"Mieux vaut mourir incompris que passer sa vie à s'expliquer." Je griffonnai cette citation de William Shakespeare dans mon journal. Typiquement adolescent ceci. Mais depuis que j'étais revenue de France, je trouvais la compagnie de ce journal rassurante. Pas aussi rassurante que celle d'Aiden, évidemment. Mais dans ce journal, je savais que je pouvais être entièrement moi et dire tout ce que je ressentais, tout ce qui me pesait. A cet instant où je notais ces mots dans mon carnet, je pensais à Seth. La dernière fois que je l'avais vu, cela s'était mal passé. Teruki sortait de mes appartements au matin et on était tombé nez-à-nez avec Seth qui n'avait pas été des plus corrects. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Après tout, je ne le connaissais pas depuis bien longtemps. Après qu'il m'ait sauvé la vie, c'était des coups d'œil furtif dans les couloirs puis on avait discuté dans son bureau. On m'avait dit de me méfier de lui. Et ce jour-ci j'avais découvert un autre aspect de sa personnalité. Mais je ne m'étais pas laissée dépasser par le ton qu'il prenait et j'étais fière de ne pas m'être laissée marcher dessus. Mais pourquoi avait-il réagi aussi violemment en voyant Teruki ? Il se détestait, je le savais, mais à ce point...
Je rangeai mon carnet dans mon sac en bandoulière et m'approchais de la rambarde. A chaque fois que j'avais un problème, que je me sentais oppressée, que je souhaitais prendre l'air, je venais ici. Souvent, après une dispute avec Aiden ou bien lorsque les examens et révisions de fin d'année m'angoissaient, je montais les marches de la Tour d'Astronomie et je m'avançais vers la rambarde. Je regardais le parc, la Forêt Interdite, puis à l'horizon. Je sentais le vent qui faisait danser mes cheveux et l'air frais me redonnait du courage. Ce jour-ci, une brise légère soufflait et le soleil au loin se couchait doucement. La vue était absolument magnifique et dégageai une telle sérénité qu'un sourire se glissait lentement sur mes lèvres.
J'aimais ce paysage, tout comme j'aimais le fait d'être revenu à Poudlard. Je n'aurais jamais du quitter cet endroit si beau même si aujourd'hui, j'avais encore du mal à m'intégrer au sein de mes collègues. Pourtant, même si d'autres continuaient à m'éviter, Teruki avait su gagner ma confiance et depuis notre fameuse soirée il était devenu un ami. Je soupirai en repensant à mes exploits lors de cette nuit avec lui mais en même temps, le souvenir du lendemain avec Seth me refroidit. Que cherchait Seth à la fin ? Et que ferais-je surtout si je le croisais ? Car, pour le moment, l'occasion ne s'était pas présentée et j'en étais pour le moment contente. Mais je savais qu'à un moment ou à un autre, il faudra qu'on se parle, même si je redoutais ce moment. Est-ce que dans ce cas, au lieu d'attendre l'échéance je devais régler le problème immédiatement en me rendant à son bureau ? Je ne manquais pas de courage mais... je craignais qu'il ne veuille me parler. Peut-être que oui après tout il m'avait soigneusement évité ces derniers jours et si je me présentais maintenant à son bureau il n'ouvrirait pas la porte.
Dernière édition par Caroline Sangster le Lun 17 Aoû - 14:21, édité 1 fois
Seth Avery
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/01/2015 + PARCHEMINS : 311 + LOCALISATION : Poudlard
Fatigue, insomnie… Seth était depuis quelques semaines littéralement sur les rotules. Les derniers évènements, l’état lamentable dans lequel se trouvait le monde magique de Grande-Bretagne éreintait autant son physique que son moral… Sans compter sur ses propres soucis personnels. Il y avait tout d’abord cette Rubis Lewis, vestige de son passé d’adolescent insouciant qui venait de ressurgir, ensuite ces Mangemorts qui ne cessaient de tourner autour de la famille Avery, espérant les recruter pour leur croisade aussi meurtrière qu’imbécile. Même si le professeur des Sortilèges comprenait certaines de leurs motivations, il ne pouvait décemment cautionner tout leurs agissements. A quoi bon terroriser la population pour faire avancer une quelconque revendication ? La suprématie des sang-purs ? Quel était le rapport avec leur attaque lors du marché nocturne ? A quoi cela pouvait-il les avancer ? La réponse était plus que confuse. Peut-être devrait-il leur poser directement la question ? Mais ça l’obligerait à se lier avec un de ces fanatiques de la baguette… Hors de question. Le temps n’était pas à la décision, même s’il savait qu’un jour ou l’autre il serait amené à faire un choix. Le Seigneur des Ténèbres ne tendait pas sa main un nombre infini de fois. Pour lui soi vous étiez avec lui ou contre lui. Pas d’alternative. Peut-être devait-il envisager de quitter le territoire dans ce cas ? Obliger les membres de sa famille auxquels il tenait et rejoindre un quelconque pays pour éviter l’affrontement ? Non ! Il secoua la tête. Ce n’était pas digne d’un Avery. Qui plus est de Seth Avery (note de l’auteur : bonjour les chevilles !). Il ferait face, ferait ses propres choix et vivrait avec. Point. Peu désireux de se coucher, il se dirigea vers la Tour d’Astronomie : un lieu qu’il affectionnait pour sa tranquillité et sa situation propice à réfléchir. L’air frais lui ferait du bien… Sans compter sur la bouteille de bourbon (à moitié-vide) qu’il avait miniaturisé dans sa veste. Un ptit coup au clair de lune ne pourrait pas lui faire de mal. Il espérait juste ne pas croiser un couple d’ado en plein batifolage. Il ne manquerait plus que ça ! Au moins se défouler sur des élèves à coup de retenus l’aiderait à évacuer la tension ? Mouais. Discutable. Une fois arrivé aux pieds de l’escalier qui menait en haut de la Tour, il prit quelques instants pour écouter le moindre bruit et détecter la présence de quelqu’un. Seul un petit craquement lui vint aux oreilles. S’agissait-il d’une souris ou d’une personne ? Ni une, ni deux, il grimpa énergiquement, se tenant tout de même à la rambarde car un peu marqué par les effets de l’alcool qui avait déjà ingurgité, pour grimper à destination. Enfin sur pied, il chercha du regard l’origine du bruit, et le trouva rapidement. Soupirant, il dit :
« Caroline… »
L’un de ses sujets d’inquiétude du moment. Ce petit truc qu’il ressentait pour cette née-moldue qu’il avait sauvé dans la forêt interdite. Sa collègue dont il pensait aussi souvent que sa Serdaigle favorite. Deux caractères différents, deux jeunes femmes diamétralement opposées qui ne cessaient de le tourmenter par leurs propres existences. L’image d’un Teruki sortant des appartements de Caroline au lendemain de son bal s’imposa à son esprit. Sourire narquois aux lèvres, il prit sa bouteille pour lui redonner sa taille normale. Il déboucha la goulot et bût une gorgée avant de lui lancer :
« Je suis surpris de te retrouver ici, seule… Où est donc passé Teruki ? Encore sous la couette peut-être ? »
Autant Seth savait être gentleman, autant il pouvait être le dernier des enfoirés. Un fait qui lui arrivait souvent lorsque quelqu’un le contrariait. Surtout lorsque ce quelqu’un se nommait Caroline.
« C’est que vous aviez l’air proche vous deux »
Marchant vers elle, il lui tendit sa bouteille.
« Un coup ? Vu ce que tu as fait la dernière fois sous les effets de l’alcool ça peut devenir amusant… Chacun son tour... »
Ce paysage apaisant me faisait revenir le sourire et m'enlevait presque comme un poids dans la poitrine. J'ouvris les yeux au moment où j'entendis des bruits de pas. Je fis volte-face et découvris celui qui occupait mes pensées : Seth. Je passais par plusieurs émotions. D'abord la surprise. Que faisait-il là ? Puis la colère. Pourquoi venait-il me déranger ? Que voulait-il me dire à nouveau ? Puis la compassion. Il avait traversé des choses difficiles, sûrement à Pré-au-Lard, et je me devais d'être correcte. Que devais-je faire maintenant ? J'étais plutôt mal à l'aise. Mais je ne voulais pas lui montrer, aussi, lorsqu'il prononçait mon prénom comme s'il était quelque peu déçu, je croisais les bras sur ma poitrine et attendis. Hors de question que je décolle d'ici. J'étais là la première. Oui, bon peut-être un peu enfantin ça... Enfin passons. Peut-être qu'il ferait demi-tour ? Il n'avait pas non plus très envie de me voir sûrement. Mais alors un sourire mauvais s'afficha sur son visage et lorsque je le vis sortir une bouteille, je compris qu'il n'avait aucune intention de partir. Mais, moi, étais-je prête pour "l'affrontement" ? Peut-être que je ferais mieux de partir et ranger ma fierté ? Je commençais alors à prendre mon sac posé au sol quand il se mit à me parler à nouveau :
- Je suis surpris de te retrouver ici, seule… Où est donc passé Teruki ? Encore sous la couette peut-être ?
Oh non... Voilà qu'il recommençait. Et je sentais la colère remontait. Mais pas que ça remontait. Des paroles mauvaises, vexantes. Il fallait que je parte avant que ça ne se complique. De toute évidence, il était complètement bourré et s'expliquer aujourd'hui ne servirait à rien. J'irai le voir plus tard, quand il sera sobre, dans son bureau. Ou bien j'irai en parler directement avec le professeur Dumbledore ? Quoi que si je disais ça, il risquait de le renvoyer. Etait-ce ce que je voulais ? Non. Ce petit échange mental me permettait de concentrer sur autre chose, et oublier ses paroles.
- C’est que vous aviez l’air proche vous deux
Ignore le Caroline, ignore-le. Je pris mon sac en bandoulière et commençais à partir en me concentrant sur les escaliers. Seulement, Seth ne voulait pas s'arrêter là et s'approcha de moi avec sa bouteille.
- Un coup ? Vu ce que tu as fait la dernière fois sous les effets de l’alcool ça peut devenir amusant… Chacun son tour...
Je m'arrêtais net et laissais glisser mon sac au sol. 3,2,1. D'un mouvement brusque, je me tournais vivement vers lui et pointais ma baguette vers lui. D'un pas déterminé, j'avançais vers lui, baguette devant moi et le poussais contre la rambarde. Même si Seth semblait fort et doué, l'alcool avait l'air de l'avoir quelque peu affaibli. A moins qu'il ne s'attendait pas à ce que je réagisse de cette manière. Mais là ce n'était plus supportable. Baguette sous son menton, mon corps à quelques centimètres du sien collé contre la rambarde, je dis du ton le plus mauvais que je pus :
- Ecoute moi bien, Seth Avery, car je ne vais pas le répéter deux fois : je ne sais pas ce que tu t'es t'imaginé entre moi et Teruki, mais sache qu'il ne s'est rien passé. Teruki, tu le détestes, soit ! Mais MOI, MOI, me considérer comme une...
Je ne réussis à dire le mot tellement j'enrageais. Ma baguette commençait d'ailleurs à crépiter mais pourtant je continuais.
- Tu peux avoir autant de prostitués que tu veux, par le caleçon de Merlin, ça ne m'intéresse pas ! Mais me traiter comme l'une d'entre elle, ça je te l'interdis !
Le regard dur et fixé sur lui, j'espérais sincèrement qu'il me croirait. Remarque, dans un sens, s'il se moquait encore une fois de moi, il finirait par-dessus la rambarde.
Dernière édition par Caroline Sangster le Lun 17 Aoû - 14:27, édité 1 fois
Seth Avery
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/01/2015 + PARCHEMINS : 311 + LOCALISATION : Poudlard
« Un coup ? Vu ce que tu as fait la dernière fois sous les effets de l’alcool ça peut devenir amusant… Chacun son tour... »
Seth savait que si ça, ça ne la faisait pas réagir, rien le ferait. Quoique vu son état il n’avait sans doute pas eut d’autre objectif que de la titiller un peu et lui faire « payer » son rapprochement avec Teruki. Bien sûr, au plus profond de lui il savait qu’un tel comportement était non seulement idiot mais aussi immature. Pourquoi lui reprocher quelque chose que lui-même faisait ; Lui qui avait une relation avec la jolie Serdaigle. Caroline était libre après tout… Non ? Sa réaction, quoique normale, le surprit par sa soudaineté. Par Merlin c’est avec de gros yeux qu’il la vit se ruer vers lui, sortir sa baguette et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et le coller à la rambarde, menaçante. Il sentait distinctement le bout de la baguette de la belle blonde sous son menton tandis que ses yeux flamboyants le regardaient.
« Ecoute moi bien, Seth Avery, car je ne vais pas le répéter deux fois : je ne sais pas ce que tu t'es t'imaginé entre moi et Teruki, mais sache qu'il ne s'est rien passé. Teruki, tu le détestes, soit ! Mais MOI, MOI, me considérer comme une... »
Elle était de toute évidence furieuse et hors d’elle. Il s’attendait presque à ce qu’elle le balance du haut de la Tour d’Astronomie. Non. Elle n’serait jamais… N’est-ce pas ? De plus en plus cette certitude vacillait. Caroline était plus forte qu’elle n’y paraissait. Sous cet air angélique se cachait une lionne prête à défendre ses intérêts.
« Tu peux avoir autant de prostitués que tu veux, par le caleçon de Merlin, ça ne m'intéresse pas ! Mais me traiter comme l'une d'entre elle, ça je te l'interdis ! »
Leurs regards étaient désormais l’un dans l’autre, chacun s’observant avec minutie. Agacé d’avoir été ainsi mit en difficulté par la jolie demoiselle, il tenta de prendre sur lui en lui décochant un sourire ironique. Il n’était pas dit qu’il perdrait de sa superbe face à elle. Oh non !
« Qu’est-ce que tu vas faire maintenant Caroline ? Me balancer en bas ? Tuer quelqu’un c’est quelque chose tu peux me faire confiance… Tu en auras la force ? »
Alcoolisé et peut-être un brin téméraire, le sorcier se redressa et jeta sa bouteille dans un coin pour avoir les mains libres. Il sentit une seconde la pointe de l’arme de la belle s’enfoncer un peu plus dans sa chair lorsqu’il attrapa ses poignets pour la forcer à menacer autre chose que sa gorge. Puis, sans l’avertir, il lui vola un baiser : vorace et brutal. Seth ne saurait dire ce qu’elle allait faire : lui décocher une petite droite ? La repousser ? L’insulter ? Ou y répondre ? Il ne le savait pas mais dans tout les cas il l’avait fait…
La rapidité avec laquelle j'effectuais tous mes mouvements pour le plaquer contre la rambarde, ma baguette pointée sur lui, le surprit légèrement et dans un sens j'aurais pu en être flattée. C'est vrai que ce n'était pas tous les jours que je faisais mes preuves. D'autant plus que je n'avais pas été d'une grande aide à Pré-au-Lard, mais que ça ne valait pas beaucoup de faire une démonstration ici devant lui de ce que je savais faire. Après mon petit "discours" qui j'espérais avait été assez menaçant, Seth sourit et je le haïssais. Pourquoi me faisait-il ça ? Avait-il toujours été insupportable ? M'étais-je trompée sur son compte ?
- Qu’est-ce que tu vas faire maintenant Caroline ? Me balancer en bas ? Tuer quelqu’un c’est quelque chose tu peux me faire confiance… Tu en auras la force ?
Me défie-t-il ? Parce que si c'est ça, je n'hésiterai pas une seconde. Etant tellement furieuse, je serai prête à le pousser. Intelligent et malin comme il est, il trouverait sûrement une solution pour se tirer d'affaires. Mais s'il ne s'en sortait pas ? Pourrais-je me le pardonner ? Et que veut-il dire au juste ? Qu'il a déjà tué quelqu'un. Je fronce les sourcils, soudaine plus soucieuse et hésitante. Mais alors, le professeur se redressa et reprenant mon air méfiante et furieuse, j'enfonçais un peu plus ma baguette dans sa gorge avant qu'il ne jette violemment sa bouteille à côté et qu'il me saisisse les poignets. Le bruit du verre me fit tirer une grimace. Pourvu que personne ne monte, pourvu que personne ne vienne. On aurait pu se croire dans une vieille série américaine où un vieux couple se disputerait. Et je n'aimais pas du tout cette image. Et maintenant ? Que voulait-il ? Il me tenait fermement et même si je pouvais encore lancer un sort... Le voulais-je vraiment ? D'un seul coup, j'avais perdu l'assurance que j'avais eu il y a quelques instants auparavant. Je regardais Seth droit dans les yeux, jusqu'à ce que ses lèvres viennent se coller aux miennes. Bien que légèrement surprise au début, je répondis avidement à son baiser. Par Merlin, je l'avais attendu celui-ci. Attends quoi ? J'avais attendu un baiser de lui ? Non, pourtant, je veux dire, je... Je n'avais jamais rien éprouvé pour lui. A part ... quand je le voyais.. J'avais envie de me sentir proche de lui... J'avais eu envie de le revoir... Même si je ne le connaissais pas beaucoup... Mais... L'épisode avec Teruki. Je le repoussais et je le sentis se cogner à la rambarde. Qu'est-ce qui m'avait pris ?
- Qu'est-ce qui t'a pris ?
Bien sûr, c'était toujours plus simple de faire retomber la faute sur les autres. Mais il n'était pas dupe, j'avais répondu à son baiser, j'avais eu envie de prolonger ce moment mais... Quoi ? Pourquoi j'avais interrompu ce moment ? A cause de Teruki ? Non, à cause de ce que Seth avait dit ce jour-là, et de ce que Teruki m'avait appris. Mais j'avais juste envie d'oublier tout ça et de replonger sur ses lèvres qui me manquaient déjà.
Seth Avery
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/01/2015 + PARCHEMINS : 311 + LOCALISATION : Poudlard
Seth ne pensait à rien. Son cerveau en mode « off ». S’il avait sentit une légère résistance de Caroline, désormais il n’en était plus rien. Elle répondait à son baiser, lui renvoyant la même fougue dont lui-même avait fait preuve. Au plus profond de lui il savait que son attirance à l’égard de la blonde n’était pas à sens unique. Leurs regards à la dérobée, leurs attitudes l’un avec l’autre… La jalousie maladive dont faisait preuve Seth… Autant d’indices assez troublants. L’héritier Avery avait toujours tout contrôlé dans sa vie. Ses études, sa carrière, les filles qu’il fréquentait… Depuis sa relation avec la belle Lorelei, il lui semblait toutefois que tout partait en vrille. S’impliquer autant avec une élève… Prendre des risques inconsidérés… Et maintenant Caroline. Cette née-moldue aussi attachante qu’agaçante. Il se souvenait encore de la fois où il l’avait sauvé dans la Forêt Interdite. Ce premier regard, ces premières sensations lorsqu’il l’avait tenu dans ses bras… Et aujourd’hui tout semblait démultiplié. Etait-ce à cause de l’alcool qu’il avait ingéré il y a peu ? Sans doute. Mais pas que.
Lorsque sa collègue rompit l’échange, il ne pût laisser échapper un grognement de mécontentement. De quel droit osait-elle ??
- Qu'est-ce qui t'a pris ?
Son éternel sourire au coin, il dévisagea son interlocutrice. Mais sous son air bravache, il n’en menait pas long. Oui, qu’est-ce qui lui avait pris ? Il ne le savait pas lui-même. Pourquoi avait-elle posé cette question ?!
« Tu aimes mettre les pieds dans le chaudron… » dit-il l’air sérieux.
Seth soupira. Il aurait été tellement plus facile qu’elle le repousse… Ou qu’elle lui envoi une nouvelle gifle. N’importe quoi mais pas ça ! Il l’avait cherché.
« Tu le sais pas ? » demanda-t-il pour gagner du temps.
Il s’approcha d’elle, pour se retrouver à quelques centimètres de son beau visage. Il ne pouvait que constater une nouvelle fois le charme qui émanait d’elle. Ces yeux qui l’attiraient et le mystifiaient. Avait-elle un pouvoir surnaturel ? Des origines Vélanes peut-être ? Non. C’est idiot. Seth s’était déjà renseigné sur elle. Une Moldue sans aucuns dons. Aucune particularité… A part qu’elle soit… Caroline.
« Je serais curieux d’entendre ta théorie ? Mais et toi alors ? Je ne pense pas me tromper en avançant le fait que tu as… Apprécié ? »
L’ombre de Teruki planait encore dans son esprit. Que pouvait-être leur relation ? Et même si ce n’était pas le cas… Sa collègue était une magnifique jeune femme. L’idée qu’elle soit courtisée par un autre le tracassait. Oui elle avait répondu à son baiser mais était-ce dût à la surprise ? Il devait en avoir le cœur net.
« Peut-être que je ne suis pas celui que tu espérais voir dans ta vie… Peut-être est-elle déjà bien remplie ? »
Evidemment, Seth ne se défaisait pas de son petit sourire en coin. Alors que je prenais le sujet très au sérieux, il semblait le prendre d'une toute autre manière. N'était-ce encore qu'un jeu pour lui ? Se moquait-il vraiment de tout ? De toute façon, l'alcool n'arrangeait pas les choses pour lui et je doutais sérieusement qu'on puisse parler sérieusement ici et maintenant. Ainsi, alors que lui gardait son sourire, je restais stoïque et croisais les bras. J'étais mal à l'aise de ce qui venait de se passer, j'étais mal à l'aise si quelqu'un nous avait surpris, mais j'étais encore plus mal à l'aise par rapport à ce que je ressentais, là, à l'instant-même. Je voulais replonger sur ses lèvres si chaudes, je voulais fermer les yeux et me fondre en lui pour tout oublier. Est-ce que je regretterai par la suite ? Peut-être...
- Tu aimes mettre les pieds dans le chaudron…
Je levai un sourcil. Il avait quelque peu changé d'attitude et semblait prêt à me répondre. Etait-ce le moment où nous allions enfin avoir une véritable discussion sur ce que ... nous éprouvions l'un l'autre ? Il soupira et me lança une question rhétorique. Mais à ce moment-là il commença à s'approcher et je perdis un peu de mon assurance que j'avais gagné quelques instants plus tôt. Pourquoi faisait-il ça ? Que cherchait-il ? A me faire perdre tous mes moyens ? Les choses entre nous avaient changé avec une rapidité étonnante, ne serait-ce qu'en l'espace de ces quelques minutes : alors que je le détestais pour ce qu'il m'avait dit par rapport à Teruki mais aussi pour ce qu'il se racontait à propos de lui et une élèvei, je l'avais embrassé et je ne pensais qu'à être plus près de lui.
- Je serais curieux d’entendre ta théorie ? Mais et toi alors ? Je ne pense pas me tromper en avançant le fait que tu as… Apprécié ?
Il était si proche, ses yeux si envoûtants. Je respirai une autre fois et répondis sans sourciller :
- J'ai peut-être apprécié Seth... Mais je ne pense pas qu'on aurait du faire ça...
Voilà c'était dit. J'avais toujours eu pour habitude d'être une fille raisonnable, qui ne sortait jamais du "droit chemin". Sans être catholique ou quoi que ce soit d'autre, toutes mes relations étaient simples : j'avais eu des petits copains, comme Aiden, avec lesquels j'avais eu une certaine histoire même si toutes n'ont jamais été aussi fortes que celle que j'avais eu avec le Gryffondor. J'avais aussi eu des histoires d'un soir, des gars que je n'avais jamais revu et pour lesquelles je n'avais jamais rien ressenti. Mais Seth était différent : depuis qu'il m'avait sauvé la vie dans la Forêt, tout était différent avec lui. Ces regards en coin, ces petits sourires, ces paroles douteuses,... Et ce baiser. Ce n'était pas rien pour moi. Et même si pour l'instant je ne savais pas vraiment ce que je voulais, je ne voulais pas que ce soit l'affaire d'un soir avec Seth. Est-ce que je voulais une histoire sérieuse ? Je n'en savais strictement rien car la question ne s'était jamais posée jusqu'à maintenant. Il était trop tôt pour dire quoi que ce soit mais il restait certains points à éclaircir entre nous.
- Peut-être que je ne suis pas celui que tu espérais voir dans ta vie… Peut-être est-elle déjà bien remplie ?
Je le regardais un instant, un instant pour réfléchir. Est-ce que je voulais de lui ? Il m'avait sauvé la vie, et ses regards ne me laissaient pas indifférente tout comme autre chose... Mais l'histoire avec cette fille dont je ne connaissais pas l'identité revenait sans cesse dans ma tête et je voulais savoir. Je levais la tête vers lui, le regardant droit dans les yeux, les bras toujours croisés.
- Si tu penses à Teruki, je tiens à ce que tu saches que rien ne s'est passé entre nous. En revanche, je pense que je pourrais te retourner la question...
Allait-il se confier à moi ? Allait-il me parler de cette fille ? Je venais de lui avouer que je tenais à son opinion, à son avis sur moi. Je venais de lui dire que j'étais libre. Et je venais surtout de lui faire comprendre qu'il avait les cartes en main.
- Est-ce que tu me veux dans ta vie, Seth Avery ? dis-je, mes lèvres tout près des siennes.
Seth Avery
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/01/2015 + PARCHEMINS : 311 + LOCALISATION : Poudlard
« J'ai peut-être apprécié Seth... Mais je ne pense pas qu'on aurait du faire ça... »
Si d’extérieur Seth ne laissa transpercer aucune émotion sur son visage à ces mots ; Intérieurement il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une grande satisfaction. Elle avait… Peut-être apprécié ? Sans doute voulait-elle dire totalement ? Il ne savait plus trop où il en était avec elle. Caroline l’attirait, c’était un fait indéniable. Sa collègue était toute sauf quelconque : une personnalité qui ne pouvait pas laisser indifférent. Le genre de fille dont on se souvenait lorsqu’elle croissait votre route. Rien à voir avec toute ces autres cruches avec lesquelles Seth se plaisait à séduire habituellement ; Ceci mis à part sa belle Serdaigle. Lorelei. Une autre personnalité, un autre caractère, un autre genre de femme. Une dualité qui ne cessait de le tourmenter. Jouer double jeu n’était pas dans ses habitudes. Tout du moins pas avec deux jeunes femmes qu’il respectait sincèrement. Elles méritaient mieux qu’un sorcier vicieux et égoïste. Le choix. Le choix s’imposerait à lui. Peut-être demain ? Peut-être dans plusieurs mois ? Il ne le savait pas et ne voulait pas le savoir. La vie était mystérieuse : lui qui était prédestiné à s’unir à une femme d’une ascendance équivalente sans faire de vagues. Très tôt Seth s’était éloigné de ce chemin tout tracé par ses parents. Etait-ce la conséquence d’un tel entêtement ? D’un côté une née-moldue sans une goutte de sang sorcier dans son arbre génalogique et de l’autre une de ses étudiantes. Deux amours interdits, deux attirances malsaines pour le commun des mortels.
« Peut-être », laissa-t-il échapper plus pour lui que pour la jolie blonde en face de lui.
Subtilement, il la questionna sur la possibilité qu’il y ait déjà quelqu’un dans sa vie. Une part de lui l’espérait : au moins les choses seraient dites et il pourrait passer à autre chose ; Si du moins c’était possible.
« Si tu penses à Teruki, je tiens à ce que tu saches que rien ne s'est passé entre nous. En revanche, je pense que je pourrais te retourner la question... Est-ce que tu me veux dans ta vie, Seth Avery ? »
Il sentait son souffle chaud se mêler au sien, son odeur emplir ses sens, l’esprit en ébullition. Cette fille… Ce diable de Teruki, bien qu’ayant quitté Poudlard en toute hâte récemment, faisait encore parler de lui. Depuis qu’il les avait surprit sortant de l’appartement de son ancien collègue, Seth s’était toujours demandé si effectivement il s’était passé quelque chose. A son grand soulagement il comprit que non. Cependant une partie de ses craintes se confirmèrent également : Caroline savait, ou avait de gros doute sur sa relation avec la douce Lorelei. Connaissait-elle con identité ? Il y avait peu de chance.
« Je ne sais pas… Ce que je veux vraiment… », Laissa-t-il échapper entre ses lèvres tout en la fixant du regard.
Il laissa un court silence s’installer entre eux. Seth se trouvait acculé, encerclé mentalement par ses propres pulsions et ses propres envies. Caroline. Lorelei. Il ne pouvait décemment pas parler ouvertement de cette relation professeur-élève si particulière. Seth n’y était pas prêt. Le sorcier poursuivit :
« Mais je sais ce que je ne veux pas… Et je ne veux pas te savoir loin de moi… », Fit-il en prenant délicatement le visage de la blonde dans sa main. « Il y a des choses que tu ne sais pas… Sur moi, sur ce que j’ai fait par le passé… Ce que je compte faire… Sur ce que je suis capable de faire. Je ne suis pas un gentil garçon Caroline. Je ne suis sans doute pas celui qui devrait te revenir…»
L’ancien Auror arbora son éternel sourire en coin, traçant à l’aide de son pouce de tendre petit cercle sur la joue de Caroline.
« Mais je m’en moque... », compléta-t-il en apposant une nouvelle fois ses lèvres contre les siennes.
Lorelei E. Wilbert
LA PRINCESSE ADOPTÉE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/09/2014 + PARCHEMINS : 5009 + LOCALISATION : au pays de la débauche /pan/ non celui des livres, de la magie
❝ TU AS LAISSE MON AME SAIGNER DANS L'OBSCURITE DE FAÇON A ETRE LE ROI. ❞
Avez-vous déjà eu l'impression que le monde voir Merlin ou Dieu lui-même était contre vous ? Que le destin était un sale vicieux, sadique et manipulateur de service et devait être le seul et accessoirement meilleur ami de notre fantôme farceur "adoré" Peeves ? Que le proverbe "j'aurais mieux fait de rester coucher" était véridique car la personne qui l'avait inventé avait du avoir vu les pires horreurs dans une journée et ne l'aurait pas inventé par manque de sommeil ? Car, s'il y avait bien un moment auquel je devais appliquer ses règles et approuvé tous mes propos étaient bien ce soir. Et qu'au lieu de voir madame la chance prisonnière des filets de sa sœur jumelle madame malchance, j'étais hors de mon dortoir. Hors de la salle commune des serdaigles. Car j'avais envie de voir Seth et que d'après mes calculs, il devait être de ronde ce soir. Et que mes pas m'avaient mené tout droit à la tour d'astronomie sachant qu'il y serait certainement pour enlever des points aux amoureux nocturnes en quête d'intimité. Ce n'était pas pour rien que la tour d'astronomie était populaire autant le jour que la nuit parmi les élèves de Poudlard. Ainsi, je ne fus pas surprise d'entendre du bruit provenant de la tour. Le directeur de Serpentard devait sans doute passer un sale quart d'heure à des élèves qui n'avaient rien demandé à part s'embrasser à l'abri des regards et du danger. Manque de chance pour eux, Seth Avery était de sortie et je savais de quoi je parlais. Au souvenir du jour où il m'avait pris en flagrant délit d'embrassade avec Lorenzo dans un placard à balais, mes pieds se stoppèrent sur les avant dernières marches permettant l'accès à la tour. Pas sur qu'il aimerait me voir, il pouvait être rancunier quand il le voulait. Mais je m'en fichais. Je serais comment le faire changer d'avis.
Un sourire malicieux s'étira sur mes lèvres quand je pensais aux nombreuses solutions pour qu'il revoie sa position. Solutions qui n'étaient pas catholiques et n'importe quelles autres religions cela va s'en dire. Mon sourire s'effaça doucement quand en posant mon pied droit sur la prochaine marche, j'entendis une voix que je reconnaitrai entre milles pour l'avoir comme professeur. Seth n'était pas seul. La professeur Sangster était de la partie. Merveilleux. Pure ironique c'était évident. S'il y avait bien une personne que je ne pouvais pas me voir dans ce château, au niveau personnel, c'était ce professeur. Le malheur commençait doucement mais surement à tomber sur ma personne, mais je ne le serais que bien plus tard. La seule chose qui me préoccupait à présent était de savoir si je retournais dans ma salle commune ou si j'attendais que la directrice de poufouffle s'en aille, me laissant son collègue rien qu'à moi. C'est en me rapprochant davantage, la porte n'étant pas fermée par chance et me permettait ainsi d'entrer sans me faire repérer vu son obscurité, que ma curiosité me décida à rester. Cela et une question que je ne captai que la fin de la phrase. « … vie, Seth Avery ? » Que diable pouvait-il parler ? Mais une chose était sûre, aucun élève n'était dans les parages vus leur conversation. Et ça ne me plaisait pas du tout. Ça et leur proximité que j'arrivai à voir en plissant les yeux, m'habituant à cette noirceur. Proximité qui fit tilt dans ma tête et me fit grincer les dents. De quoi parlaient-ils ? Pourquoi étaient-ils si proches ? Ils avaient oublié la politesse de garder leur espace personnel ou quoi ?
Des idées mauvaises s'installèrent dans mon esprit tandis que la voix de Seth me parvint aux oreilles. « Je ne sais pas… Ce que je veux vraiment. » Premier pincement au cœur. Première compréhension de leur conversation. Une petite voix dans ma tête me poussa à sortir de cette pièce. De ne pas les espionner car la suite n'allait pas me plaire. Mais je la fis taire et écoutait les prochaines paroles tout en gardant au loin ma main de ma baguette magique qui me démangeait grandement. « Mais je sais ce que je ne veux pas… Et je ne veux pas te savoir loin de moi …. » Deuxième choc qui me fit agrandir mes yeux d'effroi. D'oublier d'avaler une gorgée d'air. De sentir mon cœur rater un battement et de rencontrer la pointe d'un couteau dirigé vers lui. Le reste des paroles de l'enseignement me parurent loin et flouent tandis que mes yeux ne le quittaient pas. Qui restaient bloquer sur sa main qui s'était mise sur la joue de sa collègue. Tu dois partir maintenant me hurla ma consciente encouragé pour une fois par mon cœur. L'espoir lui ironisait que Seth enlevait juste un reste d'aliment sur le visage de Caroline. Espoir qui partit en éclat de rire quand je vis Seth penché la tête et apposé ses lèvres sur celle de l'enseignante. Enfonçant le poignard directement en plein cœur.
Ce n'était pas possible. Je rêvais, cela ne pouvait être que ça. Il ne pouvait pas l'embrasser. Pas faire le premier pas comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Et pourtant, mes yeux restèrent bloquer sur ce spectacle que deux adultes s'embrassaient sur la tour d'astronomie. Mon cœur se brisa. Sa douleur me fit comprendre que non, je ne dormais pas. Que c'était bien réel ce qui se passait et que j'étais témoin malgré moi de leur baiser. La pensée qu'il s'était vengé du fait qu'il m'avait surpris dans les bras de Lorenzo me parvient apparu dans mon esprit, qu'on était quitte, qu'il y avait balle au centre. Avis qui fut remplacé par d'autres. Certains meurtriers, d'autres insensés ou plus flous que les autres. Mes dents s'enfoncèrent dans la chair de mes lèvres pour empêcher tout mot ou tout acte d'en sortir. Je m'en fichais du goût du sang que j'avais en bouche. La seule chose que je savais était que c'était l'enfer. Et que cette douleur que je connaissais ne demandait qu'une seule chose : sortir en torrent de larmes. Mais, je ne pouvais pas faire ça. Pas ici. Pas devant elle. Pas devant lui encore une fois. Je me le refusais. Je ne pouvais pas me faire surprendre en espionnage et encore moins évacuer la colère qui s'était mélangée avec ma douleur. Non. La seule chose que je devais faire était simple.
Partir. Voilà ce que je devais faire. Avant que je ne fasse quelque chose que je regretterais. Du genre à lancer un vilain sortilège même si sur le coup, je ne serais sur qui, entre des deux, le lancer. Elle pour se laisser faire et l'attirer un peu plus vers lui. Ou lui pour l'avoir vu poser en premier ses lèvres, compressant au passage de ses mains mon cœur. Cœur qui saignait à chaque seconde auquel mes yeux assistaient à ce cauchemar. Un rêve parfaitement éveillé qui me détruisait à petit feu. Doucement mais irrévocablement. Car c'était surement ça le pire. Il prenait son temps. Ce douleur poignard qui s'enfonçait encore plus en tournant dans mon cœur me faisant oublier de respirer. Me tuant à petit feu. Et les mots de Seth qui revenaient sans cesse dans ma tête. Qu'il ne savait pas ce qu'il voulait, mais qu'il était sûr d'une chose : il ne voulait pas qu'elle soit loin de lui. Mon cœur saigna à cette pensée tandis que je m'interdisais de pleurer à ce spectacle. Malgré toute ma bonne volonté et l'éducation que j'avais reçue, je sentis des gouttelettes roulées sur une de mes joues. Je n'avais pas pu empêcher cette larme de se frayer un chemin de mon cœur jusqu'à mes yeux. Pour y sortir, faire son voyage sur ma joue et mourir sur le sol de la tour d'astronomie. Unique témoin que quelqu'un avait vu les deux professeurs s'embrasser au clair de lune.
Mes yeux se fermèrent tandis que mes pieds reculèrent. Pas à pas, ma raison m'ordonna d'ouvrir les yeux, de leur signaler ma présence et de régler mes comptes. Et cela malgré que je révélerai au professeur d'histoire de la magie ma véritable relation avec son collègue. C'était la colère qui parlait. Mon cœur lui, pleurait, saignait et ne réclamait qu'une seule et unique chose : partir très loin d'ici. Et oublier ce maudit rêve. Pour une fois, je l'écoutais lui plutôt que ma tête. Les émotions et les sentiments que j'avais étaient beaucoup plus forts que ma raison. Mon cœur gagna ainsi cette bataille. Tandis que mes pas reculèrent, m'enfonçant ainsi dans les ténèbres, mes yeux s'ouvrirent et tombèrent aussitôt sur Caroline et Seth. Je devais être masochisme pour m'infliger une nouvelle fois cette douleur. Probablement. C'était elle qui avait un cœur qui parlait. La douleur continua à se frayer dans mon cœur, toujours aussi plus vicieuse, toujours aussi plus sournoise, plus violente. Elle réclamait son dû et c'était un véritable festin qu'elle avait devant elle. Mon cœur cria à nouveau, me faisant écho comme un électrochoc. Un choc qui me fit tourner et sortir de la porte d'entrée, dévalant une à une les marches qui menaient à la tour d'astronomie. Laissant derrière moi, deux personnes qui s'embrassaient et qui ne semblaient pas douter que quelqu'un les eût surpris, bien trop occupé à visiter la cavité buccale de l'autre. Ne se doutant pas que l'un avait brisé un cœur. L'une de mes mains se posa contre ma bouche m'empêchant de crier tandis que j'avançais de plus en plus vite les marches me permettant d'être loin de cet endroit maudit. Loin d'eux. Sans doute, le bruit de mes pas et de mon poing que j'abattis contre le mur un instant allaient faire écho aux oreilles des deux professeurs mais il n'y avait aucun risque qu'ils me chopent. Qu'ils voient mon identité. J'étais rapide. J'étais loin. J'étais maligne. J'étais une serdaigle. Et c'est à l'aide d'un passage secret que j'empruntai pour m'aider à prendre la poudre d'escampette, que je fus loin d'eux. Mais une chose était sûre, la tour d'astronomie portait bien sa réputation de repaire des amoureux. Et de briseur de cœur. Cette fois-si, ce fût le mien.
Mon visage était tout près du sien. Je regardais uniquement ses yeux pour ne pas regarder autre chose qui pourrait me tenter de franchir les derniers centimètres qui nous séparaient. Mais tout en scrutant ses yeux, je comprenais que la question que je venais de lui poser était importante autant pour lui que pour moi. Et dans un sens, j'étais contente qu'il la prenne comme telle. Elle comptait pour moi et sa réponse signifierait ce que je dois faire. M'éloigner ou tenter quelque chose avec lui ?
- Je ne sais pas… Ce que je veux vraiment…
Est-ce que ça signifiait qu'il ne savait pas qui choisir entre cette fille ou moi ? Il était évident que pour tous les hommes il était toujours très satisfaisant lorsque plusieurs filles les désiraient. Et de ce qu'en montrait Seth, cette fille et moi ne le laissions pas indifférent.
- Mais je sais ce que je ne veux pas… Et je ne veux pas te savoir loin de moi…
Seth prit doucement mon visage dans sa main et je fermai les yeux pour pouvoir apprécier le geste totalement. C'était si bon d'entendre sa voix avec ses mots et de le sentir aussi près de moi. Car c'était ce qu'il désirait aussi. Et c'était tout ce qu'il comptait même lorsqu'il me dit que je ne connaissais quasiment rien de lui, que je ne connaissais pas non plus ses intentions, qu'il n'était pas fait pour moi. Mais qu'importe ? On voulait plus tous les deux, on était sur la même longueur d'ondes, et pour moi, rien d'autre ne comptait cet instant.
Et lorsqu'il franchit les derniers centimètres qui nous séparaient en collant ses lèvres chaudes aux miennes, je ne pouvais être plus comblée. Ses baisers se faisaient brûlants et je sentais le même désir m'animait. Avais-je toujours ressenti cette attirance pour lui ? Il était vrai que le fait qu'il m'ait sauvé et de voir chaque jour suivant ses regards m'avaient attiré. Tout comme lors de notre entretien dans son bureau. Il ne s'agissait à chaque fois que des sous-entendus mais déjà il jouait. Et moi aussi. Depuis cette discussion, je ne savais pas encore dans quoi je m'étais embarquée et même là encore à cet instant je ne savais pas. C'était mon cœur et mon corps qui parlaient en ce moment et non ma raison qui m'aurait surement conseillé d'arrêter là tout de suite et d'aller se coucher pour penser à toutes ses paroles qu'on s'était dit et ce qu'impliquait ce baiser. J'étais toujours tombée rapidement amoureuse, mais pas d'homme marié ou en couple. Je n'aimais pas jouer avec ça, en revanche, cette fois-ci je ne voulais pas écouter ma conscience qui me disait d'arrêter.
Pourtant, un bruit sourd me fit rompre une nouvelle fois le baiser. Inconsciemment et emportée par le désir, une de mes mains s'était retrouvée sous le tee-shirt de mon collège et l'autre sur sa poitrine. Je tournais la tête de côté, mon corps toujours collé au sien, n'osant casser plus cette magie. Pourtant il me semblait bel et bien avoir entendu des bruits de pas. Et en effet, la porte de la Tour d'Astronomie, auparavant refermée, était ouverte.
- Tu as entendu ?
Un nouveau bruit se fit entendre, plus fort que les autres mais aussi plus éloigné. Je m'écartais, à contre-cœur, et commençais à presser le pas vers cette porte, mes talons claquant sur le sol et les joues rouges, craignant d'être surprise par un élève trop curieux.