C'est tellement dur de revenir dans une réalité dans laquel on a aucun souvenir, aucune attache, comme si tout autour de moi n'avais strictement aucun sens. J'avance sans même savoir où je mets réellement les pieds j'avance dans le noir complet et personne n'a réellement l'air de s'en soucier. Je ne sais même plus qui je suis, je ne sais même plus où je dois réellement aller, je sais simplement que c'est le bordel en ce moment. Alors, je continue à avancer comme si je pouvais trouver la moindre réponse dans ses directions inconnues. J'avance et je tourne par si, par là, je trouve des sourires, des regards en coin, des remarques presque inaudibles sous mon passage. Je n'écoute pourtant rien j'avance, un pas l'un devant l'autre à la recherche de réponse de quelques choses à me mettre sous la dent, un souvenir, une sensation un parfum. Tout me semble flou même le jus de citrouille n'a pas l'air si bon que ce qu'on m'en dit, rien n'a de sens, rien ne tourne rond. Je me perds alors encore dans les longs couloirs du château comme si cela était devenue l'une de mes passions, je cherche à droite à gauche pour tourner à nouveau les talons dans une autre direction. Pourtant, alors que je retrouve mon chemin je m'arrête un instant comme étouffé à nouveau par cette sensation d'eau coulant dans ma gorge.. Il est là, devant moi, ce garçon qui me bouffe le plus clair de mon temps se présentant comme l'un de mes meilleurs amis, comme ce garçon dont je ne saurais me passer un seul instant. Pourtant, je ne m'en souviens pas et mon ressentis actuel me dit alors de le fuir. Il me colle, me possède, me séquestre tente par tous les moyens de me faire me souvenir, de lui, de moi de ce qui m'entourent. Pourtant, rien ne marche et il s'acharne comme si j'étais devenue son nouveau projet d'étude. J'en ai mare j'étouffe je ne veux plus le voir. Je recule alors d'un pas puis deux avant de tourner les talons et de me mettre à courir dans la direction opposée à sa simple présence. Non je ne peux pas rester prêt de lui, pas une minute de plus, je ne peux pas être encore durant des heures sa souris de laboratoire. Je cours sans m'arrêter avant de me laisser passer les portes de toilette où je m'enferme. Les toilettes sont devenues mon nouveau refuge, c'est bien l'unique endroit où je ne l'ai pas encore croisé et fort heureusement. Je me laisse alors tombé sur le siège du cabinet avant de soupirer. Seule. Ne pensais pas que c'est un homme détestable, non loin de là. La première fois qu'il s'est présenté à moi (c'est-à-dire après mon accident) je l'ai vue comme une personne dont j'aurais pu être proche par le passé, une personne souriante et attachante. Je lui ai donc permis de passer du temps avec moi, prétextant que je voulais, tout comme lui, retrouver mes plus proches amis. Pourtant, je ne m'attendais guère à cela. Un garçon adorable, mais horriblement agaçant, chiant, bref devenant rapidement insupportable. Ce m'étant en tête de m'aider il en faisait alors trop et je n'arrivais plus à le supporter. J'en étais donc résolu à me cacher dans les toilettes des filles pour éviter sa présence. C'est ainsi que je restais là un long moment, laissant mes yeux vagabonder au sein de mon livre des potions. C'est quand la luminosité se fit basse que je compris qu'il était alors temps de rejoindre la salle commune. Prenant alors la direction de celle-ci, en me perdant, forcement. Je ne croisais alors personne, fort heureusement. Me pointant alors devant l'entrée donnant le mot de passe avant de passer la porte et de me retrouver dans une salle commune peu comblé. Je souriais alors avant de m'avancer vers une table encore libre pour m'y installer et surtout pour continuer ma lecture. C'est après une petite demi-heure au calme que la porte de la salle commune s'ouvrit dans un fracas d'élève, tout année confondue. Curieuse de voir qui rejoignait alors la salle commune, je me retrouvais malheureusement nez à nez avec la cause de mes soucis actuels, Vilhelm. Je baissais rapidement le regard vers les pages de mon livre, espérant qu'il ne m'aurait pas vue. Malheureusement il m'avait repéré et rapidement la chaise à mes côtés, avait été tirée. Je sortais alors la tête de mon livre esquissant un petit sourire en sa direction. Oui je ne pouvais plus lui échapper, car même en prétextant une fatigue maladive il me retiendrait sur cette chaise. Je devais donc prendre mon mal en patience et subir un petit moment en sa compagnie. Bon heureusement il était agréable à la vue, cela lui donnait un petit avantage. Ainsi petit sourire sur mes lèvres je prenais la décision de fermer mon livre pour le mettre de côté avant d'ajouter « ça fait longtemps que je ne t'ai pas vue » faut dire aussi que j'avais pris un malin plaisir à l'éviter le plus possible mais, ça il ne devait pas le savoir. Heureusement dans un sens car sinon cela le foutait un peu mal.