée. Elle aurait voulu être assez forte pour se protéger elle-même et ne pas finir à la merci d’un mage noir. Mais elle avait échoué, et cette pensée l’emplissait d’une fureur froide, aussi bien dirigée vers elle-même que vers les mangemorts. « La seule chose qui m'ait sauvé c'est mon nom. Mon sang. Alors que d'autres mourraient pour la même raison. » L’aigreur dans sa voix la surprit quelque peu. C’était la première fois qu’elle formulait ces pensées à voix haute et surtout qu’elle avouait à quelqu’un qu’elle n’aurait pas dû survivre à cette soirée. « Et ça me rend malade. » Ajouta-t-elle sans chercher à masquer son dégoût. Encore une fois les origines de son sang avaient fait une énorme différence, et pour elle, qui n’avait que faire de la -soit disant- influence de ses origines, c’était insupportable.

Elle ne s’était pas posé de questions, enfermée dans cette colère grandissante depuis plusieurs semaines, Dawn ne s’était pas rendue compte qu’elle menaçait de l’engloutir à tout moment.  Tellement de sentiments se battaient en elle qu’elle aurait préféré se sentir comme anesthésiée pour ne pas avoir à les gérer. Mais ce n’était pas aussi simple et si elle refusait de s’abrutir avec les potions proposées par les médicomages alors elle devait apprendre à vivre avec ce tourbillon qui lui déchirait le cœur et l’esprit. Elle avait craqué face à Elwan, sa douceur et sa sollicitude soudaine. Elle n’était pas sûre qu’il comprenne tout ce qu’il se passait en elle, elle-même avait des difficultés. Mais elle avait pu mettre des mots sur ce qu’il lui était arrivé et sur ce qu’elle ressentait. Elle l’avait laissé apercevoir sa vulnérabilité, les véritables traces que l’attaque avait laissées sur elle. Mais aussi sa colère, son amertume et son dégoût, qui prenaient peu à peu le pas sur son abattement premier. Sûrement le réalisait-il mieux que ce que la Serpentarde pensait, car sans s’en rendre compte elle s’était laissée emportée par sa fureur et avait raffermit sa prise sur la main du Gryffondor, finissant par enfoncer profondément ses ongles longs dans sa peau. Il fallut quelques instants à Dawn pour se rendre compte de son geste. Horrifiée par ce qu’elle venait de faire, elle recula précipitamment, libérant la main malmenée du rouge et or. « Je... Je suis désolé, je voulais pas, je... » Balbutia-t-elle d’une voix blanche. Elle rabattit sa manche sur son bras, elle ne supportait plus la vision des plaies rougeâtres sur sa peau blanche, et fixa sa main quelques secondes, bouleversée. Elle ne s’était rendu compte de rien, la colère qu’elle étouffait en elle avait fini par ressortir. Elle s’était doutée que cela devait arriver tôt ou tard, elle s’était souvent sentie au bord de l’explosion ces derniers temps, mais elle n’avait jamais imaginé qu’elle la mènerait à blesser Elwan. Il s’était inquiété pour elle, il avait voulu l’aider, et voilà comment elle le remerciait. Qu’est-ce qui n’allait pas chez elle ? « Tu ne comprends pas ? » Lâcha-t-elle au bout d’un moment d’une voix tremblante. Elle passa ses doigts sur son visage pour tenter de retrouver ses esprits et surtout sa maitrise d'elle même. « Je suis complètement foutu, un gâchis, une ruine… » Elle ne se lamentait pas. Elle faisait une simple constatation, elle n'avait jamais eu un comportement ou un caractère particulièrement stable, mais depuis son agression c'était pire. Elle s'était éloignée de beaucoup de ses camarade et était plus irritables qu'a l'ordinaire. Et Elwan venait d'en faire les frais. « Je sais pas pourquoi tu t’obstines, tu ne vois pas que je vais juste t’apporter des ennuis ? » Pourquoi s'obstinait-il à se voiler la face ? Dawn n'avait jamais été une bonne influence, maintenant plus que jamais.


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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeVen 23 Oct - 20:26

Sans jamais se sentir faible ou en dessous des autres, Elwan avait toujours considéré que Alix était son héros, la seule personne au monde capable de tout surmonter. Il la pensait si forte et si résistante : comment expliquer sinon sa telle force de caractère et sa capacité à affirmer haut et fort ce qu'elle pensait malgré sa famille et son éducation ? Sa meilleure amie possédait une force de caractère rare et durant toutes ces années d'amitié Elwan ne se souvenait pas l'avoir vue faiblir une seule fois. Et puis l'agression avait eu lieu et Alix avait disparue. Étrangement Elwan ne pensait nullement que la réaction de Alix était dû à une faiblesse de caractère : il la connaissait trop pour ça. Il savait juste que si elle-même réagissait comme ça personne n'aurait pu se porter mieux. Alix avait faiblit mais il espérait qu'elle reprendrait du poil de la bête - et ces derniers jours semblaient lui donner raison. Elle avait juste besoin de temps pour rassembler ses forces et repartir au combat. En regardant Dawn, Elwan ne pouvait s'empêcher de faire le parallèle avec Alix. Elle aussi était forte, mais d'une manière différente. Si Alix l'affirmait haut et fort, Dawn ne cessait de nager dans l'eau aux requins en se faisant passer pour l'un d'entre eux, ce qui exigeait sans doute quelque chose de différent. Au fond de lui le Gryffondor n'avait jamais comprit pourquoi Dawn ne s'affirmait pas pour ce qu'elle était alors que Alix semblait le faire avec facilité. Et ce n'est qu'en côtoyant les deux qu'il s'était rendue compte que leurs existences n'avaient rien de facile. Alix souffrait et payait jour après jour pour ses idées affirmées; Dawn refusait de vivre cela. Et pourtant l'une comme l'autre avaient été rattrapées par le mal.

Le regard fixé sur Dawn, le jeune homme attendait un geste de sa part en espérant tout au fond de son cœur qu'elle ne le repousserait pas. Leur amitié n'avait jamais été un long fleuve tranquille : il avait eu tellement de hauts et de bas. Leurs caractères respectifs les empêchaient de s'accorder sur tout et il leur était difficile de reconnaître leurs torts ce qui les conduisait à se disputer et à rester en froid quelques temps. Pour autant l'affection qu'il lui portait n'avait jamais diminuée : au contraire elle semblait se renforcer à chaque fois. C'était une affection particulière, loin de celle qu'il ressentait pour Alix, mais il n'arrivait pas encore à mettre un mot sur ses sentiments. « T'as toujours été là. Même quand je ne le voulais pas. » Il fut surprit de voir un léger sourire apparaître sur ses lèvres, petite détente dans cette atmosphère si tendue. Elwan était tellement inquiet, loin de pouvoir réfléchir correctement. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre sa référence à Olivier, son ex-petit-ami avec qui elle s'était rendue au bal de la Saint-Valentin. Elwan l'avait frappé ce qui avait conduit à une nouvelle période de bas dans son amitié avec la Serpentard. Cette histoire semblait si futile maintenant. « Je peux pas m'effondrer Elwan. Parce que je sais pas si je serais capable de me relever. » Son aveu le bouleversa profondément. Il connaissait suffisamment Dawn pour savoir qu'elle parlait rarement de ses sentiments et avouer sa faiblesse comme ça ne lui ressemblait pas. Elle devait être très touchée par ce qui était arrivé, peut être plus que ce qu'il pensait. Sentant de légers tremblements dans la main de son amie Elwan resserra sa prise.

« Ce qu'il s'est passé cette nuit-là... Ce que ce mangemort m'a fait... » Il suivit son regard jusqu'à son bras couvert de cicatrices. Il l'imaginait se replonger dans ses souvenirs pour parler de cette nuit-là et il eu envie de l'interrompre mais elle prit la parole avant qu'il n'ait eu le temps de le faire. Peut être qu'elle avait besoin d'en parler, même si y repenser la faisait souffrir. « Je pouvais rien faire. Rien. Ni me défendre, ni m'échapper. J'étais vulnérable, faible. Ça peut pas se reproduire . » Ce qu'elle racontait il le comprenait non pas pour l'avoir vécu lui-même mais parce qu'il l'avait déjà entendu auparavant. Alix s'était rarement confié à lui à propos de cette nuit-là - peut être car ses propres souvenirs étaient trop flous et trop lointains - mais elle lui avait donné quelques éléments, suffisamment pour qu'il se fasse sa propre idée. Il comprenait ce sentiment d'être incapable de réagir, ce sentiment de se sentir faible d'un coup. Il l'avait ressentit lui-même à des échelles plus modérées et pouvait imaginer la puissance de ce que Dawn et Alix avaient ressentit. Il se découvrait une compassion et une empathie qu'il s'était ignoré jusque là. Pendant des années en tant qu'adolescent nonchalant il avait rarement fait attention aux gens autour de lui et à leurs sentiments et voilà qu'il se découvrait à ressentir la tristesse pour les émotions qui tiraillaient Alix - et maintenant Dawn. Cette empathie était sans aucun doute liée à l'affection qu'il leur portait à toutes les deux. En dehors de ses parents, la Gryffondor et la Serpentard étaient les personnes qu'il aimait le plus au monde. Il n'avait ni frère ni sœur mais il avait Alix qui était sa famille de ce côté-ci du monde, et Dawn. Lui donner une étiquette était impossible - encore que dans des moments d'aveuglément total sur ses propres sentiments il la qualifiait d'amie.

Il sentit la poigne de Dawn se raffermir dans la sienne qu'il avait légèrement relâché. Il ne bougea pas, sachant ce geste inconscient pousser par l'émotion. Elle avait besoin de se défouler un peu, son corps avait besoin de relâcher un peu de tension. Il ne sourcilla même pas lorsqu'il sentit les ongles s'enfoncer légèrement dans sa peau. Il était pendu à ses lèvres, trop concentré sur ce qu'elle avait encore à lui dire, prêt à écouter la suite de ses confessions pour essayer de prendre un peu du fardeau qu'elle portait sur ses épaules. « La seule chose qui m'ait sauvé c'est mon nom. Mon sang. Alors que d'autres mourraient pour la même raison. Et ça me rend malade. » Le dégoût pour elle-même qu'il percevait dans ces paroles le laissa sans voix. Bien sûr il connaissait suffisamment la Serpentard pour savoir qu'elle n'était pas - au fond d'elle-même - en accord avec ce que sa famille attendait et qu'elle passait son temps à jouer un rôle mais il n'imaginait pas qu'elle puisse ressentir autant d'amertume par rapport à ça. Son dégoût ne semblait pas se concentrer sur elle-même : elle évoquait ce nom qui la répugnait. Et Elwan pensa un instant que Dawn ressentait sûrement un ressentiment vis-à-vis de son nom - et donc sa famille - depuis bien plus longtemps que l'attaque. Il lui vint à l'esprit qu'elle ne se confiait jamais sur sa famille et qu'il ignorait tout à propos de ses parents. Mais ce n'était pas le moment d'évoquer cela. Ce que Dawn disait était sans doute vrai malheureusement. Si lui n'avait jamais porté son nom et son sang comme un fardeau il savait néanmoins que cela lui suffisait à s'attirer les foudres et le mépris de certains de ses camarades. Et le respect qu'il avait gagné avec ses poings il le savait superflu.

La précipitation de Dawn à se reculer surprit Elwan. « Je... Je suis désolé, je voulais pas, je... » Il suivit son regard jusqu'à sa main, où de profondes marques se voyaient sur sa peau. La jeune fille avait enfoncé ses ongles si profondément dans sa main qu'elle avait laissé des marques très profondes - certaines jusqu'au sang. Elwan se surprit à ressentir une petite douleur en s'en rendant compte alors qu'il y avait été imperméable quelques secondes auparavant. Une petite grimace passa sur son visage, qu'il effaça bien vite. Il ne voulait pas que Dawn se sente mal pour ça : il avait vécu bien pire. Il voulut la rassurer mais elle ne lui en laissa pas le temps et enchaîna : « Tu ne comprends pas ? Je suis complètement foutu, un gâchis, une ruine… » Son aveu était fort mais son ton plutôt neutre. Elle faisait une constatation, comme si elle avait pu dire qu’aujourd’hui le temps était très nuageux. Ce détachement laissa Elwan perplexe quelques instants, jusqu'à ce qu'il réalise que c'était sans doute la meilleure façon de gérer les choses. Il aurait fait la même chose à la place de Dawn : il fallait se détacher et ne pas se laisser engloutir. « Je sais pas pourquoi tu t’obstines, tu ne vois pas que je vais juste t’apporter des ennuis ? » Elle semblait sincèrement convaincue par ce qu'elle disait. Elwan ne se leurrait pas : il savait que côtoyer Dawn ces prochains temps n'allait pas être facile. Il le vivait suffisamment avec Alix. Mais il savait aussi qu'il ne pouvait pas supporter l'idée d'être loin d'elle, même si des ennuis étaient la seule chose qu'elle avait à lui apporter. Un instant le Gryffondor fut tenté de lui faire une blague en référence à toutes leurs anciennes disputes, et lui expliquer que les ennuis était le mort qui caractérisait le mieux leur relation mais il se retint par peur qu'elle le prenne mal. La tension était trop lourde et la moindre blague pouvait avoir l'effet opposé à celui escompté. Elwan n'était en général pas bon juge pour savoir comment agir dans les situations sérieuses mais il avait beaucoup apprit ces derniers mois aux côtés de Alix.

Lentement, avec douceur pour ne pas l'effrayer ou la brusquer, Elwan se rapprocha de nouveau d'elle, suffisamment près pour pouvoir saisir de nouveau sa main et lui montrer ainsi que la petite blessure qu'elle lui avait infligée était insignifiante. « Et bien apporte-moi des ennuis, c'est tout ce que je te demande Dawn. » Il avançait à pas de loup dans cette conversation, peu sûr de ce qu'il fallait dire. Les mots n'avaient jamais été son point fort ; il était tellement plus à l'aise avec ses poings. Malheureusement ces derniers étaient inutiles dans une telle situation. « Je ne veux juste pas être laissé de côté. » ajouta t-il. Il ne répondait pas vraiment à sa question. Pourquoi est-ce qu'il s'obstinait à vouloir être à ses côtés ? La réponse était évidente, autant qu'elle était difficile à assumer. Elwan ressentait simplement le besoin au plus profond de lui-même de prendre soin d'elle et il ne pouvait pas ignorer ça. La solution la plus simple pour lui aurait été d'ignorer les malheurs de Dawn, de s'en aller sans se retourner. Ca aurait été également la solution la plus simple avec Alix. Mais c'était une solution inenvisageable. Petit, Elwan rêvait de devenir soldat. Et en tant que tel il savait que le premier devoir d'un soldat était de ne pas abandonner ses camarades sur le champ de bataille. Aussi fort que la détresse de Dawn et Alix pouvait le toucher il ne pouvait pas passer à côté. Il devait en prendre un peu et la porter lui-même, pour les soulager autant qu'il pouvait et leur rendre la vie plus facile.

Alors qu'il la regardait, il se sentit soudain le besoin irrépressible de s'approcher d'elle et de la prendre dans ses bras. Et sans vraiment en avoir conscience il réalisa après coup que ce qu'il faisait. Il avait lâché sa main pour passer ses bras autour de sa taille, dans son dos, et poser sa tête sur son crâne à elle, dans une étreinte douce et qu'il espérait réconfortante. Il savait que Dawn n'était pas du genre à pleurer sur l'épaule d'autrui et n'était pas certain que c'était ce qu'elle ferait mais il voulait au moins lui donner l'occasion de le faire si elle le voulait. « Je ne vais pas te dire que je sais ce que tu traverses en ce moment mais... Rien de tout cela n'est de ta faute et j'espère que tu le sais. Tu n'a pas choisit d'être là à cet instant. Et si c'est ton nom qui t'as épargné... Tu n'as pas choisit de vivre dans cette famille. Personnellement si c'est ce qui t'as permis d'avoir la vie sauve, je ne vais pas m'en plaindre. » Elwan termina sa tirade dans un souffle. Tout en parlant il effectuait de petits gestes circulaires dans son dos qu'il espérait apaisants. Dawn était en vie et il était heureux de constater qu'elle allait bien physiquement. Mais elle ne devait pas sombrer, il ne voulait pas qu'elle le fasse comme Alix avait perdu pied. Cette fois il serait là dès le début pour l'en empêcher. « Tu peux t'effondrer si tu veux. Je t'aiderai à te relever. »
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Dawn R. Blackwood
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES

LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012
+ PARCHEMINS : 6731
+ LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch

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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeVen 30 Oct - 19:59

Le cri du coeur

ELWAN & DAWN
⊹ I can feel myself changing and not for the better. I feel like I’m killing part of myself, that I’m ignoring my heart until it becomes blind and deaf. I can feel myself growing harder, and I worry that I’m becoming someone you will not love ⊹

Vaguement déconnectée de la réalité, Dawn avait l’impression que son esprit tremblait autant que ses membres. Comme une flamme malmenée par le vent, elle se raccrochait fébrilement à toutes les pensées qui pouvaient lui faire garder les pieds sur terre dans ces moments d'incertitudes et de douleurs. Les souvenirs qu'elle se remémorait de cette salle, le rire de Sienna, la chaleur de la main d'Elwan dans la sienne. Comme hypnotisée, son regard ambré restait fixé sur ses mains alors que le silence s’installait dans la salle. Immobile, elle les regardait sans ciller, les paupières écarquillées et le visage blême, incapable de croiser les prunelles du rouge et or. Elle s'attendait presque à voir du sang tâcher ses ongles tant elle avait été inconsciente de la force qu'elle avait mis dans sa poigne. Le contrôle de ses émotions n’avait jamais été son fort, ignorant comment maîtriser correctement les sentiments qui l’habitaient, elle avait toujours laissé son instinct parler pour elle. Elle cédait à son impulsivité sans hésiter, agissait sans penser aux conséquences. Mais elle en avait toujours été consciente, laisser la réflexion aux Serdaigles, c’était son choix. C’était la première fois qu’elle perdait réellement le contrôle, que tout en elle disjonctait au point qu’elle ne réalise même pas ce qu’elle était en train de faire. Cette fois, elle n’avait pas cédé à ses émotions, elle s’était laissée submergée. Par une vague qui avait fait céder le barrage que son esprit formaté par sa famille avait créé, si grande qu'elle menaçait de tout détruire sur son passage. Elle avait tout emporté sur son chemin, la coupant de la réalité. La forçant à blesser Elwan. Ses dernières paroles n'avaient pas été un mensonge, encore moins une exagération, les marques d'ongles distinctives que portait maintenant le dos de sa main en était la preuve. Dawn ne s'apitoyait pas sur son sort, elle ne faisait qu'en révéler la vérité. Elle n'avait jamais été particulièrement stable, ou même rien qu'agréable, mais depuis l'attaque tout était pire. L'esprit embrouillé, les nerfs à fleur de peau, elle réagissait bien plus vite et bien plus violemment. Plus sauvage, plus distante, plus acerbe, elle était complètement foutu et elle le savait. Elle devait le faire comprendre à Elwan. Avec un nom et un caractère comme le sien il n'était pas toujours aisé de faire partie de ses proches, bien qu'elle soit plus douce et attentive avec ceux qui lui sont chers. Mais elle ne voulait pas qu'il souffre par sa faute. Elle en avait déjà fait bien assez.

Elle releva finalement le regard, une lueur presque suppliante flottant dans le fond de ses prunelles. Elle le priait de la comprendre, de le lire dans son regard brisé, de ne pas la laisser l'emporter dans ses tourments. Elle aurait compris qu'il fasse demi-tour, qu'il choisisse de partir. Après tout, qu'était-elle pour lui pour qu'il accepte de faire face à tous les ennuis qu'elle lui promettait ? Pourquoi se serait-il encombré d'un poids tel qu'elle l'était ? Il ne lui avait jamais fait la moindre promesse et elle aurait compris qu'il préfère tourner les talons face au désastre qu'elle représentait. Elle ne lui aurait jamais demandé de faire le contraire de toute façon, elle était bien trop consciente de ses propres imperfections. Elle était comme l'une de ses poupées de porcelaines qui avaient leur place dans sa chambre lorsqu'elle était enfant. Celles avec lesquelles elle n'avait jamais eu le droit de jouer car elles étaient trop précieuses, trop fragiles. Celles qui la fixaient d'un regard froid et hautain, qui avaient l'air si intouchables mais qui, en réalité, pouvaient être brisées d'un geste. Mais pour elle, le mal était déjà fait. Et elle ne pouvait l'imposer à personne, surtout pas à Elwan. Il avait déjà tant de poids sur les épaule qu'elle se demandait pourquoi il n'avait pas déjà fuit face à ses réactions confuses et brutales. Alors elle aurait compris qu'il détourne le regard, ça aurait été tellement plus simple pour lui. Elle se serait même efforcée de ne pas trop lui en vouloir. Ce n'était pas de sa faute à lui si elle était foutue. Mais il n'en fit rien. Sans un mot et avec une lenteur qui semblait toute choisie pour cet instant, il s'avança de nouveau, sa main blessée tendue. Dawn sentit son cœur manquer un battement lorsque leurs peaux se rencontrèrent. « Et bien apporte-moi des ennuis, c'est tout ce que je te demande Dawn. » Elle ferma les paupières, l'espace d'une seconde, le cœur au bord des lèvres. Comment faisait-il pour trouver les mots justes ? Ceux qu'elle voulait entendre, sans même se l'admettre ? Elle garda le silence, elle était troublée, mais aussi incapable de prononcer le moindre mot tant l'émotion créait une boule dans sa gorge. Elle le réalisait lentement, elle avait besoin de lui. Et s'il avait choisi de lui tourner le dos, ça lui aurait brisé le cœur. « Je ne veux juste pas être laissé de côté. » Elle se perdait. Dans ses yeux et dans ses paroles. Il ne répondait pas à sa question, mais elle s'en fichait. Elle n'avait été que rhétorique de toute manière. Elle n'attendait pas réellement de réponse. Mais ça ne voulait pas pour autant dire qu'elle comprenait ses mots. Elle lui avait déjà tant fait subir. Ses colères et sa violence. Son impulsivité et ses paroles acerbes. Elle n'avait pas toujours été douce avec lui. Et il était toujours là. Elle voulut parler mais ses mots se bloquèrent dans sa gorge, la laissant muette, submergée par les sentiments qu'il réveillait en elle. Il était là pour elle. Son cœur se gonfla et elle sentit un mince sourire, ému mais sincère, s'épanouir sur ses lèvres. Elle lui était tant reconnaissante, qu'elle espérait qu'il pouvait le lire dans son regard. « Tu ne sais pas dans quoi tu t'engages. » Souffla-t-elle finalement une fois qu'elle eut retrouvé le contrôle d'elle-même. La Serpentarde songea qu'il ne comprendrait peut être pas le véritable sens de ses dires. Elle ne parlait plus de leurs disputes d'adolescents trop fiers pour regarder la vérité en face et accepter de baisser leur garde. Ni de leurs moments de froid où elle s'enfermait dans le mutisme en refusant d'admettre que l'absence du rouge lui rongeait le cœur. Elle était bien plus sérieuse, plus réaliste. Plus pessimiste. Elle voulait parler de leur société qui s'empoisonnait lentement, de leur liberté qui s'écroulait sous leurs pieds. Mais aussi de sa famille, ce sujet tabou dont elle n'acceptait pas de dévoiler la moindre information. De son paternel qui entrerait dans une rage folle s'il apprenait à quel point sa fille était proche d'un sorcier aux origines moldues alors qu'elle devait les mépriser. Des idéaux des Blackwood plus haineux les uns que les autres et des extrémités qu'ils n'hésitaient pas à employer pour arriver à leurs fins. Il y avait tant de choses qu'elle avait tût. Tant de choses qui pourraient le condamner, par sa faute. Encore.

Sans que Dawn ne voie rien venir, la distance qui les séparait se réduisit brusquement. Complètement perdue, et quelque peu engourdie par tous les sentiments négatifs qui tourbillonnaient en elle, elle sentit vaguement la main d'Elwan quitter la sienne. Elle ne s'en formalisa pas, les marques d'affection n'avaient jamais été son fort. Alors, elle ne put empêcher un faible hoquet de surprise de s'échapper de ses lèvres lorsqu'elle sentit les bras du Gryffondor passer sa taille pour venir se poser dans son dos, l'attirant contre son torse. Un léger mouvement de recul la pris lorsque les mains du lion effleurèrent les cicatrices toujours imprimées sur son flanc, mais, priant pour qu’il ne remarque rien elle s’efforça de ne pas bouger. Complètement prise au dépourvue, les membres figés par la surprise, elle se laissa aller contre lui tandis qu’il posait son menton sur le haut de son crâne dans une étreinte aussi douce qu’affectueuse. Le souffle coupé et le cœur battant à tout rompre, Dawn n'osa ni bouger ni prononcer le moindre mot. À vrai dire, elle ignorait si elle en était capable. La sensation du corps du jeune homme contre le sien était à la fois si déroutante et si naturelle qu’elle sentait son esprit plonger dans la confusion. Elle était perdue dans une tempête d’émotions qu’elle ne pouvait maîtriser et qu’Elwan semblait être le seul à pouvoir apaiser. Bien qu’il en était également en partie la cause. « Je ne vais pas te dire que je sais ce que tu traverses en ce moment mais... Rien de tout cela n'est de ta faute et j'espère que tu le sais. Tu n'as pas choisi d'être là à cet instant. Et si c'est ton nom qui t'as épargné... Tu n'as pas choisi de vivre dans cette famille. Personnellement si c'est ce qui t'as permis d'avoir la vie sauve, je ne vais pas m'en plaindre. » Elle pinça les lèvres en l’entendant mentionner sa famille. Comme toujours, ce simple mot lui tordit les entrailles et créait en elle un profond sentiment de vide. Le rouge et or semblait avoir une idée de la relation conflictuelle qui la liait à ses géniteurs, mais il n’en avait pas une vision d’ensemble. La Serpentarde ne dit rien, elle ignorait quel regard il pourrait porter sur sa situation au sein du manoir Blackwood. En silence, elle laissa aller sa tête contre le torse d’Elwan et releva lentement ses mains pour finalement les poser dans son dos crispant ses doigts contre le tissu de son pull. Elle brisa les quelques millimètres qui les séparaient encore, s’accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage. Comme si, dans la tourmente qu’elle vivait, il était son seul point de repère. Car, elle le savait, malgré leurs disputes et les moments difficiles que leur relation connaissait, il avait toujours été là. Il était un des rares auquel elle avait toujours accordé de l’importance et surtout, accordé une place dans son cœur, même dans leurs moments de trouble. Elle tenait sincèrement à lui, sûrement autant qu’elle tenait à Sienna, mais d’une manière différente. Si elle aimait l’héritière Black comme une sœur, les sentiments que le rouge réveillait en elle étaient forts, mais plus confus, plus difficiles à comprendre. Plus compliqués à accepter pour elle qui avait si peur de souffir. « Je n'ai rien choisi de tout ça, mais je dois vivre avec. Je ne peux pas y échapper. » S’autoriser tout espoir aurait été vain, Dawn le savait. Elle n’avait pas le droit de se faire d’illusions, ni elle, ni les autres héritiers de familles de sang-pur. Leurs noms étaient leurs chaînes et ils savaient qu’ils ne pourraient pas s’en défaire. Ils pouvaient rejeter leur nom, renier leur famille, rien n’y changerait. Ils ne pourraient pas y échapper. Alix en était l’exemple parfait. Pendant de nombreuses années, elle avait désavoué la famille Dolohov, craché sur les convenances et hurlé son dégoût des idéaux de sang-pur. Elle avait été l’élément perturbateur, l’héritière qu’il fallait faire rentrer dans le rang sous peine de devoir l’effacer d’un arbre généalogique qu’il ne fallait surtout pas entacher. Car pour les sang-purs, renier un enfant était infiniment plus aisé, plus acceptable que de voir leur précieux nom sali et leur réputation immaculée trainée dans la boue. Alix avait été forte, mais Alix avait souffert, Dawn ne pouvait l’ignorer. Tout cela à cause de cette famille qu’elle méprisait tant et de ses opinions contradictoires qu’elle osait formuler à haute voix, brisant les murmures haineux qui régnaient dans la société magique. Sa fougue, son caractère indomptable, elle les avait payés un peu plus chaque jour. Jusqu’à ce que tout bascule et qu’elle paye le prix fort. Les idéaux de se famille l’avaient rattrapés de la pire des façons, lui faisant regretter ses prises de position par la douleur, l’imprimant au fer rouge dans son esprit. Dawn ne se faisait aucune illusion, c’était ce qu’encourraient tous ceux qui avaient l’audace de s’opposer à leur famille, sans moyen d’en réchapper. Une vie de tourments et un statut de paria, de traître à son sang. Ceux qui refusaient le chemin tracé par leur nom n’y échappaient pas pour autant, c’était un combat perdu d’avance. Tout cela, la Serpentarde en était consciente et c’était ce qui rendait sa situation si difficile. Elle était écartelé entre son dégoût des idéaux des sangs-purs et sa terrible peur de se retrouver seule contre tous.

« Tu peux t'effondrer si tu veux. Je t'aiderai à te relever. » Ses paroles résonnèrent si fort elle que s'en était presque douloureux pour son cœur anesthésié. Elle voulut relever les yeux vers lui, mais changea finalement d'avis, elle n'était pas sûre que son cœur puisse supporter ce qu'elle pourrait lire dans son regard. Il y avait tant de bonté et d’affection dans ses paroles qu’elle sentit l’émotion la gagner. Les bras serrés contre lui, elle pouvait sentir sa musculature, son souffle contre ses cheveux et même percevoir les battements de son cœur à travers le silence. Ce corps si étranger lui paraissait pourtant si familier. Comme si elle était faite pour se trouver dans ses bras. Se rendait-il compte que son cœur battait bien trop vite ? Réalisait-il le trouble que ses paroles et que cette soudaine proximité provoquaient en elle ? Elle prit une profonde respiration, inspirant son odeur, pour tenter de remettre de l’ordre dans son esprit et d’apaiser ses membres tremblants. Elle ne s’effondrerait pas, du moins pas plus qu’elle n’était déjà en train de le faire face à lui. Car même si il était présent pour la soutenir il s’agirait d’un point de non-retour qu’elle ne devait pas franchir. L’attaque l’avait marquée –au sens figuré comme au sens propre- mais elle ne devait pas la changer, pas la briser plus qu’elle ne l’était déjà. Elle devait la faire évoluer. Et pour cela elle avait besoin de mettre des mots sur ce qu’elle avait vécu. De la faire sortir de son système. « J'ai vu un homme tomber ce soir-là, au début de l'attaque. Il était juste à côté de moi et un sort l'a touché, comme si...Comme si ça comptait pas. » Murmura-t-elle doucement. Elle se rappelait de cette scène avec une netteté effrayante. L’attaque n’avait pas encore débuté et alors que tous les sorciers profitaient du marché l’homme qui se trouvait à sa gauche s’était brutalement effondré, touché par une lumière vive. Il n’avait rien vu venir, elle non plus, et il était mort sans un cri. La manière dont la scène s’était déroulée avait profondément choquée la verte et argent. Tout avait été si rapide, si… simple. Encore aujourd’hui elle ignorait si elle avait vu cet homme mourir ou pas. Elle n’avait pas réussi à trouver le courage de se rendre dans la forêt interdite pour découvrir si elle pouvait désormais voir les sombrals. « Ça aurait pu être moi. » Souffla-t-elle d’une voix étouffée comme s’il s’agissait de la conclusion logique de ses paroles. Elle ne lui avait rien caché, il connaissait l’existence des cicatrices qui marbraient sa peau –même si il en ignorait l’étendue-, il savait maintenant ce qu’elle avait vécu lors de cette soirée et quels souvenir cela avait ancré en elle. Il savait tout et cela la libérait d’un poids. « Je... » Sa voix se brisa dans sa gorge. « J'ai juste besoin d'une minute. » Finit-elle par lui avouer d’une voix tremblante. Avec des gestes précautionneux, elle tourna la tête pour se blottir contre son cou et ferma lentement ses paupières.

Maintenant qu’elle avait libéré tout ce qui pesait sur son cœur elle se sentait étrangement engourdie, comme si le trop plein d’émotion avait finalement eut raison d’elle et que tout s’était tût. Elle ne savait plus trop ce qu’elle ressentait. La colère et le dégoût refluaient lentement, la laissant chancelante, affaiblie et amer. Elle se raccrochait à Elwan et il était peut-être la seule chose qui l’empêchait de tomber au sol en cet instant. Elle se sentait en sureté dans ses bras, comme s’il était son rempart contre le monde, que d’un geste il pouvait effacer toutes les horreurs qu’elle avait vécues cette nuit-là. Elle qui avait eu si froid sentait son corps se réchauffer lentement au contact de celui du Gryffondor et elle se surprit à penser qu’elle aurait pu rester éternellement dans ses bras. Après toutes ces années à côtoyer Elwan elle pensait qu’elle le connaissait, mais elle avait l’impression de le découvrir pour la première fois. Le jeune homme blagueur et arrogant avait laissé place à une version de lui qui attentive et affectueuse. Une version de lui qui ne faisait qu’augmenter la place qu’il occupait dans son cœur, et alimenter le besoin qu’elle ressentait d’être proche de lui. Ravivant de plus belle cette attirance qu’elle avait trop peur d’admettre. Elle ignora combien de temps leur étreinte silencieuse pris, mais elle resta là, sans un mot, jusqu’à ce qu’elle sente ses muscles se détendre. Les battements affolés de son cœur s’espacèrent quelques peu. Seulement quelque peu, car leur rythme soutenu était également dû au fait qu’elle était plus proche du jeune homme que jamais. Finalement, ses doigts agrippés au lion se desserrèrent jusqu’à se poser à plat dans son dos, la laissant découvrir cette musculature qui lui paraissait à la fois étrangère et familière et qui accélérait de nouveau les battements de son cœur. « Tu es trop généreux Elwan, je veux pas que ça te perde. » Finit-elle par dire après de longs instants de silence. Après tout ce qu’ils s’étaient fait subir, il était toujours là, prêt à l’aider malgré les difficultés. Et dans son aveuglement, elle ne parvenait pas à accepter ce que cela pouvait signifier, ni pourquoi cette simple idée faisait gonfler son cœur. Mais elle savait que le Gryffondor avait déjà bien trop souffert par sa faute et qu’il ne devait pas se laisser entraîner dans sa chute. Elle hésita un instant, ses cils effleurant la peau de son cou. « Je veux pas te perdre. » Souffla-t-elle doucement contre sa peau. Et ses mots voulaient dire bien plus.

Quand était-ce arrivé ? Depuis quand avait-il pris autant d'importance dans sa vie ?


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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeMer 4 Nov - 13:56

La détresse de Dawn aurait pu le mettre si mal à l'aise que Elwan aurait été incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. C'était ce qui se serait passé si le Gryffondor n'avait pas changé au cours des derniers mois. L'agression d'Alix et son nouveau comportement lui avait permis de se renforcer et de devenir plus mature. Il savait mieux agir en terme de relations sociales, et ce n'était pas rien pour quelqu'un qui venait de si loin. Si Elwan avait le contact facile, il avait aussi du mal à établir de vraies relations à cause de son incapacité à être sérieux. Ou peut être était-ce l'inverse. « Tu ne sais pas dans quoi tu t'engages. » souffla Dawn. Elwan ne répondit rien. Si la détresse de Dawn n'était pas celle qu'il connaissait, elle lui était néanmoins familière. C'était comme une vieille tante qu'on connaissait, même sans l'apprécier, et qu'on apprenait à caresser dans le sens du poil. Cette détresse n'avait jamais quitté Alix depuis son retour à Poudlard, Elwan la côtoyait à chaque instant. Celle de Dawn était différente mais pas assez pour qu'il se sente perde pied. Il l'étreignit simplement, essayant de lui faire passer le peu de courage qu'il lui restait. Il la sentit poser ses mains dans son dos, crispées parce qu'elle n'était pas à l'aise, car son corps était trop tendu. Et puis finalement se rapprocher totalement jusqu'à se retrouver collée à lui. La sensation du corps de Dawn contre le sien était si exquise qu'il en oublia un instant tout ce qui se passait entre eux, et dans quel était d'esprit était la Serpentard. Mais il n'en profita pas plus d'une demi-seconde, rapidement ramené à la réalité : « Je n'ai rien choisi de tout ça, mais je dois vivre avec. Je ne peux pas y échapper. » Les paroles qu'il prononça ensuite semblèrent apaiser légèrement Dawn, assez pour s'elle emprunte le chemin de la confidence. « J'ai vu un homme tomber ce soir-là, au début de l'attaque. Il était juste à côté de moi et un sort l'a touché, comme si...Comme si ça comptait pas. Ça aurait pu être moi. » Instinctivement Elwan resserra sa prise autour du corps de Dawn. L'idée qu'elle aurait pu mourir lui semblait grotesque mais insupportable. Mais pourtant il savait à quel point cela avait été proche, il suffisait de regarder ses cicatrices. Il préférait ne pas penser à ce qui serait arrivé si Dawn n'avait pas survécu à l'attaque. Sans doute que lui-même n'aurait pas survécu tout court. Elle et lui avaient eu leurs différends plus d'une fois, ils avaient même été en froid un moment mais malgré cela, et même pendant ces périodes, il savait que Dawn était quelque part non loin de lui et cette pensée lui suffisait.

Elwan resta silencieux, sachant que Dawn avait besoin de se confier et pas d'être interrompue.  « Je... J'ai juste besoin d'une minute. » Sa voix tremblait légère, il la sentit bouleversée. En douceur elle bougea lentement entre ses bras. Un instant il imaginait qu'elle cherchait à se dégager sans le vexer mais finalement elle s'immobilisa : sa tête se retrouva finalement dans le cou de Elwan. Cette proximité qui lui paraissait différente de la première le troubla totalement. Dawn ne sembla pas s'en rendre compte. Elle sembla plus détendue. « Tu es trop généreux Elwan, je veux pas que ça te perde. » L'inquiétude qu'elle montrait le toucha. Plus personne ne s'inquiétait pour lui depuis longtemps.  Sa mère avait cessé de le faire lorsqu'il était entré à Poudlard, en réalisant que si elle devait s'inquiéter pour son fils sorcier elle en mourrait probablement tant sa vie lui paraissait dangereuse et pleine de mystères. Elwan les avait gardé dans le secret concernant la situation du monde magique si bien que Mr et Mrs Callaghan ne s'inquiétaient jamais pour lui. C'était le choix de Elwan : si ils avaient été au courant, ses parents se seraient sentit coupables d'être aussi impuissants et il ne voulait pas de ça pour eux. « Je veux pas te perdre. » ajouta t-elle. Le cœur  d'Elwan rata un battement. Sa phrase aurait pu paraître anodine si elle n'avait pas semblé si pleine de sous-entendus. Jamais Elwan n'avait douté de l'affection que Dawn pouvait lui porter car il savait qu'elle risquait gros à le fréquenter, mais jamais encore la Serpentard n'avait exprimé cette affection à voix haute. Il s'en sentit bouleversé : ses bras attrapèrent plus fermement Dawn alors qu'il nichait son nez dans ses cheveux, s'enivrant de cette odeur qu'ils dégageaient et qu'il aimait tant.

Le temps passa sans que l'un d'eux fasse le moindre mouvement. Les minutes s'écoulaient sans que le cœur de Elwan ne cesse ses mouvements désordonnés. Il aurait dû s'apaiser mais il se sentait plus désordonné que jamais. Sentir le corps de Dawn contre le sien éveillait chez lui quelque chose d'absolument nouveau et terriblement perturbant. Il mit quelques instants à mettre le doigt sur cette chose, et quand ce fut le cas il s'écarta précipitamment d'elle. Il la lâcha, se recula, et se cogna même dans la table tant sa précipitation à s'écarter l'avait éloigné d'elle. Les joues en feu il tenta de maîtriser ce sentiment qui s’insinuait dans ses veines et qui provoquait chez lui une réaction bien masculine. Il tourna carrément le dos à Dawn, autant pour lui cacher son état que pour se calmer. A ses yeux Dawn avait toujours été une très belle fille et il n'ignorait pas qu'elle provoquait une certaine attirance chez lui - il l'avait embrassé après tout - mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle provoque quelque chose comme ça. Du haut de ses dix-sept ans Elwan n'avait jamais pratiqué l'acte sexuel et pire encore : il n'en n'avait jamais ressentit véritablement l'envie. A cet égard - et à bien d'autres d'ailleurs - il se comportait encore comme un petit garçon. Jamais aucune fille ne l'avait intéressé de cette manière-là.

Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que Dawn ne réagisse dans son dos. Il ignorait si c'était parce qu'elle avait vu son état ou si elle se demandait simplement pourquoi il avait réagir aussi brutalement. Une fois calmé et maître de son corps, il se retourna vers elle. Ses joues le brulaient encore : il les imaginait bien rouge. Et les autres traits de son visage devaient aussi exprimer cette gêne qu'il imaginait déjà le poursuivre toute sa vie. « Je... Hum... Je... » Il ignorait quoi dire. Il n'était même pas sûre que Dawn ait comprit ce qui se passait et si c'était le cas il ne comptait pas le lui dire. L'instant était terriblement gênant, surtout qu'il arrivait au mauvais moment. Dawn lui confiait ses malheurs, la chose qui lui pesait sur le cœur et lui il réagissait ainsi. Pour sa défense il s'agissait plus d'une réaction de son corps que de sa tête mais est-ce qu'elle le comprendrait ? Sans savoir quoi dire il murmura donc simplement un : « Désolé... ? » absolument pas convaincu.
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Dawn R. Blackwood
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES

LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012
+ PARCHEMINS : 6731
+ LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch

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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeSam 14 Nov - 18:30

Le cri du coeur

ELWAN & DAWN
Elle ne savait pas trop ce qu'il s'était passé. Ni même comment c'était arrivé à vrai dire. Elle n'avait pas eu le moindre contrôle sur ce qu'il se déroulait devant ses yeux, ni même la moindre idée de ce qu'il se passait. Mais elle ne pouvait pas se voiler la face plus longtemps. Et maintenant, la vérité lui apparaissait avec une netteté presque effrayante, comme une révélation qui attendait bien sagement que ses prunelles se posent dessus pour accepter enfin son existence. Comme si pendant tout ce temps, elle avait été aveugle et qu'elle recouvrait la vue seulement maintenant. Pour se rendre compte de l'évidence même. Cette importance que le Gryffondor avait prise dans sa vie. D'où venait-elle ? Comment avait-elle pu ne se rendre compte de rien ? Pourtant, Dawn se rappelait parfaitement tout tournants qu'avait connu leur relation, tous les hauts et les bas qu'ils lui avaient fait subir. Chaque cri et chaque réplique chargée de mépris, les mensonges qu'elle avait proférés et les reproches qu'il lui avait fait. Mais aussi la confiance d'abord vacillante qu'ils avaient appris à construire, leurs moments de complicité sur le terrain de Quidditch et les sourires sincères qu'ils échangeaient. Elle se rappelait de tout, et ça ne l'avait jamais surprise jusqu'à maintenant. Jusqu'à cet instant où, alors qu'elle laissait sa tête reposer contre le cou du lion, elle se rendait compte qu'il avait désormais sa propre place dans son existence et que l'imaginer sans lui serait la plus douloureuse des expériences. Le lien qui les unissait avait évolué comme une évidence, bien qu'ils l'aient malmené au gré de leurs disputes, peu à peu, sans qu'elle ne réalise ce qu'il se passait. Elle qui ne portait que peu attention aux autres, rares étaient ceux qui trouvaient grâce à ses yeux. Pourtant, il y avait quelques exceptions, ceux qui parvenaient à l'approcher d'assez près pour voir à travers son masque de froideur, ceux qu'elle laissait entrevoir celle qu'elle était vraiment. Et Elwan en faisait partie, elle s'en rendait compte maintenant. Lors de leur première rencontre, Dawn ne se serait jamais imaginé que sa relation avec le rouge là mènerait là. Ils étaient terriblement différents, elle était tout ce qu'il haïssait habituellement et il était de ces élèves qu'elle ne se gênait pas de mépriser ouvertement. Mais étrangement, les préjugés premiers s'étaient vite estompés. Ils avaient appris à s'apprivoiser, à s'accepter tels qu'ils étaient malgré leurs défauts et leurs affrontements. Ils s'étaient rapprochés petit à petit, à tel point que la Serpentarde ne savait plus réellement où elle en était. Jamais elle n'avait vécu de relation si troublante. Mais, si cette révélation venait de la frapper, elle refusait d'y penser pour le moment. Elle souhaitait juste accepter la situation telle qu'elle était. Peut-être y réfléchirait-elle plus tard, tout comme au sens réel des paroles qu'elle venait de prononcer dans un souffle, elle savait que c'était terriblement lâche de sa part, mais elle n'en avait tout simplement pas la force. Pas maintenant. Revivre l'attaque du marché nocturne, par l'intermédiaire des confessions qu'elle venait de faire à Elwan, l'avait ébranlé et la laissait chancelante, comme anesthésiée. Elle se revoyait dans les rues du village, revivait ces instants de cauchemar qui refusaient de laisser son esprit en paix et c'était une épreuve bien plus difficile qu'elle ne voulait l'admettre. Bien trop de choses occupaient ses pensées en cet instant, alors elle voulait seulement s'accorder quelques instants dans ses bras, enveloppé de sa présence rassurante. S'appuyer sur la force du jeune homme pour quelques instants. Elle voulait croire que ça pouvait suffire à effacer tous les maux et toutes les blessures. Dawn n'avait jamais été naïve, mais pour une fois, elle voulait se bercer d'illusions. Juste un peu.

Elle ignorait combien de temps s'était écoulé depuis qu'il l'avait enveloppé de ses bras et entouré de sa chaleur apaisante. Elle s'interdisait de réfléchir à ce que tout cela pouvait signifier, elle voulait simplement profiter de l'instant présent. De son esprit qu'il lui avait permis d'apaiser pour un temps et de ses bras qui la soutenaient sans fléchir. Il lui semblait qu'à cet exact moment il était l'unique rempart qui la protégeait des horreurs du monde extérieur, qui repoussait les démons qui avaient envahis son quotidien. Qu'elle pouvait lui accorder une confiance sans limites. Dans ses bras elle avait le sentiment d'être enfin en sécurité. Et la chute n'en fut que plus brutale. Dans un geste brusque, qui tranchait particulièrement avec ses agissements précédents, Elwan rompit leur étreinte, repoussant la verte et argent sans un mot. Une exclamation de surprise s'échappa des lèvres de Dawn qui dû faire un pas en arrière et finalement poser lourdement la main sur la table la plus proche pour ne pas chuter. Son bras toujours blessé lui envoya une décharge de protestation et une expression de douleur déforma un instant ses traits. Posant la main sur son bras qui l'élançait, elle releva le regard, espérant trouver chez les Gryffondor une explication à son comportement. Mais elle le trouva lui tournant le dos et elle eut la vive sensation que ses prunelles se heurtaient à un mur de glace. Elle voulu amorcer un mouvement dans sa direction mais se retint finalement. « Elwan ? » Sa voix se brisa dans sa gorge et elle ne sut même pas si il l'avait entendu. Elle sentit son cœur se serrer douloureusement face à cette attitude qu'elle ne comprenait pas. Avait-elle fait ou dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Franchi une ligne dont elle ignorait l'existence ? Le mouvement de recul du Gryffondor lui avait fait l'effet d'une gifle, comme s'il lui avait arraché une part d'elle pour la laisser seule et désorientée. Face à un désarrois auquel elle n'avait pas été préparée, elle lança un coup d’œil à la porte de la salle, se demandant si elle devait partir, avant de reposer son regard sur le dos du rouge et or. Ressentant un vague sentiment de honte et de culpabilité qu'elle ne s'expliquait pas, elle passa ses mains sur son visage dans l'espoir d'estomper les traces que ses émotions précédentes y avaient laissées. Soudain assaillit par le froid que la présence d'Elwan avait réussi à effacer jusque là, elle enroula ses bras contre son ventre dans un geste défensif, espérant pouvoir camoufler son malaise.

Au bout de ce qui sembla une éternité à Dawn, le Gryffondor fini par se retourner. La Serpentarde fut surprise de lire sur son visage un profond air gêné. Ses joues étaient étrangement rouges et il irradiait le malaise, à tel point que la verte s'en sentie gagné à son tour. Elle resserra ses bras autour d'elle. « Je... Hum... Je... » Son regard semblait éviter le sien malgré les tentatives de la jeune femme pour les faire se rencontrer. « Désolé... ? » Qu'il soit désolé de son geste, elle voulait bien le croire, mais ce n'était pas suffisant. Elle lui avait avoué des choses que personne d'autre ne savait, présenté ses doutes et ses blessures, elle l'avait laissé entrevoir une part de son âme. Et en échange, il la repoussait brutalement. Dawn fronça les sourcils, ne méritait-elle pas des explications ? « Qu'est-ce que... » Elle aurait dû être en colère, lui en vouloir de son attitude, mais elle se sentait surtout perdue et blessée. Vulnérable. Alors elle ne parvenait pas à lui en vouloir. Elle l'observa en silence, notant les détails dans son comportement qui pouvaient lui fournir des explications. Son air gêné, l'écarlate qui avait envahi ses joues, sa manière de se tenir, comme s'il ne savait pas quoi faire de ses membres pour dissiper le malaise. Elle se demandait ce qui avait pu provoquer une telle réaction chez le jeune homme quand elle repensa à leur proximité précédente, à leurs corps qui s'était rencontrés et à son souffle qu'elle avait pu sentir contre elle. D'un point de vu purement physique, leur étreinte avait eut un côté particulièrement ambigu. Dawn songea également à la soudaine distance qu'il avait imposée. Elle reporta son regard sur Elwan et son air embarrassé. Et elle comprit. La surprise se peignit alors sur son visage. « Oh. Par Merlin. » Souffla-t-elle en se demandant à son tour comment elle devait réagir. Elle saisissait mieux son comportement maintenant. Il ne voulait pas qu'elle comprenne quel genre de réaction leur proximité avait provoqué. Surtout que le moment était assez mal choisi pour laisser ses hormones prendre le dessus. Elle le fixa un instant, les yeux écarquillés, elle ouvrit la bouche, mais la referma avant d'avoir pu prononcer le moindre mot. Et elle éclata de rire.

L'éclat de rire s'était échappé de ses lèvres avant qu'elle n'ait pu le retenir. L'air terriblement embarrassé d'Elwan, la réaction incontrôlable de que son corps avait eu alors que la situation ne s'y prêtait pas le moins du monde, tout cela jurait si profondément avec les révélations de la jeune femme qu'elle n'avait pu conserver son sérieux plus longtemps. Son rire avait explosé dans la classe, il se répercutait contre les murs de la salle, brisant l'atmosphère tendue qui s'y était installée. Cela avait été si soudain que Dawn se surprit elle même de sa réaction. Depuis combien de temps n'avait-elle pas ri de cette manière ? Si naturellement, de façon si inattendu. Un rire véritable qui faisait naitre des larmes dans ses yeux et l'empêchait presque de respirer. Elle avait l'étrange impression d'avoir oublier l'effet que cela faisait, cette sensation de se laisser aller. Consciente qu'Elwan pouvait interpréter sa réaction de bien des manières elle cacha son visage dans ses mains et tenta de réprimer son fou rire. Lentement, elle réussi à apaiser son rire. Ôtant ses doigts de son visage, elle releva ses prunelles ambrées vers le jeune homme. « Désolé, j'suis désolée. Je me moque pas, je te jure. C'est juste que... » Que la situation ne s'y prêtait pas le moins du monde. Qu'elle n'avait pas un seul penser que leur étreinte pouvait provoquer une telle réaction. Qu'au final, tout ça revêtait une image assez absurde. Elle pinça les lèvres, elle ne voyait pas vraiment comment tourner les choses pour ne pas risquer de vexer Elwan alors elle préféra ne pas terminer sa phrase. Il avait l'air déjà assez désemparé comme ça, elle ne pouvait décemment pas en rajouter. Mais intérieurement, elle ne pouvait s'empêcher de ce demander si il y avait plus à comprendre. Après tout, c'était la deuxième fois qu'Elwan avait une réaction aussi intime à son égard. Il l'avait embrassé et maintenant ça. Elle secoua la tête, elle ne devait pas commencer à se perdre dans des idées telles que celles-ci, elle savait que les garçons ne maitrisaient pas ce genre de réaction. Ça ne voulait certainement rien dire. « Je peux l'oublier ça aussi si tu veux. » Elle haussa un sourcil en cachant un nouveau sourire. La référence était facile, peut être un peu trop taquine, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher.


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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeMer 25 Nov - 12:26

La gêne qu'il ressentait le mettait extrêmement mal à l'aise, il aurait rêvé d'être une petite souris pour pouvoir se cacher dans un trou et ne ressortir que quand toute cette histoire aurait été oubliée. Elwan n'était pourtant pas du genre lâche, il était courageux et même intrépide. Si es derniers mois avaient été difficile et n'avait laissé que l'apparence d'une coquille vide, le Gryffondor n'avait rien perdu de son courage : il lui en fallait beaucoup pour se lever chaque matin en sachant ce qui l'attendait, il lui en fallait encore plus pour aller de lui-même vers Alix en sachant combien le temps passé avec elle était difficile - même si les choses semblaient peu à peu se stabiliser et que la situation de Alix devenait moins pesante. Pour autant dans certaines situations le jeune homme redevenait un grand enfant, incapable de faire face à ce qui se passait et aurait tout donné pour pouvoir se cacher dans les jupes de sa mère en attendant que la tempête passe. Malheureusement dans cette situation il n'avait aucune échappatoire et il devait simplement faire face. La gêne se lisait sur tous les traits de son visage, et ses joues étaient même légèrement rosies à cause du phénomène qui venait d'arriver. C'était la première fois qu'une telle chose lui arrivait en public, déclenché par la pression d'un corps féminin contre le lien. Du haut de ses seize ans, Elwan était encore ignorant sur plusieurs choses, et notamment en e qui concernait les femmes et le sexe. Il n'avait jamais eu de petite-amie et la seule personne qu'il avait jamais embrassé se tenait en face de lui. Mais Dawn n'était pas sa petite-amie non, c'était simplement son amie. Est-ce que son corps pouvait le comprendre ? Ne pas se maîtriser était assez embêtant. « Qu'est-ce que... » Il lu l'incompréhension dans ses yeux. Elle paraissait un peu vexée, blessée même. Il réalisa que son geste avait dû être mal interprété. Alors qu'elle se laissait aller dans ses bras il l'avait repoussé brutalement, comme si d'un coup il n'avait plus supporté ça. La vérité était ailleurs évidemment : il avait en fait trop aimé ça. Mais le dire à Dawn était trop gênant. Alors il resta figé dans une expression indéfinissable, cherchant une excuse à son comportement sans parvenir à en trouver une. Il ne voulait pourtant pas que Dawn se méprenne sur ses intentions.

Heureusement - ou malheureusement ? - pour lui, Dawn régla son dilemme. Il vit la surprise se peindre sur son visage : elle avait comprit ce qui s'était passé. Elwan refusait de la regarder dans les yeux, bien trop gêné pour ça, et porta son regard sur le sol de la salle. Les dalles lui semblaient bien intéressantes d'un coup. Quelle rainures fascinantes ! Et quelle jolie couleur ! « Oh. Par Merlin. » Elle avait comprit, et sa remarque fit chauffer les oreilles de Elwan. Cela ne lui arrivait pas souvent mais il imaginait aisément que tout son visage avait dû virer au rouge cramoisi. La situation pouvait-elle être encore plus gênante ? Oui : Dawn éclata de rire. Il releva les yeux, se demandant un instant à quoi correspondant ce son étrange et déplacé et comprit qu'elle riait vraiment. Elle se cacha derrière ses mains mais il voyait : son corps se courbait au rythme de son rire, ses yeux se plissaient, tout en elle semblait détendu. Il ne savait pas très bien si il devait se sentir soulagé de sa réaction et de voir qu'elle ne réagissait pas si mal, si il devait être heureux de voir qu'au moins il avait réussit à lui changer les idées, ou si il devait se sentir vexé parce que Dawn se moquait ouvertement de lui. Il resta donc confus et silencieux. Son malaise semblait l'avoir rendu muet et figé. Il ne savait plus quoi faire et plus quoi dire. Il préférait attendre de voir ce qu'allait dire la Serpentard.

Au bout de quelques secondes elle sembla se calmer et retira ses mains une fois son rire apaisé. Elwan réussit à tenir son regard une seconde, afin de finalement se détourner, trop gêné pour la soutenir. Il aurait préféré se trouver ailleurs mais pas ici, et de ne pas devoir affronter les remarques de Dawn. Il espérait qu'elle comprenait que ce genre de réaction ne se contrôlait pas et que ça ne signifiait rien du tout. Dawn était une jolie fille, il était un garçon, il n'y avait pas besoin de chercher plus loin pour comprendre ce qui s'était passé. « Désolé, j'suis désolée. Je me moque pas, je te jure. C'est juste que... » Il n'était pas vraiment certain qu'elle ne se moquait pas. Mais après tout, la moquerie était peut être la réaction la plus appropriée dans ce genre de situation. Au moins elle n'était pas vexée ou dégoûtée et c'était finalement le plus important. Si elle l'avait giflée ou lui avait dit qu'elle trouvait ça écœurant, il en aurait été profondément blessé, d'autant plus qu'il ne l'avait pas fait exprès, qu'il ne pouvait pas tellement maîtriser ce genre de réaction de la part de son corps. Il attendit qu'elle termine sa phrase mais elle ne le fit pas. Il réalisa soudain qu'elle ne devait pas savoir comment réagir et que dire, tout comme lui. Finalement il n'était peut être pas le seul à être un peu gêné par la situation. Cela l'apaisa un peu et le détendit. Les choses n'étaient pas si dramatiques.

Il s'apprêtait à s'excuser une nouvelle fois mais Dawn prit la parole avant lui. « Je peux l'oublier ça aussi si tu veux. » Il savait de quoi elle parlait. La référence au baiser échangé quelques temps plus tôt - cela lui semblait une éternité - n'était pas subtile : il lui avait demandé d'oublier son geste. La référence était claire. Ce qui acheva de le mettre mal à l'aise une nouvelle fois. Il se sentit de nouveau rougir et détesta son corps pour être si indépendant de sa volonté. Il aurait aimé paraître détendu, rigoler lui aussi de la situation pour qu'ils passent rapidement à autre chose. Là il sentait s'enfoncer dans un tourbillon de gêne et se demandait bien comment il allait s'en sortir sans prendre la fuite. Il fut tenté un instant de prendre effectivement la fuite, de sortir par la porte et d'éviter Dawn les prochains jours mais la raison reprit le dessus. Il prit une grande inspiration pour se donner du courage. « Et bien disons que... Oui, ça pourrait être sympa si tu pouvais l'oublier. » Il essayait de prendre un ton détaché mais il n'était pas très crédible. Son regard la suppliait presque d'oublier. Il n'était pas à l'aise avec ce qui venait de se passer, comme il n'avait pas été à l'aise avec l'histoire du baiser échangé. Mais à l'époque de plus gros soucis étaient venus interférer et il avait finalement laissé cette histoire de côté sans trop de problème, refusant de se laisser distraire par ce genre de chose. C'était plus facile pour lui de ne pas y penser, un moyen évident de se défiler mais il préférait voir ça comme une façon de ne pas compliquer les choses. La vérité c'était que dès qu'il pensait à Dawn, les choses devenaient subitement confuses en lui. Ce n'était pas que son esprit qui était brouillé : il sentait en lui des sentiments étranges, qu'il ne parvenait pas très bien à identifier. Et le seul qu'il parvenait à reconnaître c'était une frustration qu'il ne comprenait pas bien.

Il finit finalement par se détendre : ses joues reprirent une couleur normale et son regard se fit moins fuyant. Il réussit même à esquisser un sourire : pas très convainquant et toujours empreint de gêne, mais un sourire tout de même ! « Je suis désolé, ce n'est pas quelque chose que je contrôle comme tu t'en doutes... » Il se sentait obligé de s'expliquer, de se défaire de cet acte, comme si ça ne lui appartenait pas. Il voulait que Dawn comprenne que ce n'était pas de sa faute, qu'il n'y pouvait rien, qu'elle ne devait plus y penser car c'était un simple accident. « Ca aurait pu arriver avec n'importe qui d'autre. » ajouta t-il sans vraiment réaliser ce qu'il disait. D'ailleurs il n'en pensait pas un mot. Ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait ans une étreinte avec une fille mais c'était la première fois qu'une réaction de se type survenait. Néanmoins il préférait ne pas donner trop d'importance à tout ça : il essayait autant de convaincre Dawn que de se convaincre lui-même. « Même MacGonagall est plus sexy que toi. » glissa t-il en guise de conclusion avec un sourire, se moquant aussi bien d'elle que de lui-même. L'humour était encore la seule chose qui pouvait le sauver de sa gêne et la lui faire oublier. Sa remarque était peut être un peu maladroite mais il  n'avait jamais été doué avec les mots et avec les gens de toutes façons, Dawn devait y être habituée.
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Dawn R. Blackwood
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES

LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012
+ PARCHEMINS : 6731
+ LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch

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Message Sujet: Re: le cri du coeur (dawn mon amour)   le cri du coeur (dawn mon amour) Icon_minitimeMer 9 Déc - 20:10

Le cri du coeur

ELWAN & DAWN
S'il y avait une chose que Dawn avait finie par comprendre à force de côtoyer Elwan, c'était que lorsqu'ils se trouvaient ensembles essayer de deviner comment leur rencontre se déroulerait se révélait tout bonnement impossible. À l'image de l'art de la divination, les prédictions étaient nébuleuses et souvent mises à mal par leurs caractères aussi forts qu'imprévisibles. Aussi, Dawn avait abandonné cette idée depuis longtemps et elle se contentait de suivre son instinct, d'être elle-même pour une fois, lorsqu'elle se trouvait en compagnie du lion. Dès leur rencontre, leur relation s'était avérée difficile à définir et particulièrement compliquée à suivre, elle-même s'y perdait parfois même si elle savait qu'elle n'avait de cesse de revenir vers lui. Elwan était sûrement son amitié la plus détonante, mais aussi une de celles à laquelle elle tenait le plus. Il n'y avait pas vraiment de logique entre eux et elle savait que si la véritable dimension de leur lien était révélée aux autres élèves, ils ne la comprendraient certainement pas. Après tout, ils étaient si différents et leurs rencontres ne se déroulaient jamais selon un schéma pré-établis. Alors que rien ne les prédestinait à se lier, ils s'étaient apprivoisés peu à peu, ils avaient même commencé à tisser leur relation si spéciale sur le terrain de quidditch, au beau milieu d'un match pendant lequel ils étaient adversaires. Lorsque Dawn avait simplement pensé qu'ils allaient passer une bonne soirée ensemble au bal d'Halloween, ils avaient fini par se disputer. Ce même scénario invraisemblable s'était répété lors du bal de la Saint-Valentin, pour se terminer abruptement lorsque la Serpentarde avait asséné une gifle à Elwan avant de l'abandonner, frémissante de rage. Et puis, quand elle avait cru qu'ils allaient simplement échanger quelques balles sur le terrain de quidditch, en souvenir du temps où leur relation n'avait pas encore eut à essuyer tant de tempête, il l'avait embrassé. Il n'avait certainement pas eu idée du tsunami d'émotions qu'il avait provoqué dans son esprit par ce simple geste. Et maintenant, alors qu'elle lui livrait les détails terribles de l'attaque de Pré-au-Lard, qu'elle lui avouait quels souvenirs la torturaient encore et qu'elle le laissait entrevoir les fissures qui menaçaient de la briser entièrement, son corps le trahissait, réagissant au contact de leur peau de son propre chef. Une fois de plus, leur rencontre prenait un tournant complètement inattendu, ce qui avait laissé la Serpentarde désemparée et vacillante. Mais contrairement aux autres fois ce n'était pas la colère qui avait pris le pas sur ses sentiments premiers, obscurcissant son jugement et la poussant à prononcer des paroles acides et destinées à blesser. Ce n'était pas non plus l'incompréhension qui l'avait envahi, semant le trouble dans ses pensées et la conduisant à prendre la fuite devant le trop plein d'émotions qu'elle était incapable de gérer. Même si la réaction première d'Elwan l'avait laissée déstabilisée et blessée, désormais tous les sentiments négatifs qui auraient pu empoisonner son esprit l'avaient quitté. En vérité, elle aurait pu se sentir gênée, si la situation n'avait pas revêtu un côté si absurde et inattendu. Car si Dawn ne faisait preuve d'aucune naïveté quant aux réactions que pouvaient provoquer les contacts physiques, elle n'avait pas imaginé un seul instant que leur étreinte puisse avoir un tel effet. À ses yeux, leur enlacement avait été une nécessité, le moyen pour elle de ne pas s'effondrer. Trop occupée par le drame qu'elle vivait, elle n'avait pas pensé à l'image que cela pouvait donner ou aux conséquences que cela pouvait avoir. Elle s'était contenté d'apprécier cet instant et le contact rassurant des bras du lion autour d'elle. Certainement un peu trop.

Elle pouvait lire la gêne sur son visage, son teint soudainement écarlate ne trompait pas et Dawn se doutait que même si elle n'avait sincèrement pas voulu le vexer, il devait être difficile pour lui d’interpréter son rire autrement que comme une moquerie. Mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Après les horreurs de l'attaque du marché et le brouillard fait de douleur et de colère dans lequel elle avait évolué depuis, l'incohérence de la situation lui avait sauté aux yeux. Quelque part, elle se disait que c'était sûrement la meilleure réaction qu'elle pouvait avoir compte tenu des circonstances. Elle ignorait comment Elwan aurait pu répondre à ses interrogations si elle n'avait pas compris ce qu'il se passait et un silence embarrassé aurait certainement été trop difficile à briser. Bien que peut-être déplacé, son rire avait certainement été préférable, elle espérait simplement qu'il comprenne qu'elle n'avait pas voulu le blesser. « Et bien disons que... Oui, ça pourrait être sympa si tu pouvais l'oublier. » Elle pinça doucement les lèvres pour s'empêcher de sourire devant son air penaud et embarrassé. Son attitude gênée lui ressemblait si peu qu'elle avait envie de l'enlacer de nouveau, juste pour lui montrer que ce n'était pas grave, mais elle n'en fit rien. Elle ne souhaitait pas le mettre encore plus mal à l'aise et un peu de distance était ce qu'elle avait de mieux à lui offrir. Elle avait senti la bulle qui les avait enveloppés se briser lorsqu'Elwan l'avait repoussé et elle savait que ce moment était terminé. Elle regrettait le sentiment profond de réconfort et de bien-être que les gestes du Gryffondor avaient fait naitre en elle, mais elle se disait que même dans une telle situation, il parvenait à chasser ses idées noires. Sa gêne l'empêchait surement de se rendre compte qu'il était le premier à avoir réussi à faire rire la princesse des glaces depuis longtemps. « Je suis désolé, ce n'est pas quelque chose que je contrôle comme tu t'en doutes... »Elle hocha pensivement la tête, mais elle ne répondit pas, elle n'en sentait pas la nécessité et à part lui dire qu'elle comprenait, elle ne voyait pas vraiment ce qu'elle pouvait lui dire. Elle s'étonna d'ailleurs qu'il ne change pas de sujet ou qu'il n'écourte pas leur rencontre. Lorsqu'elle se trouvait dans une situation similaire, elle préférait souvent prendre la fuite en essayant d'oublier les conséquences. Mais elle ne possédait pas le courage des Gryffondors, faire face au danger ou accepter de se montrer vulnérable ne faisaient pas partie de ses habitudes. On lui avait appris à se construire un masque, une armure de glace, à être digne en toutes circonstances, pas à faire preuve de bravoure. Au fonds, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si Elwan se forçait à affronter une situation si gênante pour elle ou parce que cela faisait partie de son caractère de rouge et or. Elle repoussa cependant cette pensée de son mieux, elle venait de quitter les ombres qui avaient envahi son esprit, ce n'était pas pour se perdre dans des interrogations qui finiraient invariablement par la blesser. Elle secoua la tête pour cesser ses réflexions stériles et releva les yeux vers le jeune homme. Elle fut surprise -agréablement- de voir qu'il semblait retrouver ses moyens, ses joues retrouvaient leur couleur habituelle et il ne donnait plus l'impression d'être un enfant qui venait de se faire prendre la main dans le sac alors qu'il volait des friandises. « Ça aurait pu arriver avec n'importe qui d'autre. » Il n'avait pas tort, mais c'était tout de même une pensée étrange à formuler. Dawn leva vers lui un regard incertain, elle n'était pas sûre de voir où il voulait en venir. Enfin, si, elle se doutait bien qu'il cherchait par là à se dégager de toute responsabilité et à désamorcer la situation, mais, pour sa part, elle ne jugeait pas nécessaire qu'il continue sur sa lancée. Puisque sa réaction physique était une source de gêne, il n'avait qu'à changer de sujet, c'était assez simple. Là, il semblait à la verte et argent qu'il s'enfonçait. Qui cherchait-il à convaincre ? Elle ou lui ? La question flotta un instant parmi les pensées de la jeune femme avant qu'elle ne la repousse. Il n'avait pas besoin de s'infliger ça, ni à elle d'ailleurs. « Je vois. » souffla-t-elle d'une voix égale en haussant les sourcils. A part Alix, Dawn n'avait jamais vu Elwan fréquenter réellement d'autres sorcières. Un fourmillement désagréable remonta le long de sa nuque quand il lui revint en mémoire le souvenir de ce qu'elle avait ressentit en voyant Elwan arriver avec Zephir comme cavalière au bal de la Saint-Valentin. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi tant de sentiments négatifs l'avaient envahi face à cette vision, ni pourquoi ils menacèrent de refaire surface à cause des paroles du rouge. Tout comme elle refusait d'admettre que l'attachement qu'elle ressentait envers lui était plus profond qu'elle ne le pensait, elle excluait la possibilité même de jalousie. Elle préférait détourner le regard que d'affronter ces sentiments si complexes qu'elle les craignait, se murer dans le silence plutôt que d'admettre que de telles émotions la rendaient vulnérable. Ses sentiments avaient toujours été trop compliqués à ses yeux, tellement que parfois, elle préférait se montrer aveugle. Comme face à Elwan.

Le sourire qui se glissa sur les lèvres du Gryffondor indiqua à Dawn qu'enfin l'atmosphère se détendait de nouveau. Même si ce n'était pas parfait, elle avait l'impression de retrouver quelque peu le Elwan qu'elle avait appris à connaitre des années auparavant. Quand leur seule préoccupation était encore de se lancer des défis au beau milieu d'un match de quidditch et que les ténèbres n'avaient pas encore laissé d'empreinte indélébile sur eux. Quand ils n'étaient encore que des adolescents, qu'ils avaient encore le droit de refuser de voir ce quel genre de poison s'installait au sein même de leur société. Elle retrouvait son sourire espiègle, cette étincelle dans son regard qui annonçait des ennuis. Elle le regarda un instant en silence, elle savait qu'il devait certainement préparer une petite pique, mais elle s'en fichait, elle avait l'impression de le retrouver, de revenir à des temps plus doux, même si c'était une illusion ça lui faisait du bien. « Même MacGonagall est plus sexy que toi. » Même si elle s'y attendait, elle ne pu empêcher une expression mi-courroucée mi-amusée de se peindre sur ses traits alors qu'une exclamation franchissait ses lèvres. Décroisant finalement les bras, elle vint poser ses mains sur ses hanches et se redressa. « Fais attention Elwan sinon c'est moi qui vais me vexer. » Siffla-t-elle d'un ton faussement menaçant. Elle savait qu'après son éclat de rire précédent, le Gryffondor avait besoin de se réaffirmer, de se moquer à son tour. Même si elle n'avait pas voulu le blesser -sa réaction avait été plus instinctive qu'autre chose- elle savait que c'était pourtant sûrement le cas. Mais si il faisait de l'humour à ses dépends au moins ça signifiait qu'il ne lui en voulait pas. Soulagée de voir l'atmosphère se détendre enfin Dawn ne laissa pas passer cette occasion. « Pendant un instant, j'ai cru que tu avais un penchant pour les jeunes filles en détresses. » Lâcha-t-elle avec quelques battements de cils exagérés en la direction du lion. Après tout son physique avait réagi alors que la situation ne s'y prêtait pas. Les yeux rougis et les membres tremblants, elle ne devait rien avoir de particulièrement attirant. Elle lui adressa un grand sourire innocent, presque adorable. Un de ceux qui faisait oublier la vipère prête à mordre qui se terrait derrière ses grands yeux ambrés, que ses parents affectionnaient et qu'elle avait en horreur. Ce sourire n'était pas le sien, il n'était ni rusé ni même sincère. Il ne lui ressemblait pas, du moins pas à celle qu'elle se révélait être une fois son masque ôte. Mais pour taquiner Elwan, il était parfait. « Mais si tu préfères les sexagénaires... » Souffla-t-elle plus doucement avec un air de conspiratrice en se glissant avec aisance dans l'ambiance détendue que l'humour du rouge et or avait créé. S'il voulait jouer à ce petit jeu-là, elle était prête. Ils avaient peut-être passé beaucoup de temps à se disputer, mais il ne devait pas oublier qu'en matière de répartie, la Serpentarde n'était pas en reste. Elle aimait avoir le dernier mot, même lorsque ça concernait de simples plaisanteries. « C'est sûr que face à McGonagall, je ne fais pas le poids. » Finit-elle par lâcher avec un petit haussement d'épaule comme si elle regrettait cette vérité. Elle aurait pu lui rappeler que ce n'était pas ce qu'il avait eu l'air de dire le jour où il avait joint leurs lèvres de son propre chef, mais pour une fois, elle choisit de suivre la voie la plus sage. Il lui avait demandé d'oublier, ça ne devait certainement plus compter, non ?


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