Jamais avant ce soir je ne l’avait vu plus apprêtée. Quand elle ne porte pas un vieux jean et des baskets, Bluenn est une toute autre jeune femme. Avec une robe et des talons elle est bien loin de la petite brune que j’ai l’habitude de voir, pleine de boue et de bleus avec les cheveux en pagaille après un match de Quidditch. Bien qu’elle ait déjà un joli visage au naturel, ce soir je dois bien avouer qu’elle a fait de réels efforts pour être élégante, jolie. Je suis on ne peut plus agréablement surpris par sa tenue. Moi qui craignais de devoir me rendre à cette fête en compagnie d’un garçon manqué j’étais bien loin de me douter qu’à mon bras, j’aurais une élégante jeune sorcière.
Certains nous ont regardés d’un œil étrange à notre arrivée. Nous ne sommes pas du tout assortis l’un à l’autre, et en plus de cela les conventions sociales établies nous interdisent normalement d’être proches. Peu importe, ils peuvent bien penser ce qu’ils veulent. Bluenn compte énormément pour moi, malgré le fait qu’elle soit issue de deux parents moldus. Tous les deux, nous avons bien plus de points communs que ce que l’on pourrait croire. Le fait qu’elle et moi soyons co-équipiers sur le terrain évite que d’autres élèves au sang tout aussi pur que le mien aillent s’imaginer des choses. Je ne voudrais pas qu’elle soit blâmée à cause de moi. Elle a beau être une jeune sorcière très douée, contre la magie noire elle se retrouverait totalement démunie. Et généralement, c’est à l’aide de cette magie que les gens comme moi s’attaquent aux nés moldus et aux impurs : car ils ne savent pas riposter face à une telle chose. Une magie sombre, mal vue par la plupart des gens, si bien qu’un sorcier issu du commun des mortels ne voudra même pas s’en servir. Le bien contre le mal, c’est un éternel débat.
L’alcool coule bien entendu à flot dans cette soirée étudiante. Je m’enivre, sans retenue. Sans penser à la gueule de bois de demain matin, ni même aux actes que je pourrais regretter une fois sobre. On n’est jeune qu’une fois dans sa vie. Si je ne profite pas des fêtes clandestines de Poudlard maintenant, je n’en profiterai jamais. On ne peut pas revenir en arrière. Et j’ai décidé de tout essayer, pour n’avoir aucun regret plus tard. Ça m’as déjà joué des tours, comme ce fameux soir où j’ai rencontré Marlowe dans un pub crasseux de l’allée des embrumes. J’ai bu jusqu’à être totalement ivre, et j’ai cédé à ses avances, sans réfléchir aux conséquences. La vérité c’est que si un jour quelqu’un l’apprend je suis mort, et lui aussi. Jamais les MacNair ni les Lestrange ne toléreraient une telle déviance. Jamais non plus mon père ne tolérerait le fait que je sois si proche d’une fille au sang impur, si impur qu’il n’y a aucun sorcier dans sa famille. Je n’ai pas été élevé comme ça. Je n’ai en théorie pas le droit de ne serai-ce lui adresser la parole. Pourtant… La triste vérité c’est que malheureusement, si mes seuls contacts se limitaient aux autres élèves issus du même milieu que moi, je serais bien souvent seul.
L’ambiance de la fête commence à dégénérer. La musique est bien trop forte, et je n’ai pas vraiment confiance dans les capacités de l’organisateur de la fête lorsqu’il est question de lancer un sort d’insonorisation suffisamment puissant pour couvrir les bruits d’une fête remplie d’adolescents ivres. Mieux vaut partir, et vite. Avec tout de même une bouteille d’alcool. « Viens, ça commence à sentir le roussi. » Délicatement sans même y réfléchir je prends la main de Bluenn dans la mienne. La tour d’astronomie n’est pas loin, et elle est souvent déserte. Surtout en plein mois de janvier, ou la température moyenne est de sept degrés. J’ai de toute manière prévu une couverture dans mon sac, ainsi qu’un petit bocal vide. Un simple sortilège et il nous permettra de nous réchauffer grâce à de petites flammes. Je tiens aussi fermement la main de Carter que je tiens ma bouteille de whisky pur feu de l’autre. Je me fiche bien que les autres élèves se fassent chopper par un prof ou un préfet. Ce ne sera pas notre cas. « Doucement… » Se faire prendre maintenant que nous sommes en bas des escaliers serait bien dommage. La porte est ouverte, et après l’avoir délicatement refermée voilà que nous gravissons toujours main dans la main les escaliers de pierre élimés menant à la tour d’astronomie. Il n’y a personne d’autre ce soir. D’habitude, c’est ici que viennent certains couples à la recherche d’un cadre romantique. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi, jusqu’à ce soir. Dos au mur de pierre, lové sous une couverture avec Bluenn, la vie semble douce. En silence, je regarde le ciel étoilé, dégagé. La météo de cette nuit est idéale. « Ça va tu n’as pas trop froid ?»
Un sourire de satisfaction venait orner mon visage en contemplant mon reflet dans le miroir. J'étais vraiment fière de moi et j'avais mis le paquet. Aucun détail n'était laissé au hasard et j'allais prouver à Néron que quand je le voulais, je pouvais vraiment rendre mon apparence plus que plaisante. Petite robe noire assortit d'escarpins allongeant dangeureusement mes jambes. Rouge à lèvres carmin faisant ressortir mes lèvres et plus d'une heure pour onduler mes cheveux de manière parfaite. Oui, ce soir, je n'avais rien à voir avec les autres fois. Plus féminine, plus pomponée. J'étais presque sûre qu'il n'allait pas en revenir. Attrapant une bouteille de parfum que je n'utilisais que pour les grandes occasions, j'en disposais délicatement sur ma peau et au creux de mes poignets avant de finalement me décider à quitter le dortoir des filles. Je ne pouvais pas faire mieux que ça. Du moins, il me semblait que c'était déjà assez suffisant.
Les yeux pétillants d'excitation, je descendais les marches rejoignant Néron dans la salle commune des bleu et bronze avant de finalement partir avec lui en direction de cette fameuse soirée. J'savais pas tellement si les regards étaient du à notre duo plus qu'étrange ou au changement radical effectuée sur ma personne mais quoi qu'il en soit, je continuais à sourire sans vraiment accorder d'importance à tout ça. De toute façon, qu'est ce que ça changeait ? Oui, une née moldue était pendu au bras d'un sang pur. Et puis ? Y avait-il vraiment un problème à ce genre de situation ? J'étais vraiment à deux doigt de trouver ça normal et puis, j'étais bien loin de penser que c'était une abomination. Dur de comprendre le jugement des gens sur ce point là. Encore plus quand les idéaux de vie était diamétralement opposés. Un sourire en coin, j'observais l'étendu d'étudiant s'abreuver copieusement d'alcool. J'préférais observer, j'voulais pas finir à quatre pattes vomissant un trop plein de boisson totalement dégueulasse. Puis l'image n'était pas forcément de celle que je voulais renvoyer. Qui plus est, par habitude, je ne participais pas vraiment à ce genre d'évènements. Par manque de temps, d'envie. Tout un tas de chose en fait. Je n'y voyais pas d'intérêt et sachant que mes amis étaient peu nombreux, il n'y avait aucune utilité à se rendre à ce genre de fête complètement seule.
Néron, quant à lui, semblait bien décider à se mettre plus bas que terre enchaînant les verres les uns à la suite des autres. De mon côté, je refusais poliment chaque tentative pour me faire boire avant de finalement craquer. Je n'étais pas obligée d'être tout le temps la fille intelligente sans frasque. Du moins, je me confortais dans cette idée avant de boire une gorgée de mon premier verre. Répugnant. C'est ce que je disais. Aucun intérêt et totalement dégoutant. Pourtant, cachant au maximum la grimace qui était venue déformer mon visage, je continuais à le boire sans rien dire. Jusqu'au deuxième. Cul sec. J'aimais pas être défiée. J'aimais pas refuser un défi. Alors bien sûr que je le faisais. Etrangement, ça passait beaucoup mieux comme ça. Un coup attroce ne durant que quelques secondes. Largement surmontable. Puis trois. Puis quatre. J'avais fini par arrêter de compter mais la tête me tournais. J'finissais par abandonner comprenant par avance qu'un verre de plus suffirait à m'donner un trou noir. Autant l'éviter tant que possible.
J'crois que j'étais bien trop paumée pour comprendre quoi que ce soit. Les choses défilaient trop vite et j'avais l'impression d'assister à une scène bien trop rapide pour avoir le temps d'analyser quelque chose. La main de Néron qui serrait soudainement la mienne m'entraînant hors de l'endroit. Un commentaire que je ne percutais même pas et on s'faufilait à travers les couloirs. La tour d'astronomie. Bizarrement, l'éloignement me rendait légèrement plus saine. Légèrement. J'comprenais que maintenant que ma main était dans la sienne et honnêtement, c'était étrange. Y avait pas ce genre de geste entre nous. Jamais à vrai dire. Mais je la retirais pas. C'était peut être l'alcool qui me faisait agir ainsi. Peut être pas. C'était dur à déterminer en fait. « Doucement… » Je le trouvais bizarrement beaucoup plus agréable que d'habitude. Presque attentionné en fait. Mais je relevais pas encore une fois. J'savais pas non plus pourquoi il voulait qu'on aille ici. Quitte à quitter la fête, autant retourner dans la salle commune des Serdaigles non ? C'était peut être plus logique. M'enfin. Je le suivais montant les escaliers difficilement avant qu'il ne ferme la porte une voix le sommet atteint. Une couverture sortit de son sac et on se retrouvait tout les deux, limites collés l'un à l'autre rendant la situation encore plus étrange. « Ça va tu n’as pas trop froid ?» Un frisson venait de me parcourir le corps, je pouvais donc difficilement répondre que non. Un peu.. Mais ça va aller. Soufflant légèrement sur mes mains glacés pour leur apporter un peu de chaleur, je finissais par poser mon regard sur lui. On va rester la toute la nuit ? Fort possible. Avec le remue ménage en bas, valait mieux se tenir tranquille quelques heures pour éviter les ennuis. C'était sympa comme soirée.
Bluenn frissonne doucement. Sans réfléchir une fois de plus, par instinct je la serre contre moi, pour qu'elle puisse se réchauffer. Venir ici n'était peut être pas la meilleure idée que j'ai jamais eue. Il fait plutôt frais, et avec sa robe il n'est pas étonnant que son corps soit parcouru de frissons. Je la sent de nouveau tressaillir dans mes bras. Mais est-ce que c'est à cause du froid bien de l'étreinte ? Difficile à dire. Je ne sais pas moi même. Et je ne veut pas savoir. Je suis dans l'incapacité totale de réfléchir trop longuement. Avoir eu la présence d'esprit de partir c'est déjà pas mal. Je crois qu'elle m'aurait égorgé si elle avait écopé d'une heure ou deux de colle à cause de moi. Après tout c'est parce que JE voulais aller à cette fête qu'elle es venue.Je ne veux pas lui causer de problèmes. Elle s'en créé déjà bien assez toute seule. « Non pas toute la nuit... On va juste attendre un peu que ça se calme. Comme ça on pourra rentrer tranquillement et sans problème à la salle commune. »
Une gorgée de whisky me brule la gorge et m'arrache une légère grimace. Avec l'alcool mes sens semblent s'être éveillés. Je hume pour la première fois de la soirée un parfum délicat. Un parfum féminin, celui de Bluenn. Je plonge mon visage dans son cou, pour en respirer l'odeur fruitée. « Tu sais...T'est vraiment jolie ce soir. J'aime bien quand t'est comme ça... Mais en fait, je sais pas si je préfère quand tu ressemble à une Princesse ou quand t'est pleine de boue et collante de sueur après un match. » Mon cerveau noyé dans l'alcool est incapable de réfléchir à ce qu'il va me faire dire. Mes propres mots me font rougir, et je suis bien heureux d'être caché derrière ses boucles brunes. Délicatement, je serre un peu plus mes bras autour de sa taille fine. C'est étrange, en la voyant frapper des cognards si fort je ne l'aurait jamais crue si frêle. J'ai presque peur de lui briser une côte en serrant trop fort. Mes lèvres finissent conte sa peau fraiche. Une peau douce et fine. Dans un mouvement brusque je me recule. « Excuse moi. » Je commence à comprendre pourquoi les couples viennent ici pour se bécoter. Avec le froid en haut de cette tour, on se blotti bien volontiers l'un contre l'autre.
Depuis quelques temps, je ne sais plus vraiment où j'en suis. J'ai besoin de faire un point sur ma vie, sur mes sentiments. Je pense toujours à Marlowe parfois, bien qu'il n'ait pas encore répondu à ma lettre. Le fera-t-il après tout ? Rien ne l'y oblige. Je comprends qu'il soit furieux après moi. Je ne suis même pas sur de savoir si j'aime les hommes ou bien UN homme, un seul. Les filles m'attirent toujours, c'est déjà une bonne chose. Ou tout du moins, une chose dont je suis certain à cent pour cent, sur laquelle je ne doute pas. Je suis totalement perdu, et l'alcool contrairement à ce que j'aurais pensé ne m'aide pas le moins du monde. Je passe mes doigts dans ses cheveux, observant son visage sans rien dire. Je suis entrain de faire une connerie. Une grosse connerie. Mais après tout, ce ne sera pas la première fois que je déconne. « Même si j'ai pas le droit, je t'aime bien. Tu m'aime bien toi aussi Bluenn ? » Je ne lâche pas ma bouteille, persuadé qu'elle me donnera du courage. Du courage pour quoi donc ? J'en sait foutre rien à vrai dire. Dans ce genre de cas, j'enfile une veste en cuir, je mets de l'eye-liner, je prends quelques verres et je laisse le reste de la nuit décider à ma place, car généralement, je suis bien incapable de prendre la moindre décision raisonnable.
Je ne savais pas vraiment quoi dire de plus, je ne savais même pas si c'était une bonne idée de parler tout court. On avait tout les deux pas mal bu, lui certainement plus que moi. Mais il était clair que l'un comme l'autre, on avait les idées beaucoup trop embrumés pour dire quoi que ce soit de censé. Un nouveau frisson me parcourut et il semblait que Néron l'ait senti lui aussi puisqu'il venait à me serrer contre lui. Whut ? C'était pas normal comme réaction de sa part. Pas normal du tout. Mais encore une fois, mon esprit était bien trop en bordel pour que je réagisse correctement. Alors je me laissais juste faire m'habituant peu à peu à la chaleur de son corps. J'avais toujours froid mais je me sentais mieux. Je veux bien rester là, c'est apaisant. Puis j'avais tellement froid que j'étais pas sûre de pouvoir quitter la couverture pour me déplacer jusqu'à la salle commune. De toute façon, il faudrait bien un bon bout de temps avant que les choses se calment et qu'on ait plus aucun risque de croiser quelqu'un au détour d'un couloir.
Sombrant dans mes pensées, je me blottissais un peu plus contre lui avant qu'il ne vienne mettre sa tête au creux de mon cou. Là, j'étais clairement mal à l'aise. C'était quelque chose à quoi je n'étais pas habituée. Le genre d'intimité que je ne connaissais pas et que je n'avais à proprement dire avec personne. En somme, j'étais gênée mais, je n'étais pas sûre que le repousser soit la solution. Dans tout les cas, il n'y avait rien de mal pour le moment. C'était juste étrangement bizarre. Et le pire dans tout ça était peut être le fait que j'aimais sentir son souffle se propager sur ma peau. Ok. L'alcool me faisait certainement délirer. Fallait que j'envisage les choses de cette façon. On dira que c'est différent. J'ai pas la même allure pour sur. Mais merci. Et.. Et j'trouve que t'es beau tout le temps. C'était pas de la drague hein ? Mais, j'devais bien avouer que Néron avait quelque de particulier. Un charme fou, une attraction évidente. Peu importe. Je le trouvais beau, j'avais bien le droit de le dire. Puis ce n'était pas comme si je lui faisais une déclaration d'amour enflammée. Loin de là même. Et il me serrait un peu plus contre lui m'arrachant un nouveau frisson qui cette fois, n'avait rien à voir avec le froid. Etrange. Trop étrange. Puis ses lèvres venaient à toucher ma peau. Doucement, comme un effleurement, si bien que je ne réalisais qu'au moment où il se dégageait brusquement. Abasourdi, en incompréhension. Je savais plus vraiment comme je devais agir là. J'étais juste perdue entre les effluves d'alcool et la manière dont il agissait avec moi depuis quelques minutes. Je.. C'est.. Bizarre. Bizarre mais pas déplaisant.
J'inspirais profondément ne sachant pas plus vraiment quoi dire. J'préférais penser que demain, tout serait sûrement oubliée et que la vie reprendrait son cours sans que ni lui, ni moi ne fassions allusions à cette fin de soirée pour le moins étrange. Mais alors que je croyais que s'était terminé, ses doigts venaient s'emmêler dans mes cheveux, le silence nous envahissant petit à petit. Le dégager ? Le laisser faire ? Bonne question. J'avais pas forcément envie qu'il arrête et pourtant, une fois me chuchotait à l'oreille que c'était du grand n'importe quoi. Bien sûr que je t'aime bien Néron. Je ne serais pas là sinon. J'fermais les yeux quelques secondes essayant de réfléchir à la situation sans grand succès. L'alcool était bien trop présent pour avoir une quelconque réaction intelligente et j'finissais par me convaincre qu'il était peut être mieux de laisser les choses faires. De toute façon, qui disait qu'il se passerait quoi que ce soit ? Tu devrais pouvoir aimer qui tu veux quand tu veux. Faire ce que tu veux. J'avais tellement du mal à comprendre cette vision de vie qui me semblait si étriquée. Et pourtant, j'voulais bien admettre que ça devait être dur pour lui de se soumettre à tout ça, de devoir choisir ses proches en fonctions de leur sans. J'comprenais pas comment j'avais pu passer au travers de ça. Tu veux quoi toi ?
L'entendre dire qu'elle me trouve beau me fait bêtement rougir. Je sais bien, que je ne suis pas laid. Mais de là à dire beau ? J'ai tout pris de ma mère, et mon visage ressemble parfois plus à celui d'une fille qu'à celui d'un jeune homme. Je préfère rester silencieux face à cette déclaration soudaine. D'habitude, Bluenn et moi n'avons pas ce genre de conversations. Souvent, on parle de tout et de rien. Des études, du Quidditch... Des sujets que n'importe quels amis aborderaient ensemble. Mais là, je crois bien qu'on a franchi une limite. Une sorte de ligne de démarcation imaginaire. Notre étreinte n'arrange en rien la situation. On est bien trop près l'un de l'autre. Mais qui à part notre morale va venir nous juger ce soir ? Surement pas le ciel étoilé. « Qu'est-ce que je veux ? Je sais pas vraiment. Je suis un peu perdu en ce moment.»
Perdu parce que je la trouve jolie et que finalement ça ne me déplaît pas de la serrer dans mes bras. Perdu parce que Marlowe n'as pas encore répondu à mon hibou et que j'aimerai savoir si lui et moi, c'est vraiment terminé. Et surtout perdu, parce qu'avec l'un ou l'autre, je sais au fond de moi que ce que je fait n'est pas normal. Pas sain. Un homme de sang pur qui a le double de mon âge, ou une née moldue... Tout ça, c'est interdit quand on viens de mon milieu. Personne ne doit jamais savoir. Ni pour mon aventure l'été dernier, ni pour Bluenn. L'alcool ne me réussit pas. C'est a cause de lui que je fait tout ça. Ma main ne veut pas quitter la joue de Bluenn. Et mon esprit troublé ne sait pas si l'embrasser serait une bonne idée. Elle n'as jamais embrasser personne. Est-ce qu'elle m'en voudra, si je presse mes lèvres contre les siennes ? Si je suis le premier ? Un baiser finalement, c'est plutôt intime. ça peut vouloir dire beaucoup de chose, et rien à la fois.
J'esquisse un sourire, je me rapproche doucement. Un baiser sur la joue, tout près de ses lèvres. Je la sent frémir, mais elle ne me repousse pas pour autant. Cette fois-ci je suis certain que ce n'est pas le froid qui la fait frissonner. Ou du moins, qu'il n'y a pas que ça. « N'aie pas peur... » Dans un souffle, dans un murmure je tente de la rassurer, tout en la rapprochant encore plus de moi en pressant ma main contre sa taille fine. J'aime la sentir contre moi étrangement. Frôler doucement ses lèvres des miennes, sans pour autant l'embrasser tout de suite. Jauger le terrain pour être certain qu'elle en aie envie, qu'elle ne m'en voudra pas éternellement pour ça. Si je ne le fait pas, j'ai l'impression que je vais le regretter, un jour ou l'autre. Je n'ai pas envie de me poser la question lorsque j'aurais quatre vingt ans : est-ce que j'aurais du embrasser Bluenn en ce soir de janvier quand j'avais seize ans ?
Je ferme les yeux, et je tente de faire taire ma conscience en pressant mes lèvres contre les siennes. Doucement, délicatement. Pour lui montrer qu'embrasser quelqu'un c'est agréable. Surtout quand on apprécie beaucoup cette personne. Ce baiser semble durer des heures entières. Elle ne me repousse pas, et je tente de lui apprendre en douceur ce que c'est que d'embrasser un garçon. Sans la presser, dans une lenteur extrême. Je mordille doucement sa lèvre inférieure, pour jouer, pour taquiner. Tout en pressant une main contre sa nuque délicate, j’approfondis ce baiser. French kiss. Un type de baiser bien plus sensuel, qui signifie sans détours j'ai envie de toi.
Au final, j'comprenais même pas moi même le sens de ma question. Qu'est ce qu'il voulait. Pourquoi je lui demandais ça ? C'était typiquement le genre de chose qui ne me regardait pas et puis, je ne savais même pas si j'essayais de cibler quelque chose en particulier. J'étais juste plus vraiment moi même avec l'alcool dans le sang et cette proximité soudaine. J'étais juste perdue entre ma raison et mes envies sans vraiment savoir ce qu'il était correct de faire ou pas. Peut être devrais-je simplement arrêter tout ça ? M'écarter et regagner le chemin du dortoir au risque de me prendre quelques heures de colle. Peut être qu'une retenue serait toujours mieux que de déraper pûrement et simplement avec lui. Parce que j'savais que ça allait déraper. J'étais peut être une novice dans ce genre de chose, je savais pas vraiment m'y prendre, mais je n'étais pas bête. Et je savais que ça allait finir par prendre une tournure assez conséquente. On ne pourrait pas retourner en arrière par la suite. Il serait trop tard. Mes pensées sonnaient comme étant étrangement fataliste pour le coup mais.. Malgré notre amitié scandaleuse aux yeux de mal de gens, on avait pas le droit de pousser le vice encore plus loin. Même l'espace de quelques instants.
Sa main toujours sur ma joue, j'gardais mon regard plongée dans le sien essayant de trouver un brin de sobriété pour arrêter tout ça. Sans succès. Comme si j'étais totalement hypnotisée par lui et tout ce qu'il pouvait représenter. Jamais je n'avais imaginée un jour pouvoir être attirée un tant soit peu par Néron Lestrange. Premièrement parce que je me fichais totalement des histoires d'amour et des garçons en général et deuxièmement parce que nos idéaux étaient bien loin d'être les mêmes. Puis, en premier lieu, il était seulement mon partenaire de Quidditch, mon équipier de travail et mon ami quand on ne se prenait pas la tête pour un oui et pour un non. Alors qu'est ce que j'étais censée faire ? Le repousser et prendre la fuite pour éviter les millions de questions qui envahirait ma tête par la suite ? Ou tout simplement laisser les choses se faire d'elle même au risque de briser quelque chose entre nous ? J'avais pas la réponse. J'étais pas assez lucide pour réfléchir correctement et ma tête était un brouhaha de pensées toute plus sordides les unes que les autres. La seule chose qui revenait à chaque fois était ses yeux. J'restais hypnotisée par ses yeux à tel point qu'il me semblait presque avoir arrêtée de respirer pendant quelques secondes. Est ce que c'était un jeu ? A celui qui craquerait le premier ? J'connaissais rien de tout ça. J'étais juste perdue entre l'envie et la peur.
Et il finissait par sourire me laissant perplexe. Est ce qu'il trouvait la situation amusante ? Parce que ce n'était pas mon cas. Loin de là. Un frisson. Un nouveau frisson au contact de ses lèvres bouillante sur ma peau. Est ce qu'il l'avait sentit ? Sûrement. « N'aie pas peur... » Il sentait certainement que tout mon corps s'était raidit et qu'en cet instant présent, j'étais crispée comme si un truc horrible était en train d'arriver. Pourtant, j'avais pas peur. Au contraire, je me sentais intriguée par ce mélange de sensation qui m'emplissait. Lui contre moi. Corps contre corps. J'fermais les yeux habitée d'un sentiment nouveau. Mon coeur ratait un battement en sentant ses lèvres. De simple effleurement, rien de plus, mais j'pouvais sentir mon coeur tambouriner à travers ma poitrine comme si je venais de lui faire subir un marathon. Douce ivresse. J'comprenais pas ce qui était en train d'arriver mais j'aimais ça. J'aimais sentir son souffle chaud se propager sur mon visage. J'aimais cette sensation de nouveau, cette envie soudaine que j'avais de vraiment sentir ses lèvres sur les miennes.
Puis ça finissait par arriver. Doucement, tranquillement. Un baiser doux et délicat. Quelque chose que je n'aurais jamais cru de sa part. Je me laissais enivrer par ce contact que je n'avais encore jamais eu sans le repousser une seule seconde. Me laissant guider petit à petit dans la démarche à suivre, le baiser finissait par s'intensifier devenant soudainement plus avide, plus sauvage. Et j'continuais à me laisser faire posant timidement ma main sur sa joue comme pour m'assurer que tout ça était bel et bien réel. Moi, Bluenn Carter, était en train d'embrasser Néron Lestrange. Une née moldue et un sang pur. Drôle de tableau. Moins drôle si quelqu'un venait à l'apprendre. Petit à petit, j'trouvais ça moins bizarre. Ce n'était qu'un baiser et au final, c'était bien loin d'être compliqué. Alors je les lui rendait en retour, pour lui montrer que j'avais compris. Avec une douceur infini, je l'embrassais à nouveau entourant sa nuque de mes bras. J'étais pas sûre de moi, pas confiante, j'avais peur de l'après surtout, mais je continuais.
Le froid que j'avais pu ressentir quelques minutes avant avait totalement disparu laissant place à la chaleur de nos corps étrangement collés l'un contre l'autre. Et je l'embrassais une nouvelle fois avant de relâcher la pression pour m'écarter doucement de lui. A quoi ça rimait tout ça ? C'était pas censé arriver. Même avec l'alcool. Rien ne pouvait nous servir de circonstances atténuantes. Il aurait juste fallut que tout ça n'arrive pas. Et j'savais que demain je m'en souviendrais. Qu'il s'en souviendrait aussi et que rien ne serait jamais plus pareil. On venait de merder. Totalement. Et j'avais aucune idée de quoi faire. On devrait pas faire ça. Merci Bluenn. C'était peut être un peu tard pour dire ce genre de chose. C'était arrivée de toute façon. Sans que l'un d'entre vous ne comprennes, sans que l'on puisse y réfléchir posément. C'était arrivé et y avait pas de retour en arrière.
Je me recule légèrement, essuyant mes lèvres humides d'un revers de main. Non, on aurait pas du faire ça, Bluenn et moi. Sans le savoir on a du briser quelque chose entre nous. Il ne faut pas que ça se saches. On aurait des problèmes, de gros problèmes. J'ai pas envie qu'on la prenne en bouc émissaire à cause de moi. J'ai pas envie de me faire déshérité par mon père. J'ai pas envie de devoir fuir par amour. Putain l'amour. Qu'est-ce que je sais de l'amour à tout juste seize ans ? Pas grand chose à vraie dire, puisque même entre mes parents il n'y a pas la moindre once d'amour ou d'affection.
En regardant les étoiles je me mets à réfléchir. Putain, j'aurais jamais du faire ça. Je me voit déjà courir dans la campagne Anglaise en donnant la main à Bluenn pour fuir des mangemorts à nos trousses. Fuir la mort, fuir le destin. Vivre comme un paria à cause d'une fille au sang impur bien trop mignonne pour me laisser indifférent. Je soupire longuement, avant de prendre une gorgée de Whisky pur feu qui me brule l’œsophage. Mais j'en ai plus rien à foutre maintenant. De toute manière c'est déjà trop tard, et on ne peut pas revenir en arrière à moins d'avoir un retourneur de temps sous la main, ce qui n'est pas mon cas. « Non on devrait pas, mais c'est trop tard. » Tout ça, je sais bien que ça se finira mal. Parce que je devrai la quitter à un moment ou à un autre. Que quelque chose nous séparera. Soit mes fiançailles soit la mort. On est pas fait pour être ensemble elle et moi, la société ne l'acceptera pas. Jamais. Ma famille me rejettera dès qu'elle saura.
« Quoi qu'il arrive, ça doit rester caché. On peut pas prendre le risque de s’afficher. » Je déglutis longuement avant de boire une nouvelle gorgée d'alcool. « Enfin, c'est si tu veux bien de moi. Parce que ça va être compliqué, et on le sait tous les deux que ça va mal se finir. » On ferait mieux d'oublier tout ça. De passer à autre chose, chaque un de notre côté. Elle devrait se trouver un copain qui n'est pas un Lestrange pour être plus tranquille, et moi une copine au sang tout aussi pur que le mien pour ravir mes parents. De toute manière, je suis sur que d'ici quelques temps mon père va me dire qu'un accord a été conclu entre notre famille et une autre, pour que plus tard j'épouse leur fille. Pour leur donner des petits enfants au visage d'ange, au sang pur, mais tout de même porteurs de tares. Parce qu'un Lestrange, même si ça a le sang pur... C'est enclin à la folie. A ce moment là je crois que j'aurais plus trop le choix. Je devrai quitter Bluenn pour me rapprocher de ma future femme. A moins que je ne parvienne à un accord avec la future madame Lestrange. Faire chaque un ce que l'on veut sans poser de questions, jusqu'au jour où l'on devra s'unir et se dire oui pour la vie, au nom du sang.
« On va en souffrir, Bluenn. On devrait en rester là, laisser ce baiser caché ici, en haut de la tour. »
code by Silver Lungs
HRP : désolée pour le retard, en plus c'est court é_è J'ai vraiment pas trop eu le temps de rp/de passer sur le fo ces derniers jours ><