ubis ouvra un œil, puis l'autre. C'était le matin et la nuit était passée si rapidement, elle se rappelait encore de quand elle avait vogué dans son lit entre le sommeil et l'énergie encore vacillante de la journée, puis elle avait fermé les yeux et comme si on le lui avait ordonné elle s'était endormi pour ne pas se réveiller de toute la nuit. La Poufsouffle s'étira et regarda autour d'elle, presque toutes ses camarades de chambre étaient partis déjeuner dans la grande salle la laissant là, comme toujours la dernière dans le dortoir. Elle se leva et poussa délicatement la couette, elle sentit tout de suite l'air frais l'entourer et elle n'eut qu'une envie, et c'était de retourner sous sa couette bien confortablement... Mais elle devait se lever, c'était un fait et il ne fallait surtout pas qu'elle arrive en retard à nouveau, depuis ce début d'année elle avait prit l'habitude de traîner le matin, elle était rêveuse et ne se rendait pas toujours compte de ce qu'elle faisait. Mais cette fois-ci elle se fit la promesse de se dépêcher, car c'était un signe de mal politesse d'arriver en retard à un cours, même si ses professeurs avaient l'habitude de laisser passer, mais ils n'allaient pas toujours être aussi clément. Elle se leva et posa ses petits pieds sur le sol et se dirigea vers la petite fenêtre pour regarder à l'extérieur. Elle n'aimait pas l'automne et ni l'hiver, le temps était morose en novembre, il pleuvait souvent et il faisait froid. En plus de ça les fleurs mourraient et les feuilles tombaient des arbres, un paysage triste et sans vie, voilà ce qu'était l'hiver, c'est pour ça qu'elle attendait toujours patiemment le printemps et regardait péniblement passer les jours froids. Le petit hublot était encore recouvert de buée, elle prit donc la manche de son pyjama et essuya le tout. Elle attacha ses cheveux et regarda dehors, il n'y avait rien du tout, aucune vie, on voyait juste au loin la foret noir et la brume qui était en train de se lever. Personne n'était encore sorti pour se diriger vers leurs classes, encore heureux d'ailleurs, sinon cela voulait dire que la Poufsouffle était vraiment en retard. Lorsqu'elle se détourna de la fenêtre elle faillit presque glisser sur une chaussette qui traînait par terre de la veille. Exaspérée Rubis regarda autour d'elle et vit que ce n'était pas la seule chose qui gisait sur le sol abandonné. Elle hésita entre ranger ou juste aller se préparer, mais c'est pour ça qu'elle arrivait toujours en retard, c'était parce qu'elle avait la concentration d'un poisson rouge et se laissait très vite détourner de son but. Mais heureusement qu'une de ses camarades vint l'interpeller en lui disant « Tu vas être en retard, dépêche-toi, je vais ranger. » La jaune et noire hésita un instant puis en voyant que la situation pressait, elle attrapa ses habits et remercia son interlocutrice du regard et s'habilla en vitesse.
Lorsqu'elle fut enfin prête elle se dépêcha de dévaler les escaliers pour enfin arriver dans sa salle commune, les Poufsouffles étaient déjà tous parti, elle prit donc sa sacoche, des feuilles de parchemins laissé là la veille puis sortit du nid douillé de tous les jaunes et noirs du château. Heureusement qu'elle se trouvait juste à coté de la grande salle, elle entra et fut vite rassuré par la chaleur et les bruits que faisaient tous ses camarades. C'était tellement apaisant, elle adorait le château et la vie qu'elle y menait, avec quelques amis, la magie et surtout un château immense à disposition ! Ses yeux firent le tour de la salle, au loin elle aperçut son meilleur ami Samuel, il était en train de faire le pitre avec le reste de sa maison, comme toujours il voulait se rendre intéressant. Rubis l'adorait, mais quelques fois il avait tendance à vouloir être trop au centre de l'attention, un peu le contraire de la jeune fille qui aimait se cacher. Mais les opposés s'assemblent apparemment ! La jeune brunette se tourna vers sa table et alla s'asseoir avec quelques gens qu'elle connaissait. Les repas étaient toujours excellents au château, tous les élèves étaient toujours très bien nourris.. Rubis aimait bien cet endroit, tout le monde était content d’être là et on le sentait, c'était convivial et aucune haine ressortait de ces murs. Lorsqu'elle eut enfin finit son repas, l'assiette disparue et elle était prête à aller en classe, mais elle se prit les pieds dans le banc et fit bouger la table. Tout le monde la regarda et elle détestait ça au plus haut point. En bégayant elle arriva à dire « Uhm dé.. désolé. » Puis ses joues devinrent toute rouge, pourquoi était-elle aussi timide ?
Elle se savait timide et essayait de toute faire pour combattre sa peur des autres, mais bon ça ne suffisait pas toujours. Alors elle trouva juste de se rasseoir et de se racler la gorge et faire comme si de rien n'était. Ce n'était vraiment pas grave, mais elle avait encore réussit à s'attiser tous les regards. Il fallait peut-être qu'elle change de stratégie, qu'elle essaye de se rendre intéressante et que donc les gens ne la verraient peut-être pas et arrêteraient de la prendre pour un ovni ! Elle attendit encore quelques minutes puise essaya de se lever une deuxième fois et cette fois-ci elle ne fit aucun dégâts, elle prit son sac et s'en alla vers la porte de la grande salle pour se diriger vers le cours qui l'attendait. Elle avait potions, mon dieu qu'est-ce qu'elle détestait cette matière.. mais il fallait passer par là non?! En face d'elle se trouvait une bande de Serpentard qui venait à sa rencontre, elle n'avait aucun moyen de les esquiver, elle essaya de garder une mine confiante, mais elle avait un mauvais pressentiment, en plus s'ils lui faisaient quelque chose personne ne la verrait, car elle est petite et qu'en plus de ça c'était à la sortir de la grande salle. La jeune Poufsouffle pria donc pour qu'ils ne s'approchent pas trop, mais lorsqu'elle arriva à leur portée l'un d'eux la poussa et elle tomba les fesses par terre, mais ayant quelques réflexes elle se redressa rapidement. Il eut le temps de s'avancer et de lui dire « Tu vois pas que tu souilles les sols de ce château, t'es qu'un blaireau après tout. » Rubis avait envie de rétorquer quelque chose, mais elle était trop timide pour le faire, pour s'affirmer, elle aurait voulut qu'on vienne l'aider pour finir ces vipères !
Depuis le temps que je passais mon temps au château, je devais avouer que la routine s'était installée dans ma vie et contrairement à ce que plusieurs pensaient, ce n'était pas la mer à boire. Avoir une routine avait des avantages. Nous avions un confort assez certain. Il faut l'avouer, il peut être très réconfortant de savoir que nous avons notre rencontre hebdomadaire pour prendre un jus de citrouille avec une copine quand nous avons eu une semaine plutôt déplaisante. Personne ne peut nier cela. Et puis, en plus d'avoir un confort et du réconfort, nous avons une stabilité, cela peut nous aider à garder pied dans la vie si celle-ci est un peu plus difficile. Je peux vous dire qu'ici, je sais de quoi je parle. Depuis quelque temps, l'école que je fréquentais depuis maintenant quatre longues années semblaient devenir de plus en plus dur. Les gens se jugeaient et étaient plus fermés que normalement. Bon, ce n'était pas toujours tout rose tous les jours, mais ce n'était non plus aussi difficile pour les gens. Je n'avais jamais vécu de jugement à cause de mon sang. Maintenant oui.
Ce n'était pas que ça qui me choquait en fait. C'est surtout ce qui m'a emmené à voir ce nouveau point. Ce n'était pas seulement comme cela que les autres sorciers autour de moi étaient jugés. Ce qui me choquait le plus, c'était que de plus en plus de gens se faisaient embêter pour des stupidités. Je ne l'avais remarqué que pour les gens près de moi, mais maintenant je le voyais à chaque fois que cela se produisait devant moi, que je connaisse les gens impliqués ou non. Voir tout cela me faisait réaliser que les gens étaient beaucoup plus méchants qu'ils n'y paraissaient. Disons que j'étais déjà plutôt méfiante à la base. Je ne suis pas du tout du type sociable qui parle à tout le monde et ne me demandez pas de vous raconter ma vie ça ne regarde personne autre que moi. Bref, tout ça pour dire que ma vision de la vie n'en était pas améliorée, au contraire elle était plutôt confirmée. Vaut mieux se méfier des gens que de se laisser écraser par un troupeau de moutons idiots.
Bref, tout cela pour dire que je remarquais de plus en plus ces gens qui se faisaient piler dessus et je dois avouer que je n'interviens pas réellement. Je ne suis pas fière de le dire, mais je n'ai pas envie de m'impliquer plus qu'il ne le faut dans ces conflits entre sorciers. Cela ne me regardait pas et je ne voulais pas recevoir plus de bouse de dragon que je ne le méritais. Je ruminais ces pensées depuis des semaines, des mois même. Voir les gens se déchirer comme ça me frustrait. Les gens étaient cons. C'est le seul constat que j'ai pu faire avec le temps. Les gens étaient des idiots qui suivaient les modes. La mode de cet hiver était au sang-pur. Comme si une seule personne pouvait décider que les sorciers venant de famille sorcière étaient plus légitimes que les autres, qu'ils étaient meilleurs que les autres et qu'ils méritaient une meilleure place dans la société que les autres...que moi. Je valais bien un autre sorcier. J'avais de meilleures notes en cours que certain sang-pur. Ce statut de pureté était idiot, répressif et régressant...il nous faisait mal.
Je méditais tout ça encore une fois, comme à mon habitude, en me dirigeant vers la grande salle pour aller manger un morceau entre deux cours. Je suis entrée dans la grande salle et j'ai commencé à me diriger vers ma table quand j'ai entendu un certain silence s'installer à la table d'à-côté. Je n'ai pas tout de suite portée attention à ce qui se passait, préférant décider quel sandwich j'allais manger. Poulet, jambon...tellement de choix s'offraient à moi. Oui j'étais ridicule, mais c'était le seule débat que j'avais à faire aujourd'hui. Poulet ou jambon. Soudainement, j'entendis quelqu'un tomber au sol. Ça arrivait tous les jours après tout. J'ai tout de même levé les yeux, laissant mon débat sur les viandes froides de côté quelques instants. Voyant ce qui se passait, mon sang ne fit qu'un tour. La rage me pris le ventre et des sortilèges plutôt déplaisants me vinrent en tête. Je fini par prendre des sandwichs sans regarder ce que c'était, peu importait ce débat sur le poulet et le jambon, j'avais mieux à faire maintenant.
Je me suis rapidement dirigée vers Rubis. Cette pauvre Rubis qui ne demandait que rester en paix, tout comme moi. J'adorais cette fille et elle ne méritait pas du tout de se faire pousser au sol, surtout par cette bande d'idiots de service. Tu vois pas que tu souilles les sols de ce château, t'es qu'un blaireau après tout. Je me suis approchée de la jeune Poufsouffle, des éclairs dans les yeux tout en répondant à ces paroles blessantes.
« Écoute-moi bien connard. Tu la laisses tranquille et en échange, je vais te laisser ton visage de débile en place c'est clair ? Maintenant dégage du chemin sinon tes cheveux vont y passer aussi et je te jure que tu vas retourner chez tes parents en pleurant. »
J'ai rapidement saisi le bras de mon amie et je l'ai entraînée à ma suite pour sortir de la grande-salle et trouver un endroit un peu plus civilisé pour discuter. Je détestais ces moments-là. Rubis n'était que gentillesse, je ne comprenais pas pourquoi la malmenaient comme ils le faisaient. Je regrettais de ne pas pouvoir toujours être à ces côtés pour repousser ces brutes épaisses. Après avoir marché quelques secondes à l'abri des regards et où on pouvait s'asseoir un peu, je me suis arrêtée et j'ai pris la parole, regardant mon amie avec un air de regret sur le visage.
ubis avait les larmes aux yeux, on l'insultait, mais aussi sa maison et ça lui faisait beaucoup de peine. Au fond elle n'avait pas grande confiance en elle, mais elle n'était pas qu'un blaireau et avait plus de chose à prouver. Alors lorsque quelqu'un se mit à côté d'elle, elle tourna vivement la tête en la remerciant de tout son cœur et elle ne fut pas déçut lorsqu'elle vit son amie Lilith qui venait d'evoyer pêtre ces brutes épaisses de Serpentard. Peut-être qu'elle aussi faisait parti de cette maison, mais au fond elle n'avait rien avoir avec eux, et la jeune blonde avait ce côté élégant que beaucoup de verts et argents n'avaient pas. Elle voulait la prendre dans ses bras, la remercier mille fois, enfin lui donner tout ce qu'elle avait sur elle pour lui montrer sa gratitude. Ca lui arrivait souvent de se faire pousser ou insulter, des fois elle ne trouvait rien à dire ou partait en courant, mais elle devait apprendre à s'affirmer et arrêter à pleurnicher en attendant de l'aide. Un peu de responsabilité et de courage, voilà, c'était ce dont elle avait besoin, mais malheureusement elle ne savait pas où se procurer tant de désinvolture et surtout d'envie suicidaire, parce que après tout, ces brutes auraient pu revenir et faire pire. Elle ne s'était pas fait mal, mais elle aurait pu, et voulait-elle toujours rester cette proie facile aux yeux de tous ? C'était une triste vérité qu'elle ne voulait peut-être pas avoir face à ses yeux. La jeune brunette avait peut-être l'air encore un peu chamboulé alors elle répondit d'un ton un peu absent « Je vais.. bien merci. »
La jeune Poufsouffle avait envie de se donner des claques à elle-même, c'était pourant pas si difficile de faire la discussion, et pourtant elle se bornait à y repenser et à vouloir aller les voir pour régler les choses. Mais comme toujours son envie, sa détermination se rabaissait lorsqu'elle voyait un point négatif qui viendrait lui barrer la route, comme si les obstacles étaient infranchissables. Ils l'étaient peut-être en fin de compte, mais elle se devait de les franchir coûte que coûte, mais apparement elle n'arrivait pas à se mettre ça dans le crâne. Intérieurement elle se mit un coup de poing et tourna la tête vers son amie Lilith qui avait l'air désolé. Rubis l'admirait et avait envie de lui dire, mais comment dire à une personne après s'être fait défendre par elle quelques secondes plus tôt que son courage est mémorable ? Elle sourit pour ne pas inquiéter son amie et se découvrit une nouvelle facette, elle avait certes toujours voulut avoir plus de courage, mais là elle avait foi et était prête à apprendre, apprendre à pourir des serpentards qui s'amusaient à tirailler les plus petits ou les plus faibles. Car en soit, la jaune et noire était quelqu'un qui pouvait être dans les hauts rangs de Poudlard, maintenant que les sangs-purs étaient privilégiés, elle pouvait se montrer comme famille de haute société, mais au fond ce n'était pas son vrai elle, puisque Rubis s'en fichait carrément des valeurs de sang, mais s'intéressait plus à celle du cœur. De toute façon sa famille n'était pas connue pour être la plus strict et purriste, même si on la fiançait à un garçon du même sang qu'elle.. Après tout, qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? L'amour devait vaincre et elle était prête à tout faire pour tenir tête à ses parents, pour rompre ces fiançailles précipitées. Mais elle n'était pas assez forte pour ça, c'était une longue procédure qui allait engendrer déception et découragement de ses parents et pouvait-elle supporter ça ? Non.
La Poufsouffle s'assit comme la jeune Serpentard le lui proposa, elle avait besoin de parler et surtout d'arrêter de faire sa petite victime, car au fond Lilith avait pitié d'elle et c'était ça qui l'avait mené jusqu'à là : elle voulait l'aider, car Rubis avait l'air si fragile et sans défense. Mais elle assumait de renvoyer cette image, au moins elle n'avait pas l'air d'une délurée, m'enfin si on pouvait lui coller un petit côté plus fou, elle ne dirait pas non. Rubis faisait partie de l'équipe de Quidditch en tant que batteuse, elle pouvait peut-être jouer de ce rôle pour se faire passer pour une dure à cuire, quoi que non, il ne valait mieux pas user de ses talents sur un balais, un des seules choses où elle avait le courage de se montrer en public sans avoir honte, car dans ce sport elle pouvait avouer qu'elle était forte et qu'elle se débrouillait bien.. Mais ce n'était pas suffisant. Il fallait qu'elle expose son avis à Lilith et qu'elle lui demande son avis. Elle se racla donc la gorge et dit « Merci Lilith, tu m'as vraiment aidé et je ne l'oublierai pas ! Si tu as besoin de quelque chose tu sais où sonner. » Elle rejeta ses cheveux en arrière, ne sachant pas vraiment par où commencer, alors elle se tortilla un peu gênée et poursuivit « C'que t'as fais c'est courageux quand même.. j'aurai jamais osé. Et c'est ça le problème, je ne sais pas me défendre et ça devient agaçant tu comprends ? » Puis elle osa lui demander d'un ton très timide « C'est peut-être bizarre de demander ça, mais tu voudrais pas m'apprendre à m'imposer un peu et à me défendre ? » Et voilà, c'était fait, mais elle sentit ses joues s'empourprer pour prendre une teinte rouge tomate comme elles avaient l'habitude de prendre. Elle leva les yeux au ciel, exaspérée par ses propres habitudes, elle rétorqua donc vite « Faut commencer par ses rougissements .. mais que si tu es d'accord bien sûr ?! » Puis elle fit son petit regard de chaton perdu et essaya de convaincre son amie à le faire.
L'ambiance à Poudlard devenait de plus en plus pénible et pas seulement pour moi. La tension montait de plus en plus entre les étudiants pour toutes les raisons possibles et imaginables, qu'elles soient des plus profondes aux plus débiles. Je détestais tous ces gens. Toujours à se cracher dessus pour montrer sa dominance. Je sais bien que c'est la nature humaine, les gens veulent dominer et les plus faibles se laissent dominer. Cette lois de la jungle pouvait bien être convenable pour le règne animal, mais pour les humains je trouvais cela tout simplement barbare. Nous sommes tous des barbares. Nous avons tous le même continuum de vie, nous naissons, vivons et mourrons. Pile tu vis, face tu meurs. Il ne nous reste qu'à choisir comment nous allons finir notre vie. En mouton ou en lion. Je préférais mourir en lion, bien que je puisse être considérée comme une brebis égarée. Comme mon amie Ambre le disait si bien, nous étions des moutons noirs dans un troupeau de brebis toutes blanches. Des brebis prêtes à se faire prendre à la gorge.
Des barbares, c'est bien ce que je disais. Il y avait en moi une rage qui couvait et qui devenait de plus en plus grande plus le temps passait, plus je me taisais et faisait de moi une parfaite petite brebis prête à se laisser faire, devenir le repas des lions. Cependant, cela pouvait tourner à mon avantage. Je pouvais jouer ainsi et rugir sans que personne ne s'y attende, je pouvais mieux attaquer et être celle qui allait sauter à la gorge des autres. C'est donc ce que j'ai fait au beau milieu de la Grande Salle. J'ai attaqué les autres lions et je suis partis avec la brebis égarée. Ce fut avec un certain soulagement que j'ai entendu que la belle brune allait bien. C'était déjà ça de sauvé. Le physique était en bon état, probablement au contraire de son estime de soi, de son amour propre, de son bien être. Si ce n'avait été que de mon instinct, j'aurais botté le derrière de ces deux mecs avec plaisir, mais la bienséance me l'interdisait, plutôt ma conscience pour bien parler.
J'ai fini par m'asseoir sur le banc et Rubis vint m'y rejoindre avant de se mettre à parler. Merci Lilith, tu m'as vraiment aidé et je ne l'oublierai pas ! Si tu as besoin de quelque chose tu sais où sonner. Je ne pus que lui sourire gentiment pour la laisser continuer à parler, je voyais bien que quelque chose la turlupinais. Du même coup, je me calmais pour ne pas laisser sortir toute ma rage qui n'était pas vraiment utile dans le moment présent. C'que t'as fais c'est courageux quand même.. j'aurai jamais osé. Et c'est ça le problème, je ne sais pas me défendre et ça devient agaçant tu comprends ? J'ai hoché la tête positivement, l'encouragent à continuer le fil de sa pensée. C'est peut-être bizarre de demander ça, mais tu voudrais pas m'apprendre à m'imposer un peu et à me défendre ? Faut commencer par ses rougissements .. mais que si tu es d'accord bien sûr ?! Cette fille en valait le détour. Franchement. J'aimais profondément Rubis, elle était une merveilleuse amie et j'tais plus que contente de voir qu'elle voulait se prendre en main. Non pas qu'elle en ait besoin, si nous avions vécu dans un monde idéal, elle n'aurait jamais eu de problème à se faire respecter. Mais, comme je le mentionnais, nous vivions dans un monde de brutes barbares...elle devait donc commencer a jouer à la brute elle aussi, à sa façon.
« Pas de problème, depuis le temps que j'attends ça. Tu sais, j'aimerais te dire que tu peux les faire disparaître d'un coup de baguette, mais ce n'est pas éthiquement correct. Il va falloir te faire une carapace, d'endurcir un peu. »
J'ai regardé mon amie, un air désolé sur le visage. J'aurais tellement préférée ne pas passer par là. Rubis était d'un tel naturel, que gâcher le tout par une carapace pouvait se révéler difficile autant pour elle que pour ses amis, si ce n'était pas bien contrôlé à tout le moins. Cependant, c'était le seul moyen pour elle de montrer qu'elle ne se laissait plus faire, que leurs injures coulaient sur son parapluie d'indifférence. J'ai tout de même souris à ma copine avant de reprendre la parole.
« Ce n'est pas facile au début. Ne pas réagir en entendant des mots comme ceux que tu viens de te faire dire, ça fait mal et c'est humiliant. Mais à la longue, ça te donne une force qui est assez réconfortante. Tu crois que tu pourrais faire ça ? »
Comment résister au regard de chaton perdu de la jaune. J'allais la rendre plus forte, je m'en faisais un objectif personnel d'ici la fin d'année.