Un soupire s'extirpe de tes lèvres fines alors que tes doigts glissent distraitement sur le bord de ton verre rempli de jus de citrouille. Ton regard se glisse sournoisement sur les personnes présentes. Tu ne les aimes pas et eux, ils te le rendent plutôt bien. Tu n'as pas faim. Tu n'as pas soif. Tu n'as rien de mieux à faire. Dans ton grand théâtre, tu t'ennuies à mourir. Pourtant, tu sais que ta simple présence les dérange, les agace, tu n'es pas comme eux. Pour toi, c'est une fierté, pour eux, c'est une façon de te foutre en dehors de leur vie. Nous sommes à une époque ou la différence est proscrite et bannie. C'est à se demander comment t'es encore là, dans la grande salle, comment tu peux respirer le même air qu'eux, alors qu'au fond, t'es qu'une erreur, une abomination. Rien que d'y penser, ça te fait doucement sourire. Alors que d'autre se serait empressé de masquer leurs différences, toi, tu l'accentues, dans l'unique but de les choquer. C'est une façon de leur tenir tête, de leur montrer que tu existes, que tu es comme cela et que rien ne pourra te faire changer. Tu transpires la provocation. Ton regard finit par se poser sur elle. Une blonde attablée à la table des Gryffondor. Tu laisses ton regard la sonder, sans la moindre gêne. Tu n'as pas peur qu'elle te surprenne en train de la regarder, au contraire, tu n'attends que ça, un sourire carnassier étirant tes lèvres maquillées d'un rose acidulé. Elle finit par croiser ton regard et le fuit, comme si par ton simple regard, tu pouvais l'atteindre, la souiller, la blesser. Sa réaction t'amuses définitivement. Qu'est ce qu'il se passe entre toi et cette fille, Lola !!!? Tu hausses vaguement les épaules, reportant toute ton attention sur ta meilleure amie. Tu n'as jamais désiré quelqu'un comme tu la désires, elle. Aucune fille de Poudlard n'arrive à te faire ressentir ce qu'elle, elle te fait ressentir. Aucun garçon non plus d'ailleurs. Rien du tout. Tu ne mentais pas. Il ne se passait rien, rien de réelle, tu avais créé cette aventure de toute pièce, laissant la rumeur se propager à une vitesse hallucinante. Tu poses ta tête contre l'épaule de ta meilleure amie, fermant les yeux quelques secondes. Tu respires profondément, te délectant de son odeur délicieuse et enivrante que tu connais pourtant par coeur. Tes doigts se glissent contre son bras, lui arrachant un frisson. Elle finit par déposer un baiser contre ton front. Votre relation plus que tout autre chose dérange et pourtant, c'est la seule chose que tu ne fais pas volontairement pour faire parler les mauvaise langue. Avec elle, c'est tout simplement naturel. Madame rien quitte la grande salle, tu devrais y aller. Sa voix est teintée par une pointe de jalousie. Tu redresse la frimousse perplexe. Tu m'emmerdes alors que j'essaye de déjeuner et toi aussi tu t'emmerdes, alors va t'amuser, on se retrouve plus tard. Tu laisses échapper un rire franc avant de venir enlacer la nuque de ta meilleure amie, déposant un baiser sur sa joue. J'tai déjà dis que je t'aimais? Un nombre incalculable de fois, oui. Tu passe une main dans ses cheveux pour y foutre le bazar, lui arrachant un râle disgracieux. Tu t'éloignes ensuite, te lançant sur les traces de la Gryffondor. En sortant de la grande salle, tu l’aperçois à quelques mètres au dessus de toi, montant les marches gracieusement, la jupe de son uniforme dansant sournoisement contre ses cuisses. Tu empreintes le même chemin qu'elle, gardant tout de même une certaine distance entre vous pour qu'elle ne te surprenne pas, pas tout de suite en tout cas. Tu attends qu'elle s'enfonce dans une salle. Les toilettes. Tu ne peux pas t'empêcher de sourire. Tu pousses la porte. Elle se trouve en face de l'évier, elle se contemple dans le miroir où ton reflet apparaît, au côté du sien. Elle sursaute en t’apercevant, elle fait volte face et tu tu avances, dangereusement, mangeant la distance qui sépare vos deux corps. Tu la toises, silencieuse d'abord, tu plonges son regard dans le sien, ton éternel sourire figé sur tes lèvres. Je commençais à croire que tu m'évitais. tu sais qu'il n'y à rien entre vous, mais tu t'amuses, narguant les principes et semant le trouble dans les pensées de la jeune fille. Tu as des talents inouïs en matière de perversion et de séduction. Tu en joues, en uses et en abuses. C'est ce que tu fais de mieux. Tu pinces les lèvres, penches la tête sur le côté et poses tes mains de part et d'autre de la blondinette, sur le bord de l'évier. Je t'ai manqué? Toi tu m'as terriblement manqué. Un sourire entendu. Tu joues encore et toujours, quitte à t'en brûler les ailes. Enfin, tes ailes, tu les avais déjà perdue depuis longtemps et depuis, tu t'amusais de ta chute éternelle, sans jamais réellement tomber. Je suis certaine que tu n'arrêtes pas d'y penser. Tes lèvres venaient flirter avec celle de la rouge et or, sans pour autant les toucher. Tu finissais par te reculer en laissant éclater un rire cristallin. Tu ne te reculais pas complètement. Tu n’attendais qu'une seule chose, que Lola explose et la repousse plus ou moins violemment. Tu voulais la faire réagir, car tu savais bien que la demoiselle n'était pas très à l'aise avec la situation. Ce n'était qu'une question de temps.
Elle était là, assise dans la grande salle parmi tous ses gens qui ne la connaisse qu'à peine et qui ne la comprendrons jamais. Elle est heureuse, pour l'instant. Elle est souvent heureuse, ce grand sourire envahis ses lèvres rosées et dénudées de toutes pâtes artificielles que les autres sorcière aiment répandre sur leurs lèvres. Elle est naturelle et pourtant rayonnante de tous les pores de sa peau. Une déesse à la longue crinière blonde et soigneuse, une diablesse incessible au commun des mortels. Intouchable, indomptable, incompréhensible et incapturable. À sa droite, ce garçon, toujours ce même garçon. Passant une main dans sa tignasse brune et frisottée avant que son menton carré ne se fende en un sourire devant le coup qu'il vient tout juste de faire à la belle. Elle se fâche et alors qu'elle enfonce son coudre dans les côtes du jeune homme qui grimace. Un sourire magnifique ne tarde pas à revenir sur les lèvres de la sorcière. Un moment de joie avant que la peine ne fasse de nouveau son apparition. Une autre blonde, aux yeux olives pose son regard sur la lionne de feu, un sourire narquois aux lèvres. Leurs regards se croisent et la prénommée Lola perd son sourire. Elle soupire longuement et détourne son regard. Elle en a marre, plus que marre des ses âneries, mais elle oublie alors que son esprit à trouvé mieux à faire qu'être triste. Ses yeux de saphirs se posent sur la table des aigles où elle cherche des yeux le visage parfait de son cousin. Alors qu'elle le trouve à peine, quelqu'un à suivit sa mascarade et un autre sourire narquois naît sur ses lèvres de gryffondor alors qu'il dit à la belle : « Vous formez un beau couple. » moqueur, elle soupire encore et tente de l'ignorer portant son regard autre part. Elle est lasse et déçu de tous ses commérages. Y en avait-il d'autres à ajouter sur la liste ? Son regard répondit lui-même à la question. Ses yeux se posent sur toi alors que tu est la dernière personne qu'elle souhaite regarder. Le malaise se fait sentir immédiatement alors qu'elle fut ton regard ainsi que ton visage. Elle ne veux pas te voir. Vos souvenirs lui reviennent en tête alors que quelqu'un à la table de courageux n'as pas raté ce regard. C'est au tour du garçon qui l'embêtait plus tôt de passer son commentaire déplacé. Il a un air idiot scotché au visage comme à son habitude. Il te fixe de l'autre table, puis la regarde elle et lui dit : « T'as vu, c'est celle qui t'as donné ton premier baiser qui te regarde. C'est donc pour ça que t'as jamais eu de petit ami. Ton truc à toi, c'est les filles. » Comme d'habitude, il est celui qui la met hors d'elle. Elle lui fou une baffe encore trop douce pour la tête de citrouille vide qu'il est. Ses cheveux sont devenus instantanément noirs alors qu'elle s'échappe de cet endroit.
Elle marche avec une fureur qui l'aveugle et la rend sourde. Elle n'as pas vu que tu la suivais, elle n'as pas remarqué que tes yeux dévoraient ses cuisses. Elle file, elle monte sans trop savoir où elle va. Ses pas la mènent vers le cinquième étage où elle décide de rester. Elle veux être tranquille et choisi donc les toilettes pour se faire. Elle entre sans savoir ce qu'elle vient y faire. Elle s'approche du miroir où elle se met à fixer son reflet qu'elle ne comprend pas elle-même. La pointe de ses cheveux est encore noire, mais la couleur laisse doucement place au blond qu'on lui connait, que tu lui connais si bien. Elle se fixe et se trouve dégoûtante. Elle s'écoeure de ne pas être normale, de ne pas être comme tous le monde. Elle se maudit de ne pas pouvoir l'expliquer sans paraître barge. Personne n'est comme elle, ils sont tous pareils et ils ne veulent rien comprendre. Elle veux pleurer mais même ses larmes ne la comprennent pas. Alors qu'elle se fixe, elle se dédouble et sursaute. C'est toi. Elle ne t'avait pas vue ni entendu, son souffle étouffait le tiens. Elle se tourne rapidement pour te faire face alors que sa fierté l'empêche de courir à toutes jambes. Ton visage, ton regard, ton sourire, tes lèvres lui reviennent en noir et blanc comme un souvenir encore trop vivant, mais pourtant bien mort. L'alcool brouillant tous ses sens, son envie de danser pour ne plus exister. Un corps qui se colle au sien pour la première fois alors que sans qu'elle ne comprenne, tu est la première personne à passer sur son corps, à embrasser ses lèvres tendres. Tu t'approche alors qu'elle ne peux s'enfuir nul part. Elle le cache, mais elle a peur. Peur de devoir tout t'expliquer, peur que tu te moques, peur que les gens la rejettent parce qu'elle est différente. Ta voix résonne à ses oreilles pour la première fois. « Je commençais à croire que tu m'évitais. » Tu joues, tu t'approche d'elle alors que l'adrénaline court dans son corps. Elle n'as pas envie que tu la touche. Elle trouve cela déplacé venant de ta part. Ses yeux se posent sur tes lèvres que tu pincent entre tes dents. Cela la répugne. Qu'une autre bouche se pose sur la sienne avec un passion qu'elle ne partageait pas, c'était violer son corps. Tu mains se poses de chaque côtés d'elle alors qu'elle ne réagis toujours pas. Elle est figée entre le passé et le présent, elle est perdue dans sa transition entre les deux. « Je t'ai manqué? Toi tu m'as terriblement manqué. » Tu vas trop loin, tu violes son espace, tu l'empêche de respirer correctement. Tu ne lui as pas manqué, elle regrette même de s'être enfoncée ici. Ses mains se resserrent sur les parois du lavabos, tout près des tiennes. Elle semble se préparer à bondir, mais pourtant elle tente de se calmer, elle se contrôle pour éviter de ne te faire vraiment mal. Entre le contrôle et son sang chaud, le combat est difficile. Tu pousses une autre phrase juste pour voir son endurance : « Je suis certaine que tu n'arrêtes pas d'y penser. » Tu la provoques et elle en est consciente. Elle croit que tu te lassera et que tu la laissera tranquille, mais elle a tord. Tu t'approches alors qu'elle n'as pas le temps de réagir. Elle se dit que jamais tu ne... Mais tu ose. Ton visage si près du sien. Ton souffle brûlant fracasse le sien dans une proximité malsaine et qui l'enrage. Elle va exploser, elle va saisir ta lèvre entre ses dents et te l'arracher comme un animal l'aurait fait. Sa bouche s'entrouvre pour passer à l'acte, mais tu recule dans un rire énervant. Elle est en furie, mais pourtant elle n'ose pas te repousser, elle ne veux pas te toucher. Elle n'as pas envie que ses mains touches tes hanches ou encore ta poitrine ou même ton ventre. Elle te repousse alors par tes épaules qu'elle poussent avec violence du bout de ses doigts pour te faire reculer. Ses cheveux prennent de teintes de rouge alors qu'elle s'exprime enfin :
« Fou-moi la paix. » Elle se retourne rapidement vers le miroir où elle se fixe de nouveau. Ton reflet y apparaît toujours derrière le sien. Elle cherche à ne pas te regarder en tournant le dos et pourtant ton reflet la hante dans son miroir comme celui du fantôme de son premier baiser. Elle fixe ses cheveux alors qu'elle a envie de se défigurer rien que pour que tu la trouve repoussante et que tu partes.