Pour la première fois depuis quelques jours, il faisait enfin beau et les températures étaient redevenues clémentes. Un rayon de soleil filtrait à travers le carreau de la bibliothèque, frappant ainsi les pages blanches du livre de Siméon. La lumière qui lui revenait dans les yeux lui vrillait sévèrement la rétine. La tête dans les mains, les yeux dans le vague, fixés sur une ligne qu’il relisait à l’infini, sans la lire, et surtout, sans la comprendre, le Poufsouffle commençait à en avoir ras l’oignon de réviser son cours d’Histoire de la Magie. Quand il est arrivé à Poudlard, il pensait que l’Histoire de la magie serait bien plus intéressante que celle des moldus. Le fait est que, non, l’Histoire reste de l’Histoire, et Siméon, l’Histoire, magique ou non, bah il s’en tamponne sévère. Poussant le plus long soupir de la journée, le brun laissa tomber sa tête contre le livre dans un « POUM » bien sonore, ce qui ne manqua pas d’attirer sur lui le regard noir de deux élèves de 7ème année qui révisait à s’en faire sortir les yeux de la tête non loin de lui. Tous les 5ème et 7ème années étaient devenus de vrais zombies depuis que les examens se rapprochaient dangereusement en ce début juin. Il y en avait qui pleurait pour rien, en plein milieu du couloir, ce qui vous aboyaient dessus parce que vous leur avait demandé de vous passer la boite de Lutin Choco, et ceux qui avaient les cheveux constamment en bataille et qui avaient sans doute besoin d’une bonne nuit de sommeil.
La tension était palpable partout, et une atmosphère assez glauque planait sur le château. Siméon préférait se concentrer sur des problèmes plus imminents qu’une bande de dégénérés qui souhaitaient voir disparaître tous les nés-moldus de Poudlard. Ce genre de mentalité le mettait sérieusement en pétard, voire lui donnait carrément la gerbe. Mais pour l’heure, il en avait marre de se pencher sur la guerre gobeline de 1746. Refermant bruyamment tous ses livres, il fourra ses affaires à l’arrache dans son sac, qu’il jeta sur son épaule en même temps qu’il se leva de sa chaise. Son fessier était engourdi d’avoir passé tant de temps sur une chaise inconfortable. Il traversa la bibliothèque d’un pas vif, et se retrouva dans le couloir. C’était vendredi, il était presque 17h30. Une foule d’élèves se pressaient dans les couloirs. Siméon soupira et décida de regagner sa salle commune tranquillement. Peut-être que Maëlle accepterait de faire une petite partie de « Qui est-ce ? » pour se détendre.
Arrivé au premier étage, il failli se faire écraser par un troupeau d’élèves de 7ème année qui sortaient de leur cours de métamorphose. Heureusement que l’infirmerie n’était pas très loin, il était sûr qu’il allait se récolter des côtes cassées avec toutes les personnes qui se bousculaient. Malgré sa carrure qui n’avait rien d’un manche à balai, Siméon ne parvenait que difficilement à se frayer un chemin. Au loin, un petit groupe d’élèves de première année s’amusait à jeter des petits sorts dans un coin. Le Poufsouffle fronça les sourcils, mais un grand dadais de Serdaigle qui ne lui était pas inconnu passa devant lui. Siméon siffla entre ses lèvres, ce qui attira plusieurs regards sur lui.
- Oh Ben, vieux !! Comment ça va ma gueule ?
Le reconnaissant, le Serdaigle s’approcha avec un sourire. Les deux potes se saluèrent d’un check ultra viril. Au moment de ramener sa main le long de son corps, Siméon sentit quelque chose de bizarre, et il réalisa bien vite que sa main ne voulait plus lui obéir. Incrédule, avec un regard un peu stupide, la bouche entrouverte, il constata que sa main était littéralement COLLEE à celle de son ami.
- Euh… fit le brun très intelligemment.
Dans une secousse, comme si leur main avait été deux aimants, Siméon et Benedict se retrouvèrent mains à mains, dans une position ridicule, comme s’ils s’apprêtaient à faire la ronde. Les élèves autour d’eux ne prêtaient pas trop attention à eux, occupés à bavarder ou à se rendre à une destination précise. Pourtant, le Poufsouffle remarqua que le petit groupe de première année se marrait comme des baleines en les regardant et en les pointant du doigt. Un garçon à l’air assez stupide, sa baguette à la main, était plié en deux. Siméon comprit alors rapidement que lui et son ami avaient été victime d’une farce puérile. Son sang ne fit qu’un tour, et il fonça vers le groupe, trainant le pauvre Ben à sa suite, contre son gré.
- Vous trouvez ça drôle hein ! aboya-t-il à l’adresse du groupe qui s’éloigna à grande vitesse, ricanant toujours. Ouais ouais, c’est ça, barrez-vous, vous perdez rien pour attendre ! COMPTEZ VOS DENTS, CA VA CHIER !
Le Poufsouffle trépignait sur place, et son petit numéro attira bientôt de nombreux regards sur lui. Grommelant, un marmonna un « viens » à Benedict, qui semblait un peu paumé. Passant devant l’infirmerie, Siméon failli s’évanouir en voyant à quel point elle était bondée. Soupirant, et entendant de nombreux ricanements autour d’eux, il se précipita aux côté de Benedict jusqu’au toilettes de Mimi Geignarde, qui, dieu merci, se situaient un peu à l’écart de la foule. Avec la plus grande discrétion du monde (ou presque) les deux amis entrèrent dans les toilettes en refermant doucement la porte derrière eux, Siméon s’aidant de son pied.
- Bon… soupira Siméon, on pas l’air juste CON maintenant ! Et j’ai envie de PISSER en plus.
D’un geste brusque, il secoua ses mains, espérant qu’elles se décolleraient toutes seules. Le Serdaigle quant à lui, était secoué comme un prunier, et se mit à protester.
- Mais comment on va faiiiiire ! Tu sais utiliser les Informulés ? NON JE SAIS, j’peux peut-être choper ta baguette avec mes dents, j’suis un peu souple et tout ! Elle est dans ta poche ?
Siméon se rendit compte après coup que son idée avait quelque chose d’assez tendancieux. Désolé Ben, tu peux pas t’enfuir cette fois !
Benedict O'Carley
+ SORCIER DEPUIS LE : 02/01/2016 + PARCHEMINS : 1057 + LOCALISATION : Serdaigle, 7ème année, Poudlard
L’heure de la fin du cour de métamorphose sonna et fut accompagnée de nombreux soupirs lorsque le professeur de métamorphose nous assomma de devoirs si peu de temps avant le passage des ASPICs. Le rythme et le volume de travail s’était intensifié ces derniers temps et les profs ne nous faisaient pas de cadeau, tout comme la vie ne nous en ferait pas une fois sortis d’ici.
J’étais sans doute le seul à ne pas m’être plaint aujourd’hui, pour la simple et bonne raison que j’étais bien plus absorbé par ce qu’il se passait sur le terrain de quidditch que par ce que disait le prof. J’étais souvent distrait ces temps-ci et j’avais un peu de mal à rester concentrer. Ce fut le préfet de Serdaigle qui me tira de ma contemplation. « Benedict ? » Je pris soudain conscience que la moitié de la classe était déjà sortie. « Ouais, part devant, j’te rejoins. » Je balayais mon bureau du bras, pour fourrer toutes mes affaires dans mon sac et me levais d’un bond. « Je vais aller faire un tour au terrain de quid je pense. J’dois voir Scodelario. » « Ok, on se voit tout à l’heure. » « Ca marche ! » Je quittai la salle de métamorphose aux côtés de Clarence, laissant passer le gros de la classe avant de le laisser pour prendre le chemin menant au hall d’entrée. Je n’eus pas le temps d’aller bien loin que j’entendis siffler sur la droite. Je tournai distraitement la tête et mon visage s’illumina d’un sourire lorsque j’aperçus Siméon.
Je changeai de trajectoire pour aller saluer le Pouffsoufle avec le check que nous avions tous deux mis au point. « Hey ! Ca va et toi ? Qu’est ce que tu fais de beau ? » Nos poings s’entrechoquèrent, sauf qu’au moment de se détacher pour mimer l’explosion finale et bien… mes doigts restèrent collés aux siens. Le laissai échapper un rire, pensant d’abord qu’il s’agissait d’une plaisanterie de sa part. Mais en voyant son air éberlué, je fus soudain pris d’un doute. « Quoi ! » Mon sourire s’estompa légèrement. « C’est pas toi qui… ? » Siméon se trémoussa – du moins c’est ce que je cru - et ce fut pire. Mon autre main dans la sienne, il ne nous manquait plus que de la musique pour entreprendre une valse. Je souriais encore. « Qu’est ce que tu fous ? »
Mais derrière nous, des élèves étaient pliés de rire et s’empressaient de quitter les lieux en courant. « Ok, ça va, j’ai compris. » Je levais les yeux au ciel avant de me faire embarquer par Siméon qui avait eu la bonne idée de leur courir après. « Wow ! Qu’est ce que tu…» Je faillis me casser la gueule. « Attends ! » Et voilà qu’il se mettait à hurler maintenant ameutant tout l’étage, comme si notre situation n’était pas déjà assez embarrassante comme ça.
« Sim… Sim ! » Il ne m’écoutait pas, mais je ne haussai pas le ton pour autant. « Je ne suis pas sûr que les menacer soit l’idée du siècle. On fait quoi maintenant ? » Il m’entraîna loin des regards… dans les toilettes de Mimi Geignarde. « Super ! Restons calme. C’est un sortilège de glu perpétuelle…» commençai-je, de manière tout à fait rationnelle en bon Serdaigle que j’étais et je perdis mon sérieux en entendant Siméon se plaindre et en rajouter une couche, pensant une nouvelle fois qu’il plaisantait pour son envie de pisser. Je me laissai aller à l’hilarité, parce qu’il fallait dire que la situation était plutôt drôle, mais voyant le Pouffsoufle s’agiter, je m’arrêtai de rire et tirant sur mes mains pour le forcer d’’arrêter de me secouer. Je lui demandais soudain : « T’es sérieux ? »
J’avais bien peur que oui. « Attends, panique pas. On va réfléchir à une solution et… » J’avais parlé en même temps que lui et… avais-je bien entendu ou il venait de parler de choper ma baguette avec ses dents ? . « Quoi ? » Je réfléchi deux secondes à sa proposition et répondis : « Elle est dans la poche intérieure de ma robe de sorcier. » A hauteur de ma poitrine. Plus facile à dégainer de la main gauche. Sauf qu’avec un poing collé fermé, et l’autre main aux doigts croisés avec ceux de mon camarade, je ne voyais pas comment la récupérer. J’avais beau maîtriser les sortilèges informulés, je n’étais pas capable de les lancer sans baguette. Comme si cela suffisait à le dissuader d’essayer, je préférais lui demander : « Et la tienne, elle est où ? »
Pendant que nous étions en train de tergiverser la cuvette des toilettes les plus proches, avait débordé et l’eau se répandait sur le vieux carrelage ébréché. En plus de cela, lorsque le silence n'était pas rompu par nos voix, on pouvait entendre gouter la robinetterie. J’eus comme la désagréable sensation d’être observé et je lançai un regard interrogatif à Siméon quand j’entendis glousser. L’avait-il entendu lui aussi ?
Siméon C. Edelstein
+ SORCIER DEPUIS LE : 11/09/2016 + PARCHEMINS : 65 + LOCALISATION : Là où il faut pas.
Siméon était au bord de l’explosion. Il ne cessait de s’agiter dans tous les sens, ce qui devait donner le tournis à son camarade d’infortune. Il se stoppa net, en entendant le « t’es sérieux ? » de son camarade. Oui, c’était bien ça le problème. Il était sérieux ! Trop sérieux même ! En temps normal, cette blague stupide l’aurait fait marrer jusqu’à en avoir mal au bide. Mais là, il ne savait pas ce qui lui avait pris de réagir de cette façon. Il se calme d’un coup, le regard un peu vide l’espace de quelques secondes. Il regarda Benedict d’un œil vitreux, un peu comme un émeu (cette créature du diable).
- Mais oui mec, OUI, je suis sérieux ! J’suis désolé, j’crois que j’ai légèrement paniqué. Non tu crois ? C’est les examens et tout le bordel, j’crois que ça me monte au cigare. Il regarda ses mains collées à celles de son ami et se mit à se marrer comme un con. Y’a plus qu’à danser la gigue maintenant ahah ! Il s’imagina la scène, lui et Ben, en costume bavarois, avec des nattes, en train de danser en rond (oui, Siméon a une imagination débordante)(malheureusement). Et t’inquiètes, j’vais me retenir. Vessie d’acier qu’on m’appelle dans le métier.
Il continua de se marrer comme un abruti fini. Il aurait voulu tapoter l’épaule de son pote pour lui signifier à quel point il était désolé, mais y’avait comme qui dirait un problème technique. Il lui adressa un petit sourire gêné, espérant détendre l’atmosphère. Le Serdaigle lui dit de ne pas paniquer, et Siméon se calma encore un peu. Un bruit d’eau constant dans la pièce ne l’aidait pas à se concentrer mais il respira profondément pour ne pas recommencer à beugler et trépigner comme un poulet fou. Quand Ben lui demanda où était sa baguette, il se mit de nouveau à se marrer comme une baleine, les épaules légèrement secouées par son rire.
- J’aurais bien envie de dire dans ton c.. mais non, c’est surfait cette blague ! Mais par contre, elle est pas loin du mien, elle est dans ma poche arrière de fesse ! Alors à moins que tu sois surdoué ou hyper souple, ou que t’ai pas de problème de sexualité, on va peut-être éviter.
Siméon était à présent moitié sérieux moitié amusé par la situation. Il s’imaginait mal plonger la tête sous la cape de Ben pour attraper sa baguette avec les dents. S’il ne s’était pas contrôlé, il aurait recommencé à se bidonner, mais il avait peur que son hilarité constante n’irrite son camarade, à la longue. Un petit filet d’eau passa près d’eux et Siméon regarda par terre. Il constata qu’une fine pellicule d’eau recouvrait le sol, et débordait d’une des cuvettes.
- Sérieuuux, c’est quoi ce château en mousse, il faudrait revoir la plomberie, c’est le bordel ! Il voulut se tourner, mais oubliant qu’il était collé à Benedict, il l’entraîna un peu vers l’avant. Oups, désolé vieux !
Dans le couloir, le tumulte résonnait encore, les élèves changeant de salles pour leur dernier cours de la journée, ou bien regagnant leur salle commune respective. Siméon remua ses lèvres de droite à gauche dans une imitation parfaite du lapin.
- Et si on attendait qu’il y ait plus personne dans le couloir pour sortir discretos et foncer à l’infirmerie ? Ce serait une meilleure idée que d’attraper ta baguette avec mes dents, on sait jamais, ptet que j’pourrais me prendre un sort dans l’œil et BOUM je deviens borgne. Et à moins d’avoir un perroquet et une jambe de bois, le cache-œil ça me tente moyen. Mais bon, on fera ça que si on a pas le choix !
Dans le silence qui suivit sa blague, un petit gloussement étouffé se fit entendre. Siméon se raidit et regarda Benedict en fronçant les sourcils. Vu la tronche de son pote, lui aussi avait entendu un truc bizarre. Est-ce qu’ils auraient raté la présence de quelqu’un dans ces toilettes ? Considérant l’état général des lieux, personne ne devait venir soulager sa vessie dans un tel endroit. Il se tourna doucement, manquant de choper un torticolis pour ne pas une fois encore propulser Ben vers l’avant. Personne à l’horizon. Un autre gloussement retentit encore.
- Bon euh, c’est pas sympa de se moquer ! Ça peut être très viril deux hommes qui se tiennent la main. Donc soit on sort donner de précieux conseils, soit on finit son petit pipi sans faire de commentaire, merci !
Siméon avait conscience qu’il avait l’air con, à parler dans le vide. Mais peut-être que ça persuaderait la personne planquée dans ces toilettes hyper glauque de se montrer au grand jour.En attendant, il commençait à trouver le temps long (même si ça ne faisait en réalité moins de 15 minutes qu’ils étaient dans les toilettes). Il jeta un regard à Ben, fronça les sourcils, puis fit un petit sourire malicieux.
- Bon, aller vieux, je vais aller à la pêche à la baguette ! En tout bien tout honneur bien sûr ! J’hésite entre rire et déprimer.
Siméon inspira un grand coup, comme s’il allait plonger dans une piscine. Et puis on sait jamais, peut-être que Ben ne s’était pas lavé ce matin, et en plus on était en fin de journée, il fallait se méfier ! En se penchant, Siméon refréna un fou rire mais il était secoué de temps à autre par un ricanement. Il parvint à écarter le pan de la chemise de son pote, et repéra la baguette en quelques secondes. Siméon ouvrit la bouche, en laissant échapper un autre rire…
Spoiler:
1-2 : Siméon essaye une fois, deux fois, trois fois… rien à faire, à chaque fois la baguette lui échappe et retombe encore un peu plus dans la poche. Quand on est pas doué… 3-4 : il parvint à attraper la baguette mais en se redressant, dans un élan de victoire prématurée, la laissa tomber sur le sol et elle roula jusque dans la cabine la plus proche. Et merde. 5-6 : Victoire ! Siméon se redresse, baguette entre les dents, tel un pirate dans Peter Pan.
J'me suis trompé de dé Bon on à qu'à dire que le choix 2 correspond au 3-4, osef !
Siméon sentit un petit élan de satisfaction lorsqu’il parvint à saisir la baguette entre ses dents. Son cerveau décida d’ignorer les miasmes qui pouvaient se trouver sur la baguette (et puis après tout, Siméon pouvait mettre d’autres choses plus sales dans la sa bouche)(je vous laisse à votre imagination). Il ressorti des méandres de l’uniforme de Ben, et en lui adressant un grand sourire, il voulait lui dire « hé regarde » et comme un idiot… il laissa tomber la baguette, qui roula plus loin dans les toilettes et dans l’eau qui provenait des cuvettes. Siméon fixait la baguette avec un air désabusé. Il avait une furieuse envie de se jeter du haut de la tour d’astronomie.
- Bon. Au moins on peut aller la ramasser maintenant. Faut juste veiller à pas s’emmêler les pinceaux, ajouta-t’il en secouant ses mains, secouant du même coup celles de Ben.
Dernière édition par Siméon C. Edelstein le Jeu 5 Jan - 15:27, édité 1 fois
Daily Prophet
LE MAITRE DU JEU
+ SORCIER DEPUIS LE : 13/11/2009 + PARCHEMINS : 1569