-Tu es un sorcier Black, Maxwell! Pas un de ces pathétiques moldus! M’entends-tu petit? Du haut de tes sept ans, tu observais ton paternel, un air honteux dessiné sur le visage, alors que celui de ton père, se trouvait enlaidis par la colère. Il était fâché contre toi…Parce que tu ne cessais de lui désobéir, de faire le contraire de ce qu’il te demandait. Tu ne répondis pas.
–Réponds-moi lorsque je m’adresse à toi! Cette fois-ci, il avait haussé le ton, et tu avais sursauté. Tes yeux verts croisèrent son regard perçant, et tu t’empressas de regarder le sol.
–Oui père. Il te faisait peur. Il t’avait toujours effrayé et ce, depuis toujours. D’un geste vif, il te frappa brusquement le derrière de la tête, comme s’il faisait entrer la consigne avec l’aide de sa main. Ta tête te faisais mal, mais tu n’y portas pas attention, pas devant le patriarche de la maison en tout cas. Ton père ne t’avait jamais réellement battu, mais il n’hésitait pas à lever la main pour se faire entendre et obéir. Tu étais son fils après tout, et c’était ton devoir de lui apporter fierté. Il pointa sa baguette magique sur le livre qui se trouvait sur son bureau, et il s’enflamma automatiquement. Tu vis le petit chaperon rouge partir en fumée.
–La prochaine fois que je te prends avec un quelconque objet moldu Maxwell, tu ne recevras pas qu’une claque. -Oui père. Avais-tu répété, sur le même ton. Il acquiesça.
-Un jour, nous réintégrerons notre famille de toujours, mon fils. Un jour, nous serons de nouveau appréciés à notre juste valeur. Alors ne fais pas honte à notre famille en te rabaissant à leur niveau inférieur. Il pointa le petit tas de cendre, ou se trouvait le conte de fées, quelques secondes plus tôt. Puis, sans plus d’explications, il te poussa en dehors de la pièce sans aucune délicatesse et claqua la porte dans ton dos. Tes parents n’avaient jamais acceptés le fait d’avoir étés obligés de s’écarter du cercle des sangs-purs. Tu ne comprenais pas la rage de ton père envers ces êtres qu’il disait inférieurs, mais à partir de ce moment-là, tu fis ce que ton paternel t’avait demandé. Cela avait été la première fois, et la dernière fois que tu t’étais intéressé au monde moldu…
***
Un bruit sourd te fit sortir de tes rêveries, et tu te réveillas en sursautant, une marque rouge de sommeil sur le visage, et les yeux endormis.
–Monsieur Black, vous croyez-vous si intelligent, que vous vous permettez de dormir dans mon cour? Ou alors est-ce vos petites escapades nocturnes qui vous font perdre tant d’heures de sommeil? Encore une fois, tu étais la victime d’un de tes professeurs. Peu d’entre eux étaient capables de te tolérer.
–Peut-être est-ce les deux, professeur. Avais-tu répliqué sur un ton insolent, ce qui fit naître quelques rires dans la classe, majoritairement chez les Gryffondors. Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de ton professeur.
–En regardant votre moyenne et les résultats de vos derniers devoirs de potions, Monsieur Black, je vous conseillerai fortement de suivre en classe, à moins que vous me disiez comment préparer cette potion morte-vivante, que voici, et qui est soit dit en passant, le sujet principal de ce cours. Le sourire de ton professeur s’agrandit, et le tiens aussi.
–C’est bien simple professeur, il vous suffit simplement de…mélanger les ingrédients. Cette fois-ci, un vacarme de rires ce fit entendre dans la classe, au fur et à mesure que le visage du professeur de potions prenait une couleur rouge, puis bleue, puis de nouveau rouge. Il venait de perdre le contrôle de sa classe.
–Ça suffit Black! Vous venez de gagner trois heures de retenues ce soir. En espérant que vois apprécierez nettoyer la salle des trophées. Tu levas les yeux au ciel, las, mais ne répondit rien. À quoi bon? Cette maudite salle des trophées, tu l’avais nettoyée une bonne cinquantaine de fois depuis ton arrivée à Poudlard, en première année. C’était un peu comme une activité parascolaire pour toi. Tu offris un sourire éclatant à ton professeur de potions, en prenant la peine de suivre le cours jusqu’à la fin. Tu entretenais cette relation avec la majorité de tes professeurs, mais tu réussissais tout de même à obtenir les notes nécessaires aux examens de fins d’années, ce qui avait le don d’enrager tes enseignants.
***
Tu franchis les portes de la grande salle, et tes yeux se mirent à chercher la tête de ton frère. Ton regard glissa jusqu’à la table de sa maison. Il était bien là, comme à chaque matin, avec ses amis. Tu te mis à avancer dans sa direction, sans trop savoir pourquoi. Arrivé, tu pris place à côté de lui, alors que les regards de ses camarades se tournèrent vers toi. Ils étaient toujours étonnés de voir un Gryffondor si loin de sa table habituelle. Mais le Choixpeau avait décidé de séparer les deux frères Black, dans deux maisons différentes. Tu te fichais donc bien de t’incruster chez eux. Pourtant, tu n’entretenais pas une si bonne relation avec lui. Tu voulais bien, mais on aurait dit que ton cadet refermait les portes que tu lui ouvrais. Tu te fiches de pas mal tout le monde ici, mais ton frère est une des rares personnes pour qui tu éprouves de l’affection, même si tu sens que cette affection n’est pas réciproque. Tu ne peux pas t’empêcher d’aller lui parler quand même, de prendre de ses nouvelles, de le protéger en cas de besoin, de le réprimander si nécessaire… Et il déteste ça, tu le sais très bien. Pourtant, tu ne peux rien y faire. Les amis de ton frère s’éloignèrent un peu, tandis que tu piquais les deux tranches de bacon dans l’assiette de ton petit frère. Ce dernier te lança un regard meurtrier alors que tu avalais le dernier morceau.
–Tu as envie d’aller à Pré-Au-Lard? Ton frangin se resservit deux tranches de bacon.
–Non. Tu arquas un sourcil et t’empara à nouveau du petit-déjeuner de ton frère. Vous étiez si différents l’un de l’autre.
-Et pourquoi pas? Tu le vis rouler des yeux, et un petit sourire se dessina sur tes lèvres.
–Parce que j’ai un devoir de métamorphose à remettre pour demain et… Tu l’interrompis.
–On est samedi, frangin. On aurait dit qu’il l’avait oublié, et son visage prit une teinte cramoisie. Ton sourire s’élargit.
–Allez, un peu de temps en ma compagnie ne va pas te tuer, et après tout, je suis bien le seul à supporter ton sale caractère. –Je l’utilise seulement en ta compagnie. –Attends-moi devant les grandes portes dans une heure. Tu entendis ton cadet marmonner quelque chose qui t’étais destiné et que tu savais grossier, mais tu n’y prêtas pas attention.
–Arrête de baragouiner et mange. Sur ce, tu te levais et tu partais rejoindre les gens de ta maison. Tu savais que ton frère allait plus ou moins apprécier sa journée, mais tu étais habitué à subir sa mauvaise humeur constante et ses répliques cinglantes, envers toi.
***
Assis sur un fauteuil en velours rouge de la salle commune des Gryffondors, tu tentais d’ignorer les murmures, et les regards en coins que les autres élèves te lançaient. La nouvelle c’était répandue vite chez les sangs-purs, et donc, à Poudlard. La mort de Marius Black, et la réapparition soudaine de ta branche dans ce petit cercle fermé qu’était les familles de sangs-purs. Tu n’avais jamais choisi de camp jusque là, et les autres te regardait comme si tu allais changer du jour au lendemain, à cause d’un père pro sang-pur qui n’attendait que cela. Dès qu’il avait appris la mort de ton arrière arrière grand-père, il s’était jeté sur l’occasion et avait aussitôt pris contact avec les autres… Toi, tu t’es toujours fiché du sang des autres, moldu, mêlé ou pur, tu ne juges pas une personne là-dessus. On aurait dit que les gens attendaient quelque chose de toi. Car tu avais beau adopter une attitude pro sang-pur en la présence de ton paternel, mais jamais à Poudlard.
***
-Va te faire foutre Black! Ta tête bascula sur le côté, alors que la main de cette rouquine venait de s’abattre sur ta joue. Une douleur t’engourdis aussitôt la joue, mais c’était le dernier de tes soucis. Pour le moment, tu devais juste fuir cette dingue, avec qui tu avais couché la veille, et qui n’avais pas apprécié la manière dont tu l’avais quittée ce matin.
–Je croyais qu’il y avait quelque chose entre nous. Les filles de Serpentard étaient de loin les pires, comme celle-là. Elles avaient toutes l’impression que le monde tournait autour d’elles. Du moins, c’est ce que tu penses.
–Écoute, Jennifer, je sais pas ce que t’as bien pu croire, mais… De nouveau, tu reçus une gifle magistrale.
–Mon nom à moi, c’est Miranda! Elle fit une pause. C’était bien ton genre d’oublier les prénoms, surtout de celles pour qui tu n’éprouvais rien du tout à part une attirance physique. Et honnêtement, le prénom de tes conquêtes t’importait peu. Voyant que tu ne répondais pas, elle reprit.
–Ne t’approche plus jamais de moi, Black! Et elle partit aussi vite qu’elle était apparut.
–Compte sur moi… Avais-tu murmuré dans ta barbe, alors que tu voyais sa tignasse rousse disparaître au coin du couloir. Les filles allaient finir par te tuer. Néanmoins, il fallait dire que tu le cherchais bien. Tu leur démontrais un peu d’attention, et les jetais par la suite. C’était ta définition du mot ‘’amour’’.
***
-Mon seul regret, est que tu sois sorti de mon ventre. Ces mots se firent sentir comme un couteau, qu’on venait de te planter en plein cœur. Tu avais toujours surmonté les crises de ton paternel, mais ta mère, elle, utilisait la violence psychologique contre toi, et ses effets étaient dévastateurs sur ta personne. Jamais elle ne t’avait pardonné d’être placé chez les rouges et ors. Selon elle, tu souillais son sang.
–Mère… Fut le seul mot que tu pus laisser sortir. Tu savais parfaitement que tu étais sa plus grande déception. Elle savait que tu n’étais pas aussi pro sang-pur que tu aimais le laisser paraître. Elle avait toujours su percer la vérité, et jamais tu n’avais été capable de lui mentir. C’était un véritable détecteur de mensonges. Pourtant, elle ne disait rien à ton paternel.
–Si seulement ton père savait. Tu la détestais tellement, et en même temps, tu ne pouvais pas t’empêcher de l’aimer et de la respecter pour ce qu’elle était. Ta mère, celle qui t’avait donné la vie. Tu espérais qu’au plus profond d’elle, elle puisse ressentir la moindre parcelle d’affection pour toi, c’était tout ce que tu demandais. Mais comme à son habitude, elle te détrompa.
–Pauvre enfant. Je ne t’ai jamais aimé, et ne t’aimerais sans doute jamais. Comment une mère pouvait-elle dire de telles choses à son fils? Le fruit de ses entrailles? Mais tu étais un Black, et comme ta mère, tu savais te tenir droit et lui faire face sans ciller, même si tu avais l’impression de mourir de l’intérieur en ce moment.
–Je sais. En revanche, vous ne connaîtrez jamais l’amour qu’un fils pourrait éprouver pour sa mère. Elle ricana et tu savais pertinemment qu’elle s’en fichait.
–Il y a bien longtemps que je ne te considère plus comme un fils, Maxwell. C’était vrai, et encore une fois, elle avait raison. Après tout, jamais elle ne s’était mêlée de ton éducation, préférant laisser cette charge qu’elle considérait comme étant futile, à une nounou. Tu ne répondis rien, préférant te retirer. Visiblement, tu semblait être le mouton noir de ta famille.