« Il me manque aussi une baguette. » « Tu sais où se trouve la boutique ? » « Non maman, je découvre comme toi le chemin de traverse. » « Il faut faire attention, je ne veux pas te perdre de vu.» Je marchais avec ma mère dans une allée principale et nous étions émerveillé par toutes ces boutiques. J'avais tout d'abord acheté plusieurs robes de sorciers, d'occasion bien entendu et les autres vêtements imposé par l'école. Puis je m'étais occupé de mon animal de compagnie, le choix n'avait pas été facile, mais j'avais opté pour un chat. C'est discret, indépendant et pas besoin de lui ouvrir la fenêtre toutes les trente secondes pour qu'il puisse voler. Les crapauds et les rats n'étaient même pas envisageables. Pour ce qui était des livres, se fut un énorme bazar. La boutique était pleine à craquer et pour trouver des livres d'occasion avec ce monde fou, ce n'était pas évident. Depuis quelques minutes nous nous étions mis à la recherche de la boutique d'Ollivander. J'avais lu un tas de livres sur le lien qui unissait le sorcier à sa baguette et s'est sans aucun doute l'objet que j'attendais le plus. Je trouvai la petite boutique sombre qui n'était en fait pas très loin de la boutique de livre.
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« Bois de hêtre, 34 centimètres et contient un crin de licorne. » Garrick Ollivander me présenta la baguette dans sa boite en velours. Je n'eu aucune hésitation, je prie délicatement le morceau de bois dans ma main. Un sentiment étrange m'envahit, une sensation de puissance et de sureté qui s'envola bien vite lorsque le vendeur me parla.
« Vous pouvez faire le geste à présent. » Je fis un léger mouvement de la main et un petit éclair argenté sortis de la baguette.
« Et bien ça aura eu le mérite d'être rapide, généralement on ne tombe jamais sur la bonne baguette du premier coup. Félicitations. » « Euh... merci. » Après avoir donné les sept Gallions réglementaire, je sortis de la petite boutique un peu déboussolé par les évènements.
« Tu vas bien ? » « Oui maman ! enfin je crois. »ξ
Je serai doucement ma soeur dans mes bras.
« Doucement Kitty, tu es réveillée. » Comme toutes les nuits depuis deux ans, je devais réconforter ma petite soeur après son cauchemar. Elle me racontait toujours la même chose, elle revoyait notre père se faire emmener par les autorités alors qu'il était dans un parc avec elle et moi. Je rêvais aussi souvent de cette scène, mais j'étais bien trop fier pour le dire à ma petite soeur. Mon excuse était que je devais de rester fort pour elle et ma mère, elles ne devaient jamais voir une de mes larmes. Je me doutais bien que ça devait être dur pour ma mère d'élever deux enfants alors que son mari est en prison. D'après ce que disent les journaux, il a commis de grave délits causant la mort de plusieurs personnes.
« Recouche toi, il est encore tôt. » Après avoir posé délicatement ma soeur dans le lit, je quittai ce dernier pour aller à la fenêtre. J'avais toujours partagé ce lit avec ma soeur, la maison n'était pas assez grande pour faire une autre chambre et surtout nous n'avions pas assez d'argent pour la meubler. Une seule pensée pouvait me réconforter, j'allais entrer à Poudlard. Ce n'était pas l'idée de quitter ma maison et de commencer une autre vie qui me plaisait, mais le fait que ma mère aura une bouche en moins à nourrir. Malgré tout ça, la peur me rongeait. Je ne connaissais personne ayant les mêmes dons et au fond de moi, je savais que la nature de mon sang me poserait des problèmes. Bien sûr, au fil des années j'avais dû me forger une carapace avec un passé comme le miens, mais cette fois je crains que ça ne soit pas suffisant. J'allais devoir tenir sept ans puis après, je devrais trouver un travail et offrir une vie descente à ma famille. Je vis le soleil se lever et avec lui une nouvelle journée, le premier du mois de septembre.
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Je ne pus m'empêcher d'être inquiet en voyant les autres élèves de mon âge formés de petits groupes. J'avais beau être une personne très sociable, l'intégration allait être dure pour moi. J'avais pris place dans un wagon vide et jamais je n'aurais pensé que quelqu'un voudrait faire ma connaissance, du moins pas aussitôt. Alors que le Poudlard express roulait depuis plus d'une demi-heure, un garçon entra dans ma cabine. Froideur était le premier mot qui venait à l'esprit lorsque mes yeux le fixaient pour la première fois. Je me recroquevillai presque naturellement lorsqu'il posa les yeux sur moi.
« Dé..désolé je... je vais y...y aller » « Non c'est bon. Juste, ne commence pas à babiller. » Je ne pouvais qu'acquiescer à sa remarque. Autant ne pas mentir, il me faisait vraiment peur. En fait non, il était simplement intimidant. On pouvait voir à sa façon de parler et à son expression qu'il faisait partie de ces gosses pourrit gâtés.
« C'est quoi ton nom ? » « Faust. » « Faust comment ? » « Kelvin. » Un long silence s'installa après sa question. J'étais curieux de savoir à quoi pensait l'inconnu en ce moment. Je profitai du silence pour le détailler un peu plus. Il avait un visage d'ange et sa coiffure d'enfant modèle le rendait mignon malgré ce qu'il dégageait. Grâce à son uniforme sans couleurs spéciales, je savais qu'il avait le même âge que moi. C'était le genre de mec qui ne devenait pas amis avec n'importe qui. Je le trouvais tout simplement à son goût, mais il ne devait surement pas s'intéresser aux hommes, encore moins aux hommes comme moi.
« Moi c'est Theodore. Theodore Adams. » Avec un nom pareil, il devait être à coup sûr un sang-pur. Je regardai la porte, je voulais vraiment fuir loin de cette cabine.
« Calme-toi, je vais pas te bouffer. » « Je..je.. » « T'es un Sang-de-Bourbe c'est ça ? » Je me sentais un peu idiot ! Si je ne répondais pas plus dignement que ça, j'allais finir dans sa liste noire. Pendant une fraction de seconde je me demandais si mentir ne pouvait pas me sauver, mais pour une première rencontre ce n'était pas forcement la meilleure solution. Je déglutis, je n'avais plus une seule lueur d'espoir.
« Oui. » « Ta famille a de l'argent ? » « Pas vraiment non. » « M'étonne pas, ça se voit à tes fringues. » « Oh. » « T'es au courant que tu vas morfler à Poudlard ? » « Je sais. » Ses mots m'avaient blessé et je ne me sentais pas à ma place même si ce qu'il avait dit était vrai. Je devais être ridicule. Qu'allait-il penser de moi ? L'interrogatoire dura pendant tout le trajet et le plus marrant c'est qu'à force je m'y étais habitué. Alors que je m'apprêtais à sortir du train sa voix parvint une dernière fois à mes oreilles.
« Je te préviens, si tu commences à dire qu'on a discuté, je te tue. C'est clair ? On n'est pas amis. » « Je sais. » Bien évidemment j'avais espéré qu'il m'apprécie et la déception se lisait sur mon visage, mais il fallait essayer de tourner la page et faire comme-ci j'avais voyagé seul. Je ne me doutais pas à cet instant qu'il prendrait autant d'importance pour moi.
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Il s'est passé tellement de choses en deux ans. Tout d'abord, j'ai été accepté à Gryffondor ce qui était un véritable honneur pour moi. J'ai eu ensuite ma première relation amoureuse, c'était étrange. Je sortais avec un Poufsouffle nommé Alexander, tout allait bien avant que Théodore Adams le grand Serpentard de la promotion vienne fiche en l'air notre couple. Au début je pensais que c'était pour m'embêter à cause de la pureté de mon sang, mais en fait non. Je me souviendrais toujours du courage que j'ai eu lorsque je l'ai bloqué dans la salle pour m'expliquer avec lui. Je m'attendais à une dispute sanglante avec lui, mais au lieu de ça j'ai eu le droit à un roulage de pelle. Mon coeur c'était arrêté. Les baisés avec Alexander n'étaient rien comparé à celui là. La phrase qu'il m'a dite après notre premier baisé restera à jamais gravé dans ma mémoire
« Il t'embrasse, voilà ce qu'il fait. Il t'embrasse, te fait des câlins, te tient la main et j'en passe. Il n'y a que moi qui aie le droit de faire ça. Et c'est sans discussion. » Jamais je n'aurais pensé vivre un tel moment. Bon, le seul problème c'est qu'il ne voulait pas s'afficher avec moi pour des raisons plus qu'évidente. Au début, ça rendait la chose plus romantique puis après, plus dur.
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Le lien qui m'unissait avec Théo n'était pas resté secret très longtemps. De son côté, il avait tout dit à sa soeur jumelle et contrairement à ce que je pensais, elle a très bien pris la nouvelle. De mon côté, j'ai tout expliqué à Gabrielle. Elle a été la première personne de ma maison à m'adresser la parole et au fil du temps nous avions tissé une amitié. Nous avons réussi à vivre notre histoire pendant deux ans puis vient le moment fatidique, notre première fois, ma première fois. Tout avait été si rapide, mais si parfait.
«Tu as confiance en moi ? » « Bien sûr, pourquoi cette question ? » « Je ne veux pas que tu regrettes ce qui va suivre. » « A ton avis pourquoi je t'ai demandé de me retrouver dans les toilettes à une heure pareille, je n'avais pas dans l'idée de compter les moutons avec toi. » « J'aime quand tu fais ton petit lion agressif. »Le moment le plus beau de ma vie ? Oui surement. La passion mélangée avec la peur de se faire chopper, c'était juste incroyable. Mon seul regret est de ne pas avoir renouvelé l'expérience depuis cette nuit là.
« Je ne pensais pas que c'était ta première fois. » « Je ne sais pas comment prendre ce tu viens de dire. Tu pensais qu'avant toi j'étais du genre à faire ça avec n'importe qui ? » « Non non pas du tout, mais tu parais si sûr de toi puis avant moi il y avait Mlle la fiancée... » « Faust, être fiancé ne veut pas dire avoir une vie sexuelle active tu sais ? » « Nan, mais en la regardant cette pimbêche on peut avoir des doutes.»ξ
« Je suis désolé, je n’ai pas beaucoup de temps à te consacrer aujourd’hui chéri. » « Ce ne sera pas long. » Le peu de temps que j’avais pour m’expliquer avec lui ne me permettais pas de débattre à propos de son emploi du temps même si je savais qu’il n’avait pas le choix en ce qui concerne nos entrevus. Il fallait que je retienne mes larmes, c’était vraiment très dur vu ce qu’allais lui dire. Je devais me lancer malgré mes craintes.
« Ecoute Theo… ça fait... ça fait trois ans qu’on a cette relation et… et je n’en peux plus. Je t’aime, je t’aime même trop mais… vivre caché comme ça… non là, je suis à bout. Je veux… je veux que tout le monde soit au courant de notre relation. Je veux pouvoir me balader dans les couloirs de Poudlard en te tenant la main, je veux pouvoir clamer haut et fort que Theodore Adams est mon petit-ami. Alors… alors si d’ici Noël, tu ne décides pas de t’afficher avec moi, nous deux… nous deux c’est terminé. Je t’aime comme un fou mais… » Il m’avait coupé, la chose que je redoutais le plus même si j’avais réussi à placer les choses les plus importante s. J’avais extrêmement peur de ce qu’il allait me dire, il allait être en colère c’est une chose sûr.
« Je te demande pardon ? Tu sais ce que tu fais là ? Tu sais très bien que je ne peux pas m’afficher Faust ! Je perdrai tout ! Tout putain ! Mon nom, mon argent, ma popularité, mon rang ! Tout ! Je ne suis pas prêt à perdre tout ça ! » A ce moment là, j’avais crains qu’il ne prenne sa décision. Il s’était écarté de moi ce qui m’inquiéta d’avantage. Je préfère garder un contacte physique dans ce genre de situation. Pour une raison que j’ignore, je me sentais confus.
« Et moi ? Moi tu es prêt à me perdre ? » Ce que je vis dans ses yeux et son silence me blessa. Il était perdu et il hésitait. Je pouvais comprendre que la situation était très difficile pour lui et que le sacrifice que je lui demandais de faire était vraiment énorme. Je sais également que ça aura un impacte sur toute sa vie, mais quand je pense à tout les moments qu’on a vécut, je me dis qu’il tient peut-être plus à moi qu’a son héritage.
« Je vois. » C’était la seule chose que j’avais trouvé à répondre à ça. Je ne pourrais pas vivre sans lui, c’est sûr et certain, mais je ne peux pas vivre non plus dans le secret jusqu'à ce qu’il obtienne tout ce qu’il veut. Je l’aime plus que tout au monde, mais ça ne pouvait plus durer.
« Non Faust non ! Non tu sais bien que je… enfin tu le sais bien quoi ! » « Je sais quoi ? Que tu n’es pas capable de me dire que tu m’aimes ? Oui, merci, ça je le sais ! Mais j’en ignore la raison ! Tu ne m’aimes peut-être tout simplement pas ! » Je ne comprenais pas ce qu’il le retenait. Dire « je t’aime » est naturel lorsqu’on ressent vraiment de l’amour envers une personne. Au début je me suis dit que c’est la façon dont il avait été éduqué, mais je commence à douter.
« Je t’interdis de dire ça ! Je t’interdis de douter de mes sentiments pour toi ! C’est simplement… simplement que j’ai peur de dire ça. J’ai peur que si je te le dis, tu vas te mettre à rire ou je ne sais quoi, que tu vas te foutre de moi et… et ça je ne pourrai pas le supporter. » « Theo je ne me moquerai jamais de toi. Tu le sais bien. Je te demande juste de me le dire. Une seule fois. » « Je suis désolé. Je ne peux pas. » Je m’en voulais de lui faire subir ça et j’espère vraiment qu’il arrivera à affronter ses démons avant le mois de décembre. Je l’aime plus que tout au monde et je ferais tout ce qui est possible de faire pour qu’il arrive à révéler notre secret sans avoir de remords.