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 La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis

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Message Sujet: La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis   La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Icon_minitimeLun 3 Nov - 13:36

Les endroits où Karis se sent vraiment chez elle à Poudlard ne sont pas très nombreux. Ils remplissent tous les même conditions : être isolés, à l'abri des regards et sans trop de passage. En tête de liste se trouve la salle sur demande, là où elle peut à loisir s'adonner à sa passion pour la musique. Pas d'oreilles indiscrètes, personne pour la juger, se moquer de ses goûts, de ses instruments. Oui, cette pièce magique est rapidement devenue une sorte de refuge, une extension de sa bulle où les minutes s'envolent loin de tout et de tous. Elle a également déniché deux petits coins du vaste parc, dont un tout proche de la forêt interdite. Quand la salle est occupée ou qu'il fait grand soleil, elle apprécie beaucoup de profiter des extérieurs. Le plus souvent Beth l'accompagne, sinon c'est un roman moldu ou écrit par un sorcier. Pour terminer, la jeune demoiselle aime étudier dans la bibliothèque. Elle se choisit une petite allée au milieu des ouvrages les moins empruntés. Ainsi rien ni personne ne vient la déranger. C'est là qu'elle s'est cachée après son cours de défense contre les forces du mal, un cours qu'elle apprécie et pour lequel elle se débrouille plutôt bien même si ce n'est ni sa matière préférée, ni celle où elle excelle. Sa plume gratte le papier, son regard ne se levant de son parchemin que pour potasser les lignes du livre ouvert à côté d'elle pour l'aider.

Après de longues minutes, la cloche de la grande horloge retentit. L'élève de Poufsouffle a bien travaillé, ses devoirs sont terminés. Elle range donc ses affaires dans son sac qu'elle prend soin de refermer. Elle se relève et se dit qu'elle aimerait bien retrouver sa guitare. Il lui reste une heure avant le dîner, ce sera suffisant même si les moments où elle peut s'adonner à la musique lui semblent toujours trop courts. La jeune fille regagne les couloirs, un des endroits les moins sûrs à son goût. En marchant parmi les autres élèves, elle redoute de se faire à nouveau chahuter. Bien sûr elle en a pris l'habitude puisque sa vie scolaire n'a surtout été rythmé que de cela. Avec les années, le phénomène décline un peu. Il semblerait que les têtes turbulentes préfèrent malmener les élèves les plus jeunes. Serrant son sac tout contre elle, comme si ses livres pouvaient suffire à les tenir à distance en servant de talisman contre la bêtise des adolescents, elle avance à pas rapides. Son regard évite de croiser ceux de ses camarades, parfois il suffit de peu pour éveiller leur intérêt malsain. Elle repère en passant un groupe de sixième année qu'elle connaît bien puisqu'ils font partie de ses bourreaux depuis qu'elle est entrée à Poudlard. Par chance ils semblent trop occupés à concocter un mauvais tour pour lui prêter un peu d'attention. Karis en profite pour regarder furtivement par-dessus leurs épaules afin d'estimer le mauvais tour qu'ils sont en train de manigancer. Elle plaint par avance celui qui ne verra rien venir et se prendra de plein fouet la farce.

D'ailleurs cette pensée la met mal à l'aise, l'idée que quelqu'un souffre d’humiliation, un sentiment qu'elle a par trop souvent connu, alors qu'elle pourrait tenter quelque chose pour l'empêcher lui inspire de la culpabilité. Mais que faire ? Si elle prévient un professeur, l'étudiante va s'attirer le courroux du groupe turbulent qui ne manquera pas de lui faire payer sur du long terme. Il en sera de même si elle avertit la cible. Les sixième année se dispersent en ricanant, ils restent à proximité de leur traquenard pour assister au spectacle. Il va vite falloir trouver une idée. D'autant qu'un garçon approche, quelqu'un qu'elle côtoie un peu sans vraiment le connaître, quelqu'un qui l'intimide parce qu'il est de serpentard et  qu'il a déjà causé quelques ennuis à d'autres jeunes de leur année. Là où elle se trouve, les autres ne l'ont pas remarqué. Elle essaie de faire un signe de la main à Hélios pour lui faire comprendre de ne pas avancer, le tout sans se faire repérer. Il la voit mais n'a pas l'air décidé à comprendre son geste. Soupirant intérieurement, la poufsouffle voit l'embuscade prête à se refermer sur celui qui ne s'y attend pas. Sans réfléchir d'avantage, elle s'élance en avant et se la prend de plein fouet à sa place.

L'explosion a retenti tandis que la demoiselle fermait les yeux, sans doute par peur d'affronter la chose inconnue qui va lui tomber dessus. Elle sursaute, se recroquevillant sur elle même, pas vraiment pressée d'ouvrir les paupières pour contempler l'ampleur des dégâts. Une odeur nauséabonde lui remonte jusqu'aux narines. Karis devine qu'il devait s'agir d'une bombabouse de chez Zonko, ce n'est pas la première fois que des petits malins en lâchent au sein de l'école. Les rires fusent autour d'elle, lui donnant instantanément l'envie de se changer en souris et de se réfugier dans le premier trou venu. Pourquoi ne peut-elle pas être une animagi ? Au lieu de cela il lui faut garder la tête droite, rouvrir les yeux et partir d'ici au plus vite.  Lorsque ses paupières se décident à laisser passer la lumière, la jeune fille aperçoit le serpentard à quelques pas d'elle qui la toise curieusement. C'est là qu'elle réalise qu'une sorte de fumée retombe autour d'elle. En fait c'est de la poudre, une rapide inspection de ses mains lui apprend de quoi il s'agit : bulbonox. Encore une chose qu'elle connaît bien pour s'être retrouvée par deux fois avec dans ses affaires. Les furoncles recouvrent ses mains et sans doute son visage, toutes les parties en somme qui n'étaient pas protégées par les vêtements. Quel drôle de monde que celui-ci, où l'on se retrouve punie alors qu'on essayait de faire une bonne action. L'élève ravale la boule dans sa gorge, au moins son camarade de cinquième année a évité le pire. Dire qu'il va falloir traverser tout un tas de couloirs boudés pour aller jusqu'à l'infirmerie. Elle manquerait bien le dîner du soir où à ne pas douter elle sera malgré elle la cible des dernières moqueries.
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Message Sujet: Re: La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis   La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Icon_minitimeLun 3 Nov - 15:14

Hélios avait enchaîné les cours de la journée qu'il appréciait le moins. Après la botanique, il se demandait encore pourquoi il avait choisi l'option d'arithmancie. Il était doué en mathématiques chez les moldus, et il pensait avoir pu trouver par cette matière un sens aux calculs complexes de l'algèbre.

Toujours est-il que pour l'instant, comprendre l'avenir et percevoir le passé restait assez flou. A force de persévérance, cette matière pourrait qui sait lui être utile.

Il descendait les escaliers d'un pas calme, se désintéressant complètement de ce qui l'entourait. Il n'avait pas foncièrement envie de voir quelqu'un, et si un élève ou un professeur avait besoin de lui, ils connaissaient son nom.

Plus ou moins perdu dans ses pensées, Hélios se dirigeait donc du 6ème étage vers le sous sol et la salle commune des Serpentards. Les couloirs sont souvent bruyants et Hélios n'en aime que davantage le cachot n°7 quand il n'y a quasi personne. Les fonds du lac le détendent, lui permettent de se concentrer sur l'essentiel.

Sortant un peu de ses songes, Hélios s'étonne d'ailleurs du calme ambiant d'un couloir pourtant fréquemment emprunté. Il lève pour voir une fille de son âge, une Poufsouffle, lui faire un signe bizarre dont il ne comprend pas la signification. Elle me veut quoi celle-là pensa-t-il intérieurement, d'autant plus qu'elle se met à courir à toute allure dans sa direction. Hélios stoppe net, et une explosion le fit sursauter, retentissant à moins d'un mètre de lui.

Une fumée nauséabonde envahit l'espace du couloir, Hélios se pinçant les narines du pouce et de l'index. Il baissa le regard pour apercevoir la Poufsouffle recroquevillée sur elle-même, leur regard se croisant l'espace d'un instant. Haussant un sourcil, lui donnant un air quelque peu imbu, Hélios l'interrogea du regard, comme pour intimer de lui donner la raison de ce geste, et surtout de l'explosion.

Mais il comprit vite qu'elle était une victime collatérale, voir un pion qui venait de se sacrifier pour sauver une pièce plus importante.

Il la regarda se transformer sans ciller, sa peau prenant une forme bizarre et disgracieuse. Des furoncles se mirent à bourgeonner un peu partout où sa peau était à découvert. Il hésita à passer son chemin, car ce problème n'était pas le sien désormais.

Pour autant, les rires qui fusèrent autour de lui commencèrent à l'insupporter. Il avait subi le mépris, l'incompréhension toute sa jeunesse, et la moquerie facile l'énervait. On pouvait avoir recours à la violence verbale quand elle avait pour but de déstabiliser. Faire ce genre de .... "farces" inutiles à part pour amuser la galerie, ne l'amusait pas du tout lui. Et puis il était préfet, et il ne pouvait laisser passer cela.

- Relève toi, adressa-t-il à la Poufsouffle. Il avait mis la manche de sa robe entre sa main et la sienne couverte de furoncles. Il ne manquerait plus que ça puisse se propager par simple contact.

De son autre main, il sortit sa baguette, et toisa la foule plus ou moins hilare du couloir. Toutes les maisons étaient représentées, et il était bien incapable de déterminer un, ou plusieurs coupables de cette infraction.

- Je suppose que les ... abrutis qui ont fait cela ne vont pas se dénoncer, et j'ai mieux à faire que perdre mon temps pour cela. Si je découvre leur identité, d'une façon ou d'une autre, le retour de flammes sera proportionnel.

Les rires s'estompèrent, Hélios ayant refroidi l'ambiance par son manque flagrant d'humour. Venir de surcroît titiller un préfet n'était jamais une bonne idée, ce d'autant qu'il n'hésiterait pas à faire perdre des points à ceux venant jouer les zélés.

Il attendit que la fille à terre se relève, pour lui parler sans la regarder.

- Je t'emmène à l'infirmerie, je te conseille de me suivre vu ton état.

Ce n'était pas réellement un conseil, mais plus une directive dont le ton ne souffrait pas contestation. Et puis vu l'état dans lequel était Karis, un peu de compagnie dissuaderait d'autres farces ou moqueries.

Alors qu'ils se dirigeaient vers le premier étage, les personnes qui les croisaient écarquillaient les yeux. La réputation sévère d'Hélios et la compagnie d'une Poufsouffle défigurée ferait rapidement le tour du château et les plus folles rumeurs se propageraient à la vitesse d'un transplanage. Hélios réprima un soupir, et se tourna enfin vers celle qui l'accompagnait.

- Tu t'appelles comment déjà ?

Son visage lui rappelait des cours communs, mais elle était aussi discrète que lui. A la différence qu'Hélios était quelqu'un de sûr de lui, qui ne parlait pas si ça n'était pas indispensable. Elle lui semblait mal assurée, timide, introvertie. Il ne voulait pas paraître malpoli en lui demandant son nom, alors qu'après 5 ans il avait quand même dû la croiser un paquet de fois, mais toujours est-il qu'à cet instant il ne se souvenait pas de son prénom, alors autant mettre les pieds dans le plat.

- Pourquoi as-tu fait cela ?... Est-ce pour cela que tu me faisais des signes avant de courir vers moi ?

Cela lui semblait l'attitude la plus logique à dire vrai. Il n'avait rien vu venir, elle si, et avait voulu lui faire échapper à cette farce, au point de se prendre le piège à sa place.

- Si tu étais au courant, pourquoi te jeter dans la gueule du loup ?... Pour moi qui plus est, je ne suis même pas de la même maison que toi ...

L'attitude de Karis le rendait perplexe. Se couvrir de furoncles pour un quasi inconnu dépassait sa logique terre à terre. Et ça ne le rendait que plus curieux, expliquant par la même occasion pourquoi il était plus bavard qu'à l'accoutumée en bombardant Karis de questions.

- Je suppose que je dois te remercier, dit en haussant les épaules. Puis d'une voix plus "douce", si tant est que cela soit possible. J'espère que ce n'est rien de grave, la stupidité de certains est sans limite quand il s'agit de se rendre intéressant pour des futilités.

Ils arrivèrent devant la porte de l'infirmerie, et Hélios s'avança pour lui ouvrir la porte.

- Je suppose que tu préfères que je te laisse ? Je peux rester si tu veux.

Le ton était neutre, mais sincère. Il n'était pas du genre à s'imposer, mais pas celui d'abandonner une personne qui lui avait évité de se couvrir de ridicule non plus.
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Message Sujet: Re: La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis   La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Icon_minitimeMar 4 Nov - 13:13

Le ton du serpentard ne souffre pas à discussion, et ce n'est de toute façon pas son style de contredire ou s'opposer à quiconque, à moins d'avoir une très bonne raison de le faire. Au moins il a l'obligeance de lui offrir sa main pour l'aider à se redresser. Karis déteste que l'attention soit ainsi braquée sur elle, elle est bien contente de ne pas avoir son reflet sous les yeux en cet instant. Non pas qu'elle porte beaucoup d'attention à son apparence, la seule chose qu'elle redoute est les nouvelles moqueries qui vont accompagner ses pas jusqu'à ce qu'elle se débarrasse du maléfice. La sorcière ne voudrait pas être à la place de ceux qui ont manigancé ce tour en entendant la colère du préfet. D'un autre côté, il est de grandes chances qu'il ne découvre jamais qui a fait cela. Pourvu qu'il ne lui demande pas à elle, elle déteste mentir et ne veut pas s'attirer plus d'ennuis. Elle lâche bien vite la main de son camarade, ne pensant qu'à une chose : gagner l'infirmerie au plus vite. La jeune fille fait un pas sur le côté pour tenter de s'éclipser pendant que Hélios règle ses comptes. Seulement il ne semble pas en avoir fini avec elle et se décide à l'escorter en personne. La demoiselle ignore si elle doit ou non lui en être reconnaissante. Le fait que le garçon lui demande son prénom ne la surprend même pas, il ne doit avoir aucune idée de qui elle est. Si ça se trouve il n'a même pas remarqué qu'ils sont de la même année, qu'ils se croisent régulièrement en cours communs depuis plus de quatre ans donc... De son côté, la poufsouffle sait pertinemment qui est Hélios, d'autant qu'il est bon élève. De sa petite voix, elle lui répond tout en marchant.

« Karis Steadworthy, je suis en cinquième année avec toi.

Inutile de lui préciser sa maison d'appartenance, sa robe de sorcière comme tous les uniformes ici arborent ses couleurs. Son blason à elle jaune et noir fixera rapidement l'élève qui l'accompagne. La question suivante surprend un peu la jeune fille. La raison de son intervention lui semble évidente, même si elle est bien consciente que peu de personnes aurait eu l'idée saugrenue de se prendre un piège pour quelqu'un d'autre. Quant à sa réflexion sur le fait qu'ils ne soient pas de la même maison, alors là... Bien sûr sa loyauté va à Poufsouffle, ce n'est pas pour autant qu'elle laissera un camarade dans le besoin juste sous prétexte qu'il ne partage pas son blason.

- J'ai essayé de te prévenir de ne pas avancer oui, mais comme tu ne comprenais pas il fallait bien que je fasse quelque chose. J'aurais pu t'appeler sauf que ceux qui avaient fait le piège m'auraient réservé un sort plus pénible encore plus tard. Alors autant prendre celui-là.

Elle hausse les épaules comme-ci ce qu'elle venait d'énoncer était d'une logique si évidente que n'importe qui pourrait comprendre ses motivations. Les furoncles la démangent, la sorcière sait que les gratter accentuera le phénomène et les fera encore grossir. Elle est déjà passée par là 3 fois en quatre ans.

- Nous ne sommes pas de la même maison c'est vrai, cependant nous sommes tous les deux des sorciers et des élèves de Poudlard. Je n'ai jamais compris cette petite compétition des uns et des autres. Pour moi on devrait vouloir se dépasser soi-même pas juste avoir pour objectif d'être meilleur que son voisin.

Voilà une phrase que Karis espère ne pas regretter. Elle sait depuis le temps qu'elle doit peser ses mots. Seulement c'est quelqu'un de franc et d'honnête quoi qu'il advienne, même si cela doit lui jouer des tours. Les intonations sèches et autoritaires du serpentard ne prêtent pas aux confidences qui plus est, elle est mal à l'aise en sa présence. Il y a peu de chance qu'il se retourne contre elle alors qu'elle vient de l'aider en quelque sorte. Il la remercie finalement et souhaite qu'elle n'ait rien de grave. Un sourire timide se dessine sur les lèvres de la demoiselle.

- Ne t'en fais pas, c'est juste du bulbonox. L'infirmière arrangera cela rapidement, et l'odeur de bombabouse partira avec un bon lavage de mes vêtements. Il sera plus difficile de me débarrasser des moqueries et de l'idiotie de ces gens.

Finalement c'est la poufsouffle qui se trouve étonnée de voir Hélios se montrer gentil envers elle. Non pas qu'il ait jamais eu un comportement agressif à son égard, elle l'a vu en colère simplement et il a quelque chose de hautain, de supérieur. Ce quelque chose qu'on trouve d'ailleurs chez de nombreux membres de sa maison.

- Ne te sens pas obligé, tu ne m'es redevable en rien. Tu sais, j'ai juste fait ce que je croyais juste. J'ai subi plus d'une fois leurs petites... blagues. Je voulais éviter à quelqu'un de découvrir ce que ça fait.

Miss Steadworthy passe doucement sa main dans ses cheveux. Elle pénètre ensuite dans l'infirmerie déserte. La voix d'un homme à l'allure sévère la fait sursauter. Il la toise depuis le portrait accroché au mur où il est encadré.

« L'infirmière a été appelé sur le terrain de Quidditch où des élèves se sont blessés. Attendez votre tour. »


Merci monsieur.

La petite souris se faufile jusqu'à un des sièges, réalisant que son camarade lui a emboîté le pas. Elle pose ses affaires à côté d'elle après s'être assise. Karis se racle un peu la gorge, essayant de trouver ce qu'elle pourrait bien raconter d'intelligent. Elle fréquente peu de monde à Poudlard comme en dehors, il est rare que quelqu'un parvienne à la mettre suffisamment à l'aise pour qu'elle dépasse sa timidité.

- J'ai bien aimé ton exposé dans notre cours de défense contre les forces du mal l'année dernière. Tu comptes devenir Auror ?

C'est le métier sorcier à la mode à ce qu'il semble, la vocation des esprits sûrs d'eux, courageux et brillants. En somme un peu l'inverse de sa propre personnalité. Ses notes sont plutôt bonnes malgré tout, sauf en métamorphose où elle est un peu à la traîne. Elle n'est pas très douée non plus pour voler sur un balai même si elle aime bien la sensation de liberté que cela lui procure.
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Message Sujet: Re: La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis   La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Icon_minitimeMar 4 Nov - 14:32

Karis, ah oui je me souviens à présent songea Hélios une seconde après qu'elle lui ait révélé son prénom. Comme tout à chacun, à force de croiser des dizaines et des dizaines d'élèves, multipliés par le nombre d'années scolaires à Poudlard, Hélios n'avait jamais eu le courage de retenir tous les prénoms. Il tâcherait de ne plus oublier le sien à présent. Il jugea bon sur l'instant de se justifier.

- Je sais que nous sommes de la même année, je t'ai déjà aperçue à plusieurs reprises en cours. Cela dit, avoue que tu n'es pas la plus extravertie, et à ta manière tu essayes comme moi de te faire discrète. Mais je n'oublierai pas ton prénom à partir de maintenant, Karis.

Nul besoin de s'éterniser non plus, Hélios ne voulait pas trop faire amende honorable sur un simple patronyme. Surtout pour quelqu'un d'une maison différente.

Hélios écouta alors l'explication sur le geste de Karis. Il fronça les sourcils d'étonnement, surtout venant d'elle. Il ne l'aurait jamais imaginé de prime abord capable de faire cela. Elle semblait frêle, effacée, et voilà qu'elle accourait dans un piège connu d'avance pour en faire échapper un quasi inconnu. De façon fort maladroite, il commenta son explication.

- Je croyais que c'était l'apanage des Gryffondor de se jeter bêtement dans la gueule du loup sans réfléchir.

Il se massa le menton, comme plongé en pleine réflexion sur sa dernière phrase. Tournant la tête vers Karis, il vit son air renfrogné ? vexé ? déçu ?

- Hum... désolé, je te suis redevable quoiqu'il en soit. Tu sembles connaître l'identité des auteurs, et je ne peux que te conseiller de me donner leurs noms. Ils ont à payer de leurs actes. Et tu as raison d'éviter de te gratter, ça ne ferait qu'empirer. Un bien pour un mal...

L'allure et la démarche d'Hélios faisaient s'écarter les plus jeunes du chemin qu'il prenait avec Karis. Il marchait d'un pas suffisamment vite pour limiter au maximum le nombre de curieux adepte du malheur des autres. L'infirmerie n'était pas loin, plus qu'un étage à descendre.

- Les maisons ont un intérêt au contraire. Il ne s'agit pas d'une guerre, mais d'une répartition en fonction des désirs, et compétences de chacun. Les maisons poussent à tisser des liens assimilables à une famille, à se dépasser pour soi, et pour sa maison. Ca change de ces stupides écoles moldus où tout le monde est mis dans le même panier à apprendre des choses qui ne servent à rien dans la vraie vie. Je pense que si les sorciers créateurs de Poudlard ont décidé qu'il fallait une maison pour chaque co-fondateur, il devait y avoir une bonne raison à cela.

Sans les dévaloriser, Hélios n'avait jamais eu une grande estime envers les Poufsouffle. Il appréciait leur loyauté, leur assiduité dans le travail, mais il ne lui semblait pas qu'ils aient cet étincelle de dépassement de soi qu'Hélios jugeait nécessaire dans son épanouissement personnel. Pour preuve, à quand remontait le dernier fait marquant de cette maison ? La dernière idée de génie ? Peu de gens pourraient répondre à cela. Les Serpentards avaient au moins un prestige que personne ne pouvait contester.

- Tu as l'air d'être habituée à ce genre de mauvaises blagues, tu en as parlé à ton préfet, ou ton directeur d'école ? Je ne dis pas qu'il faille pleurer dans les jupes de ses supérieurs à la moindre remarque désobligeante, mais il y a une limite à tout après.

Une fois l'infirmerie en vue, Hélios avait déjà décidé en son for intérieur de l'accompagner à l'intérieur, et s'assurer qu'elle n'avait effectivement rien. Sauf si elle décidait de l'éconduire, mais il se doutait que ce n'était pas dans son caractère de faire une chose pareille.

Il regarde où s'installe Karis après avoir été "aimablement" renseigné par un tableau à qui personne ne lui avait demandé quoi que ce soit.

Il s'installa sur une chaise où le sac de la demoiselle siégeait entre les deux élèves. Il pose soigneusement son sac à côté de lui, et  se tourne suffisamment vers elle pour lui faire face. Si l'idée de l'accompagner lui était apparu comme juste et logique, nourrir la conversation pour éviter ce silence gêné s'installer était une autre paire de manches. Heureusement, elle prit l'initiative de lancer la discussion. La question l'étonna.

- Je ne sais pas encore ce que je vais faire, je dirai que ça dépendra de mes résultats aux BUSE. Auror pourquoi pas oui, Ministre de la Magie qui sait !... il faut savoir où l'on va, mais toujours chercher à aller plus loin. Et merci pour l'exposé, c'est une matière que j'aime assez, car elle est utile et pratique. Comme les cours de métamorphose. Ca par contre, j'ai cru voir lors de ton exposé que tu ne portais pas trop cette matière dans ton cœur je me trompe ?

Il l'avait presque plainte quand il l'avait entendu bafouiller à plusieurs reprises, perdant le fil de ses notes sur le sujet de "morphisme et différenciation des volumes". Il avait étudié ce sujet à titre personnel, car sa particularité l'incitait à devenir le meilleur dans cette matière. Pour autant, elle avait reçu une appréciation convenable de la professeur, le contenant devait sûrement être meilleur que sa présentation.

- Et toi, qu'aimerais-tu faire plus tard, si tu pouvais choisir le métier de tes rêves ?

Il avait beau y réfléchir, il n'avait aucune idée de ce que Karis voudrait faire. Allait-elle le surprendre ou pas ?

- Ca va sinon pour .... "ça", montrant sa peau rougie et boutonneuse. Tu aurais dû me laisser prendre cette farce débile, ça t'aurait évité ces ennuis, et je ne me serai pas gêné pour faire payer les coupables. Si tu veux éviter des représailles, viens m'en parler discrètement. Personne ne soupçonnera une Poufsouffle renseigner un préfet de Serpentard. Je verrai ce que je peux faire de mon côté. Ca te convient ?

Apparemment, Karis était de celles qui prenaient sur elles-mêmes pour subir avec l'aplomb qu'il fallait, sans broncher, et continuer son petit bout de chemin. Mais là, elle s'était dressé entre lui et un piège, et ça Hélios ne pouvait pas ne pas lui rendre la pareille. Il avait un sens aigu de l'équité quoiqu'on en dise.

- Si tu refuses, dis-moi en quoi je peux à mon tour t'aider. Si je suis en mesure de le faire, prends le pour acquis. Si tu ne meurs pas d'ici que l'infirmière revienne enfin ...


Sa dernière phrase lui arracha un léger sourire, confirmant la pointe d'humour qu'il tentait de faire maladroitement.

- Je pense qu'il s'agit du match entre Serdaigle et Gryffondor. Tu aimes le Quidditch toi ? Je ne sais pas si tu es inscrite à l'un des clubs de l'école.

Hélios avait envie d'en savoir plus sur cette fille de son âge, qui se révélait être un grand mystère dans sa logique assez terre à terre. Peut-être arriverait-elle à lui faire entrevoir le monde différemment. Ou juste passer le temps avant que l'infirmière ne les éloigne chacun vers leur train-train quotidien.
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Message Sujet: Re: La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis   La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Icon_minitimeMar 4 Nov - 16:06

La sorcière ignore si elle doit bien prendre ou non le fait que son camarade la juge introvertie. Dans la mesure où il a parfaitement raison, elle ne peut de toute façon pas lui donner tort. Elle n'aurait pas dit en revanche qu'il cherche à se faire discret. Il semble qu'il ne mâche pas toujours ses mots et rien que sa position de préfet a de quoi attirer l'attention.

- Je ne t'en veux pas de l'avoir oublié tu sais, je ne suis pas comme tu le dis ce qu'il y a de plus remarquable. Mais oui je trouve plus facile de faire oublier que j'existe. Quand on note ma présence, j'ai constaté que c'était rarement en ma faveur.

Une chose qu'Hélios ne doit pas pouvoir comprendre. Il déborde de confiance en lui, quand la Poufsouffle doute de tout à commencer par elle-même. On l'a si souvent dénigré qu'elle en est venue à penser que les autres ont raison en disant qu'elle ne vaut pas grands choses. Ses grands parents n'étaient pas très adroits dans leurs démonstrations d'affection. Elle a en quelque sorte été élevé à la dure, ne croulant ni sous les encouragements, ni sous les marques de tendresse. Ses parents lui ont été retiré beaucoup trop tôt elle n'a jamais été populaire ni eu de véritable ami. Sans compter que sa famille non moldue ne veut pas entendre parler d'elle. Difficile de se trouver digne d'intérêt ou d'être appréciée dans ces conditions. Le visage de la jeune fille se tourne vers celui qui l'accompagne quand il évoque la maison des Gryffondor.

- Le choixpeau a hésité. Il a dit que j'avais le courage de cette maison mais que ma loyauté le surpassait. Je ne crois pas que je me serais plue sous le blason doré. J'aime ma maison. Et toi, j'imagine que tu te plais chez les Serpentards.

Des quatre maisons, la sienne est vraisemblablement la moins mise en avant. Et pourtant les qualités défendues par Helga Poufsouffle elle-même sont celles que nul ne devrait mettre de côté : justice, loyauté, humilité et amitié. D'ailleurs jamais personne de sa maison ne s'est montré désagréable avec elle. Si Karis n'est pas le genre d'élève à vouloir attirer l'attention, elle ne rougit certainement pas d'appartenir au blason jaune et noir, bien au contraire. Elle ne voudrait appartenir à aucune autre. Quoi qu'il en soit, elle garde le silence quand il remet la question des coupables sur le tapis. Ce n'est pas qu'elle soit contre l'idée qu'ils reçoivent ce qu'ils méritent, encore que la politique du œil pour œil et dent pour dent comme on l'entend chez les moldus ne fasse pas partie de ses principes.

Le jeune homme lui prouve une nouvelle fois qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Son petit discours sur les quatre maisons surprend miss Steadworthy, même si elle ne partage pas exactement sa vision des choses. Elle remarque d'ailleurs qu'il n'a pas bien compris ce qu'elle a dit.


- Je n'ai en aucun cas remis en cause ce système, au contraire. C'est plutôt la rivalité entre certaines maisons que je condamne, le comportement de ceux qui en font partie. Aux yeux d'un grand nombre, Gryffondor ou Serpentard sortent du lot, par exemple. Regarde, même toi tu tends à penser qu'on ne doit pas s'entraider sous prétexte de ne pas arborer les même couleurs. J'aime bien la répartition, moins l'interprétation que certains en font. Je sais ce qu'on raconte au sujet de Poufsouffle, tout cela parce que nous accueillons les élèves dont personne d'autre ne veut. Moi je trouve cela bien que chacun ait sa chance, même les gens comme... Enfin tous les gens quoi.

Pour comprendre, il faut avoir un jour été exclu, mis de côté, montré du doigt. Oui, aux yeux de la sorcière c'est une fierté d'appartenir à ceux qui ouvrent leurs bras à tout le monde, sans préjugés. C'est rare qu'elle argumente face à quelqu'un qu'elle connaît si peu. Elle a noté autre chose d'ailleurs dans ce qu'a évoqué le jeune homme. Il a parlé des écoles moldues comme s'il les connaissait.

- Tu es allé au collège ?

A peine a-t-elle posé la question que déjà elle la regrette. Si elle se trompe, il risque de prendre mal qu'elle le compare aux moldus. Chacun sait que bon nombre de Serpentards ne prêchent que par la pureté du sang.

Il remet sur la table le sujet de la mauvaise blague qui les a tous deux conduit ici. Comme si ce qui pouvait lui arriver était susceptible de lui importer. Karis a du mal à le croire, autant d'ailleurs que le fait qu'il lui conseille de se tourner vers quelqu'un pour régler le problème. A ses yeux c'est bien la pire des méthodes, passer pour la pleurnicheuse, la balance, celle qui n'est pas capable de régler ses soucis seule ou de supporter la bêtise des autres. Et comment croire qu'après avoir été rappelé à l'ordre les fautifs ne se tourneraient pas de nouveau contre elle. Non, elle préfère supporter en silence, faire semblant que cela lui est égal pour qu'ils cessent de la tourmenter.


- Ils ont tous mieux à faire, je pense. Puis ce n'est pas bien méchant...

Cela elle ne le pense pas, selon elle c'est méchant. A quoi servirait de noircir le tableau devant son camarade ? Il la forcerait à aller les dénoncer et maintenant on l'ennuie moins qu'avant, sauf quand elle prend la défense des plus jeunes, comme c'est régulièrement le cas. C'est d'ailleurs curieux qu'il lui semble plus facile de s'opposer aux élèves turbulents quand c'est pour protéger des sorciers qu'elle juge plus faibles. Est-ce qu'elle se considère comme assez forte pour subir de son côté ce qu'elle ne supporte pas de voir infliger à d'autres ?

Assise à l'infirmerie, elle se donne du mal pour se montrer sociable. En fait elle est toujours curieuse des autres, malheureusement elle craint en toutes circonstances qu'on ne la trouve pas intéressante, d'ennuyer ceux à qui elle parle ou pire : qu'on se moque de qui elle est, ce qu'elle aime, d'où elle vient comme cela lui est si souvent arrivé. La différence entre le Serpentard et elle est assez flagrante. L'importance d'une matière est dictée de façon terre à terre à ses yeux à lui en fonction de son utilité. Alors qu'elle aime surtout les matières qui la font rêver, où le professeur est gentil, les matières créatives voir récréatives.

- C'est vrai, pourtant j'aime bien ce cours même si je ne m'en sors pas toujours bien. J'ai toujours peur de lancer un sortilège trop fort et que la personne ou la chose ne retrouve plus sa forme d'origine.

Cela sonne un peu ridicule dit ainsi, pourtant c'est la plus stricte vérité. La jeune fille fait une sorte de blocage avec cette matière, d'autant que la métamorphose est une des formes de magie les plus complexes. Karis doit elle en rajouter en parlant de ce qu'elle aspire à devenir ? Non, ce n'est pas une vocation qui appelle à moqueries normalement, sauf si Hélios ne la trouve pas assez douée pour y parvenir.

- Je crois que j'aimerais devenir médicomage.

Elle va éviter le laïus sur les raisons de ce choix, d'autant que l'homme sévère du tableau laisse échapper un rire narquois. Rire qui a pour conséquence de voir la petite demoiselle se recroqueviller légèrement sur sa chaise. Par chance le portrait n'ajoute rien et son camarade lui demande comment elle se sent.

- Oui ça va, ça gratte juste un peu. C'est désagréable, enfin je suppose que c'est pire à regarder.


Elle lui sourit d'abord d'un air rassurant, puis presque d'excuse comme si elle avait tout prémédité et que c'était sa faute si elle se retrouvait en crapaud humain géant. L'élève lui propose de se charger à nouveau de punir les coupables.

- Je ne sais pas trop, dans un jour ou deux ils n'y penseront plus. Même si j'ai peur qu'ils continuent parce qu'ils font souvent ce genre de choses. Ils aiment bien s'en prendre aux premières années. Je leur ai déjà dit de les laisser tranquilles, malheureusement je ne suis pas toujours là et je n'ai pas beaucoup de poids. L'autre fois j'ai trouvé une Serdaigle en larmes dans les toilettes des filles à cause d'eux.

La jeune fille sourit à son petit trait d'humour. Si on pouvait mourir d'une bombabouse ou de poudre de bulbonox, il y a bien longtemps que Zonko aurait fermé ses portes à Pré-aux-lards. Elle se détend un peu en tous cas, redoutant de moins en moins ce qu'elle pourrait laisser échapper.

- Non, je ne suis pas très douée en sport, ni sur un balai. Ce serait une catastrophe pour mon équipe. D'autant que notre capitaine est vraiment doué, on a nos chances je crois pour cette année.  Par contre, je fais de la musique. Et toi, tu joues au Quidditch ?

Il lui arrive de temps en temps d'assister aux matchs quand Poufsouffle est sur le terrain. Dans la foule Karis n'est pas à l'aise évidemment. Malgré tout elle apprécie de voir l'adresse des autres, de se prendre au jeu, de se passionner en supportant son équipe. Elle comprend facilement qu'on puisse aimer ce sport magique. Et elle a toujours adoré essayer de trouver le vif-d'or avant que l'attrapeur d'une des deux équipes ne le voit. Si seulement elle n'était pas aussi mal à l'aise perchée sur un balai, elle ne s'inscrirait pas pour autant. Non, se lancer dans une partie avec autant de paires d'yeux braquées sur elle relève de l'impossible. Par contre elle jalouse ceux qui savent voler avec autant de facilité.
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Message Sujet: Re: La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis   La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Icon_minitimeMar 4 Nov - 19:25

Hélios est étonné des propos que son interlocutrice tient vis à vis d'elle-même, mais surtout du peu d'estime qu'elle semble se porter. S'il a réussi assez bien son intégration à Poudlard - du moins assez pour se faire respecter et qu'on évite de l'embêter inutilement - cela ne semble pas être le cas pour Karis, qui lui donnait l'impression d'être la bouc émissaire idéale.

- C'est un cercle vicieux que tu exposes là. Les crétins aiment les faibles, ceux qui ne se défendent pas, justement parce que tu deviens une proie facile. Il n'est pas question d'aller jouer les gros bras, mais leur faire comprendre, qu'avec tes qualités et les moyens que tu as à disposition, tu ne te laisseras pas marcher sur les pieds. Certains usent de leur force physique, d'autres de leur ruse, d'autres encore de leurs relations, les moyens sont variés pour enrayer ce cercle. Quant au fait de ne noter ta présence qu'en des circonstances jouant en ta défaveur, retire tout le positif de cette situation. Tu en as la preuve en cet instant même.

Hélios haussa un peu les épaules, un peu pour souligner la logique évidente que Karis semblait avoir sur le fait de l'avoir aidé au détriment de son propre ego. Il était évident que Karis avait un problème de confiance en elle-même, et cela le plongea bien des années en arrière, où on remettait en cause ce dont il était certain d'avoir vu.

- Tu as agi certes inconsciemment, - en tout cas à mes yeux - mais tu as fait preuve de courage. Tu as deux solutions : te dire effectivement que la plupart aurait fait la même chose, que ton acte est finalement anodin et "ce n'est pas bien méchant" hein .... Ou alors, tu peux aussi penser que dans tout le couloir, tu as été la seule à avoir suffisamment de cran non seulement de me prévenir, mais de m'éviter ce que tu vis en ce moment. Et je le répète, tu mérites toute mon estime pour cela. Pas tant pour ce que j'aurai pu subir, mais l'abnégation de ton geste pris en quelques secondes de réflexion.

Hélios reconnaissait que ce geste lui paraissait totalement imprévu, et d'autant plus surprenant qu'il venait d'une Poufsouffle dont il ne connaissait même pas le nom. Elle ne faisait pas ça pour bien se faire voir d'un préfet, car il pensait qu'elle aurait agi de la même manière pour n'importe qui d'autre qui aurait été à sa place au même moment.

- Je présume que tu dois avoir des amis mieux placé que moi pour voir tes qualités et les mettre en avant, mais si tu veux justement t'affirmer, canalise tes peurs, et exprime toi. Dis ce que tu penses, soutiens tes convictions, car personne ne le fera à ta place. Tu es déjà en 5ème année, et pour ton avenir, il est temps de montrer au reste du monde qui est Karis Staedworthy, et ce dont elle est capable.

Le ton dans sa voix, sans être enflammé, marquait la conviction qu'il portait à ses paroles. Il poussait les gens dignes d'intérêt à se dépasser, franchir leurs limites pour leur bien. Karis avait attiré son attention, et il comptait bien lui donner une sorte de coaching pour qu'elle évite à l'avenir d'être le sujet favori des crétins farceurs de l'école.

Quand le sujet des maisons, et du collège fut posé, Hélios réfléchit à sa réponse. L'argumentation de Karis tenait la route, et d'une certaine manière, il l'appliquait, même si certainement avec moins de désintérêt que Karis. Il partageait l'analyse qu'elle faisait du regard qu'avaient les autres de Poufsouffle. Il y avait certes des éléments qui partageaient les qualités inhérentes à cette maison, mais il se disait depuis toujours que ceux ne remplissant pas les prérequis des autres maisons finissaient invariablement chez les Poufsouffle. Et puis leur animal n'incitait pas à porter fièrement les couleurs de cette maison. Un blaireau, quelle idée ....

- Je porte peut-être un jugement trop hâtif sur les membres de ta maison, car je n'en connais finalement que très peu, voire aucun réellement chez les Poufsouffle. La loyauté et la justice sont des valeurs chères à mes yeux.

Il se rendait compte qu'il commettait le même écueil que sa mère avant lui avait à son égard quand il criait à qui voulait l'entendre qu'il voyait de la magie autour de lui. Hélios se jura intérieurement de faire plus attention aux membres de cette maison, si d'avenir il venait à en croiser à nouveau.

- Oui, je suis un sang mêlé, et j'ai été au collège avant d'intégrer Poudlard. Un calvaire qui heureusement à pris fin quand j'ai pu arpenter ces couloirs. Serpentard est ma vraie et unique famille désormais, le passé est le passé.

Il estimait en avoir trop dit, mais cela restait assez flou pour ne pas dévoiler un point faible dans sa carapace. Sa "famille" moldue était un point sensible. Heureusement, le sujet dévia du passé vers l'avenir, et après avoir laconiquement évoqué le sien, Hélios écouta Karis lui dévoilé comment elle se verrait une fois ses études terminées.

- Médicomage, noble métier que voilà, au service des autres en toute circonstance. Hélios jeta un regard noir vers le tableau, il ne supportait pas qu'on puisse rabaisser les souhaits des gens. Redresse toi Karis, tu n'as pas honte de vouloir devenir Médicomage que je sache. Laisse parler ce tableau, pour ce qu'il sert, ce n'est pas un groom qui va te faire la leçon.

L'individu dans la tableau exulta, proférant tout ce qu'il avait été de son vivant, qu'il méritait respect, déférence surtout de la part de jeunes blanc becs qui courait encore dans les jupons de leur mère, mais Hélios le regarda fixement déverser son fiel avec une indifférence telle qu'il finit par s'éloigner de son cadre en continuant de vociférer.

- Enfin tranquilles, ce n'était pas trop tôt... Persévère à tout prix dans cette voie si c'est ton rêve, et donne toi les moyens d'y parvenir. Ne laisse personne décider à ta place, et prends en main seule ta vie, car elle n'appartient qu'à toi.

Il fixait Karis en lui disant cela, comme pour lui insuffler un peu plus encore les convictions qui avaient dicté la sienne de vie. Pourquoi s'évertuait-il à la convaincre de ses qualités propres, il n'en avait aucune idée, mais il voulait le faire, et cette seule raison lui suffisait.

- Fais comme il te semble en tout cas pour les fauteurs de troubles. Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour celles qui le vivent moins bien que toi, comme cette Serdaigle que tu m'as parlé. Enfin, je n'insiste pas. Sinon je joue pour l'équipe de Serpentard, je n'ai pas le rôle majeur de l'équipe, mais gardien me suffit amplement. Je reste en arrière, je sauve du mieux que je peux nos buts, et je n'ai pas besoin de hurler des techniques ou collaborer avec mes coéquipiers. Sans compter que je ne suis pas un expert non plus en vol en balai. Bien que suffisamment pour être pris dans l'équipe, ce qui reste raisonnable comme niveau je dirai.

Il savait qu'il n'était pas un as du maniement du balai, mais il avait réussi les tests pour devenir gardien. Il avait toujours jugé difficile de jauger ses qualités en vol. Quand on était sur un balai, avoir un regard extérieur relevait de l'impossible. A moins que ce ne soit sur d'autres critères qu'il avait été retenu. Il n'avait jamais interrogé l'équipe sur leur décision, il l'avait juste accepté et fait ce qu'il avait à faire du mieux qu'il pouvait.

- Vu l'heure, le match ne devrait pas trop tarder à se terminer, à moins que les attrapeurs des deux équipes font grève ou ne savent pas attraper le vif d'or. Ce qui n'est pas impossible. Déjà qu'ils n'étaient pas très adroits, alors s'ils doivent mettre des moufles pour ne pas avoir les doigts gelés, je plains le public qui va finir par s'endormir.

Hélios pouffa légèrement, c'était un jeu de se moquer gentiment, ou non, des équipes adverses.

- Tu as pris des cours optionnels en plus des cours obligatoires ? J'ai pris arithmancie et étude des runes, je me demande si ça va me servir un jour .... Hélios regarda l'horloge fixée sur le mur. C'est vrai qu'elle en met du temps l'infirmière. Pas que je m'ennuie, mais bon, j'aimerai autant te savoir guérie ou au moins en train de désenfler. Je n'ose imaginer comme ça doit être désagréable oui. Et je ne vais pas me risquer à te trouver un antidote ici, je ferai pire que mieux...

Hélios jeta un regard vers les potions toutes heureusement enfermées dans une vitrine probablement magiquement protégée, et se tourna de nouveau vers Karis.

- Tu penses quoi toi du bal de la Saint Valentin, celui impo... proposé par Dumbledore ?
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Message Sujet: Re: La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis   La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Icon_minitimeJeu 6 Nov - 15:23

Hélios a probablement raison en évoquant le fait que ne pas tenir tête aux élèves turbulents qui prennent plaisir à la malmener ne règle rien. D'un autre côté, elle ne peut pas s'opposer à eux par la violence, n'a pas non plus de relations pour intervenir à sa place (et de toute façon elle n'aimerait pas mêler d'autres personnes à ses histoires). Quant à la ruse, il n'as pas dit non plus que ce soit son point fort. Par ailleurs, il est certain que ces têtes dures trouveraient qui malmener à sa place. Ce ne serait donc que reporter le problème, et cela la met mal à l'aise que d'autres souffrent. Le Serpentard souligne les qualités dont il lui a fallu faire preuve pour lui éviter le piège. Elle ne peut s'empêcher de rougir, d'autant qu'il continue et cherche à la motiver. Personne n'a jamais cru en elle jusqu'à ce jour, pas même Karis. Peut-être que le jeune homme a raison, le temps est venu de moins se soucier de ce que pensent les autres, de ce qu'ils feront et plus de ce à quoi elle-même aspire.

- Je suppose que tu es dans le vrai, mon attitude n'est pas propice à décourager ceux qui aiment se moquer de moi ni à donner à mes camarades l'envie de me découvrir. J'ai toujours été différente, du moins perçue comme telle peu importe où je suis allée et mes efforts pour me faire accepter.  J'ai fini par renoncer et me contenter de vivre dans mon coin. Parfois j'aurais envie d'être d'avantage comme tout le monde, il semblait juste plus facile de me faire oublier.

Pour ce qui est de faire étalage de ses qualités, peu d'élèves peuvent se vanter de vraiment la connaître. On a une fois ou deux souligné son courage et sa gentillesse. La Pouflsouffle sait qu'elle est bonne élève donc doit être suffisamment intelligente. C'est un bon début après tout. Il lui plairait que les autres la voient sous un meilleur jour et elle réalise seulement en entendant le jeune homme que c'est sûrement par son attitude qu'elle ne facilite pas les choses. La tâche risque de ne pas être évidente, croire un peu plus en elle et en ses capacités. Enfin sa conversation avec lui montre que rien n'est insurmontable pourvu qu'on l'ait décidé. Le plus bel exemple est que celui qui l'accompagne revoit un peu son jugement sur sa maison. Cela fait sourire Karis.

-Tu vois que j'arrive un peu à faire entendre mes convictions. Je tâcherai de le faire plus souvent désormais.

Jamais la demoiselle n'aurait pensé se trouver des points communs avec Hélios, et pourtant. Malgré ces ressemblances, leur parcours les oppose par de nombreux côtés. Si la sorcière aime être une Poufsouffle, elle n'a jamais eu ce sentiment d'appartenance familiale. C'est possiblement dû au fait que la notion de famille lui échappe. Son regard azur se baisse vers ses mains crispées sur ses cuisses.

- Je suis sang-mêlée aussi. J'ai perdu mes parents quand j'étais encore bébé, j'ignorais tout en grandissant du monde magique et que mon père y appartenait. Ce sont mes grands parents moldus qui m'ont élevé et il n'ont jamais rien dit. Je suis allée au collège comme toi, là-bas comme ici les élèves ne m'acceptaient pas vraiment. A Poudlard ça s'est amélioré avec le temps.

La musicienne envie son camarade d'être si à l'aise en toutes circonstances, si bien dans sa vie, si certain de ce qu'il fait. Elle ne sait pas pourquoi elle lui parle avec autant de franchise de ces choses-là. Peut-être parce que jusqu'à aujourd'hui il semble le plus à même de la comprendre au moins en partie. Hélios cerne même rapidement les raisons qui la motivent à devenir médicomage. Miss Steadworthy désire en effet aider les autres, les soigner, pouvoir apaiser leurs douleurs. Il cloue le bec de l'homme du portrait avec aplomb, ce qui la met légèrement mal à l'aise bien que cela éveille aussi son admiration. Elle-même respecte tous ceux qu'elle croise, les morts comme les vivants, les humains comme les créatures. D'ailleurs elle se sent presque plus à l'aise avec certains fantômes, animaux ou elfes de maison, peut-être parce qu'elle redoute moins d'être jugée par eux.

- J'ai déjà parlé aux professeurs de botanique et de potions, ils disent tous deux que cela ne devrait pas poser de soucis que je suive cette voie au vu de mes notes.

Contrairement à ce qu'attend peut-être le Serpentard, elle ne va certainement pas monter sur sa chaise et proclamer haut et fort qu'elle fera tout pour devenir ce qu'elle a choisi. Ce n'est pas vraiment dans son tempérament, néanmoins sa phrase mal assurée vise à lui faire comprendre que ce n'est pas juste une idée en l'air. Il s'agit bel et bien d'un objectif qu'elle se fixe chaque jour un peu plus. Il parvient ensuite à la faire légèrement culpabiliser pour les élèves turbulents dont elle n'est pas la seule victime. Seulement elle n'a aucune idée de comment faire pour qu'ils arrêtent. Karis n'est pas assez naïve pour penser qu'elle seule arrivera à faire changer les choses.

- Tu ferais quoi toi pour qu'ils cessent d'importuner les plus jeunes ou plus faibles ?


Sans doute aura-t-il une idée plus brillante que les siennes. Du moins la Poufsouffle l'espère parce que dans le cas contraire elle sera toujours face à cet épineux problème sans la moindre solution pour le régler. Peut-être qu'il ne lui reste qu'à se tourner vers un professeur, ce sera sa parole contre la leurs et tant pis si elle doit ensuite récolter la tempête qu'elle aura provoqué.

- C'est le poste que tu visais gardien ou bien tu aurais aimé jouer à une autre place ? Non pas que je sous-estime votre rôle ou prétende qu'il soit moins honorable. Tu aimes beaucoup le Quidditch ?

Le jeune homme bifurque ensuite vers les matières optionnelles. Il les juge selon leur intérêt ou plutôt leur utilité. Le pauvre risque d'être déçu en entendant ce que la demoiselle a choisi. Il s'impatiente un peu en voyant que la guérisseuse tarde tant à arriver.

- Un jour je pourrais me soigner toute seule. répond-elle en lui adressant un sourire aimable. J'ai pris soin aux créatures magiques, étude de l'art de de la musique magiques ainsi qu'étude des moldus. Après tout, je suis le suis à moitié et même si j'ai grandi dans ce monde je suis curieuse d'en apprendre d'avantage. Puis c'est amusant de voir comment les sorciers nous perçoivent... les perçoivent.

La question suivante surprend miss Steadworthy. Le bal de la Saint Valentin est loin d'être l'événement qui l'emballe le plus. Il va falloir se trouver un cavalier, une robe qui n'attirera pas trop l'attention sur elle et n'appellera pas de nouvelles moqueries. Non, vraiment cette perspective ne l'enchante guère.

- Je ne suis pas pressée d'y être. Surtout que je vais devoir me trouver quelqu'un pour m'y accompagner... J'aime la musique, moins quand on m'oblige à bouger dessus devant tout le monde. Et toi ? Tu vas y aller avec ta petite amie ?

Karis croit se souvenir l'avoir vu en compagnie d'une autre Serpentard à plusieurs reprises et ce n'était pas juste pour réviser le cours de sortilèges... Quelques minutes après, du bruit se fait entendre dans le couloir. L'infirmière apparaît en faisant léviter derrière elle un brancard sur lequel est allongé un élève. Elle soupire en voyant le visage de Karis.

- Que t-est-il encore arrivé toi ?

La Poufsouffle se relève en haussant les épaules d'un air désolé.

- Et toi, qu'est-ce qui t'amène mon garçon ?

Sans attendre la réponse du cinquième année, elle s'occupe de son blessé en l'installant sur un des lits. Elle lui adresse quelques mots de réconfort et pose la potion utilisée près de son chevet. La guérisseuse se dirige ensuite vers l'armoire qui s'ouvre comme par enchantement. Après avoir sélectionné une fiole verte, elle l'apporte à la jeune fille.

- A appliquer partout où ta peau a été en contact avec la poudre de bulbonox. Il n'y a pas d'autres zones touchées ?
- Non madame.
- Bien bien, badigeonne toi de ce produit et sors d'ici dès qu'il aura fait effet. J'espère ne pas te revoir de sitôt.

La vieille femme sourit avec bienveillance avant de retourner à son autre patient. La sorcière ouvre aussitôt la fiole pour se passer le liquide sur les mains et le visage. Son regard vient ensuite chercher celui de son camarade.

- L'effet est assez rapide normalement.
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Message Sujet: Re: La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis   La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Icon_minitimeJeu 6 Nov - 20:14

Karis admettait que son comportement était l'une des causes des brimades qu'elle subissait. C'était déjà un bon début, le premier pas vers un chemin plus responsable et affirmé. Être discret devait être un choix et non une fatalité, un refuge pour fuir ce qui ne nous plaisait pas, surtout quand quasi tout ce qui nous entourait donnait l'envie de fuir.

- Voilà de sages paroles, renoncer est la pire des choses à faire. Renoncer revient à renier sa vie, et on en a qu'une, autant faire d'elle la meilleure chose qui soit non ? Arriver à convaincre un Serpentard comme moi est déjà une sacrée victoire en soi hmm ?

Hélios sourit légèrement, réajustant le col de sa robe de sorcier. Lui aussi, quelques années auparavant, avait connu le doute, l'ignorance, le rejet, et il savait les ravages que cela pouvait causer. Mais à l'inverse de Karis, cela avait renforcé son caractère, sa lutte pour se faire entendre, se faire comprendre, exister tout simplement. Il n'était pas fantasque, extraverti, sous les lumières des potins quotidiens, mais il avait développé cette assurance en soi, cette rage de vaincre qui lui faisait les obstacles de la vie un à un.

Quand Karis raconta son enfance orpheline, Hélios fronça les sourcils, attentif. Là où il avait vivre avec une mère bornée dans ses raisonnements basiques, elle n'avait eu aucune famille à part l'amour de ses grands parents. Mais une fois encore, les adultes cultivaient le secret, pensant que les enfants étaient trop stupides pour assimiler des informations qui étaient capitales pour leur devenir.

- Ce sont bien les moldus ça, à cacher à leurs enfants les dons qu'ils avaient, à ne pas les croire au motif qu'ils sont jeunes, inexpérimentés en tout, incapables de discernement entre le bien et le mal, le vrai de l'illusion.

Hélios avait employé un ton dédaigneux, rageux. On aurait même pu croire que l'iris de ses yeux s'étaient obscurcis, comme si la simple évocation de son passé chez les moldus faisaient remonter la face sombre qui habituellement se tapissait dans le stoïcisme à toute épreuve qu'il montrait aux autres. Bien vite cependant il se reprit, et le sujet changea fort heureusement.

- Nous n'avons pas le même caractère toi et moi, je doute que tu veuilles faire ce que je ferai contre ce genre d'individus. Et puis, ça dépend aussi s'ils appartiennent à ma maison ou pas. S'ils sont Serpentards, je leur demanderai simplement, mais fermement d'arrêter de me prendre pour cible, et d'utiliser le renom de notre maison pour autre chose que faire des farces débiles qui ne servent à rien. S'ils sont d'une maison différente, je .... Hélios s'arrêta juste à temps, fixant un instant Karis. Il était préfet après tout, il devait faire d'autant plus attention à ce qu'il devait raconter. Hum... hé bien j'irai voir le Directeur de maison concerné, et le mien, pour qu'ils soient punis à la mesure de leurs méfaits. Le reste.... dit-il en haussant les épaules, j'improviserai. Je sais être plein de ressources quand il s'agit d'une cause que j'estime juste. Même si cette cause juste ne l'était pas forcément pour tous, pensa-t-il intérieurement.

En regardant l'heure, le match allait sûrement se terminer d'une minute à l'autre, si ça n'était pas déjà fait. Il espérait que l'infirmière n'avait pas été appelé pour des blessures en chaîne de cognards, car ça pouvait prendre un temps fou à soigner sur place. Il avait déjà vu ça lors d'un match qu'il jouait. Et avec un temps pareil, c'était l'horreur d'attendre à ne rien faire.

- Oui c'est le poste que je visais. Si l'on m'avait proposé un autre poste, j'aurai refusé, car j'estime que je suis meilleur comme gardien, et pas comme attrapeur ou batteur. Je suis le mieux placé pour connaître mes qualités et mes défauts sur un balai, donc c'était à prendre ou à laisser, tout simplement. Mais pour être honnête, je ne suis pas fada de Quidditch, il me sert comme sport pour m'entretenir, et aussi comme une participation au prestige des Serpentards. Si ma maison trouve un bien meilleur gardien que moi, je lui céderai ma place sans sourciller. Je ne fais pas du Quidditch un but dans ma vie.

Hélios en écoutant ensuite les matières choisies, ne comprenait pas le choix de Karis. Pourquoi perdre son temps à étudier les moldus ?... Autant le soin aux créatures magiques lui semblait logique vis à vis de l'avenir que Karis voulait se tracer, mais l'étude des moldus ?...

- Ça ne reste que des matières optionnelles après tout, mais tu perds ton temps je pense concernant les moldus. Tu as vécu comme moi toute ton enfance au milieu d'eux, et tu as sûrement dû en apprendre sur eux bien plus qu'il n'en faut pour un sorcier. Mais j'ignorais que tu jouais d'un instrument. Quel est celui qui a ta préférence ? Tu dois faire partie du club de Poudlard alors je présume ? Je n'ai jamais pris le temps de me pencher sur la musique, et je dois probablement chanter comme une mandragora sortie de son pot.

Rien qu'à l'idée du cri strident de cette plante touffue, Hélios plissa son visage de dépit, se mimant en train de se boucher les oreilles. Heureusement que les cours de musique n'étaient pas obligatoires, il y aurait eu un taux de suicide trop important au sein des élèves et du corps enseignant. Enfin, il le supposait, il ne s'était jamais risqué à pousser la chansonnette. En parlant de chanson, il avait évoqué le bal de la Saint Valentin, et Hélios écarquilla les yeux à la dernière question de Karis.

- Ma petite amie ?... Ah, Dawn ? Oh non, ça fait déjà quelques temps que nous ne sommes plus ensemble, et je doute fort qu'elle veuille se trouver dans le même périmètre, à 50 mètres près, que le mien. Peu importe, elle vit sa vie et moi la mienne.

Hélios ne comprenait toujours pas la réaction exagérée de Dawn face à leur rupture. Là où il voulait passer à autre chose, et à défaut de rester bons amis, entretenir a minima des relations cordiales. Mais visiblement, chez les Blackwood, couper les ponts signifiaient le dynamiter, et balancer une bombe sur l'autre rive, passer le terrain au napalm, et terminer le travail par un gaz mortel, juste au cas où, pour les 10 générations à venir. Les femmes et leurs mystères ....

- Donc non, je n'ai pas plus de cavalière que toi de cavalier. Et je dois probablement y aller avec les mêmes pieds de plomb que toi. Donc bon ... Si tu ....

Il fut interrompu par l'infirmière qui déboulait dans la salle, un brancard la suivant de près. Elle questionna Karis, même si c'était une question rhétorique. Son état parlait de lui-même. Quand la question lui fut posée, il se contenta de répondre.

- Rien, je ne fais que l'accompagner.

Inutile d'en dire plus, ce n'était pas nécessaire et l'infirmière devait s'en contreficher comme de sa première piqûre. Il resta donc silencieux alors que l'infirmière lui donnait le remède contre le mal de Karis. Apparemment, c'était une habituée des lieux. Il tourna la tête vers Karis quand elle s'adressa à lui.

- Tant mieux pour toi, ça n'a été qu'un mauvais moment de quelques dizaines de minutes. Mais ce genre de blagues à répétition, ça devient vite pénible à la longue je te l'accorde. Bien, je suppose que tu vas rentrer dans les quartiers de Poufsouffle, et moi dans ceux de Serpentard. Il aura fallu que ce soit de la poudre de bulbonox qui nous fasse avoir une discussion de plus de 2 mots en 5 ans de Poudlard. Tu vois, toujours voir le positif dans le négatif, c'est ainsi qu'on progresse sans cesse.

Effectivement, Karis commençait déjà à désenfler et sa peau reprenait une teinte plus classique, et une forme moins ... vallonnée. Hélios se leva à son tour, laissant Karis terminer son badigeonnage.

- On devrait se revoir je suppose lors d'un prochain cours, ou au pire à ce formidable bal des "amoureux", mimant les guillemets avec ses doigts. J'ai été content de discuter avec toi Karis, et tu sais où trouver le préfet des Serpentards, si tu as besoin d'un coup de main, d'accord ?

Hélios reprit son sac qu'il mit en bandoulière sur son épaule, et fit un salut de la main évasif en sa direction avant de s'éloigner nonchalamment vers la porte de sortie de l'infirmerie.


Dernière édition par Hélios Oldwood le Ven 14 Nov - 9:14, édité 1 fois
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La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Empty
Message Sujet: Re: La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis   La souris et le serpentard, ou la fable d'Helios et Karis Icon_minitimeJeu 13 Nov - 15:24

Pas évident aux yeux de la jeune fille de faire de sa vie la meilleure chose qui soit. Le seul moment où elle est pleinement heureuse, c'est quand elle joue et chante. Elle s'évertue à le faire le plus souvent possible, donc probablement qu'à sa façon elle cultive le bonheur. Pour le reste, elle a pris le parti de s’accommoder des choses et d'attendre qu'elles passent. Ce n'est pas la méthode qu'Hélios conseillerait, ces deux-là ne sont pas réellement faits du même bois.

Et pourtant quand il évoque les moldus, la Poufsouffle sent bien qu'il parle par expérience personnelle. Cela l'intrigue bien sûr, néanmoins il serait malvenu de creuser le sujet. D'autant que son camarade se renfrogne et paraît plus dur rien qu'en en l'abordant. Non, elle ne va pas risquer de s'attirer ses foudres, elle fuit la confrontation en règle générale. Quoi qu'il en soit, le conseil qu'il lui offre est noté dans un coin de sa tête. Si Karis répugne à dénoncer quiconque, elle est bien consciente de ne pas faire le poids seule. Le Serpentard a raison en disant qu'elle pourrait éviter à d'autres ce qu'elle-même a subi. Rien que pour cela, il vaut la peine de mettre pour une fois ses principes de côté.


- Je vois oui, cela mérite réflexion. Je partage un peu ta vision des choses en tous cas, j'ai assez pris sur moi.  

La sorcière écoute l'élève lui parler de quidditch et de son poste de gardien. Ses raisons et motivations sonnent toutes aussi étonnantes, véritablement éloignées de ses propres aspirations. Le prestige n'est pas une chose qui intéresse la demoiselle. Bien sûr, elle essaie de montrer une bonne image de sa maison, de lui faire gagner des points par son comportement irréprochable. Pour autant, envisager le fait de faire partie de l'équipe ne serait certainement pas le meilleur moyen de les voir gagner. Le meilleur poste qu'elle puisse occuper est bien celui de spectatrice. Elle se croit plus facilement capable d'agiter le drapeau aux couleurs et motif du blaireau plutôt que chevaucher un balai, se vautrer sur le sol et devenir un handicap gênant pour les autres joueurs. Soudain miss Steadworthy a envie d'assister à un match des Serpentards, juste pour voir comment lui s'en sort dans son rôle de défenseur.

La jeune fille baisse légèrement la tête, penaude, en l'entendant dire qu'elle perd son temps à vouloir étudier les moldus. Il est vrai que dans les premiers temps on ne lui enseignait rien qu'elle n'ait appris déjà à l'école avant d'atterrir à Poudlard. D'un autre côté le point de vue du monde magique sur ceux privés de pouvoirs est assez intéressant. Elle ne regrette pas ce choix même si prendre trois matières optionnelles lui apporte un surcroît de travail et moins de temps pour la musique.


- Je sais que ça risque de te paraître stupide, mais j'ai souffert de l'absence de mes parents toute ma vie, alors choisir cette matière c'est éviter de tourner le dos à mes origines. J'ai le sentiment que cela me rapproche d'eux et puis pour une fois c'est agréable de ne pas avoir à cacher ce que je suis, où j'ai grandi... Le professeur me sollicite quelques fois et je lui ai même appris une chose ou deux.

Ses joues s'empourprent légèrement comme si elle avait honte d'en être aussi fière. Il ne fait pas bon être née à demi moldue ici. Karis ose espérer que son camarade pourra un peu comprendre ce qu'elle ressent, bien qu'elle doute parvenir à le convaincre vu comme il semble avoir pris les non sorciers en grippe. Par chance, ses questions sur la musique vont certainement adoucir le ton de la conversation.

- Je joue du piano et de la guitare. Et j'ai rejoint le club de musique il y a peu, on m'a incité à le faire. Tu sais, je joue le plus souvent pour moi-même. Alors ce n'est pas important de bien chanter ou pas, tant qu'on prend plaisir à le faire. La musique c'est...


La Poufsouffle est sur le point de se lancer dans une tirade passionnée, expliquant combien cet art a empli le vide dans sa vie, combien grâce à lui elle se sent moins misérable bien souvent. Combien il  l'a sauvé en quelque sorte, du chagrin, de l'ennui, du mal-être dans lequel les autres parviennent à l'enfermer. Seulement toutes ces choses sont intimes, personnelles. Elle ne se voit pas s'en ouvrir devant le premier venu. Puis il l'a dit lui-même, ils sont différents en bien des choses. La sorcière a peur qu'il ne comprenne pas, elle a déjà bien trop souvent été incomprise par le passé. Il est donc plus sage de s'abstenir de trop parler avec son cœur.

- … la chose la plus importante dans ma vie.

Tant pis si Hélios trouve cela ridicule, comme la voix vibrante qu'elle a pris pour simplement prononcer cette petite phrase, au moins elle sonne juste. C'est l'essentiel à ses yeux.

Il semblerait qu'elle ait mis les pieds dans le plat en évoquant sa petite amie. De toute façon, dans ce domaine comme dans d'autres miss Steadworthy n'a pas beaucoup d'expérience si ce n'est aucune. Ce n'est pas une jeune fille populaire, elle fait de son mieux pour qu'on ne la remarque pas. Il y a bien ce garçon qu'elle aime en silence quasiment depuis son entrée à Poudlard même si c'est au mieux un béguin d'adolescente qui passe lentement et que le dit garçon n'a aucune idée qu'elle existe. Un élève de Poufsouffle lui a volé son premier baiser sans bien évidemment lui demander la permission... Hormis cela, Karis ne s'est jamais tenue plus proche d'un garçon que ce qu'elle est là assise à côté du Serpentard. Il n'y a pas de quoi se vanter de ce genre de choses n'est-ce pas.

Le retour de l'infirmière fait en sorte que le sujet encombrant ne vienne pas à se poser sur elle. Une fois le remède administré, le jeune homme n'est pas décidé à s'attarder d'avantage. Karis est occupée à étaler la lotion sur son visage lorsqu'il tourne la tête vers elle pour la saluer. Est-ce pire d’apparaître couverte de furoncle ou de crème ? Quelle merveilleuse idée que de lui montrer ces deux facettes avantageuses de sa personne. Encore plus quand ses joues se mettent à rougir. Elle acquiesce d'un signe de tête et au moment où il se dirige vers la porte finit par lâcher trois mots.


- Merci pour tout. »

Bon, techniquement c'est elle qui l'a aidé. Il a eu malgré tout la gentillesse et la délicatesse de l'escorter ici ainsi que d'attendre avec elle. Il s'est même prêté à la discussion sans jamais se montrer moqueur ou désagréable. Se retrouvant seule une fois la porte refermée derrière l'élève, la demoiselle repense à cette curieuse rencontre, à ce qu'elle a découvert de lui. Jamais elle n'aurait imaginé certains côtés d'Hélios qu'il l'a laissé entrevoir. Est-ce qu'il se souviendra vraiment de son prénom désormais ? L'avenir le lui dirait tôt ou tard. Quelques minutes plus tard, Karis attend devant le miroir que son reflet ait désenflé. Elle ne pourra pas rester ici à se cacher indéfiniment. Et puis, elle s'est un peu endurcie aux moqueries. D'autant que le discours du sorcier lui a donné la force de les affronter désormais. Du moins il faut l'espérer.
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