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 Brother and Sister - Murphy

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Deirdre O'Connell
Deirdre O'Connell
Brother and Sister - Murphy Neutre10


+ SORCIER DEPUIS LE : 02/05/2016
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Message Sujet: Brother and Sister - Murphy   Brother and Sister - Murphy Icon_minitimeDim 15 Mai - 21:05



Brother and Sister
ft. Murphy & Deirdre


Ok, là...ça allait mal. Comprenez, plus que d'habitude, soit très beaucoup pas bien du tout très mal sur l'échelle O'Connell. C'était l'apocalypse un peu, enfin selon le point de vue, rajoutez quelques trompettes, des fleuves de sang, un archange quelconque et vous y étiez quoi, vous saisissez l'idée.
Rendre service, Deirdre trouvait ça sympa, surtout dans les livres ou dans les films, quand ça concernait des personnages imaginaires. On avait un peu d'implication, un peu d'empathie, pas trop quand même histoire de, et ça suffisait... Généralement, quand on lui demandait quelque chose, c'était la direction des toilettes, ce à quoi la jeune femme vous envoyait plutôt à la cave par erreur. La cave de qui cependant, ça c'était toujours la surprise, mais bref quand elle vous disait droite, par instinct de survie le mieux était de prendre la gauche, voir même la gauche de la gauche. Ce n'était pas vraiment qu'elle n'avait pas d'orientation, plutôt que ses chemins pouvaient être efficaces simplement sur un autre plan d'existence.
Bref, aucune personne sensée ne demanderait un service plus grand à quelqu'un déjà incapable de vous indiquer les toilettes. Aucune, à part Emilia, ses robes corsetées pour faire croire à une ligne pourtant inexistante, et son camion de maquillage sur chaque paupière, toujours accordé avec goût cependant au jaune pisseux de ses cheveux, il fallait au moins reconnaître cela.
Les deux femmes étaient attablées à la petite terrasse d'un café pendant qu'à leurs pieds, le sac d'Emilia semblait vrombir et gesticuler. En même temps, elle avait mis son chat dedans, ce qui n'aidait pas. Chat qu'elle ne pouvait présentement emmener avec elle dans son stage perdu au fin fond de la compagne anglaise. Un problème d'allergies avec sa future logeuse. Et donc  « Deirdre chérie tu as toujours eu le contact facile avec les animaux, et Caramel t'adore. Trois semaines ce n'est rien, vous vous entendrez bien tous les deux ». La Deirdre chérie en question avait essayé d'éclater de rire, oubliant juste un peu d'avaler sa gorgée de thé. L'étranglement fut bref et éprouvant, et malheureusement assez éloquent pour qu'Emilia prenne cela pour un « oui ».
Deirdre n'avait vu Caramel que deux fois, la première lorsqu'il n'était qu'un petit chaton à peine sevré et sans beaucoup de forces dans les dents.
Il avait quand même failli lui arracher l'annulaire.
La seconde, par hasard, alors qu'il était sensé dormir à l'étage de l'appartement mais qu'il avait préféré sauter du haut des escaliers jusqu'au visage de la jeune femme dans le but à peine caché de lui crever les yeux. A part cela, oui le contact était bon... Il faut dire qu'Emilia avait ses propres définitions en matières de relations humaines.
Personnellement, Deirdre ne la considérait pas comme une amie, elle se contentait juste de se servir d'elle au besoin une fois de temps en temps. Apparemment, aujourd'hui c'était l'arroseur arrosé. Ca lui apprendrait.
Hop, A peine le temps de reprendre son souffle que cette enfoirée lui foutait le sac sur ses genoux et se barrait. Sans payer. Alors qu'elle avait pris des pâtisseries en plus de son thé, elle ! Oh la sal....

Hop Hop Hop. Langage.

Bref, hors de question de passer ne serait-ce qu'une minute avec ce chat du diable pour seule compagnie. Et puis en plus, il risquait de l'assassiner dans son sommeil, soit rien de très sympathique pour son avenir personnel.
Le mieux était soit d'égorger l'animal et de faire croire à une fuite, soit de le refiler à quelqu'un d'autre. Et là, la solution s'imposa d'elle-même : Murphy. Il aimait les bêtes, un peu, il aimait sa petite sœur chérie aussi parfois, alors il accepterait de s'occuper du chat pour elle, non ? Avec vingt pour cent du prix du gardiennage cependant, pas plus. Il fallait amortir le prix des croissants et du thé qu'elle était obligée de payer présentement.


Le sac de voyage parvint à tenir jusque chez Murphy. Enfin jusque chez-la-vieille-chez-Murphy, néanmoins les coutures semblaient prêtes à lâcher sous l'assaut des griffes et peut-être de quelques sortilèges de magie noire que le chat semblait capable de miauler, fourbe comme il l'était. Evidemment, Louise aboya. Ca c'était une brave chienne, bien gentille et tout, du genre à qui on pardonne si elle croque un chat par erreur.
Bon dieu faites qu'elle bouffe ce matou de malheur !

 « Murphy ouvre, je suis chargée.... Non promis j'ai rompu avec personne aujourd'hui. Allez, je sais que t'es là ! »

Enfin, Deirdre put rentrer, elle balança le sac dans un coin, faisant fi du feulement indigné, et se jeta sur le canapé.

 « Faut me garder ça pour trois semaines, je te payerai. Tu vas voir il est adorable et bien dodu, si Louise lui arrache un membre ça se verra pas je pense Au pire elle le bouffe en entier, ça ira aussi je me débrouillerai. Fait gaffe par contre, il a des tendances sociopathes assez élevées.... Je peux avoir à boire ? J'ai soif... »

Petite moue boudeuse de gamine, le genre que Deirdre savait bien faire, et air innocent, le jeune femme penait peu à peu ses aises dans les quartiers de son frère. Comme d'habitude.

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Murphy O'Connell
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Message Sujet: Re: Brother and Sister - Murphy   Brother and Sister - Murphy Icon_minitimeLun 16 Mai - 1:30

Deirdre O'Connell a écrit:


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C’était bientôt la pleine lune. Qui disait pleine lune, disait marée. Qui disait pleine lune, disait cheveux qui poussaient plus vite, animaux plus nerveux et son unique plante qui essayait de nouveau de sortir de son pot sans doute en quête de plus verts pâturages. Ou de pâturages tout court, qui ne consistent pas qu’en moisissures dans les joints fatigués de ses fenêtres. Mais qui disait pleine lune voulait surtout dire pour lui, Jaina. Et qui disait Jaina de nuit, disait lendemain cloué dans son lit. Avec en prime, l’impression de s’être fait passer dessus par un 35 tonnes. Pas que la brune ait quelques kilos en trop, loin de là, ses courbes feraient pâlir d’envie les plus vertigineuses montagnes russes de la planète. Non, ce qui posait en revanche problème, c’était sa force, et surtout les charmantes griffes qui avaient parfois tendance à sortir un peu en avance pour venir lacérer son dos dans une étreinte un peu trop sauvage pour ses pauvres vieux os, ce qu’il se gardait bien de le lui faire remarquer.

C’était un peu comme sa presbytie, un fantasme.

Ce qui n’était pas un fantasme en revanche, c’était les coups répétés sur sa porte à en faire trembler les gonds. Un regard à droite lui assura que la culotte qui avait atterri sur son ventilateur au plafond la nuit dernière avait disparu. Elle ne revenait donc pas pour ça. Terminer le travail ? Non, la jeune femme avait, elle, sans doute quelque chose de constructif à faire de ses journées. Davantage que lui en tout cas. Ce qui n’était somme toute, pas une prouesse non plus. Il lui restait donc une seule possibilité car comme disait …Sherlock : Once you eliminate the impossible, whatever remains, no matter how improbable, must be the truth.

Ce qui était derrière sa porte devait donc être un troll. Rapidement, il monopolisa tous les neurones intacts de son esprit embrumé en essayant de souvenir s’il s’était fait quelque ennemi ces temps ci. Arrivant rapidement au nombre de 42, il s’arrêta finalement avec un lourd soupir en reconnaissant la voix fluette de sa demi portion de sœur.

« Murphy ouvre, je suis chargée.... »

Non, juste, non. Pas D. Pas maintenant. Et puis il était vraiment pas en état de péter des dents.

« Non promis j'ai rompu avec personne aujourd'hui. Allez, je sais que t'es là ! »

Promesses perfides pour qu’il se lève. Il les connaissait celles là. « Promis Murphyyy j’ai rompu avec personne AUJOURD’HUI. Par contre je compte te raconter en deux parties, 3 sous parties et 46 paragraphes pourquoi je compte le faire DEMAIN tout en pourrissant tes réserves de nourritures et de patience jusqu’à la corde.». Oh oui. Et il ne se laisserait pas avoir. Comme en attestait sa position verticale, en habits de lumière à savoir dans son plus beau boxer portant les traces d’une impressionnantes lacération au niveau des fesses.  

Quelque chose lui disait que baisser la poignée de cette porte, c’était comme prendre un somnifère et un laxatif en même temps : une mauvaise idée.

Aussitôt la boite de Pandore ouverte qu’elle entrait comme un diable sort de sa boite, effectivement lourdement chargée d’un sac d’où émanait des bruits qu’on aurait dit sortis tout droit de l’Enfer. Connaissant pourtant toute la faune magique d’Angleterre, les feulements qu’il entendait en sortir ne lui disaient rien. S’en approchant comme si un Magyar à pointes y était dissimulé, tous les mots de sa sœur à l’exception près de « je te payerais » passèrent à la trappe. Sa soif attendrait donc qu’il ait percé ce mystère, ou que le mystère ait percé son œil, au choix, à voir les griffes impressionnantes qui sortaient ça et là du sac.

Presque aussi menaçantes que celle de Jaina. Et ça, ça lui plaisait.  

A peine avait il placé les doigts sur la glissière qu’une patte digne des pires monstres mythiques lui arrachait la peau qui restait encore sur ses doigts largement éprouvés par sa nuit mouvementée. D’un geste sûr et sans ciller, le chasseur aguerri attrapa la bête crachante et feulante et la maintin dans les airs alors qu’elle fixait ses odieux geôliers   avec autant d’amour dans le regard que la gamine de l’Exorciste. Un grand sourire d’illuminé barrait son visage alors qu’il jetait brièvement un regard en coin à sa sœur, qui avait entre temps été largement colonisée Louise.

« Sweeeeeet. Where did you get that little sunshine ? » Un ton enjoué, suivit d'un vol plané du chat contre un mur.

Parce que même si c'était une bête et que la chose gagnait de facto +10 sur l'échelle de son respect, il ne fallait quand même pas trop pousser.


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Deirdre O'Connell
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Message Sujet: Re: Brother and Sister - Murphy   Brother and Sister - Murphy Icon_minitimeDim 22 Mai - 14:40



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Murphy avait ouvert la porte bien sûr, il le faisait tout le temps, même lorsqu'il ne voulait pas la voir. Des synonyme d'ailleurs, dans l'esprit de Deirdre, « tout le temps » et « ne voulait pas la voir »...
Certains pouvaient y voir une relation compliquée, mais l'un comme l'autre, ils ne semblaient pas se poser la question, se supportant lorsque cela était nécessaire et essayant d'avoir malgré tout un lien un peu moins ténu qu'avec le reste du monde. Murphy était capable de beaucoup de choses, des choses de l'ombre cependant, et Deirdre ne pouvait tout en voir : les dents qu'il avait cassé, les menaces proférées non pas pour la protéger, pour ça il la laissait se démerder seule, mais pour la venger. Jamais étouffant mais toujours présent, Murphy, catalogue de défauts sur pieds pouvait également à sa propre échelle être un monstre d'humanité.
Elle l'observa un peu sans le voir, les traces de lutte sur son corps, les griffures, son boxer lamentable et ce qui ressemblait furieusement à un suçon de zombie sur sa peau. Un instant, la jeune femme fronça les sourcils, en pleine réflexion, puis sourit avec un petit hochement de tête. Bien, elle saurait désormais que lui offrir de nouveaux sous vêtements pourraient être utile et apprécié, une bonne chose. C'était dur de faire plaisir, surtout lorsque comme elle, on arrivait si peu à se lier.
Elle essayait un peu, lorsqu'elle avait envie de voir un sourire ou deux.

 « Une fille qui croit être mon amie me l'a confié, le temps de son stage.... il s'appelle Caramel, et il a juré de me tuer. »

On pouvait voir comme un soupçon de naïveté dans la fin de cette phrase, cependant Deirdre y croyait dur comme fer. Compétente dans son domaine de psychomagie, capable de guider objectivement les patients désireux de se faire soigner et de les aider à reprendre pieds avec la réalité, la jeune femme n'en demeurait pas moins fracturée par sa propre nature, celle qu'elle laissait reprendre le contrôle chaque fois qu'elle posait les pieds hors de Sainte Mangouste. Ainsi, la logique cédait la place à quelque chose d'autre, quelque chose de plus aveugle, de plus profond, la rendant aussi éthéré qu'un fantasme parfois. Un fantasme dont personne ne voulait vraiment, trop extrême à sa manière, trop triste aussi.

 « Je nous fais du café ? »

Aller chez Murphy, c'était courir le risque de rencontrer un vide intersidéral du placard au frigo, raison pour laquelle Deirdre gardait toujours un paquet de café dans son sac, ainsi qu'un assortiment de sachets de thé.
Elle ne commentait pas, elle n commentait jamais, trop silencieuse peut être. Pas un mot sur les aliments qui pouvaient manquer, sur les paquets de chips vides ou bien les chips écrasées, rien non plus sur le ménage, sur son frère, l'état dans lequel il se trouvait. Jamais. Elle voyait tout à a manière, et ses yeux se posaient ça et là sans la moindre pudeur, mais l'univers de son aîné lui était propre, elle ne le comprenait pas, le traversait juste de temps en temps en apportant quelques une de ses rêveries, et cela s'arrêtait là. Tout était question de frontière, de respect aussi...car si montrer de l'amour ou de l'affection, parfois, c'était compliqué, le respect était au moins accessible à tous. Normalement. Alors quand elle venait chez Murphy, qu'elle savait qu'elle aurait besoin de quelque chose qu'il ne posséderait pas, elle l'apportait simplement.

 « Oh et Maman m'a fait envoyer une lettre, elle réclamait de l'argent mais j'ai pas envie. Elle m'a aussi appelé dedans par le mot qui commence par « p »et se termine par « ute », je sais pas si c'est affectueux ou non ceci dit. Je sais pas qui lui a donné mon adresse cependant, j'avais fait gaffe en déménageant.... »

Certains enfants adoraient leurs enfants plus que tout, d'autres ne rêvaient que de les assassiner, Deirdre se situait dans un cas spécial de pure indifférence cependant. Quelque fois, la jeune femme s'était interrogée sur sa propre capacité à ressentir les émotions avant de se désintéresser totalement du sujet, préférant penser à autre chose.
Les sentiments n'étaient pas nécessaires dans la vie qu'elle menait, elle se contentait d'être heureuse quand Murphy s'inquiétait pour elle -il le faisait, du moins elle le croyait un peu-, de coucher avec un homme ou deux avant de papillonner autre part, et puis de pleurer un peu, se faisant croire que cela était pour les hommes toujours, lorsqu'en fait, les hommes, elle s'en foutait.


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Message Sujet: Re: Brother and Sister - Murphy   Brother and Sister - Murphy Icon_minitimeJeu 2 Juin - 16:06



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-Une fille qui croit être mon amie me l'a confié, le temps de son stage.... il s'appelle Caramel, et il a juré de me tuer.

Il y avait plusieurs problèmes. Et le fait qu’un animal passant le plus clair de son temps à se lécher les burnes ait pu émettre une menace suffisamment intelligible pour que sa sœur en déduise une intention mortelle n’en était que le bout de l’iceberg. Le prépuce de la ….Bref. D’abord, qui appelait un chat qui n’était absolument pas de couleur caramel « Caramel » ? C’était à son humble avis, aussi débile qu’une division par zéro. Ou même, par n’importe quel autre chiffre, Murphy n’ayant jamais été une flèche en maths à part lorsqu’il s’agissait de compter les galions sur sa paume de main la plupart du temps crasseuse. Bref, une folie pure.

Mais ce qui relevait encore davantage de la pathologie mentale, c’était l’usage du mot « amie » qui, dans la bouche de sa sœur, sonnait presque comme un blasphème. Un peu plus, et il allait se signer avec quelques gouttes de Whisky en guise d’eau bénite. Heureusement, ce mot n’était utilisé que pour désigner une croyance aussi absurde que malsaine dans l’esprit d’un autre être à priori sentient. Son usage n’en soulevait pas moins quelques questions notamment relatives au quotient intellectuel de cet être, ou à sa définition apparemment toute personnelle du terme, considération prise de la personne à laquelle il était sensé s’appliquer. Non. Ce qui soulevait le plus d’interrogations dans l’esprit encore embrumé de Murphy à cette heure matinale – 2h de l’après midi, ça reste 2 h quand même- était : qu’avait donc bien pu faire Deirdre pour créer chez cette fille cet espoir fou d’une relation amicale ? Avait-elle été prise d’une crise épileptique passagère ayant provoqué une contraction aussi involontaire que malheureuse du coin de ses lèvres ayant produit un sourire plus convaincant que celui qu’elle grimaçait habituellement au nom de la politesse ?

Quoiqu’il en soit, cette annonce avait produit chez lui un tel effet qu’il manqua de ne pas répondre à son invitation. Qui disait non à un café de toute manière ? Personne de sensé. A part peut être cette femme qui semblait voir en sa sœur un potentiel soutien amical. Ca l’étonnerait même pas que cette décérébrée aime quelque chose d’aussi dégoutant que le thé, ou pire encore, l’eau. Après un grognement primaire qu’il savait que sa sœur pourrait interpréter – vu qu’apparemment elle déchiffrait même les miaulements-, il se traina dans un coin de la pièce où trônait une pile de vêtements plus ou moins propres. Utiliser la magie pour tout laver, y compris son appartement, était visiblement déjà bien trop fatigant pour le mangemort qui n’attrapa qu’un espèce de sweat noir à capuche en se gardant bien d’emprisonner la bête dans un pantalon. Aucun risque que Deirdre n’en soit traumatisée de toute manière, avec quatre grands frères elle en avait surement vu plus passer qu’une prostituée en fin de carrière, et il ne parlait même pas de ses conquêtes aussi nombreuses qu’éphémères.

Cette pensée lui arracha une nouvelle grimace alors qu’il repoussait le tas de …bordel en tout genre qui trainait sur sa table basse, histoire de faire de la place pour les tasses fumantes que la rousse ne tarda pas à ramener. Ilôt de raffinement et de propreté dans ce décor à bien des égards cauchemardesques, il se demandait parfois si elle n’était pas susceptible de contracter une quelconque maladie tropicale en effleurant la plus petite parcelle de son habitat du bout des doigts. Ceci dit, cela ne dépassait jamais le stade de la pensée et encore moins le stade de la pratique qui le pousserait à se saisir de sa baguette à des fins ménagères bien indignes de sa compagne de toujours.

-Oh et Maman m'a fait envoyer une lettre, elle réclamait de l'argent mais j'ai pas envie. Elle m'a aussi appelé dedans par le mot qui commence par « p »et se termine par « ute », je sais pas si c'est affectueux ou non ceci dit. Je sais pas qui lui a donné mon adresse cependant, j'avais fait gaffe en déménageant....

Ben voyons. C’était franchement l’hôpital de la charité, venant d’une femme qui avait tendance à prendre les plus petits de la fratrie pour aller faire pitié sur les marchés quand les fins de mois se faisaient trop durs. Dans ses souvenirs, qui étaient vaguement flous, elle avait d’ailleurs tenté d’en vendre un une fois.

-Pute ? T’es sure que c’était pas sa signature ? » Il soupira avant de s’allumer une clope, histoire de cumuler les vices « Ca doit être la petite dernière, la sainte nitouche qui a été bercée trop près du mur là. Enfin bon, t’as de la chance toi au moins elle demande. Moi, je crois que « papa » a changé son nom pour que ce soit moi qui reçoive ses mises en demeure et ses derniers rappels avant saisie. Je te dis pas comment ils ont été bien reçus, les premiers huissiers.

Il eut une petite pensée émue au vol plané qu’ils avaient fait et haussa les épaules, pas gêné le moins du monde de laisser crever ses parents dans la misère qu’ils avaient eux mêmes engendré avec leurs 6 coups de minuit les soirs de fête. Expirant lentement la fumée, il posa sa grosse main dans la fourrure de la bête plus si monstrueuse que ça, occupée à ronronner de peur sur ses genoux alors que quelques morceaux de crépi trainaient encore ça et là dans sa fourrure, vestiges de son propre vol plané dans le mur.

-Bon, et cette nana là, comment elle a pu croire en une once de sympathie de ta part ? C’est une de tes patientes particulièrement dérangée ?



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Deirdre O'Connell
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Message Sujet: Re: Brother and Sister - Murphy   Brother and Sister - Murphy Icon_minitimeMar 28 Juin - 13:31



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 « Ah tiens, donc Papa est encore vivant... »

Froncement de nez, sourcil qui se hausse, et puis petit geste de la tête soudain : elle avait reçu l'information, l'avait classé et pouvait passer à autre chose. La famille, une joie pour les cœurs tristes, pas vrai ?
Elle ne jeta pas un seul coup d'oeil au bordel environnant, si son frère choisissait de vivre ainsi alors il en avait besoin. Un jour peut être, il choisirait de se regarder ans le miroir et de s'aimer un peu, en attendant inutile de mentir à son propre reflet. Et puis juger, Deirdre n'aimait pas. Ce n'était pas son caractère, sa fonction, non la jeune femme écoutait, et cela n'allait pas au delà. Passive jusqu'au bout, oui, étrangère encore plus.
Parfois, elle ne se rappelait même plus du nom de ses propres frères et sœurs. Parce que cela ne l'intéressait pas, excepté Murphy, là lorsque la jeune femme avait besoin de lui. Et inversement, même si son aîné n'avait pas besoin d'elle. Pas pour le moment.

La dernière question du rouquin la vit se figer quelque peu, cela arrivait souvent pour elle, s'immobiliser, le regard fixe, non pas vide ainsi qu'on pourrait l'imaginer, simplement concentré. Comme si la jeune femme avait besoin de toutes ses forces pour rester tangible face à un problème, plutôt que de simplement s'évaporer vers d'autres rêves.
Encore une fois, encore en silence, elle se questionna : Murphy l'appréciait-il vraiment, faisait-elle autre chose que de lui imposer une présence ne lui étant pas nécessaire ?
Dans cette vie qu'elle menait, Deirdre n'avait pas d'amis. Personne ne l'appelait à l'improviste simplement pour savoir comment elle allait, parce qu'elle pouvait manquer, parce que quelqu'un pouvait penser à elle ou non. Personne ne l'invitait à des fêtes ou des dîners, et chaque relation nouée semblait comme un mensonge de plus. Un jour, un mensonge, il y en aurait un de trop.
Parfois, Murphy semblait s'inquiéter de sa santé, y avait-il un sentiment derrière tout cela ou simplement un instinct primaire, animal, d'un loup pour sa meute ?

 « Mmh Mmh »

Son frère semblait lui prêter peu de sentiments, encore moins des positifs. Il l'avait vu pleurer déjà, pour ne pas dire qu'il l'avait vu pleurer souvent. Estimait-il que ses chagrins relevaient là encore d'un mécanisme quelconque plutôt que d'affaire du cœur ? Là encore, Deirdre se sentit perdre pieds et saisit la tasse de café brûlant pour ne pas disparaître. Elle en but une gorgée, sentant bien plus la chaleur extrême que le goût. Qu'importe, là, elle l'était à nouveau. Une once de sympathie...pouvait-elle en avoir ? Les mots de Murphy lui semblaient comme une question indirecte à laquelle elle ne pouvait répondre.

 « Je ne sais pas »

Pour lexplicite. Pour l'implicite. Mais l'implicite, on s'en foutait pas vrai ? Elle, son imagination trop fertile, trop excentrique aussi. A nouveau, elle but du café, elle le préférait avec du sucre, elle préférait tout avec du sucre, mais n'en mit pas.

 « Ce n'est pas une patiente, je suis diplômée, je ne fais pas les erreurs idiotes consistant à nouer des relations trop profondes entre patients et soignants. En particulier quand cela peut déséquilibrer totalement les thérapies, et surtout les fausser. Non, elle est infirmière à Sainte Mangouste, on avait parfois des pauses déjeuners en commun. Elle adorait me parler pendant que je lisais. Moi, j'adorais pas trop... »

Et le petit ton blasé résumait tout alors : Deirdre n'adorait pas trop de choses dans la vie en particulier dans ce que lui faisaient subir les autres, cependant elle n'avait pas assez voix au chapitre de l'existence pour s'en rebeller complètement.

 « Elle trouvait assez amusant et amical que je l'insulte.... »

Pouvait-elle parler normalement à quelqu'un ? Encore une fois, la question la frappa, laissant un frisson courir le long de son dos. Elle parlait à Murphy, mais Murphy était son frère, elle parlait à ses patients, mais là encore suivant des règles strictes empêchant une trop grande promiscuité malgré la confiance. Elle parlait aux gens en général, lorsqu'il fallait les éloigner, et ses mots étaient violences alors, violences directes, violences sous-jacentes. De conversations normales, Deirdre n'avait pas.

 « …... On a des vies bizarres, tous les deux. »


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