aissant les cheveux glisser entre ses doigts, alors assise en tailleur sur son lit, Dillawn finit avec une simple satisfaction sa tresse en épi de blé, la laissant alors reposer sur son épaule gauche. Attrapant l’headband, composé de petits lys blancs, elle le glissa dans ses cheveux, avant de se lever pour aller s’observer dans l’immense miroir sur pieds qui se trouvait dans le dortoir des sixth’ girls de Gryffondors. C’était une chose que la rousse appréciait à propos de Poudlard, la possibilité de se pomponner. Pas qu’elle ne le faisait pas avant, mais quand elle crapaütait entre pyramides maudites et anciens temples incas, elle arborait plutôt un style ‘d’exploratrice’, pratique et fonctionnel. Avec le fait de rester au même endroit, dans une simple école – aussi simple que Poudlard pouvait l’être – elle avait découvert la joie de pouvoir jouer à la ‘jolie fille’. Elle jouait désormais entre son charme sauvage et son côté plus féminin pour pouvoir attraper ses petites proies. Et aujourd’hui, elle avait décidé d’aller embêter Seila, sachant que la demoiselle était plus sensible au côté ‘romantique’, fleurs et compagnie.

Un sourire satisfait aux lèvres, Dillawn attrapa son sac qu’elle posa sur son épaule avant de quitter le dortoir. En chemin, elle réfléchit à son plan pour la journée. Elle avait cours, puis elle devrait normalement croiser Seila pour le repas de midi. Elle savait que la jupe aurait eu plus d’effet sur la demoiselle, mais en six ans, jamais elle n’avait porté celle allant avec l’uniforme. Cette… chose, était informe et immonde. Elle l’empêchait de pouvoir accomplir tous les mouvements qu’elle souhaitait, et bien trop large pour pouvoir cacher quelque chose contre ses cuisses sans que cela ne s’aperçoive quand la jupe bougeait. Elle avait un minimum de bon sens, et avait donc opté pour un de ses pantalons noir lui collant aux jambes, ressemblant aux jeans slims moldus – merveilleuse invention d’ailleurs – mais se rapprochant plus du cuir de dragon. Dillawn soupçonnait d’ailleurs qu’il y en ait, mais son père avait toujours refusé de lui répondre, se contentant de lui en faire fournir chaque année. Homme borné. Pas qu’elle soit bien mieux. Ou que Caelan soit bien mieux. Ou leur mère… ils étaient une famille assez catastrophique d’un point de vue extérieure. La meilleure famille du sien.

Notant dans un coin de son esprit qu’il fallait aussi qu’elle aille embêter Caelan, et en même temps lui demander des nouvelles de leurs parents puisqu’il a avait reçu une lettre il y a peu, elle se dirigea vers le quatrième étage d’un pas énergique. Elle était de bonne humeur aujourd’hui, et rien ne pourrait lui noircir l’esprit dans cet état. Pas même les princesses des serpents. Dire que Dillawn avait clairement failli y être envoyée. Parfois, elle se demandait ce que sa vie aurait été désormais si elle avait rejoint la tanière des reptiles elle aussi. Elle savait qu’elle y avait tout à fait sa place, mais elle se demandait si tous auraient accepté une tête brûlée telle qu’elle. Probablement pas. Ça aurait été amusant en y pensant. Elle aurait fait de leur vie un enfer, puisqu’elle aurait été, évidemment, préfète là-bas également. Enfin, ce n’était pas comme cela que les évènements s’étaient déroulés, alors cela ne servait à rien d’y songer plus longtemps. Hochant la tête en entendant la sonnerie résonner dans les couloirs, elle se dit qu’elle était chanceuse de ne pas avoir cours plus tôt ce jour-là. Au moins cela lui laissait plus de temps pour dormir.

Se dirigeant d’un pas vif vers la salle de Défende contre les Forces du Mal, ayant ce cours juste après, elle continua de marcher sans regarder devant elle, pour vérifier dans son sac qu’elle avait bien glissé ses parchemins à leur emplacement. Elle les avait oubliés la veille, et ne voulait pas réitérer l’erreur. Ne faisant plus à ses attentions, elle percuta dans un corps, se maudissant alors de ne pas avoir regardé droit devant elle. S’apprêtant à s’excuser en toute hâte, elle sentit – à sa grande surprise – un bras se glisser autour de ses épaules et une voix lui susurrer à l’oreille. Un sourire narquois agrandit ses lèvres, alors qu’elle réalisait que c’était Agrippine MacNair qui l’avait ainsi abordée, mais surtout que la MacNair en question s’en rendait également compte. Ô que sa réaction était jouissive, songea-t-elle alors que la Serpentard tentait de fuir. Face à sa réplique, misérable, Dillawn haussa un sourcil et agrandit son sourire. « Yeats ? Plus de petit nom, chérie ? » Un rire éclata à travers ses lèvres alors que MacNair s’échappait, ne voulant pas lui faire face.

Dillawn allait se poser dans sa salle quand des voix retentirent, quelques mètres plus loin, dans le couloir tournant vers la gauche. Elle n’aurait pas réagi si elle n’avait pas reconnu la voix de son ex verte & argent, d’un de ses ex pour tout dire, mais surtout… celle de Katherine. Comprenant rapidement que MacNair était sur les nerfs, après ne pas s’être rendue que c’était elle à qui elle avait parlé de cette manière séduisante, et qu’elle allait donc s’en prendre à l’un des lionceaux de la rousse pour se défouler, et connaissant de plus la caractère de Kath’, Dillawn renonça à entrer dans sa salle pour rejoindre la source du bruit. Comme prévu, Agrippine se tenait face à Katherine, qui avait son ton revêche habituel. Cela n’allait pas bien se passer, au contraire.

Se glissant entre les deux, sans non plus camoufler l’autre à leur vu, Dillawn les observa toutes les deux, son sourcil toujours relevé, son sourire narquois toujours au coin de lèvres. « Bonjour Kath’ » commença-t-elle par saluer sa jeune blonde, avant de se tourner vers Agrippine. « Mon cœur, je sais que tu es dans ta mauvaise période du mois, mais ce n’est pas une raison pour jouer à la frustrée, parce que tu t’es rendue compte en me touchant à quel point je te manquais. » Elle se moquait d’Agrippine, et ne regrettait pas celle-ci – même si elle admettait que leurs nuis avaient été délicieuses – mais c’était tellement amusant de l’énerver, qu’elle ne pouvait s’en empêcher. « Ceci dit, nous avons autre chose à faire. Passe une bonne journée Agrippine. » Attrapant Katherine par le bras, elle la tira vers elle, dans l’attention de la ramener vers sa salle de cours, et donc loin de la brune irritée, pour la laisser partir ensuite où elle voudrait. Même si elle se doutait que ce ne serait pas aussi simple, au vu du regard agacé de cette chère MacNair.

grippine était énervée et Dillawn était amusée. Quant à Katherine, elle semblait se demander ce qu’il se passait. Evidemment, pour toute personne ne connaissant pas l’ancienne relation de la Serpentard et de la Gryffondor – et personne n’avait été au courant – leur échange verbal devait sembler des intrigants. Mais plutôt que de prendre la peine de répondre à Agrippine, qui commençait à enrager et oui, cela la faisait bien rire, Dillawn se saisit de Katherine et décida qu’il était temps de partir. A la plus grande déception de la blonde, oui, elle pouvait le lire aussi clairement que de l’eau de roche sur son visage. Un sourire amusé aux lèvres, secouant la tête, la rousse se dit cependant que ce ne serait pas aussi beau. Agrippine était bien trop têtue pour laisser les choses se dérouler aussi simplement. Cependant, si elle attendait à bien plus de mots véhéments de la Serpentard, la sort la pris par surprise. Elle ne put ainsi pas réagir et se retrouva sur ses genoux avant d’avoir pu dire « Quidditch ». La stupeur la foudroya sur place, avant que la colère ne commence à irradier son corps. Quoique, l’agacement était un terme bien plus approprié. La Serpentard se montrait, une nouvelle fois, lâche et puérile. Et cela commençait à porter sérieusement sur les nerfs de Dillawn.

Baissant la tête, non pas pour se soumettre, mais pour réguler l’énervement qui était en train de se propager dans ses veines, elle sera les poings, avant de récupérer sa propre baguette dans son sac. La glissant dans la poche de son pantalon, elle décida qu’il était temps de se relever alors que Katherine commençait elle aussi à s’agacer après la verte et argent. Dillawn ne voulait pas que la jeune Gryffondor se fourre dans des histoires folles et compliquées, encore moins pour quelqu’un comme MacNair. Agrippine ne méritait clairement pas qu’on prenne cette peine pour elle. Un bref instant, Dillawn se demanda pourquoi elle avait supporté la Serpentard et lui avait permis de rentrer dans son lit. Puis elle se dit que ses exploits sous les draps valaient mieux que l’utilisation de son cerveau, et que si elle ne regrettait pas ses quelques mois avec la Sang-Pur comme amante, elle ne réitèrerait l’exploit pour rien au monde. Se relevant, elle posa une main sur le bras de Katherine, voulant l’inciter à se calmer. « Elle n’en vaut pas la peine Kathy, vraiment. Ce serait bien trop lui faire plaisir que de lui accorder ce genre d’intérêt. »

Puis, se tournant vers Agrippine, elle la jugea de ses profonds yeux bleus, percevant enfin tous les défauts qui constituaient sa personne. A commencer par ses tendances puristes et racistes. Il n’y avait rien de plus ridicule à ses yeux, rien de plus pitoyable. Un rictus aux lèvres, Dillawn eut presque envie de laisser un rire lui échapper, tant Agrippine lui faisait pitié. « Dis-moi MacNair, tu te sens si inférieure à nous pour que tu aies le besoin de nous rabaisser ainsi, afin de te sentir mieux dans ta peau ? Tu me fais bien rire avec ta pureté du sang. En attendant, la plus pitoyable d’entre nous trois et la plus mal dans sa peau, c’est toi. Fais-moi plaisir, avant de venir chercher les autres, demande-toi à quel point ta vie peut être pathétique, pour que ton seul plaisir soit de « persécuter » d’autres personnes. »

Après des années passées à fuir toutes sortes de malédictions, à crapahuter de pyramides en maisons hantées, à réparer des sorts mal fichus depuis des centaines d’années, voire quelques millénaires quand elle était en Egypte et en Orient, Dillawn n’avait pas peur facilement. Hell, elle n’avait pas été envoyée à Gryffondor simplement pour la couleur de ses cheveux. Son courage était une marque majeure de la personne qu’elle était. Et si Agrippine MacNair s’imaginait lui faire, elle ne pouvait pas plus se tromper. Cette fille n’était qu’une âme pitoyable, ressentant le besoin de s’en prendre à d’autres pour se convaincre d’une soit disant supériorité qu’elle ne possédait aucunement. Dire que Dillawn était sortie avec elle, bon sang, que lui était-il passé par la tête ? Etait-elle aussi désagréable quand elles étaient ensemble ? Elle ne se souvenait pas vraiment de réelle conversation, mais surtout et principalement d’histoires de chambres. Secouant la tête, Dillawn soupira, le regard blasé, la moue agacée. « Tu n’étais pas autant dérangée par le sang, par mon sang, quand tu couchais avec moi MacNair. J’étais si bonne au lit pour que tu passes outre mon statut d’impur, ou alors la connerie est venue te bouffer le cerveau entre temps ? Ah. Non. J’ai mieux. Tu es si frustrée par le fait que j’ai rompu avec toi, Agrippine, qu’il faut bien que tu trouves une justification « censée », pour ton petit cerveau étriqué, afin de ne pas te dire simplement que je me suis lassée de toi. Dans tous les cas, tu es pathétique. Ceci dit, tu as fini ta petite crise existentielle ? Katherine et moi avons des choses bien plus importantes à faire que de t’observer en pleine démence. »