J’ai toujours su que j’étais une déception pour ma famille. Ils étaient tous tellement fiers de ce qu’ils étaient, une famille noble, digne de son nom et qui voulait que leur lignée perdure jusqu’à la fin des temps probablement. Mon père considérait que je n’avais pas ce qu’il fallait pour porter son nom, Black. Il n’y avait que lui pour me juger, ma mère était beaucoup trop soumise pour dire quoi que ce soit de toute façon.
Je n’avais pas le caractère fonceur. Je n’avais pas d’ambition particulière. J’étais rêveuse, fleur bleue et je ne désirais pas surpasser les autres. Je ne voulais pas briller plus que les autres. J’étais simple, ordinaire, une déception. Par contre, je pensais qu’avec de la bonne volonté et du travail je serais capable de remonter la pente, de montrer à ma famille que malgré tout je valais quelque chose. Peut-être pas dans tout ce qu’il voulait, mais je voulais faire partie de la famille. Je voulais, comme tout le monde, avoir une famille qui m’aime. Malheureusement, ce n’était pas mon cas. J’étais capable de vivre avec ça, mais ça a changé quand m’a sœur m’a trahie.
Je savais vivre avec la déception, mais je ne pouvais pas vivre avec la honte. Quand j’ai su que mon père ne me voulait pas comme héritière, mais bien ma sœur, je suis tombée des nus. J’avais au moins cru qu’il avait vu que je faisais des efforts, que j’essayais de rentrer dans le moule familial, de correspondre à son idéal. Il faut croire que ce n’était pas assez pour lui. J’aurais dû naitre autrement, mais on ne peut pas contrôler sa personnalité, malgré tous nos efforts. On ne peut pas modifier notre âme, si cela existe bel et bien.
C’est à ce moment exact que j’ai perdu la foi dans la bonté de mon père. S’il ne voyait pas que je faisais des efforts, à quoi bon se donner la peine de vouloir lui plaire. J’ai démissionné de mon rôle de fille obéissante et j’allais faire simplement ce que je voulais. Je vais voir bien assez tôt si c’est possible.