Pourquoi était-elle là déjà ? Ah oui pour un devoir de sortilèges. Si elle était venue, c'était par solidarité ou ambition ? Elle savait que Barry ne pouvait pas faire ça tout seul, alors elle avait été dans cette salle désafectée pourrie. Ou alors, elle ne souhaitait tout simplement pas obtenir un simple acceptable parce qu'elle n'avait pas travaillé avec Barry. Probablement un peu des deux. Elle souhaitait l'obtenir cet optimal. Très sincèrement. Elle en avait la possibilité. Seulement avec Barry dans les pattes, c'était mission impossible. Dubitative, les bras croisés sous sa poitrine, Lumen regardait son camarade de maison qui déblatérait un discours. Elle était frustrée. Elle n'aimait pas son attitude. Un véritable girouette. Il lui déclamait tout son amour. Après, il l'ignorait. Et maintenant, il lui demandait de jouer un truc bien débile, de gamins de douze ans. Avec le temps, elle s'était habituée à l'idée de ne plus entendre les éclats de rires, les débilités incessantes et les surnoms ridicules de ce dernier. Elle avait accepté l'idée dés le lendemain de l'épisode dont elle se serait bien passée qu'il ne reviendrait pas à la charge. Tout avait fait son chemin dans l'esprit de l'adolescente et aujourd'hui plus que jamais elle ne voyait Brown que comme un fantôme du passé à l'image de sa famille qui se réaparassait quelques fois. Il acheva son monologue en lui demandant si elle était capable de faire ça. « Non.  » Le mot avait été prononcé d'une voix claire et forte. Le ton était sans appel. Elle ne voulait pas entrer dans son jeu. Et elle ne comptait pas lui raconter sa vie et encore moins répondre à ses questions. Elle prit modèle sur son père qui savait mettre mal à l'aise les gens mieux que personne et couper court aux idées illuminées des gens qui se trouvaient en face de lui. Alors, elle se comporta en véritable peste méprisante. Elle n'apporta pas plus d'attention à son camarade et se dirigea vers une table et une chaise. Elle sortit sa baguete pour nettoyer l'endroit. Heureusement, elle n'avait pas l'impression d'être enfermée ici. Pour faire ses devoirs, elle préférait s'assoir au pied d'un arbre. Mais elle allait faire avec les idées absolument saugrenues du garçon et s'occuper de ce devoir rapidement pour se débarasser de cette tâche qui l'incombait. Elle s'installa donc sur un chaise - heureusement peu bancale- et sortit rapidement ses affaires, du parchemin, des plumes et ses bouquins. « Je ne suis pas là pour jouer à tes jeux d'une nullité absolue, mais pour faire un devoir avec un type qui a besoin qu'on l'aide pour obtenir ne serait-ce qu'un acceptable. Et je ne me contenterai pas de ça.  » Elle releva la tête et planta son regard dans les yeux de Barry. On reconnaissait bien là l'éducation administrée par sa mère et surtout par son père. Ils avaient toujours cherché à la rendre aussi froide qu'un détraqueur et aussi acide qu'un serpent. Lumen exécutait donc tout cela à merveille. Il se moquait d'elle. Il jouait avec son incapacité à se montrer en humaine digne de ce nom. Il avait voulu obtenir quelque chose d'elle. Il s'y était pris comme un manche à balai. Il s'était éloigné d'elle, comme si c'était la meilleure solution. Elle n'avait guère cherché à le persuader qu'il se trompait. Sauf que cette fois ci, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. On ne renouait pas des liens avec elle en lui demandant quelque chose au dessus de ses forces - aujourd'hui plus que jamais d'ailleurs.

Elle ouvrit donc son lourd manuel de sortilèges qui claqua sur le bois. Elle chercha la leçon à ce sujet. Elle sortit ensuite ses notes qu'elle avait prises en attrapant un livre à la bibliothèque à ce sujet. « Je tiens à te rappeler qu'on a les buses à la fin de l'année et que ce devoir est là pour nous pousser à les réviser. On pourrait nous interroger sur n'importe quel sort de l'année et même des années différentes.   » Il fallait coucher sur le papier tous les sortilèges étudiés et les répértorier par utilité et ajouter un petit résumé qui allait avec (description, histoire ect). Un devoir long et fastidieux qui pouvait aisément se faire seul. D'ailleurs, elle se demandait bien ce qui était passé par la tête du professeur Avery. Mais soit. Ce n'était pourtant pas celui qui déchargerait une partie du travail à ses élèves. Mais peut être qu'il attendait beaucoup plus d'un travail à deux et qu'il serait vraiment très exigeant. « Et connaissant le professeur, il ne se contentera pas de ce que tu es capable de fournir tout seul. Alors si tu veux bien, il faut qu'on travaille ou plus exactement que tu nous laisses travailler en paix. Laisses tes idées au placard et assis toi. Plus vite ce sera fait, plus vite on aura fini. Et je pourrai retourner vaquer à mes occupations. J'ai des questions à poser au professeur de métamorphose.   » Elle avait fini par comprendre que Zelena Von Stael n'aimait pas franchement Barry. Et même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi, Lumen acceptait très bien l'idée aujourd'hui.  Toutefois, elle se dit que le jeune Brown n'avait probablement pas terminé avec cette affaire et qu'il ne lâcherait pas le morceau aussi facilement. « Et je préfère t'arrêter tout de suite. Je ne compte pas répondre à tes questions même lorsqu'on aura terminer. Tu vois si je t'en parle pas, c'est qu'il y a une raison. Une raison évidente même. C'est mon passé et ça ne te regarde pas.   » Elle aurait aimé se montrer plus gentille, mais l'impression qu'il se jouait d'elle ne l'aidait pas. Elle pensait très sincèrement qu'il faisait tout ça pour la faire tourner en bourrique. « Oh et surtout ne remets pas la faute sur quelqu'un d'autre et encore moins sur Aleksey. C'est entièrement la tienne et je te conseille d'assumer. Personnellement, je n'ai fait que suivre le mouvement.   » Maintenant souffre Barry, souffre ! C'était le message qu'elle transmettait. Et dans un sens, ça convenait parfaitement à Lumen. Elle n'avait pas envie qu'il s'accroche à elle. En deux semaines, elle s'était résolue et une décision de la plus haute importance avait été prise. Elle accepterait ce mariage sans discuter. En vérité, elle avait menti la minute d'avant. Elle n'irait pas voir son professeur de métamorphose pour des questions, mais bien sa chouette qui se baladait dans le parc en quête de son repas - une vraie chasseuse- pour envoyer une lettre "d'approbation" à ses parents. Plus rien ne la retenait aujourd'hui de dire oui... Pas même Barry. « Maintenant que les choses sont claires, on peut commencer ou tu as encore une absurdité sortie de ton chapeau à me soumettre ? » Demanda t-elle sur un ton presque daidaigneux. Elle ne cherchait vraiment pas à appaiser les tensions. De toute façon, elle ne se voyait pas le faire. Ce n'était pas elle qui avait causé tout ça. C'était Barry. Et personne d'autre.  
 

Lumen n'avait qu'une envie, faire son devoir le plus rapidement possible afin de partir et laisser là. Elle s'installa donc sur sa chaise, nettoya la table, sortit ses affaires, sans faire plus attention à Barry. Elle voulait lui signifier de cette manière qu'elle ne comptait pas le suivre dans ces âneries. Elle espérait aussi qu'il arrêterait, qu'il finirait par la laisser tomber. Elle haussa un sourcil en le regardant sortir à son tour ses affaires. Elle lut le devoir en diagonale. Elle avait du mal à croire qu'il ait ouvert un livre pour faire son devoir. En vérité, il faisait toujours tout au dernier moment comme les trois quarts des élèves qui peuplaient la salle commune de gryffondor. « Qu'est-qui me fait dire que tu l'as fait seul ?   »  Demanda t-elle simplement en fixant le garçon qui lui faisait face. Elle était sceptique, plus que jamais. «Alors dis moi pourquoi je devrais croire à ton histoire alors que tu dors en cours dés que le professeur explique le prochain devoir ? Pourquoi devrais-je avoir confiance en toi ? Toi qui te mêle de mes affaires, toi qui ne respecte jamais le règlement ni le professeur, toi qui chaque soir faire de la musique de sauvage, toi qui ne sait pas être sérieux plus de cinq minutes et qui dit une connerie à la seconde ?     »  Elle marqua une pause tout plantant son regard dans celui de son camarade. Elle eut un sourire, un sourire qu'elle revêtait si souvent, éternellement blasé et sarcastique, presque désespéré aussi. « Je n'ai aucune raison de te croire.   » Depuis le lac, Lumen ne croyait plus en Barry. Elle ne voulait plus lui accorder la confiance. Il l'avait lâchée. Il l'avait abandonnée, ignorée. Et maintenant ? Il pensait qu'il suffisait d'une blague à deux ronds pour recoller les morceaux ? Il se trompait. Il se trompait lourdement. « Et tu continues, toujours et inlassablement. Tu ne changeras jamais. Tu ne comprendras jamais. Tu n'est qu'un pauvre type, voilà tout.   » Répondre par une pique ne lui semblait pas vraiment nécessaire. elle voulait tout simplement qu'il accepte de mettre de côté son manque de maturité pour qu'ils puissent faire leur devoir le plus rapidement possible. Lui en demandait-elle trop ? Était ce si difficile à comprendre ? Elle le laissa donc bavasser seul. Il se posait des questions. Elle attrapa une plume, déroula son parchemin et commença à gratter. Il rigolait. Mais pour combien de temps ? Elle inspira profondément, en se disant qu'elle devait garder son sang froid. Elle ne devait pas perdre pied et lui coller une baffe. Elle ne se permettrait pas une telle chose.

Quand il eut finit son charabia, elle tapota sur son parchemin. Elle se mordilla la langue. Elle lâcha prise. Elle n'arriverait pas à garder le silence davantage. Il l'agaçait, chaque jour un peu plus. Il ne faisait aucun effort pour lui rendre la tâche plus facile. « D'accord faisons semblant d'être de vieux amis, que rien ne s'est passé, que tout va bien, juste un instant.   » Elle posa sa plume et ferma le bouquin dessus pour garder la page. Elle enroula de nouveau son parchemin qu'elle posa juste à côté du livre. Elle allait mettre les choses au plus. Elle voulait mettre les points sur les i. Alors elle se lança. Elle lui expliqua que c'était uniquement sa faute à lui. Après tout, elle n'avait rien demandé elle. Elle avait vu qu'il l'ignorait, alors elle n'avait pas cherché plus loin. Toutefois, elle refusait qu'il se joue d'elle. Il l'avait évitée, hors de question de faire comme avant. Elle ne perdait pas totalement l'espoir du début. Elle se disait juste qu'il était long à la détente, qu'il était juste très lent et peu vif d'esprit. Le cerveau de Barry était sans le moindre doute placé sur pause. Les paroles qu'elle lui dit n'eurent pas du tout l'effet escompté. Au contraire. Pour tout dire, elle ne voyait pas ce qu'elle avait dit d'exceptionnel. Surtout qu'elle ne faisait que lui exprimer le fond de sa pensée. Et malgré toute la bonne volonté de Lumen à arrêter la conversation avant qu'il n'y ait un meurtre, il trouva le moyen de lui balancer à nouveau tout à la figure. Le poing qu'il fracassa contre un mur n'attisa pas le moins du monde la culpabilité, la compassion, ni même la pitié de la gryffondor. En vérité, ce geste irréfléchi la laissait complètement indifférente. Elle ne bougeait pas, pas d'un cil. Elle se contenta de le scruter avec toute l'incompréhension qui pouvait se lire dans son regard. Il fallait dire qu'elle était un peu perdue dans ce va et vient de réaction. Tout d'abord, il l'ignorait. Puis, comme pour toute récupérer de leur relation d'antan, il lui proposait une idée saugrenue et particulièrement idiote. Ensuite, il se moquait littéralement d'elle. Et maintenant, il venait à se montrer violent. Pourtant des deux, elle était sans aucun doute celle qui avait le plus de raisons péter un câble. C'était elle la fiancée de force, elle qui devait supporter des parents ignobles, elle qui devait se résigner. Lui avait la belle vie. Il lui suffisait de suivre le mouvement, de voir où le vent le mènerait. «C'est ça, vas-y, pleurniche sur ton sort ! Tu t'attendais à quoi au juste ? Tu voulais quoi ? Que je vienne te voir tous les jours pour me faire pardonner ? Que je te prépare des petits gâteaux pour ton petit déjeuner ? Que je pleure sur ton épaule dés que j'avais un petit soucis ? Que j'écoute tes petits malheurs quand t'avais besoin de raconter ta vie ? Que je te chante une berceuse le soir pour que tu t'endormes ?    » Elle croisa ses bras sur la table et poursuivit sur un ton plein d'ironie : « Il fallait me le dire tout de suite, je t'aurai épargné de longues heures à espérer que je fasse un pas vers toi alors que tu faisais trois pas en arrière. Si tu veux une fille qui te dorlote comme un bébé, va voir ailleurs, je ne compte pas jouer les mamans avec toi.  Je ne suis pas Blanche-Neige qui s'occupe de ses nains.   » Elle savait qu'il comprendrait la référence. Après tout, il était un sang mêlé lui, un sorcier lié au monde moldu.

Puis il lui tendit une perche, celle pour se faire battre. Il disait qu'elle mentait. Très bien. Elle lui avouerait ce qu'elle voulait faire après. Il l'avait voulu. Il l'entendrait. Il voulait de la franchise. Alors il la verrait. Sans forme. Comme ça ! Peut être imaginait-elle qu'il finirait par lâcher prise enfin. Elle laissa ensuite échapper un rire sarcastique. Sa conclusion était terrible, tellement ridicule et peu poussée. Elle ne lui faisait pas confiance ? Mais merde, il ne savait pas ce qu'elle avait vécu. Il ne pouvait pas se permettre le moindre jugement. Puis il finit. Il termina son discours qui n'avait pour but que de la provoquer. Pour autant, elle n'entrerait pas dans son jeu. Elle fronça les sourcils, mimant une personne cherchant une réponse à sa question. C'est alors qu'elle trouva la réponse toute faite, sarcastique et qui avait le don d'agacer, tout en collant parfaitement à la personnalité moqueuse de la gryffondor :  « Ah bon ? Quoi ? Ah mais si je vois.... tu n'as pas oublié de te brosser les dents ce matin, bravo, tu deviens un grand garçon ! » Et pour ajouter un peu plus de ridicule à la situation, elle applaudit, tout simplement, durant bien une minute. Elle se souvenait le mal être qu'elle avait ressenti quand l'un de ses professeurs lui avait le coup. Ça l'avait agacée et elle comptait bien donner un brillant coup de massue à cet idiot de Barry.  « Comme tu tiens à être dans la confidence et que tu crois profondément que je n'ai pas confiance en toi, je vais te dire l'un de mes secrets.   » Elle lui offrit l'un de ces magnifiques sourires forcés, mais elle savait parfaitement que la révélation qu'elle s'apprêtait à faire risquait de faire très mal. Mais tant pis, il voulait savoir, alors autant lui avouer.  « Ainsi donc, tu as deviné que je n'allais pas voir le professeur Von Staël, je voulais garder cette information encore secrète. En vérité, je vais écrire une lettre à mes parents ! Ils l'attendent avec tellement d'impatience qu'ils vont être si heureux en découvrant ma décision. Je vais accepter ces fiançailles. N'est-ce pas génial ? Ils vont s'empresser de le dire de manière officielle ! T'imagine leur fille chérie avec l'héritier Dolohov, c'est leur grand rêve. » Elle avait dit cela avec tant d'enthousiasme que ça sonnait presque faux. Cependant elle poursuivit sur sa lancée :  « Je sais que tu te réjouis pour moi, c'est tellement gentil ! D'ailleurs, tu peux venir avec moi pour annoncer cette grande nouvelle à Alek. Je suis sure qu'il sera ravi de te voir. J'ai cru comprendre que vous étiez de grands amis. » Les rumeurs. Les rumeurs allaient bon train à Poudlard. Bien sûr qu'elle les avait entendues. Et pour tout dire, elle s'en moquait éperdument. Pourtant, elle y allait, sur cette pente raide.  « Les derniers potins disent que vous avez fait connaissance sur le terrain de quidditch. Et que ça s'est un peu mal terminé. Ce sera l'occasion de t'excuser, tu ne crois pas ? D'ailleurs, si on reprends les bases de ton jeu absurde, c'est une question pour une vérité, alors c'est à mon tour. Où est-ce que tu a appris à être aussi bête ?   » Et elle avait fini, fini de lui planter d’innombrables poignards. Surtout qu'elle savait parfaitement tapé là où ça faisait mal.  
 

Lumen ne lésinait pas sur les mots pour faire entendre raison à ce pauvre Barry. En effet, elle tenait absolument à ce qu'il cède, à ce qu'il abandonne. Elle n'avait pas besoin de ce boulet dans sa vie déjà bien en bordel. Elle y arriverait. Elle ne perdait pas espoir. Il finirait par abandonner ses illusions stupides. Il verrait ce que la réalité lui réservait. Et peut importait dans l'état d'esprit dans lequel il se trouverait finalement, cela arrangerait tout le monde. Alors à quoi bon se débattre puisque la fin serait probablement plus heureuse que s'il obtenait ce qu'il souhaitait ne serait qu'une semaine ? Elle partirait de toute façon. Comme elle l'avait fait auparavant. Comme elle avait largué Lorenzo comme une vieille chaussette. Alors peut importait le chemin, l'issue serait la même. Seulement, elle préférait limiter la casse. Peut être ne s'y prenait-elle pas de la meilleure des façon. Peut être devrait-elle essayer d'y aller en douceur, de l'amener à cette conclusion sans le brusquer. Mais ce n'était pas elle. Faire preuve de patience, elle ne savait pas. Sa franchise serait sa meilleure amie. Elle se armait de toute sa bonne volonté, de toute la force dont Merlin l'avait dotée pour assener le coup fatal. Peut être finalement aurait-elle dû finir à serpentard comme ses parents. Peut être que finalement, elle n'avait rien d'une véritable lionne. Car finalement, quiconque à sa place aurait affronté les choses en face. Une vraie gryffondor n'aurait probablement pas fait ça. Alors, peut être que le choixpeau l'avait mise là totalement par hasard. Mais qu'est-ce que ça changeait ? Les doutes qui s'insinuaient en elle ne suffisaient pas à fissurer l'armure derrière laquelle elle se cachait depuis tant d'années. Le monologue de Barry ne lui donna d'ailleurs pas envie de baisser sa garde. Elle restait sur la défensive et n'en démordait pas. Ses lèvres se dessinèrent en un rictus quelque peu méprisant, mais las. Terriblement borné le petit Barry, elle ne se souvenait pas à quel point il l'était. Et très sincèrement, elle le regrettait. Peut être aurait-elle pu anticiper la chose. Il semblait perdu... mais surement pas plus qu'elle. Il ne se rendait pas compte que la vie de Lumen ressemblait à un champ de bataille. Pourquoi n'essayait-il même pas de comprendre ? Il faisait un blocage. « Moi ? Tu peux rêver. Tu ne m'auras jamais. C'est aussi simple que ça.   » En plus, elle avait déjà bien du mal à se supporter elle-même, alors si elle devait se donner à quelqu'un, elle avait plutôt intérêt que ce soit avec quelqu'un dont le lien n'était pas aussi conflictuel. Dans tous les cas, elle ne mâchait pas ses mots. Et elle ne ferait pas autrement. Le pensait-elle seulement vraiment ? Sans aucun doute. Elle ne se voyait pas dans une relation amoureuse et sérieuse avec Barry. Il disait toujours les choses qu'il ne fallait. Il était juste hyper maladroit. Et il ne s'énervait jamais. Il ne réagissait pas vraiment. Il se contentait de répliquer. Pourtant, elle lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Elle ne cessait de lui envoyer des piques. Et il ne réagissait jamais vraiment comment elle aurait pu le penser. « Tu pourrais très bien n'y voir rien de particulier. Juste une vague excuse, une manière douce de te dire que toi et moi ça n'arriverait jamais. Ce n'est pas une promesse ou un espoir. » Elle marqua une brève pause tout en arquant un sourcil, avant de marteler une nouvelle fois l'idée dans la tête de Barry : « Juste un excuse moi. » Seulement, par la suite, Lumen n'eut guère envie d'être gentille, lui révélant alors ce qu'elle allait faire. Elle mentait ? Très bien, il saurait la vérité, vue qu'il y tenait tellement. Elle lui ferait du mal et bien tant pis. Il l'avait cherché après tout. Logique idiote et puérile, mais c'était comme ça. Et ce qu'elle lui sortit n'avait rien de gentil. Un ton plein de sarcasme. Des remarques désagréables noyées dans de l'ironie à l'état pur. Elle n'avait pas la moindre envie d'être aimable et ne faisait pas du tout dans la dentelle. Mais il lui répondit.Tout ce qu'il lui sortit méritait qu'elle s'énerve et bien plus d'une fois. Mais elle tiqua sur une seule chose, la fin, sa famille. Comment savait-il ? Et surtout comment  osait-il lui en parler ? Elle l'ignorait, mais ne laisserait pas passer ça. Il poussait le bouchon beaucoup trop loin.

Lumen regarda longuement Barry, laissant bien une trentaine de secondes s'écouler avant qu'elle ne reprenne la parole. Elle n'avait pas la moindre envie d'être gentille avec lui, de le brosser dans le sens du poil. En cet instant, elle le haïssait terriblement, plus qu'elle avait détesté sa mère ou son père. La colère    « Alors déjà, les raisons qui me poussent à tolérer ces fiançailles ne regardent que moi.   » Il fallait à tout prix rester calme. Qu'il ose émettre une hypothèse, c'était une chose. Par contre, il allait beaucoup trop loin en mettant sa famille sur le tapis. « Ensuite, je pense qu'aucune raison ne justifie que tu te fasses justice toi-même.   » Elle jeta un œil à sa main droite qui était réellement prête à s'écraser sur la joue du gryffondor. Elle n'aurait aucune honte à lui assener cette punition. Après tout tant qu'à faire. Vue qu'il cherchait les ennuis, il les obtiendrait. Elle prit son bouquin, le rangea, se leva et fit mine de partir. Toutefois, elle s'arrêta net, se retourna presque violemment et lui fila la paire de claques qu'il la démangeait. Elle y avait mis toute la force qu'elle possédait dans ces gifles qu'elle retenait depuis le début de leur conversation. « Je t'interdis de parler de ma famille, tu m'entends ?! Tu n'as plus jamais intérêt à parler d'elle ! Tu ne la connais pas, alors tu te la ferme ! C'est clair ?   » Son regard s'était teinté d'une certaine rage. A ce moment précis, elle détestait ce mec, plus que jamais. Ses joues quant à elles étaient devenues rouges de colère. « Ouvre bien tes oreilles parce que je ne le répéterais pas deux fois !   » S'exclamma t-elle. A l'heure actuelle, on aurait pu la comparer à un dragon qui s'enflammait. Lumen n'était pas méchante par nature, mais Barry avait le don d'attirer les foudres de la petite brune assez rapidement, trop rapidement ! « Si tu oses me parler encore de ma famille, je t'assure que je te balancerai à l'eau sans le moindre scrupule. Faire un petit coucou au calmar géant, ça te fera plaisir j'en suis certaine !     » Elle ne perdait pas ses habitudes, chassez le naturel et il revient au galop, disait le dicton. Satisfaite de sa petite menace, elle songea que si elle partait maintenant, elle devrait remettre ce devoir à plus tard et par la même occasion le voir de nouveau. Ce qu'elle n'acceptait pas. Elle retourna donc s'installer. C'est alors qu'il reprit la parole, se rappelant de la question qu'elle avait posé. Seulement, Lumen ne voulait pas vraiment le savoir, c'était dit seulement par sarcasme et non par curiosité. Elle s'en fichait pas mal du pourquoi du comment, ça n'avait pas d'importance. Et quand il lui sortit cette réplique tout droit sortit d'un film cul cul la praline, elle resta sur le cul. Pourquoi diable ne comprenait-il pas qu'il fallait passer à autre chose ? Il était temps de voir les choses en face ! Lumen ne pouvait pas et ne voulait pas surtout avoir de relation avec lui autre qu'amicale. Elle ne s'aventurerait pas sur ce terrain là avec lui et dans son fond intérieur, elle crisait, encore. Comment pouvait-elle lui expliquer en quelques mots sa situation sans la dévoiler totalement et en restant polie ? Difficile. Et inutile d'y aller par quatre chemins. Il ne comprenait pas autrement. « D'accord !     » Soupira t-elle en essayant de ne pas perdre son calme. Elle voulait qu'il lâche prise. « Ouvre bien grand tes oreilles, ça risque d'être difficile à en enregistrer autrement.     » Elle marqua une pause tout en levant les yeux au ciel. Elle avait pourtant été claire en disant qu'elle accepterait ces fiançailles. Difficile de faire plus simple tout de même. « Tes sentiments aussi absurdes soient-ils à mon égard ne sont pas réciproques. » Elle le regarda fixement comme pour voir si ça rentrait enfin. Elle voulait que ça percute dans sa tête. Il en avait besoin... Réflexion faite, elle en avait grand besoin. « Eh oui, j'ai remarqué ce que tu essaies de me faire dire.   » Il n'avait pas sa guitare, ce qui relevait très clairement du miracle. « Étonnant que tu n’aies pas emmené ta compagne d’infortune, elle a enfin droit à des vacances à ce que je vois. Quant à ma question, elle est simple. Est-ce que tu es prêt à faire des efforts pour qu'on finisse ce devoir ? Je souhaiterais poster cette lettre ce soir. Et ce n'est pas en trainant avec toi que j'y arriverai. Si c'est non, dis le tout de suite et je m'en vais. Je le ferai de mon côté. Je n'ai de toute façon pas besoin de ton aide.   » Elle disait la vérité. Elle se débrouillait bien toute seule après tout.
 

La paire de claque, Barry l'avait méritée. Elle ne regrettait d'ailleurs pas de lui avoir collé et il valait mieux lui faire comprendre tout de suite qu'elle ne parlerait jamais d'elle-même de sa famille devant lui. De toute façon, elle n'acceptait tout simplement pas qu'il ose ne serait-ce que prononcer ce mot. Lumen n'avait pas vraiment de famille, excepté Aiden. Le reste, c'était bien plus compliqué. Quoique. Elle considérait presque certaines personnes comme faisant partie intégrante de cette famille inventée de toute pièce, qui se créait petit à petit. Des pièces qui formaient un puzzle. Il en manquait encore quelques unes. Et elle doutait fortement que Barry puisse combler le vide que celles-ci laissaient derrière elles. Elle arqua un sourcil quand il s'excusa. Elle laissa ensuite échapper un rire sarcastique. Elle n'aimait pas cette situation. Ca en devenait ridicule. Elle en avait d'ailleurs marre de se prendre la tête avec lui. Peut être aurait-elle dû essayer de rester ferme depuis le début. Elle ignorait quelle erreur elle avait fait dans ce parcours pour qu'il soit aussi con. Mais elle suppliait Merlin pour que Barry arrête de semer la zizanie dans sa vie. « Il y a plutôt intérêt.   » Dit-elle dans un sifflement. Elle se montrait menaçante. C'était la seule façon. Il ne pourrait pas lâcher l'affaire si elle faisait autrement. La dureté qui existait en Lumen ne datait pas d'hier et ne se réveillait pas uniquement au contact du gryffondor. Mais dans tous les cas, une chose était certaine... Il n'avait jamais vu la douceur qui pouvait émaner de Lumen, ni même la cruauté qui pouvait ressortir d'elle. Et il n'avait sans aucun doute pas envie de rencontrer tous ces côtés qui ne lui donneraient qu'envie de se taper la tête contre un mur. Elle n'avait pas envie de rester là. Elle n'avait pas non plus envie de faire ce devoir. Elle n'avait pas envie de poster cette lettre non plus. Elle n'avait pas envie de réfléchir, de dessiner. Tout ce qu'elle désirait, c'était du calme, du temps rien que pour elle. Etait-ce seulement trop lui demander ? Elle savait qu'elle n'était pas d'une grande bonté avec Barry. Elle aurait très bien pu y aller doucement, mais il ne semblait pas comprendre. Elle ne se voyait pas y aller par quatre chemins. Après lui avoir tout balancé dans la figure, elle n'attendait plus grand-chose. Elle pensait simplement que le gryffondor la laisserait partir. C'était la seule solution viable à ses yeux. Le reste paraissait si absurde. Elle leva les yeux au ciel. Il allait l'aider. Merlin ! Morgane ! Salazar ! Godric ! Bref, tout et n'importe qui ! Que quelqu'un vienne l'aider à surmonter une énième tentative grotesque ! En plus, par dessus le marché, il avait une question, une demande, une requête. Qu'est-ce que ça allait encore être comme idiotie ? Elle resta silencieuse, attendant alors la sentence. Elle était prête à monter sur l'échafaud, entendre un tas d'insultes ou d'autres conneries comme ça. Elle était prête à perdre l'ouïe d'ailleurs pour ne pas à entendre ce qu'il avait à dire. Car elle en était persuadée. Barry n'avait pas de choses gentilles à lui dire. Qui pourrait l'en blâmer d'ailleurs ? Qui pourrait lui en vouloir d'être assez acide ? Pas elle en tout cas. Elle soupira, ne se sentant pas d'attaque pour un nouveau round. Mais il reprit la parole, bien malgré elle. Mais sa demande avait quelque chose ... de particulier, d'innatendu. Elle le fixa longuement, ne disant pas un mot, bien trop surprise sur le moment. Elle haussa un sourcil, cherchant à deviner s'il était sérieux. Le voulait-il seulement ? C'était ridicule n'est-ce pas ? « Sérieusement ? » Demanda t-elle finalement après plusieurs minutes à l'observer sans rien dire. Elle prit son sac qu'elle déposa par terre. Elle inspira profondément. Qu'est-ce qu'elle risquait ? Il avait l'air d'avoir compris. « Très bien... donc, les premiers mots que je dirais en tant qu'amie, c'est que... » Elle ne savait même pas en fait. Elle aurait bien aimé lui dire quelque chose de gentil. Mais quoi ? Alors là... Elle était certaine qu'elle pouvait trouver. C'était tellement évident. « Je suis sûre qu'il y a quelqu'un pour toi. Tu sais une fille gentille, qui saura te faire sourire et compagnie. T'es pas quelqu'un d'ingrat ou de méchant, tu trouveras.   » Elle le gratifia d'un faible sourire. Peut être était-ce une manière de le rassurer, de lui montrer qu'il fallait tourner la page. Finalement, elle ne voulait que son bien, mais pas avec elle. Ils étaient juste amis. Barry l'excédait. Pas forcément méchamment, mais elle savait qu'elle ne pourrait pas le tolérer au quotdien. Quelqu'un d'autre s'en chargerait. Quelqu'un qui lui ressemblait et qui avait la même image de l'amour à l'eau de rose. « Bon alors, ce devoir, il est assez difficile dans le sens où il exige beaucoup de concentration. Comme je le disais au début, le professeur Avery n'est vraiment pas du genre à se contenter de peu, alors il va falloir à tout prix penser à tout et tout poser. Et il faut aussi être prêt à supporter des remarques plus que déplaisantes, mais on a l'habitude depuis le début de l'année. » Elle afficha un grand sourire, comme si quelque chose en moins pesait sur ses épaules. Elle était comme plus... sereine.