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 Come on, Sherlock!

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Message Sujet: Come on, Sherlock!   Come on, Sherlock! Icon_minitimeMer 29 Juil - 9:22



Come on, Sherlock!
Cleora S. Hailey & Aaron E. Peterson



« Tu es sûr que c'est la bonne route hein ? », demandais-je pour la quatrième fois.

Ce n'était pas que je n'avais pas confiance en Ethan hein, bien au contraire. Mais plus nous nous enfoncions dans cette forêt, moins j'avais l'impression que nous allions déboucher sur un manoir. D'un autre côté, les habitations sorcières étaient souvent isolées de toute vie afin d'éviter le moindre problème avec les Moldus. Et connaissant l'histoire des Selwyn, pas de doute qu'ils avaient souhaité rester à l'écart de ceux qu'ils considéraient comme une sous-espèce. Je grimaçais à cette pensée.

Je ne pensais pas me retrouver un jour en route pour aller chez mon père. Mon géniteur plutôt. Dès lors que j'avais découvert son existence il y a sept ans, j'avais pris la décision de ne jamais plus m'y intéresser. Mais les gens changent, et les temps aussi. Avec ce qui s'était passé au marché nocturne, j'avais besoin de quelques réponses aux questions qui ne cessaient de tourner dans mon esprit. Il y a sept ans, j'avais lu que la famille Selwyn était connue pour sa haine prononcée envers les Moldus, et également pour des traitements auxquels je ne préférais pas penser en ce moment. Cela me filait la nausée encore maintenant. Mais le sang ne définit pas forcément ce que nous sommes, et c'était pour ça que je souhaitais donner une chance à Dorian Selwyn, mon demi-frère. J'avais en revanche trop de rancœur envers ce père qui nous avait abandonnées, ma mère et moi, pour pouvoir faire la même chose avec lui. Ce n'était pas la raison de notre présence ici de toute façon.

Quand j'avais demandé à Ethan de m'aider, il n'avait pas hésité une seule seconde. Mon meilleur ami me connaissait suffisamment bien pour savoir que j'y serais allée avec ou sans lui, et je le connaissais suffisamment bien pour savoir qu'il ne m'aurait jamais laissée partir seule à l'assaut d'un manoir de sang purs. Je ne comptais attaquer personne, évidemment. Mais avec le passif de la famille Selwyn, je voulais vérifier si Ichabod Selwyn était lié ou non à tout ce qui se tramait en ce moment. Je me doutais que le Ministère de la Magie avait certains doutes sur les identités des mangemorts, mais Ethan n'avait pas le droit de m'en parler, alors il me faudrait trouver cette réponse par moi-même si je voulais savoir. Et puis, un peu d'espionnage n'avait jamais tué personne, non ?

J'écartais une branche qui barrait ma route et me souvins juste à temps de la retenir pour qu'Ethan ne se la prenne pas en plein visage. Il avait insisté pour que je passe devant afin de garder un oeil constamment sur moi, au cas où. J'avais levé les yeux au ciel et obéis sans broncher : de toute manière, je détestais ne pas ouvrir la route. Ce qui me dérangeait un peu plus, c'était l'autre condition de mon meilleur ami : devoir garder ma baguette à la main, et non dans mon sac comme je le voulais. Ce bout de bois me gênait plus qu'autre chose en me monopolisant une main ! Mais je savais quels combats mener, et celui-ci n'en était pas un : quand il était question de ma sécurité, Ethan était inflexible.

« On est bientôt arrivés selon ta carte magique ? »

Je commençais à en avoir un peu marre de marcher dans les bois avec le peu de clarté de cette fin de journée. Mais nous avions tous deux dû attendre la fin de nos journées de travail pour pouvoir mener cette expédition. Et c'était bien connus, les méchants se rencontraient toujours à la nuit tombée pour mettre en place leurs plans machiavéliques. Seulement, je commençais à ne plus trop voir devant mes pieds, et je ne voulais pas utiliser de sortilège si je pouvais l'éviter. Oui, même un simple Lumos.

« Et arrête avec cette tête d'enterrement. Tu vas passer la nuit avec la plus fabuleuse femme que tu connaisses, tu devrais être content ! »

Non mais vraiment. Trop de sérieux tue le sérieux !


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Message Sujet: Re: Come on, Sherlock!   Come on, Sherlock! Icon_minitimeMar 4 Aoû - 11:08



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« Tu es sûr que c'est la bonne route hein ? »

Ethan leva les yeux au ciel. Il n’était certes pas le plus téméraire, mais il savait encore lire une carte et se repérer dans un endroit inconnu.

« Pour la quatrième fois, Cleo, oui, je suis sûr que c’est la bonne route. Je sais lire une carte, tu sais ! Puis vue la réputation des Selwyn, pas étonnant qu’ils soient allés enterrer leur manoir au fin fond d’une forêt. »

Bon, il fallait avouer qu’ils marchaient depuis un petit moment déjà et que le soleil ne cessait de décliner rendant la forêt de plus en plus lugubre et inhospitalière. Mais ça, c’était de la faute de Cleo, pas de la sienne ! Après tout, si elle ne refusait pas systématiquement de transplaner avec lui, ils seraient arrivés depuis bien longtemps. Alors il ne fallait pas qu’elle se plaigne de la durée de la balade. Ni qu’elle s’inquiète de retrouver leur chemin.
Lui non plus ne se plaignait pas. Il était bien trop heureux d’avoir obtenu d’elle qu’elle garde sa baguette à la main tout le long du chemin. La famille Selwyn n’avait vraiment pas bonne réputation, et c’était ce que les deux détectives étaient venus vérifier. Il était fortement probable que la maison soit protégée, et ce ne serait pas avec de bêtes sortilèges de camouflage.
Ethan était sur le qui-vive. Il guettait la moindre bizarrerie dans les environs, prêt à affronter n’importe quel problème. Il ne voulait pas risquer la vie de sa meilleure amie.

« On est bientôt arrivés selon ta carte magique ? »

Il sursauta et grommela en retirant la carte de sa sacoche.

« C’est la dernière fois qu’on va aussi loin si on ne transplane pas, Cleo. »

Il mit la carte sous le nez de la jeune femme. Il tapota le parchemin froissé du bout de sa baguette et la carte apparut instantanément.

« Voilà. On est là, » fit-il en désignant un symbole « et le manoir se trouve par là » ajouta-t-il en montrant une zone du bout du doigt. « On ne va pas tarder à arriver, alors concentre-toi sur ta sécurité. Tu n’as pas oublié le sortilège qu’on a travaillé, hein ? »

Il rangea la carte là où il l’avait prise. Oui, il était inquiet. Il aurait été bien plus serein s’il s’était lancé là dedans tout seul. Certes, ils n’étaient pas censés affronter qui ni quoi que ce soit. Ils devaient juste se cacher quelque part et observer. Mais on ne savait jamais, avec les sorciers. La forêt regorgeait peut-être de créatures effrayantes et surtout dangereuses. Et quelqu’un pourrait les surprendre aussi, ce qui leur causerait inévitablement des ennuis. Lui pouvait se défendre. Il était même entraîné à supporter un des trois sortilèges impardonnables. C’était une expérience qu’il ne souhaitait pas renouveler de sitôt. Mais Cleo n’avait pas le quart de son bagage magique. Qui plus est, il ne supporterait pas de la voir souffrir.

« Et arrête avec cette tête d'enterrement. Tu vas passer la nuit avec la plus fabuleuse femme que tu connaisses, tu devrais être content ! »
« La plus fabuleuse des têtes brûlées, oui ! »

Ethan ne put réprimer un sourire que l’obscurité naissante ne suffisait pas à camoufler. Elle avait raison. Sur le fait qu’elle soit fabuleuse, oui, mais ça, il n’allait pas l’avouer. Non, elle avait surtout raison de vouloir le détendre. Après tout, ils n’allaient pas à l’abattoir. Ils s’apprêtaient simplement à se planquer dans un coin pour observer un manoir. Certes, il était probablement mieux protégé que le Vatican, mais bon… L’auror baissa sa garde, du moins en apparence.

« Dis… Tu vas t’énerver si j’éclaire un peu notre chemin ? Juste un peu, avec une légère incandescence au bout de la baguette, pour qu’on soit discret mais qu’on puisse voir où on met les pieds… »

Il lança à sa meilleure amie un regard qu’il voulait irrésistible. Il tentait toujours ce regard même s’il était plus ridicule qu’adorable.

« Je te rappelle que les buissons câlineurs se cachent partout et que la seule métamorphose humaine que je maîtrise totalement est le rat… »

Taquiner Cleo était une bonne façon de tromper son angoisse avant ce qui s’annonçait comme une nuit éprouvante. Soit ils découvriraient quelque chose et il faudrait intervenir, soit ils passeraient la nuit en planque pour rien. Dans tous les cas, ce serait éprouvant. Il n’y avait que pour Cleo qu’il pouvait faire ce genre de chose.



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Message Sujet: Re: Come on, Sherlock!   Come on, Sherlock! Icon_minitimeJeu 6 Aoû - 9:22



Come on, Sherlock!
Cleora S. Hailey & Aaron E. Peterson


Je n'écoutais pas Ethan rouspéter dans sa barbe, soupirer ou même lever les yeux au ciel - oui, il le faisait avec une telle force que je pouvais l'entendre. J'étais habituée. Il ne se passait pas une seule fois en compagnie d'Ethan sans qu'il ne soit un minimum exaspéré par ma petite personne. J'avais ce pouvoir assez exceptionnel de réussir à lui faire péter les plombs en toute circonstance. Loin de moi l'idée de faire preuve de vanité, mais j'étais plutôt douée à ça, et je m'en amusais beaucoup. J'aimais voir jusqu'où je pouvais aller avant qu'Ethan ne finisse par craquer. Il l'avait fait, une fois, et je m'étais sentie assez mal. Je connaissais mes limites maintenant et je préférais passer une journée à porter ces affreuses chaussettes à verrues - vous aurez compris le principe - ou me mettre un pétard mouillé du Dr. Flibuste dans un endroit inapproprié plutôt que de recommencer.

« C’est la dernière fois qu’on va aussi loin si on ne transplane pas, Cleo. »

C'était à mon tour de lever les yeux au ciel. Depuis que monsieur savait transplaner, il tenait absolument à utiliser cette méthode pour se déplacer. Je n'avais pas confiance personnellement. C'était une technique encore en essai et qui n'était pas enseignée : il fallait l'apprendre en autodidacte, à ses risques et périls. J'étais plutôt fière qu'Ethan en soit capable, ça mouchait un peu ceux qui osaient se moquer de lui ou douter de ses capacités à cause de ses peurs. Ethan était un bon Auror et un bon sorcier, que les choses soient claires ! Mais le transplanage... très peu pour moi.

Il déplia sa carte en grommelant pour me prouver par a+b que nous étions sur la bonne route, et je ne regardais que d'un oeil, comme d'habitude. Je posais les questions plus par lassitude et besoin de parler que par réelle curiosité. La nuit commençait à tomber, et Ethan n'allait pas tarder à avoir peur du noir, il fallait bien le distraire.

« On ne va pas tarder à arriver, alors concentre-toi sur ta sécurité. Tu n’as pas oublié le sortilège qu’on a travaillé, hein ? »

Je secouais ma baguette devant son nez.

« Non chef, je n'ai pas oublié. Et je ne pense pas que l'on croisera le monstre de Frankenstein si ça peut te rassurer. »

Je savais qu'il commençait à stresser. Pas pour lui non, mais pour moi. Je plaisantais alors sur notre fabuleuse nuit en perspective, ce à quoi il répliqua comme il le put. Je ris doucement pour ne pas faire trop de bruit. Ça, il aimait me le rappeler que j'étais une tête brûlée. Mais au fond, sa vie serait bien triste et ennuyeuse sans moi pour la pimenter un peu.

Seulement, je ne pus réprimer l'éclat de rire quand Ethan essaya de me charmer de ce qu'il pensait être un regard irrésistible et qui le faisait ressembler à un Pitiponk en rut plus qu'autre chose. J'en oubliais presque l'affront qu'il venait de me faire en me demandant si nous pouvions utiliser un peu de magie.

« Je te rappelle que les buissons câlineurs se cachent partout et que la seule métamorphose humaine que je maîtrise totalement est le rat…
- Alors j'espère pour toi que tu as mis un pantalon près du corps si tu ne veux pas que le rat vienne te ronger les intestins. »

Je le détestais de me rappeler cet épisode à la moindre occasion. Comme si le traumatisme d'avoir été métamorphosée en ratte n'était pas suffisant en soi. Si j'avais su qu'il m'en parlerait encore presque trois ans après, j'aurais préféré mourir étouffée dans les branches de ce peuplier magique. Vexée, je lui tournais le dos et repris la route, murmurant tout de même un Lumos pour éclairer le chemin.

« Si on se fait repérer par une tribu de centaures ou une colonie d'acromantules, tu te débrouilles. Je me décharge de toute responsabilité. »

Heureusement, aucun centaure et aucune acromantule ne vinrent se mettre en travers de notre route. Il nous fallut vingt bonnes minutes pour enfin trouver le manoir Selwyn, dont cinq perdues par Ethan qui s'était coincé le pied dans un terrier de lapins. J'éteignis aussitôt ma baguette et m'accroupis derrière un buisson pour observer le bâtiment. Le manoir était grand, pas autant que ceux des éminentes familles sorcières, mais suffisamment pour en imposer. Il était sombre, s'imbriquant parfaitement dans le cliché d'un manoir de famille à la réputation malveillante. Des chauve-souris voleraient autour de ses toits en tourelles que je n'en serais pas plus étonnée que ça. Il ne manquait que les piquets surmontés de têtes humaines et animales sur le sentier pour parfaire l'ambiance. Le plus impressionnant restait la gigantesque serre qui devait appartenir à la mère de Dorian si mes informations étaient justes. Je n'arrivais pas à voir quoi que ce soit à l'intérieur de celle-ci, mais les plantes devaient être mortes depuis un moment si personne ne s'en était occupée en son absence. Me dire que j'aurais pu grandir ici me collait la chair de poule : je ne regrettais absolument pas le petit appartement miteux en banlieue londonienne de ma mère. Au moins était-il chaleureux et accueillant - nous avions travaillé dur pour lui donner cet aspect.

« Il faut qu'on trouve une fenêtre qui donne sur le salon ou quelque chose comme ça. Là où se trouve Ichabod Selwyn. », chuchotais-je à Ethan.

L'opération commençait.


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Message Sujet: Re: Come on, Sherlock!   Come on, Sherlock! Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 9:13



Come on, Sherlock!


« Non chef, je n'ai pas oublié. Et je ne pense pas que l'on croisera le monstre de Frankenstein si ça peut te rassurer. »
« Figure-toi que ce n’est pas le monstre de Frankenstein mais le Docteur Frankenstein lui-même qui m’inquiète le plus. »

Après tout, le monstre était apeuré, alors que le savant était fou, et dangereux. Cleo avait la sale manie de dédramatiser les choses avec une légèreté sans pareil. C’était agaçant et en même temps, ça avait un côté rassurant. Le rassurer n’était pas du luxe d’ailleurs, avec la nuit qui tombait.
L’éclat de rire qui résonna alors qu’il tentait son regard de chat (em)po(t)té détourna son attention. Il s’agita et émit un « chut » quelque peu inquiet. Il n’aurait plus manqué qu’ils attirent l’attention à cause d’un rire. Quelle idée aussi ! Ce regard ne marchait jamais.

« Alors j'espère pour toi que tu as mis un pantalon près du corps si tu ne veux pas que le rat vienne te ronger les intestins. »

Il ne l’avait pas volée celle-là. Enfin, si elle menaçait ses intestins plutôt qu’autre chose, il y avait déjà du progrès ! Cleo lui tourna le dos, la mine boudeuse. Il détestait qu’elle réagisse comme ça. Il soupira.

« La prochaine fois, si tu veux, je tente l’ornithorynque ! »

Depuis qu’il avait entendu parler de cette créature bizarre, il avait toujours rêvé d’en voir une. Puis Cleo serait adorable sous cette forme, vous ne pensez pas ? Bon, ce ne serait sûrement pas facile à apprendre – pouvait-on seulement métamorphoser un humain en n’importe quelle autre créature ? Dans tous les cas, ça lui irait bien, c’était certain. Cleo était adorable de toute manière. Pour preuve, même si elle semblait faire la tête, elle avait tout de même murmuré un lumos. Ethan se sentit soulagé. L’obscurité n’était pas son truc.

« Si on se fait repérer par une tribu de centaures ou une colonie d'acromantules, tu te débrouilles. Je me décharge de toute responsabilité. »

L’auror frissonna. Il avait bien conscience du danger à se balader ainsi mais il préférait prendre ce risque plutôt que risquer une attaque surprise. Il jeta discrètement un sortilège de camouflage pour réduire au maximum la visibilité de leur duo. Ils voyaient sans être vus. Et s’ils se faisaient repérer, ce serait parce que lui avait mal fait son travail. Puis de toute manière, ce n’était pas Cleo qui pourraient les sortir d’un tel mauvais pas, aussi volontaire et têtue soit-elle.

« Ne t’en fais pas, je comptais être le vaillant chevalier qui défend la jouvencelle en détresse ! »

La fin du chemin se termina dans un relatif silence. Il était trop occupé à s’angoisser et à brandir sa baguette au moindre bruit suspect pour bavarder, et Cleo n’était pas non plus très bavarde de son côté. Elle ne se priva cependant pas de se moquer de lui lorsqu’il se coinça dans un terrier de lapin, ni quand il sursauta alors qu’une branche lui frôlait la joue. Il ne se vexait plus pour ce genre de chose.

Quand enfin ils arrivèrent, Cleo éteignit la lumière. Ethan se tendit immédiatement avant de s’accroupir à son tour, tout près de son amie. Dire qu’il était stressé était un euphémisme. Il observa en silence la carte postale carrément flippante qu’il avait sous les yeux.

« Frankenstein ou Dracula, je ne sais pas trop qui on risque de rencontrer… » murmura-t-il.

Il déglutit et souffla dans l’espoir de se détendre. Ils étaient statiques, un peu protégés, et surtout ils ne faisaient qu’observer. Enfin quand même, cet endroit aurait parfaitement eu sa place sur une de ces toiles qu’il avait vues dans une pinacothèque consacrée aux œuvres décrivant la peur.

« Il faut qu'on trouve une fenêtre qui donne sur le salon ou quelque chose comme ça. Là où se trouve Ichabod Selwyn. »

Ethan acquiesça. Sur la face du manoir, plusieurs fenêtres étaient éclairées et montraient les mêmes motifs sur le haut des murs et le plafond. Il fit signe à Cleo et désigna l’endroit du bout de sa baguette, guettant son approbation.

« On a qu’à commencer par là, » fit-il tout bas. « Attends ! »

Ethan fouilla dans sa sacoche ensorcelée et en sortit deux petits tas clairs. Il en tendit un à son ami et déroula l’autre.

« Oreilles à rallonge » expliqua-t-il.

Toujours accroupi, prêt à se lever au moindre signe de danger, il installa le gadget qu’il était tout fier d’avoir amené et guetta le moindre bruit. Y avait-il seulement quelqu’un dans cette pièce ? Et cette personne serait-elle Ichabod Selwyn, le père de Cleo ? Au fond de lui, Ethan espérait qu’ils ne trouveraient absolument rien de compromettant. Il savait ce que son amie voulait vérifier en surveillant comme ça sa famille paternelle. Il n’avait pas envie de la voir déçue s’il s’avérait que la famille Selwyn était à la hauteur de sa réputation. Pourtant, il savait qu’elle n’abandonnerait pas aussi facilement.

« On attend un peu ici, et si on ne trouve rien, on passera à l’arrière du manoir, ok ? »

C’était la solution la plus sage et la plus juste. Ethan prit quelques instants pour vérifier que ses pensées n’étaient pas accessibles, au cas où. Ce n’était pas tellement pour une histoire de discrétion que pour protéger ce qu’il savait. Et l’attente pouvait commencer, dans le noir quasi absolu. Attendre dans le noir, c’était tout ce qu’il détestait. Heureusement que sa meilleure amie était avec lui.

« Si on trouve quoique ce soit, Cleo, tu me laisses faire, d’accord ? Par les temps qui courent, on ne sait jamais ce dont les sorciers sont capables… »

Il s’était rapproché d’elle, autant pour se rassurer que pour être sûr de pouvoir la protéger efficacement en cas de besoin.


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Message Sujet: Re: Come on, Sherlock!   Come on, Sherlock! Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 11:07



Come on, Sherlock!
Cleora S. Hailey & Aaron E. Peterson


Avais-je déjà mentionné à quel point Ethan pouvait être négatif ? Il passait son temps à croire qu'un danger nous menaçait. Il n'avait peut-être pas tord sur ce point, mais je le soupçonnais quand même de souffrir d'hyper vigilance et de paranoïa aiguë. Heureusement que j'étais là pour dédramatiser les choses, sinon il me ferait une syncope toutes les trente secondes. Je sentis d'ailleurs le malaise le guetter quand je le menaçais d'un lavage intestinal made in rat. Je connaissais mon meilleur ami par coeur, c'était bien trop simple de le taquiner. Ethan ne marchait pas, il courrait droit dans le mur à chaque fois, et ça m'amusait beaucoup.

Je levais les yeux au ciel à sa menace.

« Pour ta gouverne, l'ornithorynque est un animal venimeux. Il peut empoisonner les humains et c'est très, très douloureux. Je vais finir par croire que tu es masochiste. »

Quoi ? J'adorais lire et ma mémoire retenait tout ce que mes yeux voyaient. J'avais dû lire ça dans un magazine scientifique. Je m'abstins seulement de préciser que seuls les mâles possédaient cet atout. Mais en soi, l'animal me convenait bien : comme pour moi, il ne fallait pas se fier aux apparences. J'avais peut-être l'air d'une fille superficielle qui n'est pas douée en magie, cela ne voulait pas dire que j'étais inoffensive. Un jour, les gens comprendraient que la vraie force ne résidait pas dans les bras mais dans la tête. Mon intelligence et ma ruse m'avaient sauvées de nombreuses fois.

Je cédais tout de même en acceptant d'allumer ma baguette, non sans lancer une remarque acerbe, à mon habitude. La réponse d'Ethan me fit stopper net et me retourner avec un regard noir.

« Tu sais ce qu'elle te dit la jouvencelle en détresse ? Que si tu continues, elle va trouver une pomme de pin pour te fourrer telle une dinde de Noël. »

Tout en finesse et élégance. C'étaient mes deux autres prénoms. Je détestais quand on me positionnait comme une demoiselle sans défenses. Et je savais bien qu'Ethan l'avait fait exprès pour m'embêter, tout comme il savait que je ne pensais pas un dixième de ce que je disais. C'était comme ça depuis toujours, ce jeu du chat et de la souris - et non du rat !! - entre nous. Que voulez-vous, on s'occupait comme on le pouvait.

De fait, la fin du voyage fut bien plus calme. Nous nous retrouvâmes vite en opération camouflage à la recherche du moindre indice. Ethan m'indiqua une pièce éclairée du manoir. De là où nous étions, nous ne pouvions pas voir si quelqu'un était effectivement dedans ou pas. J'allais me lever pour me rapprocher quand mon meilleur ami me stoppa en me tendant une oreille à rallonge. Je soupirais en me retenant de me frapper la tête quelque part.

« T'as pas plutôt un lunascope dans ton sac ? Ce serait franchement plus utile que ça. Je te signale que pour que ça marche, il faut que l'autre embout soit dans la pièce. Le manoir est peut-être vieux, mais la pierre ça insonorise bien quand même. »

Je regardais le morceau de caoutchouc couleur chair d'un air dégoûté et le plaçais tout de même contre mon oreille, au cas où. Je pouvais laisser à Ethan le bénéfice du doute.

« Tu savais que les moldus étaient en train de mettre au point un appareil de ce style ? Un téléphone portable. C'est comme le téléphone, sauf qu'il est portatif et on peut appeler de n'importe où. Ce serait cool non ? Plus pratique que le réseau de cheminée et plus rapide qu'un hibou. Mais je présume que ça ne fonctionnera pas dans les lieux magiques, comme le téléphone normal. »

À force de lire tous les journaux possibles et inimaginables dans l'espoir d'y apercevoir un indice sur Emma, j'étais au courant de tout. Mais ce n'était peut-être pas le moment de parler de ça. Je me tus, l'oreille toujours tendue. Au bout de cinq minutes, je jetais l'immonde objet et me levais.

« Ça ne marche pas. Puis on ne voit rien d'ici. Il faut se mettre un peu plus à gauche pour être face aux fenêtres. »

De toute façon, je n'aimais pas rester en place. Ethan me suivit et proposa d'aller surveiller l'arrière du manoir si on ne trouvait toujours rien. Je me contentais d'hocher la tête.

« Si on trouve quoique ce soit, Cleo, tu me laisses faire, d’accord ? Par les temps qui courent, on ne sait jamais ce dont les sorciers sont capables… »

Je soupirais tout en m'installant derrière un autre buisson. On avait une bien meilleure visibilité d'ici, bien qu'il n'y avait toujours aucune trace d'Ichabod Selwyn. Peut-être avait-il oublié d'éteindre.

« Si on trouve quoi que ce soit, Ethan, il faudra que ce soit suffisamment compromettant pour que le Magenmagot fasse abstraction de notre présence sur une propriété privée. Et il serait plus judicieux d'avoir une bonne preuve et de la ramener à ta chef plutôt que se lancer nous-même dans une pseudo-arrestation. »

Vraiment, que ferait-il sans moi ? Ethan perdait facilement son sang-froid, et je savais que c'était de ma faute. En temps normal, il assurait très bien. Mais quand j'étais là, il avait peur qu'il m'arrive quelque chose et n'arrivait pas à rester totalement concentré. Heureusement, j'étais là pour compenser cet handicap.

« Déstresse. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer hein ? »

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Message Sujet: Re: Come on, Sherlock!   Come on, Sherlock! Icon_minitimeMar 18 Aoû - 8:59



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Cleora S. Hailey & Aaron E. Peterson


« Pour ta gouverne, l'ornithorynque est un animal venimeux. Il peut empoisonner les humains et c'est très, très douloureux. Je vais finir par croire que tu es masochiste. »

Ce que ça pouvait être agaçant d’avoir une amie avec une aussi bonne mémoire et qui aime lire tout ce qui lui passe sous le nez ! Il n’avait aucune idée de la dangerosité de cette créature qu’il ne trouverait plus jamais aussi mignonne qu’avant. Quoique, doué comme il était, il raterait sans doute la métamorphose en partie et ferait un ornithorynque sans venin. Enfin bon, même sans venin, Cleo était capable de se défendre. Et d’attaquer.  La preuve n’était pas difficile à trouver. D’ailleurs, elle lui en offrit une énième lorsqu’il évoqua la jouvencelle en détresse.

« Tu sais ce qu'elle te dit la jouvencelle en détresse ? Que si tu continues, elle va trouver une pomme de pin pour te fourrer telle une dinde de Noël. »
« Pour une couturière, tu ne fais pas dans la dentelle ! »

Tout fier de sa blague nullissime, Ethan gloussa. Cleo était l’une des très rares personnes à faire les frais des essais humoristiques du jeune auror. Il payait généralement cher ses traits d’humour presque toujours ratés, mais il s’en fichait. Cleo et lui, c’était à la vie à la mort et il savait que même si elle était fréquemment désespérée par sa répartie foireuse, elle l’aimait quand même. Tout comme il l’aimait malgré son manque flagrant de finesse. C’était tout ce qui comptait.  
Une fois arrivés et dès lors que le dispositif  d’écoute fut déballé, Cleo se montra exaspérée. Ethan chercha ce qu’il avait bien pu faire comme bêtise. Certes les oreilles à rallonge n’avaient rien de ragoutant mais on ne lui demandait pas de les manger. En plus, leur texture était moins étrange qu’elle en avait l’air.

« T'as pas plutôt un lunascope dans ton sac ? Ce serait franchement plus utile que ça. Je te signale que pour que ça marche, il faut que l'autre embout soit dans la pièce. Le manoir est peut-être vieux, mais la pierre ça insonorise bien quand même. »

Les émotions se succédèrent sur le visage d’Ethan. Perplexité quant à l’intérêt du lunascope. Agacement de n’avoir pas su que ces trucs nécessitaient d’être près de la personne qu’on voulait écouter. Déception d’avoir choisi un outil qui n’allait leur servir à rien. Tristesse d’avoir déçu Cleora. Espoir en la voyant poser quand même le bout de l’oreille contre son visage. Puis déception à nouveau alors qu’elle non plus n’entendait rien.

« Tu savais que les moldus étaient en train de mettre au point un appareil de ce style ? Un téléphone portable. C'est comme le téléphone, sauf qu'il est portatif et on peut appeler de n'importe où. Ce serait cool non ? Plus pratique que le réseau de cheminée et plus rapide qu'un hibou. Mais je présume que ça ne fonctionnera pas dans les lieux magiques, comme le téléphone normal. »

« Euh… non, je ne savais pas… » fit-il, hésitant. « Ca va pas être très utile ça… »

Bah oui, que voulez-vous faire d’un téléphone sur vous ? Ethan s’était toujours très bien débrouillé sans ça, tout comme le reste de l’humanité. Pourquoi s’embêter avec des trucs inutiles ? Et en plus, ça coûterait sûrement un bras alors que transplaner ne coûtait rien et que l’envoi d’un hibou ne vous délestait que d’une somme infime, rapport au papier, à l’encre, et aux soins du hibou. Enfin bon, ça avait au moins l’intérêt de distraire Ethan et de le détourner de la peur qui s’installait solidement en lui alors qu’il n’y voyait plus grand-chose.
Cleo finit par jeter son oreille à rallonge par terre avant de se lever, sous le regard étonné du sorcier. Ils n’avaient rien entendu depuis qu’ils étaient là mais quand même, jeter ça comme ça ne lui ressemblait pas.

« Ça ne marche pas. Puis on ne voit rien d'ici. Il faut se mettre un peu plus à gauche pour être face aux fenêtres. »

Alors qu’elle s’éloignait déjà, l’auror ramassa l’oreille – franchement, quelle idée de donner une forme d’oreille à ce truc ? – et la rangea dans son sac avec la sienne. Hors de question de laisser des traces de leur passage. Puis il trottina pour la rattraper. Il n’aimait pas la savoir trop loin de lui, autant pour sa sécurité que pour se rassurer.

« Si on trouve quoi que ce soit, Ethan, il faudra que ce soit suffisamment compromettant pour que le Magenmagot fasse abstraction de notre présence sur une propriété privée. Et il serait plus judicieux d'avoir une bonne preuve et de la ramener à ta chef plutôt que se lancer nous-mêmes dans une pseudo-arrestation. »
« Oui, oui. Bien sûr. »

A vrai dire, il ne comptait pas se lancer seul dans une arrestation, surtout pas avec Cleo dans les parages. Il n’avait pas non plus dans l’idée de rapporter une preuve de quoi que ce soit puisque ça impliquerait de pénétrer dans le manoir. Il n’avait pas l’intention d’intervenir ce soir, à moins bien sûr qu’une vie soit en danger. C’était ce qu’il entendait par « laisse-moi faire ». Mais ça, il se garda bien de le dire. Tout comme il se garda de dire que sa chef ne le pourrirait pas s’il découvrait quelque chose de grave en pénétrant sur une propriété privée par effraction et qu’ils trouveraient sans problème une raison de l’y faire retourner plus officiellement.

« Déstresse. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer hein ? »

Regard noir, sourcil arqué, Ethan répliqua.

« Tu veux vraiment que je te fasse la liste ? »

Ca, ce n’était pas du tout la bonne question à poser. Surtout pas à lui. Et encore moins si on voulait qu’il se détende. Le sorcier mal à l’aise serra les dents et se força à ne pas penser à tout ce qui pourrait mal tourner. Il enviait les gens qui croyaient que tout se passerait forcément bien et qui jugeaient la part de risque tellement négligeable qu’ils n’y pensaient qu’à peine. Il aurait aimé être comme ça.

« Au moins, on ne rencontrera pas de loup-garou, » assura-t-il pour se rassurer. « Et pas besoin de lunascope pour te le dire, ça. »

C’était son moyen de se persuader que l’obscurité due au petit croissant de lune qui gisait dans le ciel valait mieux qu’une belle lune pleine qui aurait eu le mérite de rendre la forêt moins hostile. Il se sentait comme Blanche-Neige après sa fuite, et il détestait cette faiblesse. La chaleur de son lit et sa veilleuse lui manquaient, mais ça, il ne l’avouerait jamais à sa meilleure amie.  
Alors qu’il luttait pour ne pas énumérer tous les dangers qui les guettaient, un craquement sinistre se fit entendre dans leur dos. Ethan sursauta et se tourna, brandissant sa baguette en direction du bruit. Les secondes qui suivirent lui parurent des heures. Les yeux plissés pour scruter la pénombre, il ne voyait absolument rien. C’était bien ça, le problème avec le noir : on n’y voyait rien. Comme la nuit où Emma avait été enlevée. Il n’avait pas pu distinguer le visage de l’intrus. Comment pouvait-il se défendre et défendre sa meilleure amie alors qu’il ne voyait pas le danger ? Il se déplaça légèrement afin que Cleo soit dans son dos.

« Ne bouge pas, » ordonna-t-il de façon quasi inaudible.  

Il n’était pas bête. Il savait bien que cela pouvait n’être rien d’autre qu’un animal ayant marché sur une branche et qui serait parti depuis, mais il préférait s’angoisser cinq minutes pour rien plutôt que prendre le risque de ne pas voir un danger quelconque.  Trop prudent ? Oui, probablement.

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Message Sujet: Re: Come on, Sherlock!   Come on, Sherlock! Icon_minitimeSam 29 Aoû - 12:08



Come on, Sherlock!
Cleora S. Hailey & Aaron E. Peterson


Je haussais les épaules devant le manque de curiosité d'Ethan à l'égard du téléphone portable. Il n'était pas très curieux du monde, contrairement à moi, et même s'il aimait le monde moldu, il préférait vivre avec les sorciers. Je n'avais pas vraiment attendu de réaction enthousiaste de toute manière : ça avait été une méthode comme une autre pour essayer de détendre l'atmosphère. Je connaissais mon meilleur ami par coeur, et il avait besoin de ça. Et au fond... j'en avais un peu besoin aussi. J'étais peut-être téméraire, mais pas stupide : j'avais bien conscience du danger que nous courrions en ce moment-même. Si nous nous faisions repérer...

Néanmoins, je décidais de me relever - non sans être prudente - pour changer de place. Prendre des précautions, c'est bien, mais si c'est pour ne rien voir du tout, aucun intérêt. J'obligeais donc Ethan à nous déplacer vers un endroit plus propice à notre petite entreprise d'espionnage. Il me suivit, évidemment, non sans me rappeler une fois de plus ses règles de sécurité, comme si j'étais une enfant. J'allais finir par me vexer à force.

« Déstresse. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer hein ? »

Son regard noir me donna envie de sourire mais je me retins pour ne pas l'énerver.

« Tu veux vraiment que je te fasse la liste ?
- Ça dépend. Est-ce qu'elle inclut des possibilités exotiques comme l'attaque d'un gobelin qui nous accuserait à tord d'avoir volé Gringotts et nous tuerait pour récupérer quelques noises ? »

Il ronchonna, rétorqua simplement que nous n'avions rien à craindre des loup-garous ce soir, puisque la lune n'était pas pleine. Je m'abstins de préciser que les vrais loups en revanche n'attendaient pas un certain jour du mois pour sortir de leur tanière. À la place, je tapotais doucement son avant-bras pour le rassurer. Ethan avait besoin de ça.

Lorsqu'une branche craqua juste derrière nous, Ethan se releva d'un bond, baguette brandie. Je fis de même plus lentement. Il fallait que je prépare un sort pour nous défendre, mais lequel ? Un Protego, un Expelliarmus ou un Petrificus totalus ? Je ne savais même pas ce qui nous attendait dans l'obscurité de ce bois. Je me sentais si inutile tout à coup, cachée derrière le dos large de mon meilleur ami. Puis je le vis. Mes yeux s'écarquillèrent tandis que ma bouche s'entrouvrait en une expression silencieuse.

Face à nous, Ethan sortit du couvert des arbres. Ce ne pouvait être lui, et pourtant il lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Un rayon de lune nous permit de voir néanmoins que deux vides ensanglantés faisaient place à ses yeux. Une longue plainte résonna autour de nous, me glaçant le sang.

« Mes yeux... mes yeux... rendez-moi mes yeux... »

J'étais tétanisée, incapable de détourner le regard de ces orbites dégoulinant de sang. Seul le souffle haché de mon meilleur ami m'assurait qu'il était encore là, devant moi, et non en face à se lamenter. Qu'était-ce ? Quel sortilège pouvait nous montrer telle illusion ? Je savais Ethan démunit face à son double aveugle. Après tout, le noir était sa plus grande peur, il ne pouvait qu'être effrayé devant une telle image.

Sa plus grande peur...

Mais oui !

Sans attendre, je me plaçais devant lui, le protégeant à mon tour. Face à nous, le double s'arrêta, comme décontenancé. Quand il commença à tourbillonner en une fumée blanchâtre, je me mis à trembler d'anticipation. Ce qui allait suivre ne me plairait pas, j'en avais parfaitement conscience. Mais j'étais plus à même d'affronter mes peurs qu'Ethan, tout comme il parviendrait plus facilement à nous débarrasser de l'épouvantard s'il n'était pas tétanisé par ses propres angoisses.

« Riddikulus. », marmonnais-je doucement pour moi-même.

Mais avant même de pouvoir penser à une image comique pour contrer la créature, j'eus le souffle coupé devant la scène qui se déroulait sous mes yeux. Là, ma mère se tenait au sol, écorchée et blessée, les yeux plein de larmes et le visage implorant. La peur à l'état pur se lisait dans son regard, une peur telle qu'elle me brisa le coeur. Ce ne fut que quand je vis vers qui son regard se dirigeait qu'un sanglot m'échappa. J'étais l'objet de son épouvante. Ma baguette pointée sur elle la faisait trembler alors que tout son être semblait implorer ma pitié.

Dans le silence entrecoupé de mes sanglots, une voix s'éleva doucement. Une voix que je connaissais sans jamais l'avoir entendue.

« Tue-la. Tue-la Cleora, et tu pourras faire partie de la famille. »

Tout mon corps était secoué d'effroi, mes doigts à peine assez stables pour garder ma baguette en main.

« Non... », suppliais-je doucement.

Je ne voulais pas devenir comme lui.




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