Premier jour de cours. Premier jour de cours. Premier jour de cours. Tout. Va. Bien. Se. Passer ! Allez Keller. Tu vas pas enseigner à des cannibales quoi !
Devant son miroir, Sebastian faisait les cents pas, nerveux comme un première année à qui on n’a jamais parlé du Choixpeau et s’imagine devoir traverser des épreuves dignes du Tournoi des Trois Sorciers.
Malgré sa très plaisante arrivée à Pré Au Lard, il n’a quasiment rien dormi. Il aurait pu. Il aurait dû surtout. Mais jamais il n’avait voulu venir ce foutu sommeil. Jamais. Pas même après avoir pris une de ces potions légères qu’il savait faire et dont il avait toujours un échantillon.
Donc non, il avait dormi 3h, par bribes en plus. Et le pire du pire c’est que ce satané élève était dedans à chaque fois. Tout le temps. Et il était affreusement perturbé, repensant à ses lèvres beaucoup trop souvent pour ça soit honnête et raisonnable.
il avait fini par se lever trop tôt, sous une aube blafarde, regardant par la fenêtre le soleil qui peinait à s’élever. Quelques animaux semblaient se promener, profitant de l’absence d’élèves pour quitter la forêt interdite.
Sebastian se glissa dans sa salle de bain. Le luxe après des années de voyages et périples dans bien des contrées où avoir une douche froide était déjà une chance.
L’eau coulait dans la baignoire qui faisait la taille d’un jacuzzi. D’ailleurs, avec un sort bien lancé, ça le deviendrait. Il mit quelques sels de bain qu’on avait laissé là à sa disposition. Le geste était sympa. Même si ce n’était pas son truc à la base. Pas très viril en fait. Mais bon, l’odeur était agréable et ça le détendrait.
Après un bain, le choix laborieux de sa robe de sorcier, tout ça pour choisir au final une robe de sorcier de couleur franchement Serdaigle et un chapeau pointu assorti, avec pour seule fantaisie dans le style d’avoir Brigitte perchée sur son épaule.
La Mangouste, aussi curieuse qu’une pie, regardait partout. Jamais elle n’était entrée dans un château, encore moins de cet âge et de cette taille. Elle restait dans le col de la robe, au chaud, craignant cette humidité à laquelle elle n’était pas du tout habituée.
Comme il ignorait encore son emploi du temps, avant même d’aller prendre le petit déjeuner, Sebastian se glissa dans la salle des profs. Il se souvenait de l’endroit mais y rentra comme un étudiant. Les rares fois où il y avait mis les pieds et bien… Ouille quoi. Du coup il se sentait en faute. C’était un horrible sentiment qu’il allait devoir dépasser cette angoisse-là.
Comme il l’avait imaginé, sur un des murs, l’emploi du temps de tous les profs. Dans son sac, qu’il trainait avec lui comme il trainait Brigitte, Sebastian sortit un calepin pour y noter ses heures, ses classes et tout ce qu’il serait utile de savoir.
Mais soudain, sa mangouste se redressa sur ses pattes arrières, égratignant la peau de l’épaule. Sebastian étouffa un petit cri de surprise et de douleur pendant que l’animal se glissa sous la robe pour descendre avec une rapidité de prédateur et disparut dans un cri d’attaque.