La tête posée sur sa main, Nika Black n'écoutait plus ce qu'il se passait en cours d'histoire de la magie. Normalement assidue dans tous les cours, son esprit s'était prit à vagabonder, son regard se perdant dans l'horizon que lui offrait l'une des fenêtre de la classe. Les cours avaient reprit depuis quelques temps à présent, les fêtes de fin d'année étant derrière les élèves. La belle héritière était revenue dans le château magique avec l'assurance et l'indifférence que chacun lui connaissait pourtant quelque chose avait changé en elle. Blessure superficiel qui entachait son cœur, la vue de sa mère avait ravivé les souvenirs douleurs de l'été dernier. L'âme d'enfant s'était pris une claque de plein fouet face à cette tromperie qu'elle n’arrivait même pas à nommer. Naturellement, elle avait cherché la présence réconfortante de Dawn pour penser ses blessures, mais rien n'y faisait. Le peu d'estime qu'elle avait pour sa mère le jour où elle avait découvert qu'elle ne respectait plus Cain Black. Soupirant doucement, elle ne faisait plus attention à ce qu'il se passait autour d'elle et ne remarquait pas tous les regards surpris qui se posaient peu à peu sur elle. Distante et froide, la poupée de porcelaine ne parlait pas beaucoup et à peu de gens. Éduquée pour réussir et faire briller sa famille par sa beauté et son intelligence, Nika avait souvent attiser la curiosité de plus d'un élève qu'elle avait renvoyé dans ses bases avec le tacts et l'aisance verbale qui la composait. Sentant une main se poser sur son épaule, elle croisa le regard de son amie qui lui fit signe que bon nombre de personnes la dévisageait à outrance. Récupérant toute sa splendeur, elle lança un regard revolver aux indiscrets et se plongea de nouveau dans le cours avec concentration. Lorsque la cloche sonna, la délivrance vint l'envelopper et une vie soudaine naquit en elle. Prenant sa plume, elle s'appliqua un rédiger un mot en vitesse. « Es-tu toujours de ce monde ? Cela fait tellement longtemps que je ne t'ai pas vu que j'en doute. Rejoins moi ce soir, à 21h, près du lac. » Elle n'avait pas signé mais elle savait qu'elle n'en avait pas besoin. Le gryffondor ne devait pas avoir énormément d'amis comme Nika. Embrassant le parchemin pour y laisser l'empreinte de son rouge à lèvre comme seul attestation de son identité, elle se dépêcha de le donner à un hiboux qui se trouvait dans le coin. Retournant à ses activités et à sa journée, son cœur était plus léger. Ce soir, elle allait le voir et tout irait mieux. L’insouciance et la nonchalance du lion viendrait calmer la rigueur et la froideur du serpent. Comme une association malsaine, elle était pourtant l'un des petits plaisirs inavoués de la jolie brune à la peau de nacre qui lui permettait de continuer sa vie à Poudlard. Bouffée d'oxygène pur, le suédois représentait le vent nouveau, le renouveau de l'anglaise. Bien qu'elle n’accepte pas de se montrer en public avec lui, elle n'était pas prête à l'abandonner, n'imaginant plus vraiment sa vie sans leurs petites rencontres impromptues.
Il était presque vingt et une heure lorsque la serpentard regagna son dortoir pour se changer. Troquant son uniforme scolaire comme un caleçon noir et un pull en grosse laine de couleur grise, elle enfila des baskets à ses pieds et remit sa cape d'hiver pour se protéger du froid glacial du mois de janvier. Traversant la salle commune des serpentard, les cachots et le hall d'entrée, elle trajet se passa sans encombre. Depuis qu'elle s'était donnée en spectacle il y a quelques jours en arrachant sa sœur Perséphone de la table des Gryffondor en la traînant par les cheveux, Nika avait révélé une nouvelle facette de son caractère aux élèves de l'enceinte magique. Celle qui était si calme et posée avait montré un tempérament de feu ce matin là ainsi qu'une tendance à la violence qui pouvait se révéler destructrice. Passant délicatement les portes d'entrée pour ne pas être remarquée, elle commença sa marche dans le froid en resserrant le col de sa cape contre son cou délicat. Jetant un regard en arrière, elle s'assura que personne ne la suivait. En entretenant cette relation, elle savait pertinemment qu'elle jouait avec le feu. Le sang de Magnus était impur tout comme son choix de maison. Si jamais quelqu'un venait à le découvrir et le disait à son père, il serait tellement déçu qu'elle n'était pas certaine de survivre au moindre de ses regards. Chassant ses sombres pensées de sa tête, elle arriva aux abords du lac. Regardant autour d'elle, elle finit par le voir, se trouvant un peu plus loin. S'approchant doucement, elle se plaça derrière lui, posant une main sur son épaule pour le prévenir de sa présence. « Ravie de voir que mon invitation a reçue une réponse positive. » Passant devant lui en secouant sa chevelure d'ébène, elle lui adressa un léger sourire. Nika n'était pas connue pour être très démonstratrice dans ses sentiments et encore moins tactile. Peu importait le temps que durait cette amitié, elle était comme un animal sauvage qui se laissait difficilement apprivoiser. Cependant, à chaque rencontre, il était possible de remarquer qu'elle était un peu plus détendue, un peu plus présente, un peu plus elle-même faisant tomber le masque de la fille parfaite de sang pur. Prenant place dans l'herbe, elle s'allongea et ferma les yeux pour profiter de ces brindilles glacées qui venaient réveiller sa peau. Rouvrant doucement les yeux, un air mutin plaqué sur son visage, elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure. « Alors, tu ne me rejoins pas ? Je te promets de ne pas te faire de mal. Les gryffondor ne sont-ils pas censés briller par leur courage ? » Le jeu était lancé, permettant à Nika Black de se détendre et de redevenir enfant le temps de quelques heures, d'une soirée au clair de lune. Seuls face à l'immensité noire que représentait le lac, Magnus et Nika n'étaient que deux adolescents, oubliant toutes les guerres et les tensions que le monde magique connaissait. Et jusqu'à ce que l'aube se lève, ils seraient amis.
Les cours de Défenses Contre les Forces Du Mal auraient pu être intéressants si toutefois Magnus voulait bien se prendre la peine d’écouter ce qu’il se passait en classe au lieu de quoi, il avait posé son menton sur sa main accouchée, grignotant des dents le bout de ses ongles, l’air complètement absent. Ce n’était pourtant pas la faute du professeur Selwyn qui se démenait pour dépoussiérer la matière après un prédécesseur pour le moins soporifique mais rien à y faire, le suédois ne parvenait pas à fixer son attention sur les paroles du professeur et si son regard aurait pu s’accrocher quelques instants sur le fessier de ladite prof, le temps de la contemplation était depuis bien longtemps écoulé et quand enfin fut annoncée la fin des cours, c’est avec une certaine mollesse qu’il sortit de sa léthargie pour ranger ses affaires avec lenteur comme vidé de toute son énergie. Jeune homme apathique ? Non pas vraiment, le Gryffondor savait simplement s’économiser et puis, ce n’était pas comme s’il était pressé à rejoindre le cours suivant, ni celui d’après pour être tout à fait honnête. Mais quand enfin sonna la fin du dernier cours, ce fut comme une libération pour le jeune homme qui retrouva soudain toute sa fougue, filant à travers les couloirs sans se soucier de bousculer les autres élèves et si l’un ou l’autre osaient réclamer, un simple regard de sa part leur en dissuadait. Le suédois au caractère ombrageux avait déjà suffisamment fait ses preuves durant ses années précédentes et l’on avait rapidement appris à éviter de l’énerver, le garçon ayant les poings bien plus lestes que sa langue. Traversant donc les couloirs de Poudlard à l’image d’un lion fendant son chemin dans la savane, le Gryffondor rejoignit le porche de l’école avant de laisser tomber à ses pieds son sac de cuir marron avant d’extirper de sa poche sa petite boîte à tabac et tout en s’asseyant sur la rambarde de pierre froide, il posa sur son genou la fine feuille de papier avant de positionner avec minutie le tabac sur cette dernière. Malgré ce que l’on pouvait s’imaginer sur son compte, le brun n’était pas un grand adepte des consommations après tout, il avait déjà du mal à se contrôler lorsqu’il était sobre alors dans un état second ? Il ne se tenait plus ! Non, l’alcool et tout ça n’était pas fait pour lui mais il devait admettre apprécier tout particulièrement le gout du tabac sur ses lèvres et la sensation piquante de la fumée envahissant peu à peu ses bronches au rythme de sa respiration. Une mauvaise habitude qu’il avait prise à force de fréquenter le milieu moldu, forcément. Terminant de rouler sa cigarette, il la porta à ses lèvres pour l’humidifier légèrement quand un hibou atterrit à ses côtés, l’air aussi peu affable que lui. La soirée aurait pu être aussi fade que la journée écoulée mais il lui suffit de dérouler le fin parchemin pour voir son visage éclairci d’un fin sourire. Il n’avait pas besoin de la moindre signature pour reconnaître l’auteur de la missive. Nika. « Allez dégage saloperie ! » lança-il avec brusquerie en chassant le hibou qui semblait attendre une réponse de sa part. Non mais qu’il fiche le camp quoi. Magnus avait horreur des oiseaux et tout particulièrement ces sales bêtes de hiboux qui se prenaient un peu trop au sérieux à son humble avis. C’est bon quoi, les pigeons aussi étaient capables de porter des missives. De toute manière, il n’avait pas l’intention de répondre après tout, Nika devait bien se douter qu’il viendrait. Il avait beau avoir un cœur dur, il n’en faiblissait pas moins devant un joli minois et un cul de rêve. A vrai dire, Magnus n’avait jamais été réellement intéressé par Nika malgré ce qu’il voulait bien laisser entendre et pour être honnête, aujourd’hui encore il se demandait d’où était née leur étrange amitié après tout, s’il voulait d’une fille comme Nika dans son entourage, il avait le choix entre Majka et Seraphina mais non, il n’entretenait avec aucune de ses sœurs une relation comme celle avec la Serpentarde et pourtant, n’importe quel psychologue aurait pu mettre en liaison les trois jeunes femmes : toutes trois aussi brunes les unes que les autres et surtout, aussi vipérines. Une manière de se comporter comme un vrai frère au moins une fois dans sa vie ? Peut-être mais de toute manière, la psychanalyse n’avait jamais fait parti des priorités de Magnus, pire il avait en avait une sainte horreur. C’est donc l’esprit vide de toutes pensées métaphysiques que le Lion quitta son sa salle commune quelques heures plus tard, traversant l’école jusqu’à rejoindre le parc en cette heure tardive, croquant dans une pomme bien acide avec cet habituel air nonchalant qui ne le quittait jamais vraiment. Etrangement, il se rendit vite compte qu’il était le premier arrivé et s’avança jusqu’au bord du lac, scrutant la surface noire de l’eau tout en terminant son fruit d’un air distrait. L’eau avait toujours eu un fort attrait sur lui alors que le feu semblait bien davantage être son élément mais que voulez-vous, il ne pouvait renier ses origines maritimes. Se séchant les lèvres d’un revers de manche, il finit par jeter le trognon au loin avant de voir un remous s’emparer de ce dernier. Une sirène probablement, ou une autre saleté du genre. Et soudain, une main sur son épaule. Il aurait pu se crisper et douter un instant mais il doutait sérieusement qu’un préfet soit aussi doux. « Techniquement, tu n’en as pas eu du tout de réponse, peut-être que je suis venu ici par hasard. » objecta-t-il en levant un sourcil, un petit sourire au coin des lèvres tout en la regardant s’avancer dans l’herbe avant de s’y installer malgré la fraîcheur de la nuit tombante. Quand cette dernière s’y allongea comme une succube, il resta un instant pantois jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole, arrachant un petit ricanement à ce dernier avant qu’il se réduise l’espace entre eux d’une seule enjambée, se laissant tomber à ses côtés avant de la surplomber d’un sourire moqueur « Bullshit ! Les Gryffondors sont censés rien faire du tout, c’est ce qui nous différencie des petits aspics rampant aux pieds de leur père. » Répondit-il d’un souffle presque mauvais malgré son regard amusé. Mettre les pieds dans le plat ? Il en raffolait. Poussant la provocation un peu plus loin, il posa sa main sur son ventre et la caressa de haut en bas du bout de l’index sans pourtant approcher sa poitrine. « Pourtant, le petit aspic s’est bien écarté de son chemin ce soir on dirait. Egarée ? » Il en allait de va qu’il la désignait clairement en la surnommant d’Aspic.
La vision du lion avait un effet apaisant sur la vipère. Laissant tomber le masque, elle se jetait dans cette relation interdite à corps perdu et profitait de chaque minute qu'elle arrivait à voler, dans la pénombre de la nuit, pour profiter de sa présence. L'interdit avait sûrement un attrait qui lui faisait encore plus apprécier le suédois. Elle qui, d'ordinaire, était toujours si parfaite, si poupée de porcelaine au sang pur, la voilà qui fricotait avec une personne ne faisant pas partie intégrante de son monde et de son milieu. S'installant dans l'herbe fraîche, elle avait ondulé son corps de sorte à prendre ses aises et se retrouver dans une position confortable. Leurs rencontres étaient si rares qu'il était fort probable que celle-ci se prolonge jusqu'au petit matin, lorsque le soleil en se levant ramènerait les deux élèves à la réalité de leurs vies. « Bullshit ! Les Gryffondors sont censés rien faire du tout, c’est ce qui nous différencie des petits aspics rampant aux pieds de leur père. » Entrouvrant légèrement ses yeux sombres, elle le vit la surplombant. Mordillant légèrement sa lèvre inférieure, elle laissa un léger sourire se dessiner sur sa bouche dénuée de tout artifice. Elle n'était pas passé à côté du reproche à demi voilé que Magnus venait de lui asséné. Elle était la princesse de son père, le trésor de sa famille et la poupée de porcelaine de Poudlard. Digne et hautaine, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour satisfaire le moindre des désirs de l'homme qu'elle respectait, admirait et aimait le plus au monde. Si cela sonnait comme un reproche dans la bouche du beau gryffondor, cela ressortait comme une qualité aux oreilles de la mystérieuse vipère. Elle se contenta de soupirer, décollant doucement son corps de l'herbe avant de le laisser se renfoncer dedans avec lenteur. Elle ne voulait pas répondre parce qu'elle ne souhaitait pas se disputer avec celui qu'elle considérait comme probablement son meilleur ami, celui qui avait la place la plus importante après Dawn Blackwood. Le secret de leur relation n'enlevait en rien à l'importance que Nika lui accordait. Il était l'un des rares à connaître réellement Nika, en dehors de son statut de sang pur, de bonne élève, et de femme désirable mais froide. Sans doute, le fait qu'il n'ait jamais rien tenté avec elle était une des choses qui avait séduite Nika pour lui accorder sa confiance malgré l'impureté de son sang. Depuis sa désillusion avec Gus Scamander, l'héritière Black n'avait plus jamais souhaité donner sa confiance à un homme. Pourtant Magnus était passé entre les mailles du filet, devenant pour la serpentard, le frère qu'elle n'avait jamais réellement eu, n'étant pas très proche du véritable qui partageait son sang de prestige.
Sentant la main du lion se poser sur son ventre, elle se laissa faire sans broncher. Nika Black n'était pas connue pour être une femme très tactile. Prenant ses distances avec ses pairs, elle n'était pas du genre à montrer ses sentiments et à se laisser toucher comme on ferait un câlin à sa poupée. Pourtant, de la part de Magnus, cela ne la dérangeait pas. Il en avait toujours été ainsi et du plus loin qu'elle se souvienne, elle n'avait jamais émit un seul refus. Profitant de ce contact elle cala un peu plus son corps dans l'herbe alors qu'elle laissa ses bras s'étendre au dessus de sa tête. « Pourtant, le petit aspic s’est bien écarté de son chemin ce soir on dirait. Egarée ? » Rouvrant une nouvelle fois les yeux à l'entende de la pique lui étant adressé, elle plongea son regard dans le sien. Mouvant son corps avec grâce, elle se bascula sur le côté pour prendre le dessus sur le rouge et or. S'installant confortablement sur son ventre, elle passa une main dans sa chevelure d'ébène pour la rejeter en arrière et ne pas être gênée. « Il est certain que vous n'avez pas une bonne influence sur moi, M. Ljungström. C'est peut-être vrai que je me suis égarée en chemin. » Passant une main dans les cheveux de son ami pour la nuit, elle s'attarda sur une bouclette, s'amusant à la faire passer et repasser délicatement entre ses doigts. C'était un fait, elle s'était égarée. Sa perfection s'était laissée allée et la poupée de porcelaine avait connue quelques fissures mais cela n'avait rien à voir avec la relation interdite qu'elle entretenait avec lui. Tout cela concernait Perséphone et le manque de sang froid dont l'enfant élu de la famille Black avait fait preuve quelques jours plus tôt. Folle de colère à l'annonce des fiançailles de sa sœur aînée avec un parti qu'elle jugeait mauvais et dégradant pour l'image et la réputation de sa famille, Nika avait perdu le contrôle de son calme traditionnel et avait tiré Perséphone de la grande salle par les cheveux, à la vue de tous les élèves présents pour prendre leur petit-déjeuner. La suite de l'altercation n'avait pas été plus sereine pour la belle à la peau de nacre qui, excédée par l'indifférence de sa sœur et son insinuation sur son bonheur, avait finit par lui planter sa baguette magique dans le nez. Souriant légèrement au souvenir de ce moment, elle se demanda un instant ce qu'il serait advenu si Dawn n'était pas intervenue. Les sœurs Black auraient probablement finit à l'infirmerie sans aucun doute. Reportant son attention sur celui qui s'était improvisé en siège pour la poupée de porcelaine, elle finit par lâcher la bouclette qui était entre ses doigts, afin de poser ses mains à plat sur le ventre de l'étudiant. « Je crois que je me suis perdue en chemin il y a quelques jours déjà à cause du différend avec ma sœur. C'est peut-être pour ça que, dans un élan de folie, j'ai désiré me retrouver en ta présence. » Posant ses mains sur le sol, elle se retrouva un instant au dessus de Magnus, avant de finalement se laisser retomber dans l'herbe. Elle n'était pas certaine de vouloir exposer ses problèmes familiaux mais il fallait avouer que d'en parler la soulageait énormément. Elle n'avait jamais réellement compris Perséphone et la jalousie qu'elle entretenait envers elle, mais jamais elle n'avait pensé qu'elle pourrait mettre en péril la réputation de la famille Black. Soufflant doucement, elle faufila sa main dans l'herbe fraîchement coupée du parc de Poudlard, à la recherche d'un nouveau contact avec l'impulsif Ljungström.
Aussi loin que remontaient ses souvenirs, jamais ils ne s’étaient vus à la lumière du jour, jamais ils n’avaient laissés transparaître leur amitié au grand jour et jamais ils ne s’étaient accordés la moindre attention dans les couloirs de Poudlard. Si cette distance avait initialement été imposée par la jeune Serpentarde, le Gryffondor y avait toujours vu une mesure complètement stupide mais au fond, il se doutait bien à quel point il pouvait être préjudiciable pour la jeune femme d’être vue en sa compagnie, pire : apprécier sa présence à ses côtés, lui le simple sang-mêlé. Il aurait pu s’en offusquer, il aurait pu lui demander des comptes ou se sentir vexé mais en réalité, il s’en fichait. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire de la voir de jour ou de nuit ? Si Nika préférait le voir sous les rayons de lune, qu’il en soit ainsi. De toute manière, il ne pouvait nier le caractère interdit de leurs rencontres après tout, ce n’était pas lui qui avait gros à perdre dans cette histoire, une retenue tout au plus d’avoir été vu en dehors de son dortoir à l’heure du coucher mais rien de plus dramatique alors que Nika elle risquait bien davantage : être décrédibilisée devant ses amis et devant l’ensemble des élèves de Poudlard puis pire encore, cela pourrait arriver aux oreilles de sa famille et Magnus avait fort à parier qu’ils n’étaient pas commodes. En matière de famille, Magnus savait pourtant qu’il pouvait se taire car il était évident que les Ljungström n’étaient de loin pas en reste et si la nature de leur sang n’était pas le centre de leurs préoccupations, le pouvoir l’était lui. Le pouvoir du paraître pour sa mère, celui de l’argent concernant son père et le pouvoir tout court pour sa jeune sœur Majkalena. Seraphina ? Elle avait tellement disjoncter qu’elle semblaient à peine savoir qui elle était elle-même, autant dire qu’il n’était pas entouré par des saints mais de toute évidence, après avoir tenté de pousser sa sœur du haut du phare, il ne pouvait clairement pas se prétendre meilleur qu’eux. Non au fond, de tous les Ljungström, il n’y avait guère de Vilhelm qui en valait réellement la peine, le seul qui sortait du lot par la pureté de son cœur et son esprit exempt de toute tare. Ouais, Magnus n’était vraiment pas en mesure de juger la famille de Nika et s’il osait se montrer sarcastique, ce n’était que pour embêter sa jeune amie allongée dans les heures à deux pas de lui, si proche et pourtant si loin de son monde. N’hésitant pas plus à la rejoindre avec son habituelle confiance en lui, il n’hésita pas à la surplomber de sorte à lui faire face, un sourire amusé remontant le coin de ses lèvres tandis que sa main glissait de haut en bas de son abdomen avec cette insolence qui le caractérisait tant. Provocation ? Geste innocent ? Nul ne saurait dire, Magnus était juste ainsi, il faisait toujours très exactement ce qui lui passait par la tête sans même chercher à savoir pourquoi, ni si cela lui était autorisé. Il avait pourtant conscience de la raideur de la Serpentarde mais cette dernière se détendait à chaque fois un peu davantage en sa présence, comme apprivoisée à force de caresses et sucres.
Reprenant la parole, il poursuivit de sorte à ne pas rester sur une provocation, lui laissant cette fois une nouvelle ouverture, comme il aurait pu lancer un bout de bâton à un chien attendant que ce dernier le lui ramène. Sans aucun doute, Magnus jouait avec Nika mais ses intentions n’avaient rien de mauvaises. La regardant se détendre en étirant un peu davantage son corps sous lui, comme un petit chat s’étirant de tout son long, il ne put s’empêcher de sourire un peu davantage laissant paraître cette pointe de tendresse qu’il n’exprimait finalement que trop peu. Cette dernière en profita pourtant pour inverser les rôles et se retrouver cette fois sur le dessus, s’installant sur lui comme s’il n’avait été qu’un poney que l’on enfourchait à sa guise. Ok, il voulait bien jouer ce rôle si cela pouvait lui faire plaisir. Haussant un sourcil devant la réponse guindée qu’elle lui offrit, il se redressa légèrement sur ses coudes de sorte à réduire l’espace entre eux. « C’est peut-être en suivant les paroles évangélistes de tes vieux que tu t’es égarée. » répondit-il d’un petit sourire provocateur alors qu’elle glissait sa main dans ses cheveux. C’était agréable, il aimait lorsqu’elle se laissait aller, lorsqu’elle le touchait comme si elle découvrait pour la première fois la chaleur que pouvaient s’apporter deux êtres et a fortiori un homme et une femme. Qu’elle ne se méprenne pas sur ses intentions, il n’avait pas pour dessein de la culbuter comme il le faisait bien souvent non, il était simplement sensible a la sensualité. Il sentait pourtant Nika ailleurs ce soir et son intuition lui dictait très clairement la raison : voilà quelques jours, Nika avait complètement pêté les plombs pour une raison qui lui échappait et celle qui traversait toujours la Grand Salle avec cette ridicule dignité que seuls les aristocrates étaient encore capables de montrer avait ce jour là foncé vers la tables des lions, les traits déformés par la colère avant de s’emparer des cheveux de sa sœur, Perséphone. Il se souvenait encore d’Andrea qui lui avait donné un coup de coude dans les côtés en lui chuchotant « 10 mornilles sur la brune, j’ai toujours dit que les timides étaient des bombasses. » Magnus avait ricané en imaginant à quel point Andrea se trompait en la prétendant timide. Il lui tapa dans la main. « Tenu. » . Ouais, sans aucun doute, il aurait pu défendre Nika ou du moins, essayer de limiter la casse mais il n’avait pas bougé d’un poil : de une, c’était plutôt à Perséphone d’être défendue et de deux, il n’oubliait jamais leur règle tacite. Amusé par ce souvenir, son visage se fendit en deux d’un sourire. « Tu nous as fait un beau spectacle, je crois qu’Andrea est tombé amoureux de toi. Enfin il a certainement oublié entre temps, ne t’inquiète pas. » C’était connu, Andrea aimait les femmes, probablement autant que lui et plus encore lorsqu’elles avaient du caractère mais ce dernier changeait également de cible dès lors qu’il croisait une autre paire de fesses au détour d’un couloir. Se redressant un peu davantage pour être à quelques centimètres de son visage, il changea un peu d’attitude de sorte à retourner dans leur petit jeu. « Arrête de te faire du mal et admet que tu aimes te retrouver dans mes bras. » Oh il exagérait la donne mais la demi-mesure n’avait jamais été dans les habitudes du suédois qui la laissa malgré tout se glisser au sol afin de retourner dans la fraîcheur de l’herbe. La laissant néanmoins souffler un instant, il tira de sa poche son petit paquet de tabac et posa sur son genou la fine feuillette avant de placer dessus le tabac avec cette minutie qu’on lui connaissait si mal. Sans lever les yeux sur elle, il reprit. « J’aime autant ne pas parler famille si tu veux bien » Nika n’était pas sans savoir des difficultés qu’il pouvait avoir avec ses propres sœurs entre sa relation explosive avec Majka et celle, en train de couler avec Seraphina.
« C’est peut-être en suivant les paroles évangélistes de tes vieux que tu t’es égarée. » Assise sur le torse de son lionceau, elle relâcha sa tête en arrière tout en soupirant doucement. S'offrant aux remarques du suédois, elle fit le choix de ne pas y répondre en sachant pertinemment que cette conversation n'aurait aucune fin, les deux têtes de mules qu'ils étaient étant campés sur leurs positions respectives. Alors que le sixième année semblait replonger dans ses souvenirs, le corps chétif de la vipère tressaillit, frappé par une brise qui s'était voulue un peu trop fraîche. Finissant par ramener sa tête en avant, elle reposa son regard sur Ljungström alors que celui-ci laissait un franc sourire percer aux coins de ses lèvres. « Tu nous as fait un beau spectacle, je crois qu’Andrea est tombé amoureux de toi. Enfin il a certainement oublié entre temps, ne t’inquiète pas. » Fronçant les yeux un instant, elle se demanda qui était ce fameux Andrea. Si Magnus était son ami, elle ne comptait pas faire l'âme charitable avec l'ensemble des têtes brûlées de Gryffondor. De plus, une règle tacite entre eux faisait qu'ils n'étaient amis que lorsque le soleil allait se coucher. Ainsi, la poupée de porcelaine s'appliquait-elle à ne pas regarder Magnus, à faire en sorte qu'il soit transparent durant la journée pour que personne ne se rende compte à quel point elle avait pu s'attacher à lui avec le temps. De fait, il n'était pas très étonnant qu'elle ignore l'existence de ses amis, aussi proches qu'ils pouvaient être du sang mêlé. Cependant, très vite, le froncement de sourcil laissa sa place à un sourire franc et amusé auquel se mêla un rire malicieux. La poupée de porcelaine avait été dans une colère noire ce jour là et s'était révélée capable de choses qu'elle n'aurait jamais soupçonnée laissant, d'ordinaire, ce trait de caractère à Dawn Blackwood. Violente et virulente, l'altercation avec sa sœur s'était continué dans les cachots du château, la brune à la peau de nacre révélant une partie sombre de son être qu'elle avait découvert en laissant pour une fois le libre champ à ses émotions. Toujours sous contrôle, Nika devait sûrement être la personne la plus froide de l'école de magie, ne laissant jamais transparaître la moindre émotion. Ce trait de personnalité avait d'ailleurs souvent été critiqué par ses camarades et une source de moquerie pour le lion sur lequel elle était confortablement assise. Étouffant son rire dans sa main, elle se bascula un peu en avant pour rapprocher son visage de celui du rouge et or. Dans un murmure, elle décida d'aller un peu plus loin dans la confidence. « Oh tu ne connais pas le meilleur... J'étais tellement en colère que je lui ai planté ma baguette magique dans le nez. Tu vois, moi aussi je sais être une rebelle parfois, tu n'as pas le monopole. » Et le voilà qui rapprochait un peu plus son minois vers celui de la poupée de porcelaine. Lui adressant un léger clin d'oeil, elle n'était pas prête à en dire plus dans sa confession mais lorsque l'on connaissait Nika Black, on savait déjà que ce qu'elle venait de faire ce soir était un énorme pas en avant. Elle s'était livrée en faisant tomber le masque, en laissant éclater à la lueur de la lune qu'elle aussi, pouvait parfois devenir incontrôlable et que sa perfection connaissait des limites.
« Arrête de te faire du mal et admet que tu aimes te retrouver dans mes bras. » Elle laissa un léger sourire transparaître encore une fois au coin de sa bouche, éclairant son visage, puis elle se laissa tomber sur le côté. Ondulant son corps pour retrouver sa position confortable dans l'herbe fraîche du parc de l'école de sorcellerie, elle ferma doucement les yeux. Il n'y avait jamais eu aucune ambiguité entre les deux élèves et peut-être que l'estime de Nika envers Magnus venait de là. La sensualité et le jeu étaient présents mais jamais aucun n'avait franchit les limites qui auraient pu altérer leur amitié précieuse. « J'aime tellement me retrouver dans tes bras que je pense demander au choixpeau de me changer de maison, pour pouvoir aller dormir avec toi et ne pas faire de cauchemars. » A l'exagération du Ljungström, l'héritière Black répondait par l'humour. Se tournant doucement dans l'herbe, elle remarqua qu'il venait de sortir une petite boîte qu'elle avait déjà vu mais dont elle ne connaissait pas l'utilité. La matière lui faisait penser à la boite en carton qu'on lui avait donné. Cette pensée la renvoya à quelques jours plus tôt et son altercation violente avec Gale. Un frisson parcouru son corps mais elle ne dit rien, sachant que cela pouvait passer comme ayant été provoqué par le froid et non par celui qui venait obstruer ses pensées et enflammer son corps à chaque fois qu'elle pensait à lui ou le croisait au détour d'un couloir. « J’aime autant ne pas parler famille si tu veux bien » Un autre point commun entre le lion et la vipère étaient les problèmes qu'ils connaissaient dans leurs fratries respectives. Étant de nature distante et froide, Nika n'était pas du genre a apprécier de connaître la vie des autres, se sentant mal à l'aise à l'évocation de détails privés et ne voulant surtout pas donner le change. Ainsi, la requête de Magnus ne la gênait pas plus que cela surtout qu'elle ne portait pas sa sœur, Majkalena, dans son cœur à cause de la proximité que celle-ci avec avec Gale Rosier-Nott. Se rapprochant doucement du sixième année, elle balança son corps pour se retrouver assise et croisa ses jambes devant elle. « Très bien, mais dans ce cas là, tu me fais partager tes connaissances de l'autre monde. » Le monde moldu était une source de mystère et d'inconnu pour l'héritière au sang pur. Sortant de la poche de sa cape le fameux paquet de cigarettes, elle le regarda un instant, le faisant tourner entre ses doigts, avant de le tendre à Magnus. « Qu'est-ce que c'est ? J'ai tenté plusieurs sorts pour qu'il me révèle ses secrets mais rien n'a marché. » Sortant sa baguette, elle était encore prête à essayer d'autres sortilèges mais avait l'intuition que cela ne servait à rien, que pour savoir se servir de cela, il fallait avoir le sang impur. Ne le formulant pas ainsi, elle attendait juste patiemment que Magnus lui réponde et qu'ainsi sa curiosité soit satisfaite.