Le calme plat. Un silence à la fois reposant et inquiétant planait dans les couloirs de Poudlard cette nuit-là. On n’entendait rien. Pas même le d’un rat un peu trop aventureux, pas même les claquements de pas de Cordelia. La nuit, elle avait depuis longtemps décidé de troquer ses talents contre une bonne vieille de chaussure plate. Plus pratique pour courir contre les réfractaires en mal d’adrénalines qui fuyaient en la voyant, sachant qu’ils n’avaient rien à faire là en pleine nuit, pratique pour ne pas se faire remarquer. Elle avait même appris à adopter une démarche aussi souple et silencieuse qu’une tigresse. Drôle de métaphore, mais elle aimait se prendre au jeu et s’imaginer des scènes. C’était plus passionnant que de faire bêtement appliquer un règlement qu’elle-même n’avait pas été capable de respecter. Mais il faut dire qu’elle s’étonnait elle-même à voir que son métier pouvait être passionnant. Oui, passionnant comme ces soirs où elle prenait un première année la main dans le sac en train de visiter l’école un peu trop tardivement, des larmes au coin de yeux la suppliant de ne pas le punir. La cruauté qui gisait au fond de son cœur éprouvait un malin plaisir à rire des élèves tétanisé à l’idée de se faire punir. Mais parfois, il arrivait que son travail lui offre bien plus qu’un simple gamin trop curieux. Oui, il arrivait qu’elle surprenne des scènes auxquelles elles ne pouvaient assister, comme ce soir-là. Ce fut des bruit plutôt explicits que Cordelia entendit s’échapper de la salle de bain des préfets. Aussi subtils étaient-ils et même si elle dut réellement y prêter attention pour remarquer leur présence, elle était certaine de ce qui était en train de se produire de l’autre côté de la porte. Sourire mesquin et regard amusé, elle poussa légèrement la porte, sans un bruit. Elle voyait déjà la scène. Le regard des deux amants, incroyablement gênés, frustrés, et désolés. Mais surtout, elle brûlait d’envie de savoir qui pouvait bien se trouvait là-dedans. Et là, stupeur. Elle en eu le souffle coupé. Sans mot dire, elle tourna les talons. Sans mot dire, elle ne pouvait pas croire ce qu’elle venait de voir. Elle n’avait pas pu pousser la porte énergiquement et ridiculisé les deux amants. Non, elle n’avait pas pu. Impossible pour elle de faire honte à son frère dans un moment pareil.
Le lendemain
Ce n’est plus d’un pas silencieux qu’elle parcourait les couloirs, mais d’un pas décidé. Elle avait passé la nuit à se répéter en boucle cette image gênante. Elle avait envie de rire, mais la stupeur prenait une trop grande place dans son petit cœur. Elle arriva enfin devant la porte de l’appartement de Seth. Elle avait qu’il ne donnait aucun cours ce matin. Elle frappa énergiquement la porte. Elle avait l’air énervée. Quoi de plus normal. Quelqu’un d’autre aurait pu surprendre son frère et cette fille. Oui, cette fille qu’elle connaissait bien pour l’avoir croisée plusieurs fois dans les couloirs dans une tenue d’élève. Alors elle sentait son sang-froid s’évaporer à cause d’une inquiétude qu’elle avait tant bien que mal tenté de faire disparaître toute la nuit. Enfin, la porte s’ouvrit, et laissa paraitre le visage de son frère. Elle entra, silencieux et plutôt froide, comme à son habitude. Elle regarda autour d’elle pour voir si personne ne se cachait quelque part – sait-on-jamais – et lui lança un sourire malicieux. « Salut Seth, tu as l’air fatigué… » Elle ne tenait pas en place. D’habitude, elle s’assaillait dans un coin, se tenait bien droite pour montrer qu’elle essayait tant bien que mal de ne plus être cette fille prisonnière de sa famille. Et là, il faut dire que l’adrénaline mêlé à l’amusement montrer à quel point certains traits oubliés de son enfance ressurgissaient. « Tu sais, il m’est arrivé quelque chose d’assez drôle cette nuit. » Elle n’avait pas l’intention de tourner autour du pot bien longtemps. Mais le fait que ce soit son frère dans cette pièce lui avait gâché ce moment de bonheur en ridiculisant les fautifs, il fallait donc bien qu’elle se rattrape comme elle le pouvait.
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Seth Avery
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/01/2015 + PARCHEMINS : 311 + LOCALISATION : Poudlard
Seth soupirait, penché sur ses copies. La nuit avait été courte… Et plutôt épuisante. La raison ? Une petite entrevue avec sa douce Serdaigle dans la salle de bain des préfets. Ils avaient été négligents : le risque de se faire découvrir était plutôt élevé connaissant la tendance des élèves à ne pas respecter le couvre feu… Quoiqu’avec la nomination de sa sœur au poste de concierge de Poudlard, le respect des règles était en nette augmentation. Un bon point. Il avait eu raison de faire confiance à Cordélia ; Elle sa petite sœur qu’il n’a jamais vraiment su aider lors de leurs jeunesses. Encore aujourd’hui, les remords l’assaillaient. Le sorcier aurait dût agir plus tôt. Il avait essayé de se racheter en prenant sa défense face à leur géniteur qui s’était mit en tête de la marier de force à un parfait petit con de la noblesse sorcière. Fidèle à son caractère, Seth ne concevait pas qu’elle soit utilisée comme un vulgaire objet… Après tout il était son grand frêre. C’était son rôle de la protéger. Et il comptait bien rattraper le temps perdu. A moitié perdu dans ses pensées, l’héritier Avery ne remarqua pas immédiatement la présence de la jeune femme ayant passé le seuil de sa porte, et ce malgré qu’elle se soit annoncé en toquant à la porte. Relevant le regard sur l’intruse, un petit sourire naquit au coin de ses lèvres en la reconnaissant. Quand on parlait de la louve…
« Salut Seth, tu as l’air fatigué… »
L’air intrigué, il la regarda s’installer, aussi droite qu’un « i ». Cordélia avait toujours été éduqué en rapport avec sa condition. Sang-Pure, elle se devait de montrer l’exemple ; De démontrer sa supériorité face aux autres sorciers. Elle était une Avery, qu’on se le dise. Seth avait fait en sorte que le Directeur embauche Cordélia, autant pour tenter de se faire pardonner que pour qu’elle puisse enfin prendre une certaine indépendance financière. En tant que fille, elle n’avait aucun droit sur l’héritage de la famille ; Sauf en se mariant. Un mariage qui avait été annulé grâce en parti à son frère…
« Bonjour petite sœur »
Il se renfonça un peu plus dans son siège, l’air rieur.
« Qui a dit que le métier de prof était reposant ? Et toi alors ? A rôder dans les couloirs la nuit ? Tu sais que tu commences à devenir célèbre ? Les infractions au règlement ont sensiblement diminué depuis ton arrivée. J’espère que tu tiens le coup petite sœur ? »
Une question purement rhétorique : bien sûr qu’elle tenait le coup. Elle était une Avery.
« Tu sais, il m’est arrivé quelque chose d’assez drôle cette nuit. »
Croisant les doigts sur sa poitrine, regard plissé, il dévisagea sa frangine. Il connaissait Cordélia. Elle ne disait jamais rien sans avoir une idée derrière la tête. Autant entrer dans son jeu. Elle lâcherait le morceau bien assez tôt.
« Vraiment ? » fit-il en haussant les sourcils de manière théâtrale. « Et on peut savoir quoi ? »
Il agrandit son sourire.
« Tu as coincé quelqu’un en particulier ? »
Une idée aussi fugace que dérangeante lui avait traversé l’esprit… Il verrait bien.
guilty ~ SETH
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