Tout d’abord, je m’appelle Enora Hazel Fawkes et j’ai seize ans. Fawkes n’est pas mon nom réel, je veux dire que ce n’est pas le nom sous lequel je suis née. J’ai été adoptée alors que je n’étais encore qu’un bébé. Je ne me rappelle pas du tout de d’autres parents que mes parents adoptifs. Certains s’amusent à m’appeler la bâtarde. Pourquoi ? Parce que ma mère et mon père, les vrais, m’ont eu alors qu’ils étaient mariés, mais pas ensembles… Ma mère a trahi son mari avec un né moldu. Je n’ai pas beaucoup de détails là-dessus, mais je sais que les deux étaient en couple, seulement pas ensembles. La raison pour laquelle on m’a mise en adoption n’est toutefois pas à cause de leur relation secrète (qui ne l’est plus vraiment depuis que je suis née). La seule et unique raison pourquoi ma mère n’a pas voulu de moi, c’est parce que je n’étais pas blonde comme elle. Tu parles d’une raison ! Ça me fâche énormément ! Comment peut-on ne pas aimer son enfant seulement parce qu’il est châtain ? Je ne sais pas, je ne comprends pas. Mais j’avoue avoir déjà pensé à me faire teindre en blond, espérant que ma famille de sang veuille bien de moi. Oui je sais, c’est stupide, mais j’étais jeune… Mes parents adoptifs m’ont interdit de le faire, ce qui a arrêté mes pensées là. Quant à mon père biologique, il ne pouvait pas s’occuper de moi, je n’avais pas de place dans sa petite famille si parfaite, son épouse ne voulait pas d’un enfant conçu dans ces conditions. Bref, mes parents n’ont jamais voulu de moi, ce qui me dérange encore, je dois l’avouer. Ça me fait mal de voir que je ne suis pas aimée par mes propres parents et de voir qu’ils ne m’accepteront jamais. Je crois que jamais personne ne pourra remplacer cet amour qu’il me manque, pas même les gentils sorciers qui ont bien voulu de moi, eux. J’ai été adoptée par la famille Fawkes. Le petit couple désirait avoir un enfant, mais la mère était malheureusement infertile et ils n’y arriveraient donc jamais. Bien que cette famille m’ait accueillie à bras ouverts et qu’elle m’ait élevé comme si j’étais leur propre fille, ce n’est pas pareil pour moi. Il y a toujours ce petit vide en moi, celui de l’approbation et de la fierté de mes vrais parents de m’avoir eue. La famille Fawkes déborde d’amour envers moi, je ne m’en plains pas, mais ce n’est pas pareil. Je n’arrive pas à supporter le fait d’avoir été abandonnée ainsi. Et c’est pire quand on en connait les raisons… De plus, il est vrai que je ne l’aime pas, ma famille adoptive. Je ne les aime pas parce que j’ai été adoptée, tout le monde le sait et que ça me fait mal à chaque fois que je les regarde. Je n’aime pas non plus le fait qu’ils m’aient cachés l’identité de ma famille. Quand je leur demandais qui ils étaient et si j’étais enfant unique, ils me disaient sans cesse que j’étais trop jeune encore pour le savoir. Mais ce n’est pas une chose sur laquelle on peut plaisanter ! C’est du sang qui coule dans mes veines qu’on parle, pas d’une quelconque futilité !

Ils ne m’ont jamais dit qui étaient mes vrais parents avant ma première année à Poudlard. Bien sûr, je m’étais souvent posé la question, mais jamais je ne leur avais demandé, par peur d’être encore plus blessée je crois. Mais dans les couloirs de l’école de sorcellerie, j’ai vu un garçon. Un grand garçon aux cheveux bruns et bouclés qui avait un visage qui me semblait familier. Je n’avais aucune idée pourquoi, mais j’avais cette impression qui me disait que je le connaissais. J’en ai parlé à mes parents biologiques quand je suis rentrée à la maison pour les vacances de Noël. C’est là qu’ils m’ont dit tout ce que j’avais auparavant rêvé de savoir. Ma mère est une Buckley, et ce garçon devait être mon demi-frère. Ils sont deux frères dans cette famille. Je ne savais pas si lui était au courant pour moi… Je ne pouvais tout de même pas arriver devant lui et lui faire un gros câlin avant de lui dire « Surprise, je suis ta demi-sœur ! » il me ferait un arrêt cardiaque sur le champ. Et puis, je désirais le connaître tel qu’il est avant de lui dire. Je ne souhaitais pas qu’il change de comportement avec moi et qu’il ne soit pas le même qu’avant à cause de ça.

Mais j’ai appris que ce demi-frère, Daemon, était à ma recherche. Enfin, il ne recherchait pas Enola Fawkes, mais il tentait de retrouver cette petite sœur dont il connaissait l’existence. J’ai donc tenté d’aller lui parler, afin de réellement apprendre à le connaître. Auparavant, je ne faisais que l’observer un peu parfois, c’est tout. C’est à la bibliothèque de Poudlard que je lui ai parlé pour la première fois. J’avais inventé une histoire qu’il a tout de suite crue. Je suis allée le retrouver, il était plongé dans son étude. Voyant qu’il ne semblait pas m’avoir vue, j’ai toussoté pour qu’il lève la tête vers moi quelques secondes après. Il m’a demandé ce que je lui voulais, et c’est là que j’ai inventé. Je lui ai dit que le professeur de sortilèges m’avait conseillé de venir le voir pour qu’il m’aide. Il m’a répondu d’aller trouver quelqu’un d’autre que lui, mais j’ai insisté. C’est là qu’on a fait un marché. Il m’a confié qu’il avait une sœur de mon âge à Poudlard, et il croyait qu’elle était blonde aux yeux bleus. Sa mère ne lui avait donc pas dit la vraie raison pour laquelle elle n’avait pas voulu de moi. On a conclu le marché que si je l’aidais à la retrouver, il allait ensuite m’aider. Je crois que je n’avais pas encore réalisé dans quoi je m’embarquais. Je lui mentais, en faisant comme si je ne connaissais pas l’identité de sa sœur. Mais je désirais vraiment le connaître avant de lui avouer. Et puis, il faut dire que ça m’effraie un peu de voir la réaction qu’il va avoir quand il va apprendre que je lui ai menti tout ce temps… Il m’arrive d’être manipulatrice afin d’arriver à mes fins parfois. J’ai peut-être l’air d’être douce, mais je suis assez courageuse et même insolente parfois. Sinon, au niveau scolaire, j’ai de la difficulté dans les cours de magie, je ne m’applique pas vraiment puisque je les déteste. Par contre, j’aime les cours de potions et de botanique, je dois même avouer que j’y ai d’excellents résultats. On dit aussi de moi que je suis une jeune femme rebelle et arrogante. Il m’arrive de me penser différente des autres parce que je n’ai pas qu’une simple petite histoire joyeuse et toute belle comme eux. Mais au fond, quand on me connait mieux, on voit que je suis sociable et sympathique. Je crois bien aussi être sensible et il est évident que j’ai besoin d’amour.