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 I surrender [Lysander]

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Message Sujet: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeLun 25 Aoû - 17:56

Sweet despair feel you devour me. I give into what I cannot have
Lullaby et Lysander
Lullaby s’enfuit en courant. Elle claque la porte violemment et se sauve à toute jambe. Son cœur se serre. Se tire. C’est de la colère. Du dégoût. De la terreur. De la haine. Un maelstrom d’émotions qui s’engouffre dans ses veines et détruit tout sur son passage. Sa fierté, son amour-propre et le peu de contrôle qu’elle possédait encore. Car cela fait des mois qu’elle est sur la corde raide Lullaby. A marcher entre réalité et folie. Comme un funambule. Et elle n’a pas fait un pas d’écart. Pas un pas de trop .Elle à marché bien droit encore et encore remplissant son rôle de poupée à la perfection. Juste comme on lui avait demandé. Mais est-ce de sa faute si la corde s’est rompue sous ses pieds ? Elle n’a rien fait de mal Lullaby. Ni maintenant ni jamais.

Mais voila … la poupée est quand même cassée.


Des hoquets s’entrechoquent entre les dents de Lullaby. Se cassent sur le bord de ses lèvres. Elle ne comprend pas. Qu’a-t-elle bien pu faire ? Elle ne l’a pas cherché. Ne l’a pas provoqué. Et pourtant c’est arrivé. A quel moment doit-on se dire que c’est de sa faute ? Et surtout … à quel moment doit-on arrêter ? Elle ne sait plus Lullaby. Alors elle se contente de se perdre. Son dos heurte soudain un coin qu’elle ne savait même pas avoir atteint. Et soudain les jambes de Lullaby la lâche. Et elle s’effondre. Comme un morceau de chiffon. C’est gracieux dans sa laideur. Ses membres qui semblent se casser et sa tête qui chavire en heurtant la surface dure du mur. Comme une chorégraphie trop recherchée alors que ce n’est que son corps qui proteste contre le traitement infligé. Que son cœur qui se brise sous l’effet d’un trop plein d’émotion. Mais rien de trop grave n’est pas ?

Seulement ce qui s’est passé à sur Lullaby l’effet d’un électrochoc. Comment est-ce possible ? Elle qui à passé temps de temps à fuir les garçons … comment aurait-elle pu deviner qu’elle attirait aussi les filles ? Dans sa bouche le baiser de Winter à soudain un goût de cendre. C’est un coup de poing dans tout ce en quoi elle croyait. Un avertissement pour lui dire qu’elle n’est plus nulle part en sécurité. Mais ce n’est pas le plus douloureux. Non. Le plus douloureux c’est cette sinistre pensée qui monte lentement dans son esprit comme une lame de rasoir en écorchant tout son corps de l’intérieur. « Suis-je comme Elle ? » Elle c’est sa mère. Cette Jézabel. Parce qu’elle à ouvert les cuisses pour tout homme suffisamment fortuné pour se l’offrir. Parce qu’elle à sacrifié sa dignité pour de l’argent allant jusqu'à multiplier les amants au point de ne plus savoir lequel était le père de ses filles.

Et Lullaby avait juré. Juré de ne jamais lui ressembler. Mais tout le monde semblait s’attendre à ce qu’en temps que demi-vélane elle soit comme sa mère. Sale et répugnante. Des larmes chaudes coulent sur son visage. Cruelles. Amères. Pleine d’une souffrance stupide qu’elle ne peut plus cacher. Ses mains s’attachent à ses bras et ses ongles y tracent des sillons sanglants. Synonymes de sa douleur. De la folie grandissante qui monte en son sein. Comme pour essayer de se purifié. Car soudainement son sang lui semble vicié. Impur. Et sans doute est-ce le cas s’il lui donne l’air d’une catin. Pourquoi Winter l’aurait-elle embrassée dans le cas contraire ? Non cela doit être de sa faute. Lullaby tremble. Lullaby s’effondre et laisse sa tête tomber sur le côté. Ses doigts sont pleins de son propre sang. Ses yeux fixés sur un point invisible au loin. Ses cheveux emmêlés. Elle à l’air brisée Lullaby. Et sans doute l’est-elle.

Mais brusquement elle entend de pas Lullaby. Et elle se relève. Elle ne peut pas rester ici. Ne peut pas voir les regards de pitié et d’inquiétude. Et si c’était Winter ? Ou même n’importe qui.  Alors Lullaby se remet péniblement debout. Il y a autant de douleur que de tristesse dans son cœur. Une fêlure pleine de venin. Parce qu’elle est comme elle. Comme ELLE ! Et Lullaby s’enfuit. Une nouvelle fois. Parce qu’elle ne veut pas lui ressembler. Parce qu’elle ne veut pas envisager cette pensée. Alors Lullaby court plus vite. Plus fort. Tant pis si elle se blesse. Elle veut juste trouver un endroit tranquille ou hurler sa douleur. Alors elle continue. Sans regarder. La tête baissée. Et encore et encore elle répète la même litanie sans fin «  Je ne veux pas être comme elle. Je ne suis pas comme elle …. Je ne veux pas « Et c’est pour cela que soudain elle se heurte dans quelque chose de dur. Un corps. Et Lullaby fait quasiment un bond en arrière. Rien d’étonnant après ce qui viens de lui arriver pas vrai ? Lullaby lève soudain ses yeux pour les plonger sur un visage familier. « Lysander ? ». Sa voix tremble dans l’air à la fois rauque et fragile. Usée d’avoir trop pleurée. D’avoir trop souffert. Alors elle se tort un peu. Lullaby baisse la tête sans savoir quoi faire. Quel spectacle elle doit offrir. Les lèvres rouges et gonflées d’avoir voulu faire disparaitre la trace du baiser. Du sang sur les bras et les ongles. Du désespoir au fond des yeux et de la folie dans ses longs cheveux bruns. L’image même du désespoir. Lullaby tourne ses yeux vers le côté. Que faire alors ? S’échapper ? Rester ? Elle ne sait même pas ou elle va Lullaby. Même pas ou elle est.
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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeMer 27 Aoû - 19:08



   
   

"Il croyait s'en tirer, il pensait comme un con que l'amour le sauverait de tout, mais ses démons sont de retour en pleine forme. Cette fois bien décidés à le laminer complètement."

Si le pauvre quidam erre dans les couloirs de si bon matin et s'empresse de rejoindre les hauteurs de Poudlard, il n'a pourtant ni but ni raison. Aucun sentimentalisme aiguisé ni mélancolie surfaite qui le pousseraient ainsi à escalader ces tours d'astronomie pourtant adulées par les pauvres âmes en mal de romantisme sordide – du moins Lysander y entrevoit un lieu où le négoce des cœurs et des corps est roi, emplacement rêvé pour quelques rendez-vous qu'il juge comme dépravés – mais seulement l'envie de se dégourdir les jambes et ainsi mieux broyer ses pensées au gré de ses flâneries. Car le jeune homme au regard aussi dur que ses écarts de conduite, est certes connu pour ses impulsivités mais bien moins pour cette brume nébuleuse qui accable son cerveau de jour comme de nuit. Imbroglio de fils et de pensées cognant contre les parois de son crâne sans qu'il ne puisse jamais souffler. C'est ainsi que le Gryffondor écrit sur son visage des traits à la fois songeurs et austères qui ne le quittent que rarement et l'érigent malgré lui en un jeune homme aussi froid qu'inaccessible (quoique ce dernier fait n'est hélas, pas un mythe).

Il se dirige pourtant, absorbé mais résolu, vers les tours d'astronomie sans qu'il ne puisse se l'expliquer. Les Moires sans doute, ont tiré malicieuses les fils de son destin jusqu'à le retrancher dans ces hauts lieux, là où se meurt la jeune fille de ses pensées. Car c'est bien encore pensif, la tête dans les nuages à l'instar de ses yeux bruns qui scrutent le ciel blanc hivernal, qu'il ne peut éviter la demoiselle arrivant vers lui en trombe. La collision est inévitable, arrache à Lysander un sifflement courroucé qu'il avale derechef lorsqu'il pose ses pupilles sur la Serdaigle, et aussitôt insuffle en son ventre ces palpitations involontaires le laissant hagard. Diable qu'il se sent con, face à elle, le cœur en instance et les sentiments échauffés. Lorsqu'il la toise de ses grands yeux d'ambre, c'est sa beauté transcendante qui le frappe d'abord, et sa détresse enfin l'étouffe lorsqu'il se rend compte – certes quelques secondes après la collision, mais les élans du cœur rendent aussi stupide qu'indolent – des yeux rougis de la demoiselle. Un bref coup d'oeil à ce visage humide, et ce sont finalement ses bras striés d'hémoglobine que son regard accroche. « Merde. Lulla... » La stupeur a laissé place à la hargne ; non contre la jeune fille mais contre ses potentiels agresseurs. Lysander tisse en son cerveau mille scénarios aussi sordides qu'alarmants tandis qu'enfin il se réveille et toise, surpris, l'accoutrement particulier de Lullaby.

Il ne subsiste guère de place pour de la pudibonderie, même pour un jeune homme aussi pudique que le Gryffondor, aussi ne s'offusque-t-il pas de la légèreté de sa tenue. Certes blême mais protecteur, le brun ténébreux s'insurge surtout de son état de faiblesse. Alors dans un soubresaut, se sentant stupide de n'y avoir guère songé avant, voilà qu'il ôte sa cape et la pose sur les épaules de la brunette. « Qu'est-ce qu'il se passe, on t'a fait du mal ? Réponds-moi. » Il s'agite, le pauvre diable. Ne laisse guère le temps à la jeune fille de répondre et pour cause : son cœur entier s'époumone et s'enflamme, bat les tumultes de l'inconstance et de l'appréhension. Lysander se rend compte qu'il tient à la jeune fille un peu plus que de raison, et pourtant c'est une distance froide qu'ils s'imposent.  Ne pas la prendre dans les bras sous peine de  l'ébranler comme cela le trouble. Aucune caresse à sa joue pastel, monceaux de réconfort un peu faciles, un peu apaisants. Mais s'inquiéter de ces larmes de sel et des sillages qu'elle a tracé à même la peau, se dire que même prostrée dans sa faiblesse, la mine blême et le cheveu épars, il la trouve belle. Puis trouver la force de renchérir malgré cette colère qui ronronne en son sein, une ire légitime contre les potentiels bourreaux de la Serdaigle. « Je ne jugerai pas tu sais. J'ai subi suffisamment la connerie des autres dans ma vie pour me permettre ce genre de chose. » En dire trop et pas assez. Il parle en filigrane de ses souffrances interminables, avec une froideur de jeunesse, comme s'il courait pour mieux distancer ses émotions. Lysander s'est emporté dans ses aveux et a laissé glissé quelques palabres inquiètes sur sa lippe amoureuse. Mais tant pis. Ce n'est pas lui qui importe.

   

   

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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeLun 1 Sep - 14:48

Sweet despair feel you devour me. I give into what I cannot have
Lullaby et Lysander
Le sang qui bat contre ses tempes. Le souffle haletant que ses poumons crachent et qui déchire sa poitrine. La douleur sinueuse qui court le long de ses bras sous la forme de petits ruisseaux incarnats. En ce instant Lullaby n’existe qu’à travers ses sensations physiques. Rattachée au sol uniquement par la douleur. Sa conscience elle, bat joyeusement la campagne. Incapable de se concentrer sur quoi que ce soit de tangible outre le dégoût qu’elle ressent pour elle-même et la soudaine haine qu’elle ressent à l’écart de Winter. Mais sinon plus de Lullaby. Seulement un cri déchirant qui traverse son esprit et cogne contre les barrières de son cerveau. Pauvre petite Lullaby. Si jeune et pourtant déjà si cassée. Elle se fendille Lullaby. Explose en un millions de minuscules morceaux.

Et on peut le voir dans le regard de Lullaby … que doucement … si doucement elle s’approche de la folie …

C’est une lueur paniquée. Quelque chose qui murmure qu’elle doit être sauvée. Mais Lullaby n’y croit déjà plus. Seule Althéa la sauvait. Emplissait son cœur de lumière. Maintenant Lullaby est perdue et chacune de ses névroses plus intenses. Comme pour lui rappeler la perte qu’elle a subie. Ultime torture que lui réserve son esprit. Alors quand Lullaby tourne ses immenses yeux bleus vers Lysander elle le regarde sans le voir. A travers le brouillard translucide de ses larmes. Elle penche la tête pour l’observer sans comprendre qui il est. Elle ressemble à une petite fille perdue lorsqu’elle est ainsi Lullaby. Et il lui faut quelques minutes … quelques minutes pour réaliser que c’est bien lui. Lui et pas un mirage. Une hallucination créée par son cerveau un peu trop malade. Elle cligne des yeux comme un animal ébloui par des phares Lullaby.

Et puis elle se dit qu’elle voudrait partir. Fuir plus loin. Mais elle ne peut pas. La présence de Lysander emplit la moitié du couloir et elle ne peut plus courir Lullaby. Elle est trop fatiguée. Déjà en train de renoncer. Elle n’a pas beaucoup de volonté Lullaby . Et puis quelque part elle attend quelque chose de Lysander … quoi ? A vrai dire elle ne sait pas vraiment. Elle sait qu’avec lui elle ne craint rien. Parce qu’il n’a jamais eu un regard ou un geste déplacé à son égard. Et c’est déjà beaucoup. Alors elle reste là et tente de comprendre ce qu’il lui dit à travers le nuage de panique qui rugit contre son crâne. Il s’inquiète visiblement. Pour elle. C’est un sentiment rare. A travers la préoccupation qu’elle entend dans sa voix Lullaby se sent revivre un peu. Etonnant comme la jolie serdaigle a besoin de savoir qu’elle compte pour les autres pour exister….

Elle sent le poids lourd de la cape de Lysander se poser sur ses épaules. Chaud. Réconfortant. Lentement ses petites mains pales en attrapent les pans pour couvrir ses épaules. Se couvrir elle. Car enfin elle réalise qu’elle est partie sans rien d’autre que sa chemise de nuit. Heureusement qu’elle est tombée sur Lysander. Alors oui … elle voudrait lui dire à Lysander. Mais son esprit s’embrouille. Seuls des balbutiements sortent de sa gorge. « C’est moi … c’est ma faute … » C’est sans doute faux. Elle n’y peut rien si elle est une demi-vélane. Elle n’y peut rien si Winter l’a embrassé. Mais c’est tout de même de sa faute. Son sang répugnant le prouve bien. Elle est coupable. Coupable parce qu’elle est une demi-vélane. C’est un raisonnement idiot. Mais c’est le seul qu’elle puisse faire.

Lullaby ne se demande pas vraiment ce qu’en pense Lysander. Ni même s’il comprend. C’est plus pour elle qu’elle parle finalement. Pour comprendre cette étrange situation. « J’étais avec Winter … mais je ne savais pas … c’est de ma faute en fait … ma faute si elle m’a embrassée. C’est parce que je suis moi. C’est répugnant. Je n’ai jamais voulu être comme Elle … ». Un flot de paroles sans queues ni têtes qui pourtant contient la vérité. Etrange de réagir ainsi pour un baiser ? Mais ce n’est pas le baiser lui-même qui dérange Lullaby. Elle à déjà été embrassée. Non le contact physique n’est pas le problème. Le problème est la lueur de luxure qu’elle a aperçue dans le regard de Winter. Le désir la terrifie. Parce qu’il la ramène à l’époque ou elle voyait cet exact même sentiment dans les yeux des amants de sa mère. Amants qui changeaient toujours au gré des envies de celle-ci. Et elle ne veut pas être comme elle Lullaby. Ne peut pas être comme elle. Elle en mourrait. Elle voudrait simplement être aimée pour elle Lullaby. Pour elle et non pour son physique ou son statut de demi-vélane … est-ce vraiment trop demander ? Soudain elle frissonne Lullaby. Parce qu’enfin son corps commence à percevoir la douleur. « J’ai mal … ». Une petite voix plaintive. Flûtée. Encore une fois elle ne sait pas à qui elle parle Lullaby. Mais à vrai dire … elle ne sait plus grande chose.
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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeMer 3 Sep - 0:01



   
   

"Il croyait s'en tirer, il pensait comme un con que l'amour le sauverait de tout, mais ses démons sont de retour en pleine forme. Cette fois bien décidés à le laminer complètement."

Les babillages de la jeune fille, sous couvert d'une voix aussi humide que ses yeux, ne font qu'accentuer le sentiment d'inquiétude s'immisçant en lui. Et il l'observe à la dérobée, oh non pour dévorer sa beauté des yeux (oh quoique. Un peu, tout de même, mais peut-on l'en blâmer) mais parce qu'il souhaite avaler ses larmes et assécher son si beau visage. Ces perles salines qu'il entrevoit comme un océan de misère frappent son myocarde abattu comme elles agitent ses papillons se débattant dans l'estomac. Leurs ailes grossissent et s'emplissent de fureur à l'encontre d'un agresseur imaginaire, puis soudain se muent en un lion qui vocifère et scande vengeance. Pourtant le garçon reste stoïque, le regard certes empli d'angoisse, une timbre suave qui vacille et obtempère, mais il ne s'agite pas tel un fauve et fait preuve au contraire de galanterie. C'est lorsque la demoiselle daigne parler qu'il s'apaise quelque peu ; la voix de Lullaby a sur lui un effet rassérénant. « C’est moi … c’est ma faute … » Il entrouvre les lèvres puis les ferme à nouveau. Sent cette boule infâme se former dans son gosier ; nommée culpabilité et grossie par cette auto-flagellation que chaque victime peut s'octroyer. Car hélas le jeune quidam se souvient de ses premiers tourments, se remémore le premier regard lubrique de sa marâtre et de cette culpabilité qui l'anime. 'C'est ma faute'. Parce qu'il ne sut vraiment fuir ou se débattre, engoncé dans cette emprise psychologique perverse. La faute d'avoir été victime, la faute d'être lui. Est-ce la même auto-punition illégitime qui anime la belle Serdaigle ? Lysander l'ignore encore mais fera tout pour en résoudre l'énigme. Alors il ne pipe mot, attend qu'elle ne parle comme il pose sur elle un regard protecteur. De ceux qui ne jugent ni ne profitent, qui s'attristent certainement, mais qui jamais ne fustigent pour mieux lyncher. « J’étais avec Winter … mais je ne savais pas … c’est de ma faute en fait … ma faute si elle m’a embrassée. C’est parce que je suis moi. C’est répugnant. Je n’ai jamais voulu être comme Elle … » « Shhh. Calme-toi. » Il susurre avec la force tranquille du réconfort et diable, qu'il aimerait la prendre dans ses bras. C'est impossible pourtant ; car il se fige autant qu'il ne ferait que la mettre en fuite.

Ainsi Lysander tente-t-il de l'apaiser par le prisme d'un timbre chaud et un regard ami. Ce sont pourtant les palabres affolées de Lullaby qui cognent, revêches, contre son cerveau ; il n'ignore pas la difficulté que peut avoir la Serdaigle à l'égard du désir qu'elle peut susciter. Si la jeune fille ne lui en a jamais réellement parlé, lui peut se targuer d'en avoir observé tous les symptômes puisqu'ils se les approprie également. Cette inénarrable faculté (ou malédiction) de fuir le prétendant outrancier et ce regard sale parce que trop lubrique. Le corps qui se fige, l'adrénaline qui pulse jusqu'au cœur. Instinct de survie enclenché. Ou dégoût prononcé, cela dépend des situations. « J’ai mal … » « Suis-moi. » Le Gryffondor ne lui laisse guère le choix et tourne les talons tout en s'assurant qu'elle le suivra dans son sillage. Bien désireux de l'emmener à l'infirmerie, il tait pour l'instant ses desseins de peur de la faire fuir. Mais, lorsqu'il pose brièvement son regard sur l'accoutrement léger de la jeune fille, Lysander ne peut s'empêcher de renchérir afin de la rassurer : « C'est pas loin. Et y a personne dans les couloirs. Ils dorment tous. Viens. » Et le pauvre hère ne changera pas d'avis.

Aussi lorsqu'ils reprennent leur marche dans les couloirs (d'un pas si lent que Lysander jurerait faire du surplace), le Gryffondor daigne enfin toiser la jeune fille de sa pupille observatrice. Il la dévisage, lit ses traits usés par l'effarement et broyés par le dégoût. Puis enfin entrouvre la lippe, et parle d'une voix hésitante. « C'est pas ta faute Lulla. Et moi j't'aime bien comme tu es. » La révélation de trop, sans doute. C'est que le garçon n'est pas taillé pour le réconfort ; lorsque sa petite sœur Lindsay se sentait mal, lui se contentait de vider le fond de ses poches et d'utiliser ses dernières pièces pour lui acheter du chocolat. 'Dix secondes dans la bouche, dix ans sur les hanches', qu'elle grognait non sans engloutir la friandise en trois bouchées. Et elle en avait, des hanches, Lindsay. C'est que leur abrutie de mère les rendait malheureux. « Ca n'a rien de sale que de se faire embrasser... » L'hôpital qui se fout de la charité. Lui, a bien reçu un baiser de Majkalena la veille. Ca l'a chamboulé, comme pétri de l'intérieur. « Et puis... de qui tu parles, si c'est pas indiscret ? » 'Elle'. Cette personne que Lullaby maudit du bout des lèvres jusqu'à en vomir le pronom à grandes lampées par-dessus son cœur.

   

   

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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeSam 6 Sep - 10:50

Sweet despair feel you devour me. I give into what I cannot have
Lullaby et Lysander
Il y a quelque chose dans les yeux de Lullaby. Ce sentiment indéfinissable ou se mêle angoisse et désespoir. Abandon et résistance. Si fragile Lullaby. Tourmentée par des démons qui n’ont pas de raisons d’être. Des peurs qui ne devraient pas exister. Elle tremble et hoquète Lullaby sans que cela n’ait de sens. Winter n’est pas un monstre. Bien loin de là. Elle est dure Winter. Mesquine parfois. Toujours impitoyable. Mais elle n’est pas de ces abominations ne souhaitant que sang et souffrance que tous redoutes. Juste une adolescente trop vite grandie au cœur dur comme l’acier. Et pourtant à cause d’elle Lullaby s’effondre. Se brise. A cause d’elle, Lullaby se recroqueville et essaye désespérément d’échapper au monde qui l’entoure. Sans doute n’est-ce donc pas réellement de la faute de Winter. Peut-être s’agit-il d’un tout. Lullaby à craqué parce qu’elle ne pouvait plus avancer. Et qu’en l’effleurant Winter à brisé sa carapace et l’a ramené sur terre ou l’attendait la triste réalité. Celle de Lullaby.

Un oiseau qui essaye de voler … avec des ailes brisées.


Toujours est-il que la panique fait trembler ses lèvres. Roidir sa peau. Ses yeux céruléens se lèvent avec terreur comme ceux d’une enfant qui fait un cauchemar. Chaque centimètre de sa peau implore. Mais quoi ? Un pardon sans valeur ? Une salvation sans espoir ? Elle ne sait plus vraiment Lullaby. Parce qu’elle ne réfléchit pas. Plus. Son cerveau s’est court-circuité. Alors elle ressent. Exactement comme un petit animal effrayé. Sur son visage pâle aux accents désespéré se dessine la même peur infinie que sur le faciès d’un lapin pris au piège du chasseur. Ses pensées s’envolent dans tous les sens. Et reviennent la heurter avec une violence presque physique. Lullaby voudrait crier. Hurler. Mais elle ne peut pas. Ne veut pas parce que Lysander est là. Et que la dernière part saine de son esprit ne veut pas qu’il la prenne pour une folle.

Stupide pensée ? Peut-être. Mais elle à sa fierté Lullaby. Sans doute mal placée. Mais toujours est-il qu’elle ne peut supporter l’idée que le garçon la prenne pour l’une de ces hystériques que l’on est que trop content d’enfermer dans une chambre aux murs blancs et nus. Alors quand il lui dit de se calmer, Lullaby inspire. Expire. Se repait de sa voix grave et la laisse prendre possession d’elle. Aussi chaleureux qu’une étreinte sans pourtant qu’elle n’est à subir l’épreuve de ses bras autour d’elle. Elle serait incapable de le supporter Lullaby. « J’essaye … crois-moi j’essaye. » Parler l’aide finalement. La soulage. La détourne de sa douleur. Et puis il marche. Et sans trop savoir pourquoi Lullaby le suit. Incapable finalement de faire autrement mais sans le vouloir vraiment. Ses pieds tremblent mais se mettent l’un devant l’autre avec une régularité impressionnante. Comme si son corps faisait confiance à lysander quand son esprit tremble.

« Tu est sûr ? Je ne veux pas que quelqu’un ne me voit … pas maintenant. Pas comme ça. ». Et d’un geste pitoyable elle désigne son apparence pathétique. Ses pieds nus et ses cheveux emmêlés. La robe de nuit que l’on aperçoit même si la cape de Lysander en cache une bonne partie. Les sangs séchés et frais qui se mélangent à même sa peau. Un spectacle à la fois révulsant et fascinant. Parce qu’en cet instant Lullaby incarne la beauté et la déchéance dans le même temps. Sans pourtant que cela ne semble contradictoire. Mais elle ne veut pas que quiconque la voit. Même Lysander. En fait elle aimerait courir se cacher. Mais elle sent bien que le garçon ne voudra pas. Ne l’autorisera pas à partir. Alors elle reste. Se tiens justes quelques pas derrière lui.

C’est pas de ta faute … Les mots résonnent doucement dans l’air. Mais Lullaby secoue la tête. « Si. Si c’est de ma faute. C’est toujours ma faute ! » Le sang de vélane qui coule dans ses veines est pour elle une condamnation. La preuve de son impureté. Elle sera toujours coupable et c’est ainsi. Simplement parce que le même sang que sa mère bondit dans son corps. Personne ne peut le comprendre. Tous estiment qu’elle à de la chance telle qu’elle est. Les imbéciles. Et puis elle entend les mots suivant de Lysander et une larme solitaire vient couler sur la joue de Lullaby. Un mélange de vulnérabilité et d’incrédulité. Parce qu’elle n’a jamais cru qu’entendre une telle phrase soit possible. Alors elle pleure. Parce que parfois il y a des mots. Lancés en l’air. Mais des mots qui écrasent le cœur de bonheur. Cette phrase en fait partie. Parce que c’est ce qu’elle craint le plus Lullaby. Ne jamais. Jamais être aimée pour elle elle-même. Elle à peur que même ses amis ne l’apprécient que pour ce qu’elle renvoi. Alors savoir que ce n’est pas le cas. Sa main se lance. Tire juste un peu sur la chemise de Lysander. Juste assez pour le faire se retourner. Juste assez pour lui montrer combien ces mots la touchent. « Merci. ». Elle hésite un peu Lullaby. Sa bouche s’entrouvre sur du vide. Parce qu’elle veut parler. Dire quelque chose pour montrer à quel point elle lui est soudain reconnaissante. Mais elle à du mal. Sa main glisse de sa chemise et revient contre son autre bras. « C’est stupide .. mais j’ai toujours l’impression que l’on ne m’aime pas … pas pour moi. »

Elle ne sait pas pourquoi elle lui dit ça Lullaby. N’en a aucune idée. Mais c’est le plus grand remerciement qu’elle puisse faire. Alors elle détourne ses yeux et change de sujet le plus cite possible. Gênée. « Ce n’est pas le baiser. C’est le regard … ». Et quel regard. Emplis d’un trop grand désir mais vide de sentiment. Transformant Lullaby en un objet de plaisir sans lui laisser son âme. Les baisers ne sont rien. Elle à déjà été embrassée Lullaby. Rarement. Mais tout de même. Mais ces regards qui la souillent et la blessent … comment les expliquer ? Elle ne sait pas si Lysander comprends Lullaby. Elle le pense. Mais ne peut en être sûre. Quand il lui demande de qui elle parle Lullaby baisse la tête. Se mord les lèvres. « De ma mère. » Un rire sans joie franchit la barrière de ses lèvres roses. « Bizarre pas vrai ? Mais je ne veux pas … je ne veux pas devenir comme elle. » A coucher avec chaque homme croisant sa route en oubliant leurs visages et leurs noms. Ne gardant que l’argent une fois ses cuisses fermées. Elle ne veut pas devenir comme ça Lullaby. Jamais.

Alors pourquoi le monde veut-il la forcer ?.
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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeMer 10 Sep - 11:56



   
   

"Il croyait s'en tirer, il pensait comme un con que l'amour le sauverait de tout, mais ses démons sont de retour en pleine forme. Cette fois bien décidés à le laminer complètement."

La Serdaigle a des airs de martyr sous ses sanglots longs et ses angoisses muettes, un air éthéré perdu dans les affres de sa culpabilité. Elle marche d'un pas hésitant, presque aérien ; sa mine blême écrivant les traits du désarroi se heurte violemment à son aura de vélane. Ces créatures à la beauté létale n'ont jamais souffert d'une image dépréciée sinon erronée : toujours belles, toujours confiantes, une faim intarissable envers les hommes. Parce qu'elles furent celles qui attisèrent depuis la nuit des temps autant les cœurs que les jalousies, l'humanité sorcière s'appliqua à les conspuer ou les célébrer. Curieuse dichotomie éveillant jusqu'à la folie au sein des hommes et la rage dans les myocardes féminins, reléguant ces créatures mystiques au rang de la dangerosité. Lullaby s'érige pourtant comme le négatif de toute cette mascarade : belle mais fragile, elle résiste et se démène afin de sortir de ce marasme lui collant à la peau. Elle ne trouve pas sa place, vacille et suffoque sous le joug d'un poids trop lourd à porter. Lysander n'est certes pas psychologue mais c'est ainsi qu'il l'entrevoit en l'instant, et après tout n'est-il pas le quidam le plus à même de le faire, lui qui ne peut que la comprendre. Lui qui bride quotidiennement ses démons et les endort à grandes lampées d'alcool. L'opium de son âme. Lui qui retient son souffle lorsque la jeune fille tire à peine sur sa chemise.

Il a les yeux qui se braquent sur la main délicate de l'infante. Ses pupilles brunes caressent à peine la peau opaline avant d'accrocher le regard féminin. Ah comme il aimerait taire ces papillons tapageurs – a même la certitude que Lullaby peut alors les entendre, tant ils se heurtent aux parois stomacales avec trop de vigueur – sans qu'il ne puisse rien y faire. Rien, si ce n'est se rendre compte de la stupidité de ses sentiments peut-être extrapolés. La demoiselle a seulement froissé le tissu et tourné ses grands yeux reconnaissants sur lui. Un seul remerciement lissé sur ses lèvres carmin que Lysander recueille pourtant tel de l'hydromel. Le jeune homme se contente d'acquiescer, figé par ses sentiments, et fait malgré lui figure d'autorité lorsqu'il resserre les pans de la cape jetée sur les épaules de Lullaby. Pour mieux l'enfermer dans cet écrin de coton et la protéger des regards extérieurs.

Ses sentiments rongent sa peau comme un remord. Car le Gryffondor ne brillant guère par sa candeur ni sa naïveté, s'accorde à penser que la jeune fille est trop farouche pour se laisser approcher quand lui-même se drape dans un linceul de ronces. Il n'y a rien qu'il ne puisse faire, rien qu'il ne puisse dire, sous peine, peut-être, de perdre l'amitié de la jeune fille. Alors il se tait, ravale son cœur en bord de lippe et s'étouffe avec, continue de l'écouter d'une oreille attentive. Ses sourcils marquent le pli de la compréhension et du mécontentement lorsqu'il l'entend s'auto-flageller, ne peut supporter de la voir ainsi mais la comprend pourtant plus que quiconque. Ses yeux ambrés coulent sur le visage de Lullaby puis s'improvisent artistes : ils en redessinent les contours, courbes et contre-courbes, de son front bombé à ses lèvres charnues, et c'est là qu'ils se meurent. « Ce n’est pas le baiser. C’est le regard … » Alerté et coupable d'un crime lascif, Lysander détourne aussitôt ses yeux avant de reprendre derechef leur chemin. Il n'y a que dans la sombre clarté des couloirs qu'il peut dissimuler son méfait. « Oui je vois. » Un murmure comme un aveu, destiné à couvrir son délit. Puis lorsque la concernée parle de sa mère non sans aigreur, le Gryffondor se sent blêmir de honte et de gêne. La culpabilité est endémique, il sent les papillons déserter son estomac pour mieux laisser place à ses démons vociférant contre ses flancs. C'est qu'il aimerait vomir tout ce mal qui macère en lui ; du moins pense-t-il être condamnable dans cette histoire d'inceste non consenti et d'ainsi devoir se faire pénitence. Mais il écoute toujours la martyr, aimerait lui souffler combien il la comprend ; à défaut de scander la vérité, il se contentera de l'énumérer en filigrane. « Nan c'est pas bizarre, je comprends. L'idée de ressembler à mes parents un jour me fait gerber. Mon père est un taulard et ma mère était une loque. » Lysander préfère se restreindre à cette description, ne peut se résoudre à en dire plus. Et parce qu'il est bien déterminé à faire germer un sourire sur les lèvres de Lullaby, tente un mot d'humour. « Mais ma sœur et moi on s'en tire bien. Enfin, presque bien. Lindsay a des sales goûts musicaux. Enfin franchement, faut quand même être vachement atteint pour écouter des chanteurs à midinettes du genre Paul Young. » Le jeune homme tente un sourire avant de reprendre, plus sérieusement. « Ce que je veux dire c'est que... Même si je me sens coupable de ce truc immonde, ce genre de truc qui te ronge de l'intérieur comme un ver. Ce truc que tu as, toi aussi. Je me dis que je ne pourrai jamais leur ressembler, parce que je suis une personne à part entière avec une personnalité et des préférences qu'ils n'auront jamais. Tu vois, j'aime... Les Pink Floyd et les Rolling Stones. Le Quidditch. Les muffins vanille. Jouer de la gratte. Mettre mon réveil dix minutes à l'avance pour somnoler le matin. Les vinyles collector. Mon blouson de cuir. Les motos. Un jour j'en aurai une d'ailleurs. » Et comme il toise la jeune fille de ses grands yeux complices, essaie au moins d'apaiser ses plaies à défaut de les panser, par le prisme de mots légers et jamais réprobateurs. « C'est des trucs tout cons mais ça fait que je suis moi et personne d'autre. Et toi, t'aimes quoi ? » Ses prunelles comme un écrin complice dardent la jeune fille de façon à ce qu'elle ne puisse se dérober. Il espère, naïvement peut-être, que ses mots aussi allègres soient-ils, parviendront jusqu'à son coeur fissuré.

   

   

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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeDim 14 Sep - 17:50

Sweet despair feel you devour me. I give into what I cannot have
Lullaby et Lysander
Il y a un peu de calme qui revient dans ses yeux. Juste une petite lueur dans un océan d’angoisse. Mais tout de même. C’est déjà ça. C’est mieux que rien. Lullaby respire plus facilement. Son souffle cesse de battre désespérément contre ses côtes. Laissant un sentiment de vide. Une douleur diffuse, presque languide qui se faufile le long de ses veines allant jusqu’à se lover contre son cœur. Si délicate. Si venimeuse. Les doigts de Lullaby tremblent un peu. Fatigués de l’exercice que son corps vient de produire. La peur et le désespoir usent. Si vite. Trop vite en réalité. Et aujourd’hui Lullaby à déjà l’impression d’avoir vécu un million d’année. Coincée dans la prison de terreur et de douleur dans laquelle elle s’est cloîtrée. Lullaby à ce don si triste et si particulier. Celui de se faire mal seule

De se briser sans même qu’on ne l’y ait poussé …


Doucement Lysander resserre les pans de sa cape d’hiver. Et Lullaby se blottit dedans. A la fois pour éviter que quiconque puisse la voir ainsi, seule vêtue d’une chemise de nuit, sage certes mais peut-être un peu trop fine pour se balader dans les couloirs. Mais elle le fait aussi parce que cette chaleur est confortable. Dans la cape de Lysander elle se sent protégée. Mieux. Doucement elle soupire. Inhale un peu de son odeur. Elle ressemble à une enfant ainsi Lullaby. Blottie dans une cape trop grande pour elle. Les cheveux en bataille et le nez plongé dans le tissu. Enfin elle se repose un peu. Semble reprendre forme humaine. Passant de l’hystérique incapable de penser à une jeune fille triste et un peu perdue. Une image légèrement effacée et mélancolique. Un peu comme une peinture aux couleurs passées. Qui fut belle un jour mais qu’on a oublié.

Rapidement Lullaby secoue la tête. Tourne son visage pour regarder Lysander. « D’habitude personne ne comprends. Ils disent que ce n’est pas grave. Que je devrais me sentir flattée. » Sa voix n’est qu’un léger murmure qui flotte doucement dans l’air. Léger et mélodieux. Et pourtant ses paroles sont graves. « Mais ce n’est pas le cas. Avec ce regard … j’ai l’impression de ne plus exister… tu vois ce que je veux dire ? » Elle ne sait pas si il peut Lullaby. Mais peut-être. Après tout il est le premier à dire qu’il comprend. Cette sensation de cesser d’être humaine pour ne devenir qu’un objet. Un corps sans âme. Et ça lui est arrivé souvent. Trop souvent en vérité. Un petit cadeau empoisonné laissé par son charmant héritage. Celui qui lui donnait la primauté de n’être qu’un corps sans que l’on ne voit son esprit. Une poupée gonflable en somme … sentiment on ne peut plus gratifiant n’est-ce pas ?

Un léger rire cynique lui échappe. Elle se doute que Lysander doit la regarder en se demandant ce qui lui passe par la tête. Mais en vérité elle s’en moque. Quand elle l’entend parler de ses parents en revanche elle se mordille doucement la lèvre inférieure. Hésitante. Doit-elle parler ? Doit-elle se taire ? Finalement elle se lance. Si Lysander lui, à la force de se livrer … pour elle ne l’aurait pas ? Ce n’est plus le moment d’être faible. L’instant est fragile. Prêt à se rompre au moindre faux pas. Mais pour le moment Lullaby se sent bien. Presque apaisée. Parler avec le gryffondor la fait se sentir bien. Alors elle prend le risque de se livrer.

Un nouveau moyen d’espérer … espérer que la réalité ne puisse être aussi laide …


« Ma mère à toujours aimé les hommes … un peu trop. Plus ils sont riches plus elle les aime. Au moins pendant un temps. Puis ils s’en vont. Ou elle le fait. Et elle oublie. C’est comme ça … comme ça que… » Lullaby avale sa salive. Elle à tellement honte de sa mère. De son comportement impudique. De la manière dont elle les a trahies elle et Althéa. Leur mentant pour mieux leur cacher l’horrible vérité. » Elle ne sait pas qui est mon père … elle est incapable de se souvenir. » La fin n’est qu’un murmure. La vérité est crue et laide. Avoir une mère ouvrant ses cuisses pour n’importe qui au point d’oublier qui donc avait bien pu la mettre enceinte. Une honte. Sans aucun doute. Alors Lullaby baisse la tête. Regarde doucement ses pieds nus et glacés. Abîmés par les pierres froides et nues du château.

Elle se tait Lullaby. Se contente d’écouter Lysander parler. Et elle sourit en l’entendant parler. Car elle en apprend tant sur lui. Elle penche la tête sur le côté. « Les Rollings stones ? » Le nom semble étrange sur sa langue. Mais elle n’a absolument aucune idée de qui sont ses gens. Mais il faut dire que Lullaby ne connait absolument pas le monde moldu. Quand il lui pose la question les yeux de Lullaby s’agrandissent légèrement. Elle ne sait pas quoi répondre pas vraiment. Elle bégaie doucement. « Je ne sais pas … pas vraiment . Je ne me suis jamais posée la question à vrai dire. » A vivre uniquement au travers Althéa elle n’aimait qu’elle. Oubliant tout ce qui faisait d’elle un individu particulier. Pourtant elle essaye de répondre Lullaby. Même en butant. En se trompant. « J’aime … le vent lorsqu’il est glacé. Les roses même lorsqu’elles sont fanées. J’aime l’odeur des vieux livres auxquels personne ne comprends rien. Chanter je crois … mais je ne sais pas vraiment. ». Elle soupire et regarde doucement Lysander. « Je n’ai pas l’habitude d’être une personne individuelle. Avant il y avait Althéa. J’aimais ce qu’elle aimait. Et vice-versa. Maintenant je ne sais plus trop ». De nouveau elle mordille ses lèvres et lance un regard en coin à Lysander. « Elle me manque souvent. Mais je ne sais pas vraiment si vous vous entendiez ». Sans doute pas. Sa sœur était trop vorace pour Lysander. Et ce même si elle avait passé du temps avec Calixte …
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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeMar 16 Sep - 12:29



   
   

"Il croyait s'en tirer, il pensait comme un con que l'amour le sauverait de tout, mais ses démons sont de retour en pleine forme. Cette fois bien décidés à le laminer complètement."

Il a le cœur cyclique, comme un tambour. Les notes incessantes et sourdes résonnent jusqu'à la boite crânienne, quand incapable de penser et de raisonner Lysander se soumet à la volonté d'un myocarde peu aguerri. Chacun de ses mots éclatent les derniers bastions de son cœur, fendent son armature de ronces et éteignent doucement la clameur de ces émois passifs. Ceux qui le fustigent au quotidien, ceux qui le somment de ne jamais approcher une femme malgré ce désir, un peu encrassé et vilipendé par sa lucidité cherchant à le protéger (car désirer l'autre c'est s'approcher un peu plus vers un corps à corps. Tout ce qu'il envie et craint à la fois). Ah comme il se sent con, à la toiser de son regard qui jamais ne cille et à lui sourire bêtement. Une moue amoureuse perdue dans un grand rien ;  pourvu que ce détail n'échappe à Lullaby. Pourvu qu'elle soit aveugle et ne le laisse se repaître de sa beauté sans s'enfuir pour autant. Le Lysander des quartiers malfamés, ce garçon au blouson de cuir et aux mœurs décriées, semble disparaître un peu plus au sein de ce château. Auprès d'elle, lorsqu'il ne songe qu'à la prendre dans ses bras. Auprès de Calixte ou de Calypso lorsqu'il réapprend les valeurs intègres de la vie et de l'amitié. Il n'a plus rien (ou presque) d'un mauvais garçon, crache peut-être quelques tournures de phrases vulgaires et non policées, mais ne viendrait jamais à reprendre ses vieilles habitudes qui autrefois le poussèrent à détrousser les riches touristes ou fustiger un pauvre gars du gang adverse. Tout ce qui lui importe en l'instant, c'est le bien être de Lullaby.

Et quelle douleur de ne pouvoir rien lui dire. Ni la frôler  ni même l'envisager. La deviner seulement, imaginer son odeur lovée contre la sienne, mais se contenter d'acquiescer et de prêter une oreille attentive à ses doutes. Il apprend comme il comprend alors les démons de la jeune fille lorsque cette dernière lui livre ses dernières craintes : celles de ressembler à une mère un peu trop facile, si dénuée de morale qu'elle leur ôta leurs racines et le visage d'un père. Quelque part et égoïstement peut-être, Lysander l'envie. Que n'aurait-il pas donné pour ne jamais connaître l'existence d'un père taulard et avoir été délaissé par sa mère. Mais il ne pipe mot, par respect et lucidité : chacun son fardeau et ses tourments. Ceux de Lullaby lui semblent si différents et identiques à la fois. Car le Gryffondor ne peut que comprendre la hantise de Lullaby, celle d'être assimilée à un objet, assujettie au désir des autres et ne plus rien contrôler. Pour l'avoir vécu, le garçon se renfrogne mais n'avouera jamais rien : comment lui faire entendre qu'il la comprend sans pour autant lui avouer son propre secret ? Celui-là même qui l'assaille de honte et de gêne. A coup sûr, la vérité la fera fuir ; elle qui n'aspire qu'à la pureté n'a aucune idée du monstre de souillure qu'est Lysander. Il se renferme alors, arbore pourtant un visage assuré et attentif malgré son teint cireux. « Les Rollings stones ? » « Je te ferai écouter un jour. » clame-t-il, pas peu fier de lui faire découvrir son monde, avide également de passer à un autre sujet. Puis quand la demoiselle entrouvre les lèvres pour mieux répondre à ses questions incongrues, il la voit qui vacille et hésite. Semble effectuer un tri aux abords de ses pensées, parfois sans convictions, parfois avec ferveur. « J’aime … le vent lorsqu’il est glacé. Les roses même lorsqu’elles sont fanées. J’aime l’odeur des vieux livres auxquels personne ne comprends rien. Chanter je crois … mais je ne sais pas vraiment. ». Le jeune homme arque alors un sourcil de surprise et ne daigne pas même dissimuler son étonnement. A la voir ainsi troublée, il saisit la dimension presque dramaturge de l'instant : Lullaby semble avoir perdu une moitié d'elle-même. Celle qui menait la danse et improvisait les pas. Celle qui insufflait en elle l'autre pan de sa personnalité. Cela, Lysander ne peut guère le comprendre. « Je n’ai pas l’habitude d’être une personne individuelle. Avant il y avait Althéa. J’aimais ce qu’elle aimait. Et vice-versa. Maintenant je ne sais plus trop ». Cette fois Lysander semble penser un peu trop fort, tend à songer que cette situation est à la fois étrange et désolante pour la jeune fille. Ayant grandi comme faisant partie d'un tout, son individualité semble l'effrayer alors même qu'elle la découvre. Mais ils continuent leurs chemins, ignorent les regards curieux des tableaux à peine éveillés, s'acharnent à descendre les étages un à un tout en se livrant sur le ton de la connivence. « Elle me manque souvent. Mais je ne sais pas vraiment si vous vous entendiez ». « Pas franchement. » La réponse est trop spontanée pour qu'il ne se rattrape encore. Après tout parlent-ils d'une personne absente dont il ne peut s'autoriser à souiller la mémoire, quand bien même là n'est pas son but. « Elle m'a approché quelques fois mais je ne l'ai jamais accueillie chaleureusement. Le prends pas mal, j'avais rien contre elle. C'est juste que j'aime pas les filles... » Faciles. Dis-le. Après tout ce n'est pas la diplomatie qui t'étrangle au quotidien. « …affamées. » Raté. Il se reprend et racle sa gorge comme pour mieux en dégager quelques palabres plus plaisantes. « Elles m'intéressent pas. Mais je les intéresse, c'est ça tout mon malheur. » Une boutade légère pour détendre l'atmosphère, quoique Lysander n'invente guère ce qu'il avance. Lui qui dut affirmer silencieusement que sa préférence allait auprès des hommes afin que Aaren ne daigne enfin accepter d'essuyer ses refus. Ou repousser avec un peu trop de virulence les avances, pourtant sensuelles et désirables, de Majkalena. Oh certes il ne s'en plaint pas. Préférerait pourfendre ses démons qui le poussent à agir ainsi, mais tout de même. Autant en rire et s'en servir pour alléger la gravité de leurs échanges.

Le jeune homme hésite alors, se pince discrètement les lèvres voire les assaille de ses incisives pour mieux lacérer la chair. Puis, lorsque ses yeux dardent la porte de l'infirmerie vers laquelle ils s'approchent, conçoit que c'est le moment où jamais : « Je préfère les filles comme toi, à dire vrai. » Ce silence gênant ne dure guère, car Lysander s'empresse de le combler par d'autres phrases, des mots qui se heurtent à pleine vitesse, s'emmêlent et fusionnent maladroitement. « Tu vois que t'es pas comme ta frangine. On est arrivés. C'était sympa. Enfin non, j'veux dire, c'était pas sympa c'était... » Car les échanges, bien que plaisants, reflétaient après tout une détresse alanguie que Lysander ne pouvait décemment pas qualifier de sympathique, par respect pour la jolie Serdaigle. Une main furtive s'attarde dans ses cheveux couleur corbeau. Lui qui se drape habituellement de tant de bagout et d'assurance a soudain cette impression de régresser et de retourner en enfance. Les  premiers émois, les premiers échanges cons mais touchants. « Faut que t'ailles te faire soigner. Enfin pour tes bras, je veux dire. Tu peux garder ma cape si tu veux, et me la rendre plus tard. » Ne parle-t-il guère trop ? Est-ce au moins compréhensible ? Fort heureusement, il ne subsiste en ces couloirs déserts aucun témoin pouvant se railler de sa déconfiture.

   

   

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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeMar 23 Sep - 20:45

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Lullaby et Lysander
Lullaby ne sait plus quoi penser. Ne comprends pas. Ne se comprends pas. Parce que soudainement, étrangement, elle se sent à la fois vulnérable et pourtant étrangement bien. Rassurée quelque part par la présence de Lysander , elle qui devrait le fuir comme elle fuit la majorité des hommes qui l’approchent. Mais elle n’y arrive pas. Parce qu’il lui semble si différent. Il est calme. Posé. Il parle de lui et s’intéresse à elle. Vraiment. Et pour Lullaby c’est quelque chose de tout nouveaux. Parce qu’elle n’a que faire de ses propres sentiments et centres d’intérêts. Elle avait tellement l’habitude de faire passer Althéa avant elle Lullaby qu’elle à oublié qu’elle était une personne et non pas un tout. Bien sûr à l’époque cela lui semblait être parfait. Ca l’était en réalité. Mais on ne peut revenir en arrière. ET devoir réapprendre à penser en tant qu’individu unique est extrêmement dur pour Lullaby.

Parce qu’elle ne sait plus ce qu’elle aime, ce qu’elle fait. Ne sait plus ce qu’elle est …

Il y a un sourire sur le visage de Lysander. Un sourire que Lullaby ne comprends pas vraiment mais qu’elle apprécie sans trop savoir pourquoi. Et comme une idiote elle se retrouve à lui sourire en retour, timide et à se fustiger intérieurement pour agir comme la plus parfaite des imbéciles. Décidément elle ne comprends pas pourquoi, dès qu’elle se trouve auprès du gryffondor, elle commence a agir si étrangement. Mais il faut dire qu’il semble tant la comprendre. Elle ne parle pas beaucoup de ses craintes Lullaby, de ses ressentis. Parce que personne ne l’a jamais comprise … ou n’en a fait l’effort. Ils se contentaient de la regarder d’un air plein de pitié et désabusé comme si elle ne savait pas de quoi elle parlait. Mais c’est eux qui ne savaient rien. Qui n’ont jamais rien su. Pourtant Lysander ,lui ne semble pas la juger. Pas même une seule seconde. Alors Lullaby se demande comment cela est possible.

Elle sait que Lysander est distant avec les filles. Froid souvent. Parfois agressif. Et elle se demande ce qui se cache derrière cet afflux d’émotion. Qu’a-t-il vécu lui ? Quel est le sombre secret du silencieux jeune homme ? Mais soudain le gryffondor lui parle et un sourire doux se dessine sur ses lèvres. Lumineux sourire qui la rend soudain fragile. Presque éthérée. « C’est une promesse ? ». Lullaby marque une pause et son sourire s’étire. » J’aimerais en savoir plus sur le monde moldu. » Après tout, élevée dans le monde sorcier, fille d’une vélane elle n’avait eu que peu l’occasion de s’intéresser à la culture moldue. Et c’est dommage. Alors peut-être est-il temps de faire un effort ? Qui plus est Lysander est né-moldu, c’est donc une grande part de lui. Et elle aimerait le comprendre, Lullaby. Le connaitre. Cette envie est terrifiante pour la timide jeune fille. Parce que cela la rend vulnérable. Parce qu’elle n’est habituée à manifester une quelconque curiosité pour les membres du sexe opposés. Non, Lullaby se contente généralement de les fuir …

Un gloussement s’échappe soudain de ses lèvres. « Ca ne m’étonne pas. C’est vrai qu’Althéa à toujours aimé les garçons. Un peu trop peut-être. Et puis elle pouvait parfois être un peu trop … » Elle cherche ses mots Lullaby. Bute sur les syllabes. « Directe ? » C’est le mot le plus sympathique qu’elle pouvait utiliser. Les hommes étaient le seul sujet sur lequel Althéa et Lullaby ne s’était jamais entendues. Althéa les voyaient jetables, amusants sur le court terme et consommables à merci quand Lullaby en était terrifiée. Althéa avait copié sa mère. Lullaby l’avait rejeté. Mais toutes les deux avaient été marquées par la personne qui les avait élevées. Mais quand elle entend Lysander un sourire entendu se peint sur son visage. » Je comprends ça. Althéa était pareille. Elle adorait les garçons qui la repoussaient. Elle disait que c’était un défi … que les autres n’en valaient pas vraiment la peine ». Alors non Lullaby n’était pas étonnée que sa sœur et Lysander ne se pas entendus. Trop différents. Bien trop différents. Etonnant d’ailleurs que Lysander soit resté si politiquement correct sachant que sa sœur ne l’avait pas été avec lui.

Lullaby à toujours adoré Althéa mais elle sait aussi qu’on ne pouvait que l’adorer ou la haïr. Impossible de réagir autrement face à sa personnalité sans demi-mesure. Et elle peut comprendre que tout le monde ne pense pas comme elle Lullaby. Cela ne la dérange pas. Parce que pour elle Althéa restera toujours le soleil, la lune et les étoiles. Et elle revient soudain à Lysander,Lullaby. « Mais ceci dit si elles t’ennuient trop je peux te protéger !«. Lullaby prononce cette phrase avec un rire dans la voix. Tout le monde sait que les sorts d’attaques ne sont pas vraiment sa tasse de thé. Ni les combats d’ailleurs. Alors imaginer Lullaby se battre c’est une immense plaisanterie. Doucement elle sourit pensivement au jeune homme. » Je sais que je ne suis pas comme elle. Mais disons qu’on été complémentaires.. et puis j’avoue que ça me plaisait que l’on nous confonde.» Ne jamais être seule. Ne jamais avoir peur ou se sentir abandonnée. Et puis Lysander continue. Bafouille. Et Lullaby penche la tête sur le côté, incapable de savoir pourquoi. Mais lorsqu’il se tourne pour faire demi-tour Lullaby se sent brusquement triste. Sans savoir pourquoi. Alors brusquement dans un éclair d’inconscience sa main se tend et frôle la sienne. Une demi-seconde seulement. Assez pour lui envoyer une décharge électrique dans le bras et la faire presque frémir. Sa voix est plaintive. Comme celle d’une petite fille. « Reste , s’il te plait». Puis elle secoue la tête « Ou allons ailleurs. De toute façon je déteste l’infirmerie … et ce ne sont que des égratignures. » Elle désigne ses bras d’une main frêle mais décidée. Si fragile.« Je n’ai pas envie de rester seule … »
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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeLun 29 Sep - 14:56



   
   

"Il croyait s'en tirer, il pensait comme un con que l'amour le sauverait de tout, mais ses démons sont de retour en pleine forme. Cette fois bien décidés à le laminer complètement."

Le souffle s'épanche comme une langueur sèche, butte tout contre le galbe de ses lèvres et se suspend à la bouche de Lullaby. Lysander ignore encore quelle hardiesse soudaine l'a poussé à lui avouer son attirance, même en filigrane. Il a le cœur qui s'émeut et le bégaiement qui l'éconduit, en attente crispée de la sentence de sa belle. Mais cette dernière se contente de le toiser de son regard presque hagard, ne relève pas même l'aveu et le darde de son air tranquille. C'est ce silence qui l'achève alors, bien plus que l'angoisse de la réponse. La belle Serdaigle n'a pas même pipé mot ni réagi à sa confidence amoureuse, ce qui soulage Lysander autant que cela l'accable. Satisfait de ne pas l'avoir faite fuir mais rompu par le manque de réaction de la brunette, le prétendant ne sait quoi en penser. Cette minime lueur d'espoir ayant ronronné contre son sein à l'instant où il lui confessa la préférer aux autres donzelles s'est éteinte subitement avec le mutisme de son élue. Le cœur s'est stoppé, un peu amer, un peu déçu, levé par le seul soulagement de ne pas avoir effrayé la dame de ses pensées. Mais la rétribution est bien pâle face à sa déception, puisque Lysander se demande soudain si Lullaby ne l'entrevoit que comme un ami malgré sa révélation impromptue. Sans doute aurait-il préféré qu'elle ne s'emporte ou ne rougisse, qu'elle tourne les talons avec précipitation ou ne lui affirme ne pas ressentir la même chose. Le refus plutôt que l'indifférence. Ainsi sous couvert d'une mine blêmie par la désillusion, le jeune homme achève son discours par un départ... Jusqu'à ce que la demoiselle ne le stoppe dans sa course. Et cette main frêle sur son bras lui aurait probablement arraché quelques frissons s'il n'était pas en l'instant blasé et persuadé qu'il ne pouvait plus rien faire sinon enterrer son béguin et le laisser s'étouffer. « Reste , s’il te plait. » Le Gryffondor considère la proposition en posant son regard d'ambre sur la porte scellée de l'infirmerie, prompt cependant à accéder à sa requête. S'il ne veut plus se faire prétendant, il ne s'est pas dépouillé de son rôle d'ami fidèle. « D'accord... » Un sourire en bord de lippe qui se veut rassurant malgré l'écho un peu terne vrillant son timbre suave. Car Lysander ne peut en vouloir à Lullaby, bien qu'il demeure persuadé d'avoir essuyé un refus poli : si la demoiselle n'a pas réagi à son bref aveu, ce fut probablement pour ne pas le blesser. Et si l'égo est meurtri, ses principes à l'égard de l'amitié ne ploient guère.  « Ou allons ailleurs. De toute façon je déteste l’infirmerie … » « Mais tes bras... » « ...ce ne sont que des égratignures. » Si le jeune homme hésite, ce n'est pas par ennui de l'accompagner mais parce qu'il jauge l'étendue des dégâts. Les plaies ont l'air superficielles, peu profondes et sillonnant à peine son épiderme. Alors Lysander rend les armes et opine du chef, une idée lumineuse traversant son esprit et luisant derechef dans sa pupille malicieuse. « Okay. Va te changer et habille-toi chaudement, je te rejoins devant les grilles du château. » souffle-t-il d'un timbre complice, se refusant de répondre aux interrogations qu'il peut lire dans les yeux de la demoiselle.

Combien de temps a-t-il attendu là, près des portes gargantuesques marquant l'entrée des lieux, une cigarette au bout des doigts et les pensées en suspens. Ignorant si leur sortie improvisée réchaufferait quelque peu le cœur de Lullaby à défaut de lui changer les idées, se questionnant encore et toujours sur l'indifférence évasive de cette dernière lorsqu'il lui avoua préférer ses charmes aux autres. Mais lorsque la silhouette familière de la Serdaigle se découpe enfin dans son champ de vision, le Gryffondor reprend constance et assurance, et ne souffle que quelques palabres mystérieuses : « On se casse à Pré-au-Lard. » Assure-t-il à la demoiselle sans même lui laisser le temps d'éconduire sa proposition, prenant déjà le chemin engagé vers le village. Ainsi leur promenade fut-elle ponctuée par la fraîcheur d'une brise matinale ainsi qu'une conversation complice, dans laquelle Lysander se refusait pourtant de lui dévoiler sa surprise.

***


« Faut s'engager dans les petites ruelles. Cette boutique est pas facile à trouver, faut la mériter. » argue le jeune homme non sans un certain timbre fier vrillant sa voix suave, alors même qu'il embarque son amie dans les dédales pavés du village. En ce froid matinal, les rues demeurent presque désertes ; seuls quelques vieux chalands, dos voûtés et têtes basses, se hâtent d'aller travailler ou de faire leurs marchés, quand les deux jeunes gens vagabondent au bon plaisir de Lysander. Mais quand enfin ce dernier se stoppe face à une boutique à la devanture d'un bleu écaillé, c'est avec satisfaction qu'il darde la vitrine vendant pêle-mêle des objets moldus : une clé à molette côtoyait une télécommande sur un coussin de daim cramoisi, un baladeur audio trônait fièrement sur une étale en bois sur laquelle s'amoncelait tout un tas de vieilleries, pourtant traitées comme des antiquités. « On y est. » Et de pousser la porte d'une main assurée, faisant ainsi tinter le carillon à l'entrée.

« Ah ! Lysander ! » Un homme trapu s'approche guilleret, dandine sur ses courtes jambes vers l'intéressé tout en ouvrant grand les bras afin d'engloutir le Gryffondor contre son torse, dans une tape aussi virile que paternelle. Reprenant aussitôt constance – certes si la demoiselle demeurait insensible à ses avances trop subtiles, le jeune homme se refusait de se draper de gêne – le né-moldu passe une main nerveuse dans sa chevelure tandis que le boutiquier se tourne vers la jeune fille, sa main boudinée caressant sa moustache grise. « Tu es enfin venu avec ta demoiselle, je désespérais de te voir accompagné un jour. Lys a tendance à passer beaucoup de temps ici, je pense à l'embaucher hmm ? C'est lui qui m'a aidé à résoudre le mystère de cette chose. » Le commerçant pointe la fameuse clé à molette, quand soudain le Gryffondor s'emporte et le coupe. Rompu par la gêne et la volonté de s'isoler avec Lullaby, il parle avec assurance et conviction. « T'as toujours ta platine vinyle ? » « Oh cette grosse boite là ? Penses-tu, personne n'en veut. » Et le vieux sorcier de hausser les épaules avant de tourner les talons, laissant les deux jeunes gens le champ libre afin de s'approprier le fameux Graal entreposé au fond de la pièce.

Voilà ce que vient faire le jeune hardi si souvent aux abords de Pré-Au-Lard ; écouter sa si précieuse musique, puisque les enceintes de Poudlard broient les ondes et ne permettent pas ce plaisir musical moldu. Le jeune homme porte sans un mot sa main sur l'étagère alentour supportant nombre de vinyles, semble hésiter sur son choix et, comme il pose son regard d'ambre sur Lullaby tout en se questionnant sur ses goûts, opte pour la musique qu'elle chérira à coup sûr. Du moins l'espère-t-il lorsqu'il extirpe du rayonnage une pochette cartonnée sur laquelle s'inscrit en lettres jaunes et grasses 'Angie'. Et tandis qu'il s'affaire délicatement à poser le vinyle sur la platine, se surprend à espérer ne pas la décevoir.

Les premières notes s'échappent de l'appareil grésillant, apaisantes et mélancoliques, tandis que le garçon se tourne vers sa camarade. « Sympa, pas vrai ? » souffle-t-il d'un ton complice malgré l'appréhension.

   

   

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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeDim 5 Oct - 9:54

Sweet despair feel you devour me. I give into what I cannot have
Lullaby et Lysander
Lullaby tremble encore. Ni de froid. Ni de douleur désormais mais bien d’émotion. Ce n’est qu’un petit geste. Si minuscule. Elle a peine effleuré la main de Lysander pendant une fugitive seconde. Absolument rien. Du moins pour la plupart des gens. Pour Lullaby ce simple geste représente tout ce qu’elle n’ose pas dire. Qu’elle n’ose pas s’avouer à elle-même. Car oui Lullaby ne comprends toujours pas pourquoi elle se retrouve aussi attirer par Lysander. Elle essaye de se cacher la vérité en somme. Pourquoi ? Elle-même ne sait pas. Parce qu’elle devrait avoir de Lysander et que pourtant elle se sent en sécurité à ses côtés peut-être. Lullaby secoue brusquement la tête. Elle n’a jamais eu beaucoup d’expérience avec les hommes. Mais les rares fois ou elle s’est laissé aller à penser que l’un d’entre eux pourrait être différent cela s’est mal fini …

Pourtant Lysander lui semble être unique. Semblable à elle et pourtant si différent … alors peut-elle ? Se laisser aller. Juste une fois. Quelques secondes …

Quand il accepte de rester avec elle Lullaby laisse échapper un petit soupir, elle qui ne savait même pas qu’elle retenait son souffle. Le soulagement se dessine sur son visage, le rend plus doux. Presque heureux. Quand il désigne ses bras Lullaby se contente de secouer rapidement la tête un léger sourire sur ses traits tendres. «  Ça ira …ce ne sont que des égratignures ! » Et doucement elle repart en direction du dortoir sur la pointe des pieds tant qu’elle reste dans le champ de vision de Lys. Puis , une fois qu’il a disparu elle se met presque à courir. Pour arriver à son dortoir le plus vite possible. Pour ne pas le faire attendre. Elle met les premiers vêtements chauds qui lui tombent sous la main et nettoie le sang-séché de ses bras. Rapidement elle donne quelques coups de brosse à sa longue chevelure brune qui tombe, enfin en cascade soyeuse sur ses épaules. Puis elle repart aussi vite qu’elle venue. Oubliant qu’il y a quelques minutes encore elle refusait de retourner dans son dortoir, ayant trop peur de recroiser Winter et ses avances mal venues.

A croire que Lysander lui avait donné le courage d’oublier…

Quand elle arrive enfin devant les portes Lysander lui dit qu’ils se rendent à Pré-au-lard et s’éloigne d’elle rapidement. Lullaby le sent vexé. Et elle se sent coupable. A-t-elle fait quelque chose de mal ? Peut-être n’a-t-il pas apprécié qu’elle le touche ? Après tout Lullaby sait que Lysander est aussi restrictif qu’elle lorsqu’il s’agit du contact. Elle voudrait s’excuser alors mais n’est pas sûr qu’il s’agisse d’une bonne idée. Alors elle se contente de le suivre en babillant d’une voix presque insouciante, tout en lui adressant de nombreux coups d’œil … aussi discrets que faire se peut. Puis ils arrivent dans le village et Lysander tourne tout en parlant de l’endroit ou il veut l’emmener. « Et toi alors ? Comment tu l’as trouvé ce fameux endroit ? ». Mais sa question reste en suspens jusqu’au moment ou ils entrent dans ce lieu que Lullaby ne connait pas. Dans la devanture des dizaines d’objets que dont Lullaby ne sait absolument rien, pas même leur utilité. «  Ce sont des objets moldus ? ». Elle est contente Lullaby. Elle qui voulait en savoir plus sur Lysander et le monde ont il est issus la voila servie. Surtout qu’elle se doute bien qu’il ne montre pas ce lieu à n’importe qui. Alors un large sourire se dessine sur son visage rayonnant et elle se rapproche inconsciemment du jeune homme.

Soudain un homme d’un certain âge apparait et engloutis Lysander dans une étreinte farouche. Lullaby regarde avec amusement celui-ci se détacher rapidement. Mais soudain elle rougit. Son visage entier devient rose, de ses joues jusqu'à son front. « Sa demoiselle ». Non pas qu’elle y trouverait quelque chose à redire d’ailleurs. C’est pour cela qu’elle rougit d’ailleurs.  Parce que cette idée lui plait bien plus qu’elle n’est prête à l’admettre. Avec attention Lullaby regarde le gryffondor prendre un disque plat et le poser sur un objet étrange. Elle sursaute presque en entendant les premières notes sortir de l’appareil. Et se penche en avant pour l’observer. Toute fascinée qu’elle est. Doucement elle se laisse porter par la musique, laissant sa tête se balancer de gauche à droite. Puis la voix de Lysander la coupe. Et Lullaby lève un visage radieux vers lui, de l’émerveillement au fond des yeux. « J’adore ! Elle magnifique. » Doucement Lullaby fait une pause et reprend. »Mais c’est une chanson triste non ? Qui l’a écrite ? » Elle n’y connait rien Lullaby. Elle sait qu’elle aime. Entendre le nom de cette femme susurré par cette voix rauque. La mélancolie qui émane de la chanson. Ca lui plait même si elle ne sait rien d’autre dessus. Et puis soudain lui vient cette idée folle. Peut-être soufflée par l’attention qu’a Lysander envers elle, par l’homme de la boutique qui lui a demandé si elle était « sa demoiselle », ou par la chanson elle-même … qui sait ? Toujours est-il qu’elle penche légèrement la tête en avant vers Lysander et lui tend la main, une main légère qui tremble soudain un peu. « Me ferais-tu l’honneur de danser avec moi ? ». Sa voix aussi chavire sous l’émotion et soudain son cœur s’emballe, cognant férocement contre sa poitrine. Parce que pour elle … c’est un si grand pas en avant !
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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeDim 5 Oct - 13:16



   
   

"Il croyait s'en tirer, il pensait comme un con que l'amour le sauverait de tout, mais ses démons sont de retour en pleine forme. Cette fois bien décidés à le laminer complètement."

Ne nions pourtant pas l'inconscient militant de Lysander, lequel choisit probablement la chanson la plus douce et propice aux émulsions amoureuses. Sa main aguerrie ne s'est pas arrêtée sur le vinyle dont le tempo s'entremêle à des notes virulentes, elle s'est épanchée sur celui dont l'harmonie s'emploie à charmer sa belle. Quand bien même le Gryffondor digère à peine la molestation de son égo, ces coups impétueux tout contre ses parois stomacales et délogeant de concert les papillons aux battements d'ailes frénétiques, il a le désir inconscient de lui plaire. Et de lire au fond de ses yeux un bonheur éphémère, le temps d'une chanson lui chatouillant l'âme et l'ouïe, qu'elle puisse entrer dans son monde avec douceur si elle le souhaite. Les pupilles du jeune homme ne se délogent pas d'Elle. Ils clament avec langueur une appétence candide. Tentent de lire sur son si doux visage la moindre expression qu'il pourrait glorifier en bord de myocarde, photographier l'instant dans la cornée et le graver dans un coin de son cerveau. Il y a tout contre son crâne des landes rêveuses nommées Lulla. Une immensité secrète engoncée dans une mémoire amoureuse : le prétendant y inscrit chacune de ses mimiques, ses palabres, ses rires et son parfum.

T'es inexpugnable, Lysander. Parce que t'as érigé trop haut les remparts de ton myocarde comme un prolongement broussailleux de tes artères, et que t'as laissé personne rentrer. Pas même les donzelles toquant avec force tout contre la porte, la ténacité au bout des doigts et de la langue. Mais pour Elle, t'as entrouvert le vantail, fait sauter les verrous, laissé entrer de la lumière dans l'obscurité de tes craintes. Ca t'a explosé à la gueule comme un obus solaire, et t'as même pas songé à te protéger de l'aveuglement.

« J’adore ! Elle magnifique. » Instant de soulagement ; le Gryffondor ayant retenu son souffle soupire alors d'agrément avant de laisser poindre à ses lèvres un sourire de connivence. Il le savait. Une fille comme Lullaby ne peut qu'avoir de bons goûts musicaux. »Mais c’est une chanson triste non ? Qui l’a écrite ? » « Les Rolling Stones. » réplique-t-il non sans froncer le nez quand il se rend compte du caractère aussi étrange que cocasse du nom du groupe. Au moins ne lui a-t-il pas parlé des Sex Pistols. « Ils en ont écrit des bien plus funs. » Lysander ne peut s'empêcher de répliquer avec la passion qu'on lui connaît pour son monde mélodieux. Il n'est pas tant mélomane, pourtant. Mais la musique fut pour le jeune homme une évasion salvatrice ; puisqu'il ne pouvait guère s'échapper physiquement, au moins le faisait-il par la pensée. Puis soudain une main se tend, blanche et menue, elle a le geste qui tremble un peu. Et lorsque le jeune homme aperçoit cette paume se lever vers lui, il a les papillons qui reviennent à la charge et investissent de nouveau son estomac. Une vague de choc, à la fois tendre et prenante. L'envolée amoureuse remonte contre son buste et danse oppressante contre son cœur farouche. Bam, bam, bam. Les battements s'accélèrent, se poussent, écrivent les partitions d'un tambour.

T'as l'air con, maintenant. A ouvrir la bouche sans parvenir à clamer le moindre son. Toi qui a toujours eu la langue acide voire caustique, t'as perdu la voix et tes moyens. T'as toujours été dans l'offensive, à brandir des armes que tu n'avais pas, à cracher ton venin et à jeter tes regards noirs qui les émoustillaient à défaut de leur faire peur. Et là, t'as plus rien à dire et plus rien à défendre.

Bam, bam, bam. Lysander déglutit avec difficulté, car si la belle Lullaby n'est pas de celles qui lui inspire méfiance, il comprend que le sentiment amoureux le paralyse. Il aimerait recouvrer ses attitudes de mauvais garçon, ses palabres un peu tranchantes, son assurance patentée. Au lieu de quoi le jeune homme toise du coin de l'oeil le boutiquier qui, comme par hasard (ou non. Il jura avoir vu le vieux sorcier sourire de tendresse paternelle avant de tourner les talons), s'est absenté dans l'arrière-salle. Mais il se refuse à être là, bras ballants, à contempler son inertie et la hideuse résurrection de ses démons. Il ne veut pas laisser crever son cœur d'une mort abjecte, lové contre les souvenirs de sa honte. Il désire construire quelque chose de neuf sur des bases déblayées. Alors et malgré le cœur en émoi, Lysander finit par recouvrer un sourire vrai, attrape délicatement la main de Lullaby et s'en rapproche.

L'opération est délicate car elle nécessite de prendre en compte les petites peurs de Lullaby. Chacun de ses souffles et de ses gestes, est corroboré d'une oeillade qu'il lance à la Serdaigle. Comme pour chercher son approbation. Et lorsque le jeune homme pose sa première main sur la hanche de l'ingénue, il a le souffle qui s'accroche à ses poumons, la gorge sèche et les yeux protecteurs. Mais puisqu'elle ne pipe mot et y consent, Lysander pose alors l'autre main au creux des courbes féminines. Les corps se sont rapprochés dans un automatisme naturel puisque même le jeune homme n'y a senti aucune offense, aucun viol de son espace vital. Au contraire. Il a le souffle soulagé et le cœur en apnée, un peu indolent, complètement transi. Et tandis que Lysander pose sa tempe tout contre celle de Lullaby, sent s'insuffler en lui un apaisement qu'il n'eut jamais éprouvé en présence de la gente féminine. Les muscles se relâchent, le myocarde s'abandonne, l'esprit est libre car les démons sont jugulés. Il se sent bien, tout contre elle. A humer son parfum et à ne penser à rien d'autre, entremêlant sa chaleur à la sienne et en frémir de plaisir. Puis vient l'emportement amoureux porté par une vague de langueur ; sans même y réfléchir, le jeune homme porte ses lèvres aux joues pastel de la jeune fille. Puis dérivent contre le roc de ses lèvres qu'il émousse par un baiser.

Lysander a le temps d'y goûter. Fraise ou framboise. Un peu de fleur d'oranger. Quand il se rend compte de l'audace de son geste, impromptu et probablement malvenu, c'est dans un sursaut qu'il s'éveille. « J'voulais pas, c'était pas... désolé. » s'entend-il bafouiller sommairement, le teint livide et le cœur affolé au bord des lèvres. Ce n'est pas la crainte de l'avoir embrassée qui le fustige, au contraire. C'est celle de la voir le fuir.

   

   

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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeMar 7 Oct - 9:20

Sweet despair feel you devour me. I give into what I cannot have
Lullaby et Lysander
Y’a des moments comme ça. Des moments qui semblent simplement parfaits. Des moments ou le temps s’étire à l’infini, comme si l’esprit tentait par tous les moyens de prolonger ses minutes emplies de délices. Dans un coin reculé de son esprit Lullaby pense à Lumen qui pense que le bonheur se doit d’être une longue période. Et Lullaby se rend compte que décidément cela n’a aucune valeur parce que ces quelques secondes d’infinités dans les bras de Lysander valent bien plus qu’une éternité. Son cœur cogne contre sa cage thoracique au point qu’elle est persuadée que le gryffondor ne peut faire autrement que l’entendre. Alors quand il a pris sa main un éclair de chaleur l’a parcourue de haut en bas. Parce que ce n’est qu’un geste. Un geste qu’elle d’ailleurs abhorrer si souvent lorsque les hommes se pressaient à côté d’elle comme si elle n’était qu’un morceau de viande.

Terrifiée par l’idée de ressembler à sa génitrice …


Mais ce geste lorsqu’il est fait par Lysander semble étrangement juste. Normal. Ni sale, ni vulgaire. Simplement bien. Et c’est nouveau pour Lullaby. Parce que soudainement elle ne se sent pas coupable d’être là, avec lui à ses côtés, contrairement aux rares garçons qu’elle a un jour fréquentés. Peut-être parce qu’il à l’air aussi emprunté qu’elle-même. Dans un autre moment elle aurait presque pu en rire. Mais à cet instant son souffle est coincé dans sa gorge et même parler lui semble être impossible. Alors elle se contente de lui jeter des coups d’œil furtifs. Pas vraiment discrète. Mais elle n’arrive pas à faire autrement Lullaby. Tout ce qui touche à Lysander lui semble soudain fascinant. Elle ne comprend pas vraiment Lullaby … mais comment pourrait-elle ? Après tout elle n’a jamais été amoureuse. Alors il est encore trop tôt pour qu’elle puisse réaliser qu’elle l’est …

Ses joues rougissent soudain et Lullaby déglutit lentement. Voila bien longtemps qu’elle ne s’est pas retrouvée si près d’un membre du sexe opposé. Leurs corps se frôlent lentement alors qu’ils se balancent sur le son de la musique. Et Lullaby change de sujet rapidement. Un peu gênée. Très gênée en réalité. « C’est un nom bizarre mais je les aimes bien. ». Elle sourit doucement et secoue la tête. Ses cheveux glissent soudain le long de son épaule. « C’est pour ça que tu viens si souvent ici ? Pour la musique ? Ou pour t’isoler ? ». Après tout Lullaby connait mieux que personne le besoin qui pousse quelqu’un à vouloir trouver refuge loin des murs surpeuplés du château de Poudlard. Personne n’aime cette école plus qu’elle qui trouve réconfort dans le fait de se rappeler de sa défunte jumelle dans l’enceinte du château ou elle vivait. Mais elle sait aussi à quel point cela peut parfois être dur à supporter. Ne pas avoir une minute pour soi. Ou de réelle vie privée.

Pour elle son refuge était la tête de sanglier. Un lieu anonyme pour noyer sa tristesse. Mais maintenant que Lumen l’y a surprise toute magie en est partie … Soudain la tête de Lysander se pose contre la sienne. Et Lullaby soupire. Doucement. Ses doigts se crispent un instant sur le dos du garçon juste avant qu’ils ne relâchent. Lentement. Comme une preuve de la confiance qu’elle lui accorde. Elle se contente de danser avec lui , dans cette boutique tout en choisissant d’ignorer que le propriétaire peut revenir d’une minute à l’autre. De toute façon en cet instant elle se sent juste bien. En sécurité. Tranquille. Et c’est la première depuis si longtemps que cela lui arrive. Et elle ne comprends pas comment ce sentiment peut lui être insufflé par un homme. Mais ça n’a pas d’importance. Elle se contente de savourer Lullaby.

Et puis doucement les lèvres de Lysander effleurent sa joue et puis ses lèvres. Et Lullaby se fige. Frissonne. Si fragile. Elle tremble de peur Lullaby. De mépris envers elle-même. Pas contre Lysander non. Contre elle. Mais ce n’est pas du dégoût. Non. Elle tremble parce qu’elle ne sait pas vraiment quoi dire. Quoi faire. Soudain elle a l’impression d’être faite de verre filée Lullaby. De pouvoir exploser au moindre mouvement. C’est tout nouveau pour elle. Etre embrassée et ne ressentir ni dégoût, ni honte. Elle a même l’impression qu’elle peut faire confiance à Lysander Lullaby. Mais elle à peur. Peur de s’abandonner … de se révéler. La confiance est une chose précieuse. Mais une chose qu’elle accorde si rarement. Pourtant elle sent Lullaby, elle sait que si elle ne fait pas quelque chose ce moment se terminera et ne se refera plus jamais. Parce que Lysander est aussi plein de doutes te d’incertitudes qu’elle-même. Alors elle essaye. « C’est pas …. Enfin je veux dire ». Elle bafouille un peu. « Ça ne me dérange pas … enfin … ». Piètre défense. Pathétique invite. Alors doucement Lullaby se dresse sur la pointe des pieds, moulent un instant ses lèvres à celle du gryffondor juste pour profiter de sa tiédeur, de son odeur … encore un peu. Pour tenter de lui montrer quelque chose … quoi ? Même elle ne sait pas. Mais trop vite elle rompt le contact. Effrayée quelque part. Alors elle plonge son visage dans le torse du jeune homme brusquement rougissante.
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Message Sujet: Re: I surrender [Lysander]   I surrender [Lysander] Icon_minitimeDim 12 Oct - 16:27



   
   

"Il croyait s'en tirer, il pensait comme un con que l'amour le sauverait de tout, mais ses démons sont de retour en pleine forme. Cette fois bien décidés à le laminer complètement."

Cette gêne qui le secoue et l'habite n'est qu'une façade. Comme l'Eglise ou Hollywood. Car la crainte illégitime s'est étiolée dans le creux de ses bras lorsque, lové dans sa chaleur, Lysander a touché du bout des doigts l'accalmie et la sérénité. Il n'a ni reculé ni n'a frissonné de dégoût face à elle, a même cherché du bout de ses lèvres les lippes framboisines de Lullaby pour y boire à la coupe. Ca s'est passé ainsi, sans ambages ni réflexion ; le cœur a transgressé ses démons et s'est fait la malle en lui scandant de l'embrasser. L'instant lui est apparu comme infini, éternel, inextinguible, onirique, puissant... Le garçon s'est imprégné de son parfum pour ne pas oublier, comme une morosité de connivence ; se dire que ce moment ne se répétera  peut-être jamais, car ils savent tous deux que leurs peurs ont l'arrière-goût de la couardise. Peu importe après tout, car Lysander improvisé voleur en lui octroyant ce baiser a les palpitations aggravées quoique agréables. Les ailes de papillon se sont déployées, à l'instar de ses sentiments enfin libérés sous le joug de ses lèvres trop audacieuses. Mais malgré tout, malgré cet égoïsme patenté, le Gryffondor ressent aussitôt les affres de la culpabilité dès lors qu'il se remémore les premiers mots de Lullaby. « C’est de ma faute en fait … ma faute si elle m’a embrassée. C’est parce que je suis moi. C’est répugnant. » Il aurait tout de même pu se retenir, merde. Ne pas céder à ses pulsions masculines, celles qu'il s'évertue de surcroît à juguler depuis que sa marâtre a tenté d'en prendre le contrôle. Ainsi lorsque le jeune homme s'excuse c'est avec sincérité et gêne qu'il s'exécute, de la culpabilité au fond de ses yeux chocolat. Il n'a pas l'âme d'un bourreau pourtant ; n'est certes pas un gentil garçon mais n'a pas pour autant le cœur frelaté. Son attention n'était guère de la heurter ni même de l'effrayer, seulement de l'étreindre un peu plus contre lui, comme il n'en eut guère plus l'habitude. Et soudain tous ces griefs lui explosent à la gueule, éclat d'obus coupables qui lui tranchent la gorge et les poumons ; Lysander peine à parler. Le palpitant jusque là en émoi se contrit sous le poids de son auto-accusation, l'estomac se soulève et la raison s'aiguise à l'instar de son regard coulant subrepticement ailleurs. Il ne sait plus s'il doit partir ou rester, ignore ce qui siérait le mieux à Lullaby. Il craint de l'avoir exécutée.  «C’est pas …. Enfin je veux dire » Enfin elle parle, et le jeune homme peut respirer. Conscient qu'elle ne lui en veut peut-être pas, Lysander pose de nouveau ses pupilles penaudes sur la demoiselle aux palabres hésitantes. « Ça ne me dérange pas … enfin … » Un sourire orne le coin de sa lippe lissée au mutisme car le Gryffondor a su lire entre les lignes, n'ignorant pas que les dires de la Serdaigle sont bien plus puissants qu'elle ne laisse le présupposer. Plus encore, la belle corrobore ses balbutiements tendres par un court baiser qui le surprend mais qu'il accueille volontiers.

Un silence pour une étreinte, et Lysander referme de nouveau l'étau de ses bras, son menton affirmé posé sur la tête brune de sa cavalière improvisée. Aussi et en l'instant, le jeune homme se sent satisfait et heureux, bien qu'il conçoit de ne plus réitérer son beau geste tant qu'il ne la sentira pas prête. « T'inquiète. On ne communique pas que par les mots. » souffle-t-il alors qu'il se veut rassurant. Lui qui ne sut jamais vraiment poser des palabres sur ses démons, préférant encore sourire à la dame de ses pensées plutôt que de l'aborder maladroitement. Ainsi se laissèrent-ils guider par la musique et leurs envies, bercés par la tendresse de leurs désirs, quand bien même les deux jeunes gens ne surent jamais mêler la lubricité à leur langueur candide.

- RP CLOS -
   

   

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