Dans le dortoir des filles dans les appartements des Poufsouffle, Amélia trifouilla dans sa table de nuit. Elle y dégota un petit carnet aussi blanc qu la neige. Elle l'ouvrit et parcourut des yeux les pages qu'elle avait elle même écrite. Elle sourit en les relisant, amusée de l'écriture maladroite qu'elle avait lorsqu'elle avait commencé. Elle y avait écrit toute sa vie. C'était un mélange entre le journal intime et une autobiographie. La jolie blonde se jeta sur son lit et se mit à relire ce livre de sa vie écrit à la troisième personne. Elle se mit à le lire à voix basse et voilà ce qu'un camarade un peu curieux pouvait entendre.
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C'était un jour d'été ou plus précisément le jour de l'été, le 21 juin. Nous étions en 1962 et le soleil brillait dans le ciel irlandais. Mair O'Connor venait de mettre au monde une petite fille. Elle avait de jolis yeux bleus qui montraient déjà une certaine curiosité. Par égard pour sa grand-mère maternelle, une sorcière de sang-pur française, la jeune maman lui donna le doux nom d'Amélia. Son père le futur chef de la famille O'Connor lui donna un nom typiquement irlandais. Il était bien impensable que sa première fille ne soit pas marquée comme Irlandaise. Dyllon la prénomma Eireann, une des variantes du prénom Eirinn signifiant «Irlande». Cela semblait peut-être orgueilleux de sa part mais après tout il lui allait si bien. Les O'Connor étaient les membres d'une vieille famille irlandaise de sang-pur. Ils jouissaient d'une autorité non négligeable mais malgré cela, ils avaient su rester humbles et n'avaient pas pris l'habitude de clamer haut et fort la pureté de leur sang.
C'était dans cette famille que la petite Blonde aux yeux bleus avait fait ses premiers pas. Dyllon et Mair étaient revenus alors en Irlande dans le seul but de voir leur enfant naître sur le sol des ses ancêtres. C'était pour cela qu'ils avaient fait le voyage depuis Londres où ils travaillaient tous les deux. Lui était au département de la justice magique, alors qu'elle travaillait comme infirmière à l'hôpital St Mangouste. D'après ce que lui avait dit sa mère plus tard, ils n'auraient pas dû rester aussi longtemps en Irlande. Cependant, Mair tomba enceinte seulement quelques mois après son accouchement et sa mère lui demanda de rester en Irlande, au grand air comme elle disait. Amélia, âgée d'un an eut alors la joie, si toutefois elle en était consciente, d'accueillir une petite sœur dans sa famille. Cette fois, la jeune maman mit au monde non pas une petite blonde mais une rousse du nom d'Aslinn. Si l'aînée avait les cheveux couleur du soleil, le visage de sa cadette était encadré par de jolis cheveux couleur de feu. Les deux fillettes grandirent quelque temps ici en Irlande et puis assez vite leurs parents retournèrent à Londres et en les embraquant avec eux.
Amélia a surtout grandi dans une chique maison, plus proche du petit manoir que d'une maison d'ailleurs dans la proche banlieue londonienne. Petite fille
espiègle, elle donna beaucoup de fil à retorde à la gouvernante des deux enfants que le couple avait engagée pour veiller sur elles en raison de leurs nombreuses absences. Heureusement la pauvre femme avait des congés lorsque venait les vacances d'été. À ce moment-là, les deux enfants retournaient en Irlande chez leurs grands-parents paternels. La petite blonde aimait beaucoup fausser compagnie à la pauvre femme et préférait souvent aller jouer dans le jardin plutôt que de suivre ses enseignements. Elle avait ainsi beaucoup de mal à rester en place et son regard malicieux s'émerveillait de tout ce qui pouvait l’entourer. Cependant, elle n'avait pas la moindre méchanceté. D'ailleurs, cela se voyait assez bien. Si l'enfant était espiègle, sa
maladresse la rendait attachante. Elle était aussi
très tête en l'air ce qui ne disparut pas en grandissant tout comme son espièglerie d’ailleurs.
Amélia était une enfant
douce et gentille. Elle se montrait très
protectrice envers sa petite sœur. En grandissant, elle élargit cette façon de penser à ses amis tout en leur donnant un peu plus de liberté. Elle avait compris qu'elle ne devait pas les étouffer.
Si Amélia se montrait
extrêmement loyale, respectueuse des autres et
patiente avec eux n'allez pas croire qu'elle excusait tout. Cette blondinette n'oublie rien. Ses proches pourrons témoigner de sa
rancune. Osez la blesser, elle ou l'un de ses proches et vous pouvez être certains qu'elle vous le fera regretter un jour, patience, patience.
De ce que disait la gouvernante, déjà petite Amélia était une fille bien trop sensible et cette
hyper sensibilité plus un défaut à ce stade qu'une qualité était doublée d'un pochant non feint à la
bouderie. Boudeuse elle était, boudeuse elle le restera sans aucun doute.
Cette trop grande
idéaliste peut aussi s'enflammer. Dans ce cas les autres la qualifiaient de
trop extravertie allant jusqu'à cacher ceux qui la côtoient.
Dans cette famille où les parents étaient souvent absents, Amélia s'octroya rapidement le rôle de grande sœur et de petite maman. Consciente de l'importance de sa famille, elle accepta avec soumission l'éducation stricte que la gouvernante lui donnait. Amélia apprit les arts qu'une fille de son rang devait connaître. Cela allait de la couture, à la danse et le chant en passant par la broderie et l'art de tenir une maison. Elle devait être une vitrine représentant sa famille à tous ceux qui pouvait poser leur regard sur elle. C'était un poids lourd à porter mais le tempérament de la jeune blonde l'acceptait. C'était cela faire partie des O'connor. Fille de sorcier, Amélia sut rapidement qu'elle était une sorcière. Elle se voyait déjà à l'âge de dix ou onze ans entrer à Poudlard, la célèbre école de magie. Mais pour cela la petite blonde devait attendre d'avoir quatorze ans, âge d'entrée à l'école de sorcellerie. Alors pendant ce temps-là, elle jouait à y être et se perfectionnait dans ses propres études que la gouvernante lui donnait. Elle grandissait et ses cheveux d'or s'allongeaient aussi si bien qu'à son grand regret elle dut finir par les couper quelque peu.
Lorsqu'elle fêta ses quatorze ans, elle reçut la fameuse lettre provenant de Poudlard. Elle avait été choisit pour intégrer la prestigieuse école. Voilà maintenant qu'elle devait aller acheter sa baguette et ses fournitures scolaires. Elle se rendit alors avec ses parents sur le chemin de traverse et en premier lieu chez Mickey Olivender le marchand de baguette. Mais comment choisir sa baguette ? Amélia n'en savait rien. Elle ne savait pas quelle baguette lui correspondrait le mieux. Elle devait alors s'en remettre totalement au vendeur. En raison de son équilibre intérieur Mickey lui conseilla le
bois de Houx. Il est dit que le bois de Houx symbolise l'équilibre et la force physique et morale. Quant à son cœur, Amélia fut attirée par une baguette avec
cœur en plume de Phénix. Cependant, même si une infime affinité fut décelée entre la baguette et la jeune sorcière, elle devrait se montrer patiente envers cette dernière pour qu'elle la laisse avoir accès à sa puissance. Sa baguette mesurait tout juste
23 cm et était
relativement souple. Une fois sa baguette en poche, Amélia put acheter le reste de ses fournitures scolaires le sourire aux lèvres ne dissimulant nullement son contentement.
Quelques mois plus tard, elle prit le fameux Poudlard exprès sur la voix 9 3/4 en compagnie de son familier une hermine du nom de Pandora. À son arrivée à Poudlard, l’adolescente ouvrit de grands yeux d'émerveillement. Elle fit ses premiers pas sans se soucier des autres élèves, première année, ou plus vieux d'ailleurs. Ce qui la faisait sourire c'était la battisse et le parc qui l'entourait. On aurait cru à un château de conte de fées. La joie, la surprise, toutes ces émotions qui vous envahissaient devant un tel chef-d’œuvre, elle les ressentit encore plus fortement lorsqu'elle arriva dans la grande salle commune. Elle s'installa dans un premier temps avec les autres premières années. Ils étaient nombreux et un étrange sentiment s'empara d'elle. C'était un mélange de peur et d'excitation. Elle redoutait la maison où le choixpeau magique l'enverrait et en même temps elle était pour une fois légèrement impatiente de la connaître. Son arriva enfin après une trop longue attente. Elle alla s'asseoir sur le tabouret et attendit que le choixpeau décidât. Il prononça enfin le nom de la maison de l’adolescente : Poufsouffle. La jeune fille aux bouclettes blondes se leva et alla rejoindre ceux qui seraient maintenant ses camarades de maison. Le reste de la soirée se poursuivit normalement et le soir venue, elle alla se coucher. Elle prit Pan auprès d'elle et s'endormit. Dès le lendemain, la course effrénée aux cours, devoir à rendre et examen de fin d'année commença.
Amélia était une élève pas brillante, mais elle se débrouillait plutôt bien tout de même. Il faut dire qu'elle avait vraiment trouvé sa place chez les Blaireau et elle arborait son blason jaune avec fierté. L'année qui suivit son entrée à Poudlard, sa jeune sœur arriva. Aslinn et ses cheveux de feu. Amélia était contente de la voir ici. Et puis pour couronner le tout, elle avait rejoint les aigles de Serdaigles, une maison que la Blonde appréciait particulièrement. Puis le temps passa et comme à chaque vacance, Amélia ne rentrait chez elle que lorsque les vacances d'été arrivaient. Elle avait pris l'habitude avec le temps. Cependant ne plus voir ses parents aussi souvent qu'avant pesait à la jeune fille. C'est pour cela qu'en quatrième année, elle entreprit d'écrire sa vie dans un petit carnet. Il y avait de tout. Les premières pages ne concernait que ça vient alors que les dernières étaient consacrées à se ressentit, aux garçons qu'elle regardait çà et là dans les couloirs.
Maintenant, la Blonde était âgée de dix-huit ans. Elle était en cinquième année, l'année des BUSES. C'était une année importante pour elle et Amélia le savait parfaitement. Mais ce ne serait pas non plus une année comme les autres. Non, cette fois, elle ne subirait pas les retraits de point malheureux. Amélia, élève remarquable de cinquième année fut choisie pour être la préfète des Poufsouffle. Elle endosserait se rôle avec fierté et justesse. Elle n'allait certainement pas abuser de ses nouveaux «pouvoir».
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Amélia soupira et referma le petit carnet. Elle le posa avec douceur dans sa table de nuit et prit dans ses bras son hermine.
« Tu vois Pan, le temps passe si vite. On est déjà au mois de mars tu te rends compte ? Oh non bien sûr tu ne peux pas savoir. Aller vient on va faire un tour à la bibliothèque. ». La Poufsouffle se leva d'un bond, quitta le dortoir et la salle commune et s’engagea dans les couloirs, direction la bibliothèque. Pandora, son hermine se blottit dans son cou.