« Si tu as mal lorsque tu regardes le passé et que tu as peur lorsque tu regardes l'avenir, regarde à côté de toi et ta meilleure amie sera là. »
J'étais en train de réfléchir en me regardant dans le miroir de la salle de bain. Je m'étais levée plus tard que d'habitude ce matin. Je n'avais rien à faire. J'étais à jour dans mes articles, enfin presque, il me fallait juste les relire et les corriger – si fautes il y avait. J'avais dépassé le stade du brouillon et dans quelques jours, je pourrai les publier. Marcus allait bien m'aider aussi, après tout il était comme mon assistant, il travaillait dans le monde du journalisme aussi et lui non plus n'aimait pas spécialement être dans une boite avec trop monde, mais plutôt dans un petit bureau comme le notre, que l'on avait à la maison. Et puis, ça se passait plutôt bien alors pourquoi changer cette façon d'écrire ? Bref, tout ça pour dire que j'avais réussi à rattraper mon retard et que je méritais bien une petite journée de pause.
Mon Dieu, j'avais vraiment besoin de me détendre. J'avais vraiment mauvaise mine. La fatigue se voyait sur mon visage pâle et légèrement cerné – parce que j'avais mieux dormis cette nuit et que ça me faisait beaucoup de bien donc les cernes avaient un peu disparus. Mais c'était de ma faute, je travaillais jusqu'à tard et certains soirs je sortais pour voir du monde, dans les bars. J'allais voir aussi Lorenzo de temps en temps et je passais souvent dans le bar de Nathan pour essayer de passer du temps avec lui – ce qui n'était pas très facile en ce moment. D'autres soirs, je les passais à écrire des hiboux pour ma petite Lumen, parce que je ne le voyais pas souvent. D'autres encore, je restais à la maison avec Marcus et on discutait jusqu'à tard dans la nuit de tout et de rien, on ressassé le passé et notamment l'époque où nous étions à Poudlard. Alors je parlais d'Ebony, de Nathan – ce qui me laissait dans un sale état et qui m'empêchait de dormir – de tous nos amis et aussi des professeurs. Je reparlais aussi de mon expérience catastrophique à la Gazette et Marcus aussi reparlait de son passé, de ses ruptures, de toutes ses conquêtes – grand séducteur qu'il était – et du reste.
Je crois que mon passé me manquait, même si j'appréciais la vie que j'avais maintenant. J'avais un travail agréable, un meilleur ami toujours là pour moi, un petit appartement très bien placé.. Tout allait bien. J'avais aussi ma meilleure ami, même si je la voyais rarement parce qu'elle travaille à Poudlard tous les jours et que je ne peux pas y aller constamment. Depuis qu'elle était élève, je m'en souviendrais toujours, elle disait qu'elle était faite pour être infirmière à Poudlard. Et c'est vrai que ça lui allait bien, parce qu'elle était la personne la plus généreuse que je connaisse.
Ebony me manquait. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu. Je savais qu'elle travaillait à Poudlard en ce moment mais pourquoi ne pas y faire un saut ? Après tout, elle était ma meilleure amie depuis tant d'années. Elle était comme ma sœur. Ma sœur de coeur. J'avais bien le droit d'aller lui faire une la surprise à Poudlard. Certes, j'allais avoir mal au coeur de revenir à Poudlard, surtout en la compagnie d'Ebony, ça va nous rappelait de nombreux souvenirs. Mais il fallait que je la vois. J'avais besoin de parler avec elle.
Je terminais de me préparer et je me mis en route. Je mis un petit mot sur la table pour Marcus, le prévenant que je ne serai pas là de la journée.
[…]
J'arrivais dans l'entrée de Poudlard. Rien n'avait changé. J'entendais les voix des élèves dans les couloirs. Je pris une profonde inspiration avant d'entrer dans le hall. Il y avait toujours la grande salle. Wouah, c'était étrange de revenir ici. La dernière fois que je suis revenue, c'était pour le bal, et Nathan fut mon cavalier. D'ailleurs, je n'avais pas encore publié l'article de journal que j'étais censée faire.. En fait, j'étais encore en retard dans mes articles. Tanpis, je le terminerais plus tard. Je me dirigeais vers l'infirmerie. J'espérais qu'Ebony se serait pas trop occupée. J'espérais aussi que ça lui fera plaisir. Peut-être que j'aurai du la prévenir avant.. ?
Je frappais à la porte et j'attendais.
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
Cette journée, Ebony avait décidé qu'elle serait bien. Alors pour se faire, elle avait pris un bon petit déjeuner. Un bon jus de citrouille, un chocolat chaud et surtout quelques madeleines aux pépites de chocolat. Forcément ça commençait très bien. C'était le moral le plus important. On le lui avait toujours dit et elle y croyait donc. D'ordinaire, elle n'avait pas besoin de cela pour être de bonne humeur, mais soit. A l'infirmerie, rien d’exceptionnel ne passa. Juste un duel raté entre deux élèves de troisième année ne maitrisant pas suffisamment leur magie pour parvenir à quelque chose de constructif. Au même moment, ils avaient décidé de lancer le même sort. Malheureusement ces deux-là se rencontrèrent et expulsèrent les deux gamins au loin. Debout devant le premier, Ebony nettoyait la plaie avec sa petite potion violette, l'élève grinçait des dents « Ah bah oui, ça pique et ça fume, à quoi vous attendiez-vous Mr Lewis ?! » Dit-elle en soupirant tandis que le deuxième se mit à rire bêtement derrière elle. « Et vous Jones, je vous conseillerai d'arrêter de vous moquer de votre camarade, parce que vous aussi vous y passerez et ce très bientôt. » Elle leva les yeux au ciel et laissa échapper un rire quand le dit Jones ferma la bouche. Pas possible ces gosses. Elle sortit ensuite une pâte orange peu avenante pour l'appliquer sur le front du gamin. Puis elle fit la même chose avec l'adversaire. Cela lui prit bien une vingtaine de minutes pour que les deux n'aient plus rien. « Avant de partir, j'aimerais que vous seriez la main pour faire la paix ! Voyons jeunes gens, vous n'êtes pas des guerriers, mais des apprentis sorciers. La haine ne devrait pas être de mise. Vous connaissez les trois mousquetaires ? Non, bon pas grave. Eh bien eux, ils étaient unis. Ils disaient la célèbre phrase : un pour tous et tous pour un. Alors réfléchissez y bien. Nous sommes dans une école pas un champ de bataille. Maintenant vous pouvez disposer. » Jones et Lewis se serrèrent la main à contre cœur et partirent en direction de la sortie. Ebony se dirigea ensuite vers un élève qui avait attrapé un rhume. Un gosse de poufsouffle qui avait eu le malheur de tomber malade à l'aube du printemps, pauvre gamin. Elle avait dû lui donner la potion de pimentine, qui faisait sortir de la fumée des oreilles. On ne pouvait pas vraiment dire que ce soit vraiment pratique, surtout que cela durait près d'une heure. Et pour guérir, il avait donc dû attendre ce laps de temps sur son lit à côté de sa petite amie qui attendait bien sagement en lisant un journal. « Voilà, c'est terminé, vous pouvez accompagner votre Jules dans la grande salle pour le déjeuner. » Le garçon hocha la tête les deux s'attrapèrent la main directement la grande salle - enfin Ebony le supposait. Et voilà, il n'y avait plus personne. Elle pouvait s'octroyer une pause pour aller manger elle-aussi. Elle regarda l'horloge, presque midi. Pas étonnant que son ventre criait famine finalement.
Mais au moment d'entrer dans son bureau afin d'y poser les quelques fioles vides, quelqu'un toqua à la lourde porte de l'infirmerie. Elle se mordilla la lèvre inférieure, se disant que sa matinée ne se finissait pas là. Elle se dirigea donc pour ouvrir et sur le seuil, elle découvrit... « ALI ! » S'exclamma t-elle surprise, mais plus qu'heureuse de voir une amie de très longue date, sa meilleure amie même. Sa petite rouquine - enfin non, elle était bien plus grande qu'elle, mais chut- se trouvait bien là. Aussitôt, Ebony la serra dans ses bras pleine d'enthousiasme. « Eh bien, ça pour une surprise.. » Mais elle ne termina pas sa phrase, pas forcément volontairement en fait. Très tactile, Ebony avait posé sa main sur l'avant bras de Alisson. Ça faisait vraiment longtemps qu'elles ne s'étaient pas vues... Depuis le bal de la saint valentin. Cela remontait donc à un peu plus d'un mois. Heureusement, la distance ne changeait rien à leur amitié qui restait intacte. Elles aimaient toujours leurs petites retrouvailles, avec un tas d'effusions de joie bien sûr. « Je suis vraiment contente de te voir. J'allais manger, mais je peux prendre du temps pour toi sans problème. Tu as mangé toi ? » Et le moulin à parole était en marche. Et la gentille Ebony n'était pas prête de s'arrêter en si bon chemin... oh non. Elle respirait la bonne humeur et l'arrivée plus qu'inattendue de sa meilleure amie - devrais-je dire sa sœur de cœur ? - participait considérablement à son bonheur. Comme quoi le hasard pouvait très bien faire les choses. « On pourrait se faire un repas aux cuisines, on sera tranquille pour discuter. Puis, les elfes de maison n'ont rien contre un peu de compagnie. Tu te souviens quand on y allait quand nous étions gosses ? C'était amusant. Ce serait notre moment nostalgie de la journée enfin si tu veux bien. » Sourit-elle. Se remémorer ses jeunes années à Poudlard ne lui déplaisait pas le moins du monde. Au contraire, cela lui donnait du baume au cœur et donnait envie de sourire davantage. C'était fou comme la présence d'une seule personne pouvait tout changer. Alisson avait indéniablement une influence très importante sur l'humeur de l'infirmière de Poudlard. Il suffisait seulement de la voir dans ce moment. « Hé ! » Un mot crié sur l'étonnement. Elle fronça les sourcils plus qu'amusée par la situation avant de secouer la tête. « Je manque à tous mes principes. Je suis impolie. Alors comment tu vas l'artiste ? » Combien de fois l'avait-elle appelée par ce surnom ? Elle ne saurait le dire. Elle lui donnait depuis le jour où elle avait découvert que cette dernière maniait la langue de Shakespeare de façon prodigieuse. De son côté, Ebony était plus douée avec les plantes, les potions et les créatures magiques. L'écriture était pour Ebony comme le quidditch, un monde dont elle ne connaissait rien.
« Si tu as mal lorsque tu regardes le passé et que tu as peur lorsque tu regardes l'avenir, regarde à côté de toi et ta meilleure amie sera là. »
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La porte de l'infirmerie s'ouvrit. J'espère que je n'allais pas tomber sur un des élèves de Poudlard, ça pourrait être gênant. Mais non, c'était bien Ebony qui venait d'ouvrir la porte et j'étais plus que ravie de la voir. Elle n'avait pas changée, elle était toujours aussi belle. Elle s'exclama quand elle me vit et ça me fit rire. Elle avait toujours été comme ça et j'aimais beaucoup sa personnalité. Ebony était une personne pleine d'amour, sincère et pleine d'énergie. Elle m'avait toujours soutenue. Elle était impressionnante et j'étais fière d'elle, fière de tout ce qu'elle faisait, parce qu'elle était douée. Si elle était ma meilleure amie, ce n'était pas pour rien. Avec elle, j'avais vécue des tas de choses et il n'y a pas plus vraie qu'elle. Elle me prit dans ses bras et je lui rendais son étreinte, même si ça me faisait bizarre, parce que je ne pensais pas que j'aurai toujours ces gestes là avec elle dans l'âge adulte. Quand nous étions plus jeunes, je m'étais imaginée avec Ebony dans le monde des adultes et je crois que je ne m'étais pas trompée : notre amitié était toujours aussi forte et toujours aussi sincère, et c'était le principal. Certes, elle m'avait manquée mais il était nécessaire d'être séparées pour trouver du travail et s'envoler dans notre vie, mais maintenant nous nous étions retrouvées, depuis le bal, et c'était ça qui comptait.
« Oui, je me suis dit que ça te ferait plaisir si je passais à l'improviste ! Et puis, je ne travaille pas aujourd'hui, enfin je m'octroie une pause. Ma meilleure amie me manquait. »
Ebony était infirmière à Poudlard et je savais que ce n'était pas un métier facile. Avec tout ce qu'il se passait ici à l'école, elle devait en avoir du boulot, surtout avec les premières années. Les blessures et les tracas, ça arrivait vite dans le monde de la magie et dans l'apprentissage, alors elle était très importante pour Poudlard et elle faisait un métier exceptionnel.
« J'espère que je ne te dérange pas, j'imagine que tu dois en voir des jeunes dans la journée, tu m'épates quand même. On mange ensemble alors ? Parfait. Oh, ça va nous rappelait de bons vieux souvenirs tout ça ! »
Elle me faisait rire, et elle l'avait toujours fait. Chaque fois que j'étais mal, que je partais dans la mauvaise direction, que je faisais n'importe quoi, que j'avais le coeur brisé, elle était là. C'était la seule qui ne m'avait jamais laissé tomber, même après ma rupture avec Nathan et la mort de Maman. Je ne la remercierai jamais assez pour tout ce qu'elle avait fait pour toi.
« Tu me fais rire. Alors, que dire ? Ça va ça va. J'ai pas mal d'articles en cours en ce moment, donc je suis surtout concentrée sur l'écriture, alors les interviews et le terrain me manque. J'ai vu Nathan la dernière fois, on a prit un verre ensemble. J'ai eu l'impression de retrouver mon adolescence, c'était étrange. Et toi ma brunette, comment tu vas ? »
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Ebony M. Lancaster
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Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
Ebony était contente, vraiment. Cela se voyait. Alisson ne pouvait pas faire de meilleure surprise que de venir la voir. Logique me diriez vous quand on savait la relation qui les liait.Du même âge, un caractère assez semblable, les deux jeunes femmes avaient fait leurs études presque ensemble, devenant carrément des meilleures amies, voire comme des sœurs. Ebony avait bien sûr énormément parlé, ne laissant pas la possibilité à la rouquine de prendre la parole. Pour tout dire, l'infirmière de Poudlard devenait rapidement bavarde dans un certain nombre de situation. Et là plus que jamais. Il était inutile d'expliquer pourquoi d'ailleurs. Elle afficha un large sourire quand Alisson prit enfin la parole - ou du moins quand elle la lui laissa. Elle était venue à l'improviste et tant mieux. Ebony ne se plaindrait pas de cela. Elle serait d'ailleurs bien bête de le faire très sincèrement. « Tu me connais trop. » Dit-elle simplement dans un léger haussement d'épaules. Était-ce une mauvaise chose pour autant ? Pas le moins du monde. « Tu as bien fait ! C'est le repos du guerrier, comme on dit. » Ajouta t-elle comme pour lui assurer qu'elle ne la dérangeait pas le moins du monde. Ebony était cultivée, comme toute bonne serdaigle digne de ce nom. Alors oui, elle connaissait des proverbes moldus et très franchement, ça lui convenait à merveille. Alisson poursuivit, tandis que Ebony écoutait attentivement. Elle s'installa sur un des lits et invita sa meilleure amie à en faire de même. Il était plus facile de discuter ainsi que debout. Enfin aux yeux de la brunette. « Oui, tu n'as pas idée ! Il y en a toujours. C'est un miracle que l'infirmerie soit vide à cette heure ci. Entre les duels, les matchs de quidditch, les maladresses, les cours qui tournent mal ! Je ne sais plus où mettre de la tête. » Elle marqua une pause pour laisser échapper un rire. Elle passa une main dans ses cheveux. « Puis, il y a les profs aussi. Certains doivent venir régulièrement ici. Crois moi, les élèves ne sont pas aussi terribles que ça. Au contraire, ils sont même très attachants. Le rythme est assez différent qu'à Saint Mangouste. Je ne me confronte pas à des cas extrêmement graves. Je ne vois pas des gens à l'agonie, enfin la plupart du temps. Et ça me convient ! » Pour tout dire, elle s'était toujours imaginée revenir à Poudlard. Pour une raison qui lui échappait, Ebony n'avait eu qu'une envie durant sa scolarité, travailler ici, dans cette école qui l'avait accueillie les bras ouverts et qui l'avait vue grandir. Ebony était passionnée par son travail, personne ne pouvait le nier. Toutefois, il fallait reconnaitre que c'était assez pesant. Surtout avec des élèves comme Zephir Yaxley qui n'en faisaient qu'à leur tête. « Je vois que tu es occupée ! Ah, je suppose que le journalisme demande beaucoup de choses à faire. Certaines activités ne te plaisent pas, c'est normal. On a tous quelque chose qu'on aime moins dans son travail. » Dit-elle en inclinant légèrement la tête. nathan ! Le couple qu'ils avaient formé ensemble ces deux-là était assez mignon. Elle devait l'avouer. Ebony pensait que ce n'était pas bon de se remettre avec son ex. Elle se disait souvent que récupérer un ex, c'était comme ravaler du vomis, ça faisait toujours mal. « Oh ça va. Pour le moment, ma vie se limite à cette pièce. Et c'est pas plus mal comme ça. » Pour tout dire, elle n'avait pas grand-chose à dire. Puis sa vie n'était pas vraiment intéressante. Elle soignait des élèves et des profs. On ne pouvait pas faire plus clair.
« Si tu as mal lorsque tu regardes le passé et que tu as peur lorsque tu regardes l'avenir, regarde à côté de toi et ta meilleure amie sera là. »
J'étais contente de passer un moment avec Ebony. Elle était ma meilleure amie et c'était vers elle que je pouvais me tourner quand j'avais besoin d'aide, parce qu'elle était la seule à me comprendre réellement et elle l'avait toujours été. J'avais vécu tout ce qui était possible de vivre avec sa meilleure amie avec elle. Les études, les amoureux, les blagues, les souvenirs mémorables de chaque instant passé à ses côtés, mais aussi les disputes, les jalousies, les regrets, les larmes. Ebony était une grande partie de ma vie, c'était indéniable. Je l'aimais plus que quiconque, même si je ne lui disais pas assez, j'espérais qu'elle le savait. Ces dernières années, je n'avais pas été très présente pour elle et je m'en voulais. Les études supérieures nous avaient un peu séparé mais je n'ai jamais cessé de penser à ma chère meilleure amie, sans qui je ne serai pas celle que je suis aujourd'hui.
J'étais ravie d'être venue la voir, à Poudlard. Elle était agréablement surprise de me voir, ce qui me rassura. Je ne voulais pas la déranger dans son travail mais elle m'affirma qu'elle n'était pas occupée, que c'était même étonnant qu'il n'y ait personne à l'infirmerie en ce moment. Mais j'étais contente justement, elle allait pouvoir faire une pause et je serai avec elle pour encore un petit moment. Ce n'était pas facile de se retrouver maintenant que nous étions tous entrés dans la vie active. J'en avais fait les frais avec Nathan, on se voyait que très rarement maintenant et ça n'était pas simple du tout comme situation. Je n'avais pas revu Ezra et Louison depuis le bal et ils commençaient vraiment à me manquer aussi ces deux là. J'essaierai de prendre contact avec eux rapidement, c'était important pour moi. Peut-être que je me laissais noyer dans le passé ces derniers temps mais après avoir revu Nathan, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à toutes ces années à Poudlard avec la bande, ça me manquait vraiment. J'étais nostalgique et j'avais besoin de me confier à Ebony.
« Je suis impressionnée, tu fais un très bon travail. Les élèves et les profs aussi doivent t'adorer, mignonne comme tu es. Tu es leur ange gardien, écoute. Ils ont tous besoin de toi et je comprends que ça soit pas simple tout ça. C'était si dur à Sainte Magouste ? Et oui sinon le journalisme me passionne vraiment, si tu savais. Je crois que c'est la seule chose qui me passionne depuis ces derniers mois.. »
J'étais lancée. Je baissais la tête. Je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait dans ma tête à cet instant. J'étais comme bouleversée de parler comme ça avec Ebony, comme si la revoir avait déclenché quelque chose en moi. Je crois que je venais à peine de comprendre qu'il manquait beaucoup d'éléments à mon quotidien pour que je sois vraiment heureuse.
« C'est fou, tu es toujours la même, ça me manque tellement tous ces moments que l'on passait ensemble, tu te souviens ? Ma petite brunette. Nathan n'a pas changé non plus. Louison et Erza, c'est la même chose. Je me sens vieillir d'un coup, comme ça me manque cette période d'innocence. On était tous ensemble, c'était le bon temps. »
Je lui tournais le dos, faisant mine de visiter la pièce, mais j'avais le coeur serré. Mais Ebony me connaissait bien, j'avais toujours été trop sensible, ça devait être un de mes défauts.
Ebony M. Lancaster
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Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
L'arrivée d'Alisson à l'infirmerie était plus qu’inattendue, déjà parce que Poudlard fermait ses portes et ne laissait plus les élèves sortir à Pré au Lard. Dumbledore avait renforcé la sécurité du château. Cependant, elle n'allait pas se plaindre de cela, bien au contraire. Elle inclina légèrement la tête sur le côté en écoutant sa meilleure amie parler. Elles avaient toujours été très causantes toutes les deux, difficile de les arrêter quand elles avaient commencé. Ebony sourit à l'entente des mots "ange de gardien". Elle se voyait plutôt comme une grande soeur tout au plus. Elle était un grand nounours certes, mais elle ne les protégeait pas vraiment si ? Quoique. Finalement, elle était bien mal placée pour déterminer comment les élèves pouvaient bien l'imaginer. « Je pense en effet être appréciée oui. Je trouve toujours le moyen de leur rendre le sourire, mais j'ai l'impression que c'est un peu rôle après tout. Je fais partie des plus jeunes du personnel de Poudlard. Louison est le petit dernier par contre. » Il n'avait que 25 ans, autant le noter, même si physiquement, Ebony aurait tendance à lui donner bien plus. Sans vouloir être méchante non plus, dans son caractère, il était même un véritable adolescent. Elle l'appréciait grandement. Ebony songea ensuite à ses études à Saint Mangouste. Elle avait longuement étudié là-bas. Elle aurait pu être une brillante médicomage. Peut être aurait-elle dû. Elle aurait pu gagner si bien sa vie, en continuant dans cette voie. Elle aurait eu une situation financière plus qu'idéale. Pourtant, ce n'était ni l'argent ni la gloire qui l'intéressait, mais bien le contact humain. Et parfois à Saint Mangouste, on rencontrait de tels cas qu'il lui était arrivé de pleurer comme une madeleine à la fin de la journée. « On voit de tout là-bas, mais je crois que le pire, c'est la psychiatrie. Certains perdent la mémoire et tu ne peux rien faire. D'autres sont bipolaires et imagine la galère pour les gérer. Ou bien d'autres maladies. C'est toujours triste de voir une grand mère qui ne reconnait pas ses propres enfants par exemple. » Son cœur manqua un battement en repensant à cette vieille femme il y a plusieurs années. C'était pour cela qu'elle n'avait pas continué. Tout simplement; Elle préférait la stabilité de l'infirmerie qui la rendait plus sereine. Mais il fallait savoir que les élèves pouvaient tout aussi bien souffrir que des personnes finissant à Saint Mangouste. Oh non, il ne fallait pas croire que c'était de tout repos, bien au contraire. « La seule chose ? » Répéta t-elle en fronçant les sourcils et en marquant une légère pause. Elle plongea son regard chocolat dans les yeux verts de la rouquine et reprit la parole inquiète : « Quelque chose ne va pas ? » C'était tellement évident, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure.
On aurait dit que Alisson hurlait à l'aide. L'émotion qui transcendait de son visage laissait l'infirmière de Poudlard particulièrement touchée de la voir ainsi. Pas choquée. Pas émue non plus. Alisson avait toujours été une fille sensible, émotive, probablement plus qu'elle. Une question lui traversa l'esprit : est-ce que la journaliste ne serait-elle pas sur le point de pleurer ? peut être bien, qu'est-ce importait après tout ? Elle était bien mal placée pour la juger. Elle ne fondait que très rarement en larmes, mais soit. Puis, Alisson finit par reprendre la parole pour lui annoncer qu'elle la trouvait comme avant. Ebony se contentait de le regarder en silence tout en analysant ses faits et gestes. « Oh si, nous avons tous changé, moi y compris. » Nota t-elle dans un vague sourire en s'installant sur l'un des lits pour ses patients. Elle garda le silence encore un moment tout en fixant Alisson faire mine de visiter la pièce. Elle balança ensuite les pieds tout en les regardant pour réfléchir. Elle ne savait pas trop quoi lui répondre. Elle aimerait lui prouver qu'elle était différente de leur adolescence, mais pour le moment, elle ne trouvait pas d'exemple. Parce qu'elle ne pouvait pas se critiquer elle-même. « Moi aussi, je rêve encore de cette période. J'aimais tellement aller à la bibliothèque tard le soir ou protéger les plus jeunes. Je faisais une bonne préfète, je crois. J'aimais ça aider les autres, apporter un coup de main; Je me souviens une fois, tu m'as dit que je passais plus de temps à faire leurs devoirs qu'avec toi et le reste de la bande. » Elle laissa échapper un petit rire, tout en passant une main dans ses cheveux bruns qu'elle comptait couper très prochainement. « Tu as eu raison de me le dire d'ailleurs. J'en oubliais presque ma santé. » Elle pensa d'ailleurs à Caroline qui avait eu un problème elle-aussi, un malaise plus exactement l'année de ses aspics. Elle avait été là pour lui porter main forte. A cette époque, Caroline n'était qu'une illustre inconnue. Pourtant dans sa bonté d'âme, Ebony Lancaster, une serdaigle en herbe, un ange gardien presque, avait eu la délicatesse de l'aider sans rien savoir d'elle. « Je n'ai pas eu l'occasion de connaitre Ezra durant nos jeunes années. Pourtant, je peux dire que c'est un chic type. Il est adorable. » Sourit-elle en fronçant les sourcils. Elle se disait qu'en s'exprimant elle aussi, Alisson finirait bien par arrêter de se cacher. Elle ne portait pas sur elle un regard inquisiteur, plutôt compatissant. Finalement elle se leva et parcourut les quelques mètres qui la séparaient de sa meilleure amie. Elle passa son bras autour de celui de la rouquine et prononça ces paroles sur un ton tout à fait clair : « J'ai changé Alisson. Beaucoup même. Je suis prête à quitter ma neutralité légendaire. J'ai pris conscience qu'il était grand temps que j'arrête de me boucher les oreilles et de fermer les yeux. Tu m'as parlé l'autre fois d'un groupe que tu avais rejoint sans plus détail, l'ordre du phénix, il me semble. J'aimerais en savoir plus. »
« Si tu as mal lorsque tu regardes le passé et que tu as peur lorsque tu regardes l'avenir, regarde à côté de toi et ta meilleure amie sera là. »
J'écoutais avec attention les paroles de ma meilleure. En fait, je faisais beaucoup d'efforts pour me concentrer, parce que ces derniers temps, j'étais assez perturbée. Il s'était passé tellement de choses que j'avais du mal à tout accepter, à tout comprendre et surtout à tout expliquer. Je n'étais pas la seule dans cette situation, c'était une évidence. C'était pour ça, en partie, que j'étais venue voir Ebony sans la prévenir, parce que je me suis rendue compte qu'il fallait que l'on profite au maximun de chaque moment avec les personnes que l'on aime le plus au monde. Et Ebony était ma meilleure amie depuis toujours, elle me manquait et j'avais besoin de l'avoir à mes côtés. Elle savait ce qu'il y avait de mieux à faire dans n'importe quelle situation où je me trouvais et même si cette fois ci c'était différent avec l'actualité, je savais que je pouvais compter sur elle pour me ressaisir et m'aider à avancer. Et je ferai toujours la même chose pour elle, quoi qu'il arrive, je serai là.
Elle m'expliqua ce qu'il se passait à Sainte Mangouste, ou tout du moins l'ambiance qu'il y avait là bas. Et je ne savais pas quoi lui répondre, parce que ça devait être éprouvant et puis j'étais angoissé à l'idée de sortir un mot de la bouche, vu que j'étais complètement chamboulée. J'espérais qu'elle ne le remarque pas, mais nous étions comme des sœurs et nous connaissions les réactions de l'autre. Mais je faisais mon maximum pour ne pas fondre en larmes, je n'avais pas oublié que ce n'était pas dans la nature d'Ebony et je savais qu'elle n'aimait pas ça du tout, mais j'étais sensible et elle m'acceptait comme ça. Alors je ne dis rien, j’acquiesçais et me tournais vers elle.
Quand elle me dit que nous avions tous changé, j'eus l'impression que j'allais vraiment m'effondrer. Mon coeur battait de plus en plus fort et je ne pus m'empêcher de me retenir contre le meuble qui était près de moi. J'ai remarqué que le regard d'Ebony avait changé et j'avais deviné qu'elle comprenait que j'allais mal. J'avais honte, mais je ne pouvais rien lui cacher. J'avais la gorge nouée, mais elle continua à parler et ça me laissais un peu de temps pour me ressaisir. Elle aussi repensait à l'époque où nous étions à Poudlard. Tout paraissait simple et beau à ce moment là, c'était à la fois très proche et très lointain. Je souris quand elle me rappela qu'elle aidait souvent les autres, c'est vrai qu'elle nous manquait souvent notre Ebony mais sa générosité était magique à voir.
« Oh.. Non c'est juste que c'est beaucoup d'émotions tout ça.. Il se passe tellement de choses, j'ai l'impression de perdre le contrôle de tout, comme ci tout allait s'écrouler. Rien n'est facile dans le monde des adultes. Mais je crois que je suis fatiguée, je devrais me reposer mais je n'y arrive pas.. »
Je fis une pause avant de reprendre. Je souris, repensant encore une fois au passé.
« Oui, tu me faisais rire quand tu faisais ça, c'était adorable mais je ne pouvais pas m'empêcher de te faire la morale, parce que je te voulais avec nous ! Ta générosité est magnifique, en tout cas, et ça, ça n'a pas changé, j'en suis sûre et certaine. »
Puis elle s'approcha de moi et son étreinte me rassura. Je la regardais, elle avait le don de me calmer. J'écoutais ces paroles encore une fois et ce qu'elle m'annonça me fit presque oublier tout le reste.
« Tu veux faire partie de l'Ordre ? Oh mon Dieu, Ebony mais c'est merveilleux ! Une personne comme toi dans l'équipe, si je peux dire ainsi, ça serait fantastique ! Dis-moi, que tu veux tu savoir ? Le genre de missions que nous avons ? Les réunions ? Les autres membres ? »
Je lui souris chaleureusement. Cette demande me faisait chaud au coeur. On avait besoin de personnes comme elle pour faire changer les choses.
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
La conversation avec Alisson avait un léger gout d’amertume. Elle lui rappelait leur adolescence passée, leurs années à Poudlard. Cela lui donnait même l'impression de se faire vieille. Mais contrairement à ce que pensait la journaliste, tout le monde changeait. Tous sans exception. Ebony plus que personne d'ailleurs. La petite brune avait bien grandi, elle était certes toujours aimable, avenante et prête à aider son prochain, mais il n'en restait pas moins qu'elle s'était métamorphosé en un joli papillon. Elle n'était plus tout à fait la même, comme Alisson n'était plus la petite fille qui se baladait dans les couloirs de Poudlard. Elle avait un métier formidable qu'elle semblait réussir et mener à bien. Il arrivait bien souvent à l'infirmière de Poudlard de lire les articles de sa meilleure amie. Elle les suivait avec attention et achetait régulièrement le journal dans lesquels ils étaient publiés. Alisson ne bossait pas toute seule, ou du moins jusqu'à maintenant. Et Ebony prenait toujours plaisir à les feuilleter, ils avaient un intérêt et une certaine légèreté. Ils parlaient de tout sans exception. Les confidences de la rousse levèrent plusieurs fois le cœur de la brune. Elle était triste, fatiguée et quelque part, elle la comprenait. Le temps, le contexte actuel n'aidaient pas vraiment à aller mieux. Ebony repensait bien entendu à son agression dans Londres, cette agression dont elle n'avait jamais parlé jusque là. Cependant, elle n'était pas assez bête pour se poser tout un tas de questions qui n'auraient comme résultat que de la faire péter un câble : Pourquoi moi ? Pourquoi je suis en vie ? Et s'il n'était pas venu me sauver ? Toutes ces interrogations étaient toutes exclues. Elle avait une chance en or de se rattraper, de faire quelque chose de grand, de s'intégrer à une cause qui la concernait. Et Alisson pouvait l'y aider. Ce qu'elle ne manqua pas de lui dire. Rejoindre l'ordre du phénix n'était pas une idée qui datait d'hier. Non, elle y pensait depuis un moment déjà, avant même ce jour lugubre durant lequel elle avait vécu un cauchemar. Elle n'oublierait pas. Le soir en s'observant dans le miroir de sa salle de bain, elle en voyait les restes : des bleus, des cicatrices. Certaines marques finiraient par disparaître, mais pas celles qui se trouvaient à l'intérieur. Puis les mangemorts, les mêmes êtres horripilants, avaient attaqué Pré au Lard durant le marché nocturne. Des élèves autant que des adultes étaient tombés. Cette sombre nuit resterait graver à jamais dans les mémoires. Raison de plus pour réagir et donner de la voix. Mais elle ne changerait pas les choses à son niveau. Elle était loin de ressembler à Dumbledore.
L'enthousiasme débordant de Alisson en entendant la demande de son amie fut presque contagieux. Elle ne voyait pas vraiment les choses de la même façon. Elle ne comprenait pas vraiment en quoi elle serait utile. Elle n'était ni plus puissante que ses amis, ni vraiment dotée de plus de connaissances. Non, elle avait juste une baguette à proposer. Et éventuellement des idées. Mais elle était tout de même ravie de voir que ces informations pouvaient avoir un tel effet sur sa rouquine préférée. En vérité, elle ne connaissait pas d'autres rousses, forcément elle l'adorait plus que les autres n'est-ce pas ? Bref. Elle la gratifia d'un large sourire. Quelque part cette attitude la rassurait. Elle lui prit le bras afin de lui indiquer qu'elles devraient en parler plus loin. « Allons en discuter dans mon bureau, je t'avouerai que j'aimerais éviter que certaines oreilles baladeuses nous entendent. » Fit-elle en montrant la pièce se montrant tout au fond. Elle l'attira donc là-bas, sans trop de difficulté. La journaliste ne semblait pas être en désaccord avec cette idée. Elles seraient plus tranquilles là-bas. Le calme y régnait et rares étaient ceux qui osaient y mettre le nez. Sur le seuil, elle invita sa meilleure amie à s'installer et poussa ensuite la porte. Pour tout dire, elle ne s'éloigna pas de son amie et prit place juste sur le siège à côté, trouvant plus commode d'avoir une certaine proximité. « En effet, j'aimerais rejoindre l'ordre. Avec la montée des mangemorts, je t'avoue que je ne suis pas tranquille pour les enfants, pour Poudlard, pour les gens en général. Et ça me tue de ne rien faire pour eux. Je n'aime pas l'idée de rester assise dans le fond de mon infirmerie bien sécurité à attendre sagement que les étudiants viennent pour me demander de l'aide. » Avoua t-elle en tirant une grimace. Etre neutre ne la dérangeait pas le moins du monde, elle comptait pas mal de personnes qui songeaient qu'il s'agissait d'une sécurité. Mais elle ne pouvait pas rester insensible à la douleur des autres. Tout le monde était en panique tandis que la terre hurlait sa douleur. Elle réfléchit un instant quant aux questions qu'elle allait poser. Elle craignait un peu de ne pas savoir quelle direction prendre si elle ne prenait pas un peu de temps avant de reprendre la parole.
Elle se demanda bien ce que Dumbledore et le reste de l'ordre allaient bien trouver quoi lui faire faire. Elle ne travaillait pas au ministère et ne serait donc d'aucune utilité pour rapporter des informations. Elle n'était pas auror non plus, donc aucune utilité pour arrêter frontalement les mangemorts. Toutefois ses connaissances en médicomagie pouvaient facilement éviter un petit tour à Saint Mangouste et les questions qui pouvaient pleuvoir. « Par commencer, j'aimerais bien savoir si je connais d'autres personnes que toi qui feraient partie de l'ordre. Aussi, tu dis que ça serait fantastique que j'entre dans l'ordre mais quelles seraient mes fonctions ? Enfin globalement. Je n'ai jamais été une grande duelliste. Je puise davantage mes forces dans ma connaissance des plantes, des sortilèges de soin. » Elle inclina légèrement la tête sur le côté tout en fronçant les sourcils. Elle pouvait dire sans se tromper que Aiden avait rejoint l'ordre du phénix lui aussi. Quand ? Elle ne saurait répondre à cette interrogation. Au début peut être. Ça lui paraissait plutôt vraisemblable. Mais elle ne voulait pas lui demander tout ça à lui. Elle lui faisait confiance bien entendu, mais elle n'était certaine de rien. Alors que Alisson lui avait dit cette vérité très clairement. « Oui, et bien sûr, les réunions. Quand est-ce qu'elles se fond ? Est-ce qu'il y a une certaine régularité ? Et qui les mènent aussi ? » Elle était curieuse. Elle voulait savoir dans quoi elle mettait les pieds. Il était hors de question de faire une erreur ou d'arriver comme une fleur dans cette organisation secrète qui l'intéressait réellement. Elle calculait peut être tout, mais comment pouvait-on l'en blâmer ? Elle ne fonçait pas tête baissée. « Et comment on y entre ? Est-ce que je dois contacter quelqu'un ? Ou alors, c'est toi qui me conduit à quelqu'un qui décidera si je suis capable ou non d'en faire partie ? » L'intégration dans l'ordre, voilà ce qui lui semblait important.
« Si tu as mal lorsque tu regardes le passé et que tu as peur lorsque tu regardes l'avenir, regarde à côté de toi et ta meilleure amie sera là. »
J'étais agréablement surprise qu'Ebony me parle de l'Ordre. C'était quelque chose de très important pour moi. Je m'y étais engagée justement parce que j'avais envie de me sentir utile, pour aider les autres, pour que tout se passe bien et surtout pour assurer la protection du monde des sorciers avec toute l'équipe. Nous avons tous envie de combattre face à Vous-savez-qui et ses acolytes pour assurer la paix ici. C'était devenu primordial ces derniers temps de veiller sur les « bons » sorciers, de les protéger, de les rassurer aussi. Il y a tellement de menaces sur le monde magique… Dumbledore avait eu raison de fonder cette équipe. L'Ordre prenait une grande place dans ma vie, tout comme le journalisme. J'étais déterminée et courageuse, si bien que j'étais une pure élève de Gryffondor et le Choixpeau ne s'était donc pas trompé. J'avais ça dans le sang et c'était comme ça. Rien ne pourrait y changer. Nous devons tous résister face à la menace, c'était le but de l'Ordre aussi. Alors si ma meilleure amie depuis toujours me parler de ça, je devais être forte et ne pas me laisser abattre par les événements récents. Elle était toute aussi motivée que moi pour défendre nos alliés, c'était le principal. Je connaissais bien l'Ordre et j'avais aucun doute pour Ebony, elle avait elle aussi sa place dans l'équipe.
Elle m'emmena dans son bureau pour que personne ne nous entende, elle agissait bien. C'était un bon point pour l'Ordre, la discrétion. Ebony était une fille intelligente et elle saurait faire face à toutes les situations, comme les autres membres de l'équipe et moi même. Dumbledore avait confiance en nous. Elle m'expliqua qu'elle n'était pas rassurée face à la montée des mangemorts et que ça l’inquiétait pour les élèves. Elle avait raison, c'était inquiétant et avoir des membres de l'Ordre au sein de Poudlard ne pouvait être que bénéfique. Il y avait déjà Caroline, Zelena et Ezra mais Ebony ne le savait sûrement pas. Si bien qu'elle me posa des questions et je l'écoutais avec attention. Au final, elle ne connaissait pas bien le fonctionnement et l'organisation de l'équipe, ce qui était normal puisque nous restions discrets. Mais j'allais lui expliquer ce que je savais. Il le fallait, si elle veut venir. Je sentais sa motivation. C'était très important. Elle semblait être un peu nerveuse face à tout ça, c'est sûr que ça allait être nouveau pour elle mais il n'y avait pas de quoi s’inquiéter, j'allais la guider.
« Il ne faut pas que ça te stresse, tu sais. Au départ, ça semble tellement compliquée mais l'Ordre est une organisation secrète alors ça fait forcément peur. Mais tout se passera bien. Si tu ne te sens pas d'aller au combat direct, tu n'en ai pas obligé, le plus important est de résister face à l'ennemi. Tes connaissances en médecine peuvent nous être vraiment très utiles, en potions aussi. Lors des réunions, nous discutons beaucoup et plus on est, mieux c'est. Il nous faut des tas d'avis pour être encore plus forts. Tu sais quoi ? A la prochaine réunion, je t'emmène. Il n'y a pas de régularité, on se réunit souvent mais sans vraiment de moment précis. En ce moment, tu te doutes qu'on parle beaucoup entre nous, c'est normal. On met en place des protections, des plans si tu veux. On parle pour savoir comment combattre, comment être plus forts et notre objectif est de protéger les sorciers. Tes connaissances nous seront donc très utiles. Oh et autant te le dire, Ezra, Zelena et Caroline font partie de l'Ordre aussi. Mais il faut surtout rester discret, d'accord ? C'est une façon de nous protéger aussi. Après on peut agir en dehors de l'Ordre, par exemple dans mes articles je n'ai pas peur de donner mon avis. Ce n'est pas de la provocation, il faut montrer qu'on se soutient face à Tu-sais-qui. Dumbledore s'occupe de l'Ordre. Et pour ton intégration, je t'emmène avec moi la prochaine fois, je vais parler à Dumbledore et aux autres membres mais je suis confiante, tu feras vite partie des nôtres. »
Je lui souris. J'étais contente qu'elle veuille nous accompagner dans notre action contre « le Seigneur des Ténèbres. »
Spoiler:
Désolée pour l'attente, j'espère que tu ne m'en veux pas trop...
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
Depuis quelque temps, elle désirait faire quelque chose de "grand". Se rendre utile était un but qu'elle souhaitait à présent atteindre plus que tout. Pas qu'elle avait été égoïste, par le passé, ou indifférente à la douleur des autres... Non loin de là ! Disons que sa colère toute nouvelle la poussait en ce sens. Et elle ressentait de plus en plus le besoin d'être nécessaire aux autres. Faire passer les autres avant elle, aider et donner sans compter n'étaient pas des particularités neuves, mais elles allaient en s'amplifiant avec les semaines qui s'écoulaient. Et sa culpabilité de survivante nourrissait son appel à l'héroïsme. Ainsi faire part de ses doutes, de ses questions et de ses impressions à sa meilleure amie lui paraissait tout à fait normal. Et Alisson était la personne idéale pour se confier - et ce même si elle procédait à cette pratique que très rarement ! - et lui demander comment intégrer l'ordre du phénix. Assise à son bureau au fond de l'infirmerie, elle discutait avec elle. Elle s'inquiétait pour les élèves, de l'insécurité grandissante. Elle qualifiait les mangemorts de véritables terroristes - comment les décrire autrement d'ailleurs ?- et s'interrogeait sur le nombre de jours qui les séparait d'une attaque de ces sorciers contre Poudlard. Les protections tiendraient sans aucun doute. Néanmoins, Ebony soupçonnait le seigneur des ténèbres d'un très grand entêtement. Il finirait par trouver une autre solution pour atteindre plus précisément Dumbledore et les pauvres étudiants du collège. La gare de King Cross était une cible facile. Et on pouvait y faire sans peine un véritable massacre. La tuerie de Pré au Lard ne satisfaisait peut-être pas ce groupe de mages noirs... En tout cas, elle l'imaginait. Et cela la terrifiait. Un long frisson parcourut sa colonne vertébrale. Et elle se lança alors pour exposer ses inquiétudes. Personne d'autre ne pouvait mieux la comprendre que la journaliste. Et honnêtement, elle démontrait d'un grand enthousiasme à l'idée d'enrôler l'infirmière dans l'association de Dumbledore. Le terme d'ordre s'associa aussitôt à discrétion et secret. Ce n'était pas plus mal ainsi. Se révéler au grand jour n'était pas une bonne idée, surtout dans un tel contexte. Elle garda le silence tout le long du monologue de la jeune Alisson. Les renseignements se comptaient par millier. Silencieuse et concentrée, elle suivait sans trop de mal le chemin qu'empruntait son amie. Elle semblait saisir la crainte et le stress que provoquaient la dimension hermétique de l'armée construite par le directeur de Poudlard. De mémoire, la rouquine avait toujours été sensible aux autres. Elle appuya plusieurs fois sur l'intérêt de ses connaissances autant en médicomagie qu'en potions. Experte en potions, en poisons, en plantes, etc, ça elle l'était. Son mentor à Saint Mangouste regrettait encore aujourd'hui de ne pas l'avoir convaincue à rester et poursuivre ses études pour devenir guérisseuse. Et si en théorie, elle était une grande stratège. Elle n'arrivait tout bonnement pas à mettre tout ça en pratique dans des duels... peut-être que faire du mal lui était étranger. Mais cela pouvait changer peut-être avec le temps, au contact de l'ordre. Puis Alisson cita quelques noms, ce qui l'étonnait bien entendu. Zelena Von Staël. L'une des femmes les plus admirables et impressionnantes qu'Ebony ait eu la chance de rencontrer. Caroline. Une vraie petite lionne derrière sa délicatesse et son optimisme à toute épreuve. Et Ezra aussi. Déterminé et plus observateur qu'il n'y paraissait, il faisait lui aussi une recrue satisfaisante. Bref, aucun des trois ne choquait, bien au contraire. Et elle continua sur sa lancée, toujours aussi pleine d'entrain.
« Wow ! » S'exclama-t-elle prise d'une certaine admiration. Alisson venait de répondre à toutes ses questions en une minute chrono. L'infirmière afficha un faible sourire. Les mains liées, les coudes posés sur son bureau, elle réfléchissait et enregistrait toutes les informations dans son esprit. Jusqu'à maintenant, elle avait toujours été une idéaliste, une rêveuse. Elle voulait un monde meilleur, faire tomber cette société qui oppressait les sangs dits "impurs" sans jamais rien faire pour mettre en œuvre ses convictions. Peut-être ne s'était-elle pas rendue compte de la dureté de la civilisation sorcière avant... Il fallait dire qu'avant son agression et le marché nocturne, la souffrance et la tristesse lui avaient été entièrement inconnues au point de s'emmurer dans une neutralité déconcertante. Pourtant, ce jour-là, elle s'apprêtait à quitter sa conception idéaliste du monde pour prendre les armes et réaliser enfin quelque chose de grand. « En fait, je suis entourée de beaucoup de membres de l'ordre. » Nota-t-elle toujours en pleine méditation. Elle encore en retard ! Ça lui arrivait tellement souvent en ce moment. Elle revint à la réalité peu de temps après. Secouant la tête pour balayer cette sombre théorie. Il n'était jamais trop tard pour ouvrir les yeux en grand et devenir une autre personne.« Je viendrai donc avec toi pour la prochaine réunion. Tu me tiendras au courant ? Il faudrait se trouver des noms de... » Elle ne finit pas sa phrase concevant que sa touche d'humour ne tombait pas à pic. Elle estima qu'elle devait tout simplement se taire et plongea son regard dans les yeux noisette de son amie. Elle ressentait une certaine appréhension. Une véritable guerre se préparait. Le sang coulait déjà. Des tombes se creusaient. Chaque jour, Lord Voldemort, autrement dit le Seigneur des Ténèbres ou vous savez qui, avançait ses pions sur l'échiquier. Il se parait de sa plus belle cruauté, de sa détermination à toute épreuve pour engendrer de la terreur. Ebony Lancaster entrevoyait une bataille des plus meurtrières. Alisson avait déjà pris une décision. A présent, c'était au tour de notre brunette. « Je vois l'ordre un peu comme la résistance. Les aurors ne se révèlent pas assez nombreux pour contenir la menace des mangemorts. On a pu le constater très récemment. Le ministère manque de beaucoup d'armes, malheureusement. Il y a quelques espions chez les mangemorts qui font partie de l'ordre ... ? Je veux dire, c'est la seule manière de les combattre non ? De savoir qui ils sont, où ils se trouvent et ce qu'ils fabriquent. » Elle marqua une pause et cilla plusieurs fois en se demandant comment sa meilleure amie allait le prendre. Elle n'était pas courageuse et son esprit se faisait fertile pour les idées d'organisation. Elle n'avait pas été répartie pour rien à serdaigle. Bien que certains osaient remettre en cause son intelligence - oui, oui ! - d'autres la remarquaient sans peine. Et qu'est-ce qu'elle déteste qu'on doute de son discernement et de sa logique ?! Alors oui, elle se montrait parfois très enfantine, voire extravagante, mais les génies n'étaient-ils justement pas incompris ? « En fait, je me sentirai plus à l'aise dans l'ombre : remonter le moral des troupes, l'organisation, les soins et même pourquoi pas la stratégie ? Tu vois ? Je n'ai pas la carrure d'une combattante. » Boulimique de travail, perfectionniste et opiniâtre, elle faisait une bonne "administrative". Elle aurait très probablement pu faire une bonne assistante pour un membre du magenmagot ou quelque chose comme ça. Quoique la politique n'était pas faite pour elle. Mais tous les cas, il valait mieux ne pas la sous-estimer.