Samedi matin. Une semaine était passée depuis la rentrée scolaire. Une semaine plutôt riche, puisqu'il fallait être d'attaque dès les premiers cours pour ne pas être à la ramasse rapidement. Céline venait d'entrer en quatrième année. Elle avait trouvé son rythme de travail dès sa première année (son frère lui avait donné de nombreux tuyaux d'ailleurs pour ne pas être débordée de devoirs). Son père était très fier des résultats scolaires de sa fille, elle se devait d'ailleurs de réussir dans ses études, afin de le remercier pour tout l'amour qu'il lui avait porté depuis l'abandon de sa mère, soit depuis quelques mois après sa naissance. La jeune fille avait toujours souffert de l'absence de sa mère, elle n'avait jamais eu cette présence féminine à qui on confiait ses moindres secrets, avec qui on était si complice. Sa mère avait repris contact avec elle depuis tout juste deux ans, et elle devait passer tous ses étés à Paris, chez sa mère et son beau père, maison dans laquelle l'usage de la magie était totalement proscrit puisque sa belle famille était moldue et ignorait tout du monde magique. Durant ses séjours à Paris, Céline et son frère devaient se comporter comme des moldus, comme des enfants modèles. La comédie devait durer deux mois, avant qu'ils puissent retrouver leur vraie nature à Poudlard.
La mère des deux enfants les obligeait à lui écrire chaque semaine, elle voulait avoir des nouvelles des enfants qu'elle avait ignorés durant tant d'années. C'est donc en traînant les pieds que Céline monta à la volière ce samedi matin, après avoir écrit une lettre hypocrite à sa mère dans laquelle elle lui disait avoir hâte de revenir à Paris. Céline avait conclu un pacte avec son frère, se montrer aussi gentils et aimants que possible envers leur génitrice afin de recevoir des cadeaux régulièrement ainsi qu'une grosse somme d'argent à Noël et aux anniversaires. Le beau-père des petits sorciers était un riche héritier français et mettait sa fortune à disposition de son épouse afin qu'elle ne manque de rien. Ce que Céline se demandait et n'avait pour l'instant pas réussi à comprendre était pourquoi sa mère se montrait-elle si gentille et généreuse d'un coup ? Elle n'avait pas été présente pour eux durant tout ce temps, pourquoi ce revirement soudain de situation ?
Céline était déterminée, elle saurait un jour le pourquoi du comment, cela incluait de se venger de sa mère, elle l'abandonnerait au moment ou elle aurait le plus besoin d'elle. En attendant, elle se devait d'envoyer rapidement sa lettre, afin de pouvoir aller se détendre avant le déjeuner. La Gryffondor emprunta un hibou de l'école, n'en ayant pas personnellement. Elle choisit, un grand duc, l'appela, le caressa et lui donna un peu de nourriture pour hibou, puis attacha solidement la lettre.
- Ne traîne pas en route et n'égare pas ma lettre s'il te plaît.
Après avoir donné une dernière caresse à l'animal, elle le laissa s'envoler, puis le regarda s'éloigner dans le ciel bleuté.
Dernière édition par Céline Monaghan le Sam 25 Aoû - 13:26, édité 1 fois
MAXILYNN ET CÉLINE __________________________________________________________________ Lettre matinale.
Maxilynn grommela mais décida finalement de se lever. Elle ne rechignait pas à se lever tôt d'ordinaire lorsqu'elle était à Poudlard mais le retour au château était plus difficile que prévu. Les grasses matinées des vacances lui manquaient terriblement. Elle aimait être réveillée par le soleil, ses rayons chauds et doux sur son visage. Le soleil avait été remplacé par les voix criardes de ses camarades de dortoir qui se battaient pour la salle de bains. Maxilynn les aimait bien mais... pas le matin ! L'une d'elle finit par atterrir sur le bord de son lit en soupirant. « Ah, Maxi, c'est bien toi la moins chiante. » L'ambiance dans le dortoir des Poufsouffles était assez bonne. Elles faisaient toutes semblant de se chamailler à longueur de journée pour trois fois rien mais s'appréciaient vraiment. Un peu comme des sœurs, mais en nettement moins proches.
Une fois qu'elle fut réveillée par ses camarades, Maxilynn décida de se lever pour commencer sa journée. Elle commença par enfiler sa tenue préférée, une légère robe d'automne en laine bleu foncée. Elle passa rapidement un coup de brosse dans ses cheveux puis descendit dans la salle commune. Elle n'avait pas très faim ce matin et décida de commencer la journée en envoyant son courrier de la semaine. Le samedi matin, c'était le rituel de beaucoup d’élèves. Elle alla chercher son sac, laissé dans un coin la veille alors qu'elle travaillait. Elle en sortit plume et parchemin et commença à rédiger. Elle commença par écrire une brève lettre à ses parents pour leur donner des nouvelles, et une plus longue à son grand père. Sa santé s'était dégradée. Il était un vieil homme. Maxilynn savait qu'il ne lui restait plus que quelques années à vivre, ce qui la rendait très triste. Elle avait toujours été très proche de lui. Il avait longtemps été son confident et son meilleur ami, avant qu'elle ne rentre à Poudlard.
Une fois son courrier prêt, elle prit la direction de la volière. Elle n'avait pas de hibou personnel mais pourrait toujours emprunter un des hiboux de l'école. Cependant, lorsqu'elle arriva dans la petite tourelle qui constituait la volière, elle s'aperçut que quelqu'un était déjà présent. Et pas n'importe qui ! Elle aurait reconnu ces cheveux blonds entre mille ! « Céline ! » s’exclama t-elle ravie. Elle offrit un énorme sourire à son amie, sa meilleure amie. Elles se connaissaient depuis le premier voyage dans le Poudlard Express de Maxilynn et ne s'était pas quitté depuis. « Tu vas bien ? » Elle attache rapidement son courrier à un hibou, qui s'envola. D'ordinaire elle prenait plus de temps pour envoyer son courrier et s'occuper du hibou mais elle préférait parler avec le jolie blonde que de s'embêter avec le volatile. « Rituel du courrier... ? » Elle savait que Céline écrivait régulièrement à sa mère. Elle était assez curieuse de savoir ce qui se passait réellement entre elles mais n'osait jamais vraiment aborder le sujet de front. Céline parlerait si elle avait envie.
Alors qu'elle regardait l'animal s'envoler, Céline se demandait si un jour sa mère se rendrait compte de son petit jeu, et quelle serait alors sa réaction. La Gryffondor espérait que son petit jeu dure encore un moment, afin de pouvoir profiter pleinement de tous les avantages qui en découlaient. D'ordinaire, Céline n'était pas profiteuse, mais elle estimait que sa mère avait du retard à rattraper en terme de gentillesse, elle lui devait bien ça. Alors qu'elle était entrain de rêvasser, un bruit de pas dans l'escalier ainsi qu'une voix qu'elle connaissait parfaitement bien la ramenèrent a la réalité. Céline ! la Gryffondor se retourna, et comme elle s'en était doutée, remarqua qu'il s'agissait de Maxilynn. L'élève de Poufsouffle affichait un sourire radieux, signe qu'elle était contente de la voir. Bien entendu, le plaisir était partagé. Dès leur première rencontre, les deux demoiselles avaient été proches, elles s'etaient tout de suite bien entendues. Elles avaient beaucoup discuté dans le Poudlard Express et leur conversation s'était poursuivie à plusieurs reprises dans l'école. Peu à peu, elles passaient le moindre de leur temps libre ensemble, à discuter et à rire longuement.
" Coucou Maxilynn ! Je me demandais quand est ce qu'on allait avoir le temps de bavarder !"
Les jeunes femmes n'étaient pas dans la même maison, mais depuis la première année de la Poufsouffle, elles étaient devenues très proches. Céline adorait son amie, depuis le début de leur relation elle avait eu envie de la protéger, elle l'avait prise sous son aile. Malheureusement, durant cette première semaine de cours de la nouvelle année scolaire, les deux étudiantes n'avaient pas eu beaucoup de temps à se consacrer. Entre les cours, les devoirs et le couvre-feu, il ne restait malheureusement pas énormément de temps. Bien que Céline soit du genre à enfreindre les règles, elle n'entraînait pas son amie avec elle, afin de ne pas lui attirer d'ennuis. C'est ça l'amitié, n'est-ce pas ?
Céline regarda son amie envoyer le hibou porter sa lettre, sûrement à un membre de sa famille. Maxilynn avait ses deux parents, et la Gryffondor l'enviait beaucoup. Elle aussi aurait aimé pouvoir faire une seule lettre pour les deux, sachant qu'ils la liraient ensemble. Seulement, la vie en avait décidé autrement.
"Ca va, oui, malgré que la semaine soit passée beaucoup trop vite à mon goût! Et toi ?"
Céline avait du mal à réaliser qu'une semaine était déjà passée. Elle avait plus de cours que l'année précédente, donc plus de devoirs et moins de temps pour s'amuser. Ce n'est pas une vie d'être à l'école.
"Le fameux rituel, oui, j'ai du broder un peu dans la lettre de ma mère, si je ne lui lèche pas assez les bottes elle est capable d'envoyer une beuglante, elle l'a fait l'an dernier à mon frère, je n'aimerais pas que ça m'arrive... Et toi, tu écris à qui ?"
MAXILYNN ET CÉLINE __________________________________________________________________ Lettre matinale.
Maxilynn était heureuse de voir Céline. Leur amitié n'avait rien d'extraordinaire ou originale mais la jeune fille l'aimait ainsi. Avec la blonde, les choses étaient simples et jolies. Et c'était bien là tout ce qu'on pouvait demander d'une amitié. « Coucou Maxilynn ! Je me demandais quand est ce qu'on allait avoir le temps de bavarder ! » Les élèves de Poudlard avait beau passer toutes leurs journées au château, ils n'avaient pas tant de temps libre que ça.. Enfin, selon Maxilynn ! Mais la Poufsouffle était sans doute plus travailleuse que la moyenne et passait énormément de temps au sen de la bibliothèque. C'était la raison pour laquelle elle jugeait avoir peu de temps libre : elle en passait beaucoup trop à travailler. Mais elle n'était pas non plus une totale acharnée du travail sans vie sociale. Céline en était la preuve, Maxilynn avait des amis. « Ca va, oui, malgré que la semaine soit passée beaucoup trop vite à mon goût! Et toi ? » La Poufsouffle était d'accord avec la rouge et or : la semaine était passée vite. C'était toujours le cas des périodes de rentrée, le début semblait passer à une vitesse puis tout ralentissait et s'embourbait dans une lenteur sans fin, en général jusqu'aux vacances de Noël. La routine s'installait dans la vie des étudiants et c'était la raison pour laquelle le temps semblait s'écouler plus lentement. Maxilynn n'aimait pas tellement la routine quotidienne mais sa vie lui plaisait telle qu'elle était alors elle ne faisait rien pour la changer. Les cours, les devoirs, les amis, les quelques loisirs : tout cela lui suffisait. Elle n'avait besoin de rien d'autre pour apprécier la vie à Poudlard.
Bien qu'un peu hésitante, la jeune rousse osa aborder le sujet de la fmaille de Céline. Il n'y avait aucun secret entre elles, Maxilynn connait tout de la vie familiale chaotique de la belle blonde. Mais elle savait aussi que ce n'était pas le sujet de conversation préférée de Céline. Ni le sien d'ailleurs. Parler de leurs familles étaient toujours un peu troublant. Céline pour des raisons évidentes, et Maxilynn car elle souffrait parfois du nom qu'elle portait. Sans le vouloir, sa famille lui avait transmis un fardeau... Mais aussi une chance ! Si son grand père ne s'était pas battu, elle serait sans doute devenue une petite garce de sang pur. C'était quelque chose qu'elle n'aurait souhaité pour rien au monde. « Le fameux rituel, oui, j'ai du broder un peu dans la lettre de ma mère, si je ne lui lèche pas assez les bottes elle est capable d'envoyer une beuglante, elle l'a fait l'an dernier à mon frère, je n'aimerais pas que ça m'arrive... Et toi, tu écris à qui ? » Maxilynn acquiesça, peu désireuse de s'attarder sur ce sujet. Si Céline avait quelque chose de nouveau à lui dire à ce sujet, elle n'attendrait sans doute pas qu'on lui pose la question, elle parlerait d'elle même. De reste, il était inutile de retourner le sujet encore une fois. « A mes parents, et à mon grand père. Pour avoir des nouvelles. » expliqua t-elle simplement avec un haussement d'épaules.
Elle s'approcha de l'une des fenêtres, qui donnait sur le parc, tournant légèrement le dos à Céline. « Je me sens tellement bien à Poudlard... Je n'imagine pas partir d'ici un jour. Heureusement, on a encore le temps ! » Puis, prise d'un éclan soudain, elle se retourna vers son amie et se dirigea vers elle pour la serrer dans ses bras. L'étreinte fut brusque, puissante et rapide. Maxilynn nicha son visage dans la chevelure de son amie puis se décala. « Mais c'est parfois difficile de vivre ici... Théodore Adams me mène encore la vie dure. » Maxilynn n'était pas du genre à se plaindre, elle essayait toujours d'être forte, de ne pas s'attarder sur les choses qui la blessait et de feindre l'indifférence aux choses douloureuses. Mais avec Céline, elle n'avait pas besoin de faire semblant, elle pouvait se permettre d'être elle même et de se montrer sous un angle où elle paraissait plus faible. Elle avait besoin d'être rassurée. Même si elle faisait comme si les attaques des autres élèves ne l'atteignait pas, au fond elle en souffrait. Et Théodore Adams était sans aucun doute son plus féroce ennemi. Son bourreau personnel. Et même si elle le haïssait de tout son être, les paroles méchantes qu'ils prononçait l'atteignait toujours en plein cœur. Céline pouvait comprendre ça.