Une Macmillan ?
C'était l'hiver et la neige recouvrait le jardin de la demeure des Macmillan. En cette fin du mois de janvier 1951, le froid envahi rapidement la pièce où se trouvait la future mère. Ayant perdu les eaux trop soudainement, la décision fut prise qu'elle mettrait au monde son enfant chez elle. Tout avait été amené à la hâte et bientôt le travail commença. Long et pénible, voilà ce que l'on pouvait retenir de cet accouchement. Une petite fille aux yeux clairs poussa rapidement ses premiers cris. Sa mère la prénomma Nora. Un prénom doux, gracieux et simple tout comme la petite brune allait être. Mais sa grand-mère bien loin de ressentir le calme chez cette enfant qui regardait déjà le monde avec de grands yeux la gratifia du prénom Morgana, une variante de Morgane. Était-ce un signe, peut-être, mais personne en cette heure de joie n'aurait pu le dire. Petit joyau de la famille, son destin était tout tracé. Une fille de son sang ne devait aspirer qu'à une seule et unique chose, être à la hauteur de son sang, pur. Elle fut alors élevée comme une petite lady qui devait simplement approuver en silence. Tenir une maison, les arts de l'aiguille, de la danse et de la musique, voilà ce qu'était ses loisirs. Une parfaite sang-pur, qui épouserait un jour un parfait sang-pur, sûrement celui que son cher père aurait choisi pour elle. Elle aurait des enfants, sang-pur évidemment et elle les élèverait comme elle fut elle-même élevée. Mais n'allez pas croire qu'on se souciait réellement de la petite Nora dans cette maison si idyllique en apparence. Non, loin de là, la petite Nora dût apprendre à se gérer seule. Un fantôme qu'elle était à errer dans une maison qui l'impressionnait. Oui, un fantôme, cela lui allait plutôt bien, elle la brune à la peau si pâle.
Le véritable trésor de sa fille c'était son demi-frère aîné issu du premier mariage de son père. Elle ne le connaissait pas vraiment. Ayant trop d'écart avec lui, le garçon était parti pour Poudlard alors que la petite Nora avait tout juste 2 ans. C'était lui qui porterait le nom des Macmillan jusque dans la tombe. Nora, elle, était celle qui le portait et qui allait finir par le perdre un jour. Peut-être qu'elle serait enfin libre, libre d'être elle-même.
Les années passaient et se ressemblaient toutes. Pas une attention ne lui était accordée. Elle ne demandait pas la lune, juste qu'on la considère autrement que comme un joli meuble. Parce que les maigres considérations s'arrêtaient là. Lorsque des amis venaient chez eux elle recevait des compliments sur sa beauté mais cela n'allait pas plus loin. Mais un, Nora se dit que tout cela pouvait changer. Elle avait quatorze ans et elle venait de recevoir la fameuse lettre la conviant, elle, à rejoindre Poudlard. Une goutte d'eau dans l'océan, sans doute. Mais ce jour-là, elle eut l'impression de réellement exister. Elle était reconnue pour la sorcière qu'elle était. Elle porterait le nom de son père avec fierté. C'est donc avec joie que Nora alla au chemin de traverse pour acheter ses fournitures scolaires. Chaudron, cape neuve, mais aussi des livres et bien entendu la nouvelle baguette, tout ceci elle alla les acheter tout sourire. Le moment qu'elle apprécia le plus, elle le passa chez Olivander. La baguette qui choisit Nora fut une baguette en bois de Sorbier ayant un cœur en crin de licorne. Elle mesurait une vingtaine de centimètres et était assez souple. Elle était parfaite pour la jeune sorcière qu'elle était. Puis le jour arriva et la jeune adolescente prit le train qui l'amènerait à Poudlard.
Bienvenue à Poudlard !
En descendant du Poudlard express, elle se trouvait enfin à Poudlard. Elle regarda l'école avec envie et s'élança rapidement à l'assaut du bâtiment. Rapidement, la masse des autres élèves, qu'ils soient en première année ou dans les classes supérieures la rattrapa. Elle fut submergée par la vague et bientôt son pâle visage et sa chevelure brune disparurent dans le flux des sorciers. Elle réapparut plus tard, lors de l'attribution des maisons dans la grande salle commune. Nora jeta des regards tout autour d'elle. Son seul plaisir était qu'elle était certaine de ne pas y voir le visage de son aîné. Les deux Macmillan avaient bien trop d'écart pour se croiser dans les couloirs de Poudlard. Une joie qu'elle savourait sans retenue. Ici, à Poudlard, elle serait elle. On la regarderait elle et avec de la chance on ne viendrait pas la comparer à son frère. «Nora Macmillan», son nom fut prononcé et l'adolescente s'avança. Elle prit place sur le tabouret et on vint sertir sa tête du fameux choixpeaux magique. La décision fut rapide et sans appel, Serpentard. La maison des vert et argent, voilà sa nouvelle famille qu'elle allait chérir corps et âme. C'est là dans cette maison qu'elle fit la connaissance de deux personnes qui n'allaient certes pas la lâcher de sitôt. La première était Letha Delacroix et la seconde, Seth Avery, un garçon qui devint rapidement bien plus qu'une simple connaissance de maison pour la jeune Macmillan. Seth et Nora c'est une amitié sincère et indélébile.
A Poudlard, les professeurs avaient à faire à une élève discrète et réservée la plus part du temps. Mais si sa bouche ne prononçait guère de mots, ses yeux brillaient d'ambition. Elle faisait tout pour rapporter des points à sa maison. Nora était une combattante et une femme qui saisissait au vol toutes les opportunités qu'elle trouvait sur son chemin. Douce et gentille, les autres élèves se demandaient parfois pourquoi le choixpeau l'avait envoyée à Serpentard et pas ailleurs. En réalité, Nora gardait tout en elle, son cœur brûlait d'un feu que le choixpeau avait reconnu sans problème. Protectrice, elle défendait farouchement ses amis. Malgré sa docilité et sa fragilité apparente, Nora se dressait face aux danger vaille que vaille tel un roc prêt à encaisser tous les coups. Parce que la Macmillan était ainsi, elle encaissait et attendait son heure pour rendre au centuple. C'est qu'elle était patiente la jeune sorcière, très patiente. Elle attendait le bon moment comme les prédateurs tapis dans l'ombre pour agir.
Les premières années à Poudlard se déroulèrent de façon très banale. Nora travaillait normalement et essayait d'avoir les meilleures notes possibles. Son unique but était d'être reconnue par ses parents, qu'ils soient fiers d'elle. La consécration arriva lors de ses BUSES en cinquième année. Finalement ses efforts acharnés avaient fini par payer. Le directeur de sa maison plaçait de grands espoirs en elle et alla même jusqu'à en informer ses parents. Un choc pour Nora lorsque son père la regarda avec ce même regard qu'il portait sur son aîné. Elle y avait enfin droit, enfin. Sa petite vie s'organisa et ses notes ne cessèrent d'être au beau fixe. Elle s'investit dans quelques clubs et termina sa septième année avec des résultats plus qu'honorables. Une vie parfaite s'annonçait surtout que son frère aîné l'avait désigné comme marraine pour l'une de ses jumelles, la petite Lumen. Grâce aux différentes options qu'elle avait soigneusement choisies, elle intégra le département de la coopération internationale magique. C'était une voie toute tracée pour elle et elle espérait bien y faire son nom. Elle porterait haut le sang des Macmillan. Elle avait tout juste 21 ans et elle voyait la vie en rose.
La veuve éplorée ?
Moins d'un an plus tard sa vie bascula. Alors que tout allait pour le mieux, un homme tenta d'entrer dans sa vie. Tenta et finit par réussir à y faire sa place. C'était un homme ambitieux qui cherchait la gloire et le renom. Il était chercheur en potion et il se prénommait William Salem. Un nom qui aurait dû la mettre en garde. Un nom que par instinct elle aurait dû fuir dès le début. Salem, des amis à elle au département l'avaient mise en garde. Salem, un nom qui portait malheur. Dans les recherches qu'avait faites ses amis il y avait cette étrange rumeur comme quoi tous les Salem étaient maudits. Maudit, ils l'étaient depuis le XVIIe siècle. On raconte que cette famille de sang-mêlé descend d'un survivant de cette chasse aux sorcières. Orphelin dès sa naissance, il aurait été recueilli et on lui aurait donné le nom de Salem, parce qu'il était né là-bas. Seul sorcier survivant, il aurait dû clamer haut et fort la pureté de son sang. Seulement voilà, il aurait été élevé sans jamais connaître ses dons et aurait épousé une moldue. Traître à son sang qui coulait dans ses vaines et qui criait vengeance. Trahison envers les siens qui étaient morts, trahison que ses descendants payeraient cher, voilà la malédiction qui selon la rumeur pèse lourdement sur ceux portant le nom de Salem. Même si maintenant ils se savaient sang-mêlé, le mal était fait. Etrangement, les Salem meurent tous ou presque de façon quelque peu bizarre, surtout chez les enfants mâles. Oui Nora aurait dû se méfier d'un fils de Salem !
Si au départ Nora ignora avec difficulté ses avances incessantes, le charme de l'homme eut tôt fait d'avoir raison de ses remparts. C'était alors le cœur rempli d'amour qu'elle cédait enfin. L’idylle commençait bien et tout juste un an après, à 23 ans elle devenait sa femme pour le meilleur et surtout pour le pire. Alors qu'elle se voulait forte et indépendante, ce qu'elle avait toujours été jusqu'à présent, son mari l'enferma dans la peau d'une parfaite femme au foyer. Ce comportement, elle l'avait toujours détesté, mais face à William, elle ne résista pas. Elle se laissa enchaîner et entra dans une vie qui n'était pas la sienne. Elle s'enferma dans un rôle passif, observant sa vie comme s'il s'agissait de celle d'une autre. Elle se sépara vite de ses amis qui pour beaucoup lui reprochait d'avoir sali son sang en épousant un sang-mêlé. Son frère aîné l'éloigna aussi de la petite Lumen, sa nièce et sa filleule. Une traître à son sang, voilà ce qu'elle était devenue.
Mais elle l'aimait elle. Elle l'aimait au point de ne pas voir sa jalousie maladive. Un homme affreusement jaloux qui voulait tout contrôler de la vie de son épouse. Il alla même jusqu'à choisir ses amies et Nora ne dit rien. Elle laissa faire cet homme qu'elle aimait à en perdre la raison. À ses côtés, elle redevint un joli meuble, un joli bouquet de fleurs qu'il emportait avec lui de temps en temps. Et très vite le cauchemar commença pour la jolie Brun qui petit à petit se fana. Un mari jaloux, des amies soigneusement choisies par ce dernier qui répétaient sans cesse que peut-être il avait des raisons de l'être. Que peut-être elle ne devait plus regarder les autres de la façon dont elle le faisait. Nora ne broncha pas et s'appliqua à rendre son époux le moins jaloux possible. Mais comment faire lorsqu'un simple regard, un simple mot envers une autre personne déclencha le plus violent des orages. Le simple fait que Nora soit en contact avec Aiden le cousin de Lumen, de deux ans son cadet provoqua une colère monstre chez cet homme qui voyait partout un rival. Oui dans le fond c'est comme cela que Nora Salem le percevait. Elle était jolie, on n'arrêtait pas de le dire. Et si cette jalousie cachait au fond un manque cruel de confiance en soi. Et si son époux avait tout simplement peur qu'elle lui échappe, qu'elle parte avec un autre que lui. Alors Nora tentait de le rassurer toujours plus sans grand résultat. Pire, il avait maintenant l'impression qu'elle lui cachait quelque chose et de la violence verbale on passa à la violence physique. Les coups allaient et venaient sans prévenir et Nora encaissait, encore et toujours. Lorsqu'elle en parlait, elle avait cette amère impression qu'elle avait tort de se plaindre. Elle était dominée par cet homme, prise au piège dans ce vice. Vous savez quand on se trouve sous l'influence d'une personne, que l'on reste malgré tout le mal ? C'était cela la situation de Nora. Trois longues cela a duré. Et un beau jour Nora répliqua. Oh pas tout de suite non, il fallut un élément déclencheur pour que la pauvre femme se rende compte que c'était elle ou lui.
Elle avait 26 ans, elle était au plus bas et pourtant une petite lueur d'espoir se mit à briller dans ses prunelles clairs. Nora Salem attendait un enfant. Elle souriait à nouveau, mais la peur de la réaction de son mari la poussa à garder le silence les quatre premiers mois. Mais lorsqu'elle vint lui dire, elle sut que ses craintes étaient fondées. Loin de sans réjouir, il vit dans ce petit être innocent un ennemi qui viendrait lui prendre sa chère femme. Avec un enfant, il ne serait plus autant le centre de son attention. William était en réalité un dangereux manipulateur en plus d'être un psychopathe jaloux au possible. Sa réaction fut incontrôlable. Les coups tombèrentdans l'intention de tuer cet enfant au risque de perdre la mère aussi. Nora ne dut son salut qu'à l'arrivée d'un ami de la famille. Prostrée dans la chambre, elle n'en sortit que le lendemain pour se faire hospitaliser à cause d'un saignement anormal. Le choc fut terrible lorsque l'infirmière vint annoncer ce qu'elle pensait déjà. Il n'y avait plus d'enfant, les coups avaient eu raison de se petit être. Nora pouvait supporter beaucoup, elle aurait pu tout pardonner à son mari, mais pas cela. Non elle ne pouvait lui pardonner sa mort. Qu'il s'en prenne à elle passait encore, mais pas à un être sans défense, il le payerait un jour ou l'autre. Tout se paye un jour. Cet instant, il mit un temps à arriver. Nora n'était pas de nature à tuer ainsi un autre être humain. Mais désormais c'était elle ou lui et par instinct de survie son corps et son esprit la poussaient à agir. Alors un jour, elle voulut lui donner une leçon. Elle ajouta à sa potion expérimentale un ingrédient au hasard avant d'aller voir une des amies qu'il avait choisies pour elle. C'est chez elle que Nora apprit la nouvelle ou plutôt les nouvelles. La maison incendiée par le feu qui s'était allumé après une violente explosion et puis la mort de son mari. Nora ne supporta pas la nouvelle et son corps la protégea en la faisant sombrer dans l'inconscience. Elle n'avait jamais voulu tuer son mari, même si la nouvelle la libérait d'un terrible poids dans un certain sens. Alors pouvait-on vraiment dire qu'elle était une veuve éplorée ?
Reprendre sa vie !
Reprendre sa vie, en voilà une lourde tâche. Nora venait tout juste de sortir de Sainte Mangouste où elle avait été hospitalisée en état de choque. Enfin, c'était ce que l'on croyait, du moins ce que certains croyaient. On racontait tout et n'importe quoi à son propos. Qu'elle était directement liée à la mort de son cher mari. À cette accusation, la jeune femme versaient les larmes les plus sincères du monde. Au fond de son être, son cœur pleurait et les larmes qu'elle avalait avait un goût étrange. C'était le mélange du soulagement et de la crainte, la peur d'être devenue un monstre. Avec l'aide d'amis, elle se trouva un petit appartement dans le cœur de Londres, un trois pièces qui lui permettait de recevoir des amis de temps à autre. Elle ne voulait pas retourner dans cette maison maudite et de toute façon il ne restait plus rien. L'habitation avait été réduite en cendre par le feu qui s'était déclenché après le souffle produit par l'explosion. Ah sacré explosion, Nora s'en était surprise elle-même. Elle n'avait pas voulu cela, ou peut-être que si, enfin non pas vraiment. Elle ne pensait pas que le maigre ingrédient qu'elle avait subtilement ajouté allait produire une telle catastrophe. Elle l'avait apprise alors qu'elle se trouvait chez une amie. La nouvelle l'avait sonnée au point qu'elle en perde connaissance. Elle était restée à Sainte Mangouste une semaine et le seul nom qu'elle avait réussi à donner lorsqu'on le lui avait demandé était Caelum. Maigre souvenir de cet enfant qui ne verrait jamais la douce lumière du jour. Merlin l'avait décidé, elle avait fini par accepter. C'était peut-être mieux ainsi, surtout si la rumeur sur les Salem était réelle. Elle retournait régulièrement à l'hôpital pour se faire suivre. Elle était encore trop instable mentalement. Au final, elle ne mit pas moins de trois ans pour véritablement reprendre sa vie. Sa vie, elle la reprit là où elle l'avait laissée à ses 21 ans. Elle en avait 29 et elle avait perdu 8 ans de ses plus belles années. Elle n'avait plus beaucoup d'amis et même sa relation avec Lumen était de nouveau compliquée. Aiden, le seul lien qui lui restait s'effritait. Le fait qu'elle soit suspectée d'avoir assassiné son mari avait rendu méfiant le garçon. Nora ne pouvait pas lui en vouloir au fond. C'était vrai qu'elle était soulagée. C'était vrai que la mort de son mari la libérait de ses chaînes, qu'elle lui profitait véritablement. De tous ses amis à elle, il y en avait un surtout qu'elle ne remercierait jamais assez. Seth Avery, il l'a toujours soutenu et lorsqu'elle fut accusée, il fit pression pour que le ministère abandonne les poursuites. Elle lui doit beaucoup et espère sincèrement qu'il sait à quel point elle ferait tout ou presque pour lui.
Elle finit par reprendre son travail au ministère de la Magie, au département de la coopération magique internationale en tant qu'interprète. Elle s'y épanouit pendant une année entière. Elle était enfin libre et heureuse. Elle faisait ce qu'elle voulait. Elle était douée dans son métier et avait la joie de voyager dans le monde. Elle envoyait des lettres à Lumen de temps en temps pour avoir de ses nouvelles, surtout que maintenant sa jeune nièce était à Poudlard. Mais tout bascula une nouvelle fois le 28 décembre 1980. Elle était conviée au fameux gala de fin d'année organisé par le Ministre de la Magie en personne. La soirée était magique c'était le cas de le dire. Magique et inoubliable jusqu'à l'attaque surprise d'êtres de l'ombre. Les Aurors dépêchés sur place intervinrent bien évidemment. Nora, sorcière talentueuse et douée dans la magie et les sorts utilisa également sa baguette pour protéger les autres invités. C'est à cette soirée que sa baguette se brisa. Elle aurait dû sans douter après tout. Son bois correspondait à des êtres aux cœurs purs, mais celui de Nora avait cessé de l'être il y a 4 ans de cela. Une fois de plus elle avait échappé à la mort. Il fallait croire qu'elle ne voulait pas d'elle finalement. Après cela elle dut racheter une baguette. La nouvelle baguette qui a choisi Nora était faite en bois d'Aubépine et était composée d'un cœur en crin de licorne.
L'attaque du ministère fut un choc. Les souvenirs de l'enquête resurgirent. Ce sont ces souvenirs qui décidèrent Nora à prendre une décision. Elle devait protéger ses souvenirs, son esprit, sa famille. Elle n'en portait peut-être plus le nom, mais son sang était toujours celui des Macmillan. Elle devait trouver une solution et elle s'appela Alison Whelan. Cette jeune femme de 26 ans était journaliste. Nora ne la connaissait pas, mais elle mena une petite enquête au sein du ministère. Une occlumens, voilà ce dont elle avait besoin. Elle prit contact avec la jeune femme. Elle ne lui révéla pas tout de suite pourquoi elle voulait apprendre l'occlumencie. Elle lui expliqua vaguement que c'était pour son travail au ministère. Heureusement pour Nora, Alison accepta de lui apporter son aide. Depuis ce jour, les deux femmes se retrouvent souvent dans Londres autour d'un café et puis elles partent s'entraîner à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Se concentrer sur son esprit fut ses premières leçons et par Merlin voilà qui était compliqué. En même temps, avec le fouillis qu'elle avait dans le crâne bien aisé était celui pouvant lire les moindres petites pensées cohérentes. Un travail acharné s'annonçait à elle. Jamais elle ne laisserait un être des ténèbres connaître son passé, sa famille, ses amis, c'était son jardin secret. Elle n'était pas sans cœur et même si elle était éloignée des siens elle ferait en sorte de ne pas devenir une simple poupée qu'on agite pour les faire bouger. Protéger son âme contre les intrusions c'était protéger du mal tous ceux qu'elle aimait. Elle avait 30 ans de vie à enfermer dans son âme.