You know you've got everybody fooled × ft. Lumen & Faye
L’habitude avait pris le pas sur les durs commencements de la Gryffondor. Maudit soit ce Choixpeau qui l’avait condamnée à vivre sa scolarité dans une maison qui ne lui correspondait pas le moins du monde. Soit disant que ce bout de tissu ne se trompait jamais sur où envoyer les élèves et pourtant la Black était profondément mécontente de la décision. Elle ne s’y était jamais accoutumée et pourtant quand elle avait débarqué sur le quai de gare, du haut de ses quatorze ans, elle était plutôt optimiste à l’idée de cette « grande aventure ». Elle s’était dit que c’était une bonne occasion de se faire une image un peu acceptable au sein de sa famille, de pouvoir se faire finalement une place. Sa mère l’avait accompagnée lorsqu’elle avait du procéder aux achats puis jusqu’à sa montée dans le train. Elle lui avait donné des recommandations concernant les choses à faire ou ne pas faire, elle lui avait souhaité bonne chance et elle avait remis le col de sa première fille en place. Il fallait qu’elle soit impeccable : bien coiffée, bien habillée sans le moindre faux pli. C’était peut-être de cette façon qu’on lui témoignait un minimum « d’amour familial » mais ce mot n’existait pas trop chez les siens. Les embrassades, il ne fallait pas y compter et elle quitta donc sa mère en lui souriant simplement en guise d’au revoir. Faye avait pensé qu’être en pensionnat dans l’école de sorcellerie lui permettrait de souffler et donc de ne pas constamment voir sa famille, en particulier deux d’entre eux. Elle ferait sans doute des rencontres intéressantes à Poudlard. Comment aurait-elle pu deviner que les choses allaient en ce point tourner en sa défaveur ? Elle s’était renfermée sur elle-même dès qu’elle avait su dans quelle maison on la plaçait : parce que c’était une fatalité ! On ne pouvait pas revenir sur le choix, c’était pour 7 longues années. 7 années dans le déshonneur, il fallait au moins équilibrer les dommages et Faye avait bien compris que se montrer comme une lionne la desservirait encore plus auprès de sa famille. Pendant deux années, elle avait au moins la chance de pouvoir éviter les reproches pendant toute la période scolaire mais elle s’était sentie encore plus prisonnière de son rôle quand Nika avait débarqué avec sa fierté, ses grands airs et qu’elle avait splendidement atterri à Serpentard. A partir de là, un seul pas de travers était impensable. Se faire des amis dans la maison des Gryffondor était donc inenvisageable, s’en faire des ennemis était plus facile et ça empêcherait qu’on dise qu’elle frayait avec « l’ennemi ». Sauf que se faire passer pour une petite sang-pur désagréable qui déteste tout le monde était en train de la détruire. Pour tout dire, il y avait même quelques uns de ces camarades qu’elle appréciait pas mal mais elle ne pouvait pas se lier avec eux.
Soupirant, Faye attrapa son verre et en but une gorgée. Elle détestait être assise sur ces grandes tables pour le dîner entourés de tous ses joyeux camarades parce qu’elle avait beau être assise parmi eux, elle ne faisait pas partie de ce moment de partage. Elle ne supportait pas vraiment qu’on lui parle pendant qu’elle était en train de manger. Non rectification, elle ne supportait pas qu’on puisse la voir discuter gentiment avec les autres lions alors que les serpents avaient les yeux rivés sur eux. Quand elle faisait des écarts, il y avait toujours un retour de bâton. La sorcière était donc encore plus antipathique quand elle était dans la Grand Salle devant tout le monde. Dernièrement, elle était encore plus susceptible depuis que Nika lui avait fait une scène devant tout le monde. Les histoires de famille avait pris de l’ampleur et Faye n’en était que plus désagréable ces derniers jours. D’ailleurs, elle était totalement perdue dans ses pensées, prêtait pas attention aux autres et quand elle donna un coup de coude à sa voisine, elle fronça les yeux et lui lança un regard noir. La deuxième année s’excusa platement alors qu’elle n’avait strictement rien fait de mal. L’aînée des Black terminait son assiette sans plus y faire attention. Elle écoutait maladroitement les conversations mais c’était passablement ennuyeux de ne pas pouvoir y participer. Elle se tendit un peu quand elle entendit un début de phrase « Au fait, il paraît que … » Tous les débuts de rumeurs l’inquiétait pas mal et elle avait toujours peur qu’il s’agisse de rumeurs concernant sa famille ou elle plus précisément. La plupart du temps, ce n’était pas des bruits fondés car tout le monde sait qu’il est facile de répondre des idioties et plus c’est gros, plus on y croit. Elle se leva et quitta la table en jetant un regard à celle des Serpentard. Nika était toujours attablée avec Dawn sa meilleure amie. Faye ne comprenait pas comme ces deux là pouvaient s’entendre si bien parce que même elle, elle était capable d’apprécier Dawn alors qu’elle et sa cadette était très différentes. Sortant de la Salle, elle se dirigea vers la salle commune de sa maison et annonça clairement et froidement le mot de passe à la dame qui en gardait la porte. Elle s’apprêtait à étudier et monta récupérer un bouquin avant de redescendre. Se plonger dans ses devoirs devrait aisément lui permettre de se concentrer sur autre chose que ses souvenirs. Elle descendit les escaliers et s’arrêta face au panneau des annonces. Beaucoup de proposition d’échange de cartes de chocogrenouilles : elle n’en comprenait pas vraiment l’intérêt. Elle ne collectionnait rien de spécial. Rien de bien plus intéressant sous les yeux. Des papiers sur le quidditch… Elle aimait bien regarder mais bien évidemment elle n’encourageait jamais sa maison. Heureusement qu’elle n’y jouait pas, elle n’était pas sûr d’avoir envie de se retrouver en face de l’équipe des verts et … il était certain qu’elle n’avait pas du tout l’esprit d’équipe. Enfin pas dans ces circonstances. Elle se tourna et sursauta en se retrouvant nez à nez avec une de ses camarades. Intérieurement, elle pesta contre sa propre nervosité mais heureusement pour elle, il ne s’agissait que de Lumen.
Une sang pur… Mine de rien, ça avait son importance dans le sens où Faye avait l’impression d’avoir plus de légitimité à lui parler. Se reprenant et passant une main dans sa chevelure brune, elle esquissa un fin mais néanmoins froid sourire. Cela se voulait poli et presque aimable de sa part, elle ne pouvait faire mieux alors que les autres élèves allaient bientôt envahir la salle commune et alors elle redeviendrait plus asociale qu’elle ne l’était réellement. « Lumen ! Je croyais que j’étais la première et seule arrivée pour le moment » Ce qui lui laissait un peu de répit car elle pouvait parfois, temporairement, faire tomber le masque. Elle l’avait déjà enlevé une fois en présence de cette fille, involontairement bien sûr. Elle se souvenait que Lumen l’avait prise en flagrant délit de sympathie pour un chaton qu’elle était en train de nourrir pendant une sortie à Pré-au-lard et elle s’était sentie… mal à l’aise. « il faut croire que tu tombes toujours à pic ! Je vais finir par penser que tu as un sixième sens.» Elle était chanceuse que cette dernière ne profite pas de ce qu’elle avait vu de la Black pour la faire flancher devant les autres élèves de la maison rouge et or. Les deux jeunes femmes s’étaient trouvés un sujet d’entente parfois elle s’adressait la parole mais Faye n’était pas bien douée dans ce domaine et elle se renfermait dès qu’il y avait des oreilles indiscrètes autour ou dès que cela fragilisait trop son image déjà bien abimée de sang-pur. « Alors qu’est-ce qui fait que tu es tant en avance dans la salle commune ? Cela n’a pas l’air d’être pour potasser tes buses. » Elle entendit un bruit et tourna la tête.
L'heure du repas était toujours le moment de la journée que Lumen aimait le moins. A cause du bouhaha ambiant et particulièrement stressant. Les gens parlaient à une vive allure et se coupaient les uns les autres. Et à ce moment-là, la gryffondor n'avait pas envie de se mêler aux discussions. Encore moins que d'habitude. Ces derniers temps, elle n'était pas vraiment dans son assiette. Elle avait vu ses fiançailles forcées comme une condamnation à une vie sans saveur. Mais tout avait sembler s’apaiser avec la première discussions qu'elle avait eu avec Aleksey. Et alors que Lumen était un peu plus rassurée, elle avait vu toutes ses certitudes bouleversées par un drôle de phénomène : Barry. Ce mec, quoiqu'il fasse, quoiqu'il dise, il trouvait toujours le moyen de foutre en l'air la vie de la gryffondor. Ce n'était pas sa faute d'ailleurs. Et il mettait du sien pour rendre les choses plus faciles. Mais ça ne changeait rien. Il était juste profondément pas doué, réellement maladroit. C'est alors qu'elle sentit un liquide assez chaud sur son avant-bras droit. Lumen serra les dents et mécaniquement tourna la tête. « Ca va ? » Lui demanda timidement sa camarade de dortoir. Lumen ravala sa fierté, ne voulant pas causer une dispute. Elle ferma les yeux, inspira et prit la parole : « Ce n'est pas grave. » Elle tira la manche pour observer sa peau. Elle était légèrement rouge, mais rien d'exceptionnel. De toute façon, il en fallait beaucoup plus pour embêter la jeune femme qui n'avait justement pas la tête à bavasser avec des paires d'idiotes. Elle était pourtant prête à exploser Lumen. La bombe menaçait de faire des ravages. Et il fallait l'éteindre au plus vite. Sa conscience lui dit qu'elle devait partir rapidement avant d'engueuler cette cruche. Et c'est ce qu'elle fit. Elle écouta la voix de la sagesse et décida d'aller vers les dortoirs pour changer ses vêtements. Elle n'aimait franchement pas l'uniforme vestimentaire. En montant les escaliers, Lumen râla, pestant après son "amie". « Ça va ? » L'imita t-elle en mettant tellement de sarcasme qu'on aurait cru le cliché parfait d'une blonde d'une film débile hollywoodien. Puis, elle continua à parler dans sa barbe : « Non, ça va pas, espèce de cloche ! T'as failli me brûler le bras, mais c'est pas grand-chose après tout hein ? » Les tableaux la regardaient d'un drôle d’œil. La Macmillan qui se mettait à parler toute seule ? En voilà une bonne. Il ne faisait aucun doute qu'une rumeur comme quoi Lumen devenait timbrée se répandrait rapidement dans le château. Elle sortit sa baguette et lança un sortilège de découpe sur sa manche. Par chance, elle maîtrisait assez bien le sort pour que ce soit proprement couper. Elle put alors remonter les escaliers dans le calme. Elle était soulagée d'avoir vidé son sac, mais aussi d'avoir arrangé un peu le coup. Elle prévoyait de lancer ce bout de chemise dans la cheminée. Elle ne comptait pas le garder de sa poche en souvenir.
Elle arriva enfin devant le tableau de la grosse dame qui prit un air sérieux en la voyant arriver. Il lui demanda le mot de passe, ce qu'elle donna très rapidement, préférant ne pas l'entendre chanter. Elle ne tenait pas à lui servir de conseils. Elle en avait assez comme ça. Dans la salle commune, elle se retrouva nez à nez avec Faye Black. Elle tenait un livre sous le bras et semblait surprise de la voir. Sans grand étonnement, elle se contenta d'un fugace sourire pour saluer Lumen. Elle n'était pas habituer à ce genre de salutations Lumen. On lui disait toujours "hey, tu vas bien Lulu ?" Faye faisait très exception à la règle parmi les connaissances de la cinquième année. La première et la seule arrivée ? Lumen arqua un sourcil et prit la parole d'un air assez étonnée :« Il est si tôt que ça ? » Elle chercha sa montre dans ses poches et regarda l'heure. En murmurant , elle continua : « Ah bah oui. » Sans plus attendre, elle se dirigea vers la cheminée et jeta le morceau de tissu sous le regard de Faye, surement interrogateur. Pour se justifier, Lumen prononça ces quelques mots : « Une fille maladroite a eu la délicate attention de faire tomber un peu de soupe du plat sur ma manche. » Bien sûr, c'était légèrement ironique, mais elle ne se voyait pas s'étaler à ce sujet. L'ambiance quelque peu froide et tendue qui régnait dans la salle commune agaçait grandement Lumen. Pourtant l'ambiance était toujours chaleureuse par ici. Mais il fallait croire que la présence d'une seule personne modifiait beaucoup de choses. Elle aurait aimé dire d'autres choses à la Black. Mais comment faire ? Devait-elle l'inviter à s'exprimer et arrêter d'avoir peur ? D'avoir peur de quoi exactement ? Que Lumen la juge ? Elle n'oserait jamais. Elle ne faisait jamais ce genre de choses. Elle était plutôt gentille, Lumen, enfin à sa façon et dans la mesure du possible, mais il fallait quand même lui donner des raisons de croire qu'elle pouvait se comporter amicalement. Et ce n'était pas toujours le cas quand elle était en contact de Faye. Elles discutaient, seulement à l'abris des regards. Ce qui arrivait rarement comme vous l'avez peut être compris. Elle eut un petit sourire amusé quand Faye repris la parole et elle répondit aussitôt : « Un sixième sens ? Oh, j'aimerai bien, mais faut croire que le hasard fait bien les choses. » Elle n'approuvait pas totalement cette théorie, mais force était de constater qu'elle pouvait s'avérer vraie dans des moments aussi anodins que celui-ci. Puis un bruit résonna tandis que Faye venait de finir une question. Lumen tourna elle-aussi la tête pour voir ce qui se passait. Un rat passa derrière le fauteuil, poursuivi par un chat. La jeune sorcière éclata de rire et prit la parole comme pour rassurer sa camarade de maison : « Pas possible ces deux-là. Je me demande comment le rat a fait pour survivre depuis le début de l'année. »
« Moi potasser mes cours dans la salle commune au risque d'être surprise ? » Demanda t-elle en fronçant les sourcils. Dans un sens, Faye était marrante, voire même touchante. Lumen ne supportait pas la froideur de sa camarade de maison et approuvait très clairement ce que les autres pensaient d'elle... elle était pince sans rire, avec un balai coincé dans le cul. Les gens songeaient que le choixpeau magique s'était lourdement trompé en la mettant à gryffondor. Pourtant, chaque jour que Merlin faisait, Lumen ne pouvait s'empêcher de penser que ce n'était pas le cas. Supporter une vie comme la sienne, d'être toujours la cinquième roue du carrosse, passer après une petite garce dans le genre de Nika et vivre dans une famille comme les Black, ça demandait du courage, même beaucoup. Et les trois quart des gryffondors ne savaient ce que c'était, d'être née là où il ne fallait pas, d'essayer de ravir un père qui n'avait d'yeux que pour une autre. Faye, on la négligeait. On bafouait sa volonté, sa force et sa valeur. Toujours. Que ce soit chez ses parents ou à Poudlard. Elle se heurtait toujours à la perfection qu'était sa sœur. Et on lui préférait toujours sa cadette. Et Lumen, elle comprenait tout ça. Cette impression de fournir tous les efforts du monde pour obtenir un tant soit peu d'attention et au final pour ne brasser que de l'air. Cette sensation d'être balancée dans le caniveau comme un vulgaire rebut de l'humanité et que malgré toutes les tentatives, rien ne changerait jamais. C'était surement pour ça que Lumen se sentait proche de Faye. Peut être aussi pour cela qu'elle n'avait balancé à personne que la sixième année pouvait être une personne tout à fait douce et gentille. Elle aurait pu convaincre les autres gryffondors qu'elle n'était pas cette princesse de glace que tout le monde voyait. Pour autant, elle n'en fit rien. Elle la soutenait sans rien dire. Elle se contentait de lui parler amicalement quand la situation se présentait, comme ce soir-là. Il était tôt, mais personne à l'horizon, sauf Faye et elle. « Tout le monde me prend pour un génie à Gryffondor. Je ne voudrai pas qu'ils découvrent mon secret. » Rit-elle en s'installant dans un fauteuil. Elle fixa Faye du coin de l’œil tout en poursuivant d'un ton légèrement taquin et ironique. « T'imagine s'ils apprenaient que je révisais moi, la fille accro au quidditch qui ne fout pas un pied dans la bibliothèque, mais qui trouve toujours le moyen d'obtenir un effort exceptionnel dans plus de la moitié des matières ? » Elle se redressa, soutint le regard de Faye, laissant échapper un petit rire sarcastique. Elle ne se moquait pas le moins du monde de la pauvre Faye. Au contraire, c'était une manière de détendre l'atmosphère, enfin Lumen était comme ça. Elle racontait toujours n'importe quoi pour parvenir à son but. Peut être qu'au final, la fille Black serait moins sur la défensive et ainsi beaucoup plus naturelle. « Oh non, je n'oserai jamais leur faire ça. Ils tomberaient de haut et ne s'en remettraient jamais. Je préfère leur laisser leurs illusions, c'est plus facile pour eux. » Lumen l'avait toujours pensé et le disait quelques fois, mais ça ne faisait jamais réagir comme elle le souhaitait. Vivre dans une bulle vide et superficielle, ça choquait toujours, mais jamais de la façon qu'elle espérait. A croire qu'ils préféraient s'enfermer que de voir la réalité en face. Ridicule. « Et toi que fais-tu ici ? Envie d'être seule peut être ? Si tu as des envies solitaires, je te conseillerai plutôt d'aller dans le parc et de t'y trouver un coin tranquille, rien qu'à toi. Après si tu préfères l'intérieur, Poudlard grouille d'endroits inconnus du grand public. » Elle sourit Lumen. Elle ne voulait en aucune façon vexer Faye et c'était sa manière de lui dire qu'elle la soutenait dans un sens et ce même si elle désapprouvait ses matières douteuses. Elle n'était pas vraiment proche d'elle. Elles avaient des conversations, mais rien d'exceptionnel. Elles restaient toujours sur la surface des choses, sans aller vraiment loin. Les animaux. Qui y avait-il à dire là-dessus ? Comment pouvaient-elles apprendre à se connaitre si elles ne s'aventuraient pas sur des eaux moins calmes et plus tortueuses ? Mais Lumen ne voulait pas aller dans ce sens. Pas en ce moment en tout cas. Elle avait pas envie de tenter Morgane.
You know you've got everybody fooled × ft. Lumen & Faye
Ce n'était pas demain la veille qu'on arracherait un sincère sourire à la demoiselle. Faye se contentait de ceux qu'on adresse poliment quand on est en compagnie de quelqu'un qui le mérite et de ceux sarcastique qui cachait que trop bien toute la rancoeur et toute la douleur qu'elle tentait d'emmagasiner sans jamais en laisser filtrer la moindre goutte. Elle avait donc montré un visage froid mais néanmoins potentiellement aimable à Lument parce qu'au fond, elle n'avait rien contre la cinquième année qui ne lui témoignait pas de haine alors qu'il était rare qu'on apprécie la jeune Black. Il faut dire qu'elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour qu'on ne l'accepte pas, quitte à avoir des regrets et les taire, comme toujours. Elle se mordait toujours les doigts quand personne ne la voyait, de la façon dont parfois elle pouvait se comporter avec Cassie. Une autre Gryffondor de son année, une sang de bourbe donc non fréquentable mais avec qui Faye aurait bien aimé être amie. Son nom de famille, la place qu'elle essayait de se donner l'en empêchait. Elle affichait un masque qui faisait bien plus de mal quand il tombait partiellement que quand elle le gardait. Elle acquiesça doucement quand Lumen se questionna sur l'heure qu'il pouvait bien être et elle la laissa fouiller ses poches à la recherche d'une réponse tandis que la sixième année se tenait toujours aussi droite en face d'elle, comme si elle s'était figée sur place. En fait, elle ne s'attendait vraiment pas à tomber sur quelqu'un et elle avait l'intention d'utiliser ce petit moment de calme pour se retrouver seule avec ses pensées mais finalement, voilà qu'elle avait été interrompu dans son mini-projet. Ce n'était pas plus mal en fin de compte, car elle ne ruminerait pas inlassablement ce qu'elle avait en tête. Elle regarda sa camarade se diriger vers l'âtre brûlant et s'y débarasser d'un morceau de tissu. Fronçant les sourcils, elle observa un peu plus l'apparence de la jeune femme et eut un léger rictus. Moqueur mais pas spécialement méchant, elle allait lui demander ce qui avait bien pu lui arriver mais déjà la lionne se justifiait comme s'il était nécessaire de le faire alors qu'elle ne devait aucune explication. Le sourire de Faye s'étendit légèrement "ah ça venait de là cette odeur, je me disais que tu avais un piètre goût pour te parfumer." Ce n'était pas dit avec méchanceté... son ton n'était pas aussi froid et claquant qu'il l'aurait été si ça avait été dit dans le but de blesser. Il fallait simplement comprendre que Faye n'avait pas de mauvaises intentions et ce n'était pas toujours simple quand on la voyait se montrer si mesquine avec les autres mais sans doute que Lumen pouvait comprendre, sinon Faye n'aurait rien dit. La maladroite cependant avait bien de la chance de ne pas avoir été assise à côté de la Black. Un simple coup de coude l'ayant agacée, imaginez ce qu'il serait arrivé à cette fille si elle avait versé de la soupe sur la manche de la sang pur. Faye lui aurait fait regretter ce qu'elle aurait considérer comme une "humiliation publique" ce qui n'aurait bien évidemment pas été le cas. Baissant les yeux vers le bras de Lumen, la jeune femme arqua un sourcil. Elle ne dirait rien sur la coupable, autant ne pas aller sur une discussion partant sur une pente glissante. "Tu n'es pas un peu brûlée... ?" hasarda-t-elle. Il n'y avait personne alors elle pouvait bien montrer un semblant de souci. Elle avisa une marque un peu rouge mais elle ne chercha pas plus loin. Si la Gryffondor lui disait que tout va bien, elle n'irait pas chercher plus loin. Elle ne souhaitait pas montrer de compassion, elle avait demandé cela en évinçant au mieux tout sentiment de sa voix. Elle avait bien remarqué qu'entre elles l'ambiance n'était pas des plus joyeuses et honnêtement, elle ne pouvait blâmer personne. Qui serait à l'aise quand on était seul en compagnie d'une Black ? Très peu de personnes... Faye avait le terrible don de rendre cette pièce bien plus morose qu'elle ne l'était en temps normal. Même le feu de la cheminée semblait pratiquement éteint de sa chaleur nourricière. Tout cela à cause des préjugés, de la crainte de la jeune femme d'être trop familière, d'être trop ouverte avec une fille qui n'avait pourtant jamais rien dit de ce qu'elle savait sur elle. Elle aurait pu pourtant raconter combien l'aînée des Black se comportait comme une guimauve sur patte s'il y avait un animal dans les parages alors qu'elle faisait mine de n'éprouver aucun intérêt pour eux en temps normal. Qu'on la croit ou non, cela déformerait l'image de fille hautaine qu'elle forgeait depuis tout ce temps. Lumen et elle ne parlait pas beaucoup en général et toujours superficiellement. Des choses sans intérêts la plupart du temps, restant en surface parce que la plus âgée des deux se refusait à se dévoiler, à fragiliser sa carapace. Enfin, Lumen arrivait souvent dans des moments où la Black ne s'y attendait pas. « Un sixième sens ? Oh, j'aimerai bien, mais faut croire que le hasard fait bien les choses. » Sur ce point, Faye n'était guère d'accord : pour elle, le hasard la foutait souvent dans la merde ! Le hasard faisait pencher la balance du mauvais côté : comme par hasard, le destin voulait qu'elle se trouve chez les lions ! Comme par hasard, le destin choisissait de lui pourrir le reste de l'existence en lui coltinant un fiancé improbable. Non franchement, elle n'était pas d'accord avec ces propos mais c'est vrai que de se retrouver face à cette lionne-ci n'était pas un mal. Pour Faye, c'était comme une pause dans tous ces combats extérieurs comme intérieurs. Un bruit la fit sortir de ses pensées et elle jeta un coup d'oeil dans sa direction découvrant alors un chat en pleine course poursuite avec un rat. L'éclat de rire de Lumen surpris la demoiselle mais dans un sens cela la détendit un peu. La conversation prit cependant de nouveau un tour assez léger et ... superficiel. « Pas possible ces deux-là. Je me demande comment le rat a fait pour survivre depuis le début de l'année. ». Faye haussa les épaules mais elle trouvait cela marrant, les animaux étaient pleins de ressources et passionnants en fin de compte. "Figures-toi que ça doit être bien pratique de se faufiler entre les différents meubles. Pauvre chat, il se fait mener par le bout du museau".
« Moi potasser mes cours dans la salle commune au risque d'être surprise ? » Oh Faye avait simplement dit cela parce qu'elle ne savait pas vraiment entamer des conversations convenables avec les autres. Pour quelles raisons, sans doute l'habitude de ne pas avoir beaucoup de personnes à qui faire la causette de façon amicale, encore moins dans la maison des Gryffondors qu'elle accusait de ses soucis quand elle ne savait pas sur quoi rejeter la faute. Elle remerciait Lumen en son for intérieur de lui témoigner un brin de courtoisie. Elle n'espèrerait pas devenir son amie, ça demanderait bien trop de changer dans son propre comportement qu'elle se savait incapable en ce moment mais elle admettait que ça soulageait un peu de discuter. Lumen était une sang pur, il y avait certaines choses qu'elle pouvait comprendre sans que Faye ait besoin de lui dire sans doute. Porter le nom d'une famille de sang pur pouvait être une bénédiction mais souvent une malédiction aussi. « Tout le monde me prend pour un génie à Gryffondor. Je ne voudrai pas qu'ils découvrent mon secret. » Ces mots firent grimacer la jeune fille. Le simple fait d'évoquer des secrets qui seraient découverts la mettait mal à l'aise, elle écouta la jeune Macmillan avec un peu moins d'attention en pensant à toutes les choses qu'elle n'avait pas envie que l'on sache à son sujet. Elle était restée plantée en plein milieu de la salle commune comme si elle s'était soudainement enracinée dans le sol. Elle croisa soudainement le regard de Lumen et plissa les yeux. Le rire de celle-ci lui rappela qu'elle n'était pas spécialement une ennemie et qu'elle ne devait pas se braquer aussi vite. Elle se disait bien que ses paroles suggéraient vaguement l'idée moqueuse de ce qu'il se passerait si on s'apercevait que Faye était pas si mauvaise en fin de compte. Elle se demandait si elle pouvait en parler en évitant d'aborder clairement le sujet. Oh elle n'était pas douée dans ce domaine et elle n'avait aucune raison d'évoquer son ressenti avec une Gryffondor qu'elle ne connaissait pas si bien que ça. Elle décida tout d'abord que s'asseoir également serait peut-être mieux que d'avoir l'air de maintenir une sorte de distance totalement inutile et ridicule. " C'est vrai que les loisirs sportifs et l'intelligence sont impossibles à combiner..." Elle n'ajouta rien car Lumen était tellement bien partit sur sa lancée qu'elle continua son blabla. Parfois cette fille était vraiment étrange, elle se comportait si bizarrement. Aux yeux de Faye en tout cas. Elle racontait n'importe quoi, non ? Cela fit légèrement sourire la demoiselle de glace et elle croisa brièvement les bras en jetant un regard légèrement interrogateur à sa camarade. "Tu as bien raison, au bout de temps d'années, ça les bouleverseraient complètement. Tu imagines s'ils doivent changer leur point de vue ? Ah non tu ne peux pas faire ça... Les illusions c'est pas si mal, ça arrange tout le monde. " Et la sixième année ne voyait pas l'intérêt de lever le voile alors que cela faisait si longtemps que les bases étaient posées. Elle préférait maintenir ce cap. Vivre dans un monde superficiel certes mais elle avait pris une route dangereuse et elle n'arrivait pas à changer de chemin. Cela irait à l'encontre de son envie de plaire à sa famille et pour l'instant c'était le seul but qu'elle avait. Qu'on ne comprenne pas pourquoi elle préférait s'enfermer dans ce faux cocon piégeur ce n'était pas son souci. Lumen avait sans doute ses propres secrets, on en a tous ! Sauf que Faye n'irait pas sur ce terrain, elle ne creuserait pas cette pensée, à moins que Lumen ne devienne envahissante pour elle. Que faisait-elle ici ? La demoiselle montra rapidement le bouquin pour lui faire signer qu'elle avait bel et bien l'intention de faire des révisions alors que ce n'était qu'une façade pour se pencher sur ses pensées. Envie d'être seule... si elle le voulait vraiment, Faye pourrait s'exiler ailleurs c'est sûr et il lui arrivait de le faire, d'emporter son journal et d'y écrire ses ressentis mais pas en permanence. Si Faye fuyait trop souvent, on le remarquerait bien trop et ça ne jouerait pas en sa faveur. Sur le coup, la jeune Black ne su pas vraiment comment interpréter le discours de Lumen et elle l'observa qui lui souriait. "J'attendais qu'une rouge et or se pointe ici voyons... il n'y a personne pendant un certain temps dans la salle commune à cette heure, je n'ai aucunement besoin de m'exiler ailleurs. Cependant si tu tiens tant que cela à ce que je quitte la salle commune, je peux toujours essayer d'aller me perdre dans la forêt interdite. Je suis sûre que ça ravirait pas mal de monde. Enfin... ça reste ma salle commune aussi mine de rien. Tu as l'air de bien connaître les lieux peu fréquentés de Poudlard, je devrais peut-être te demander de me faire une liste. Besoin de prendre de la distance parfois ?"
Lumen laissa échapper un rire amusé quand sa camarade tenta d'une manière assez maladroite de faire de l'humour. Faye avait une drôle de façon d'essayer de montrer de l'amitié pour quelqu'un, ou tout du moins une forme de sympathie. C'est pourquoi Lumen ne se vexa pas à cette réflexion. Elle était habituée aux marques d'affection très subtiles voire quasi inexistantes, et elle se satisfaisait très bien de ce genre de remarques. « Non, je préfère la vanille à la courgette, surtout pour un parfum. » Dit-elle en grimaçant légèrement. Elle haussa les épaules en entendant la question non achevée de Faye. Et pour tout dire n'ajouta rien de plus, imaginant que ça ne l'intéressait pas vraiment. Elle tourna son bras plusieurs fois pour observer la petite marque rouge que Faye avait entrevu elle aussi. Lumen ne se plaignait pas vraiment. Elle ne pleurait jamais sur son sort. Et là, il ne s'agissait que d'une petite chose parmi tous les problèmes qu'elle avait rencontré dans sa courte vie. La discussion avec sa camarade ressemblait à toutes les autres, restant dans cette superficialité constante, sans le moindre intérêt. Lumen en avait parfaitement conscience, mais comment détendre à l'atmosphère avec une fille qui restait sur la défensive et préférait se cacher derrière un masque qui lui convenait pas ? Par Merlin, elle n'aimait pas ce genre de situation où elle devait se montrer presque froide, sans conversation alors qu'elle faisait toujours preuve d'imagination. Elle aurait aimé être capable d'aller au bout des choses. Mais Faye avait ce quelque chose, ce petit truc qui automatiquement bloquait la situation et donnait l'envie de faire demi-tour. Pourtant, elle ne regrettait pas de discuter avec elle, après tout, peut être qu'avec le temps, elle percerait le carapace dans laquelle s'enfermait Faye. Enfin, c'était pas gagné. En voyant le chat courser le rat, elle n'avait pas pu s'empêcher d'éclater de rire. Visiblement, cela surprit la sixième année, mais Lumy ne s'en formalisa pas le moins du monde. Un faible sourire se peignit sur le visage de la brunette et elle répondit avec un peu plus d'entrain : « Ça doit être bien d'être petit des fois. » Elle marqua une pause, tout en se mordant la lèvre inférieure. Elle avait l'air pensive. « Tu dois avoir raison. On m'a toujours dit qu'on ne devait pas se fier à la taille. Je suppose que le rat est plus malin qu'il en a l'air. » Elle avait toujours entendu dire qu'un rat, c'était con. Pourtant, elle trouvait qu'il ne fallait pas faire des conclusions trop hâtives. Elle préférait hausser les épaules, ne pas chercher le pourquoi du comment. Elle se donnait un petit air je m'en foutiste qui lui collait énormément à la peau.
Lumen s'engagea donc sur un autre terrain. Les illusions. Cachez vous derrière une image des années durant et les gens finiraient pas croire à cette façade, quitte à n'avoir qu'une amitié hypocrite, fausse et fade avec vous. Parfois, c'était à ça que ressemblaient les relations de Lumen. Elles étaient dépourvues de sens et d'intérêt. Et au final, ça bloquait à un moment. Elle se disait franche, mais au final, elle ne l'était pas vraiment, pas sur sa personnalité en tout cas. Elle affichait un grand sourire, mais derrière elle dissimulait une toute autre réalité. Et finalement, les gens ne se demandaient pas grand-chose. Ils avaient pris l'habitude de voir cette charmante bulle et s'en contentaient parfaitement. Quand elle eut fini de raconter n'importe quoi, Lumen laissa la parole à Faye. Elle inclina légèrement la tête sur le côté droit, tout en l'écoutant sagement. « C'est vrai. » Dit-elle simplement en posant son bras sur l'accoudoir. Lumen trouvait la réflexion de sa camarade intéressante dans le sens où elle approuvait totalement. Tout le monde se plaisait à croire aux illusions. Toutefois, il y en avait toujours un pour t'emmerder. Toujours un pour chercher la petite bête. Toujours un pour essayer de faire tomber le masque. Une idiote. Un idiot. Un "ami". Un mec borné. Une pipelette. Toujours, une personne là pour foutre la merde dans ta vie imparfaite, mais pourtant que tu essayais de tenir tant bien que mal. Pour Lumen, c'était Barry. En lui disant ses sentiments - et franchement il aurait pu s'abstenir- il avait fait s'écrouler tout le monde de Lumen. Ce monde qui finalement n'avait jamais eu de chance. « Pourtant malgré tous tes efforts il y a toujours quelqu'un ou quelque chose qui vient perturber tous tes efforts à essayer de maintenir le masque ! Ça s'appelle un imprévu. Et rien n'est plus chiant qu'un imprévu. » Elle planta son regard dans les prunelles de Faye. Elle était la plus sérieuse du monde. Elle parlait par expérience. Elle était pourtant parée à toute éventualité. « J'ai eu un truc de ce genre, dernièrement. Je peux en témoigner. » Elle ajouta à cela un haussement d'épaules. Elle ne comptait pas raconter sa vie. De toute façon, Faye n'était pas assez proche d'elle pour la mettre dans la confidence. Lumen gardait ça bien pour elle, enfermer au fond de son cœur, et préférait l'enfermer à tout jamais. Ça valait mieux ainsi pour tout le monde. Dans tous les cas, Lumen préféra passer à autre chose.
Lumen se demandait bien ce que Faye faisait ici. Mais le livre sur lequel elle posa son regard répondit à son interrogation. Ses devoirs. Était-elle seulement sérieuse ? Enfin, ça pouvait se comprendre. Une situation familiale peu enviable. Très peu d'amis. Que restait-il à Faye à part les études ? Peut être espérait-elle obtenir un peu plus de considération en brillant dans ce domaine. Elle avait essayé Lumen, avant de comprendre que ça ne fonctionnerait pas. Étonnée d'entendre autant de mots de la bouche de Faye en si peu de temps, la poursuiveuse hésita un temps à répondre. C'était vraiment une journée à marquer d'une croix dans le calendrier. « Franchement Faye, j'ai toutes les raisons du monde de fuir, aujourd'hui plus que jamais. La rumeur va se répandre rapidement. Mais pour te donner une idée, mes parents viennent de me fiancer de force à un serpentard. Tu le connais surement, il est de ton année. Aleksey n'est pas un problème. Il est plutôt sympa avec moi, en tout cas. » Elle s'arrêta tout net. Elle ne se rendait même pas compte qu'elle commençait déjà à lui raconter sa vie. Alors là. Bon tant pis. Ce qui était fait, était fait. Plus besoin de reculer. Puis, elle savait pour Faye et Calixte. L'info n'était pas entrée dans l'oreille d'une sourde. Alors, elle se disait que son ainée pouvait peut être comprendre quels sentiments qui la guidaient. Enfin dans tous les cas, elle reprit sans plus attendre : « M'imposer un mariage ! A moi ! T'y crois toi ? Personnellement, j'ai vraiment eu du mal à accepter l'idée de ne pas avoir le choix. Ce n'est pas très moderne. Puis ça prouve à quel point mes parents ont de l'estime pour mon avis. Très sincèrement, je suis très touchée de la considération qu'ils ont pour moi. » Elle ironisait beaucoup et elle ne doutait pas une seconde que Faye en saisirait le sens. Elle gigota alors sur le canapé et se mit en tailleur sans le moindre scrupule. Mettre ses pieds sur le mobilier ? Quelle importance ? Ce n'était pas elle qui viendrait nettoyer après. Puis, cela ajoutait beaucoup à l'image je m'en foutiste qu'on voulait bien lui donner. « Sinon oui, je connais bien Poudlard. Ca fait cinq ans après tout. J'aime brûler les interdits. La foret n'est pas aussi dangereuse que les professeurs veulent bien le faire croire. Sinon, les trois quarts des gryffondors seraient déjà tous morts. Non, moi ce qui m'effraierait le plus si j'avais un semblant d'instinct de survie, ce serait le Saule Cogneur. Pas toi ? » Elle essayait de maintenir une conversation intéressante avec Faye, mais il fallait dire que c'était assez limité. Dans tous les cas, Lumen n'avait aucune honte à dire qu'elle transgressait le règlement. « D'ailleurs, on peut faire des trouvailles intéressantes dans la foret interdite. Comme les licornes. J'ai toujours trouvé ces créatures fascinantes. Tu ne peux pas t'empêcher de tomber d'admiration devant elles. L'avantage, c'est que comme tu n'es pas une fille abrupte dans tes gestes, tu pourrais facilement les approcher. On en trouve parfois près de la lisière de la foret quand c'est paisible. » Cependant, cela restait suffisamment rare pour n'en voir pas quinze milles tous les jours. La foret interdite refermait bien des mystères pour une aventurière comme la jeune Macmillan. Elle tourna la tête pour regarder aux alentours. L'endroit était réellement désert. Elle perçut même le rat en dessous du meuble, tandis que le chat cherchait à se faufiler en dessous. Puis elle reporta son attention sur son interlocutrice. Elle la gratifia d'un faible sourire et reprit la parole tout en arquant un sourcil interrogateur : « Tu n'as jamais pensé à prendre un chat ? Je pense que tu saurais bien t'en occuper. » Surtout d'après ce qu'elle avait de leur toute première rencontre, du moins celle qui avait réellement marqué Lumen.
You know you've got everybody fooled × ft. Lumen & Faye
Elle l’entend rire et pourtant Faye n’est pas très douée pour parvenir à faire sourire ses interlocuteurs, encore moins rire. En général, c’est plutôt l’effet inverse car elle a tendance à apporter une humeur bien trop lourde à l’atmosphère. Même quand elle s’essaie à faire de l’humour, Faye a plutôt tendance à être un peu sarcastique et n’importe qui pourrait se sentir blessé par ces propos pourtant ce n’est pas le but recherché. Heureusement que Lumen n’est pas du genre susceptible et qu’elle a suffisamment d’imagination et de répartie pour pouvoir essuyer la remarque de sa camarade sans souci. Avec une pointe de fantaisie que la jeune Black se surprend à apprécier, elle arque simplement les sourcils d’un air étonné mais ne commente pas la réponse de la cinquième année. Quant à cette histoire de brûlure, ça ne doit pas être bien important si Lumen se satisfait à hausser les épaules. C’est de toute façon, une manière de lui dire qu’elle n’a pas l’intention de lui en parler, que ce n’est qu’une blessure bénigne. Enfin c’est ce que Faye se dit. Elle ne connait pas suffisamment la jeune Macmillan pour deviner si celle-ci est une personne se complaignant aisément ou non mais étant donné qu’elle fait partie de l’équipe de quidditch… sans doute que la réponse est non. Il faut pouvoir endurer les blessures quand on se lance dans ce jeu car les joueurs ne sont pas des tendres. C’est d’ailleurs un moyen régulier pour les élèves de régler leurs comptes en restant dans les règles du match ! La Black détache son regard de la rougeur sur le bras de l’autre lionne et passe une main dans sa chevelure. Elle sait déjà que la discussion est close et ne sait pas quel sujet aborder. Est-ce de toute façon nécessaire qu’elles se parlent puisqu’elles ne vont pas se dire grand-chose de bien passionnant. Elle en est là Faye coincée entre l’envie grandissante de céder à l’envie d’être elle-même et cette fierté familiale qui la pousse a ne pas trop dévoiler ce qui est apparemment, une honte chez elle. Montrer de la sympathie, c’est déjà peut-être un faux pas de sa part. Elle ne sait même plus : l’ambiance serait sans doute glaciale si les animaux n’avaient pas pointés le bout de leurs museaux. C’est bien l’une des clés qui peut attendrir la demoiselle parce qu’un animal ne jugera pas comme un être humain. Faye aime leur compagnie. « Ça doit être bien d'être petit des fois.» « C’est vrai que j’aimerais bien me faire toute petite parfois mais un chat doit paraître bien effrayant du point de vue d’une souris ». Faye n’est pas le genre d’élèves extravertie que tout le monde remarque, tant qu’elle le peut, elle passera inaperçue mais parfois elle aimerait vraiment devenir invisible, toute petite, pour échapper à la pression que tout cela lui impose. Elle y pensait tandis que Lumen reprenait « Tu dois avoir raison. On m'a toujours dit qu'on ne devait pas se fier à la taille. Je suppose que le rat est plus malin qu'il en a l'air. » C’est vrai que l’on n’en sait rien au fond. On croit qu’un plus costaud dans une bataille a largement l’avantage mais si le plus petit a la technique ou de la malice, il peut parfaitement gagner. Après question animaux, elle n’en savait rien. « Ou que l’instinct de préservation lui dicte de se planquer dans un lieu étriqué. Peu importe au fond…» Elles ne vont pas soudainement se mettre à délibérer sur l’intelligence potentielle des animaux.
Autant tenter une toute autre voie. C’est ce que firent les jeunes femmes quand Faye tenta maladroitement de faire la conversation. Elles détournèrent la conversation sur les apparences. Un sujet plutôt périlleux quand Faye est dans les parages puisque Lumen savait très bien à quel jeu dangereux joue en permanence la Black. Sauf que cela s’applique à bien plus de monde qu’il n’y paraît, on est tous un peu faux avec les autres, souvent par peur du rejet, parfois pour d’autres raisons. A ce moment, Faye ne sait pas vraiment si la rouge et or parle d’elle-même ou de sa camarade et peu importe car c’est valable pour tout le monde. Une fois que vous avez bien calé votre image parfaite mais fausse, les gens s’en accommodent très bien, ils ne vont pas chercher plus loin. Faye peut parler, peu ironiser sur le sujet car elle en connaît un bon rayon. Elle ne voit pas ce que ça lui coûte de creuser un peu le sujet avec Lumen de toute façon et les propos qu’elle lui déclare son à la fois teintée d’ironie mais remplit d’une part de vérité également. Lumen confirme tranquillement ses propos. Elle ne s’attend pas à ce que la jeune femme enchaîne sur le petit détail. Vous savez : la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Pour le moment, elle, elle n’a pas ce problème mais elle tord un peu la bouche à ces mots. « Pourtant malgré tous tes efforts il y a toujours quelqu'un ou quelque chose qui vient perturber tous tes efforts à essayer de maintenir le masque ! Ça s'appelle un imprévu. Et rien n'est plus chiant qu'un imprévu. » L’impression grandissante qu’elle parle bel et bien d’un imprévu personnel donne la sensation a Faye qu’elle n’est pas à sa place. Elle est encore plus mal à l’aise quand Lumen l’observe soudainement et elle se demande si ce n’est pas un avertissement. Oui, peut-être qu’un jour, un putain d’imprévu viendra lui claquer en pleine figure mais la mettre en garde, si tel est le but, est inutile. Impossible de faire marche arrière maintenant. Elle ne peut pas effacer toutes ces années à se montrer froide envers tous et les méchancetés qu’elle leur a dit. Qu’est-ce qu’elle cache par contre Lumen ? Faye n’en sait rien puisqu’elle ne s’intéresse pas assez à autrui.[color:0b3f=#slategray] « J'ai eu un truc de ce genre, dernièrement. Je peux en témoigner. » Faye détourne le regard. Elle ne comprend pas pourquoi la lionne lui dit cela alors que son haussement d’épaules signifie pratiquement qu’elle ne compte pas lui raconter. C’est un peu contradictoire. « Tu portais donc un masque ? Combien de personnes sont vraiment celles qu’on croit être ? Tu peux en témoigner sans doute mais tu n’en as pas envie. Et dis moi, ça fait quoi une fois le masque brisé ? Ca ne sert à rien de recoller les morceaux je suppose. Alors qu’est-ce qui est mieux, faire tomber le masque soi-même ou bien le garder tant qu’on peux le maintenir en place ? »Elle est un peu amère parce que sans son masque, Faye est bien fragile et elle n'a pas envie qu'on la voit sous cet angle. Qu’on la voit pleurer en somme : quelle honte ! Elle préfère qu’on la croit dure et sans cœur.
Faire ses devoirs, c’est clair que ce n’est pas une franche partie de rigolade mais oui, elle est bien ici pour réviser. La jeune Black ne doit pas chuter dans ses notes, elle est censée avoir un bon niveau et elle n’a pas tellement de distractions pour l’en empêcher. Lumen mit pas mal de temps à reprendre la conversation et Faye se dit que finalement, l’entendre essayer d’avoir un semblant de conversation avait peut-être tué sa camarade de surprise. Vu le laps de temps qui s’écoule, elle se sent un peu agacée mais avant qu’elle ne se plonge dans ses livres, la jeune Macmillan reprend le dialogue. Fuir ? Faye perd son masque de froideur et se montre réellement étonnée. Elle ne comprend pas ce qui pourrait faire fuir la Gryffondor. La rumeur ? Faye grimace car elle a une sainte horreur de ce mot depuis quelques temps déjà mais elle n’a rien entendu à propos de cette dernière. Sauf qu’entendre « mes parents viennent de me fiancer de force à un serpentard. » fais pâlir la jeune Black d’un seul coup et tout sourire vient de disparaître de son visage. Elle se sent très mal à l’aise pourtant elle fait tout pour se reprendre rapidement. Ce genre de choses est un lot plutôt quotidien chez les sangs purs et Lumen n’y échappe pas vraiment. Bien sûr que la sixième année sait qui est Aleksey. Un dolohov qui accorde énormément d’intérêt à la préservation des familles nobles. Elle acquiesce « oui je vois bien qui c’est et ça pourrait être pire ». Lumen n’est peut-être pas trop mal tombé surtout si ce dernier est sympa avec elle mais… elle a du mal à se dire qu’ils collent ensemble. Difficile d’expliquer pourquoi sans en savoir vraiment plus sur eux. La pause la surprend. Lumen s’est arrêtée d’un coup et Faye fronce les sourcils. Elle l’écoute sans se montrer désagréable, elle ne la stoppe pas. C’est bien la première fois qu’on lui parle de ce genre de chose donc elle ne sait pas comment réagir. Elle ? Elle ne parle pas de ses tracas : évidemment que non. Elle ne dira rien, puisque Lumen ne divulgue jamais rien. « M'imposer un mariage ! A moi ! T'y crois toi ? Personnellement, j'ai vraiment eu du mal à accepter l'idée de ne pas avoir le choix. Ce n'est pas très moderne. Puis ça prouve à quel point mes parents ont de l'estime pour mon avis. Très sincèrement, je suis très touchée de la considération qu'ils ont pour moi. » Elle ouvre la bouche et la referme. Ne pas avoir le choix, elle sait ce que c’est, elle ne l’a pas non plus. Ni d’ailleurs une grande estime pour son avis non plus. C’est un peu comme ça qu’intérieurement Faye avait eu envie d’exploser : pendant tout ce temps, elle compte pour des prunes et soudainement on la fiance. Et à n’importe qui en plus. « C’est un peu le lot quotidien dans nos familles… Tu croyais vraiment que les choses allaient se moderniser de ce côté alors que tout repose sur les enfants pour faire perdurer les lignées de sang pur ? Tu sais quoi ? Ils te l’imposent sans doute parce qu’ils ont peur de ton avis ! T’en fais pas, tu seras une très jolie poupée dont ils seront fiers une fois que ton sort sera scellé. Tu pourras toujours trouver un autre masque pour aller avec cette nouvelle vie. » Fuir. Quand elle a apprit la nouvelle, elle en a eut très envie. Encore aujourd’hui Faye aimerait s’en aller, qu’on lui fiche un peu la paix. Si c’était aussi simple. Elle soupire « Finalement, tu vas fuir, accepter par dépit, accepter après mûre réflexion, sagesse ou bien tu ne sais pas encore ? Tu en as sans doute parlé avec Aleksey… Oh… ça ne me regarde pas en fait… » Elle se sent gênée parce qu’elle ne pourrait pas parler si librement de ses propres fiançailles. Elle rougit et regarde de nouveau ailleurs. Elle est assise dans le canapé et s’est finalement appuyé profondément sur l’assise mais par la barbe des géants, elle ne posera pas ses pieds sur le mobilier.
Poudlard, même après 6 ans dans cette école, elle n’en connaît pas tous les mystères. Ce lieu regorge de milles et une facettes magiques extraordinaire. Elle est d’accord qu’en tant de temps, sa camarade Gryffondor connaît bien et comme elle le dit, elle aime brûler les interdits. Ce que Faye n’a jamais fait étant donné qu’elle ne veut pas s’attirer les foudres de sa famille. Elle évite au maximum les retenues. Que la forêt ne soit pas si dangereuse que ça, elle veut bien le croire mais elle n’en sait rien, elle ne l’a pas exploré pour tout dire. Elle n’a pas trop envie de s’y perdre…Les Gryffondors y mettent peut-être les pieds mais si elle est interdite, Faye n’y entrera pas. Pas sans une bonne raison c’est sûr. Quant au Saule Cogneur, c’est une horreur qu’une telle chose existe dans une école. « Et moi 6 ans mais je connais certainement moins bien que toi. Je ne savais pas qu’autant de cette maison s’était rendue dans la forêt… Disons que quand on dit que Poudlard est un endroit protégé… je suis encore étonnée que des élèves ne soient pas morts écrabouillés par cet arbre. » Faye est un peu ailleurs. Elle songe qu’elle passe à côté de pas mal de choses parfois. Non elle n’a pas envie de s’approcher du Saule mais elle n’a jamais fait de bêtises volontairement. Parfois elle meurt d’envie de brûler ces ailes écorchées qu’elle n’arrivera jamais à déployer. Les licornes… Faye sourit doucement. C’est sans doute magnifique oui mais elle doute qu’elle puisse réellement approcher par contre et elle n’en a pas l’envie. « Les licornes, tu en as donc déjà vues ? Je me promène rarement à la lisière de la forêt tu sais. Je suppose pourtant que j’aimerais bien voir… » Elle est un peu trop éloignée, dans ses pensées. Dans sa bulle. Elle trouve cette conversation plus triste qu’elle ne le voudrait. Même le sourire de l’autre lionne est fragile. Elle sursaute à la question « Un chat ? Oui je saurais m’en occuper mais… tu sais à quoi je ressemble quand je m’attache à un animal ! Je ne pense pas que ma famille aimerait me voir me trimballer avec une boule de poil dans les jambes ! Et tout le monde pense que je déteste la compagnie même animale ! » elle rit jaune. Elle aimerait bien elle ! ça lui ferait un peu moins de solitude…C’est juste que ça lui semble improbable. "C'est vrai, j'aimerais bien..." avoue-t-elle.
Un fin sourire d'approbation se dessina sur le visage de la jeune Lumen. Faye venait de clôturer le sujet des animaux. Inutile d'y revenir. Rien à ajouter. Assise sur le fauteuil, la cinquième année faisait la conversation assez difficile. Trouver un sujet avec Faye relevait du difficile. Pourtant, elle l'appréciait... enfin dans la mesure du possible. Il ne fallait pas non plus lui demander d'aimer tout le monde. Elle restait quand même assez distante vis à vis de sa camarade de maison. Elle se voyait mal devenir amie avec elle. Beaucoup de choses ne lui permettait pas d'accrocher avec Faye. Elles n'avaient pas vraiment d’atomes crochus, pourtant, quelque part, Lumen se disait qu'elle était probablement l'une des seules gryffondors qui appréciait un minimum la fille Black. Toutes deux portaient un masque, cela était plus qu'évident. Les relations de Lumen étaient pour la plupart superficielle. Il n'y avait pas de retour. Jamais. Et Faye n'était pas très sociable non plus. Disons qu'elle n'approchait pas les gryffondors et qu'elle pouvait se montrer quelques fois désobligeante. Et parler du masque qui s'était brisé au contact de Barry la dérangeait. Pourtant, elle lui en faisait la confidences comme si elles étaient de grandes amies. Mais non. Elles ne se détestaient pas, certes, mais elles n'avaient pas non plus de quoi s'entendre au point de se dire des choses aussi ... secrètes. Oui, Lumen Macmillan ne parlait presque jamais d'elle. Faye enchaina plusieurs questions, plutôt rhétoriques finalement. Il était inutile de répondre à la première, absurde d'apporter une affirmation à la deuxième. La troisième semblait quant à elle bien plus pertinente et la dernière presque aussi intéressante que la précédente. « T'as quand même envie de garder la face, de continuer à contrôler. Tu sens que la situation t'échappe, mais tu insistes quand même. Le masque se fissure, mais qu'importe ? Il a toujours été là. Tu as toujours vécu avec. Alors comment t'en débarrasser ? Comment t'en défaire alors qu'il s'agit de ton bouclier ? » Un vague sourire s'installa sur le visage de la petite brune. Un sourire de lassitude. Elle n'aimait pas le moins du monde la situation dans laquelle elle se trouvait. Discuter avec Faye ne la dérangeait pas. C'était plutôt ce qui lui arrivait ces derniers temps et qui la poussait à être aussi blasée, voire presque désagréâble. « C'est ce que j'ai ressenti. » Dit-elle dans un bref haussement d'épaules avant de poursuivre sur autre chose : « Mais sans hésiter, je dirais garder le masque. Je l'ai beaucoup trop façonné pour le perdre maintenant. » Jusqu'au bout, elle affronterait tout. Elle se battrait pour que son image resterait intacte. un défaut majeur des gryffondors. Ils n'abandonnaient jamais. C'est ce qui faisait peut être que Faye s'était retrouvée dans une telle maison. Car elle aussi était bornée.
Lumen aborda ensuite un sujet tout aussi sensible : ses fiançailles. Lumen fixa Faye. Elle pâlissait à vue d’œil. Elle savait en vérité que Faye était elle-aussi fiancée. Calixte lui avait dit... enfin pas consciemment en tout cas. Il l'aurait surement pas fait s'il n'avait pas eu tout cet alcool dans le sang. Alors elle se doutait que le sujet ne devait pas plaire à la fille Black. En vérité, elle n'avait pas vraiment fait attention à ce détail avant de le dire. Enfin Lumen n'était pas non plus la personne la plus attentionnée du monde. « Mouais... je verrais ce que ça donne sur le long terme. » Elle avait vite compris qu'à un moment ça coincerait. Même si Aleksey restait charmant, il n'était pas un enfant de coeur. Il ne fallait pas pousser Dumbledore dans les orties non plus. Elle ne sut trop pourquoi elle annonça tout cela à Faye, ni pourquoi elle lui partageait ses réflexions. Mais peut être que la sixième année comprendrait. Mais à voir ce qu'elle répondit, ce n'était pas tout à fait le cas. Le lot quotidien des sang purs ? C'était évident et tellement triste. Elle regardait Faye, sans ciller. Aucun signe ne laissait présager ce qu'elle ressentait, bien au contraire. Silencieuse la pimpante Lumen restait de marbre. Elle n'avait pas très envie de contredire son interlocutrice. « Oh tu sais... Je n'ai guère envie d'être une poupée de porcelaine qui se laissera faire. Je suis peut être naïve penser cela, mais je n'ai pas l'intention de me laisser avoir Faye. Je ne sais pas pour toi, mais servir de potiche, c'est tout sauf un rôle gratifiant. » Elle ne saurait jamais tenir un tel rôle, avoir une existence sans savoir. Aleksey lui promettait que les Dolohov laissaient les femmes avoir une certaine importance, mais devait-elle seulement le croire ? Elle ne savait pas vraiment. Enfin, la question n'était pas là pour le moment. « T'as le droit de poser des questions. » Tenta t-elle de la rassurer avant de poursuivre : « Oui, je lui en ai déjà parlé. Pour tout dire, c'est la première fois que je lui parlais, je savais absolument pas ce que ça allait donner. Mais je dois t'avouer que je n'ai aucune envie de tenir ce rôle qu'on attendra de moi. Puis des gosses, il y a rien plus de rasoir. » Elle laissa échapper un éclat de rire, en pensant à des mini Lumen... Impossible, songea t-elle. Puis finalement, elles changèrent de sujet, une fois de plus, ce qui arrangea assez Lumen. Elle ne s'imaginait pas parler d'Alek pendant quinze plombes.
Elle écouta donc Faye parler de ce qu'elle savait de Poudlard. Six années dans cette école, c'était long quand même. Terriblement long. « Je pense que le Saugle Cogneur a déjà fait des victimes. Après tout, il est interdit de l'approcher comme la foret. Mais dis à quelqu'un que c'est interdit et il fera exactement tout le contraire. » Elle soupira, à cause de la bêtise humaine, mais aussi de la sienne. Heureusement, elles ne s'étendirent pas sur la question. C'était quasiment inintéressant. Elle fronça les sourcils en entendant la question de Faye. Bien sûr qu'elle en avait déjà vu. A Poudlard, c'était assez commun. « Tu ne suis pas les cours de soin aux créatures magiques, je me trompe ? » L'interrogea t-elle en arquant un sourcil, assez perplexe. C'était dommage qu'une fille aussi douce avec les animaux ne puisse pas faire une matière qui l'intéressait pour l'image d'une famille qui n'en valait pas la peine. Elle imaginait sans peine Faye avec un chat. Ca lui conviendrait même à merveille en fait. « C'est dommage. » Dit-elle dans un souffle à l'explication de Faye. Elle rêvait d'avoir un peu de compagnie, cela s'en ressentait, mais elle refusait pour ses parents d'en posséder. C'était triste, tellement triste.
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Dim 5 Avr - 21:59
