« Tu dois vraiment partir ? » L'adolescent hocha la tête, tout en souriant à son amant. « J'ai pas le choix, mon père va criser si j'y vais pas... » S'il avait eu le choix, Néron serait resté une nuit de plus dans ses bras, dans ses draps. Mais depuis quand avait-il le loisir d'avoir le moindre contrôle sur sa propre vie ? La réalité revenait toujours. Passer quelques jours chez son amant en toute discrétion avait demander une certaine organisation à Néron Lestrange. Broderick, son père, avait accepté qu'il aille passer quelques jours à Londres chez sa sœur, à condition d'être de retour au domicile le mercredi suivant. Il avait ensuite fallu convaincre sa sœur Eileen, qui avait accepté de le couvrir le croyant en compagnie féminine. Finalement, le bleu et bronze avait su faire preuve d'autant de ruse qu'une vipère pour parvenir à ses fins. Personne mis à part lui ne connaissait la vérité. Pas même son amant. Ou tout du moins, pas dans les détails. Néron n'avait pas caché qu'il n'était encore qu'un étudiant, un élève de Poudlard. Un jeune aiglon, venant d'une famille de sang-pur, cachant cette attirance pour les hommes. Néanmoins, il n'avait pas donné sa véritable date de naissance. Il avait menti à cet homme qui partageait ses nuits, affirmant qu'il était âgé de dix neuf ans. Trois ans et demi de plus qu'en réalité. Sa grande taille et ses tatouages aidaient au mensonge, aident à créer l'illusion la plus part du temps. Il allait après tout souffler sa seizième bougie dans un peu moins de cinq mois, le dernier jour de l'année mille neuf cent soixante dix neuf, le trente et un décembre. A l'aube des années quatre vingt, afficher ouvertement et publiquement son homosexualité, ou sa bisexualité dans le cas du Lestrange, n'était pas une chose courante. Ni chez les moldus, ni chez les sorciers et encore moins quand l'on vient d'une famille de sang-pur. Quand on est âgé de quinze ans, faire l'amour à un homme qui a le double de son âge est une chose délicate. Devait il lui dire la vérité ? Est-ce que trois ans de plus ou trois ans de moins changeraient-ils réellement quelque chose ?
C'est dont l'esprit préoccupé que le bleu et bronze était rentré quelques heures plus tôt dans la journée. Néron avait tout d'abord du prendre le magicobus pour se rendre de chez son amant à l'appartement Londonnien de sa sœur. Puis, pour être sur de ne pas se faire prendre de manière stupide, il avait utilisé le réseau de cheminée depuis le domicile d'Eileen pour rentrer au manoir Lestrange. Devoir se rendre à une réception regroupant de nombreux sang-purs était la dernière chose que souhaitait faire Néron. En regardant son reflet dans le miroir de sa chambre, l'adolescent avait du mal à se reconnaitre. Il avait du couper ses longues mèches brunes, pour avoir l'air plus masculin. Il aurait aimé protester, mais le regard froid et impitoyable de son père l'en avait dissuadé. Qu'allait il dire en le voyant ainsi ? Le trouverait il toujours à son gout ? Tirant la moue et s'observant, le Serdaigle sursauta en entendant son père entrer. « Voilà qui est mieux. Ces cheveux trop longs m'insupportaient. Tu est prêt ? » « Oui, je descend dans une minute. » A se voir ainsi dans le miroir, Néron ne se reconnaissait pas lui même. Sans parler de ses cheveux qui avaient été raccourcis de dix bons centimètres, sa tenue le perturbait. Il avait l'habitude de porter un uniforme, comme tous les autres élèves de Poudlard. Mais dans ces habits élégants, il pouvait passer pour un véritable Gentleman. Sa ressemblance avec son père était encore plus frappante, lorsqu'il portait une telle tenue. Soupirant longuement et refermant la porte de son armoire pour ne plus se voir, l'héritier de la maison Lestrange se rendit en bas des escaliers.
La réception mondaine prenait place dans une élégante bâtisse, où pour l'occasion de nombreux sangs-purs s'étaient réunis. Parmi les adolescents et jeunes adultes présents, Néron en reconnaissait certains. D'autres élèves croisés au détour d'un couloir de l'école. Personne ne semblait enchanté, à part les parents, venus chercher un bon parti à qui marier leur enfant. Les mères étaient les plus enthousiastes, ainsi, le brun passa la première partie de sa soirée à sourire bêtement, à hocher la tête et à serrer quelques mains. « Néron est un très bon élève... Surtout en sortilèges, mais ses résultats sont également excellents en métamorphose et en astronomie... Pas étonnant, il est très intelligent, c'est pour ça qu'il est à Serdaigle. Bien sûr, son père et moi aurions préféré qu'il aille à Serpentard mais... Oh, et dis-moi Néron, tu comptes toujours essayer d'intégrer l'équipe de Quidditch à la rentrée ? » « Beau, sportif et intelligent... Vous avez beaucoup de chance d'avoir un fils comme Néron Madame Lestrange ! Il ressemble de plus en plus à votre époux, c'est impressionnant ! Et qu'est-ce que vous êtes grand mon cher, difficile de croire que vous êtes si jeune... » Bien entendu, sa mère s'était gardée de signaler son tempérament colérique, et ses crises de colères lors desquelles il entrait dans un état second, devant totalement incontrôlable. Les discutions n'étaient pas des plus passionnantes. Il était l'un des plus jeunes présents à la réception, et mis à part quelques visages familier, il ne reconnaissait aucun de ses camarades de classe. « Aller, va donc faire un tour, tu dois surement avoir des camarades à saluer. » Souriant à sa mère, reconnaissant qu'elle le laisse enfin partir, le brun ne se fit pas prier « Ce fut un plaisir, mesdames. Peut être à tout à l'heure. Au passage... Cette robe vous va à ravir Madame Goyle. » Toujours le mot pour faire plaisir, toujours un sourire pour charmer. Il avait élevé ainsi par son père, et Néron savait que ce soir, en aucun cas il ne devait le décevoir. Finalement, lire sorcière hebdo pouvait s'avérer utile. Toute lecture apporte quelque chose, même s'il n'est pas question de grande littérature ou d'ouvrages intellectuels. Ainsi, il savait parfaitement, du haut de ses quinze ans, que cet été le rose poudré et les couleurs pastels étaient très à la mode. Entendant la quadragénaire glousser, le jeune homme s'éloigna avec l'air sinistre.
Non mécontent d'enfin s'éloigner des commères, l'adolescent chercha son père du regard. Celui-ci était visiblement en pleine conversation avec d'autres hommes, un verre de whisky pur feu à la main. Se contenter de jus de citrouille pour faire bonne impression était plutôt irritant. Il n'avait pas non plus eu le droit d’amener du tabac avec lui. Finalement ce soir, ce seraient les parents qui décideraient de l'avenir sentimental de leurs enfants. Alors il fallait à tout prix faire mine d'être le gendre idéal. Lestrange, un nom convoité par beaucoup de familles de sang-pur de second rang. Un nom synonyme de grandeur, garant d'une pureté irréprochable. L'occasion pour certaines jeunes filles de s'élever socialement. Il savait bien que ses parents souhaitaient le meilleur parti possible pour lui. Peut être qu'en dernier recours, il serait amené à épouser l'une de ses cousines si ses parents ne trouvaient pas mieux. Il s'était fait à cette idée. Finalement, c'était peut être mieux que d'épouser une inconnue. Ses parents étaient après tout tous deux cousins. Broderick, dernier né des frères Lestrange avait eu les restes. Lui n'aurait pas ce problème, il était le seul héritier du nom. S'il ne trouvait personne à épouser, c'était bien une question de malchance. Il pourrait sans doute se marier à une jeune femme charmante, venant d'une bonne famille, possédant une dote conséquente. La fortune de la famille Lestrange étant convoitée, de nombreuses familles arrivistes et opportunistes essayeraient sans doute de s'attirer les faveurs de ses parents...
Soupirant longuement et buvant une gorgée de jus de citrouilles, le Serdaigle s'approcha d'un pas décidé vers le buffet. Personne ici ne semblait l'avoir reconnu. Avec ses cheveux bruns désormais courts, sans maquillage et sans son blouson de cuir noir, il était méconnaissable. Il passait désormais pour un garçon de bonne famille, propre et irréprochable en tout points. Ses tatouages étaient également cachés par les longues manches d'une chemise noire. Impossible ou presque de le reconnaître. Tout en mangeant l'un des petits fours présents, il se mit à observer les jeunes femmes présentes. Toutes se ressemblaient. Toutes portaient cet air suffisant propre aux gens bien racés. Les bijoux de ces derniers, en plus d'avoir un intérêt esthétique avaient pour but de montrer la fortune de la famille. Leurs souries faux et leurs paroles mièvres étaient à mourir de rire. Alors, pour occuper son esprit le jeune homme décida de s'imaginer ce qu'elles pourraient bien se dire si la sincérité était de mise. Cette grande brune à forte poitrine attira tout de suite son regard : Regardes, le diamant à mon doigt est plus gros que le tien. Mes perles sont d'une exquise raffinerie. Et regardes donc ma robe, le tissus est noble, plus cher que tes escarpins de la saison dernière... De toute manière, papa dis que je suis la plus jolie, alors t'as pas intérêt à essayer de me voler le fils untel, sinon je te jure que je t'arrache tes extensions faites au rabais.
S'esclaffant de manière étouffée, il esquissa un sourire mauvais. Finalement, cette brune à forte poitrine compensait son manque d'élégance par sa richesse. A choisir, cette petite rousse roturière en face d'elle était bien plus charmante. Peut être que sa tenue laissait supposer une richesse moindre... Mais si elle était ici, c'était que son sang était pur. Il y avait aussi les laissées pour compte, celles plus âgées qui n'avaient toujours pas trouvé de mari. Des femmes d'une trentaine d'années, voir plus, beaucoup plus, comme cette femme âgée au bas mot de soixante ans. Des vieilles filles, celles dont on n'avait pas voulu. Pas assez belles, pas assez riches, ou tout simplement victimes de commérages et d'un sacré scandale. Néron avait une tante éloignée, ne s'étant pas mariée et n'ayant pas eu d'enfants. De ce qu'il savait, une rumeur avait courru sur son compte, et l'on racontait à l'époque qu'elle entretenait une relation intime avec un né moldu. Elle avait donc fini seule, vieille, sénile et entourée de chats. Une bien triste fin. Il espérait de tout cœur ne pas finir comme ces femmes là. Le risque était moindre... Mais dans un milieu où seul comptent l'apparence et la réputation, personne n'est à l'abri. En tant qu'héritier, il ne pouvait se permettre de décevoir ainsi son père. Bien entendu, Néron savait qu'il ne se marierai pas tout de suite. Il avait encore quelques années devant lui pour profiter, et dans le pire des cas, il pourrait toujours tromper sa femme en toute discrétion. Il était plus que la plupart des gentleman présents ce soir avaient déjà cédé à la tentation, ou tout du moins, y avaient déjà songé. Les mariages d'amour, ce n'était pas quelque chose de courant dans les hautes sphères de la société sorcière. On se mariait le plus souvent par intérêt, par obligation. Assurer une descendance était une chose primordiale, la chose la plus importante sans doute. Avoir un fils ou même plusieurs était l'idéal. C'était pour cette raison que huit ans après Eileen Lestrange, Néron avait vu le jour. Son père ne pouvait se permettre de ne pas transmettre son patronyme. Désillusionné depuis bien longtemps sur la question des sentiments, le Serdaigle loin d'être naïf et dupe avait bien compris que ses parents ne s'aimaient pas. Ils se toléraient, cohabitaient parce qu'il en était ainsi.
Entendant des talons tout près de lui, le Serdaigle en pleine étude naturaliste sur la population locale se retourna pour faire face à une jeune femme. Une grande blonde élancée à l'air sinistre, strict, dégageant une beauté froide. A en juger par sa tenue qu'il détailla de haut en bas sans chercher à cacher qu'il l'inspectait, il était évident que celle-ci avait du gout. Souriant en coin, il décida d'engager la conversation. Elle semblait moins fade -et donc plus intéressante- que les autres filles présentes ce soir là. « Très belle tenue. ça change des oripeaux que portent les autres... »
Ara bailla en prenant bien soin de mettre sa main devant sa bouche et de montrer à tout le monde qui voulait bien le voir, l’ennuie mortel qui l’occupait. Par la barbe de Merlin que ce genre de réceptions pouvait s’avérer mortelle dans certains cas, et vu les organisateurs, elle n’était pas surprise plus que ca. Un rapide coup d’œil sur sa mère et son père lui fit comprendre qu’elle n’était pas la seule dans ce cas. Elle ne savait pas ou était passé son frère, surement assis dans un coin obscur avec un livre, espérant que personne ne lui parle. Au final, il n’avait pas vraiment tord de faire ca, mais elle ne pouvait pas, elle n’avait pas le choix elle. Alors elle se tenait la, un verre de jus de citrouille, o ennuie triplement mortel pour elle qui était déjà majeure, pour les apparences, à la main, et elle attendait que le temps passe. On venait lui parler par instant, mais pour ceux qui ne connaissaient pas encore la légendaire froideur Freinsteed, qu’Ara pratiquait à la perfection, les monosyllabes qu’elle leur adressait, un sourire plat sur les lèvres, les faisaient partir. Elle n’était pas la pour assurer son futur, son futur était déjà tout assuré, alors elle n’avait pas besoin de faire bonne impression, son nom seul suffisait a ca. Alors a la place, elle s’ennuyait avec application. C’était un de ses dons ca, s’ennuyer et avoir l’air pleine d’indifférence et d’ennuie. Cela faisait des années qu’elle cultivait ce look et au final, ca lui réussissait plutôt bien. Oui vraiment, ce genre de soirée avait le don de lui faire regretter de ne pas être plus proche de quelqu’un de ce milieu. Si au moins elle avait une personne avec qui parler, le temps passerait un peu plus vite. Elle se serait bien rapprochée de ses compagnons de classe, mais eux étaient tous la pour sociabiliser et la plupart d’entre eux étaient collés au talons de leur mère. Très peu elle merci bien. Alors elle se contentait de rester dans les endroits les plus visibles possibles à regarder tout le monde de haut et à juger, plus fort que jamais, ceux qui l’entouraient. Elle n’allait pas se mentir, et ce n’était pas non plus dans ses habitudes de mentir aux autres, mais elle savait pertinemment qu’elle valait plus que la plupart des autres personnes présentent. Diantre, même son frère valait plus que la plupart d’entre eux. Bandes de sang purs ultra puristes qui se pensaient supérieurs et meilleures que le reste… La plupart d’entre eux ne se rendaient pas compte que les actions qu’ils prenaient, celles qui étaient sensées protéger la cause, ne faisaient rien d’autre que des vagues, beaucoup de bruits et pas grand chose d’autre. Les Freinsteed avaient beau être regardé d’un mauvais yeux par certains, jamais en face par contre, ils étaient stupides mais pas complètement idiots, leur nom n’était pas tachés, leur réputation était toujours la même, ils ne faisaient pas de remous et leur façon de vouloir changer les choses marcherait très certainement alors que les autres étaient vouées a l’échec le plus total. Arthur Freinsteed et sa femme avaient refusé de suivre le mouvement bêtement, ils s’étaient contentés de décliner tout en assurant de leur présence, si jamais vraiment, leur présence était obligatoire. Un Freinsteed ne suivait pas. Un Freinsteed menait. Et c’est parfaitement ce qu’Ara avait l’intention de faire un jour. Lorsque sa mère lui avait annoncé il y a deux jours qu’ils allaient devoir se rendre, tous ensemble, telle la grande et heureuse famille qu’ils n’avaient jamais été, a cette réception, elle avait poussé un soupire long a fendre l’âme. Passer sa soirée au milieu de gens qu’elle n’appréciait pas, de gens trop parfumé, de femmes trop poudrées et de corps empaquetés dans des vêtements a faire tourner de l’œil un aveugle, elle ne pouvait vraiment pas rêver mieux. Elle ne les comprendrait jamais, toutes ses sorcières qui n’avaient, il fallait l’avouer, aucun respect pour leur entourage, ni pour elle même. Ce n’est parce que Sorcière Hebdo, et tous les autres magazines de la sorte, clamaient haut et for que telle couleur et telle forme étaient a la mode en ce moment, que tout le monde pouvait se permettre de suivre ce genre de conseil, et pourtant, il semblerait que la salle entière l’avait fait. Ara avait poussé son deuxième soupire lorsqu’elle avait vu ca. Quelque chose au coin de l’œil de la jeune fille attira son regard. Oh non…. Il approchait, encore une fois d’elle et elle ne se sentait vraiment pas de devoir ouvrir la bouche une nouvelle fois pour lui. Alors elle se déplaça, engagea la danse périlleuse de l’évitage de masses graisseuses en mouvement. Le seul endroit qui lui semblait plus ou moins à l’abri était le buffet. Avec un peu de chance elle y serait tranquille pour quelques minutes. C’était sans compter sans un visage, plus ou moins familier, qui lui adressa la parole.
Très belle tenue. Ça change des oripeaux que portent les autres...
La jeune femme se tourna complètement afin de faire face à son interlocuteur, elle le regarda et le détailla pendant de longues secondes. Il avait l’air sincère. Toutes personnes possédant un minimum de bon sens et de gout vestimentaire aurait été sincère de toute façon. Ce genre de soirée appelait a une tenue sobre et sombre. La robe Bourgogne qu’elle portait était donc bien plus approprié que toutes celles qui étaient rose poudrée, lavande ou pire encore, argentée. Les couleurs métalliques auraient du être bannie a vie de ce genre de réception, c’était d’un vulgaire les plus total, et a moins d’être taillée comme sa mère, elles finissaient pas ressembler a de gros cadeaux de noël. Elle n’allait donc pas a le remercier, elle n’avait de toute façon pas a le faire. Ara se contenta donc de hausser un sourcil, intriguée de trouver un compagnon d’infortune inattendu. Elle le connaissait mais bizarrement, elle n’arrivait pas à le remettre.
Le budget chandelle a très clairement été négligé. Je n’ose pas imaginer a quoi nos yeux auraient droits si ca n’avait pas été le cas… Et puis elle comprit. Lestrange?
La blonde face à lui n'avait pas tort. Il était clair que le budgejt chandelle avait été revu à la baisse. La décoration en elle-même ne semblait pas être très onéreuse. Rien d’extravagants, pas de bouquets de fleurs fraîches à chaque table, et pire encore un buffet. A voir la tête que tiraient ses parents, eux aussi s’attendaient à mieux. Il est certain que si les Lestrange avaient su que la soirée serait si minable, ils ne seraient jamais venus. Il aurait donc pu rester avec son amant. A cette heure-là, tous les eux seraient très certainement en pleins préliminaires sur le canapé de ce dernier. Chassant bien vite cette pensée de son esprit pour ne pas passer pour un pervers si son corps venait à réagir sans qu’il puisse le Controller, il esquissa un sourire en l’entendant prononcer son nom. « Lui-même. Néron Lestrange. Ça change avec les cheveux courts hein ? Puis le costard aussi. Ça me donne l’air plus adulte. » Passant une main dans ses cheveux aussi noirs que la nuit pour souligner sa parole il esquissa un sourire « Miss Freinsteed n’est-ce pas ? A Serpentard il me semble. » Le Serdaigle en était certain mais il ne voulait cependant pas affirmer lui-même ses dires, par simple politesse. Il était certain de l’avoir aperçue plus d’une fois à l’école. De plus, grâces aux leçons de son père le jeune Lestrange savait qui étaient les Freinsteed. Une famille de sang pur, respectée en Grande Bretagne. Ils n’étaient peut-être pas aussi connus que les Lestrange, mais n’en étaient pas moins purs ni influents.
Finissant le petit four à la saussice qu’il avait commencé, Néron laissa son regard se promener de nouveau pour la salle : « Il y a encore des femmes qui osent porter des robes argentées... Il faut un certain physique pour porter ça. C’est comme toutes ces robes aux couleurs pastel… C’est d’un mauvais gout ma parole ! Mieux vaut porter des couleurs sombres dans une telle soirée… Ou alors encore une fois, avoir le physique adapté à une telle couleur. » La mode et le maquillage faisaient partie des centres d’intérêt du Lestrange. Plutôt étrange pour un garçon. Lui-même savait se maquiller, accentuer son regard bleu avec du fard noir et un trait d’eye-liner parfaitement droit. Ce n’était pas le cas de certaines sorcières, incapables de se maquiller correctement sans avoir l’air d’êtres de vulgaires prostituées. Et pas le genre de prostituées ayant des tarifs élevé non ! Plutôt le genre à traîner sur les grands boulevards et à proposer une gâterie à 25£ dans une ruelle glauque et sentant l’urine. Il était courant que certaines de ses amies vienne lui demander quelques astuces concernant leur teint, ou bien son avis sur une tenue. « La nourriture est vraiment moyenne. Je pense que si on avait su, on ne serait pas venus mes parents et moi. Ma sœur a préféré rester à Londres, elle a eu raison. » Eileen avait prétexté être trop abattue par la disparition soudaine de son fiancé. Dit fiancé, qui était enterré six pieds sous terre au beau milieu d’une forêt. Il ne risquait pas de revenir. Les talents de comédienne de sa sœur l’impressionnaient réellement. Capable de pleurer sur commande, et d’obtenir n’importe quoi avec un battement de cil et un sourire. Eileen Lestrange n’était à n’en pas en douter une très bonne actrice. « Et c'est un buffet, il n'y a même pas de serveurs. Le minimum, c'est du personnel pour assurer le service, avec des plateaux en argent. »
Néron qui était en pleine adolescence passait le plus clair de son temps à manger. C'était à se demander comment il pouvait rester si mince, voir même maigre. Il grandissait également très vite, forçant ses parents à devoir lui racheter des vêtements à chaque vacances scolaires ou presque. Cependant, lors d'une telle soirée où la tenue était de mise, il savait dores et déjà qu'il ne devrait pas dévorer le buffet à lui seul. Simple question de politesse, de savoir vivre. Une fois rentrée, il était certain que le bleu et bronze hurlerait sur leur elfe de maison pour qu'elle aille lui préparer un repas digne de ce nom, qui comblerait son appétit. Se retournant vers sa camarade, esquissant un sourire mauvais le Lestrange dit sur un ton amusé « Et si on cherchait à qui attribuer le prix de la pire tenue ce soir ? Faut dire qu'on s'ennuie ici. »
C’était une question, mais elle savait déjà la réponse. En temps normal, comprendre par la dans les couloirs de Poudlard, il sortait du moule, ce soir la, s’il n’avait pas eut le physique typique des Lestrange, elle ne l’aurait certainement pas reconnu. La, il été trop classique, trop comme tout le monde, et c’était dommage. Elle regarda encore une fois autours d’elle, lâchant du regard le jeune homme qui lui faisait face et observa ce qui les entourait, tout en inspirant à l’aide de sa paille, un peu de jus de citrouille. La pièce était trop sombre. En d’autres circonstances, elle aurait très franchement détesté. Elle pensait, très honnêtement, être la seule serpentard de l’histoire de Poudlard, a avoir été se plaindre a son directeur de maison, puis au directeur de l’établissement, sur l’état de la salle commune des Serpentard. On y voyait rien, c’était trop sombre, elle n’aimait pas ca, c’était mauvais pour ses yeux. Mais ce soir… Elle bénissait, mais pas trop quand même, la radinerie dont faisaient preuve les hôtes. Grace a ca, le plus gros, et les plus gros d’ailleurs, des dégâts étaient camouflés par la pénombre.
Lui-même. Néron Lestrange. Ça change avec les cheveux courts hein ? Puis le costard aussi. Ça me donne l’air plus adulte. C’était mieux avant. La réplique avait claqué, violente et directe, comme a son habitude. Ara n’était pas du genre a y aller par quatre chemin ou a arrondir les angles. Elle n’allait pas lui mentir, elle ne voyait pas la raison de le faire, et elle n’en avait pas envie. Il était mieux dans les couloirs de Poudlard qu’au milieu de cette réception. C’était comme ca, pas autrement. Miss Freinsteed n’est-ce pas ? A Serpentard il me semble.
Elle hocha la tête pour confirmer ses dires. Comme si elle aurait pu aller dans une autre maison que Serpentard. Aucun réel Freinsteed, et par la il fallait comprendre qu’Ambroise n’était pas un véritable Freinsteed, ne pouvait aller ailleurs qu’a Serpentard. Elle n’était pas surprise qu’il la connaisse. Après tout, elle ne passait pas forcément inaperçue, et ils s’étaient déjà croisés plus d’un fois. Ils ne s’étaient jamais échangé de paroles a proprement parler, mais il y avait un début a tout.
Il y a encore des femmes qui osent porter des robes argentées... […] Ou alors encore une fois, avoir le physique adapté à une telle couleur.
La jeune femme laissa s’échapper un léger rire. Il ne devait surement pas le savoir, mais ce genre de réaction, de sa part, était assez rare. La dernière fois qu’elle avait rit remontait a juin dernier. Il venait de dire tout haut la réflexion qu’elle s’était fait tout bas depuis le début de la soirée. Il faut croire que le bon gout se perd. On ne peut même pas attribuer ca à l’âge… D’un signe de tête, elle venait de designer un groupe d’étudiants, le plus âgé ne devait pas avoir plus de dix-sept ans et plusieurs visages lui étaient inconnus. Ils devaient surement aller dans un autre établissement. Trois d’entre eux étaient si mal habillés que la mère Crabbe avait l’air jolie et élégante a coté. C’était pour dire.
La nourriture est vraiment moyenne. […] Le minimum, c'est du personnel pour assurer le service, avec des plateaux en argent. Encore une fois, elle sourit légèrement tout en finissant son verre. Ara, elle, n’avait pas eut la force de tenter quoi que ce soit du buffet. Un coup d’oeil lui avait suffit, déjà qu’elle n’entrait pas dans la catégorie des grands mangeures, si en plus la nourriture ne lui semblait pas appétissante, elle savait très bien qu’elle finirait dans la cuisine de ses parents, a se faire un sandwich a une heure du matin. Pouvait-on vraiment espérer mieux de la part de nos hôtes? Sincèrement, elle en doutait. Ils ne sont vraiment pas réputés pour leur générosité, ni par leur facilité a lâcher leurs gallions. Je ne comprends pas pourquoi ce sont eux qui organisent, encore une fois. Au cas ou le message n’avait pas été suffisamment clair, elle ne portrait pas vraiment les hôtes dans son coeur. Mais encore une fois, peu de personne pouvait se venter d’être dans son coeur. Le jeune homme venait de se tourner vers elle, un sourire comme elle les aimait, sur le visage. Et si on cherchait à qui attribuer le prix de la pire tenue ce soir ? Faut dire qu'on s'ennuie ici.
Ara le regarda un instant, le visage figé et froid, comme a son habitude, avant de se retourner et de poser, négligemment son verre sur le buffet. Lorsqu’elle fit de nouveau face au Lestrange, un sourire, copie conforme de celui de Néron, avait pris place sur son visage. Elle lui tendit la main, attendant qu’il la lui sert.
Ara! S’ils devaient s’amuser a ce genre d’activités, ses préférées, autant qu’ils partent sur de bonnes bases. Et s’il aimait autant qu’elle a faire ca, il avait amplement mérité de l’appeler par son prénom. Madame Goyle est haut sur la liste… Mais en cherchant un peu…
Madame Goyle, qui était l'une des meilleurs amies de sa mère était en effet plutôt bien placée dans le classement pour raffoler la palme du mauvais goût ce soir là. Madame Rowle aussi semblait s'être donné beaucoup de mal pour se fagoter comme l'as de pic. Son chapeau à plumes de paons ridiculement gros pour son visage mince et sa carcasse décharnée, sa robe verte et bleue qui tombait comme un sac... Sans compter que les couleurs ne lui allaient vraiment pas au teint. « C'est vrai que Mrs Rowle lui fait de la concurrence niveau élégance. »
Haussant un sourcil il se mit à rire de manière hypocrite « La coiffure de la fille Rowle aussi, c'est un vrai désastre. Les Anglaises, c'est vraiment démodé. Elle est pas vilaine pourtant... C'est dommage. » Elle n'avait sans doute pas eu le choix, forcée par sa mère qui n'avait aucun goût. Tout comme lui avait été forcé de se couper les cheveux, de laisser son eye-liner à la maison et de revêtir un costard. Portant un nouveau petit four à sa bouche puisque personne ne semblait vraiment en vouloir, le Lestrange tira la moue. S'il n'avait pas si faim, il n'y toucherait certainement pas non plus. « Il faut punir l'elfe de maison qui a cuisiné ça. » C'était à croire que cette créature avait fait son maximum pour servir des petits fours vraiment mauvais. L'elfe voulait-il essayer de tuer le plus grand nombre de sorciers de sang-pur possible en leur filant une intoxication alimentaire ? Jetant le canapé à demi mangé pour ne pas passer la nuit à vomir, il prit une gorgée de jus de citrouille pour faire passer le goût rance. Il espérait qu'ils allaient vite rentrer, prétextant que Monsieur avait un dossier urgent à boucler pour son travail, ou bien que Madame se sentait fatiguée. Il pourrait ainsi repartir à Londres d'ici un jour ou deux, pour retrouver Marlowe en toute discrétion. Eileen ne dirait rien à leurs parents, elle lui devait après tout bien ça. Il aurait pu passer sa soirée à lire, ou bien à répondre aux hiboux que lui avaient envoyé ses amis. Tout aurait été mieux que cette soirée désastreuse.
Jetant un regard désespéré à son père qui hocha la tête le Lestrange esquissa un sourire. « Je crois qu'on va pas tarder à partir en trouvant un prétexte à la con. Peut être qu'avec un peu de chance je peux convaincre mes parents d'aller dans un restaurant pour manger quelque chose de meilleur que... » Ne finissant pas sa phrase, il se contenta de prendre un sourire parfaitement hyporcrite en voyant l'hôtesse de la soirée arriver. Une vieille sorcière de sang pur, veuve depuis peu et devenant sénile, de ce que l'on disait. Serrant la main de la vieille femme et souriant en hochant la tête bêtement tout en comprenant un mot sur dix de ce qu'elle racontait, il se pétrifia en discernant le mot danse au milieu du charabia. Danser ? Par Merlin, il n'était vraiment pas doué pour ça. Jetant un regard à Aria en entendant la musique débuter il garda un sourire crispé « Viens on va danser. Je crois qu'on a pas trop le choix. Les deux derniers cavaliers libres c'est moi ou le fils Crabbe et ses boutons d’acné. »