Aleksey m’avait demandé un peu plus tôt dans la journée de me retrouver au cachot n°7. Nul besoin de trop réfléchir pour deviner qu’il voulait mettre au clair notre petite altercation de la soirée dernière au bal. Comme à son habitude il avait été le plus calme possible, mais il m’avait semblé comprendre qu’il ne s’attendait pas à ce qu’un autre Serpentard vienne lui tenir tête. Je l’avais agacé et c’était normal.
Etant peu douée de patience et croyant attendre depuis des heures, je sortis la montre à gousset de ma mère. Elle me l’avait donné à mon entrée en première année à Poudlard. Attachée à une chaine, je la mettais habituellement sous mes tee-shirt. Cela faisait dix malheureuses minutes que je l’attendais. Je décidais alors de faire les cent pas dans cette sinistre pièce en imaginant de tonnes de possibilités quant à la discussion que j’aurais avec Dolohov d’une minute à l’autre.
J’étais en train de me dire qu’on en viendrait peut-être même aux mains quand la porte grinça dans un son glauque. Je me tournais et fit face à Aleksey, toujours bien habillé. Il ne prenait pas son statut de sang pur à la légère et son apparence était très bien soignée.
Il afficha son contentement de me voir de manière polie avant de croiser les bras.
« Toujours au rendez-vous » Répondis-je d’un air narquois.
Il enchaina ensuite sur la raison de notre présente ici. Il me fit bien comprendre qu’avoir défendu Barry ne lui avait pas plut, et en profita pour en rajouter une couche sur mon état d’ébriété. Cela me fit sourire.
Quand il reprit son petit monologue rempli d’explications et de reproches bien tournées, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Il a la langue bien pendue celui-là.
« Jusqu’à preuve du contraire, mon cher Aleksey, c’est toi qui a provoqué Brown par simple méchanceté. Ne te plains pas qu’une situation s’envenime si tu la provoque déjà à des fins dégradantes. Je déteste les Gryffondor mais ce n’est pas une raison pour le provoquer. »
Je pris un léger temps de pause afin que le Serpentard assimile ce que je venais de lui dire, et je repris directement.
« Ensuite pour ce qui est des parents. Dis-moi, toi qui est issu de sang pur et promu à une autre sang pur, t’es parents seraient-ils ravis de savoir que tu bouffes du regard une petite Poufsouffle sans défense? »
Je lui avais lancé cela comme un pique. Mais en réalité je m’en fichais comme de la dernière mouche tuée.
« Ta vie privée m’importe peu Dolohov. Mais sache que personne n'est aveugle et que les murs on des oreilles par ici. En tout cas, si tu cherches à critiquer quelqu’un, regarde toi dans un miroir avant »