NOM : Ljungström (Lioun-streum), un nom qui ne sonne guère Britannique et pour cause, il est suédois. Les Ljungström sont des sorciers résidant depuis de nombreuses générations sur l’île de Valön, au large de Fjällbacka, ville portuaire hautement touristique pour ses falaises sauvages, ses cabanons de pêche rouges et la chaleur de ses résidents sédentaires. Loin de la civilisation Sorcière habituelle, un véritable microcosme s’est formé sur cette île sauvage entre les différents membres de la famille ainsi que les quelques familles moldues habitant sur place. Peu connus sur le continent Européen, les Ljungström n’aiment pas se mêler aux autres, discrets, ils ne sont connus qu’en Suède et encore, uniquement pour leur fortune. Cette dernière repose d’ailleurs entièrement sur leur exploitation pétrolière et sur le travail des ouvriers moldus, autant dire que les Ljungström s’opposent fermement aux idées des extrémistes intégristes, après tout, on ne crache jamais sur de la main d’œuvre ! Oui, cette famille respecte les moldus, mais ce n’est pas pour autant qu’ils les considèrent comme leurs égaux, on ne mélange pas les torchons et les serviettes. PRÉNOMS : Magnus. Ce prénom aux consonances majestueuses sonne pourtant particulièrement désagréable à l’évocation du garçon.  AGE : 19 ans, il est né le 12 février 1961  ANNÉE : Sixième Année ÉTAT CIVIL : Célibataire. On se souvient d’ailleurs de sa vaine tentative de fiançailles. Quelque peu motivés par leurs amis sorciers, ses parents tentèrent un moment de le fiancer à une jeune fille de bonne famille (et surtout au compte bien garni) mais c’était sans compter le caractère rebelle du garçon qui s’y opposa de bloc. Non. PURETÉ DU SANG : Les Ljungström sont de sang-mêlés, à force de vivre auprès des moldus, cela n'a rien d'étonnant MAISON SOUHAITÉE : Gryffondor. Pourquoi ? Parce qu’il est particulièrement protecteur avec ses poches ? Parce qu’il a un sens très propre de la justice ? Pas du tout : ce type a du feu dans le sang et plus d’une fois on l’a entendu rugir à travers les couloirs pour faire savoir son mécontentement. De toute manière, où pourrait-on l’envoyer sinon chez les Rouges ? Il a la cervelle d’un moineau et ferait la honte de Serdaigle, il a autant d’amabilité qu’un Magyar alors pour Poufsouffle on repassera et alors pour intégrer Serpentard, ce serait le débâcle assuré : trop gueulard et brutal, il ferait office d’éléphant dans une boutique de porcelaine. . ORIENTATION SEXUELLE : Magnus est hétérosexuel, un vrai et ne vous mettez surtout pas en tête de lui faire changer d’avis sur le sujet car d’une, il est particulièrement têtu : une vraie tête de poutre et deux, il est dangereusement homophobe. C’est plus fort que lui, les homosexuels le mettent mal à l’aise, le troublent et ça, il ne peut le tolérer aussi n’hésitera-t-il pas à user de la violence. Il faut bien l’admettre, il est spécialement très con à ce sujet ! PARTICULARITÉ : Magnus n’est doté d’aucune particularité magique.
       

✎ Votre personnage trouve par hasard dans un couloir les réponses du prochain devoir de potions, que fait-il ? Les études n’ont jamais été la priorité de Magnus qui préférait passer son temps à ne rien faire plutôt que de sortir ses livres et enfin se mettre au travail alors autant dire que tomber sur les réponses du prochain devoir de potion serait une véritable aubaine pour le garçon qui y verra une nouvelle occasion de ne rien faire. Sans doute partagerait-il sa trouvaille avec ses amis les plus proche et le jour J, il n’aurait plus qu’à recopier les réponses. Après tout l’honnêteté, c’est pour les faibles. Toujours tricher, toujours gagner voilà son principe. Plus malin, il veillerait cependant à ne pas toutes les recopier afin de ne pas éveiller les soupçons et ne pas sembler trop bon du jour au lendemain. C’est qu’il s’agirait de ne pas se faire chopper quand même !
       ✎ Votre personnage tombe sur une première année malmenée par des septième année au détour d'un couloir, que fait-il ?  Magnus n’a jamais été le protecteur des faibles bien au contraire, il a tendance à mépriser la dépendance et la faiblesse et serait donc bien tenté de passer son chemin sans se soucier de l’avenir de la jeune fille après tout, ils ne faisaient que la taquiner, non ? Etrangement, si ladite jeune fille se trouvait être particulièrement jolie, il pourrait cependant changer d’avis et chasser ces types mais on ne va pas se le cacher, cela ne serait que pour prendre leur place et montrer à cette petite imprudente que le loup a beau savoir sourire, il n’en reste pas moins un loup et assurément, c’est ce qu’est Magnus. S’il s’avérait connaître la victime, les choses se passeraient sans doute autrement : d’un naturel possessif et protecteur, il ne tolère pas que quiconque cherche des noises à ses proches en dehors de lui-même et là, vous n’aimeriez pas voir le résultat.
     ✎ Le professeur de métamorphose a injustement punit votre personnage à la place d'un autre élève qui se moque de lui, comment réagit votre personnage ? On ne peut guère parler de Magnus comme étant un élève assidu en classe et pour cause, il est sans aucun doute en train de terminer sa nuit la tête collée sur son pupitre au fond de la classe ou en train de gribouiller sur le coin de son parchemin tout en regardant par la fenêtre. Bref tout sauf suivre le cours mais dans ce cas de figure là, son attention attirée par l’animation inhabituelle, il risquerait bien de faire parti de ceux prêts à rire du malheureux pourvu que cela ne soit pas un de ses proches. C’est égoïste mais c’est comme ça, il n’a de pitié et d’indulgence que pour les siens, les autres peuvent aller au diable.
       ✎ Amour, richesse, célébrité ou sagesse : qu'est ce qui intéresse le plus votre personnage ? On pourra bien raconter ce que l’on veut au sujet de Magnus, dans le fond il n’y a qu’une chose dont il aspire : la reconnaissance de soi. Depuis toujours rejeté par sa mère, il souffre aujourd’hui encore de cet abandon et cette affection qu’on lui a toujours refusée. Profondément marqué, il a perdu confiance en lui et ne parvient plus à accepter que l’on s’attache à lui alors qu’il en rêve depuis toujours. Pour le reste, ce n’est que secondaire après tout, l’argent il l’a déjà, le pouvoir d’une certaine manière aussi à en juger son attitude de prédateur et l’amour ? Le vrai ? Il n’y croit pas, il ne le connaît pas. Pourquoi Diable devrait-il souhaiter quelque chose lui étant inconnu ?
       

PSEUDO : Awakening  AGE : 23 ans PRÉSENCE : régulière AVATAR : Shiloh Fernandez COMMENT AS TU DÉCOUVERT LE FORUM : via Bazzart et Majkalena UN PETIT MOT POUR LA FIN :   

« Maman ! Il a cassé ma poupée ! A cause de lui elle est toute en morceaux ! » Pleura la petite fille aux longs cheveux châtains en se précipitant dans les jupes de sa mère, montrant sa poupée de porcelaine au visage fendu, provoquant un soupire de la part de la sorcière qui prit malgré toute la poupée entre ses mains pour l’examiner sous le regard suspicieux de la gouvernante qui détourna le regard en récupérant le panier à linge. Oh ils étaient tellement insupportables les enfants Ljungström ! La petite Majkalena, malgré sa grande beauté ne cessait de faire des caprices et pleurnicher auprès de sa mère dès que la situation ne se déroulait pas comme elle l’aurait souhaité et puis son grand frère Magnus, plus âgé de deux ans semblait prendre un malin plaisir à la tourmenter en compagnie de ses cousins et sa jumelle. Un vrai diable ce petit, toujours à se cacher dans le cabanon près du lac avec les autres gamins de la famille, à manigancer des mauvais tours ! Oui selon elle, ces enfants méritaient une bonne correction une bonne fois pour toute avant qu’ils ne deviennent d’odieux personnages ! Oh elle les aimait oui, comme ses propres enfants, mais elle désapprouvait l’attitude de ses patrons entre un père dont on ne voyait jamais le bout du nez et une mère qui n’avait d’yeux que pour sa cadette aux dépends des jumeaux alors pour tenter d’équilibrer la balance, elle mettait un point d’honneur à ne rien leur laisser passer lorsqu’ils étaient sous sa responsabilité, plus tard il la remercieraient, même si au jour d’aujourd’hui, elle semblait davantage être le dragon du foyer à leurs yeux juvéniles. Lorsque celle-ci fut sortie de la pièce, la mère attrapa sa baguette magique et tapota sur la poupée « Réparo ! Voilà le travail ! Elle est à nouveau comme neuve. A présent va jouer et tâche de jouer avec Agda. Si Magnus recommence, ignore le. N’oublie pas que tu es plus intelligente que lui, montre lui que cela ne t’atteint pas, qu’il aura beau casser tes jouets, tu es au dessus de tout cela. Tu vaux tellement mieux » répondit alors la mère de la fillette en lui caressant les cheveux d’un air attendri face à la moue boudeuse de sa fille. Sa petite Majka était la prunelle de ses yeux, aussi belle que parfaite, oui c’était certain, elle deviendrait une femme splendide et elle n’en doutait pas, très talentueuse aussi. Elle avait toujours rêvé d’avoir une fille comme elle mais hélas, aucun de ses ainés ne lui ressemblait comme elle alors quand la belle Majka avait ouvert les yeux, la quadragénaire s’était prise d’une véritable passion pour la fillette au dépit de Magnus et Seraphina. Magnus car de toute manière il était l’héritier, cela était bien suffisant pour le combler dans sa vie future, son amour, elle le réservait à sa pupille. Sa fille adorée. Et Seraphina ? Beaucoup trop insipide pour gagner son interêt.

17/07/1970 - Magnus 9 ans, Seraphina, 9 ans, Majkalena 7 ans

« On peut venir avec nous aussi ? » demanda le garçon assis sur la dernière marche de l’escalier de marbre en regardant sa mère boutonner le coquet manteau de Maja, sa jumelle blottie toute contre lui. Lui aussi avait envie d’aller sur le continent pour aller visiter les boutiques, aller se promener sur les plages de Fällbacka, rencontrer d’autres têtes que celles des employés de l’entreprise familiale et surtout, lui aussi voulait déambuler dans les rues Suédoise en tenant la main de sa superbe Mère qui du haut de ses cinquante ans, était encore une très belle femme, étrangement brune pour une Suédoise. Cette dernière ne répondit rien à sa question et il crut qu’elle ne l’avait pas entendu. « Alors, je peux venir ? »  insista-il alors sans mettre la moindre forme dans sa demande, dépourvu de politesse malgré les efforts de la gouvernante pour l’éduquer. Irritée, sa mère se tourna alors vers lui, le visage dédaigneux. « Crois moi, tu seras bien assez souvent au pays quand le moment sera venu, regarde ton père ! Tu en es son portrait craché ! » Des mots anodins qui pourtant semblaient être des insultes en sortant de sa bouche. Il était vrai qu’il était bien souvent en déplacement professionnel mais Magnus n’avait jamais compris en quoi il lui ressemblait et en quoi cela le concernait comprenant seulement que non, il n’aurait pas le droit de venir. Aussitôt, la colère monta et la moutarde lui vint au nez, il se leva précipitamment et cria : « Moi j’en ai assez ! C’est tout pour elle ! Vous êtes des trolls d’abord ! »  Sur ces mots, le garçon tourna les talons et courut se réfugier on ne sait-où, entendant tout juste sa mère crier son nom avec hargne. Tandis que sa jumelle resta un instant sur place, ne sachant trop si elle devait le rattraper ou au contraire, tenter de convaincre leur mère. Magnus avait quand à lui couru, couru, couru à en perdre l’haleine, grimpant quatre par quatre les marches menant au vieux phare depuis longtemps abandonné avant de se laisser tomber contre le mur, reniflant tout en essayant de retenir ses larmes de colère et tristesse. Il savait qu’il ne comprenait pas grand chose mais s’il y avait bien une chose dont il ne doutait pas, c’était bien le manque d’amour de sa mère pour lui et Seraphina. Leur mère le regardait comme s’il n’existait pas, comme pour le punir d’être un garçon et d’avoir volé la place d’héritier à sa fille, Majka. Oh il était bien trop jeune pour comprendre que sa mère n’avait jamais digéré d’être la « femme de », d’être reléguée au second plan et qu’au fond, elle comblait sa propre amertume en couvrant sa fille de cadeaux et d’amour, reproduisant involontairement les mêmes erreurs que le passé.

02/08/1972 - Magnus 11 ans, Seraphina 11 ans

« Tu sais, je serais toujours là pour toi, je serais ton ombre et même quand tu ne voudras plus de moi, je serais encore là. » chuchota-t-il à l’oreille de sa jumelle, caressant du bout des doigts les cheveux soyeux de cette dernière, un sourire tendre dessiné sur ses lèvres malgré l’obscurité dans la pièce. Se décalant alors légèrement, il s’arrangea pour l’entourer de ses bras et la serrer doucement contre lui, partageant un peu de sa chaleur avec celle qu’il considérait bien plus qu’une sœur, elle était sa moitié, sa complice. Entre eux, il n’y avait guère besoin de mots ou de longs discours, ils se comprenaient d’un seul regard et semblaient bel et bien liés par un lien étrange et incassable. Nés à quelques minutes d’intervalle, Magnus et Seraphina ont toujours tout partagé l’un avec l’autre, que ce soit l’utérus de leur mère comme son ignorance la plus totale et c’était probablement la raison pour laquelle ils s’étaient à se point rapprochés l’un de l’autre, comblant ce manque d’affection par un amour fraternelle plus fort que jamais. Si Magnus s’était placé comme le protecteur de sa jumelle, ils n’en étaient pas moins sur un pied d’égalité l’un envers l’autre, comme s’ils refusaient de se différencier l’un de l’autre, comme s’ils refusaient de jouer la rivalité que leur imposait leur jeune sœur par sa seule naissance. Non, entre Magnus et Seraphina, il n’y avait rien de pourri. « Tu dis des bêtises, je voudrais toujours de toi » finit par murmurer sa sœur en se blottissant un peu davantage contre lui, la voix ensommeillée, se laissant peu à peu sombrer tandis qu’il continuait à glisser ses doigts sur ses épaules ou dans ses longues mèches sombres. Quand cela avait-il commencé ? Il ne s’en souvenait plus très bien mais voilà plusieurs années que les deux Ljungström se rejoignaient la nuit pour dormir l’un contre l’autre, ne supportant guère d’être éloignés l’un de l’autre. C’était simple, Magnus ne savait se rassasier de l’apaisement qu’elle lui procurait et l’affection qui les liait parvenait parfois à surpasser sa douleur face au rejet de sa mère. Oh elle restait pourtant toujours belle et bien présente en lui, ressurgissant à tout instant chez ce gamin au tempérament turbulent et si les crises de colère étaient fréquentes chez le jeune suédois, en présence de Seraphina, il se sentait comme anesthésié. Anesthésié de l’injustice de sa vie, anesthésié de cette haine qu’il éprouvait pour Majkalena et anesthésié de cette douleur dont il ne parvenait à se défaire en présence de celle qui aurait du être là pour lui.

Time to grow up

10/07/1973 - Magnus 12 ans, Majkalena 10 ans

Il les détestait tous ! Voilà ce qu’il avait envie de crier alors qu’il courait à travers l’île à en perdre l’haleine, sans même se soucier de ses poumons qui menaçaient d’éclater à tout instant et son cœur de s’emballer comme un cheval fou. Grimpant une nouvelle fois les marches de son phare fétiche, il laissa la lourde porte claquer derrière lui avant de gravir la tour jusqu’à atteindre le ciel, ou presque. Combien de fois lui avait-on dit qu’il était interdit d’y aller ? Combien de fois avait-il désobéi ? Trop souvent. Aussi souvent qu’on l’avait déçu, frustré, énervé, enragé. Vraiment trop souvent oui. L’île regorgeait pourtant d’espaces et cachettes pour Magnus mais monter si haut entre Terre et Ciel avait quelque chose de grisant pour le gamin qui, arrivé en haut, à chaque fois il éprouvait ce même sentiment de plénitude lorsque le froid glacial venait lui geler les os, lorsque l’atmosphère iodée l’enveloppait de son âcre odeur salée, lorsqu’il entendait le vent cingler de tous les côtés et les vagues s’écraser violemment contre les roches. Rien de plus formidable qu’un orage, quand les éléments de la nature se déchainaient à l’image même des pensées du gosse. Une main contre le mur de pierre, il reprit doucement son souffle et quand sa respiration retrouva enfin un rythme normal, il porta sa main à ses joues pour effacé le sillon de rage qu’une larme avait formé. Il poussa un profond soupire avant de s’approcher du bord, s’approcher de la mer en furie qui venait frapper et s’écraser avec hargne contre les rochers au pied des falaises, formant une épaisse mousse blanche sur la surface noire. La nuit n’allait pas tarder mais en ce temps d’orage, tout n’était que grisaille et pluie. Il ferma les yeux un instant. D’aussi loin que remontaient ses souvenirs, il était toujours venu se réfugier dans ce vieux phare abandonné lorsqu’il allait mal et lorsque il voulait se retrouver seul. Etait-ce l’eau qui l’attirait de la sorte ou l’altitude ? Lui-même n’aurait su dire mais il n’y avait guère qu’ici qu’il parvenait à trouver un semblant de paix et pourtant, combien de fois s’était-il perdu dans la contemplation des vagues ? Combien de fois avait-il imaginé sauter dans l’eau pour aller se disloquer sur les rochers au mieux où se noyer s’il manquait son coup ? Oui, il n’était plus capable de les dénombrer mais cette fois, ce n’était plus pareil. A chaque fois qu’il grimpait, il décidait que ce serait la bonne, et à chaque fois arrivé en haut, il se dégonflait.
Un bruit dans son dos le fit soudain sursauter et alors qu’il s’attendait à se faire gronder par un adulte de l’île, c’est son visage à elle qui apparut, avec son sourire de démone, trop joyeuse pour être vraie. Il aurait pu lui demander ce qu’elle fichait là, ce qu’elle lui voulait encore, si elle n’était pas assez contente de ce qu’elle avait fait juste avant ? Mais non, il avait déjà tout comprit à son regard : elle ne voulait rien d’autre que détruire le sacré de son refuge. Briser cette règle tacite entre les enfants Ljungström disant qu’ici, c’était SA tanière, SON refuge et que personne n’avait à y mettre les pieds, pas même Seraphina et voilà que la Maudite venait piétiner le seul endroit qu’il s’était approprié, le seul endroit où il parvenait à calmer ses peines et colère ? Non. Il n’en était pas question ! Il refusait ! Sans réfléchir, sans réellement comprendre ce qu’il faisait, il lui attrapa le bras avec une force décuplée par la fureur et la souleva du sol pour la jeter de l’autre côté de la barrière. Tout alla tellement vite ensuite qu’il n’y avait plus un seul instant de réflexion : Majka pendait à la seule force de ses doigts au pied de la rambarde, les pieds dans le vide comme si la mer hurlait son dû. La gamine hurlait, s’époumonait, lui vrillait les oreilles mais il y était sourd et comme un somnambule, il la regardait sans bouger. Il devait décider. Décider de l’aider ou de mettre un point final à son calvaire bien qu’au fond, il savait parfaitement que le point ne serait apposé qu’une fois que la mer l’aurait englouti à son tour. Il n’y avait pas d’issue pour lui, il n’y en avait jamais eue et il n’y en aura jamais. C’est alors seulement qu’il attrapa sa main et la tira à nouveau vers lui, la laissant tomber au sol sans ménagement alors que les adultes envahissaient déjà son espace, alertés par les cris. Majkalena pleurait, sa mère pleurait en la prenant dans ses bras, tout le monde cherchait à comprendre et lui se tenait là au milieu, résigné.

From bad to worse

18/03/1978 - Magnus 17 ans, Vilhelm, 17 ans, Thaddeus 17 ans

Ça allait mal se terminer cette histoire, le type ne le savait peut-être pas encore mais Magnus se connaissait suffisamment bien pour savoir qu’il allait finir par péter un câble, qu’il allait disjoncter une nouvelle fois. Ce n’était pas la première fois qu’on venait le provoquer de la sorte et ça ne serait certainement pas la dernière fois non plus mais c’était plus fort que lui : il sautait à pied joint dans le piège et la situation finissait fatalement par lui échapper. « Laisse tomber Mag, tu sais comment il est ! » entendit-il vaguement souffler à ses côtés alors que son cousin tentait de lui tirer la manche pour qu’il se désintéresse du premier, essayant tant bien que mal de désamorcer la bombe sur le point d’exploser. Poussant un petit soupire énervé, le brun se libéra de sa prise d’un brutal mouvement du bras avant de reprendre sa marche non sans jeter un dernier regard noir sur son camarade d’exercice qui se prenait un malin plaisir à le saouler depuis quelques jours. Thaddeus avait toujours été un peu crétin mais venir provoquer Magnus sur un sujet aussi sensible, voilà bien l’une des choses dont il aurait pu se passer. L’homophobie de ce dernier avait finit par être connue de tous et si la plupart se contentaient de l’ignorer voir de l’envoyer paître lorsqu’il se mettait à râler, d’autres se croyaient plus malins et cherchaient à venger leurs camarades des remarques acides de Ljungström. Erreur fatale. « Allez Mag viens, qu’est-ce que t’en a à faire de lui ? C’est un troll ! » Reprit-son frère en le tirant à nouveau sans le moindre ménagement, levant les yeux aux ciel devant l’attitude butée de l’aîné qui ne faisait décidément rien pour cacher sa mauvaise humeur. « Ta gueule, laisse-moi vivre. »répondit le brun d’un grognement qui révélait davantage de l’animal que de l’humain, se dégageant une nouvelle fois d’une secousse agacée, supportant difficilement ce contact pourtant on ne peut plus innocent de la part de son ami. De moins, pas quand ce con de Mario lui envoyait des baisers de l’autre côté de la pièce. « Allez cassez-vous les filles, on sait tous que vous allez vous toucher dans les coins sombres, c'est de famille on dirait ! »  crut bon de lancer le dénommé Thadd en cette fin de soirée et si Magnus était parvenu à garder son calme jusqu’alors, l’allusion lui fit aussitôt voir rouge et avant même que Vilhelm puisse esquisser le moindre geste, il avait tourné les talons pour rejoindre Thaddeus en deux enjambées rageuses. Ce dernier empestait l’alcool mais qu’il soit ivre ou non, il avait suffisamment gavé Magnus qui d’un mouvement brutal, le repoussa en arrière. Négociations ? Explications ? Bordel non, il allait lui péter la gueule surtout ! Puis peut-être que s’il lui petait chacune de ses dents il fermerait enfin son clapet ? « Va te faire foutre Smith ! » lui gueula-t-il, la voix vibrante de rage tout en usant le peu de patience qu’il lui restait pour ne pas effectivement lui démolir la bouche. C’était plus fort que lui, la seule idée de le savoir attiré par les hommes le dégoutait, pire elle le mettait mal à l’aise, le déstabilisait et ça, il ne supportait pas. Il ne pouvait tolérer aucune faiblesse ! Comme un animal blessé, il se retournait alors contre son agresseur pour mieux se protéger et éliminer la menace. « Quoi ? Tu en veux aussi ? »  Se moqua à nouveau Thadd qui se mit à rire sous le nez du brun, se fichant complètement de la colère qui montait montait et montait encore. Ne le prenait-il pas au sérieux ? Grossière erreur, tout le monde savait pourtant que Magnus ne faisaient jamais de paroles en l’air, par économie de mots certainement, sa paresse était au moins à la hauteur de son agressivité. Si jusqu’à présent il avait su se contenir, le coup parti cette fois-ci sans autre forme de cérémonie, d’une seule détente aussi puissante que rapide. Atteignant Mario au coin de la mâchoire, il lui sembla bien entendre quelque chose craquer son l’impact mais de là à s’en inquiéter, non. Au contraire, a peine son adversaire eut-il chancelé en étouffant un cri, Magnus se rua à nouveau sur lui pour le faire basculer en arrière, se moquant complètement de l’état d'ébriété du jeune homme et de son visage déjà tuméfié par le premier impact. Non, il ne savait pas faire machine arrière et lançant à de nombreuses reprises son poing telle une massue dans la tête à Thadd, il voulait à tout prix effacer ce sourire moqueur de sa face. « Je vais te tuer sale ped» lui criait-il comme un enragé, frappant encore et encore sans se soucier d’Andrea qui lui hurlait d’arrêter et ce jusqu’à ce qu’on le tire en arrière de force. Qui étaient-ils ? Il n’en avait strictement aucune idée et surtout, il s’en foutait complètement mais de toute évidence, ils semblaient prêts à intervenir à nouveau alors qu’il se relevait comme si de rien n’était, essuyant le sang de ses mains sur la chemise de Thadd. « Dégage d’ici espèce de taré ! »  lança l’un d’eux en croisant les bras devant sa poitrine, le toisant avec autorité. Se reculant alors de sa victime qui gargouillait à ses pieds, Magnus leva les mains en l’air avec un sourire narquois aux lèvres. « C’est bon, il a juste une égratignure et il ne l’a pas volée ! » fit-il d’un petit rire avant de tourner les talons, sans se soucier si oui ou non, Vilhelm le suivait.

15/11/1979 - Magnus 18 ans, Alev 18 ans

Allongé de tout son long sur un banc de pierre dans sa chambre, le plus sombre des Lions s'était perdu dans la contemplation du plafond de pierres grises. Aujourd’hui, il se sentait plus mal que jamais et l’exprimait de la manière la plus primaire qui soit : par la violence. C’était idiot mais il ne parvenait à contrôler cette colère qui l’habitait constamment, cette rage au fond de lui qui gangrénait sa vision du monde et qui éclatait à la moindre contrariété ou pire, au moindre mot prononcé de travers, il n’y avait qu’à voir la manière qu’il avait eu de s’en prendre à ce con de Thadd qui n’avait fait que le provoquer sous le coup de l’ivresse. Il avait été injuste à le battre aussi durement et son comportement inexcusable mais ça avait été plus fort que lui. Trop de colère, trop de violence. La nuit était tombée sur Poudlard et l’obscurité avait définitivement envahi la pièce tout juste encore éclairée par les rayons de Lune. Il semblait évident qu’il n’allait pas dormir pour autant et surtout pas après avoir donné rendez-vous à son amie. Surprenante amitié entre ces deux êtres que tout opposait et pourtant il n’appréciait que davantage la présence espiègle de la belle, cette jeune femme qui avait fini par l’accepter tel qu’il était, laissant tomber l’ensemble de ses préjugés. Vil restait son meilleur ami, son frère, son cousin, celui pour qui il était capable de se plier en quatre mais pour elle, c’était différent. Il la respectait et ressentait beaucoup d’égards pour elle, encore une qui faisait de lui ce qu’elle voulait. Ce soir, il n’avait donc voulu voir qu’elle et peu avant l’heure, il se rendit jusqu’au lac, se faisant aussi discret que possible mais sans pourtant perdre sa nature confiante. Se faire prendre sur le fait ? Impensable. Oui, il avait hâte de la revoir, voilà trop longtemps qu’ils ne s’étaient plus vus seuls à seuls à la tombée de la nuit. C’était d’ailleurs un petit rituel qu’ils avaient instaurés sans se concerter : c’est sous le regard indulgent de la Lune qu’ils enfreindraient les règles tacites opposant les deux maisons et défiaient le monde entier. Ainsi premier à leur rendez-vous, il observait la surface lisse et parfaitement noire du lac, s’efforçant de ne pas laisser ses pensées s’aventurer dans les méandres de ses souvenirs quand il fut soudain encerclé par les fins bras de son amie. « Mais que vois-je ? Un lionceau sans défenses ! » Un sourire fendit son visage aux mots qu’elle lui susurra et aussitôt il lui répliqua d’une faussement consternée : « Pris au piège par la plus délicieuse des vipères ! Vas-tu me mordre et rependre ton doux venin ? J’ai hâte ! » Et sur ses mots il se tourna vers elle, le regard animé par le plaisir évident de revoir son amie, la laissant déposer un baiser sur ses joues. Inutile de lui cacher la joie qu’il éprouvait de passer du temps en son apaisante compagnie, il n’avait aucuns secret pour elle. Ou presque. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres alors qu’elle miaula à ses côtés, un air suppliant dans le regard avant d’éclater de rire. « Allons-nous enfin céder à nos désirs les plus refoulés ? Vais-je enfin finir dans ton lit comme toutes ces autres ? Où préfères-tu qu’on fasse ça ici, dans l’herbe ? Pourquoi tu ne me dis pas oui ? » Il passa alors un bras autour de ses frêles épaules et posa son front contre sa tempe et de lui dire d’une voix étouffée : « Jamais je n’oserais ! on ne m’accusera pas de ce crime ! » Et soudain parcouru d’un rire, il observa la belle d’un air espiègle, absorbant ses terribles coups qu’elle lui fila sur le flanc. De quoi lui briser une côte. Vraiment. « Et toi, pas fatiguée que l’on te demande de mes nouvelles ? » répliqua-t-il sur un même ton, n’ignorant pas les insinuation gredines des élèves à leur sujet, rumeurs qu'elle s'éfforçait d'ailleurs de ridiculiser en rappelant que jamais elle ne se souillerait avec pareille crapule. S’ils savaient à quel point ils se trompaient ! Il s’assit alors dans l’herbe avant de se tourner à nouveau vers la jeune femme et passa un bras protecteur autour de son buste féminin. « J’ai été un bien mauvais ami ces dernières semaines, pas vrai ? » soupira-t-il d’un air penaud. Voilà une autre facette de l’enfant terrible Ljungström : entrez dans son cœur et il se révèlera aussi doux qu’un agneau.