Une main dans une poche de son jean tout râpé aux genoux, Siméon déambulait tranquillement dans les couloirs du château, les oreilles tout de même aux aguets. Parce que s’il n’y avait rien de mal à se balader dans le château un vendredi soir, ça devenait un peu plus problématique une fois qu’il était 23h00. Siméon n’avait pas spécialement envie de se manger une énième retenue dans la face, surtout que ce week-end, il avait un entraînement de Quidditch important, et que son équipe allait le transformer en steak haché si jamais il était encore collé un samedi après-midi. Sa casquette vissée sur le crâne, le Poufsouffle prenait bien garde à ce qu’il n’y ait pas de profs ou bien le concierge à chaque détour de couloir. Sa baguette devant lui, la lumière lui vrillait un peu la rétine, mais il préférait ça que de se cogner dans toutes les armures du château. Parce que à Poudlard, la nuit, il y fait noir comme dans un cul et que donc, c’pas facile de s’y retrouver.
Arrivant à un angle de mur, le Poufsouffle se mit à ricaner dans ses trois poils de barbe et commença à chantonner doucement la musique de Mission Impossible. Hop, un petit saut sur la droite, il tourna sur lui-même et se plaqua contre le mur, les bras le long du corps. Tututuuuu, tututuuuu, tutu (oui, ceci est une imitation du thème de Mission Impossible, chut). D’un geste vif, il jeta un coup d’œil au couloir suivant, avant de faire une roulade des plus impressionnantes pour aller se planquer derrière une commode qui n’était plus de première fraîcheur. Assis par terre, le jeune homme laissa échapper un petit ricanement, et se releva tant bien que mal. Si Arsinoé avait accepté de l’accompagner dans sa promenade nocturne, elle aurait certainement levé les yeux au ciel et l’aurait traité de gros gamin attardé. C’est justement de la Tour des Gryffondor que Siméon s’en revenait. C’était devenu un peu une tradition, de monter là-haut le vendredi soir pour papoter un peu avec sa jumelle, voire l’entrainer dans des activités contraires au règlement. Mais cette fois, Arsi’ ne l’avait pas suivi. La pauvre était complètement perturbée par les BUSES qui se profilaient dangereusement, et avec ses longs cheveux blonds en vrac et ses yeux rouges par le manque de sommeil, elle avait l’air de s’être échappée de l’asile. Siméon, lui, était plutôt tranquille, même s’il savait que la veille des examens, il piquerait une bonne crise d’apoplexie.
Le ronflement des personnages qui occupaient les tableaux accompagnait sa marche, quand soudain, un murmure de désapprobation retentit dans le couloir alors qu’une voix mugissait – VOUS LA-BAS, PLUS UN GESTE !
Faisant volte-face, Siméon resta planté comme une souche pendant une dizaine de seconde, alors qu’il voyait avec stupéfaction le concierge de l’école se précipiter vers lui tel un rhinocéros souffrant d’hémorroïdes. Poussant un juron, le Poufsouffle décida de prendre ses jambes à son cou plutôt que de finir sa nuit dans le bureau du concierge, à se faire houspiller et traiter de petit bon à rien désobéissant. Ni une ni deux, il se retourna et se mit à courir à toute jambe dans les couloirs du 5ème étage. Il dérapa magistralement sur la pierre froide du couloir qui menait aux toilettes. Une autre silhouette se découpait dans la nuit, et Siméon n’eut pas eu le temps de voir de qui il s’agissait. Au fur et à mesure qu’il se rapprochait, il distingua une silhouette féminine. Sans s’arrêter de courir, il attrapa la fille par le poignet et la tira à sa suite. Il entendit des protestations derrière lui, provenant de la jeune fille, mais aussi du concierge en pétard qui proférait toute sorte de menace.
- Bordel, ça court vite un hippopotame ! Viens, on va se planquer !
D’un geste, il éteignit sa baguette et plongea alors le couloir dans l’obscurité la plus totale. Il avait aperçu un peu plus tôt la porte des toilettes sur sa droite, et décida de s’y engouffrer. Dans le noir, il se bouffa l’embrasure de pierre en pleine face, avant de parvenir à entrer dans les toilettes en poussant tout un tas de jurons pas très beaux à entendre. Il referma la porte derrière lui, tout en ayant poussé l’inconnue un peu plus loin dans la pièce. Il verrouilla la serrure rapidement, et s’appuya contre la porte, le front douloureux. La jeune fille commençait à pousser des exclamations outrée mais Siméon la fit taire en agitant la main devant son nez.
- Mais arrête de beugler comme un veau lààà ! chuchota-t-il sur un ton agacé. Tu veux qu’il nous repère ?
Le Poufsouffle colla son oreille contre l’interstice de la porte pour tenter de capter de potentiels bruits provenant du couloir. Silence total. Le jeune homme soupira, se passa une main dans les cheveux et s’affala de plus belle contre la porte, dans une position semi-assise très inconfortable. Il ralluma sa baguette pour éclairer la pièce, et tomba directement sur le visage mécontent de Lulla Pietru, les cheveux en bataille à cause de leur folle course dans les couloirs du château.
- Oh euh… salut, bredouilla Siméon, soudainement très gêné. Un petit silence s'installa entre les deux élèves, avant que Siméon ne reprenne la parole.Tu... tu viens souvent ici ?
Question stupide s’il en est, puisqu’ils se trouvaient dans les toilettes des filles.
Lulla C. Pietru
TOUT CE QUI BRILLE
+ SORCIER DEPUIS LE : 02/09/2016 + PARCHEMINS : 306 + LOCALISATION : Poudlard en général
Hrp : Je suis désolée du retard j'espère que ça te plaira, sinon n'hésite pas à me le dire ou à me mp ^^ je modifierais
samedi 16 mai 1981
J'ai faiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiim ! Mon ventre grogne son mécontentement et je sens les vibrations de ses gargouillis se propager dans l'air. Je les vois se réverbérer contre les armures lustrées, sur l'angle d'un couloir ou l'arrête d'un tableau. Ça fait des éclats rouges, verts, bleus. C'est plutôt joli en un sens. Est-ce que je peux les faire bouger avec ma baguette ? Les attraper pour les relâcher plus tard ? Je baisse les yeux sur ma robe printanière, convaincue qu'elle était bleue quand je l'ai enfilée plus tôt dans la journée. Le vêtement à l'air désormais d'être braqué par un kaléidoscope. C'est très étrange tout ça, vraiment... Je n'y prête pas vraiment attention car j'ai la sensation qu'il n'y a rien d'inquiétant concernant ces évènements. En vérité, c'est même plutôt normal considérant la soirée que j'ai passée.
Mon ventre s'agite une nouvelle fois et je me surprends à penser qu'en lieu et place de mon estomac se tient en réalité une tête d'ours. L'ours n'aura de cesse de grogner en dévoilant ses crocs tant que je n'aurai pas satisfait à ses attentes. Au milieu du couloir, ma baguette allumée, j'observe mon nombril en esquissant un sourire. C'est vraiment bizarre comme sensation.
Soudain, une musique se fait entendre. La mélodie a quelque chose de moderne et d'agressif tant elle est cadencée. C'est comme des coups répétitifs contre une porte ou un plancher. Pom Pom Pom. J'agite ma tête en voyant que mes volutes de lumières se mettent à danser et à s'agiter en rythme. J'ai l'impression d'être plongée au milieu d'un rêve. Petite Alice perdue dans son monde enchanté. C'est merveilleux.
Mon sourire béat s'efface quand ce rustre de chat enroule sa queue autour de mon poignet et me tire en avant prétendant que nous sommes poursuivis par un hippopotame. N'importe quoi ! Je m'engage donc sur la voie de la protestation. En plus cet idiot de félin me fait mal. Son contact est douloureux autour de mon poignet. "Aïeuh ! Puis, y'a pas d'hippopotame à Poudlard ! Lâche-moi !" Par acquis de conscience, je tourne les yeux vers la source musicale.
Par Morgane, qu'est ce que...
"UN HYPPOPOTAME !!! Au secours !" Du coup, je ne me fais plus du tout prier pour suivre l'homme-chat puisqu'il est mon allié. On passe un genre de haie autour de laquelle s'enroule des roses rouges et nous voilà dans... "Mais qu'est-ce que tu fous ? On est dans un cul-de-sac là !!! Il va nous trouver !" Je panique, je manque d'air. "Laisse moi sortir, crétin poilu !" Je vais mourir, écrasée sous le pied énorme d'un pachyderme parce que j'ai écouté les conseils d'un homme-chat. Quelle horreur ! Ce n'est pas comme ça que ça devait se passer ! Moi j'aurai dû mourir très très vieille et adulée par le reste du monde sorcier. C'est à cause de lui ! Pourtant, je le sais, qu'il ne faut pas se fier à ces animaux sournois et fourbes ! À cette liste de qualités, je peux rajouter "qui manque cruellement d'éducation" puisqu'il n'hésite pas à me comparer, moi, à un veau ! Je suis outrée, mais je ferme ma bouche et attends sagement. Comme quoi, parfois, je suis capable d'écouter et de faire ce qu'on me demande. Ceci dit, ça ne m'empêche pas de m'offusquer mentalement tant que je ne fais pas de bruit, n'est-ce pas ? Donc, je le fais : j'ai rien à voir avec un quelconque ruminant ! J'ai bien plus de classe et d'élégance que ça ! En règle générale.
Parce que là, je sens bien que j'ai les joues en feu et les cheveux en bataille quand l'autre imbécile m'éclate les yeux avec la lumière de sa baguette. Beaucoup trop cru et agressif cette éclairage ! Impossible que ça me mette à mon avantage ! Je recule d'un pas en plissant les yeux, observant le visage de l'homme-chat. Il y a quelque chose de familier dans son regard. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. À mon délire animalier, se superpose alors le visage bien connu de Siméon C. Edelstein. "Qu'est ce que tu... fous là ?" Non j'ai pas l'intention de donner suite à sa question stupide. J'allais bien, je m'amusais et il est venu tout gâcher ! Goujat ! Alors, avec toute la mauvaise foi donc je suis capable de faire preuve, je me renfrogne tout en l'accusant ouvertement d'avoir gâché ma soirée : "Tu pouvais pas t'enfuir de l'autre côté avec l'hippopotame ? J'ai faim ! " fais-je en montrant mon ventre d'un doigt accusateur. " Et, à cause de toi, je vais devoir attendre pour descendre dans les cuisines ! "
Je prend un air furieuse en m'asseyant par terre à mon tour. Je sais, ça n'est pas très fairplay. Simplement, je trouve toujours difficile de me retrouver avec Siméon sans penser au passé. J'essaie tellement fort de ne plus être cette fille là que je m'interdis d'ordinaire de lui adresser la parole. Ma technique infaillible ? Me montrer odieuse et glaciale. Je m'attache donc à me montrer impassible et ferme. Je ne céderai pas, il doit s'en aller ! Impassible et ferme...
Simplement, ça ne dure pas très longtemps. Il n'y a d'abord qu'un léger tressaillement au niveau de ma lèvre supérieur. Si léger qu'il est à peine perceptible. Puis, je pince véritablement les lèvres, les pressant l'une contre l'autre pour réprimer cette pulsion. Pulsion qui s'évacue finalement dans un éclat de rire sonore. Je me marre à m'en tordre les côtes sans pouvoir rien y faire ! "Siméon t'as une tête de chat ! Avec des moustaches violettes ! J'te jure, t'as un visage ridicule ! Si tu te voyais !" Un éclair de lucidité travers mon esprit sauvagement embrumé par la prise ce Coloris. "Oh ! Mais si ça se trouve, c'est l'hypo qui t'a lancé un sort pour te retrouver demain matin ! Il faut qu'on fasse quelque chose ! Il doit y avoir une potion ou un truc dans le genre qui puisse te rendre ton apparence normale !"
Je m'emballe et ma bouche forme un joli "o". Impassible et froide hein ? Tu parles ! Comme si j'en étais capable alors que je plane encore à quinze milles mètres au dessus du château !
Siméon C. Edelstein
+ SORCIER DEPUIS LE : 11/09/2016 + PARCHEMINS : 65 + LOCALISATION : Là où il faut pas.
Ce n’était pas tant le fait d’être au beau milieu des toilettes des filles à une heure plutôt indécente qui dérangeait Siméon. Ni même le fait qu’il se faisait poursuivre par le concierge de l’école (ce qui arrivait environ 124 fois par an). Ni même encore, le fait qu’il allait très certainement finir en retenue (ce qui était arrivé environ 547 fois depuis le début de sa scolarité)(non, il exagère à peine). Oui bien qu’il y ait avec lui une fille, qui braillait un peu trop pour sa tranquillité d’esprit. Non, en fait, le truc, c’est qu’il se retrouvait dans les toilettes des filles, en dehors du couvre-feu, avec une fille qui braillait, et que ce n’était autre que sa pote/pas-pote/mais-pote-quand-même Lulla, Serpentard de sa condition, et qui semblait actuellement être en plein délire psychédélique. Il n’avait même pas relevé qu’elle l’avait traité de crétin poilu – ce qui, en vérité, était un assez bon qualificatif pour Siméon – parce qu’il était trop occupé à épier ce qu’il se passait dans le couloir, la bouche pratiquement collée sur la porte.
Assis par terre comme deux clodos, Lulla et Siméon se regardaient en chien de faïence, la Serpentard faisait mine d’être impassible et froide. Mais le fait qu’elle se plaignait comme une gamine de 5 ans, en couinant qu’elle avait faim, cassait un peu tout le tableau. Si le Poufsouffle n’avait pas été autant ramoné par sa course-poursuite, il en aurait presque ri. Mais pour le coup, il fit un truc qui ressembla vaguement à un sourire, et agita la main en l’air pour signifier qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter.
- Oh ça va, t’as des réserves quand même, railla-t’il. Il ne pensait pas du tout que Lulla était grosse, il l’avait seulement dit pour avoir le plaisir d’apercevoir la vexation sur le visage de sa camarade. Je t’escorterai aux cuisines si tu veux, une fois qu’on sera sortis de là sains et saufs.
Il désigna d’un mouvement de tête la porte des toilettes, puis mis un doigt devant sa bouche pour expliquer qu’il fallait quand même se la jouer profil bas. Il s’agirait pas de débouler des toilettes la gueule enfarinée et de se balader sagement dans les couloirs jusqu’à la salle commune. Siméon poussa un grand soupir, ce qui l’amena à faire une parfaite imitation du cheval, et tourna la tête vers Lulla, qui le regardait avec es yeux ronds. Siméon fronça les sourcils, soudainement inquiet du comportement de Lulla. Bon, il savait que parfois, la pauvre enfant n’était pas nette, mais là, ça semblait être carrément le bordel dans l’esprit de la Serpentard. Le Poufsouffle regarda sa camarade faire une grimace bizarre, comme si elle se retenait de rire, puis elle finit par se marrer comme une baleine en se tenant les côtes. Siméon failli s’arracher les cheveux en entendant le boucan qu’elle faisait, son rire se répercutant contre les murs des toilettes inoccupées. Il se retint d’extrême justesse pour ne pas la plaquer au sol façon rugbyman et étouffer son rire avec ses mains. Il se contenta de faire des mouvements de bras comme un débile, tel un pélican attardé.
- Mais LULU ferme-làààààà ! Tu vas nous faire repérer à glousser comme une dinde ! Les filles, j’vous jure… et je… UN CHAT ? s’exclama Siméon, oubliant lui-même ses propres consignes. T’aurais pas sniffé de la poussière de fufufungus toi, ENCORE ? C’est pour ça que t’as des hallucinations et que tu crèves la dalle ! ajouta-t'il en fin connaisseur.
Par précaution, il passa ses mains sur son visage, histoire de voir si, effectivement, le concierge ne lui avait pas jeté un sort qui lui aurait fait pousser des moustaches. Mais le personnel de l’école n’avait pas le droit d’utiliser la magie sur les élèves en guise de punition. Siméon se mit à réfléchir à toute vitesse, pendant que Lulla continuait de se marrer. Si jamais il contrariait la jeune fille, s’en était fini de lui et de sa soirée. La vert et or aimait souvent avoir raison, et là, dans son état de délire, il ne valait mieux pas la contredire. Oh et puis, ça pourrait être drôle de li faire croire que Siméon avait VRAIMENT une tête de chat (pour sa défense, il avait oublié de se raser ce matin). Mais il se dit intérieurement qu’il allait falloir être prudent. Pas question qu’elle tente de lui enlever sa tête de chat imaginaire à coup de baguette magique, sinon, il ne donnait pas cher de sa vie.
- Ohlala, mais t’as raison, s’affola faussement Siméon dans un jeu d’acteur parfait (non). Tu sais, je pense qu’on ne peut pas faire grand-chose, annonça-t’il d’un air abattu très convaincant (toujours non). Il faut espérer que je ne me mette pas à chasser les souris maintenant ! Oh regarde, t’as un truc sur toi…
Siméon attendit que Lulla baisse les yeux avant de dire « POUET » en lui appuyant sur le nez et de partir dans un rire d’ado stupide. Siméon, 4 ans d’âge mental, merci pour lui.
Lulla C. Pietru
TOUT CE QUI BRILLE
+ SORCIER DEPUIS LE : 02/09/2016 + PARCHEMINS : 306 + LOCALISATION : Poudlard en général
En temps normal, je me serais offusquée de son insinuation sur mon poids. Là, je regarde juste mes cuisses en affichant une moue dépitée. Je serai sans doute montée sur mes grands chevaux quand Siméon ose me dire de la fermer. Sauf qu'il agite tellement les bras qu'on dirait qu'il va s'envoler et que, comme il ressemble à un chat et pas à un hibou, sa danse est parfaitement ridicule. En conséquence, je suis beaucoup trop occupée à me marrer pour riposter quoi que ce soit. Mon rire s'envole dans les aiguës, provoquant des zébrures orangées devant mes yeux tandis que Siméon se contredit en s'exclamant furieusement. "Mais Sim-Sim, tais toiiiiiiii !" l'imité-je en mettant toute mon énergie à exagérée ses mimiques. J'ai la présence d'esprit de poser un doigt sur mes lèvres pour lui intimer le silence. Il est évident qu'on ne peut que me prendre au sérieux étant donner que mon hilarité ne passe pas et que j'ai déjà des larmes qui perlent au coin de mes yeux. "Je SNIFFE ce que JE veux ! C'était du coloris et tu devrais en prendre aussi, ça te détendrai un peu parce que là t'es SUPER CHIANT !" Oui, oui. Je continue à me foutre de sa gueule et à me marrer. Tout ça me rappelle néanmoins que c'est vrai, je crève la dalle. Heureusement, j'ai la concentration d'un papillon et mon esprit s'envole déjà vers une autre idée. Je tends la main en avant vers le visage félin de mon camarade dans l'espoir de toucher. "Ouah... C'est doux !" La pulpe de mes doigts rencontre probablement le vide de mon imagination, une part de moi le sait. Un part toute petite et raisonnable écrasée par un tourbillon de lumière et de sensations qui me vrille encore le crâne.
Vraiment, j'adore planer. Quoi qu'en dise les puristes et les gens trop honnêtes pour s'abaisser à ces viles pratiques, ça élargit l'esprit tout en apaisant l'âme. Actuellement, j'ai l'esprit très très large. Est-ce que je si je ferme les yeux, les étoiles se mettront à danser pour moi ? Hein ? Quoi ? Oui ? Ah ouai, c'est vrai, Siméon et sa tête de chat. Il capte mon attention en parlant. J'adopte une moue étrange quand il m'annonce qu'on ne peut sans doute rien faire. "Mais tu peux pas garder cette tête là ! T'es vraiment.... moche !" Y'a pas d'autres mots. Désolée mon filtre censé rendre me pensées respectueuses avant de les transformer en paroles s'est fait la malle en même temps que mon sens de la logique. Enfin, je suis mignonne encore là. Mais, ça doit être parce que j'aime bien Siméon. Et qu'en temps normal, il n'est pas du tout vilain. Il me parle de souris en agitant son doigts. Je comprends pas grand chose par contre je suis fascinée par la trace que laisse son doigts dans l'air... C'est violacée. Comme ses poils de chats. Est-ce que le violet, c'est la couleur de son âme ?
Un truc sur moi ? Quoi ? Je baisse les yeux. J'ai même pas le temps de m'offusquer que je me prends la paume de sa patte sur mon joli nez. "Putaiiiiin !" Là, j'ai clairement crié. Mon orgueil en prend un coup tandis qu'il se marre comme un imbécile. Je fronce les sourcils et me relève tant bien que mal. Mes jambes sont un peu cotonneuses mais, ça va le faire. Je mise sur mon mauvais caractère pour me faire tenir debout. "T'es trop con Siméon, et tu fais chier !" J'avance vers la porte, complètement agacée par le fait de m'être faite avoir. "Je m'en fous, je me casse ! Bon courage avec ton hippopotame ! " J'ouvre la porte, emportée par mon agressivité irrationnelle née de nulle part.
Et.... Je la referme tout de suite. Je crois que j'ai fait une connerie. Je colle mon dos contre la porte avant de regarder vers Siméon. Inspirez. Expirez. Inspirez. Je me mords la lèvre. Il va me tuer ! "Je crois que tu vas encore me crier dessus." Je baisse les yeux. Si je fais preuve d'humilité et de modestie, il sera peut-être attendrie. Misons sur sa gentillesse ben supérieure à la mienne. "Je crois qu'il m'a vue. Il s'est retourné et il m'a regardé. Et je crois qu'il vient. Siméon, qu'est ce qu'on va faire ?" Je dis tout ça si vite que les mots se heurtent les uns contre les autres en sortant de ma bouche. Je suis encore plus dans l'embarras que lui vu que, contrairement à mon comparse, je ne suis pas en pleine possession de mes moyens. Bon, misons sur mes talents. J'ouvre grand mes yeux de poupons. Heureusement, ils sont encore humides d'avoir tant ri. Il faut que j'ai l'air mignonne et vulnérable ! Personne disposant d'un minimum d'éducation ne laisserait une jolie jeune femme en détresse. Oui, je sais, partir du principe que Siméon ait reçu une éducation est une manœuvre risquée.
C'est là que je ressens les vibrations dans mon dos. Plusieurs coups. Comme si quelqu'un frappait à la porte. J'entends vaguement qu'on nous demande de sortir parce que la partie est finie. Je panique totalement. Ma baguette à la main, je lance un sort pour bloquer l'ouverture. Ce qui est complètement con vu que cette entrée est aussi notre seule sortie. Mais ça, bien sûr, mon cerveau embrumée décide de s'en moquer. Enfin, summum de l'intelligence, preuve absolue que je réagis merveilleusement sous la pression... J'éclate de rire avant de lancer : "On est pas là, revenez plus tard !" Bah oui, au cas où le concierge ait encore des doutes sur notre présence.
Je dois me rendre compte que je multiplie les mauvaises décisions parce que je plaque ma main sur ma bouche, l'air désolé. Je chuchote : "T'as une solution hein ? Qu'est -ce qu'on fait ? Je veux pas encore me faire coller !" En plus, avec les récents évènements et les Aurors qui traînent dans le château, je mettrai ma main au feu qu'on va encore plus nous prendre la tête ! S.O.S Edelestein, sauve-nous !
Siméon C. Edelstein
+ SORCIER DEPUIS LE : 11/09/2016 + PARCHEMINS : 65 + LOCALISATION : Là où il faut pas.
HJ : désolé du temps monstrueusement long de cette réponse u_u Méchant Dobby !
Siméon était super fier de sa blague (oui, il a un humour déplorable) et, de ce fait, continuait de ricaner comme une hyène. Il n’avait même pas eu le temps de relever le fait que Lulla l’avait traité de moche. Mais bon, dans le fond, lui il avait insinué qu’elle était grosse, donc un point partout. Au bout de quelques instants, le Poufsouffle fini par se calmer un peu, essuyant une larme de joie qui avait perlé au coin de son œil. Il renifla avec tout la grâce possible (aucune, donc) et poussa un petit soupir d’aise. Il ne savait pas s’il avait réussi à détendre l’atmosphère, mais au moins, lui était plus détendu. Mais pas trop quand même, ils étaient encore sous pression, avec le concierge qui rôdait dans le couloir. Il regarda Lulla s’offusquer de son humour d’enfant de 4 ans avec un sourire insolent aux lèvres. Il aimait bien la voir péter un plomb de temps en temps, elle perdait souvent en crédibilité et Siméon avait la sensation qu’ils étaient alors un peu plus proches. Et dire que bientôt c’était la fin de l’année scolaire, et que l’année prochaine, elle ne serait plus là pour qu’il puisse l’embêter. Son pote Ben non plus ne serait plus là, et Siméon eut soudain un petit pincement au cœur.
- Ooooh c’était pour blaguer Lulu ! Mille excuses vot’ Grandeur ! ironisa-t’il avec une petite révérence ridicule.
Mais la suite, le jeune homme ne l’avait pas du tout prévu. Comme au ralenti, il vit Lulla se diriger vers la porte, et il resta sous le choc. Ce n’était pas tellement le fait qu’elle s’en aille qui le faisait flipper, mais le fait qu’elle faisait un boucan pas possible, et que forcément, fatalement, le concierge allait rappliquer. Bon peut-être qu’avec un peu de chance, tout allait bien se passer. Une expression d’effroi mêlée d’effarement apparu sur le visage de Siméon lorsque Lulla, après avoir ouvert la porte, la referma d’un claquement sec, qui dans le calme de la nuit, aurait pu réveiller tout un cimetière. Il ne dit pas un mot, regarda la Serpentard inspirer et expirer, l’air coupable. Ouuuh, il n’aimait pas quand la jeune fille faisait sa tête de chien battu, ça non.
En une fraction de seconde, Siméon hésita entre rire et pleurer, ou se noyer dans la cuvette des toilettes. Il en était même devenu muet, lorsque la jeune fille lui demanda, avec son regard embué, ce qu’ils allaient faire. Dans une situation un peu plus normale, il se serait mis à brailler comme un ours et aurait des trucs du style « mais c’est pas un tiroir qui te manque, c’est toute une commode ! ». Pour le moment, son cerveau tournait à mille à l’heure, et il réfléchissait intensément à un plan pour les sortir de là (oui, dans les situations de crise, Siméon PEUT réfléchir). Malheureusement, il n’y avait aucune issue, et à part s’enfuir par la tuyauterie (ce qui était hautement improbable) il ne voyait pas comment ils allaient s’en tirer ce coup là. Et puis après tout, peut-être que finalement, le concierge n’avait rien vu. C’est vrai quoi, Lulla avait ouvert la porte une fraction de seconde, et même si elle avait fait du bruit, il y avait toujours des bruits bizarres dans le château.
Le Poufsouffle sursauta et son corps se raidit d’un seul coup lorsqu’il entendit qu’on frappait à la porte, une voie proférant des menaces. Il se doutait bien que ce n’était pas une visite de courtoisie ou une envie pressante ! Il saisit sa baguette magique sans trop savoir pourquoi, et vit que Lulla avait lancé un sort pour bloquer la porte. Ce qui était une faussa bonne idée, mais dans la panique, il aurait sûrement fait de même, alors il continua d’être aussi muet qu’une carpe.
"On est pas là, revenez plus tard !"
Si on avait été dans un dessin animé, la mâchoire de Siméon se serait ouverte jusqu’à tomber sur le sol. Bouche bée, l’œil un peu fou, il fixait Lulla d’un air incrédule. Elle n’avait pas fait un truc aussi stupide, hein ? En fait, il était en train de rêver, oui voilà, il allait se réveiller bientôt, parce qu’il serait tombé de son lit et se serait taper la tête contre sa table de chevet. Les yeux toujours rivés sur Lulla, qui se rendit soudainement compte de sa bêtise. Pendant ce temps, Siméon hésitait entre l’étrangler ou bien arracher un évier du mur et l’assommer avec.
- Mais t’as vraiment un problème ma pauvre !!! beugla Siméon, tandis que le concierge tambourinait contre la porte. De toute façon, il n’y avait plus aucun doute, ils étaient cuits.
Il enfoui son visage dans ses mains en grommelant, à deux doigts de péter une durite. Lui non plus n’avait pas très envie de se faire coller une nouvelle fois, merci bien. Bon, il n’avait qu’à pas se promener la nuit dans le château, CERTES. Mais mieux vaut demander pardon que la permission comme on dit.
- Bon okay, du calme ! il disait ça plus pour lui-même que pour Lulla. Serrant sa baguette dans la main, il eut soudain un éclair de génie (sic). Oh putain, OH PUTAIN j’ai une pure idée, amène-toi. Il tira violemment Lulla par le bras, et lui lança un regard noir qui signifiait qu’il ne voulait pas entendre une seule remarque à propos de sa brutalité. Bien, ne bouge pas, ne parle pas, NE RESPIRE PAS !
Dans un élan de concentration, il murmura la formule du sortilège du caméléon. Ce n’était pas à proprement parler un sort d’invisibilité, mais de camouflage. Et c’était un sort plutôt compliqué, réservé à la sixième année, mais là, la situation était grave. Si ça fonctionnait, cela leur permettrait de se dissimuler suffisamment pour se glisser derrière le concierge lorsqu’il entrerait et s’enfuir à toute vitesse. Un sourire passa fugacement sur les lèvres de Siméon. Un vrai plan à la James Bond, c’est que y’a pas que de la mousse là-haut. D’un geste qu’il essaya de faire délicat, il tapota la tête de Lulla avec sa baguette, puis la sienne, et attendit fébrilement.
Spoiler:
1-2-3 : le sort est complètement raté, c’est dommage ! Y’a plus qu’à prier maintenant. 4-5 : le sort fonctionne… mais à moitié. On peut voir parfaitement un bras ou bien un nez qui semblent se promener dans les airs. Pour la discrétion, on repassera. 6 : HOURRA, le sort fonctionne à la perfection. Siméon est vraiment le meilleur.
Les genoux légèrement fléchi, les yeux fermés, Siméon attendit un peu. Mais rien ne semblait se passer. Il ouvrit un œil, regarda son bras, le bougea, regarda Lulla, mais il la voyait toujours comme s’il n’avait pas lancé de sort. Il fallait s’y attendre.
- Il s’est rien passé hein ? il n’attendait pas vraiment de réponse de la part de la jeune fille. Il posa ses deux mains sur les épaules de sa compagne d’infortune, et la regarda droit dans les yeux, d’un air grave. Bon, Lulla, il ne reste plus qu’une chose à faire. Un silence de quelques instants s’installa, plombant encore plus l’atmosphère. Le concierge finirait bien par ouvrir la porte, aussi étonnamment puissant soit le sort lancé par la verte et argent. Il faut qu’on… aille se planquer dans les chiottes, grouille !
Avec des petits sauts de gazelle effarouchée, Siméon se dirigea vers une des cabines de toilettes, referma la porte mais pas totalement (une porte fermée, c’était tout de suite grillé !). Il appuya son dos contre la paroi, ses pieds sur l’autre, et se hissa au-dessus des toilettes, dans une position inconfortable. Foutu pour foutu.
Dernière édition par Siméon C. Edelstein le Dim 29 Jan - 14:33, édité 1 fois
Daily Prophet
LE MAITRE DU JEU
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