NOM : NICHOLSON-POWELL. Le premier est le nom de son père, le second celui de sa mère. Bien que mariés, les parents de Shawn ont gardé chacun leur nom de famille, qu'ils ont transmis tous deux à leurs enfants. PRÉNOMS : ANDRÉA SHAWN. Là encore, le premier, Andréa, a été choisi par son père, qui, très attaché à l'image familiale, a tenu à donner à son fils un prénom qu'il jugeait noble. Sa mère lui préférait Shawn qu'elle jugeait plus original. Même si Andréa est le premier prénom de l'adolescent, il n'aime pas du tout ce prénom, et tout le monde l'appelle par son second prénom Shawn. AGE : Shawn a déjà dix-neuf ans. Il trouve que le temps passe trop vite, et aimerait garder son âge éternellement. ANNÉE : la scolarité de Shawn a Poudlard est déjà bien entamée, puisqu'il s'apprête à intégrer sa sixième année d'études. ÉTAT CIVIL : Shawn est célibataire : il n'est évidemment pas marié. Il n'est pas même en couple, et ne l'a d'ailleurs jamais été. Le modèle de ses parents l'en dissuade. Il ne croit pas en l'amour et est très pudique sur ses sentiments, aussi il gardera toujours tout pour lui. Pourtant, il s'agit d'un garçon sensible qui a tendance à vite s'attacher aux autres, même s'il ne le montre pas. PURETÉ DU SANG : Shawn est issu d'une famille composée exclusivement de moldus. MAISON SOUHAITÉE : Shawn n'a ni le courage d'un Gryffondor, ni l'ambition d'un Serpentard. Le choixpeau magique semble avoir hésité entre Poufsouffle et Serdaigle. Son érudition ayant pris le dessus sur sa soif de justice, Shawn a finalement été envoyé chez les aigles de bronze. ORIENTATION SEXUELLE : Relativement tôt, Shawn s'est interrogé sur son orientation sexuelle, ressentant une certaine attirance envers la gente masculine. Cette attirance l'a beaucoup gêné dans un premier temps, aujourd'hui il l'accepte. Il s'attache aujourd'hui aux personnes indépendamment de leur sexe. Ses sentiments relevant néanmoins de sa vie privée, personne n'est réellement au courant de sa bisexualité. PARTICULARITÉ : Shawn ne détient pas de particularité à l'heure actuelle.
✎ Votre personnage trouve par hasard dans un couloir les réponses du prochain devoir de potions, que fait-il ? Shawn est un étudiant relativement studieux, disposant à la fois de capacités et d'une motivation généralement appréciées de ses professeurs. Néanmoins, il économise tout effort superflu et aurait évidemment consulté les réponses du devoir, quitte à les apprendre par cœur pour s'assurer une bonne note facilement. Il aurait toutefois veillé à ne pas attiser les soupçons de son professeur en gardant sa découverte pour lui, en employant dans son devoir d'autres formulations et en y glissant quelques erreurs volontaires.
✎ Votre personnage tombe sur une première année malmenée par des septième année au détour d'un couloir, que fait-il ? Shawn est animé par une réelle soif de justice. Il ne supporte ni la méchanceté gratuite, ni l'acharnement ; aussi il est fort probable que le fait d'être témoin d'une telle situation l'insupporte. Néanmoins, le courage du jeune homme lui fait parfois (pour ne pas dire souvent) faux bon, c'est la raison pour laquelle il y a fort à parier qu'il ne prendrait pas part à ce genre de conflit, se contentant d'adresser un regard noir aux bourreaux de la jeune fille, tiraillé entre son caractère réservé et l'empathie qu'il ressentirait à l'égard de cette dernière.
✎ Le professeur de métamorphose a injustement punit votre personnage à la place d'un autre élève qui se moque de lui, comment réagit votre personnage ? Ayant tendance à être susceptible, Shawn n'apprécie pas beaucoup que l'on se moque de lui. Il serait donc déjà probablement affecté par l'attitude de son camarade à son égard, et la prise de position de son professeur serait à ses yeux la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il ne supporterait pas en effet d'être puni pour un acte dont il est victime et même s'il éviterait de faire une polémique devant toute la classe, il irait sans doute parler au professeur en fin de classe pour rétablir la vérité.
✎ Amour, richesse, célébrité ou sagesse : qu'est ce qui intéresse le plus votre personnage ? Shawn est un solitaire qui se persuade qu'il n'a besoin de personne pour avancer. Il ne laisse que peu l'occasion aux autres de percer sa carapace. Et pourtant, même s'il semble faire preuve d'indifférence, il accorde beaucoup d'importance aux relations humaines et s'attache très rapidement aux autres, même s'il est loin de le revendiquer. Il s'agit donc d'une priorité pour lui.
En ce qui concerne la richesse, elle est loin d'obséder Shawn. Il n'a jamais eu de soucis d'argent et pourtant il a beaucoup souffert pour d'autres raisons. Il considère que l'argent est accessoire et ne doit pas être une priorité, même si évidemment il est nécessaire pour vivre confortablement.
La célébrité pourrait avoir tendance à attirer Shawn. Son manque de confiance en lui le pousse à avoir besoin de reconnaissance. Malgré lui, il porte de l'attention au regard des gens et l'approbation est une manière pour lui de se sentir encouragé. Néanmoins, il tient à rester honnête avec lui même et agit en fonction de ses propres aspirations, même si cela doit déplaire.
La sagesse fait l'objet de beaucoup de contradictions de la part de Shawn. Alors qu'il peut paraître droit sur beaucoup de sujets, il reste quelqu'un d'atypique qui se plait à braver les interdits.
PSEUDO : Hadès. AGE : Vingt et un ans. PRÉSENCE : Relativement aléatoire. AVATAR : Ash STYMEST. COMMENT AS TU DÉCOUVERT LE FORUM : J'étais déjà présent lors de la V1. UN PETIT MOT POUR LA FIN : .
Dernière édition par A. Shawn Nicholson-Powell le Mar 14 Oct - 22:09, édité 5 fois
Je suis né, parait-il, lors d'une nuit d'hiver à quelques jours de Noël. M. Nicholson et Mme Powell, mariés depuis près de trois ans, venaient de devenir parents de leur deuxième enfant. Il s'agissait d'un jeune couple qui vivait dans ce monde que l'on appelle vulgairement celui des "moldus". Aucune des deux familles n'avait connaissance de la magie puisqu'aucun de leurs membres n'en détenait les pouvoirs. Mes parents étaient relativement appréciés de leur entourage, ils comptaient de nombreux amis. Ils représentaient aux yeux des gens ce couple agréable et aimant, le couple parfait en somme. Et c'est vrai qu'ils étaient polis, c'est vrai qu'ils étaient souriants. Ils étaient charismatiques, on ne pouvait le nier. Mais le modèle familial qu'était le mien contenait évidemment quelques failles qui, bien qu'invisibles aux yeux d'autrui, se faisaient ressentir au sein du domicile familial.
Mon père était issu d'une riche famille. Il intégra de grandes écoles sans trop forcer, grâce à l'aide financière de ses chers parents. Il n'avait jamais manqué de rien, c'est vrai, et comme il était fils unique, il avait bénéficié de toute l'attention et de tous les moyens de ses parents. Il travaillait actuellement dans les affaires. Son emploi était depuis toujours sa priorité. S'il apparaissait comme le père de famille modèle, cela n'était qu'une façade. Il était quelque fois à notre écoute, surtout lorsque nous étions en public. Le reste du temps, il était peu disponible pour sa famille. En tant que cadre, ses journées de travail étaient, quoiqu'aléatoires, relativement longues. Il partait souvent en déplacement, et ne rentrait généralement que pour l'heure du dîner, parfois même nous l'attendions un moment avant de nous résoudre à son absence. Et lorsqu'il rentrait, il nous adressait rarement plus que quelques mots dans la soirée.
Ma mère, elle, était issue d'un milieu plus modeste. Altruiste, elle avait décidé de devenir assistante sociale. Ses journées étaient plus régulières, si bien que c'était elle qui s'occupait de nous après les cours. Il s'agissait d'une femme très élégante, toujours souriante, bien que discrète. Elle pouvait sembler superficielle sous certains aspects, mais elle privilégiait la personnalité à l'apparence. Derrière sa prestance se cachait une femme fragile et très attachée aux sentiments. Mon père ne l'avait jamais laissée indifférente, si bien qu'elle faisait une totale abstraction de ses défauts. Ma mère avait toujours été une belle femme, dévouée et aimante, et c'est sans doute ce qui avait plu à son époux.
Ils étaient les parents d'un premier enfant, mon frère Edward, de deux ans mon aîné. Il était le portrait craché de son père. Très vite se dessina de lui un portrait très ambitieux, voire carriériste. Il avait de grands projets, la réussite et l'argent apparaissaient dès lors comme des priorités. Très sûr de lui, il ressortait de lui un caractère assez coléreux, il supportait difficilement qu'on lui dise non. Il vouait à mon père un véritable culte, et était d'ailleurs un garçon très brillant. Il réussissait tout ce qu'il entreprenait, et mon père en était relativement fier. Il le félicitait parfois, et le récompensait par la même occasion. Mais à d'autres moments, il n'avait pas le temps pour cela, ce qui, je pense, frustra beaucoup mon frère aîné. Avec ma mère, il était relativement difficile, régulièrement insolent. Et les années passant, ma mère éprouvait de plus en plus de difficultés à canaliser ce fort caractère qui s'opposait à elle dès qu'il en avait l'occasion.
Je considère, malgré cela, avoir eu une enfance relativement confortable. Je n'ai jamais manqué de rien matériellement parlant, nous n'avons jamais été dans le besoin. Mes parents m'ont inculqué une éducation relativement solide. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été un enfant calme, poli, souriant. Avec le temps, je suis devenu assez réservé. A l'opposé de mon frère, je n'aimais pas me mettre en avant. Je n'avais pas de grandes exigences. Je n'avais pas de grands projets non plus, à vrai dire je craignais l'avenir, et étais parfois nostalgique de ce passé où j'étais insouciant. J'étais assez brillant à l'école, j'aimais apprendre, mais j'étais plutôt humble ; si bien que mes résultats passaient parfois à la trappe à côté de ceux de mon frère, maintes et maintes fois rappelés. Mon père ne faisait preuve que de peu de considération à mon égard. Non seulement il n'était pas souvent là, mais même lorsqu'il l'était il semblait ne m'accorder que peu d'importance. J'en ai beaucoup souffert, je lui en ai ensuite voulu, mais avec du recul je crois qu'il ne s'en rendait même pas compte. Sa personnalité est ainsi. La famille n'a jamais été une réelle préoccupation pour lui. J'ai toujours entretenu de meilleurs liens avec ma mère. Même si nous sommes tous les deux pudiques sur notre affection réciproque, nous partagions plus de choses. Je parlais relativement peu, surtout en grandissant, mais nous communiquions toujours un peu, lors de certaines occasions où, lorsque nous avions envie de discuter, nous représentions l'un pour l'autre des confidents.
Notre point commun est que nous nous sentions assez seuls. Mon père était rarement là physiquement, il ne l'était jamais psychologiquement. Quant à mon frère, il lui faisait vivre un enfer, et je n'ai jamais eu d'affinité avec lui qui représentait mon opposé. Je ne supportais pas sa manière de se comporter, à se pavaner sans cesse, à manquer de respect à tout va. Mais j'étais plus jeune, j'étais plus faible, alors je me taisais, me contentant de le mépriser en silence. Ma mère ne voyait que très peu ses amis lorsqu'elle était seule ; mon père, très attaché aux apparences, tenait à ce qu'ils donnent l'image d'un couple parfait et d'une famille soudée. Par amour, elle avait accepté bon nombre de ses exigences mais l'absence de mon père lui était de plus en plus pesante.
Enfant, j'aimais bien l'école. J'étais intéressé par ce qui m'entourait et avait une réelle soif d'apprendre, si bien que j'ai toujours fait partie des têtes de classe. En grandissant, même si l'école en elle-même ne me posait aucun souci, je ressentais un certain mal être. Je me sentais différent, sur tous les points. Je n'étais pas le genre de garçons à amuser la galerie, à être populaire, ou encore à tourner autour des filles. Non, j'étais le garçon timide et bon élève, calme et mâture. Celui que l'on ne remarque pas, sinon pour se moquer. Je ne me sentais pas à ma place, mais restais silencieux sur mon mal être.
La réception de ma lettre pour Poudlard fut une véritable épreuve. Mon père était alors en déplacement. Ma mère était relativement sceptique quant la situation. Moi-même, je ne savais qu'en penser. Avec du bons sens et considérant la répétition des lettres reçues, nous nous sommes résolus à y croire. Mais mon frère eut bien vite vent de la nouvelle, à laquelle il réagit en se moquant. Je savais très bien qu'il riait jaune, il était jaloux, si bien qu'il fit tout pour que mon père réagisse et s'oppose à cette opportunité qui s'offrait à moi. Ses manigances fonctionnèrent à merveille. En rentrant, mon père fut réfractaire à cette idée, ce qui provoqua une altercation avec son épouse. C'était la première fois que je les ai entendus se disputer. Habituellement, ils ne haussaient jamais la voix, ma mère s'écrasant sans cesse. Là, elle semblait décidée à me laisser intégrer l'école de Poudlard, et tenait tête à son mari. Ce dernier, surpris, finit par céder, non sans mépris à mon égard. A ses yeux, l'école de sorcellerie n'était autre qu'une "école pour les fous". Dès lors, les relations entre mes parents se dégradèrent réellement. Quant à moi, je cessai de considérer mon père. Le lien familial qui nous unissait ne pouvait être remis en cause, mais cela n'avait plus aucune signification pour moi. Je n'avais plus la moindre estime à son égard. Quant à mon frère, il passait son temps à me provoquer, à se montrer blessant, à se moquer, à m'humilier dès qu'il en avait l'occasion. Je le haïssais désormais et ne m'en cachais pas. Il n'était plus rien à mes yeux. Dès lors une véritable fracture sépara notre famille, avec d'un côté mon père et mon frère, fiers et méprisants ; et de l'autre ma mère et moi, qui supportions tant bien que mal la situation.
J'intégrai Poudlard, à la fois soulagé de quitter cet environnement familial pesant et impatient de commencer une nouvelle vie. J'avais de grandes attentes. J'espérais me sentir plus à ma place, avancer dans une atmosphère plus chaleureuse. Je craignais en même temps toute cette nouveauté, et m'en voulais un peu de laisser ma mère avec ces deux êtres ingrats qu'étaient mon père et mon frère. J'avais un peu peur pour elle, même si elle essayait toujours de me rassurer.
Ma rentrée se déroula plutôt bien. J'étais un adolescent discret, toujours bon élève. J'adorais la magie. J'étais animé par cette soif d'apprendre, encore davantage. Je n'étais toujours pas le garçon populaire mais je me sentais un peu plus à l'aise. J'avais quelques amis qui m'étaient fidèles.
Au fur et à mesure que je rentrais lors des vacances, je voyais l'état de santé de ma mère se dégrader. Celle-ci se laissait aller, sa situation de famille lui pesant de plus en plus. Elle avait tenté à plusieurs reprises d'interpeller mon père sur ses absences, sur ce manque d'affection qu'elle ressentait quotidiennement, sur l'insolence de mon frère. A chaque fois ces discussions se soldaient de la même manière. Il promettait de faire des efforts, d'être plus présent, ou lui offrait des cadeaux pour compenser ; mais au-delà de cet aspect matériel, c'est les relations humaines qui intéressaient ma mère. Elle attendit ainsi longtemps, croyant naïvement aux promesses de mon père, supportant l'absence et l'insolence. Mais le temps passant, ses sentiments commencèrent finalement à s'étioler. Elle n'eut dès lors plus d'objectif, plus vraiment d'espoir face à cette situation qui lui semblait sans issue. Elle pleurait beaucoup, et parlait moins. Même si elle cachait son mal être, je le constatais et ce de plus en plus à mesure que je grandissais. Mon frère semblait profiter de ces moments de faiblesse pour affirmer sa prétendue supériorité sur elle. Lorsque mon père rentrait, mes parents ne s'adressaient plus un mot. Et lorsque l'on voyait de la famille ou des amis, ma mère s'apprêtait moins, parlait peu ; si bien qu'avec le temps, sur décision de mon père, mes parents ne virent plus personne. Je me sentais impuissant face à cette situation, et étais animé par cette culpabilité de la laisser seule, de les laisser faire. J'étais contraint de me taire, j'étais conscient de ne pas faire le poids. J'essayais parfois de parler à ma mère, elle me rassurait encore et toujours.
Le climat familial dans lequel j'évoluais jouait sur ma personnalité. J'étais devenu un adolescent un peu sombre, parfois renfermé. Alors que je cherchais jusqu'alors à ne pas me faire remarquer, je m'étais surpris à devenir atypique. Je me plaisais à jouer avec mon apparence. Coiffure, vêtements, tout était pensé dans le moindre détail. Même si j'étais toujours studieux, j'aimais aussi m'évader. J'étais un adolescent très préoccupé, j'étais stressé par beaucoup de choses, et parfois je ressentais le besoin d'oublier. D'où la nécessité d'avoir des échappatoires. J'aimais écrire, j'aimais dialoguer, j'aimais rire, j'aimais sortir. Et surtout, j'en avais besoin. Cela ne plaisait pas à tous, certains de mes amis fuirent, la plupart pour être honnête. D'autres personnes qui ne m'avaient jusqu'alors jamais remarqué étaient intriguées. Certains professeurs se sont même inquiétés. Mon évolution faisait parler, cela me blessait parfois, mais j'avais décidé d'assumer mes différences. J'avais trop longtemps cherché à entrer dans le moule de l'adolescent lambda. Mais je n'étais pas comme les autres, je n'avais pas les mêmes aspirations, pas la même personnalité.
L'été de mes dix-huit ans, celui qui succéda à ma quatrième année, ma mère était au plus bas. Elle était en arrêt maladie, pour dépression. Elle n'essayait plus de raisonner mon frère, il faisait désormais ce qu'il voulait, et c'est tout ce qu'il avait toujours souhaité. La plupart des économies de ma mère allaient dans les caprices de son aîné, le domicile familial était régulièrement le théâtre de soirées dès lors que mon père était absent. Ma mère restait silencieuse, elle subissait. La situation m'était devenue insupportable. J'eus une discussion avec ma mère. Je lui conseillai de quitter mon père. Elle semblait réticente. Elle ne voulait pas détruire notre famille. Mais elle l'était déjà, depuis bien longtemps. J'essayai de lui ouvrir les yeux. Elle me promit d'y réfléchir. Elle tenta vaguement d'évoquer l'idée en présence de son époux. Celui-ci se contenta de rire, méprisant, presque menaçant. "Non, tu ne partiras pas, jamais. Tu n'es rien sans moi. Tu n'as personne d'autre que moi." Elle pleura, de nouveau. Elle ne me parla pas de cette discussion.
A Poudlard, j'étais toujours cet adolescent atypique, sombre, mais discret et poli. Froid mais loyal. Renfermé mais généreux. Sérieux mais fêtard. Et surtout préoccupé. Je ne prenais plus plaisir à manger, et les jeûnes devinrent habituels. Je m'en voulais. Je m'en voulais de laisser ma mère vivre ce calvaire, je m'en voulais de ne pas m'y opposer. Je m'en voulais d'être faible. Je m'en voulais d'être différent. Je n'avais rien des autres adolescents. Je me sentais en décalage avec eux, en permanence. Ma générosité me jouait parfois des tours, mes sentiments aussi. Je doutais de tout, n'étais sûr de rien. Je me plaisais à croire que je pouvais avoir le contrôle sur mon corps, quitte à l'avoir sur ma propre vie. Alors je régulais mon alimentation. Tantôt en me goinfrant pour canaliser mon stress, tantôt en me privant pour rester mince. Je trouvais des prétextes, je me cachais, de telle sorte que personne ne se doute de quoi que ce soit, au sein de mes amis mais aussi de ma famille.
En rentrant cet été, à l'issue de ma cinquième année, je fus choqué par ce que j'ai constaté. Ma mère vint me chercher à la gare, le sourire aux lèvres. Elle était redevenue cette femme magnifique et élégante. Je crois même ne l'avoir jamais vu si apprêtée. Elle avait repris son emploi, et semblait épanouie. Comme si rien ne s'était passé. Cela provoqua chez moi bien des questionnements. Elle prétendait avoir suivi une thérapie, et être ainsi parvenue à passer l'éponge. Elle ne voulait plus s'acharner sur son sort, et se disait prête à aller de l'avant. Et à la maison, l'ambiance semblait apaisée. Avec mon père, ils semblaient presque s'apprécier. Ils ne se disputaient plus, communiquaient, se souriaient parfois, même si cela n'était bien sûr pas l'amour fou. Mon frère avait quitté le domicile familial pour intégrer une école de commerce, mais rentrait occasionnellement. Ma mère acceptait toujours ses caprices, mais avec le sourire cette fois, si bien qu'il commençait presque à la respecter. J'étais intrigué par ce retournement de situation, je savais que cela cachait quelque chose, mais personne n'était enclin à me donner des réponses à mes questions. Ces réponses, seule ma mère les avait. Et malgré mes tentatives pour en savoir plus, elle garda le silence, et me fit presque douter. Peut-être qu'après tout, elle disait vrai.
J'étais bien naïf. En réalité, ma mère, qui désormais passait le plus clair de son temps seule, voyait un autre homme. Un autre homme à mille lieux de son actuel époux. Un homme issu d'un milieu plus modeste, mais comme elle, très attaché aux sentiments. Il s'agissait d'un homme qui l'avait interpelée au détour d'une rue lorsqu'elle était souffrante, lui demandant ce qui n'allait pas. C'était la première personne, hormis moi-même, qui se souciait de son état. Elle s'était alors confiée. Elle lui avait tout raconté. L'enfer que mon père lui faisait vivre, l'ingratitude de mon frère, la solitude. Le coup de foudre fut immédiat. Ils échangèrent beaucoup, une véritable complicité naquit alors. Ils se rapprochèrent assez vite, et se fréquentaient quotidiennement. Dès lors, ma mère retrouva de l'espoir. Elle était épanouie avec cet homme. Elle se sentait comprise, aimée, enfin. L'homme était en couple lui aussi, avec une femme devenue indifférente avec les années. Il souffrait lui aussi de l'absence de sentiments au sein du couple. Ils avaient tout deux songé à quitter leurs conjoints respectifs, mais il craignait de faire souffrir ses enfants encore jeunes ; tandis qu'elle craignait son mari. Mon père, il est vrai, était un homme fier et impulsif. Et il est évident qu'il n'aurait ni compris, ni accepté d'être remplacé par un autre homme, surtout issu d'un milieu plus modeste. Ils décidèrent alors de rester dans cette situation, tout en s'assurant de rester discrets ; ma mère étant bien consciente que la découverte de ce secret pourrait s'avérer être lourde de conséquences...
Dernière édition par A. Shawn Nicholson-Powell le Dim 9 Nov - 0:12, édité 2 fois
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012 + PARCHEMINS : 6731 + LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch
C'est un plaisir de retrouver Shawn sur DP! J'ai tout autant aimé lire son histoire que la première fois et je pense que je vais tout autant aimer le voir en rp!
Serdaigle, c'est la maison de la sagesse et du savoir. Mais c'est également là que se trouvent ceux qui sont trop sérieux et prétentieux. Cette maison sera ta seconde famille à Poudlard. Mais avant de t'engager dans un combat sans merci contre les autres élèves pour faire gagner des points à ta maison, saches que le membre est qui tu es jumelé est Néron Lestrange. Il prendra contact avec toi prochainement.
/!\ Le récapitulatif de personnage est obligatoire, ce devra même être l'un de tes premiers posts sur le forum. Tu le feras dans ce sujet, à la suite des autres. N'oublies pas que ce dernier devra être régulièrement mis à jour pour faciliter l'aperçu de ton personnage. Enfin penses à voter aux tops sites du forum ;) Afin de t'aider dans tes premiers pas, voici une liste des portoloins utiles : Tu te trouveras des amis et des ennemis dans la partie relations. Pour commencer à écrire ton histoire, tu peux aller voir la liste des rps. Tu peux également devenir préfet, joueur de Quidditch ou rejoindre un club. Bien sûr tu peux aussi faire gagner des points à ta maison, pour voir de quelle manière il te suffit d'aller là, et pour les signaler c'est ici.