❝ JE VEUX QUE TU SACHES QUE C'EST NOTRE MOMENT, TOI ET MOI SAIGNONS LA MEME LUMIERE. ❞


« Tu savais que le professeur Avery avait été blessé durant l'attaque de Pré-au-Lard ? Et pas qu'un peu. » Ses quelques mots raisonnèrent dans ma tête tandis que la porte de la salle commune des serdaigle claqua sous ma sortie. Le peu de personnes présentes diront certainement qu'ils me manquaient une case depuis cette attaque et je m'en fichais quelque peu de ma réputation. Tout ce que je voulais savoir était si les propos de la serdaigle de sixième année était fondée. Véridique. Et ça malgré l'heure avancée de la soirée. Je me fichais également des rares personnes se trouvant dans les couloirs qui me voyaient courir comme si un loup-garou ou un détraqueur me pourchassait. Et encore moins de l'air qui me manquait à chaque kilomètre de plus que je faisais sans m'arrêter. Je ne comptais que le nombre d'escalier que je pris pour descendre au deuxième étage où se trouvait les appartements des professeurs. Son appartement. Il fallait à tout pris que je le vois. Pas demain mais tout de suite. J'espérais intérieurement qu'il était dans ses appartements. Qu'il n'avait rien. Une bouffée d'inquiétude m'avait traversé quand j'avais entendu ses mots d'une de ma maison. Pourtant, d'après ce que j'avais vu au repas il ne semblait avoir rien eu pendant l'attaque. Que des mensonges. Respirant difficilement, je maudissais l'escalier magique qui n'en faisait qu'à sa tête. Je voulais descendre pas monter. Après ce qui sembla être une éternité, mes pieds foulèrent le sol du deuxième étage et je continuais ma course. Je savais où se trouvait son appartement. Je le savais tout proche.

Plus qu'un couloir. Plus que quelques mètres de course. Plus qu'un portrait à passer et j'y serais. Enfin. Les appartements des professeurs me faisaient face et je n'avais pas besoin de lire sur les portes pour savoir laquelle je devais frapper. Dans une dernière course folle dont mes pas semblèrent raisonner beaucoup plus dans cette partie du château, je me stoppai net devant la porte recherchée. Ne prenant pas la peine de me recoiffé, de me rhabiller correctement ou d'avaler des nouvelles bouffées d'air, j'abaissai mon poings contre le bois de la porte. Il devait être rentré à cette heure. Il ne pouvait être qu'autrement. Les secondes qui suivirent mon "toc toc" durèrent une éternité pour moi. Pourtant, je patientais peu longtemps avant que la porte s'ouvre pour laisser apparaître la majestueuse personne qu'était Seth. Il était bien là. Intact. Neutre. Du moins, ce que je pouvais voir même si mes prunelles distinguèrent des cicatrices sur son torse. Et en juger par ce que je savais de son corps, ses cicatrices n'y étaient pas la dernière fois que je l'avais touchée. Ils avaient eu raison... Un soupire de soulagement m'échappa quand je voyais enfin m'ouvrir. « Miss Wilbert… Des problèmes avec un devoir ? » Dans ma précipitation de voir comment il allait, je n'avais pas fait gaffe à ce qui passait autour de moi. Il y aurait très pu avoir un troll des cavernes, je l'aurais ignoré royalement. Un fait qui me rappela où j'étais. Il fallait être suicidaire pour venir dans le lieu où se trouvaient les appartements des professeurs pour en voir un justement. Et vu la remarque de Seth, il était bien conscient de la situation surtout que ma course dans ce couloir n'avait pas du passer inaperçu. Qui disaient que les murs avaient des oreilles ? Certainement, ma directrice de maison qui savait pour ma véritable relation avec son collègue et qui ne manquerait pas de m'en faire l'écho si au grand jamais, elle écoutait aux portes. Reprenant difficilement mon souffle, entre le septième étage et le deuxième étage il y avait des kilomètres, je me passais une main dans ma queue de cheval que j'avais fait à la va-vite. Trouve vite une excuse plausible avant que ton intervention soit suspect ou qu'il te referme la porte au nez me criais-je une petite voix tandis que mes yeux regardèrent Seth. « Excusez-moi professeur Avery de vous déranger si tard mais j'ai un problème avec ce que vous nous avez demandé de faire. »  Merci self contrôle de l'éducation de sang pur. Sans cela, j'aurais certainement passé pour une idiote à ses yeux. Ce qui pouvait sans doute être le cas vu ma venue soudaine dans ses appartements. Mais je m'en fichais. L'unique raison que je m'étais taper un cent mètres était devant moi. Et comment il allait. Un coup d'œil de sa part en direction du couloir suivis d'un « Entrez… » m'indiquèrent que je n'avais réveiller personne durant ma course. Enfin théoriquement du moins, ils n'étaient pas rares que des tableaux espionnaient pour le compte du directeur ou des professeurs. Alors, autant être prudent. Encore plus prudent que nous l'étions à présent. Je ne me fis pas prier pour rentrer.

Mes pieds foulèrent le sol de son appartement. Un endroit que je connaissais par cœur vu le nombre de nuit que j'avais passé ici. Un endroit chargé de souvenirs. Autant de bon que de mauvais. Autant de disputes que de coucheries. Autant de passion que de brutalité. Autant de questions sans réponses. Un bruit d'une porte qui se verrouillai m'indiquait qu'il avait lancé un sortilège sur sa porte pour ne pas être déranger. Pour ne pas être espionné. Mes yeux se posèrent un instant sur la pièce pour m'assurer qu'il était bel et bien seul avant de se reposer sur un Seth qui reboutonnait sa chemise. Cachant par là ce que j'étais venu voir. Son état. Mais le principal intéressé ne semblait pas coopératif et préférait de loin savoir le mien en cachant le sien. « Tu vas bien ? Je n’ai pas eut le temps de venir te voir après… L’attaque. Enfin je savais que rien de fâcheux ne t’était arrivé sinon… » Prenant sur moi pour ne pas éclipser ses interrogations, je m'avançais quelque peu de Seth. Avant de me stopper net. La dernière fois que j'étais venu ici, cela n'avait pas fini en bon terme. Tout ça à cause de cet imbécile de Lorenzo Varetti qui avait jugé bon de m'embrasser en plein milieu du bal qu'organisait Seth pour son anniversaire. Et vu le caractère borné de mon amant, la pilule n'était pas encore passé. Il m'en voulait encore, chose que j'en étais certaine même si pour le moment il faisait comme si rien ne s'était passé. Jouant le jeu, je passais une main sur mon visage en affichant un sourire crispé sur mon visage. Même si je n'avais pratiquement rien eu pendant l'acte, il n'en était pas moins un mauvais épisode de ma vie. Qui serait bien difficile à oublier. « Sa va. A part un diffindo qui m'a frôlé, je n'ai pas trop à me plaindre.  » A ses simples mots, mes doigts se posèrent quelques secondes sur mon flanc gauche. Certes, je n'avais pas reçu le sort de découpe de plein fouet mais il me restait néanmoins une belle cicatrice. Comme celle laisser par un loup-garou qui m'avait pris en chasse un soir de pleine lune au Larkhall Park. C'est que je commençai tout doucement à les assimiler des blessures de combat. A mon plus grand malheur. Reprenant vite le fil de mes pensées, j'ajoutai « Et toi, tu … »  avant d'être vite interrompu par une nouvelle remarque de Seth qui me fit doucement sourire. « Il paraît que tu t’es bien débrouillé. Il faut croire que tes cours te sont… Bénéfiques. » C'était en partie grâce à ses cours que mes sortilèges avaient touché leurs cibles. Et que je n'avais pratiquement rien eu pendant l'attaque des mangemorts au village sorcier. Un frisson parcourra mon épiderme à ce simple souvenir. Je m'étais retrouvé au Trois Balais pour passer mes nerfs sur Lorenzo. Au moins, j'avais une chance qu'il n'était pas au courant de ça. Sinon, advienne qui pourra. « J'ai eu un excellent professeur c'est pour ça. Je devrais d'ailleurs le remercier comme il se doit pour m'avoir parmi de m'en sortir vivante de cette attaque. »  Même sous un sujet aussi sérieux que s'assurer que l'autre va bien, la provocation était toujours mise. C'était un moyen comme un autre pour détendre l'atmosphère et de contrôler mes émotions. Car il en fallait pour être là avec lui alors que la dernière fois s'était finie en claquage de porte. On avait mieux comme cadeau d'anniversaire. A coup sur, il s'en rappellerait toute sa vie.

A moins qu'il m'a déjà rayé de sa vie. A cette pensée, je serrais les poings tandis que la voix de Seth raisonna une nouvelle fois dans son appartement. « Tu viens pour quoi ? Une annonce à me faire ? Et comment va Lorenzo ? Il a survécu aussi ? Apparemment tu es devenue... Très proche de lui. Tu aurais été... Effondrée. » Quand on veut éviter quelque chose, c'était bien connu il vous revenait toujours en pleine figure. Ainsi, le sujet Lorenzo Varetti, gryffondor revenait sur le tapis. Encore une fois. Je ne calculais plus le nombre de fois qu'on avait parlé de ce sujet là ensemble. Mais ça finissais toujours pareil. En dispute et avec un peu de chance dans son lit pour se réconcilier. Soupirant, je secouais la tête. Je n'avais pas envie de me disputer avec lui. Je n'étais pas d'humeur à une nouvelle dispute qui ne nous mènera à rien. C'était notre moment à nous. Et la seule raison qu'il m'avait poussé à faire un marathon entre ma salle commune et son appartement était mon inquiétude pour lui. Pour lui. Seth Avery. Et j'allais lui faire directement savoir.« Je ne suis pas venu pour parler de lui Seth. Mais pour répondre à ta question, oui il a survécut mais il a eu plus de dégâts que moi. » A coup sur, il aurait préférer que l'italien meurt sous l'attaque des mangemorts. Ou du moins préférait-il qu'il soit le seul et unique à pouvoir lui lancer un maléfice cuisant. Les bras croiser sur mon avant bras, je lui balançais une nouvelle remarque. « Tu sais aussi bien que moi, que je peux te retourner la question sur ton rapprochement avec le professeur Sangster. » Ou plutôt un nouveau reproche. On ne se refait pas. Les vielles habitudes reviennent vite au galop. C'était aussi l'un des sujets qui venaient régulièrement sur le tapis quand on se disputait. Surtout depuis la rumeur qui affirma qu'un élève avait vu le professeur Sangster en compagnie de Seth et de Teruki Tsuki et que le professeur des sortilèges seraient partit en colère. Comme si ses deux collègues avaient dit ou fait quelque chose qui ne plaisait pas à l'héritier Avery. Et quand vous êtes suspicieuse et jalouse comme je le suis, ce genre de scène était digne d'une crise de jalousie refoulée.

Soupirant à nouveau et prenant tout le courage que je disposais en réserve, je me rapprochais de Seth. « Mais, je ne suis pas venu pour me disputer avec toi. Je suis venu comment tu allais. » Arriver près de lui, ma main se leva pour venir effleuré son visage. D'après ce que j'avais entendu, lui avait ramassé et pas qu'un peu. Je savais qu'en tant qu'Auror se genre d'attaque n'était pas sa première mais ça m'inquiétais. Et autant être franche directement avec lui. « Je… j'ai appris que tu avais été blessé pendant l'attaque. Ça m'a beaucoup inquiété et je suis venu voir si c'était vrai. Et à ce que j'ai pu voir ce n'était pas un mensonge. » Ma main se porta sur le col de sa chemise qu'il avait reboutonner après que j'ai passé le seuil de sa porte. Comme s'il avait été pudique ce qui n'était pas le genre de Seth Avery. Comme s'il me les cachait ce qui était plutôt son genre ça. L'entêtement, un de nos points communs.  « Ne me ment pas, j'ai vu tes cicatrices quand tu m'as ouverts ta porte et … » Mes yeux se braquèrent dans les siens tandis qu'une de mes mains fit sauter un de ses boutons de sa chemise. « elles n'y étaient pas la dernière fois qu'on a couché ensemble. »  Ce qui remontait assez loin dans mes souvenirs. Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres malgré la pointe de jalousie qui se cachait dessous. « a moins que tu as eu une amante fanatique des griffes sur ton corps. »  C'était qu'une question mais qui pourrait être juste. Il aurait pu très bien coucher avec une femme suite à ce qui s'était passé à son anniversaire. Ce n'était pas la première fois qu'il était aux premières loges que j'embrassais Lorenzo. Ma question peine voilé, je laissai mes doigts glisser sur un deuxième bouton de sa chemise. Je voulais voir ses cicatrices. Avec une demande muette dans mes prunelles demandant son accord.

❝ JE VEUX QUE TU SACHES QUE C'EST NOTRE MOMENT, TOI ET MOI SAIGNONS LA MEME LUMIERE. ❞


La rumeur était fondée. La sixième année avait eu raison. Les mangemorts avaient touché Seth et lui avait des cicatrices que le professeur garderait surement pas mal de temps. Si ce n'est à vie lui rappelant cet épisode à chaque fois qu'il se verrait dans un miroir. Me rappelant que j'aurais pu faire, je ne sais quoi pour lui éviter ça. Et cela même si c'était le métier numéro un de Seth d'être dans ce genre de cas. Il était Auror avant d'être professeur de sortilèges et je n'étais qu'une septième année douée pour les sortilèges. Ses pensées tournèrent en boucle depuis que j'étais venu dans ses appartements malgré le couvre-feu passé. Encore plus quand mes yeux s'étaient posés sur son torse découvert par ses soins et qu'il s'était empressé de reboutonner sa chemise. Provoquant une inquiétude dans mes prunelles. Si j'avais été là. Si j'avais su, je serais venu avant et ça même si la peur me prenait aux tripes. Le courage n'était pas la vertu première des aiglons. On préfère réfléchir avant de foncer tête baissée dans l'action. Ne dit-on pas que les sentiments rendent le plus lâche des hommes courageux ? C'était certainement pour cela que j'étais venu malgré que je savais que Seth m'en voulait, rancunier qu'il était. Il y avait de quoi l'être. Et tout ça c'était la faute d'un gryffondor italien qui m'avait jeté dans la fosse aux lions en me donnant en spectacle. Sujet qui arriva sur le tapis et que je répondis par un « Je ne suis pas venu pour parler de lui Seth. Mais pour répondre à ta question, oui il a survécut mais il a eu plus de dégâts que moi. » Simple, clair, précis et qui annonçait que je ne voulais plus en parler. Mon sous-entendu sembla être compris par Seth qui se tenait le menton perdu dans ses réflexions. A quoi pensait-il ? Vu le mépris qu'il avait pour Lorenzo Varetti, cela ne devait pas être de bonnes pensées. Peut-être pensait-il lui-même à un scénario pour le torturer ? Ou l'imaginait-il mort ? Il m'en donna la réponse quelques secondes après mon questionnement intérieur. « Dommage…  » Une pointe d'amertume se fit sentir sur le bout de ma langue remplacer vite par de l'amusement.  Je ne pouvais pas le blâmer.  Je faisais de même avec Caroline Sangster que je ne lui manquais pas de lui signaler sans que n'envisage de réponse de sa part. On était pareil finalement. Jaloux. Héros dans un carré amoureux malgré nous. Perdu. Complètement paumé alors qu'au début ce n'était qu'une histoire de sexe. Le cœur est bien trop imprévisible pour notre propre bien.

Chassant cette pensée, je soupirais d'exaspération. Il fallait que j'oublie ça. Si j'étais venu ici c'était pour voir Seth car je m'inquiétais pour lui. Et j'avais mis le sujet de ma venue rapidement en me rapprochant de lui pour venir à commencer à déboutonner son col de sa chemise. Un geste non d'envie sexuelle, même si en sa présence il m'était difficile de ne pas lui sauter dessus, mais pour voir l'étendu des dégâts. Si monsieur Avery ne voulait pas que je vois ses cicatrices c'était son problème. Moi je voulais les voir. Comme pour m'assurer que ce n'était pas trop grave. Même si au fond de moi, je savais que si le personnel de Saint Mangouste ou l'infirmière de Poudlard avait pu le soigner rapidement c'était que les blessures n'étaient pas si profondes. Droit dans les yeux, ma main fit sauter un bouton de sa chemise, l'ouvrant un peu plus grand. Toujours plus grand. Laissant apparaitre ce que l'un des mangemorts lui avait fait. Une pointe de colère s'instilla dans mon regard quand celui-ci descendit pour regarder son torse. Au même moment, la voix de Seth me parvient. « Il faut croire qu’être professeur à Poudlard n’est pas bon pour la forme. Si j’étais resté au bureau des Aurors je ne me serais pas laissé avoir aussi facilement. » en disant cela je sentis ses mains se poser sur mes avants bras. Arrêtant ainsi mon geste. A mon plus grand regret. Je poussais un soupire vite dissimuler quand je me mordis ma lèvre inferieure. J'avais envie de lui enlever sa chemise ce qui n'était pas au goût de Seth. Je me concentrai sur ses paroles qui me revinrent en mémoire. Comme il avait dit lui-même il était professeur maintenant et ça avait laissé des traces sur lui. Je l'avais toujours connu professeur de sortilèges et non Auror. Peut-être que je l'avait déjà croisé quand j'allais au ministère de la magie avec mon père. Peut-être. Mais chaque fois que j'y allais, j'y allais en trainant les pieds et en espérant ne pas croiser d'anciennes connaissances. L'une d'elle me serra le cœur en repensant à la dernière fois que j'avais été au ministère. Pour une histoire de cheminée qui ne marchait pas. Et que j'étais tombé sur Bellamy Carrow. Mon premier amour. Ma première déception amoureuse. Ma promesse de ne plus connaitre le mot "sentiment". Ironique quand on se dit que mon cœur, ce stupide cœur, en faisait qu'à sa tête. Et plutôt difficilement. Peut-être que c'était pour ça que mes émotions en faisaient qu'à sa tête. En sa présence. Secouant la tête d'un signe de protestation, je recouvris ma main de la sienne. « Ne t'en veux pas Seth pour ça. Même le plus fort des Aurors serait fait avoir par leur attaque surprise. Tu as fais ce que tu as peu pu ne te blâme pas pour ça. » Au moins, lui avait fait quelque chose contrairement à d'autres sorciers qui s'étaient enfuis, préférant la fuite au courage de lutter. Comme Seth. Comme courageux qu'il était. Comme l'Auror qu'il était.

Brisant ses pensées que je ne voulais absolument pas continuer, je voulais continuer mais Seth fut plus rapide que moi. « Car je n’ai pas eu d’amante fanatique. Il faut croire que les épreuves changent les personnes. » Sa remarque fit naitre un sourire amusé sur mon visage et une vague de soulagement dans mon être. Les épreuves de la vie sont parfois étranges. Seth Avery était une tornade en lui-même. Indestructible. Imprévisible. Il bouleversait mes fondations d'un simple battement de cils. D'un simple sourire enjôleur. D'un simple baiser. D'un simple contact. Ma tête se pencha sur le côté tandis qu'un sourire plutôt rêveur se dessina sur mes lèvres quand celles de Seth se posa quelques secondes dans le creux de ma main. Comment ne pas craquer devant ça ? Impossible mais il fallait que je reste forte. Au moins, je m'en persuadai. Enormément. « Je les déteste tu sais. » Pas besoin d'être divin pour savoir que je faisais référence aux mangemorts. Ils étaient stupides aux points de blessés leur principe même : la pureté du sang. Fermant un instant les yeux et frissonnant au souvenir du marché nocturne, je continuai sur ma lancée. « Ils t'ont fait du mal. Je me dis que … que si j'avais été au même endroit où tu te trouvais, peut-être que j'aurais pu faire quelque chose. Pour te protéger. » Rouvrant les yeux, je ne quitta pas Seth du regard tandis qu'il me colla à lui d'un geste brusque. Un soupire sortit de ma gorge, appréciant le contact de nos corps collés. Protestation quand nos visages étaient séparés de quelques minuscules centimètres. Qu'est-ce que j'avais envie de l'embrasser. Il m'avait manqué. Mais pas tout de suite. Et ça même si j'en crevais d'envie. « Les seules traces qui doivent avoir sur ton corps ce sont les miennes. Je ne supporterais pas de te perdre. » Un fait. Une vérité pure et dure. Le perdre serait trop dur. Mes yeux se posaient un instant sur les lèvres de Seth. Si tentatrices. Avant de revenir se reposer dans son regard avec une demande muette de m'embrasser.

Une pointe d'exaspération passa dans mon regard quand il n'intercepta pas ma demande muette. Préférant parler plutôt que de m'embrasser. « Peut-être n’étais-je pas assez concentré… » Un sourire amusé passa brièvement sur mon visage à cette remarque avant de disparaitre quand la bouche de Seth se posa sur mes lèvres. Enfin. Fermant doucement les yeux, je savourai le baiser. Qu'est-ce qu'il m'avait. Nos lèvres étaient faites pour s'embrasser, c'était indéniable. Quand celles-ci disparues, je poussais un soupire de protestation. Pourquoi avait-il rompu notre baiser. J'en voulais encore. Beaucoup plus. Ouvrant la bouche pour parler, je la refermais bien vite quand Seth parla. « Et j’ai besoin d’être concentré si je veux bien faire mon travail et survivre à toute cette folie tout en protégeant ceux que j'aime.  » C'était moi ou il rougissait. Un sourire naquit sur mon visage en même temps que je passais ma main sur son visage. D'une caresse aérienne, je lui répondis. « Pourtant, ce n'est pas l'impression que tu me donne quand tu me laisses te déconcentré. » provoquais-je avant de reprendre sérieusement. « Quand tu parles d'être concentré, ça veut dire que tu veux retourner au ministère ? » Une pointe de tristesse se fit sentir dans mes propos. S'il retournait au ministère, je n'allais plus le voir. Ou du moins, pas aussi souvent que je le souhaiterais. S'il partait.. Non, je ne voulais pas imaginer ça. Pas maintenant. Ma chance pour chasser ses pensées se manifesta par les paroles de Seth. Du moins, c'est ce que je pensais. Pensant qu'il voulait me parler de son choix de retourner dans son métier, je me concentra imaginant déjà diverses stratégies à lui répondre. « J’en ai assez douce Lorelei…  » ou alors ce n'était pas ce dont il parlait vu l'intensité qu'il avait mis. Perplexe, je ne répondis pas préférant le loisir d'être éclairé ma bougie. Ce qui ne tarda pas à le faire. « Je ne sais plus où j’en suis. Plus ce que je dois faire… Et ça ce n’est pas moi… Alors… Il va falloir que tu me dises sincèrement ce que tu comptes faire. Tu as eu assez de temps pour réfléchir. La vie est trop courte, l’attaque me l’a bien rappelé. J’ai envie de la vivre. Pas de l’attendre inutilement.  » Mes yeux s'écarquillèrent à chaque mots qu'il prononça. Ce n'était pas son métier dont il faisait référence mais à nous. A nous. Et vu son regard, il était sérieux et attendait ma réponse. Comme s'il avait lu la surprise dans mes prunelles, il continua sur sa lancée en caressant ma joue après avoir remis une mèche de mes cheveux derrières mes oreilles. « Je ne peux plus t’attendre. Je n’en ai plus l’envie. J’ai besoin de savoir. Savoir si tu veux que l’on reste ensemble de manière... Officielle… Ou non.  » Officielle. Du genre révéler à tout le monde qu'on était ensemble en portant sa bague. A cette pensée, ma main qui pendait le long de mon corps se leva pour toucher du bout des doigts l'anneau qui pendait à mon cou. C'est de ça qu'il parlait. Et le sujet lui tenait à cœur. Me lançait-il un ultimatum ? Je n'eu pas le temps de répondre à cette question quand mes prunelles intercepta une larme qui coula le long du visage de Seth. Il craquait. Me rapprochant un peu plus, je levais mon visage pour poser mes lèvres sur sa joue. Cueillant au passage sa larme du bout de la langue, la faisant ainsi disparaitre d'un geste tendre. Je n'étais pas le voir pleurer. Surtout quand c'était à cause de moi. Et en ce moment même c'était le cas. S'il craquait, c'était à cause de mon attente. De cette attente qu'il trouva interminable depuis ce qui était arrivée au marché nocturne. Comme il avait dit, la vie était courte mais est-ce que j'avais fait mon choix ? Sa voix me parvient au loin « Savoir si tu veux être mienne… Et que je sois tiens… Que je redevienne vraiment Seth Avery et non l’idiot indécis qui ne sait plus quoi faire de sa vie. » tandis que je m'enfonçais dans ma réflexion. Est-ce que je voyais avec lui plus tard ? S'il me brisait le cœur ? Est-ce qu'il ne se lassera pas de moi ? De mon temps de réflexion ? Ce qui était d'ailleurs le cas.

Un sentiment que je ne connaissais que trop bien depuis les derniers temps revient. La peur me paralysa. Complètement. Littéralement. Tellement que j'eu un mouvement de recul rompant nos deux corps collés. Elle me glaça. Les propos de Seth m'avaient terrifié. Comme qui dirait certain on devait faire face à ses responsabilités. Mais comment y faire face quand vous êtes perdus ? Ou pas prêts ? Comment y faire face quand vous avez emboutit dans le ciment tout ce qui rapproche aux vocabulaires amoureux ? Baissant la tête, je fourrais mes mains dans mes cheveux en partant m'asseoir sur son lit. J'avais besoin de réfléchir. De reprendre mes esprits. Ça m'avait plus perturbé que je le pensais. De Dans ce genre de situation, la fuite aurait été une bonne idée aurait suggérer ma mère. Mais je n'étais pas elle. J'étais comme mon père. Y faire face même si cela faisait mal. Lui m'aurait conseillé d'être honnête et c'est ce que je comptais faire. Seth le méritait. On avait toujours été comme ça ensemble. Honnête et on confiance l'un en l'autre. Prenant cette décision, je relevai la tête pour venir accrocher mon regard à celui de Seth qui n'avait pas quitté sa place. Debout. Vulnérable. « Je préfère être honnête avec toi comme tu l'as toujours été avec moi. Tu le mérite que je le sois. » baissant la tête, pour prendre du courage je commença mon monologue. « Ça me terrifie. Je … construire quelque chose avec quelqu'un, être deux pour ne former qu'un, lui donner une confiance aveugle, porter des espoirs sur un avenir ensemble et que du jour au lendemain le "un" d'avant n'existe plus et que tu retrouves tout seul brisé … ça me terrifie. Complètement. Le dernier homme que j'ai donné mon cœur il me l'a littéralement brisé deux fois. Et ça fait trop mal. Beaucoup trop mal. » mon cœur se pinça à cette pensée tandis que des gouttes d'eau coulaient de mes yeux. Des larmes coulaient de mon visage pour venir mourir sur le sol de l'appartement de Seth. A ce constat, je secouais la tête essayant de les faire disparaitre. Ou du moins ne pas le montrer à Seth. Hors de question qu'il me revoit pleurer. Fierté mal placée oblige. « J'ai envie d'être à toi. Nom de Dieu qu'est-ce que j'en ai envie tu ne peux pas savoir comment j'aimerais pour une fois de ma vie que les choses soient simples. Mais elles le sont si compliquées. »  Mes propos semblaient illogiques. Des psychomages diraient surement que je n'avais pas le fait le deuil de ma première déception amoureuse. Que des idiots.

Alors pourquoi je me retenais de lui dire oui me souffla une petite voix dans ma tête qui apparu comme par magie. La vérité était pourtant bien cachée dans mon corps. Une terrible vérité. «  Mais rien n'est simple. Imagine une seconde si je te dis oui. A ta demande. A tout. Que notre relation soit officielle et non plus cachée. Tu te ferais virer sur le champ. C'est rien tu vas me dire ce n'est pas ton métier premier mais ça te plait d'enseigner. Je le vois. Tu es doué pour l'enseignement et tu es avant tout, toi. Seth Avery. Mais dans tous les cas ça sera à cause de moi. Et te faire du mal et ça je ne le supporterais pas. »  Seth ne méritait pas de souffrir même si il faisait le fort. Gardant la tête baissée, je continuais sur ma lancée. Encore et encore. Le doute. «   Mais même sans ça, on se fera du mal. Pas besoin de le nier tu es attiré par Caroline Sangster comme je suis attiré par Lorenzo Varetti. Je me sens déjà horrible que tu nous ai vus nous embrasser deux fois et je n'imagine pas si je te vois l'embrasser. Est-ce qu'en officiellement notre relation ça les effacera ? Ou on continuera à se faire du mal, qu'il y en a d'autre ou que tu finisses par partir vers elle. »  repris-je pessimiste avec un semblant de véridique.

Un rire nerveux remplit l'appartement de Seth. Le mien. J'étais venu pour voir comment allait Seth étant inquiète pour lui. Me voila au même stade que lui. A craquer. « Tu dois me prendre pour une idiote. Excuse-moi. Tu mérites peut-être beaucoup mieux qu'une gamine de vingt ans paumée, pessimiste, amoureuse, sensible et tous les défauts du monde. » Tellement j'avais parler vite, je n'avais pas buté sur le mot que nous deux savons : amoureuse. Je lui avais dis. Pas de ma volonté mais je lui avais dis. Mon regard se leva pour se poser sur la porte. Peut-être que je devrais finalement écouter ce que ma mère me disait. Prendre la fuite en courant. Loin des responsabilités. Loin de tout ça. Elle avait peut-être raison. Je lui ressemblais bien plus que je pensais l'être. C'était si tentant de partir. La porte n'était pas loin. Mes jambes n'attendaient qu'un signal de ma part pour courir vers la porte et partir. C'était si facile. Si simple. Surtout s'il ne me retenait pas. Mais au fond de moi, je voulais qu'il me retienne. Qu'il m'attire contre lui. Qu'il me prenne dans ses bras. Qu'il m'embrasse. Qu'il me réconforte. Qu'il soit optimiste. Mon Ying et que je sois son Yang. Deux contraires mais complémentaires.