ssise au bord de son lit Cassie laissait son regard se perdre dans la contemplation du sol tacheté de sa chambre. Pourtant elle le fixait sans le voir. Ses mains posées sur ses genoux étaient agitées d'infimes tremblements incontrôlables. Elle avait beau les serrer davantage contre elle rien n'y faisait. En vérité c'était tout son corps qui frissonnait sans qu'elle ne puisse le contenir. Elle n'avait pas froid, sa chambre au Chaudron Baveur était petite et sombre, presque vétuste, mais elle n'accueillait pas de courants d'air. En réalité la jeune femme se sentait vide, terriblement vide. Son regard fixe ne parvenait pas à accrocher ce qu'il voyait et son esprit ne produisait plus de pensées cohérentes depuis plusieurs heures. Elle se sentait perdue, troublée, désemparée. Elle ne savait plus quoi faire, ni comment faire pour pouvoir avancer. Elle doutait d'en être réellement capable et plus les minutes passaient plus son avenir lui paraissait flou et angoissant. Pourtant c'était elle qui s'était plongée dans cette situation. Son père n'y était pas étranger, c'était une évidence qu'elle ne pouvait nier mais c'était elle qui avait saisi la poignée de leur porte d'entrer pour partir de chez eux. Les souvenirs de ce jour lui revenaient par flashs. Les hurlements de son père, les objets renversés sur le sol de leur appartement miteux de York et même cette main qui s'abattait sur elle sans pité alors que ses trois frères et sœurs tentaient d'intervenir, en vain. Sa mémoire lui montra sa mère, plus lâche et faible que jamais qui assistait à la scène dans un coin éloigné de la pièce, incapable de protéger ses propres enfants contre l'influence destructrice de son mari. Elle se revoyait avec une netteté effrayante se recroqueviller sous les coups de son propre paternel jusqu'à ce que quelque chose se brise en elle. Jusqu'à ce qu'une barrière s'effondre. Elle s'était relevée et pour la première fois en 19 ans elle avait choisi d'affronter son paternel plutôt que de se protéger contre lui. Les cris avaient envahit l'appartement tandis que son géniteur l'avait poussé avec force vers la porte de sortie. Il lui avait hurlé de partir, qu'il ne voulait pas d'un monstre tel qu'elle sous son toit et qu'une bouche en moins à nourrir serait un soulagement. Alors elle était partie, elle avait fuit, le visage baigné de larme et des bleus sur le corps. Sous les yeux de ses frères et de sa sœur, qu'elle aimait plus que tout, elle était devenue une fugueuse. La peur au ventre et le cœur déchiré elle avait rejoins Londres pour s'installer dans une des minuscules chambres du Chaudron Baveur. Elle avait pensé pouvoir s'y installer le temps de panser ses blessures et de faire le point sur cet avenir qu'elle était persuadée d'avoir perdu. Mais ce n'était pas comme si elle en avait véritablement eu un avec des parents tels que les siens. Bien vite elle avait dû voir la réalité en face, elle venait d'une famille qui vivait dans la pauvreté et le peu d'argent qu'elle avait pu emporter dans sa fuite ne lui suffirait pas pour vivre correctement. Bien que réticente au début elle avait fini par se lier à Nathan, le barman du Chaudron Baveur, elle lui avait avoué sa situation et il l'avait aidé de son mieux en lui apportant après son service la nourriture qu'elle ne pouvait pas se payer. Pour le remercier elle avait pris l'habitude de l'aider à ranger et nettoyer le bar une fois celui-ci fermé. Mais rien de tout cela ne changeait sa situation, Cassie voyait sa bourse s'alléger de jour en jour et même si elle parvenait à trouver un emploi sur le chemin de traverse elle n'aurait jamais assez pour subvenir à ses besoins.
Elle passa ses mains fraiches sur son visage puis dans ses longs cheveux bruns puis pris une longue inspiration pour s'aider à trouver du courage. Elle devait quitter le Chaudron Baveur, elle n'avait plus les moyens de continuer à payer sa chambre alors elle n'avait plus le choix. Elle n'était là que depuis 5 jours mais c'était tout ce qu'elle pouvait se permettre. Son arrivée et sa présence dans l'établissement avait délié les langues. Cassie se rendait bien compte qu'il y avait de quoi se poser des questions, une jeune sorcière qui séjournait seule dans ce bar au beau milieu des fêtes de fin d'année était assez étrange. D'autant plus qu'elle était arrivée avec l'apparence de ceux que la vie n'a pas épargné. Le Chaudron Baveur était le premier endroit auquel elle avait pu penser après sa fugue alors elle n'avait pas pris le temps de réfléchir avant de s'y rendre. Elle n'avait pas pris le temps de cacher ses yeux gonflés et rougis par les larmes, ses vêtements défraichis et surtout les traces qui ornaient son corps et son visage. Le bleu violacé qui s'étendait sur sa joue gauche et sa mâchoire lui avait valu beaucoup de questions gênantes. De même que les égratignures sur sa pommette droite. Les gens parlaient elles le savait bien et attirer ainsi l'attention ne lui plaisait pas. Enfin, elle se leva, d'un geste elle attrapa son sac qui trainait à ses pieds. Elle jeta un dernier coup d’œil à sa chambre mais sans véritable conviction, les quelques affaires qu'elle avait pu emporter se trouvaient toutes dans son sac dont elle avait agrandit l'intérieur grâce à un sort -heureusement qu'elle était majeure. Elle lança un dernier regard au miroir fendu qui était accroché au mur de la pièce. Son visage était toujours fatigué et ses traits tendus mais elle avait meilleure allure que cinq jours plus tôt lors de son arrivée. Le bleu sur sa joue et sa mâchoire était en revanche toujours visible mais si elle se débrouillait bien elle pouvait le cacher avec son écharpe. Pour sa pommette, elle ne pouvait rien faire. Elle poussa un nouveau soupir, elle avait beau faire tous les efforts du monde elle avait toujours l'air d'une jeune femme perdue et blessée par la vie. Elle enfila son manteau, une parka kaki qui n'était plus de première jeunesse mais qui faisait toujours illusion, puis elle franchi le seuil de la porte. Son sac à l'épaule elle passa dire au revoir à Nathan et le remercier une dernière fois pour tout, si elle avait pris la difficile décision de partir demander de l'aide c'était sur ses conseils.
Au dehors le vent hivernal s'engouffra sous son manteau et à travers son écharpe aux couleurs de Gryffondors, lui arrachant un frisson.Elle ferma une seconde les yeux, soudainement plus effrayée que jamais, c'était la deuxième fois en une semaine qu'elle prenait ce genre de décision insensée et elle avait peur de le regretter. Si elle avait fait les mauvais choix elle ne s'en remettrait jamais. Sans se laisser le temps de réfléchir davantage elle s'arma de tout son courage et avança dans les rues de Londres. Les indications de Nathan étaient précises et malgré qu'elle ne connaissait ni le Londres sorcier ni son équivalent moldu elle parvint à destination sans se perdre. Une fois devant l'immeuble elle se força à en franchir la porte d'entrée sans marquer de pause. Ce n'était plus le moment pour elle de réfléchir ou elle allait perdre tous ses moyens et faire demi-tour. Avec un entêtement aveugle elle gravit les quelques étages qui la séparaient de sa destination. Quelques mètres plus loin une porte en bois l'attendait, elle dû s'y reprendre à deux fois tant elle tremblait mais elle fini par y frapper. Nerveuse elle fit deux pas en arrière. Une part d'elle espérait que personne en viendrait ouvrir cette porte, que cette idée qu'elle jugeait maintenant complètement déplacée en reste là. Mais des bruits de pas se firent entendre à l'intérieur de l'appartement et rapidement -bien trop rapidement aux yeux de Cassie- la porte s'ouvrit pour laisser place à la propriétaire de l'endroit. Celle vers qui la Gryffondor avait choisie de se tourner. Ebony Lancaster, l'infirmière de Poudlard. Prise au dépourvu Cassie ouvrit la bouche avant de la refermer sans avoir prononcer un mot. Rougissante elle sentait qu'elle perdait tous ses moyens et sa volonté. « Je... » Parvint-elle enfin à prononcer faiblement alors que les mots mouraient dans sa gorge. Mais qu'est-ce qu'elle faisait là? A quoi elle s'attendait au juste en venant frapper à la porte d'Ebony? Pour qui se prenait-elle? Alors qu'elle s’exhortait au plus grand calme la panique pris le dessus. « Excusez-moi c'était une erreur... Je ne devrais pas être là. » Lâcha-t-elle précipitamment avant de faire un nouveau pas en arrière pour s'éloigner de la jeune femme. Incapable de réfléchir correctement elle secoua la tête négativement et passa une main tremblante sur ses paupières. « Je ne sais pas ce qu'il m'a prit. » Expliqua-t-elle faiblement avant de faire demi-tour et de tenter de disparaitre dans le couloir. C'était peut être ça, sa meilleure option, au fonds. Disparaître. Au moins elle arrêterait cette souffrance. Elle arrêterait d'avoir mal.
WILDBIRD
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
L'après midi du 30 décembre touchait à sa fin. Ebony avait passé sa matinée à faire un peu de ménage. Elle ne voulait pas que son appartement soit dégueulasse pour les jours qui suivraient. En quelques sortilèges, elle avait rangé la vaisselle, activé le balais et les plumeaux. Et en rien de temps, la salle à manger, la cuisine et l'entrée, tout ça était tout propre. Ebony Lancaster, l'infirmière de Poudlard, vivait dans une des rues sorcières de Londres, la capitale anglaise. Elle affectionnait particulièrement cette ville pour je ne sais quelle raison. Pour apprécier un endroit il n'en fallait pas beaucoup à Ebony. Après mangé, elle avait écrit une ou deux lettres à sa famille pour les prévenir qu'elle viendrait les voir le premier janvier. Elle avait le sens de la famille très développé. Et les Lancaster formaient même un clan. Alors forcément. Ebony jeta un coup d’œil à son appartement trois pièces ressemblait à quelque chose de propre, et l'infirmière ne pouvait qu'en être fière. Vers 3 heures, elle songea à préparer des petits gâteaux, des cookies et se servir le thé. Elle avait vraiment soif. Elle sortit donc son vieux livre de cuisine (celui de sa grand-mère en vérité), les ustensiles de cuisine et tous les ingrédients dont elle avait besoin. Une nouvelle fois, elle utilisa la magie pour aller un peu plus rapidement, histoire de ne pas passer des heures là-dessus et de ne pas se prendre la tête. En toute sincérité, elle ne faisait pas vraiment une très bonne ménagère. Ses sortilèges faisaient pratiquement tout pour elle, mais en cuisine elle se débrouillait plutôt bien, si bien que ses petits plats étaient toujours réussis. Elle s'accroupit enfin devant son four dans lequel ses cookies cuisaient et un sourire satisfait s'afficha sur son visage. Ils avaient l'air beaux. Non, ils étaient beaux. Il n'y avait pas photo. Les petits chanceux qu'elle inviterait allaient encore se régaler et sortir de cet appartement avec le ventre bien rond. « Oh mes p'tits chéris vous avez des formes irrégulières, mais rigolotes. » Sourit-elle. Ebony n'était pas particulièrement perfectionniste. Elle n'aimait pas quand tout était parfaitement rond, symétrique. Elle était parfois certes excessive et exigeante, mais on pouvait dire d'elle qu'elle était simple dans ses attitudes. En attendant, elle se servit un grand verre d'eau qu'elle but assez rapidement. Elle sortit un petit plat et récupéra ses gants. Elle sortit ses cookies qui avaient une très bonne odeur. Une odeur qui se répandit très rapidement, si bien qu'elle crut que c'était pour cela qu'on venait l'importuner. En effet, on venait de sonner à la porte.
« J'arrive ! » S’exclama t-elle comme si la personne derrière la porte pouvait l'entendre. Elle se débarrassa de son tablier et de ses gants. Elle traversa le séjour et ouvrit alors la porte d'entrée. Surprise, elle resta bouche bée en découvrant Cassie Standford sur son palier. Mais visiblement, la jeune fille avait tout autant de difficultés à trouver ses mots qu'elle. Et Ebony parvint à dire que ces quelques mots « petit chaperon rouge ? » l'appelant par son surnom bien évidemment, mais cela ne la poussait sans doute pas à continuer à parler. On ne pouvait pas vraiment dire que Ebony la poussait vraiment à s'exprimer en lui faisant part de son étonnement. La première question qui lui passa par la tête... Comment avait-elle eu son adresse ? La seconde était évidente. Que faisait-elle là ? En soit, elle comprenait que Cassie avait pris la fuite, visiblement. Il ne fallait pas être un génie pour saisir ceci. Mais quand elle s'excusa, Ebony voulait juste la rassurer. Mais comment faire ? Ebony l'ignorait totalement. Mais quand elle l'a vie partir, il fallait agir tout de suite. Vraiment tout de suite. Pas besoin de réfléchir. « Cassie... attends. » Ebony n'avait pas vraiment l'habitude de l'appeler par son prénom, mais peut être cela avait-il plus d'impact que son surnom pour le coup. Elle avança vers elle, essayant une approche. Elle se mordilla la lèvre inférieure. « Où est-ce que tu comptes aller ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu n'es pas arrivée là par erreur, je me trompe ? » Sa voix se faisait douce et gentille. Car dans le fond, elle ne voulait en aucun cas l'effrayer. Il s'agissait davantage de questions rhétoriques que de véritables interrogations. Elle ne souhaitait pas la laisser partir et voulait la convaincre de rester. La mettre gentiment face à la réalité lui paraissait être une assez bonne idée. Même si elle comprenait que venir jusqu'ici devait être assez difficile. « Puis tu tombes bien. » Elle faisait clairement allusion à ses cookies qui attendaient bien sagement d'être mangés et Cassie avait du reconnaître l'odeur. Du moins Ebony l'espérait. « Je viens de préparer des gâteaux. J'imagine que tu dois avoir faim. » Elle disait cela davantage pour l'insister à la suivre. Elle ne souhaitait pas vraiment savoir si c'était vraiment le cas. Puis elle frissonna. C'est qu'il faisait froid à l'extérieur de son petit cocon. Elle inspira profondément. Cassie avait l'air fatiguée et déchirée par la vie. En un sens, elle pensait que cette enfant avait besoin de stabilité, ce qu'elle pouvait lui donner si elle le souhaitait. Elle ne l'y forcerait pas. Mais maintenant qu'elle avait fait un pas dans sa direction, alors autant saisir l'occasion pour la convaincre définitivement.
« Je pense que ça doit être vraiment difficile pour toi en ce moment. Mais...» Mais quoi ? Elle l'ignorait totalement. Elle ne savait pas du tout quoi lui dire. Jamais une élève n'était venue frapper à sa porte pour lui demander de l'aide et reculer ensuite. Ce n'était pas vraiment une situation habituelle. Et trouver les mots justes, ce n'était pas facile, même pour Ebony qui apparaissait souvent comme une grande sœur aux yeux des élèves de Poudlard. Puis, elle reprit la parole en toute honnêteté. « C'est plutôt à moi de m'excuser finalement. » Elle marqua une pause tout en cherchant le regard de la petite brune. Elle essayait la carte de la sincérité. « J'essaie de me mettre à ta place, de comprendre ta situation et tes sentiments. Pourtant, je ne le peux pas. Je ne sais pas ce que tu ressens. Et j'en suis vraiment désolée. » Voilà pourquoi elle s'excusait. Elle tentait d'imaginer ce que c'était la souffrance, la douleur que assommaient la pauvre Cassie, mais Ebony n'avait pas la prétention de savoir ce que tout le monde ressentait en un claquement de doigt. Tout ce qu'elle pouvait faire était de lui proposer son aide et de ne pas être seule dans ces moments difficiles. Car il fallait le reconnaître, les marques sur son visage prouvaient bel et bien que cette situation n'était pas simple pour Cassie. « Par contre, ce que je peux faire... C'est t'apporter ton aide, si tu le souhaites encore. » Car elle n'était pas venue jusqu'ici uniquement pour lui dire bonjour. Bien sûr que non. Mais la question résidait... Comment avait-elle su qu'elle vivait ici ? Aux dernières nouvelles, Cassie n'était pas voyante, ni devin. Alors comment ? Question du jour, bonjour. Si Cassie lui laissait une chance, alors elle lui la poserait. Puis dans une dernière tentative, elle prit un ton amusé et amical. « Mes cookies ne te tentent vraiment pas ? »
Code by Fremione.
Cassie D. Standford
LE PETIT CHAPERON ROUGE
+ SORCIER DEPUIS LE : 06/10/2014 + PARCHEMINS : 303 + LOCALISATION : Poudlard will always be my home
uelque part Cassie s'était toujours doutée qu'elle se trouverait un jour dans une situation similaire. Avec des parents tels que les siens c'était presque une évidence, un passage aussi sombre qu'obligatoire. Elle n'aurait pu y échapper, même avec toute la volonté du monde. Sa famille était dysfonctionnelle, empoisonnée, et elle savait que cela ne changerait jamais, son père avait une influence bien trop néfaste sur le reste de sa famille et sa mère bien trop faible pour tenter d'améliorer les choses. C'était presque un miracle que la famille Standford n'ait pas implosée plus tôt tant leur foyer était un lieu de tensions, de peur et de colère. C'était un mélange toxique, corrosif qui avait fini par avoir raison de ce semblant de foyer que les quatre enfants tentaient de maintenir tant bien que mal. Mais c'était peine perdue, leurs tentatives désespérée pour pouvoir enfin vivre normalement étaient vouées à l'échec. Cassie en avait toujours été consciente. C'était une vision bien cruelle des choses mais aussi parfaitement réaliste. En tant qu'ainée de sa famille elle avait vite compris que quelque chose ne tournait pas rond au sein de son foyer. Quand ses jeunes camarades attendaient avec impatience le retour de leur père chaque soir Cassie sentait la peur lui nouer le ventre lorsque ce moment après. Les dimanches en famille, passés à jouer à des jeux de sociétés et à faire des gâteaux n'avaient jamais fait partie des habitudes des Standford, à la place la jeune femme essayait d'occuper ses frère et sa sœur en silence en attendant que leur père sorte ou tombe assommé par l'alcool qu'il ingurgitait à longueur de journée. Ces simples moments en famille elle ne les avait jamais connus, ils lui avaient toujours été refusés. Au lieu de cette mère douce et chaleureuse et de ce père fort et drôle dont elle rêvait tant elle avait une génitrice faible et apeurée et un géniteur violent et colérique. Un tableau de famille bien funeste. Seuls ses deux frères et sa sœur trouvaient grâce aux yeux de la jeune femme. Tous plus jeunes ils étaient les seuls membres de sa famille qu'elle s'autorisait à aimer sans limites. Ils étaient tout pour elle et peut être même trop. Car en tant qu'ainée de sa fratrie elle avait toujours senti un poids sur ses épaules, celui de responsabilités qu'elle n'aurait jamais dû avoir à porter. Mais puisque sa mère était incapable de protéger ses enfants c'était à Cassie de le faire. Elle s'était acquittée de cette tâche sans faillir pendant 19 ans, pourtant elle se sentait étouffer chaque jour un peu plus, ce n'était pas un rôle pour elle. Toutes ces responsabilités lui faisaient peur et menaçaient de l'engloutir, mais elle avait tenu bon, faisant taire ses craintes et sa douleur, s'interposant entre leur paternel et ses frères et sœur lorsque ceux-ci faisaient des bêtises, serrant les dents sous les coups de son père, soulagée d'avoir au moins pu éviter ça à ses cadets. Elle les aimait plus que tout mais pourtant elle avait dû les laisser derrière elle lors de sa fuite. Cette décision lui avait déchirée le cœur, plus rien ne serait jamais pareil, mais elle n'avait pas eu le choix. Aussi difficile que cela avait été elle avait dû leur tourner le dos et s'enfuir, son père ne lui avait pas laissé le choix et Merlin seul savait ce qu'il aurait pu se passer si elle avait choisi de rester malgré tout. Elle devait maintenant vivre avec ce nouveau poids sur la poitrine, elle se doutait que ses frère et sœurs comprendraient, ils étaient maintenant assez âgés pour réfléchir à leur situation, ils avaient assistés à toute la scène, ils s'étaient interposés entre leur paternel et leur ainé mais ils avaient compris que ce ne serait jamais assez. Cassie savait qu'ils étaient moins en danger qu'elle sous leur toit, aucun d'entre eux n'était un sorcier, or, c'était la magie qui déclenchait le plus souvent la colère de leur géniteur. De plus, ils étaient maintenant capables de se défendre seuls, mais ce n'était qu'une maigre consolation pour la jeune femme. Elle avait fui son foyer, fuit les seuls membres de sa famille qui comptaient à ses yeux et maintenant elle s'apprêtait à fuir de nouveau.
Nathan l'avait poussé à accepter le fait qu'elle avait besoin d'aide, elle n'avait plus vraiment d'autres choix elle s'en rendait bien compte. Mais elle avait perdu tous ses moyens en voyant Ebony Lancaster ouvrir la porte de son appartement. Elle n'avait plus été capable de réfléchir correctement. Les sentiments s'étaient succédé en elle, aussi forts qu'imprévisibles. L'appréhension, le doute, la peur et la honte. Celle d'être vue par l'infirmière de l'école dans un tel état. Avec des vêtements de mauvaise qualité sur le dos, un visage blême et amaigris, abimé par des traces de coups qui subsistaient encore et surtout le regard vide, presque sans le moindre espoir. Elle avait honte de devoir avouer à quel genre de famille elle appartenait et quel genre de vie était la sienne. Cassie avait toujours fait attention à son apparence lorsqu'elle se trouvait à Poudlard, pas par coquetterie ou désir de plaire -ce n'était pas son truc et elle n'en avait pas les moyens- mais par nécessitée de cacher la vérité. Elle refusait que ses camarades découvrent la vérité sur sa situation familiale. Leurs soucis financiers et la violence de son père ne concernaient personne et elle n'aurait pas supporté d'être la cible de la pitié des autres. Pour sauver les apparences elle faisait toujours attention à cacher les traces que son corps pouvait porter après les vacances, elle veillait à porter des vêtements corrects et à soigner son allure. Rien ne devait transparaitre. Grâce à ce petit manège rares étaient ceux qui se doutaient de la vérité, pourtant Ebony en faisait partie. Et c'était aussi pour cette raison qu'il était aussi difficile pour Cassie de lui demander de l'aide. Elle devait lui avouer la vérité, qu'elle avait raison, que pendant tout ce temps ses réponses à ses questions n'étaient que des mensonges. Mais c'était si dur qu'elle cherchait encore à se dérober. « Cassie... attends. » Elle se figea en entendant la voix d'Ebony résonner dans le couloir. L'espace d'une seconde l'envie de s'enfuir se fit plus forte, celle de courir, partir sans se retourner pour ne plus avoir à faire face à ce qui la faisait tant souffrir. Mais elle n'en fit rien, légèrement chancelante elle s'arrêta au milieu du couloir, le dos tourné, incapable de faire face à la jeune femme. « Où est-ce que tu comptes aller ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu n'es pas arrivée là par erreur, je me trompe ? » Cassie eut l'impression de recevoir une gifle. Ces paroles étaient tellement justes qu'elles lui firent mal. Elles la mettaient face à la vérité avec tant de violence que pendant un instant elle fut incapable de reprendre sa respiration. Le cœur battant elle posa une main sur le mur à sa droite pour se soutenir. Alors que ces questions tournaient dans sa tête elle sentit ses yeux s'emplir de larmes. Elle pinça les lèvres pour empêcher un sanglot de naitre dans sa gorge. Ebony avait tellement raison que cela lui paraissait cruel. Chaque mot était un nouveau coup qu'elle avait le plus grand mal à encaisser. Elle ne savait pas où aller ni même ce qu'elle pouvait faire. Elle n'avait plus assez d'argent pour subvenir à ses besoins ou se trouver un toit jusqu'à la fin des vacances. Elle avait besoin d'aide. Mais elle était surtout perdue, complètement paumée dans cette société où elle n'avait pas les moyens de survivre. Elle battit ses paupières pour effacer les larmes de ses yeux et se força à reprendre sa respiration doucement pour calmer son rythme cardiaque. Elle se retourna lentement, sans oser lever le regard pour ne pas croiser celui de Miss Lancaster. « Je ne sais pas. » Finit par répondre Cassie d'une toute petite voix. Elle serra ses mains sur l'anse de son sac à dos qui pendait sur son épaule droite. Sa manière à elle de se raccrocher désespérément à sa vie, son sac contenait tout ce qu'il lui restait. « Puis tu tombes bien. » Perplexe elle fronça légèrement les sourcils. Elle ne voyait pas comment elle pouvait bien tomber. En venant sonner chez Ebony elle avait fait preuve d'un culot qu'elle ne possédait pas, elle ne comprenait pas ce qui pouvait être positif dans sa venue. Elle connaissait bien des adultes qui auraient préférés lui refermer la porte au nez. « Je viens de préparer des gâteaux. J'imagine que tu dois avoir faim. » C'était donc ça l'odeur qui avait envahi le couloir lorsque la jeune infirmière avait ouvert sa porte. Cassie pouvait se les imaginer rien qu'en reniflant l'air ambiant tant leur odeur semblait appétissante. Un léger sourire vint flotter sur ses lèvres l'espace d'un instant, elle le fit vite disparaitre. Ebony avait raison, elle avait faim et son estomac se tordait déjà d'envie à l'idée des cookies qui se trouvaient dans son appartement. Elle ne répondit rien, avouer à la jeune sorcière qu'elle avait effectivement faim était au dessus de ses forces, elle était déjà bien assez gênée comme ça par ce que Ebony pouvait conclure de son apparence et de sa venue.
Mal à l'aise la jeune femme hésita sur ce qu'elle devait faire, rester et demander l'aide qu'elle avait espéré pouvoir trouver ici ou faire demi-tour et s'enfuir encore, cette fois pour de bon? D'un geste elle cacha le bas de son visage dans son écharpe colorée, vaine tentative de dissimuler les bleus sur sa mâchoire. Elle savait qu'il était trop tard, qu'Ebony les avait surement déjà vues mais elle ne voulait pas qu'elle la prenne en pitié à cause de ces quelques traces. Le reste de son corps portait bien d'autres stigmates. « Je pense que ça doit être vraiment difficile pour toi en ce moment. Mais...» Cassie reporta son regard vers le sol, elle ne parlait que rarement de son passée et de sa situation familiale, c'était toujours difficile pour elle d'entendre les autres en parler. Ebony avait parfaitement raison, ils ne pouvaient pas s'imaginer ce à quoi ressemblait sa vie dans le minuscule appartement de York qui avait été le sien pendant si longtemps. Nul ne pouvait s'imaginer ce qu'elle, ses deux frères et sa sœur vivaient au quotidien, dans quelle ambiance sombre et malsaine ils étaient obligés d'évoluer. Comment pouvaient-ils espérer se construire alors que face à eux leur père se détruisait lentement et que leur mère s'effaçait peu à peu? « C'est plutôt à moi de m'excuser finalement. » La Gryffondor fixa la jeune femme en silence, sans comprendre où elle voulait en venir. Elle n'avait absolument aucune raison de s'excuser, c'était plutôt à la rouge et or de le faire. Pour avoir osé se rendre jusque chez elle sans son accord pour y demander une aide sans y avoir été invitée. Instinctivement elle secoua la tête de gauche à droite, Ebony n'avait rien à se reprocher. Rien que la douceur dont elle faisait preuve face à l'intrusion de son élève dans sa vie était d'une bonté rare. « J'essaie de me mettre à ta place, de comprendre ta situation et tes sentiments. Pourtant, je ne le peux pas. Je ne sais pas ce que tu ressens. Et j'en suis vraiment désolée. » Cassie ferma les yeux mais il était trop tard, ses sentiments avaient vaincus sa volonté et les quelques larmes qu'elle tentait de retenir désespérément avaient franchies la barrière de ses cils pour dévaler en silence ses joues pâles et meurtries. Sans un mot elle passa ses mains sur son visage pour les effacer, elle s'en voulait de se montrer si faible. Il y avait tellement de sentiments différents qui s'enchainaient et s'affrontaient en elle qu'elle ne savait plus vraiment ce qu'elle ressentait. La peur, la honte, la solitude et la douleur. Tout et rien à la fois. Au final elle se sentait vide, perdue. Les paroles d'Ebony la touchaient particulièrement. Même si elle avouait ne pas pouvoir comprendre ce qu'elle ressentait le simple fait qu'elle s'en rende compte prouvait qu'elle pouvait au moins le supposer. « Par contre, ce que je peux faire... C'est t'apporter ton aide, si tu le souhaites encore. » Le silence s'étira entre les deux sorcières. Cassie savait qu'au fonds elle n'avait pas beaucoup de solutions envisageables. Elle pouvait toujours partir, abandonner son idée comme elle avait failli le faire une minute plus tôt. Elle pouvait essayer de se débrouiller seule ou bien se rendre chez Calypso, sa meilleure amie, mais alors le même dilemme se poserait. Elle savait que Calypso l'accueillerait à bras ouverts mais rien que de s'imaginer tout lui expliquer lui ôtait toute volonté, surtout que maintenant Miss Lancaster n'ignorait plus rien de sa situation. Elle ne lui avait encore rien dit mais sa présence tenait lieu d'aveux. Elle adorait Caly plus que tout mais elle ne pouvait pas se résoudre à lui imposer son malheur. Alors au lieu de fuir elle prit la décision qui lui parue la plus censée. Elle laissa le regard d'Ebony croiser le sien avant de hocher la tête pour lui signifier qu'elle acceptait son aide. Elle revint sur ses pas pour se rapprocher de la jeune femme. « Mes cookies ne te tentent vraiment pas ? » Le ton doux et amusé d'Ebony agit comme un baume sur le cœur de la jeune Standford. Comme elle aurait aimé pouvoir entendre ce ton franchir les lèvres de ses parents. Rien que ces quelques paroles lui semblaient débordantes d'affection tant elle en manquait. « Si. » Son sourire léger, presque indétectable vint de nouveau flotter sur ses lèvres. Avant d'y mourir presque aussitôt lorsque la réalité lui revint à la figure telle un boomerang acéré. Durant une seconde sa main vint à nouveau cacher son visage. « Je... Je ne sais pas quoi faire. Ni où aller. » Finit-elle par avouer de cette voix brisée qu'elle détestait tant. Cette voix qui laissait entrevoir à quel point elle était meurtrie et perdue. Celle qui confessait toute sa douleur.
WILDBIRD
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Ebony n'était pas habituée à voir la misère, la douleur ou la souffrance, pourtant elle savait reconnaître la tristesse quand elle lui faisait face. Elle lisait dans les traits de la jeune Cassie toute la cruauté et l'injustice de la vie. Et l'infirmière de Poudlard souhaitait l'aider. Peut être n'y arriverait-elle pas. Peut être parviendrait-elle à rendre l'existence de la gryffondor plus stable et plus douce. A dire vrai, seul l'avenir pourra dire si oui ou non ceci serait bénéfique. Mais Ebony avait le sentiment qu'elle pouvait apporter cet équilibre à la sixième année qui ne demandait qu'à vivre paisiblement.
Et ce jour-là, quand Cassie vint frapper à sa porte, Ebony eut une réaction assez brève. La surprise se lisait sur son visage, tant de questions se bousculaient dans son esprit. Quelque part, ça lui semblait improbable, mais aussi prévisible. Elle se doutait que Cassie ne resterait pas toujours dans une telle situation. Un jour ou l'autre, elle prendrait une décision. Peut être pas celle-ci, mais dans le fond, Ebony savait que cette décision était logique. Pourquoi était-elle venue frapper à sa porter ? Bonne question. Ebony lui demanda où elle souhaitait aller si elle fuyait de nouveau. Cette interrogation était elle aussi vraisemblable, mais elle mettait l'adolescence face à la réalité. Elle n'avait nulle part où aller. Et c'était d'une cruauté telle que Ebony eut un pincement au cœur en entendant la réponse pourtant prévue de cette enfant détruite par une famille dans laquelle il était difficile d'exister. Et pourtant, au lieu de s'intéresser premièrement aux réponses qu'elle attendait, elle préféra la rassurer, la mettre en confiance, lui prouver qu'elle ne la dérangeait pas, lui montrer qu'elle serait toujours bien accueillie chez Miss Lancaster. Les réponses concises qu'elle obtenait grâce à ses tentatives attestaient de l'effet souhaité. Elle était parvenue à la convaincre, du moins pour le moment, sur un court terme. Un hochement de tête, puis quelques pas en sa direction et enfin un "si". Tout était clair comme de l'eau de roche. Elle acceptait son aide. Et c'était un grand pas. Elle ne se sentait pas de la harceler de questions tout de suite. Alors elle attendit une nouvelle preuve que la jeune fille était douée de parole, une preuve d'animation, rien, n'importe quoi un mot peut être "oui" ou même "café". Peu importait, quelque chose dépourvu de sens lui conviendrait tout autant. Mais ce qui retentit sur le palier lui fendit le cœur davantage. On voyait dans le ton utilisé que quelque chose était brisé chez la jeune Standford, quelque chose qui était encore en un seul morceau chez la plupart des jeunes de son âge: le bonheur ou l'innocence peut être. "Toutes les familles heureuses se ressemblent mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon." Ceci, Ebony l'entendait encore régulièrement et cette citation convenait tellement à ces familles désunies et bizarres. « Le ventre plein, tu auras les idées plus claires, petit chaperon rouge. » Répondit-elle d'une voix très différente de celle de Cassie, une voix particulièrement bienveillante, une voix douce, qui se voulait rassurante. Le contraste entre les deux brunes était saisissant.
Elle lui tendit ensuite la main comme pour donner à ses paroles une représentation. « Et mes cookies sont délicieux avec une bonne tasse de thé, de café ou de chocolat chaud. C'est comme tu voudras. » Précisa t-elle dans un sourire aimable. Elle lui laissait encore le choix, parce que c'était son droit. Elle ne voulait pas la forcer à quoique ce soit. Elle désirait même lui montrer qu'en vérité elle lui donnerait toujours la chance de choisir. Puis, elle frissonna, sentant une légère brise de vent. Contrairement à Cassie, elle n'était pas armée d'une bonne veste. « Il commence à faire froid, rentrons, on sera mieux dans le salon pour discuter. » Parce que c'était la conséquence logique à toute cette conversation sur le palier. A l'intérieur, il faisait bien sûr plus chaud. Inutile de le nier. Elle se mit sur le côté pour laisser passer Cassie. Elle lui montra un porte manteau de l'index, puis lui sourit tout en disant :« Là, tu peux poser manteau, bonnet et écharpe. Un peu plus loin en face de toi, c'est le coin cuisine, je dois admettre que j'y passe le plus clair de mon temps. » Elle marqua une pause avant de rire doucement. Elle se trouvait ridicule et bête de dire tout ça. Mais maintenant que c'était fait, elle ne se voyait pas revenir en arrière. « Je suis une vraie gourmande et mes amis sont de véritables ventre sur pattes. » Peut être que tout ce charabia aurait-il un sens pour Cassie. Elle l'espérait en tout cas. Ou alors, elle aurait parlé pour ne rien dire. Mais n'était-ce pas le grand drame de la vie ? Dire des choses sans importance à première vue, qui n'aurait surement aucun impact, aucun sens, mais un jour si peut être. Elle l'invita dans le salon, où il y avait table et fauteuils. « Installe toi, fais comme chez toi. Je te rejoins dans quelques minutes. » En attendant, elle irait chercher son assiette de cookies. Elle lui lança un sourire comme pour lui assurer qu'elle pouvait avancer sans problème là-bas. Puis si les lieux ne lui plaisaient pas ou que quelque chose ne lui convenait pas, alors elle pourrait partir , ce serait son choix après tout. Ebony partit donc vers sa cuisine où l'attendaient les cookies qui avaient eu le temps de refroidir un peu, par chance, ils étaient encore tièdes. Elle les déposa donc comme prévu dans une assiette. Elle regarda par la fenêtre qui donnait sur la rue. Une légère couche de neige recouvrait les trottoirs et les bancs. A dire vrai, elle ne savait quand est-ce que ces petits flocons étaient venus se déposer ici. Elle avait passé toute la journée dans le ménage et la préparation de ses cookies, alors jeter un œil dehors, ça avait été le cadet de ses soucis. Puis, elle retourna auprès de Cassie « Voilà. Et qu'est-ce que tu voudrais avec tout ça ? Café ? Chocolat o? Thé ou autre ? » Elle posa son assiette devant Cassie et se stoppa dans son mouvement, ne pouvant freiner sa curiosité plus longtemps. Elle avait besoin de savoir au moins cette chose-là. Le reste viendrait surement tout seul par la suite.« Tu risque de me trouver curieuse, mais comment est-ce que tu as trouvé mon adresse ? » Elle pensait bien sûr à un bottin ou quelque chose dans ce genre-là, mais dans ce cas-là, Cassie avait dû chercher assez longtemps. Toutefois, ce n'était pas une question piège. Seulement, elle n'imaginait pas une seule seconde que Nathan avait mis son petit grain de sel dans cette affaire.
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Cassie D. Standford
LE PETIT CHAPERON ROUGE
+ SORCIER DEPUIS LE : 06/10/2014 + PARCHEMINS : 303 + LOCALISATION : Poudlard will always be my home
a vie privée avait toujours été une notion importante pour Cassie, elle avait compris dès son plus jeune âge que sa famille n’était pas comme les autres. Elle n’avait jamais eu la chance d’évoluer dans un environnement sain et équilibré, elle n’avait pu avoir de modèles sur lesquels baser ses pas pour pouvoir évoluer. Et cela ne serait jamais le cas. Cette lucidité dont elle avait toujours fait preuve était à la fois une chance et une malédiction. Elle ne s’était jamais bercée d’illusions et elle avait ainsi toujours su qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même pour sauvegarder sa fratrie et elle-même. Elle n’avait personne d’autre. Mais ce discernement était aussi la cause de ses plus grandes souffrances, elle n’avait jamais eu d’espoir. Elle n’avait jamais pu se le permettre et elle savait que c’était mieux ainsi, elle n’avait pas le droit de se fourvoyer de la sorte mais elle n’avait jamais eu quoi que ce soit à se raccrocher. Sa vie n’avait été qu’une succession de coups du sort - et plus simplement de coups et d’humiliations – ni sa famille, ni sa situation financière n’étaient stables. Elle n’avait jamais pu se tourner vers un autre adulte, quelqu’un avec assez de pouvoir pour faire cesser tout cela car elle savait que si ses parents étaient jugés inaptes à s’occuper d’elle ou de ses frères et de sa sœur ils seraient séparés et envoyés dans différents orphelinats ou maisons d’accueil, et c’était une pensée qu’elle ne pouvait pas supporter. Ils étaient sa famille, pas ses parents, et même si elle ne remplissait son rôle d’ainée qu’avec difficulté, ils étaient tout pour elle. La seule pensée qu’elle pouvait les perdre lui était insupportable. Alors elle ne pouvait rien dire, elle se devait de garder le silence, pour protéger sa fratrie, une fois de plus, peu importe le mal que cela lui apportait. Seul Poudlard représentait un éclat de lumière dans les tons mornes que sa vie avait prise, l’école lui avait ouvert des portes dont elle ignorait l’existence et lui avait permis enfin d’entrapercevoir que tout n’était pas perdu pour elle. Elle avait enfin la chance de s’échapper de l’atmosphère empoisonnée qui emplissait leur appartement miteux, d’accumuler des connaissances et de pouvoir se construire un avenir digne de ce nom. Elle savait qu’avec les maigres moyens financiers de sa famille elle n’aurait jamais pu s’inscrire à une université. Poudlard était une occasion qu’elle ne pouvait pas refuser - et en tant que sorcière elle n’en avait pas le droit - et elle ne laisserait pas sa famille dysfonctionnelle lui ôter cette chance inestimable. Alors elle avait vite appris à éviter les questions, à répondre de manière évasive lorsque quelqu’un insistait. Cela n’avait jamais été bien difficile, elle avait mis beaucoup de temps à se sociabiliser. Traumatisée par son histoire, elle avait passé sa première année seule avant de finalement laisser Erin l’approcher et en apprendre plus sur elle. Mais il était difficile d’échapper aux rumeurs. En tant que Gryffondor elle savait qu’elle n’avait pas beaucoup de choses en commun avec ses camarades de maison, ils avaient souvent un caractère vif et exubérant alors qu’elle s’était toujours montrée timide et silencieuse. C’était le genre de comportement qui la démarquait et qui faisait que les autres la remarquaient. A partir de ce moment elle se doutait que les questions étaient inévitables. Mais elle avait fait son maximum pour ne laisser aucune occasion aux autres de lancer des rumeurs sur son sujet. Sa situation familiale et financière ne regardaient qu’elle et elle refusait de voir les regards de ses camarades s’emplir de pitié à son approche. Bien qu’elle n’ait jamais été de nature coquette, elle avait donc porté une attention particulière à l’image qu’elle donnait, choisissant ses vêtements avec soins pour cacher la vérité, faisant attention à porter du maquillage et à coiffer ses cheveux pour dissimuler sa fatigue et ses inquiétudes. Rares étaient ceux qui ne s’étaient pas laissés berner par son manège. Elle savait que pendant sa première année bon nombre de ses camarades l’avaient prise pour une asociale d’une timidité maladive. Elle était plus sociable depuis qu’elle s’était liée d’amitié avec Erin et cela lui avait aussi permis de pu se faire une place au sein des rouges et or et de ne plus être la cible de tant d’interrogations. C’était une chance car elle n’avait jamais été une très bonne menteuse. Elle avait réussi à cacher à tous son histoire difficile et les blessures qui marquaient toujours son corps et son esprit. C’était sa croix à porter, elle ne voulait pas de la sollicitude des autres, cela lui faisait plus mal qu’autre chose, comme si sa douleur devenait soudain plus réelle.
C’était une des raisons pour lesquelles elle se sentait si mal devant le regard de Miss Lancaster. Elle aurait tout donné pour ne pas se trouver dans cette situation, pour ne pas devoir exposer la vérité aux yeux de l’infirmière. Lui avouer ses mensonges. Mais elle n’avait plus d’autres choix, elle ne pouvait pas retourner chez elle après sa fugue et elle n’avait plus assez d’argent pour subvenir à ses besoins, même en trouvant un emploi dans l’Allée de Traverse. La vie avait toujours été bien cruelle avec la jeune Standford, même maintenant qu’elle était libérée de l’emprise de son père son futur semblait toujours aussi incertain. Se tenant à quelques mètres de l'infirmière, elle se tortilla, mal à l’aise. « Le ventre plein, tu auras les idées plus claires, petit chaperon rouge. » Un faible sourire s’inscrit sur ses lèvres en entendant le surnom que la jeune femme réservait pour elle. Le petit chaperon rouge. En tant que née-moldue elle connaissait bien ce conte, celui d’une enfant vêtue de rouge qui se finissait dans le ventre d’un loup alors qu’elle rendait visite à sa grand-mère. Heureusement un chasseur venait la sauver. Cassie n’avait plus vraiment d’espoir quant aux chances qu’un chasseur vienne à son secours. Elle s’était sauvée elle-même, tout ça pour se retrouver face à d’autres problèmes. Elle sortit brusquement de ses pensées lorsqu'elle réalisa que Miss Lancaster avait repris la parole. « Et mes cookies sont délicieux avec une bonne tasse de thé, de café ou de chocolat chaud. C'est comme tu voudras. » Cassie leva les yeux vers elle un instant, le regard emplit de gratitude. Elle savait que l'infirmière de Poudlard était douce et joviale mais elle ne s'était pas attendue à ce qu'elle gère son arrivée impromptue avec tant de naturel et si peu d'interrogations. Elle était surprise de voir qu'elle acceptait sa présence et qu'elle lui avait proposé son aide avec tant de facilité, elle savait que cela aurait été le cas de peu de personnes. Elle n'en éprouvait que plus de gratitude envers la sorcière. D'autant plus que si celle-ci faisait preuve de beaucoup de douceur et de sollicitude face à elle, la pitié n'était pas lisible dans ses prunelles. Bien sûr, elle paraissait peinée de voir la jeune Gryffondor sur le pas de sa porte, mais elle ne s'apitoyait pas sur son sort. Déjà à Poudlard elle avait voulu l'aider, lui tendre la main, mais de manière si juste et si désintéressée que la jeuen Standford ne s'était jamais sentie comme une victime à ses yeux. Cassie se doutait que même si elle en venait à lui raconter toute son histoire cela ne serait jamais le cas, et ça ne fit que remonter davantage la jeune femme dans son estime.
Un léger silence s'installa entre elles. D'un geste, Cassie passa une nouvelle fois ses mains sous ses yeux pour tenter de faire disparaitre les traces des larmes qu'elle avait laissé échapper plus tôt. Elle s'en voulait d'être si faible. « Il commence à faire froid, rentrons, on sera mieux dans le salon pour discuter. » Une brusque montée de stress s'empara de la jeune sorcière et elle dû mobiliser toute sa volonté pour se rappeler qu'elle avait déjà accepté l'aide d'Ebony et qu'elle ne pouvait pas fuir. Qu'elle n'en avait plus besoin. En silence elle la regarda se décaler pour lui laisser la place d'entrer. L'espace de quelques secondes qui lui parurent des heures elle hésita, les lèvres pincées et le regard vide. Puis elle pris une grande inspiration et franchi la distance qui la séparait du seuil de la porte. Elle avait besoin d'aide et Ebony dans sa grande générosité la lui offrait, il était temps qu'elle l'accepte et qu'elle cesse de fuir. Elle entra dans l'appartement. « Là, tu peux poser manteau, bonnet et écharpe. Un peu plus loin en face de toi, c'est le coin cuisine, je dois admettre que j'y passe le plus clair de mon temps. » S'efforçant de ne pas faire preuve de trop de curiosité elle suivit du regard les gestes de la jeune femme et écouta avec attention ses explications. Elle lui adressa un sourire en entendant sa dernière remarque, c'était le genre de paroles qui pouvaient la mettre à l'aise. En se confiant sur ces petites choses Ebony lui paraissait plus accessibles, plus comme une sorcière égale à elle et moins comme un membre de l'équipe administrative de Poudlard. « Je suis une vraie gourmande et mes amis sont de véritables ventre sur pattes. » Cassie ôta son manteau et son bonnet qu'elle plaça avec soin sur le porte-manteau que l'infirmière lui avait désigné. Elle hésita un instant à enlever son écharpe car elle lui permettait de camoufler les traces qui ornaient sa mâchoire mais elle finit par se faire une raison. Ebony devait déjà avoir aperçue les bleus qui y étaient présents, surtout qu'elle n'avait pu cacher les éraflures de sa pommette droite. Elle n'avait plus besoin de mentir, la jeune femme saurait tout bien assez tôt. Elle rangea son écharpe aux couleurs des rouge et or avec ses autres affaires, sans ces couches de vêtements elle se sentait plus vulnérables. En un geste protecteur elle posa son bras droit autours de son ventre tout en suivant la jeune sorcière dans ce qui devait être son salon. « Installe toi, fais comme chez toi. Je te rejoins dans quelques minutes. » Avisant plusieurs fauteuils Cassie suivit les directives de son hôte et posa son sac aux pieds de celui qui était le plus proche d'elle avant de s'assoir à son bord, comme si elle craignait de l'abimer. Elle releva le regard vers la jeune femme, plongeant ses yeux dans les siens. « Merci. » Ce n'était qu'un simple mot, mais elle ne savait pas comment elle pouvait davantage exprimer sa reconnaissance envers la sorcière. Alors qu'elle se trouvait seule elle s'autorisa à jeter un regard circulaire autours d'elle. La pièce dans laquelle elle se trouvait était lumineuse et décorée avec goût, une table basse lui faisait face et plusieurs autres fauteuils se trouvaient à ses côtés. Le reste de l'appartement avait l'air aussi agréable que ce salon. Rien à voir avec celui, sombre et délabré, que sa famille occupait à York. Distraitement Cassie passa les doigts sur l'étoffe de son fauteuil, elle aurait aimé pouvoir grandir dans une endroit celui-ci. « Voilà. Et qu'est-ce que tu voudrais avec tout ça ? Café ? Chocolat ? Thé ou autre ? » Cassie sursauta en entendant la voix de la jeune infirmière retentir dans la pièce silencieuse, plongée dans ses pensées elle ne l'avait pas entendue revenir. Sous son regard elle posa une assiette pleine de cookies sur la table basse. Ils répandaient un parfum particulièrement agréable et avaient l'air appétissants. « Je veux bien un chocolat. » Ces camarades avaient toujours trouvé curieux qu'elle ne boive pas de café comme eux ou de thé comme la plupart des anglais mais quelque part boire du chocolat chaud était sa manière de se rappeler les douceurs de l'enfance. Celles dont elle avait été privée injustement. « S'il vous plait. » Ajouta-t-elle poliment.
« Tu risques de me trouver curieuse, mais comment est-ce que tu as trouvé mon adresse ? » Cassie cessa une seconde de respirer, le moment qu'elle redoutait était venu. Celui de répondre aux nombreuses questions que Ebony devait sans doutes se poser. C'était un passage obligé, la jeune sorcière le savait parfaitement, Ebony avait parfaitement le droit de lui demander des explications et de lui poser des dizaines de questions, elle ne pouvait pas venir sonner à sa porte et lui demander de l'aide sans lui fournir de réponses. Elle voulut lui dire que non, elle ne la trouvait absolument pas curieuse et que ses interrogations étaient parfaitement légitimes mais les mots se bloquèrent dans sa gorge. Elle se contenta donc d'un signe de tête négatif pour lui prouver qu'elle se trompait. Mais en réalisant que son geste pouvait être interpréter comme une refus de répondre elle se stoppa rapidement. Un peu tremblante, elle posa ses mains sur ses genoux et pris une profonde inspiration pour trouver le courage de se lancer. « C'est le barman du Chaudron Baveur qui me l'a donné. Nathan O'Sullivan. » Commença-t-elle d'une petite voix. Elle précisait le nom de famille du barman mais quelque chose lui disait que c'était inutile, si il lui avait parlé de Miss Lancaster et s'était permis de lui donner son adresse cela voulait dire qu'ils se connaissaient plutôt bien. Elle avait été tellement perdue lors de leur dernière conversation qu'elle n'avait pas pensé à lui poser la question, ni à lui demander comment ils se connaissaient. Mais après tout ça ne la regardait pas. Elle secoua la tête pour effacer ses pensées et se reconcentrer sur la conversation. « Je suis restée quelques jours au Chaudron Baveur après que... » Tenta-t-elle d'expliquer. Mais sa voix faiblit, c'était tellement dur de faire face à sa situation. L'exprimer à voix haute la rendait encore plus vraie, et plus cruelle. Elle se racla la gorge et s'efforça de reprendre d'un ton égal. Elle ne pouvait pas laisser ses émotions reprendre le dessus. « Que je sois partie de chez moi. » Cassie avait conscience qu'elle tentait de rendre la réalité plus aisé à entendre mais elle ne se faisait pas non plus d'illusions, Miss Lancaster saurait très certainement voir clair dans ses paroles. Elle n'était pas juste partie, son père l'avait mise à la porte et elle avait fugué. Elle avait abandonné ses frères et sa sœur. Mais Ebony aurait tout le temps d'apprendre les détails de son histoire, si elle le lui demandait Cassie lui apporterait plus de précision. « Mais je ne pouvais pas rester plus longtemps au Chaudron Baveur... Alors Nathan m'a conseillé de venir vous voir. » Expliqua-t-elle un peu maladroitement. Tout ce qu'elle disait comportait de nombreux sous-entendus mais elle savait que Ebony saurait les déchiffrer. Ce n'était pas bien difficile. Ses vêtements, les traces sur son visage, le fait qu'elle était venue lui demander de l'aide et qu'elle lui avait avouer ne pas savoir où aller, tout lui indiquait ce qu'il se passait dans la vie de la jeune Standford. Elle tenta de relever le regard vers la jeune femme mais par peur de ce qu'elle pouvait y lire elle baissa les yeux rapidement. Quelque chose lui disait que ces explications n'étaient pas suffisantes, Ebony avait le droit de tout savoir, même si c'était douloureux à avouer. De toute manière elle se doutait déjà de tout. Toutes ces questions qu'elle avait pu lui poser à Poudlard, ces mensonges piteux qu'elle avait dû écouter et accepter en silence. Cassie savait que ça n'avait jamais été assez pour la convaincre. Elle passa une main fébrile sur sur visage puis sur sa nuque. Il était temps. « Je n’ai pas vraiment une famille comme les autres. Mais je pense que vous l’avez compris. » Avoua-t-elle à voix basse sans oser croiser son regard. Comme elle aurait aimé que cela soit faux. Elle aurait tout donner pour pouvoir dire le contraire. Pour pouvoir le vivre.
WILDBIRD
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Ebony faisait toujours preuve de patience, elle savait depuis longtemps que l'impulsivité ne menait à rien. Alors avec Cassie, elle s'était montré compréhensive et finalement, elle lui faisait suffisamment confiance pour venir lui demander de l'aide. Pas qu'Ebony en était particulièrement satisfaite. Au contraire, elle aurait apprécié que Cassie n'ait pas eu besoin d'en venir là et d'avoir eu une vie bien plus heureuse. Mais les marques sur ses bras prouvaient bel et bien du contraire. Et Ebony ne pouvait pas fermer les yeux. C'était contre ses principes. Ainsi quand elle la trouyve sur le palier de sa porte, elle n'hésita pas uen seconde et lui proposa d'entrer, sans pour autant la brusquer. Elle n'avait jamais été violente. Et ne le serait sans doute jamais. Elle la guida donc à l'intérieur, vers la salle à manger plus exactement où se trouvaient des petits fauteuils. Elle lui proposa de faire comme chez elle. Car finalement, c'était un peu le but de l'hospitalité. Elle lui fit une visite rapide, lui présentant d'abord le porte manteau, puis la cuisine- où elle passait énormément de temps - et enfin le salon où elles s'installeraient pour déguster les magnifiques cookies préparés avec amour par l'infirmière de Poudlard. Après avoir apporté les cookies, elle lui demanda ce qu'elle souhaitait. Elle avait tous les ingrédients pour diverses boissons chaudes. Pour tous les gouts. Elle hocha la tête tout en disant simplement « Je t'apporte cela tout de suite. » Et elle disparut de nouveau dans la cuisine, en entendant à peine le s'il vous plait ajouté par la jeune gryffondor. Elle sortit donc deux tasses, des petites serviettes blanches, mit du chocolat en poudre dans les deux récipients. Elle mit à cuir le lait à feu doux. Laisser Cassie avec ses cookies ne lui plaisait pas énormément. Ca donnait une assez mauvaise image d'elle. Elle manquait un peu à ses devoirs finalement. Enfin, elle avait de drôle de principes. Beaucoup de personne l'aurait viré à coup de pieds, mais Ebony était différente. Puis elle ne voulait pas que le lait déborde, ça serait fâcheux. Elle remplit les deux tasses, les posa sur un plateau et prit la route vers le salon où l'attendait bien sagement Cassie. « Et voilà pour toi, petit chaperon rouge. » Ah les surnoms restaient bien ancrés dans les habitudes. Mais elle ne se voyait tout simplement pas faire autrement.
Elle s'installa donc dans son fauteuil et choisit d'interroger Cassie. Elle n'aimait pas la savoir dans un tel état, puis par curiosité au moins. Il fallait au moins lui demander comme elle avait trouvé l'adresse. Elle ne pouvait pas avoir trouvé ça dans un bottin comme les moldus, ni même deviné toute seule. A moins d'avoir des dons de voyance et là jusqu'à preuve du contraire, ce n'était pas le cas. « Nathan ? Ah bah oui ! Je n'y avais pas pensé. » Il n'en avait pas l'air, mais il était doté de pas mal de jugeotte celui-là. Autant le reconnaitre. Puis, il ne fallait pas non plus se fier à son allure d'enfant. Il était bien plus malin qu'il en avait l'air. Elle s'abstint de tout commentaire quand elle dit avoir dormi au chaudron baveur. A dire vrai, ce n'était pas vraiment un lieu pour y séjourner régulièrement, juste pour dépanner quelques jours. Elle adorait cet endroit, mais seulement ça restait une auberge. Mais elle comprenait que Cassie se soit tournée d'abord vers cette enseigne plutôt que vers Poudlard. Envoyer une lettre à Dumbledore aurait pu être la solution. Encore fallait-il avoir un volatile sous la main. Et là encore, ce n'était pas gagné. Pauvre Cassie. Voilà, ce qu'elle se répétait assez souvent. Pour elle, l'adolescente n'avait pas vraiment besoin de justifier. Avec ce qu'elle avait subi par le passé, Ebony comprenait qu'on en souffre, qu'on ait envie de partir. La fin l'obligea à se figer. Une famille pas comme les autres ? Que c'était triste n'empeche... Elle eut d'ailleus un pincement au coeur en entendant enfin la vérité sortir de la bouche de la jeune femme. Elle aurait aimé se tromper durant ces longs mois, ne pas être forcée de la pousser à bout. Elle aurait tellement voulu qu'il en soit autrement pour cette enfant. Mais il ne tenait qu'à elle de lui donner l'impression que la vie pouvait être plus douce. « D'accord. » Souffla t-elle simplement. « Déjà, sache que tu peux dormir ici, j'ai une pièce pour les amis. Il s'agissait d'un salon à la base que j'avais transformé en bureau, puis j'en ai faite une chambre. Puis j'ai demandé à mon père d'installer une porte coulissante et voilà. » Autant commencer par les bases. Elle n'allait tout de même pas héberger sa petite protégée dans le canapé de la salle à manger. « Oh et n'aies pas peur, ce sera largement assez grand pour dormir, j'ai tout aménagé de façon à ce que ce soit une véritable chambre. » Elle savait qu'un salon ce n'était pas franchement très grand, enfin pas pour tout le monde. Mais ça donnait une chambre plus que satisfaisante. Ebony poursuivit ensuite : « Je te propose de te montrer tout ça après. » Elle lui fit un sourire, avant de boire une gorgée de son chocolat chaud. C'est ce qui lui semblait le plus important pour le moment, l'informer de tout ce qui se trouvait à sa disposition. « Concernant ta famille... » Elle marqua une pause, hésitante. Elle ne savait pas comment lui dire les choses, comment lui annoncer quelque chose à ce sujet sans lui rappeler la violence subite durant des années. Mais il fallait passer par ça et le reste semblerait sans doute bien plus simple, à l'une comme à l'autre. « tu n'as aucune explication à me donner. Je te sais de bonne foie et je te fais entièrement confiance. » Une fois de plus, elle fit une pause, se rendant compte que finalement qu'elel parlait trop et qu'elle n'était pas excessivement douée. « Je pense qu'il faudra te soigner aussi. J'ai pas mal de potions en réserve. » Elle tenta un sourire rassurant, mais à dire vrai, elle ne savait pas trop comment s'y prendre. « J'espère que tu n'as rien contre faire un peu de shopping. Je comptais y aller en fin d'après midi. Je connais des boutiques, des véritables mines d'or. On y trouve toujours ce que l'on souhaite. »
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Cassie D. Standford
LE PETIT CHAPERON ROUGE
+ SORCIER DEPUIS LE : 06/10/2014 + PARCHEMINS : 303 + LOCALISATION : Poudlard will always be my home
ssise dans le salon aux couleurs douces et apaisantes de Miss Lancaster Cassie oscillait entre tellement de sentiments qu'elle ne savait plus réellement ce qu'elle ressentait. Elle était fatiguée, lasse de réfléchir et de devoir se battre sans cesse pour sa survie, Elle était encore bien trop jeune pour faire face à toutes ces épreuves. Quelque part elle avait honte de sa situation, elle était l'éternelle victime de son père, de sa famille et même maintenant qu'elle s'était enfuie elle savait qu'elle ne pourrait jamais s'en détacher complètement. C'était cette même gêne infinie qui l’empêchait de soutenir le regard de la jeune infirmière plus de quelques secondes d'affilé. Elle savait que la jeune femme ne la jugeait pas et qu'elle souhaitait simplement lui apporter son aide. Mais c'était là quelque chose auquel Cassie n'avait jamais été habituée, cette gentillesse désintéressée, cette capacité à se dédier aux autres sans rien demander en retour. Cela lui déchirait le cœur de penser ainsi mais elle n'avait jamais connu tant de bonté en une seule personne et elle était encore moins habituée à en faire l'objet. Rien chez ses parents n'avait permis d'apaiser les nombreuses blessures que son cœur accumulait depuis si longtemps, ils en étaient même les auteurs. La jeune sorcière n'avait jamais eu besoin d'un scrutoscope pour comprendre qu'elle devait se méfier de ses géniteurs. Bourreau de sa propre fille son père n'avait jamais fait preuve de la moindre tendresse envers Cassie, trop concentré sur ses propres échecs et sur son amertume constante qui ne faisait qu'alimenter la rage qu'il avait envers le monde. La vie n'avait jamais été tendre avec lui et seule l'industrialisation constante de la ville de York lui permettait encore d'enchainer les petits emplois sous payés dans des usines situées dans les quartiers malfamés de la ville. La découverte de la nature de sorcière de son enfant n'avait fait qu'attiser davantage ce feu de haine qui brûlait en lui. Il trouvait une sorte de réconfort malsain dans l'alcool et la violence, contribuant à la destruction de sa famille et de ses propres enfants qu'il n'avait jamais pu aimer. Il était à peine capable de conduire une voiture, comment aurait-il pu éprouver de l'amour? Au fonds, même sa mère avait été son bourreau, bien que de manière indirecte, en laissant son mari abattre ses poings sur sa jeune fille elle n'avait fait qu'ouvrir d’autant plus les plaies qui ornaient son corps frêle et son cœur fragile. Elle aimait ses enfants mais elle n'avait jamais été assez forte pour se dresser face à leur père, au lieu d'empêcher leurs blessures elle se contentait de les soigner maladroitement, fermant les yeux sur ce qu'il se passait sous son propre toit. Sur ses propres enfants. Son foyer était habité par la souffrance mais elle avait choisi de fermer les yeux, trop faible pour s'interposer. Ça avait été à sa fille ainée de le faire à sa place. Et Cassie ne pouvait s'empêcher d'entretenir une rancune tenace à son encontre pour tout ça, pour cette vie qu'elle aurait pu leur éviter, pour cette souffrance inutile qu'elle leur avait imposée. Bien sûr Cassie, ses deux frères et sa sœur se soutenaient dans ces épreuves, ils s'aimaient d'un amour sans limites, de ceux que seules les familles brisées peuvent créer. Ils étaient toujours là les un pour les autres mais la jeune Gryffondor ne s'étonnait pas de cette fusion et de cette bonté qui existaient au sein de leur fratrie, cela lui paraissait si naturel qu'il ne lui serait jamais venu à l'esprit de la remettre en question. A Poudlard les choses revêtaient encore un aspect différent, la plupart des élèves se révélaient être des personnes sympathiques et sociables -exception faite de ceux qui étaient persuadés de la supériorité que leur sang sois disant pur leur accordait- mais elle ne pouvait s'empêcher de douter de la nature de leur réaction si elle s'était présentée devant chez eux comme elle venait de le faire avec Ebony. Elle savait qu’Erin n'aurait pas eu le moindre problème à faire des pieds et des mains pour que ses parents acceptent de l'héberger et de l'aider. Mais qu'en aurait-il été de tous les autres qui clamaient la compter parmi leurs amis ? Elle n'était pas sûre de vouloir le savoir. Quelque part rester dans l'ignorance était certainement ce qui était le plus sage à faire pour elle. C'était certainement ce choix de rester dans le flou qui contribuait au fait que maintenant, face à la bonté si naturelle de l'infirmière elle ne savait comment réagir. Elle n'avait jamais pensé se retrouver un jour dans ce genre de situation -elle s'était plutôt imaginer aller demander de l'aide à Erin- et elle se retrouvait complètement prise au dépourvue, hésitante et gênée. Il n’avait jamais été dans ses habitudes de s’ouvrir aux autres, de leur montrer cette part d’elle qui demeurait si fragile après toutes ces années. Elle avait bien des faiblesses mais au moins elle savait les cacher. Il lui avait toujours paru invraisemblable de demander de l’aide aux autres, Erin avait été l’une des seules qu’elle avait mise dans la confidence et pourtant elle n’avait jamais pu se résoudre à accepter toutes ces aides qu’elle lui proposait sans relâche. Cela aurait pu lui être bénéfique et lui épargner beaucoup de souffrance mais elle ne parvenait pas à voir la réalité en face. Elle refusait de se considérer comme une victime et encore moins comme une enfant battue -même si une petite voix dans sa tête lui intimait le contraire- alors s’ouvrir aux autres restait une épreuve aux yeux de la rouge et or. Une épreuve qu’elle devait maintenant affronter face à la jeune infirmière de Poudlard.
Cassie la remercia de nouveau lorsque l’infirmière lui apporta un chocolat chaud. Elle enroula ses doigts autours de la tasse brulante, laissant la chaleur bienvenue réchauffer ses mains engourdies par le froids londonien. Voyant Ebony attraper un cookie pour mordre dedans elle l’imita après une seconde d’hésitation. Elle tenta de se retenir mais elle échoua devant la pâte fondante et encore tiède du gâteau. Elle le termina en quelques bouchées à peine, n’en laissant pas une miette. « Vos cookies sont très bons. » Expliqua-t-elle avec un petit sourire gêné. Cassie observa Miss Lancaster s’assoir en face d’elle, l’air concentrée sur ses interrogations. Elle ne s’en offusqua pas le moins du monde, après avoir débarqué de la sorte chez elle le moins qu’elle pouvait faire c’était lui expliquer comment elle avait eu son adresse. La Gryffondor fut soulagé en voyant que la jeune femme n’était pas choquée par la manière dont elle avait obtenu ses renseignements, elle avait eu peur qu’elle en veuille à Nathan pour avoir révélé ces informations à une de ses élèves. « Nathan ? Ah bah oui ! Je n'y avais pas pensé. » Nathan n’était peut-être pas l’homme le plus sérieux qu’elle avait rencontré mais sous son apparence joyeuse il pouvait se montrer réfléchit et de bons conseils. Il l’avait beaucoup aidé pendant son bref séjour au Chaudron Baveur et elle savait qu’elle lui devait beaucoup, surtout que maintenant que son idée de la dirigée vers Ebony se révélait payante. A l’entente de sa déclaration sur sa famille Cassie pu observer l’expression de l’infirmière se transformer lentement. Son sourire avenant se figea un instant et les traits de son visage devinrent plus graves et plus sérieux. « D'accord. » Cela n'avait été qu'un mot mais la jeune sorcière sentait que cela voulait dire bien plus, Ebony devait surement prendre lentement conscience que tout ce qu'elle avait redouté c'était révélé véridique. Cassie n'avait pas une famille comme les autres, c'était un véritable euphémisme, une exagération presque douloureuse. Incapable de soutenir son regard plus longtemps la rouge et or porta sa tasse à ses lèvres, laissant le chocolat sucré répandre une chaleur réconfortante et agréable en elle. « Déjà, sache que tu peux dormir ici, j'ai une pièce pour les amis. Il s'agissait d'un salon à la base que j'avais transformé en bureau, puis j'en ai fait une chambre. Puis j'ai demandé à mon père d'installer une porte coulissante et voilà. Oh et n'aies pas peur, ce sera largement assez grand pour dormir, j'ai tout aménagé de façon à ce que ce soit une véritable chambre. » Cassie lui adressa un petit sourire, si elle savait dans quelles conditions elle et sa famille vivait. Une chambre, même si il s’agissait d’un ancien bureau lui paraissait déjà énorme. Dans leur petit appartement vétuste elle partageait une chambre avec ses deux frères et sa sœur, ils ne s’en plaignaient jamais mais c’était une situation parfois difficile à vivre. Elle se souvenait encore avec précision de l’émerveillement qu’elle avait ressenti en découvrant le dortoir des Gryffondors lors de son arrivée à Poudlard. Alors que certains étaient déconcerté parle fait de devoir partager une chambre avec leurs camarades de maison, elle n’en avait pas été gênée, déjà habituée à cette configuration chez elle et trop occupée à sentir la douceur des draps soyeux sous ses doigts. Ebony ne se doutait surement par de la façon dont les Standford étaient habitués à vivre. Mais c’était sans doute mieux pour le moment, elle ne voulait pas l’accabler avec cette misère quotidienne qui était la sienne. « Je te propose de te montrer tout ça après. » Cassie hocha la tête, véritablement soulagée de voir que la jeune Lancaster pouvait l'accueillir et qu'elle en avait vraiment l'intention.
« Concernant ta famille... » La Gryffondor retint son souffle, jusqu'à présent Ebony n'avait pas véritablement réagit à sa précédente déclaration et une part d'elle ne pouvait s'empêcher de se demander si elle n'allait pas la blâmer d'avoir garder le silence pendant tant de temps. Elle aurait pu éviter bien de la peine et bien des coups. Elle aurait pu s'échapper de cet enfer que représentait leur appartement lugubre et ne plus avoir à affronter son père et sa violence empoisonnée. Cassie était consciente de tout ça mais elle n'avait jamais pu se résoudre à tout avouer. Peut être par peur d'être jugée ou prise en pitié, à cause d'une certaine fierté mal placée ou tout simplement pour ne pas avoir à quitter ses frères et sœurs qu'elle chérissait tant. Tout était si flou, si compliqué qu'elle s'y perdait elle même. Surement ne pouvait-elle pas expliquer ses propres réactions. Elle n'était pas forcément cohérente elle le savait, mais rien dans sa vie ne l'était alors à quoi bon ? « Tu n'as aucune explication à me donner. Je te sais de bonne foi et je te fais entièrement confiance. » Elle cligna plusieurs fois des yeux en silence, intégrant doucement les paroles de l'infirmière. Elle avait encore du mal à réaliser à quel point cette jeune femme pouvait être douce et compréhensive. Elle aurait pu lui demander la raison de ses mensonges ou encore davantage d'explications maintenant qu'elle savait le plus important. Mais elle n'en avait rien fait. Elle avait compris, elle lui faisait confiance. A nouveau Cassie ressentie une grosse bouffée de gratitude à son égard. Lentement elle fit en sorte de croiser son regard. « Je suis désolée de vous avoir menti pendant tout ce temps. Je ne pouvais pas... » Avouer sa situation? Mettre des mots sur le désastre que constituait sa vie et sa famille? Laisser entrapercevoir aux autres la honte et la douleur avec lesquelles elle vivait au quotidien? Se rendre encore plus vulnérable en laissant une autre personne connaitre ses secrets les plus sombres? Sûrement un peu de tout. Au fonds elle savait que l'infirmière comprendrait où elle voulait en venir et à quel point cela pouvait être difficile à avouer pour elle alors elle ne tenta pas de terminer sa phrase. Elle n'en avait pas besoin. Quelques souvenirs remontèrent à sa surface, quand, à Poudlard Ebony tentait de la questionner sur son comportement et sur les quelques bleus qu’elle avait pu apercevoir sur ses bras. Elle se rappelait de chaque mensonge, plus maladroits les uns que les autres, qu’elle avait dû inventer pour répondre aux interrogations de la sorcière. Cassie n’avait jamais été une fine menteuse mais prise au dépourvu c’était encore pire. Elle avait évoqué des chutes dans les escaliers, des entrainements de quidditch un peu trop brutaux et même une armure qui lui était tombée dessus. Elle avait reçu de nombreux regards suspicieux mais elle n’en avait pas démordu, affirmant que sa version des faits était véridique. Au fond, elle se doutait que la jeune femme ne l’avait jamais crue, comment aurait-elle pu lorsque ses réponses avaient été si invraisemblables ? Mais elle lui était reconnaissante de n’avoir jamais insisté. Certains professeurs auraient été capables de la trainer devant le directeur ou de la menacer avec du veritaserum pour la forcer à avouer la vérité. Mais pas Ebony, et ça voulait dire beaucoup aux yeux de la jeune Gryffondor. « Je pense qu'il faudra te soigner aussi. J'ai pas mal de potions en réserve. » Dans une tentative de lui montrer qu’elle s’inquiétait pour rien Cassie secoua légèrement la tête, lui répondant d’une voix qu’elle voulait détachée. « Oh, ce n’est rien. Ce ne sont que quelques bleus… » Elle s’en voulu aussitôt et se tut brutalement en réalisant à quel point ses paroles sonnaient faux et en disaient long sur elle et sa situation. Sans le vouloir elle venait de lui confirmer que son état était bien pire que ce qu’elle pouvait voir actuellement. Dire qu’elle avait voulu la rassurer. Elle porta sa main aux égratignures qui ornaient sa joue, elle ne se rappelait même plus quand cela était arrivé. Ce n’était qu’une fois arrivée au Chaudron Baveur qu’elle n’avait réalisé les dégâts occasionnés par sa dernière confrontation avec son père. Celle-ci avait eu lieu plusieurs jours auparavant alors les traces qu’il avait laissé sur son corps avaient eu le temps d’éclater, révélant des couleurs sombres dont la simple vision permettait d’en comprendre la douleur. Complètement perdue, Cassie n’avait pas pensé à essayer de se soigner, elle s’était contentée d’appliquer des linges propres sur ses plaies n’ayant pas une assez bonne connaissance en sorts de soin. Il ne lui fallut guère longtemps pour revenir à la raison, il serait plus sage qu’Ebony traite ses contusions. N’ajoutant rien elle se contenta de croiser brièvement le regard de l’infirmière et de hocher la tête dans un de ces accords silencieux qu’elles semblaient si disposées à passer.
Distraitement elle porta de nouveau sa tasse à moitié vide à ses lèvres.« J'espère que tu n'as rien contre faire un peu de shopping. Je comptais y aller en fin d'après-midi. Je connais des boutiques, des véritables mines d'or. On y trouve toujours ce que l'on souhaite. » Cassie s'arrêta brusquement dans son geste en entendant la proposition d'Ebony. Complètement perdue elle cligna des paupières, la bouche entrouverte. « Je... Je... » Les mots avaient du mal à franchir la barrière de ses lèvres. Embarrassée elle se tortilla sur son fauteuil et s'arrête seulement pour reposer sa boisson sur la table basse de crainte d'en renverser accidentellement. Elle passa ses mains maintenant vides dans ses cheveux détachés. « Je veux bien vous accompagner mais... Vous ne comprenez pas... » Commença-t-elle hésitante. Elle s'arrêta de nouveau en cherchant un moyen de tourner sa phrase de manière à ce qu'elle ne sonne pas trop désespérée. Mais elle abandonna rapidement cette idée, il n'y avait pas de bonne manière de dire ça. Elle n'avait plus d'argent, du moins plus assez pour le dépenser dans des magasins. « Je ne peux pas faire du shopping. Je ne peux pas me le permettre. » Souffla-t-elle d'une petite voix. Elle avait pensé que Ebony avait compris, qu'en la voyant sur la pas de sa porte avec son visage abimé et ses vêtements défraichis elle en avait tiré les bonnes conclusions. Mais elle ne pouvait pas la blâmer de ne pas l'avoir fait, personne n'était au courant de sa situation financière, elle l'avait toujours cachée avec le plus grand soin. C'était un secret de plus qu'elle devait lui révéler. « C'est pour cette raison que je n'ai pas pu rester plus longtemps au Chaudron Baveur, je n'en avais plus les moyens.. » Expliqua-t-elle de cette même voix cassée qu'elle détestait tant. « Tout ce que j'ai est ici. » Annonça-t-elle difficilement en montrant le sac kaki qui reposait aux pieds du fauteuil. Il contenait toutes les affaires qu'elle avait pu emporter de chez elle et qui ne manquerait pas à ses frères et à sa sœurs et quelques affaires de toilette comme sa brosse à cheveux. Une nouvelle fois elle sentit la honte s’insinuer en elle, rougissant ses joues et lui donnant envie de s’enfouir dans le fauteuil. Apparemment, il y avait un bon nombre de choses qu’Ebony n’avait pas deviné à son propos. Elle baissa les yeux sur sa tasse à moitié vide, ne sachant plus quoi dire. Par Merlin, tout cela n’aurait-il donc pas de fin ?
WILDBIRD
Dernière édition par Cassie D. Standford le Sam 18 Juil - 15:03, édité 1 fois
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Du plus loin qu'elle se souvenait, elle avait toujours eu une vie pleinement heureuse. Des rencontres inattendues. Des cadeaux par millier au pied du sapin. Un amour maternel et paternel inconditionnel. Et Ebony, elle le savait. Elle savait qu'à côté un bon nombre de personne n'avait pas eu le quart de ce qu'elle avait toujours eu la chance de posséder. Qui à 26 ans pouvait se vanter d'avoir rencontré des licornes à 6 ans ? Il était clairement évident qu'elle avait eu la belle vie, ce qui n'était pas le cas de la gryffondor assise en face d'elle, en train de boire du chocolat chaud, et prendre timidement un cookie. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que la jeune Cassie était triste, que son existence n'était pas celle qu'elle méritait. Et au fond d'elle, l'infirmière de Poudlard souffrait de la voir dans un tel état. Car être insensible à cette misère si proche serait purement et simplement inhumain. La conversation bien que difficile commençait à prendre forme. Elle obtenait quelques réponses, des précisions, Cassie ne lui révélant qu'une réalité qu'elle avait entrevue, confirmant les doutes qui l'habitaient déjà depuis plusieurs mois. Elle afficha un simple sourire quand cette dernière lui annonça que ses gâteaux étaient bons. Les compliments au sujet de la cuisine de Ebony pleuvaient par dizaine, mais à chaque fois elle réprimait un regard surpris.
Ebony ne voulait pas lui poser des questions trop difficile. Elle pouvait bien lui épargner ça n'est-ce pas ? Après tout être réduite à demander de l'aide à quelqu'un devait déjà être très difficile. Pourquoi l'embêter davantage, la mettre encore plus mal à l'aise ? Peut être que plus tard, oui, elle lui poserait une question, comme ça, mine de rien. Puis dans un sens, elle ne se sentait pas assez forte pour entendre de telles confidences. Se douter qu'un père taper sur sa fille était déjà une chose, l'entendre de la bouche de la victime en était une autre. Peut être qu'en soit, elle réaliserait à quel point elle avait eu raison de s'inquiéter. Mais en avait-elle vraiment besoin ? Après l'arrivée inopinée de la jeune Standford était comme un aveu. Puis dans un sens, ne poser de question leur évitait une longue conversation longue, accablante et douloureuse. Et ajouter à cela qu'il s'agissait des fêtes de fin d'année, ce serait comme entacher des festivités. Noël, que ce soit pour les sorciers ou les moldus, c'était important. « Ne t'en fais pas, je comprends, ça ne doit pas être facile... pour toi. » Elle la gratifia d'un faible sourire dans l'espoir qu'elle n'essaie pas une autre tentative de s'excuser pour des choses aussi absurdes. Finalement, Cassie était une adolescente forte, c'était une battante. Comme on lui avait toujours dit, il existait plusieurs formes de courage. Force était de constater que c'était bel et bien le cas. Mais Ebony n'était pas admirative de la gryffondor, mais disons attristée. Elle était réellement affligée de voir que ses craintes étaient fondées. Elle ne ressortait aucune fierté à ne pas s'être trompée. Au contraire. A présent que tout ceci était dit, il fallait la soigner. Elle ne pouvait pas vivre avec de telles marques. Même si elle supportait tout cela depuis des années, il était logique qu'elles disparaissent avec sa fuite. L'idée de ne plus vivre dans la peur de souffrir encore devait être assez réconfortante. Seulement quelques bleus ? Les marques peuplant la joue de la brunette témoignaient en tout cas du contraire. Cassie ne devait pas voir à quel point cela se voyait. « Même des bleus doivent être soignés. » Murmura t-elle. Mais Cassie mentait une fois de plus, peut être, ne comprenant pas tout à fait de la bonne volonté d'Ebony et sa bonté d'âme qui n'avait presque aucune limite. Aider les autres était un besoin vital pour elle. Peut être était-ce difficile à croire quand on avait vécu tous les mauvais moments. Elle concéda alors à quelques soins. Ebony ne voyait pas vraiment Cassie aller à Saint Mangouste. Alors, elle lui proposait de s’occuper elle-même des blessures qui recouvraient ses joues.
Sans plus attendre, elle ouvrit un tiroir où se trouvaient quelques potions pour traiter des petites plaies. Toutefois, elle choisit de reprendre la parole comme pour changer de conversation du tout au tout. Quelque chose de plus joyeux peut être ? Ebony comptait faire du shooping. Elle pourrait acheter des paires de chaussures pour sa mère, qui raffolaient de ces petites choses ou encore des foulards pour sa grand-mère qui les collectionnaient. La jeune femme s'amusait en regardant cette dernière en avoir de toutes les couleurs : des violets, des bleus, des roses, des jaune même. Elle fit donc part de cette idée à Cassie. Pourtant, ça ne semblait pas l'enchanter. Avait-elle dit quelque chose de mal ? Peut être avait-elle simplement envie de rester à l'intérieur ? Les questions commencèrent donc à fuser dans l'esprit d'Ebony. Elle reprit sa place dans le fauteuil attendant les explications de Cassie. Elle fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'elle comprenait pas au juste ? Pourtant, il était clair qu'elle avait besoin de nouveaux vêtements, le sac posé aux pieds de la gryffondor ne semblait pas extrêmement lourd et les affaires qu'elle portait étaient sans contestes assez vieux. Elle hésita un instant quand elle lui dit qu'elle ne comprenait pas. Elle se mordit la lèvre inférieure. Visiblement, Cassie n'avait pas saisi qu'en plus de lui proposer de venir, elle lu paierait aussi ce qu’elle souhaitait. Elle n'était pas vicieuse, loin de là. Elle n'emmènerait pas quelqu'un avec elle pour qu'elle n'achète rien. Ça avait été une évidence pour elle pourtant. C'était comme lorsqu'elle invitait un ami au restaurant. C'était elle qui payait la sortie. Elle secoua la tête quand Cassie finit de parler. Elle ne pouvait pas se permettre d'acheter de nouvelles choses ? Ça elle l'avait compris dés qu'elle était entrée dans l'appartement. « Je ne pensais pas que tu comprendrait de travers. » La contredit-elle d'un ton doux. Elle nota une pause. Elle aurait sincèrement voulu que Cassie le comprendrait toute seule. Mais il était vrai qu'elle n'avait pas mis les formes, n'avait pas donné de précisions particulières. Peut être aurait-elle dû finalement. « Je suis désolée, j'aurais dû préciser. » Elle afficha un sourire amusé. Quelle idée aussi. Elle parlait toujours trop vite, en pensant que les gens raisonnaient comme elle. Il fallait vraiment qu'elle se détache de cette mauvaise habitude, sinon, elle se retrouvait dans des situations assez étranges comme celle-ci. Heureusement, elle pouvait largement se rattraper. Après de tels quiproquos n'étaient pas trop difficile à gérer. « En vérité, je pensais que je pourrais justement d'acheter ce que tu voudrais. J'ai bien remarqué que tu ne pouvais pas vraiment te le permettre. » Ce n'était sans doute pas la meilleure façon de dire les choses. Elle ne la prenait pas en pitié. Au contraire, elle trouvait logique de l'aider, vraiment. Lui donner un toit et de quoi manger durant ces vacances n'était pas la mer à boire. Alors lui donner la possibilité de s'habiller avec des vêtements neufs et surtout pas déchirés était une autre façon de lui apporter son aide. « C'est un peu mon cadeau de noël si tu veux. » Ajouta t-elle dans un grand sourire comme s'il s'agissait d'une manière de la rassurer.
Elle jeta ensuite un coup d’œil à ses flacons et autres petites verreries. Elle trouva rapidement ce dont elle avait besoin. Un liquide violet pour nettoyer les blessures et un pâte orange pour les guérir. Elle posa ces deux petites choses juste devant Cassie. Elle l'informa alors d'utilité de ces petits remèdes : « La potion violette a le même effet que l'alcool pour les moldus, elle nettoie les plaies. » Elle marque une pause avant d'ajouter distraitement : « C'est vraiment très utile. » Elle tendit alors la pâte orange à Cassie en lui souriant. Puis elle poursuivit : « Cette petite chose peu avenante, quant à elle, est simplement ce qui fait guérir les blessures. » Elle laissa échapper un petit rire en se remémorant les têtes que les élèves tiraient en voyant cette chose. La plupart des remèdes de l'infirmerie n'étaient pas très beaux, bons à avaler. Eh oui, ce n'était pas non plus du jus de citrouilles. Cassie savait probablement déjà tout ça, mais un petit rappel n'était jamais inutile. « Tu peux les garder au cas où tu te ferais mal à Poudlard. » Dit-elle avec bienveillance. Elle savait qu'un accident était rapidement arrivé, surtout à Poudlard. Elle ignorait si Cassie était maladroite, surement pas au final, mais elle préférait qu'elle ait au moins ça si il lui arrivait quelque chose de pas trop grave. Après tout, ce n'était pas toujours agréable de venir jusqu'à l'infirmerie pour un petit bobo. « Ce qu'on peut faire si le shopping ne te tente pas, c'est ce jeu avec des pions étranges là... comment c'est déjà ? Ah oui, un monopoly ! » Elle fronça les sourcils, avant de faire une petite grimace. Elle avait découvert ce jeu moldu avec ses parents, mais à dire vrai, elle ignorait si ça pouvait se jouer à deux. C'est pourquoi elle ajouta presque aussitôt : « Par contre, je ne sais pas si une partie de monopoly à deux soit vraiment passionnante. » Elle parut réfléchir, peut être que sur la boite, c'était marqué. Elle verrait bien le moment venu.
Code by Fremione.
Cassie D. Standford
LE PETIT CHAPERON ROUGE
+ SORCIER DEPUIS LE : 06/10/2014 + PARCHEMINS : 303 + LOCALISATION : Poudlard will always be my home
assie se disait que si la vie avait toujours été particulièrement cruelle avec elle, elle faisait parfois bien les choses. Comme si soudainement, il lui apparaissait que l’existence de la jeune femme était bien trop dure et lourde pour ses frêles épaules et qu’elle éprouvait le besoin impérieux de se rattraper au mieux. Peut-être était-ce cela la culpabilité. Cela ne pouvait pas suffire à illuminer entièrement l’histoire de la Gryffondor mais cela contribuait à la rendre bien plus douce et elle savait accepter ces moments de grâce avec reconnaissance lorsqu’ils se présentaient à elle. Ils étaient rares et elle était consciente qu’elle ne devait pas les laisser s’échapper. Sa vie était rarement harmonieuse et paisible et même si cela lui semblait incroyablement égoïste elle avait aussi le droit à ces moments qui se rapprochaient du bonheur. Du haut de ses 19 ans elle ne s’était que peu permis d’espoir concernant son futur, issue d’une famille dysfonctionnelle et pauvre elle se doutait que ce cercle vicieux qui avait condamné les siens serait difficile à éviter. Mais alors qu’elle se faisait une raison sa nature de sorcière s’était révélée en même temps que l’existence de l’école de magie de Poudlard. C’était là la première fois qu’elle s’était dit que la vie avait peut-être quelque chose à lui offrir. Elle était attendue dans cette école depuis sa naissance, ils voulaient d’elle entre leurs murs, ils croyaient en elle. Et c’était plus d’espoir qu’il ne lui en fallait pour ne pas baisser les bras et continuer à vivre la tête haute. Sa joie de partir étudier dans le château avait été teintée d’amertume, elle devait laisser ses frères et sa sœur derrière elle et c’était un véritable déchirement, mais elle avait tout de même été bien meilleure que tout ce qu’elle avait pu ressentir par le passé. Et puis il y avait eu Erin. Cette sorcière brune qui était entrée en trombe dans sa vie et qui s’y était fait une place le plus naturellement du monde. C’était grâce à elle que Cassie su ce que la vie à Poudlard avait à lui offrir. Elle lui avait tellement apportée à que celle-ci ne cesserait jamais de lui en être reconnaissante. En six ans à Poudlard la jeune Gryffondor avait rencontré de nombreuses personnes et elle avait même fini par se lier d'amitié avec certaines d'entre elle. Pourtant Erin avait été la seule à avoir un tel impact sur sa vie. Jusqu'à maintenant. De longues minutes étaient passées depuis que Cassie avait sonné à la porte d'Ebony pourtant elle avait toujours du mal à croire à l'accueil que celle-ci lui avait réservé. Elle l'avait laissé entré chez elle comme si cela lui avait paru la chose la plus naturelle, la plus évidente du monde. Alors qu'elle partageait sa nourriture avec elle elle acceptait aussi de l'héberger. Jamais la rouge et or n'avait eu à faire face à autant de bonté, Ebony avait compris que la situation était grave et que Cassie n'avait plus vraiment d'autres recours et elle l'avait accueillie de manière totalement désintéressée. Elle lui avait posé quelques questions, c'était une évidence et Cassie lui aurait fourni des explications même si elle ne les lui avait pas demandé, mais elle ne l'avait pas pressée ni interrogée comme si elle la considérait inférieure. Elle avait toujours pensé que Miss Lancaster était une sorcière emprunte d'une profonde gentillesse mais elle ne se doutait pas d'à quel point cela était vrai. Malgré ses mensonges elle avait toujours été douce et patiente avec elle, là où d'autres auraient abandonné depuis bien longtemps, et aujourd'hui elle lui ouvrait sa porte, c'était un geste qui pouvait paraitre simple mais qui voulait en dire bien plus. Une nouvelle bouffée de gratitude emplit le cœur de la jeune femme. Elle espérait pouvoir un jour remercier Ebony pour tout ça.
« Ne t'en fais pas, je comprends, ça ne doit pas être facile... pour toi. » La jeune Standford sortie de ses pensées en entendant la voix de l'infirmière mais elle n'ajouta rien, se contentant de croiser brièvement son regard. Elle n'avait rien de plus à dire, Ebony se doutait de sa situation depuis bien longtemps et elle aurait pu lui brosser un portrait aussi détaillé que glauque de ce qu'était la vie en compagnie des géniteurs Standford mais cela ne servirait à rien, juste à raviver de nombreuses blessures. Cassie pensait bien que la sorcière ne désirait pas entendre ses histoires, elle en savait assez et elle ne voulait pas la mettre mal. Elle ne voulait pas, qu'une fois confrontée à la terrible réalité elle se sente coupable de ne pas être intervenue avec plus de force à Poudlard. C'était de son plein gré que la Gryffondor avait choisi de tout lui cacher. « Même des bleus doivent être soignés. » Cassie se mordit les lèvres, honteuse de ce nouveau mensonge qu'elle n'avait pu retenir, elle n'était pas habituée à ce que ses interlocuteurs sachent tout de son histoire et elle avait tendance à vouloir minimiser ce qui lui arrivait. Elle ne voulait pas de la pitié des autres ou de leurs regards tristes et compréhensifs. A cause de ça elle ne laissait jamais les autres comprendre sa situation dans son entièreté. Pourtant ce n'était pas de la pitié qu'elle pouvait lire dans les prunelles de la sorcière brune, il ne lui servait à rien de mentir, Ebony ne pouvait pas l'aider si elle continuait sur cette voie. Le regard rivé au sol elle se contenta donc de hocher la tête. Son sentiment de gêne ne disparut pas lorsque l'infirmière lui proposa d'aller faire du shopping dans l'après midi. « Je ne pensais pas que tu comprendrait de travers. » Son embarras fut cependant vite remplacé par de l'incompréhension en entendant Ebony reprendre la parole. Qu'avait-elle pu comprendre de travers ? Même si elle restait emprunte de timidité leur discussion lui avait pourtant paru assez claire. « Je suis désolée, j'aurais dû préciser. » Cassie cligna plusieurs fois des yeux un peu perdue. Parlaient-elles encore du même sujet ou étaient-elles passées à autre chose sans qu'elle ne s'en rende compte ? Elle ne dit rien, attendant patiemment que Ebony l'aide à y voir plus clair. « En vérité, je pensais que je pourrais justement d'acheter ce que tu voudrais. J'ai bien remarqué que tu ne pouvais pas vraiment te le permettre. » Une expression de stupeur se peignit sur les traits de la Gryffondor. Pas une seconde elle avait envisagée ce cas de figure. Ebony était loin d'être bête et elle avait certainement compris la situation financière difficile dans laquelle se trouvait son élève et maintenant qu'elle prenait ce point en compte Cassie réalisait qu'elle avait fait des conclusions trop hâtives. Mais elle était si peu habituée à tant de bonté qu'elle n'avait pu l'imaginer. « Oh. » Fini-t-elle par souffler après un instant de silence. Elle ne savait pas vraiment comment elle devait réagir. Elle était profondément touchée par la générosité de la jeune femme mais elle ne voulait pas non plus lui donner l'impression qu'elle profitait d'elle. Miss Lancaster lui offrait un toit et de la nourriture c'était déjà beaucoup aux yeux de Cassie. Elle avait toujours vécue dans une famille ou l'argent était une source constante d'inquiétude, où il lui arrivait de se coucher le ventre vide et où l'électricité était parfois coupée lorsque les factures ne pouvaient pas être payées. Où son père dilapidait son maigre salaire en alcool sans se soucier des besoins de ses propres enfants. Ses vêtements venaient de boutiques de deuxième main et elle avait dû trouver de petits boulots dès que possible pour économiser assez afin de pouvoir s'acheter ses affaires d'école. Alors jamais elle n'aurait pu imaginer que Ebony lui fasse une proposition si généreuse. « C'est un peu mon cadeau de noël si tu veux. » Cassie lui rendit son sourire, un peu gênée mais aussi émue par sa proposition. Elle prenait peu à peu conscience qu'elle avait pris la bonne décision en demandant de l'aide à la jeune femme. Sa bonté d'âme semblait sans limites et surement serait-elle la mieux placée pour l'aider à se reconstruire une vie stable et épanouie. « C'est tellement généreux à vous, je ne saurais pas comment vous remercier. » Prononça-t-elle d'une voix douce. Ne sachant que faire de ses mains elle repris sa tasse et termina son chocolat, entourant l'objet vide de ses doigts.
Avec une petite pointe de curiosité elle observa Ebony fouiller dans le tiroir d'un meuble à côté d'elle. Voyant apparaitre un ensemble assez impressionnant de fioles remplies de liquides colorés la Gryffondor compris qu'elle cherchait de quoi soigner ses plaies, avec leur quiproquos sur le shopping elle avait presque oublié qu'elle avait besoin de quelques soins. Elle aurait dû être étonnée de voir tant de potions et objets étrange dans un même appartement mais elle était chez l'infirmière de Poudlard et cette vision ne semblait pas le moins du monde déplacée. La sorcière posa deux petits objets devant elle. « La potion violette a le même effet que l'alcool pour les moldus, elle nettoie les plaies. C'est vraiment très utile. » Cassie écouta l'infirmière avec soin, elle pensait connaitre la potion dont elle parlait mais elle préférait être sûre, ce n'était pas elle l'experte. Elle lui tendit alors une sorte de pâte orange peu avenante que Gryffondor espéra aussitôt qu'elle n'aurait pas à manger. « Cette petite chose peu avenante, quant à elle, est simplement ce qui fait guérir les blessures. » Elle referma sa main sur la pâte que Ebony lui donnait pour l'observer de plus près. Heureusement il lui semblait se souvenir qu'il suffisait d'appliquer cette pâte sur la zone à soigner. Elle n'était pas du genre à faire la fine bouche mais il lui fallait reconnaitre que les soins infirmiers étaient rarement appétissant. Elle reposa l'objet sur la table devant elle, à côté de la fiole violette. Elle les utiliserait plus tard, elle n'était plus à quelques heures près. « Tu peux les garder au cas où tu te ferais mal à Poudlard. » Cassie n'était pas vraiment maladroite, il lui était déjà arrivée de trébucher contre un tapis ou d'être prise pour cible par une Mimi Geignarde en furie mais cela n'avait rien à voir avec certains de ces camarades qui étaient de vraies catastrophes ambulantes et qui ne cessaient de faire des détours par l'infirmerie pour soigner leurs nombreux bleus. Il y avait bien eut cette sombre histoire d'armure qui lui était tombée dessus lors de sa première année mais ça restait un incident isolé, et au final assez drôle et atypique à raconter. Elle eut tout de même un petit sourire en songeant que si Lumen Macmillan continuait à vouloir tester ces capacités au quidditch elle allait effectivement avoir besoin de ces soins de manière régulière. Depuis quelques temps, son amie Gryffondor avait remarqué que la jeune Standford se débrouillait plutôt bien sur un balai et elle s'était mise en tête de la convaincre de passer les sélections de leur équipe et pour cela elle n'avait pas trouvé de meilleure idée que de lui lancer divers objets lorsqu'elle volait. Autant dire que le résultat pouvait se montrer aussi satisfaisant et gratifiant que douloureux et honteux selon les réflexes de la jeune femme. Cette petite pâte orange, aussi peu avenante qu'elle soit, risquait donc de se révéler bien plus utile que prévu. « Merci. » Elle lui adressa un nouveau sourire, qu'elle tenta de rendre le plus chaleureux possible avant d'ajouter plus doucement. « Pour tout. » Elle savait qu'elle ne manquerait jamais de gratitude envers Miss Lancaster et qu'elle serait capable de la remercier tous les jours sans faute si elle le lui demandait. Mais elle savait aussi que la jeune femme finirait surement par être gênée de tant d'effusion alors elle saisit l'occasion qui se présentait à elle pour la remercier au moins une fois. Toute la gratitude qu'elle ressentait n'avait pas de limites et les mots étaient bien faibles pour l'exprimer clairement mais elle espérait que le ton de sa voix et la prunelle de ses yeux sauraient appuyer ces quelques mots.
Alors qu'un silence léger s'installait de nouveau entre les deux sorcière elle reposa sa tasse sur la table basse, à côté des soins et se tortilla dans son fauteuil pour s'installer plus confortablement, finissant par croiser les jambes. « Ce qu'on peut faire si le shopping ne te tente pas, c'est ce jeu avec des pions étranges là... comment c'est déjà ? Ah oui, un monopoly ! » Cassie lui lança un regard étonnée. Elle savait que Ebony était ouverte d'esprit et qu'elle ne semblait pas faire de différence entre les ascendances des différents sorciers, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'elle connaisse le nom d'un jeu de société moldu, aussi célèbre fut-il. Certains sorciers avaient beau être totalement tolérants ce n'était pas pour autant qu'ils s'intéressaient à ce monde qui leur semblait incompréhensible. Pourtant Cassie était intimement persuadée que les sorciers pourraient gagner beaucoup en s'inspirant des moldus, après tout ils ne pouvaient pas se reposer sur la magie et elle était toujours étonnée qu'à Poudlard personne n'ait demandé à adopter le stylo bic à la place des plumes et encriers parfois peu pratiques. Alors même si Ebony ne semblait pas fermée à cette société qui n'était pas la sienne entendre le nom d'un jeu moldu franchir la barrière de ses lèvres restait surprenant. « Par contre, je ne sais pas si une partie de monopoly à deux soit vraiment passionnante. » Venant d'une famille de quatre enfants Cassie n'était pas habituée à jouer en duo. Les rares jeux de sociétés qu'ils possédaient -souvent incomplets et défraichis- étaient toujours l'occasion de nombreuses rigolades et quelques disputes dans la fratrie. Elle se doutait qu'à deux tout était plus calme. « C'est plus drôle à plusieurs mais on peut y jouer à deux oui. » Fini-t-elle pas acquiescer avant de reprendre la parole, poussée par la curiosité. « Comment est-ce que vous connaissez ce jeu ? » Elle avait du mal à imaginer un sorcier possédant des jeux de société moldu, surtout un membre de Poudlard. Elle avait beau creuser dans ses souvenirs, elle n'avait jamais entendu ses camarades parler d'activités moldues, ça ne semblait pas les intéresser. A moins que le Monopoly n'ait été inventé par des sorciers. Ce ne serait pas la première fois qu'elle découvrirait que des sorciers étaient à l'origine de découvertes et évolutions de leur monde. Mais malgré ça elle avait du mal à imaginer un sorcier inventant le Monopoly, ce jeu lui semblait si... moldu. « Vous allez l'air de connaître plutôt bien le monde moldu. Comment ça se fait ? » Elle haussa un sourcil interrogateur, sincèrement intéressée par la question. Elle avait toujours aimée en apprendre plus sur les sorciers qui acceptaient et se renseignaient sur leur face du monde. « Enfin, si ce n'est pas trop indiscret. » Ajouta-t-elle rapidement en se rendant compte que sa question envers l'infirmière de Poudlard pouvait être considérée comme déplacée. Là, assise dans son salon en sa compagnie, acceptant de jouer à un jeu de société avec elle Cassie avait conscience que les limites se floutaient entre elles et elle ne savait plus trop ce qui était accepté ou non. Elle savait cependant que nombre de professeurs de Poudlard réprouveraient cette situation. Elle espérait juste que Ebony voyait les choses autrement.
WILDBIRD
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
La discussion au sujet du shooping amusa légèrement la jeune infirmière. Tellement habituée à donner plus qu'a recevoir, elle s'était dite que la jeune Cassie comprendrait. C'était ridicule n'est-ce pas ? Elle ne faisait même plus attention à ce qu'elle disait, ni vraiment à ce qu'elle faisait. Elle restait naturelle en toute circonstance. Elle ne se prenait pas vraiment la tête. C'était sa gentillesse qui parlait toujours à chaque fois. Une ébauche de sourire se dessina sur la visage d'Ebony quand Cassie se rendit compte de son erreur. Elle se contenta d'un simple hochement de tête. Lui expliquer par A+B que la remercier était inutile ne lui semblait pas nécessaire. Cassie l'avait probablement compris comme une grande fille. Ebony se montrait bienveillante à l'égard de la multitude d'élèves qui allait et venait dans son infirmerie. Toutefois des adolescentes comme la gryffondor, on en croisait pas beaucoup. La violence parentale, voilà un sujet particulièrement tabou, mais aussi très inquiétant. Combien d'enfants en parlaient, s'enfuyaient ? Tous préféraient encaisser et mouraient sous les coups. Et Ebony ne comprenait pas cette tendance au sadisme et la violence. Elle se montrait presque comme pacifiste dans ce monde mené par la tristesse et la douleur, où la vengeance était un mot familier à beaucoup de jeune gens. Elle ne comprenait pas non plus le racisme à l'égard des moldus. Bien au contraire, elle appréciait prendre le métro londonnien, livre un bon bouquin de Jane Austen au près du feu ou sortir un scrabble avec sa grand-mère un peu toquée à présent ne l'effrayait pas. Elle adorait tout ça. Cette culture qui l'échappait et qui n'était pas vraiment la sienne. Beaucoup la décrivait comme une fille entre deux mondes, bien trop tolérante, bien trop gentille. Mais elle restait une serdaigle dans l'âme qui avait soif d'apprendre. Et Cassie sembla assez surprise de toute la connaissance que l'infirmière avait à revendre. Elle n'aimait pas spécialement exposer sa science, parler de tout ce qu'elle savait sur telle ou telle chose. Au contraire, elle pensait même qu'il fallait rester humble et qu'il était impossible de tout connaitre. Il fallait se perfectionner dans tous les domaines et c'est ce qu'elle faisait chaque jour. Toutefois, ce fut au tour de la jeune femme de rester surprise face à l'étudiante. Sa langue se délia. Ce fut la première fois depuis le début de leur conversation qu'elle parla autant d’affilée. Et elle la laissa s'exprimer, lui poser des questions.
Pour le coup, Ebony ne savait pas comment lui répondre sans déballer sa vie. Elle hésita tout de même un temps avant de se lancer dans cette aventure. Faire le récit de son enfance, de sa vie, c'était toujours une tâche assez ardue. Elle ne s'attendait pas à le faire, encore moins dans cette situation. « Eh bien... » Dit-elle en regardant le fond de sa tasse vide. Elle fronça les sourcils. Elle avait une famille tellement ouverte d'esprit qu'il lui semblait improbable de ne pas s'ouvrir au monde des moldus. « Ta question n'est pas indiscrète au contraire, mais la réponse risque d'être longue, mais j'espère que tu es bien accrochée petit chaperon rouge. » Continua t-elle en posant sa tête sur la petite table. Elle se jeta un œil par dessus son épaule. Des photos trônaient sur le meuble, des images de ses parents, de sa grand-mère, des photographies représentant son enfance principalement. Elle attira à elle celle montrant le van à fleurs de ses parents où elle avait grandit et la tendit à Cassie. « Pour te montrer à quel point nous sommes curieux vis à vis des moldus, voici une photo qui représente toute mon enfance. Avec mes parents, nous avons vécut là-dedans, dans un transport tout ce qu'il y a de banal pour une née moldue. Un van. » Et dire qu'elle avait grandit là-dedans. Cet engin avait vu les premiers pleurs d'Ebony, ses premières peines de cœur, ses premières blessures, ses premières découvertes. Elle s'était toujours contenté de peu. Elle ne demandait pas grand-chose, juste un peu de vie. Très franchement, elle aurait aimé que tout le monde connaisse cette vie là. Partir à la découverte de licornes ou d'autres choses dans ce genre-là. Elle se souvenait des nombreuses plantes, des roches, de la mer, des montagnes aussi, des vallées. « Oh maintenant il est rouillé, et mes parents n'ont plus le courage de conduire. Ils ont choisi de se poser à la campagne, dans une vieille ferme. Il repose dans le garage, mais il nous a bien été utile. J'ai passé mon enfance à voir des moldus, mais aussi des créatures magiques. Je vivais un peu dans les deux mondes. » C'était probablement ce qui faisait sa force. Et là où d'autres rejetteraient cette culture, Ebony l'assumait totalement. Elle avouait sans complexe cette partie de son enfance. Le regard des autres, elle s'en moquait bien, elle vivait avec.
Mais cela ne répondait probablement pas à la question de Cassie, du moins pas entièrement. Où est-ce qu'elle avait connu le monopoly ? Alors là, c'était une autre histoire. Elle ne se rappelait pas tout à fait le pourquoi du comment. Mais elle se remémorait vaguement une boutique où elle était entrée totalement par hasard. « En ce qui concerne le monopoly, je l'ai découvert que très récemment, un ou deux en vérité. Comme tu le sais, je ne me fais pas partie de ces personnes qui pensent que le sang pur doit régner en maitre bien au contraire. Du coup, j'ai souvent eu l'occasion de me mêler aux moldus. » Elle la gratifia d'un sourire. Elle avait elle aussi envie de lui poser quelques questions. Mais elle se rendit compte que peut être que la gryffondor aurait aimé s'installer, voir sa future chambre, s'y adapter, s'habituer un peu à l'endroit, à l'idée de vivre plus chez ses parents mais chez quelqu'un d'autre. Elle se disait que ça ne devait pas être facile de changer d'habitat et que sa protégée avait besoin d'être un peu seule. Enfin peut être se trompait-elle. Sait-on jamais. « Dis-moi, est-ce que tu veux voir sa ta chambre ? Je pense que tu as peut être envie de ranger tes affaires et la voir assez rapidement. » Elle n'avait pas envie de la brusquer, mais autant lui demander si elle voulait passer à autre chose. Manger des cookies et boire un chocolat chaud, ça allait quand même cinq minutes. Enfin bon, elle n'était pas non plus dans la tête de Cassie et pour savoir son opinion, elle n'avait pas d'autres choix que de lui poser des questions. Elle ne pouvait pas deviner.
Code by Fremione.
Cassie D. Standford
LE PETIT CHAPERON ROUGE
+ SORCIER DEPUIS LE : 06/10/2014 + PARCHEMINS : 303 + LOCALISATION : Poudlard will always be my home
l y avait tellement de choses qu'elle ignorait sur Ebony. Cassie s'en rendait bien compte, au fonds elle ne connaissait pas la jeune femme. Comment aurait-il pu en être autrement ? Ebony était l'infirmière de Poudlard, son rôle était d'aider et de soigner les élèves, pas de se lier avec eux. Bien sûr, elle n'était pas obligée de garder ses relations avec ses élèves au sens strictement professionnel mais rares devaient être les étudiants qui osaient lui poser des questions sur son passé et son histoire en général. Si les membres du corps enseignant de Poudlard étaient souvent enclin à partager avec leurs élèves la plupart d'entre eux prenaient grand soin de maintenir une distance, de choisir avec soin les informations qu'ils acceptaient de dévoiler aux élèves. Cela permettait aussi bien de protéger leur vie privée que de maintenir leur statut de figure d’autorité auprès des élèves. Comment auraient-ils pu se faire respecter et imposer le silence dans une classe si tous les élèves connaissaient les moindres détails de leur existence ? Cela semblait tellement dans l'ordre des choses que Cassie avait toujours considéré cette distance comme naturelle. La vie privée de ses professeurs ne les regardaient en rien. Ils pouvaient choisir de partager avec eux des brides de leur vie mais l’étudiante savait que ce genre de cas de figure était rare et sans cesse maîtrisé par le principal concerné. Et elle le respectait complètement. Elle qui gardait tant de secrets comprenait parfaitement ce besoin de garder le silence sur des pans de soi. Il n’y avait rien de plus naturel. Elle-même ne s’était jamais liée plus que de raison avec l’un de ses professeurs. Elle en appréciait sincèrement la plupart, elle avait déjà eu l’occasion de discuter avec plusieurs d’entre eux et elle était consciente que certains cherchaient à comprendre les raisons de son attitude effacée pour pouvoir l’aider mais leurs rencontres en dehors des heures de cours n’avaient jamais dépassé la limite de la simple relation élève-professeur. Ce qu’il était en train de se passer avec Ebony était totalement exceptionnel et Cassie avait l’impression de marcher sur des œufs. La bonté qui émanait de la sorcière, et la confiance qu’elle lui accordait désormais, lui donnaient envie d’en apprendre plus sur elle mais elle craignait de dépasser les limites et de se montrer trop curieuse. L’infirmière avait été si gentille et si généreuse avec elle qu’elle sentait que leur relation n’entrait désormais plus dans un cadre strictement professionnel. « Eh bien... » Un instant, la Gryffondor eut un doute. Elle savait que nombre de ses professeurs ne seraient pas d’accord avec sa présence chez Ebony. S’ils étaient bienveillants, ils étaient aussi parfaitement en accord avec le fait de maintenir une distance entre les élèves et eux. Nul doute que la situation dans laquelle Ebony et Cassie se trouvaient présentement dépassait toutes les limites fixées.
« Ta question n'est pas indiscrète au contraire, mais la réponse risque d'être longue, mais j'espère que tu es bien accrochée petit chaperon rouge. » Cassie espérait sincèrement pouvoir se lier un peu plus avec la jeune femme et ses dernières paroles la rassurèrent en un instant. Elle reporta toute son attention sur la jeune infirmière, sincèrement curieuse d'entendre ce qu'elle avait à lui raconter. Elle était tellement absorbée par ses gestes qu'elle ne tiqua même pas lorsque Ebony l'appela par le surnom qu'elle lui avait trouvé. Elle ignorait d'ailleurs pourquoi elle lui avait attribué ce surnom mais elle se doutait que puisque Ebony avait accepté de l'accueillir sous son toit elle allait devoir s'y habituer. Alors elle ne dit rien et se contenta de hocher simplement la tête. « Pour te montrer à quel point nous sommes curieux vis à vis des moldus, voici une photo qui représente toute mon enfance. Avec mes parents, nous avons vécut là-dedans, dans un transport tout ce qu'il y a de banal pour une née moldue. Un van. » La Gryffondor attrapa le cadre qu'Ebony lui tendait. Il contenait la photo d'un van à fleur, un véhicule typiquement moldu et aussi particulièrement représentatif des années hippies. « Whoa. » Souffla-t-elle doucement. Rien que cette photo lui donnait l'impression de voyager dans le temps. Elle pouvait déjà commencer à s'imaginer le style de vie que la famille de l'infirmière avait du avoir. Un mode de vie bien éloigné de ce que la plupart des personnes connaissaient. Et aussi particulièrement éloigné de ce que Cassie avait connu jusqu'ici. « Oh maintenant il est rouillé, et mes parents n'ont plus le courage de conduire. Ils ont choisi de se poser à la campagne, dans une vieille ferme. Il repose dans le garage, mais il nous a bien été utile. J'ai passé mon enfance à voir des moldus, mais aussi des créatures magiques. Je vivais un peu dans les deux mondes. » Un sourire s'épanouit sur le visage de la rouge et or. Comme elle aurait aimé pouvoir connaitre ne serait-ce qu'un quart de ce qu'Ebony avait vécu pendant son enfance. Elle avait toujours rêvé de voyager. Elle voulait découvrir le monde, voir des paysages à couper le souffle et rencontrer des personnes d'autres horizons. Mais elle avait seulement connu York, cette petite ville qui lui paraissait grise et terne ainsi que le petit appartement miteux de sa famille qu'elle avait appris à détester au fil des ans. Elle avait bien fini par découvrir Poudlard et le monde magique. Ça avait été là son premier voyage et certainement celui qui l'avait marqué à jamais. Mais désormais elle en voulait plus. « Vous avez dû avoir une enfance passionnante. » Elle releva le visage vers Ebony, les yeux pétillants. « Et je suis sûre que vous avez beaucoup d'histoires à raconter. » Elle ne voyait pas comment il pouvait en être autrement. Son enfance devait être ponctuée d'anecdotes et d'histoires originales. De quoi faire rêver la jeune sorcière. « En ce qui concerne le monopoly, je l'ai découvert que très récemment, un ou deux en vérité. Comme tu le sais, je ne me fais pas partie de ces personnes qui pensent que le sang pur doit régner en maitre bien au contraire. Du coup, j'ai souvent eu l'occasion de me mêler aux moldus. » Cassie hocha de nouveau la tête. Ebony n'accordait aucune importance à la nature du sang des sorcier, c'était une évidence et certainement une de ses plus grandes qualités. Les tensions se faisaient de plus en plus vives au sein du monde magique et même Poudlard n'était plus épargné. En tant que née-moldue, la Gryffondor était parfaitement consciente des discriminations qui s'installaient dans leur société. Elle n'avait jamais cherché à cacher ses origines et elle en payait de plus en plus souvent le prix. Mais elle refusait de se sentir inférieur à cause de son sang. Cette idée était ridicule et les actions de ceux qui prônaient la suprématie des sangs-purs la rendaient malade. De nombreux sorciers auraient bien besoin d'un peu plus d'ouverture d'esprit. « Plus de sorciers auraient dû avoir une enfance comme la votre. Beaucoup de problèmes auraient pu être évités. » Souffla-t-elle dans un soupir. Cette situation empoisonnée lui paraissait tellement invraisemblable. Elle ne comprenait pas comment les sorciers pouvaient être aussi sectaires et raciste. Un jour tout cela allait mal tourner et elle avait froid dans le dos rien que d'y penser. Elle passa sa main dans ses cheveux, elle avait déjà assez de problèmes comme ça, elle réfléchirait à tout cela plus tard.
« Dis-moi, est-ce que tu veux voir sa ta chambre ? Je pense que tu as peut être envie de ranger tes affaires et la voir assez rapidement. » Sortant de ses pensées, la jeune Standford cligna des yeux plusieurs fois pour assimiler les paroles d'Ebony. Une certaine appréhension s'empara d'elle en comprenant ce qu'Ebony voulait dire. Elle était venue pour lui demander de l'aide et elle y était désormais mais elle ne pouvait empêcher le trouble de l'envahir. C'était une page qui se tournait, elle ne pouvait plus faire demi-tour -et elle ne le désirait pas- mais sa vie ne serait plus jamais la même et ça lui faisait peur. Le courage des Gryffondors ne lui serait d'aucune aide cette fois-ci. Elle posa doucement le cadre sur la table basse et souffla un coup pour écarter ses craintes. « C’est une excellente idée. » Son regard accrocha celui de l'infirmière et elle lui adressa un sourire sincère. Elle était prête à commencer un nouveau chapitre de sa vie et avec Ebony pour l'épauler elle savait que tout irait pour le mieux.