Amélia avait abandonné son uniforme des Poufsouffle pour une tenue plus décontractée et moins stricte. Elle portait une simple chemise et un pantalon des plus banales. Elle avait attaché ses cheveux en deux nattes qui lui encadraient le visages. On était samedi après-midi et la jeune fille aux cheveux blonds lisait tranquillement dans sa salle commune. Elle feuilletait les pages d'un livre sur les vieilles écritures. Le livre était passionnant et elle ne vit pas le temps passer. C'était à la fois un moyen de calmer sa curiosité et de s'avancer en quelque sorte sur ses cours de runes.
Au bout d'un moment, elle referma le livre et le fourra dans son sac. Voilà qu'elle avait un nouveau sujet de discussion avec Alison. Cette journaliste, Amélia l'aimait bien. La femme aux cheveux roux l'aidait souvent à voir des nouveaux livres et puis leurs petits moments de conversation autour des vieilles écritures et des runes, Amélia les adorait. Elle se leva de sa place et quitta sa salle commune. Elle traversa les couloirs et monta les escalier qui menait au rez-de-chaussé. Elle se dirigea ensuite vers un autre escalier pour monter dans les étages. Elle gravit les marches pour monter jusqu'au troisième étage. Là elle parcouru la distance qui la séparait de la bibliothèque en silence. Elle entra ensuite dans la bibliothèque et y remit son livre. En passant devant le bibliothécaire, Louison O'Caroll, elle fit juste un petit sourire et puis elle passa son chemin. Une fois son livre rendu, elle quitta la bibliothèque et le troisième étage. Un cours instant elle regarda le parc à travers une fenêtre et puis elle monta jusqu'au cinquième étage. Amélia se dirigeait vers la salle d'étude d'art et musique magique. C'est à ce moment-là qu'elle vit un peu plus loin la silhouette de son ami rouge et or, Barry Brown. Elle s'approcha de lui et posa sa main sur son épaule tout en lui adressant la parole.
« Barry Brown, qu'est-ce que tu fait ici au cinquième ? Cela fait longtemps que je n'ai eu à te rappeler à l'ordre. Enfin c'est une bonne chose faut pas croire, j'en suis plutôt contente. »
Amélia alla s’appuyer contre le mur et reprit en faisant un peu la tête.
« Tu n'as pas ta guitare ? Tu ne joues plus ? J'aimais bien t'entendre jouer tu sais. Alors tu va en jouer à nouveau ? Ou bien dois-je t'en supplier ? »
La jeune fille éclata de rire. C'était un rire un peu moqueur, mais ce n'était pas contre le garçon. Non elle se moquait de la situation plus exactement. En fait c'était assez comique. Elle qui le plus souvent râlait après lui en raison des infractions aux règlements de l'école qu'il enchaînait à une vitesse impressionnante, elle se mettait à lui demander presque comme une faveur de jouer pour elle. Il faut dire que c'était un peu leur moment à eux. Elle l'écoutait jouer et lui tentait désespérément de la voir chanter. Cela n'avait rien d'un jeu de séduction c'était juste comme ça. La Poufsouffle aimait sa musique et le Gryffondor, d'après ses propres mots n'était pas déranger par sa façon de chanter. Il l'encourageait même. Une chose que la jeune fille trouvait assez étrange. Pour elle, elle chantait vraiment mal. C'était d'ailleurs la plus grosse raison pour laquelle, elle ne chantait qu'à voix basse et le plus souvent pendant ses rondes le soirs.
Lumen et moi c’était maintenant que de l’amitié et rien d’autre. Cela m’avait fait souffrir, mais je me sentais mieux ? Non, pas mieux… mais vide serait le terme approprié. Il fallait que je m’occupe l’esprit. Mais que faire ? Je m’étais baladé dans le parc pendant le début de l’après midi en tournoyant la cigarette qu’Athéna m’avait passé. Je l’avais gardé, mais pourquoi ? Je ne fumais pas et ne comptais pas fumer, enfin c’était ce que je pensais. Après tout pouvait arriver. Je regardais la forêt et regardais au loin Pré-au-Lard. Un immense frisson me parcouru, je ressentais encore le sortilège dans mon corps. Mais qu’est-ce qui m’était passé par la tête ? J’étais parti secourir un homme à terre et je me suis fais avoir car c’était un mangemort et je me suis pris un Doloris. La sensation est horrible. Et dire que je ne me souvenais pas de grand-chose après cet incident. Secouant la tête je me dirigeais vers la grande salle qui avait abritait le bal. Athéna m’avait fait danser, alors que je ne suis pas un excellent danseur, loin de là. J’ai peut-être le rythme dans la peau, mais pour ce qui est de danser je ne savais pas vraiment. Je continuais à avancer tranquillement et je mangeais une pomme qui m’était tombé sous la main. Je voyais des Serdaigles réviser à leur table. Les studieux, sauf que je ne voyais pas Bluenn. Dommage j’aurai bien aimé lui parler de ce qui c’était passé.
Je repris le chemin de ma salle commune en repensant à la beauté de la vue dans la tour d’astronomie la nuit. Qui sait. Cela me permettrait de retirer le poids qu’il y avait dans mon cœur, ou plutôt remplir le vide qu’il y avait à l’intérieur. Je prendrai ma guitare, ça faisait deux semaines que je n’avais pas joué avec et il fallait l’entretenir en tout cas, sinon les cordes risquaient de s’abimer. Remontant les escaliers j’arrivais au niveau du cinquième étage. Je me mis en direction du sixième quand j’entendis une voix en même temps qu’une main sur mon épaule, et cette voix, par Merlin que je ne connaissais que trop bien pour me donner des réprimandes. Je me retournais vers Amélia, la jaune, qui commençait déjà à me faire un petit sermon. Moi qu’elle ne m’avait pas sermonné depuis longtemps ? C’est sur mais mon dernier sermon reçu était la semaine dernière à cause de mon altercation avec Aleksey, où je l’avais cogné trois fois. Je la voyais se poser contre un mur et je lui répondais avec un sourire avant qu’elle ne parle :
- Je n’ai pu le droit de me diriger vers ma salle commune maintenant ? Il faut que je te dise où je vais de manière précise ? Et c’est vrai que depuis deux semaines tu ne m’as pas interpellé. Est-ce que ça te manques que je vienne t’embêter pendant tes rondes de nuits quand tu chantes toute seule ?
Je savais la taquiner sur ça, car c’était comme ça que je l’avais remarqué la première fois qu’on c’était rencontré. Elle c’était baladée dans le couloir et je l’avais entendu chanter. Ni une ni deux je m’étais précipité vers elle pour lui dire que je trouvais qu’elle avait une belle voix. Sauf que manque de bol pour moi elle me réprimanda. Enfin depuis elle m’avait entendu jouer de la musique et moi en contre partie j’essayais de la faire chanter, chose qui n’était pas facile pour vous dire. Par contre elle me questionna sur ma guitare. Elle l’avait remarqué et elle me demandait si elle devait me supplier pour en jouer. J’allais lui répondre quand elle se mit à rire. Je ne voyais pas vraiment pourquoi elle riait mais je souriais quand même. Entendre quelqu’un rire était tellement plaisant que ça faisait du bien parfois. Une fois qu’elle eut fini je lui répondais :
- Oui je comptais en rejouer, et toi quand est-ce que je pourrais t’entendre à nouveau chanter ? Il faut dire que tu te fais discrète aussi. C’est donnant donnant et ça tu le sais bien. Alors soit tu décides de chanter et je jouerai un morceau, soit tu devras attendre un autre jour. Au choix.
Je comptais jouer de la guitare ce soir à la tour d’astronomie, mais j’hésitais quand même un peu. Et puis zut. Je jouerai ce soir à la tour d’Astronomie et qui sait peut-être maintenant, enfin si Amélia voulait bien faire son petit chant, comme j’aimais lui rappeler souvent.
Toujours adossée contre son mur, Amélia fixait celui d'en face. Enfin fixait était un bien grand mot. En réalité elle avait plus les yeux dans le vague qu'autres choses. C'était un peu étrange mais cela lui reposait quelque peu les yeux. Alors forcément, la blonde ne s'en privait pas quand elle le pouvait. Elle ne disait plus rien, attendant simplement que le Gryffondor dise quelques choses. Elle espérait qu'il accepte de jouer un peu pour elle. Sa musique lui manquait et à bien y réfléchir elle serait presque à faire tout ce qu'il voulait pour pouvoir l'entendre. La préfète n'eut pas longtemps à attendre que son ami dise quelques mots. Déjà il répliquait sur le fait qu'il avait bien le droit de retourner dans sa salle commune située en haut de la tour. Amélia tourna la tête vers lui et plongea ses yeux clairs dans les siens. Elle ne comprenait pas bien pourquoi il parlait de cela. Pour une fois ce n'était pas un sermon, mais simplement une remarque, un étonnement tout au plus. Puis Barry enchaîna sur sur ses rondes et son tic de chanter pendant celles-ci. Amélia leva alors les yeux au ciel tout en prenant grand soin de regarder ailleurs. Pourquoi avait-il fallu qu'il l'entende, franchement. Elle regrettait presque ce jour-là, rien que pour cela. Pourquoi avait-elle croisé son chemin déjà ? Pour pas grand chose sûrement. Mais bon, elle se partageait les couloirs du château avec les autres préfets alors pourquoi pile celui-là. D'habitude elle pouvait chantonner tranquillement, mais ce jour-là non et elle l'avait noté dans sa petite tête blonde.
Alors que la jeune fille pensait qu'il en avait terminé, il poursuivit pour lui proposer un deal. Soit elle chantait, là, maintenant tout de suite et elle l'entendrait jouer de la guitare en retour. Soit elle ne chantait pas et pas de guitare. Amélia eut un éclat de rire incontrôlable marquant son étonnement et son presque refus catégorique. Attendre un autre jour, il était sérieux là ? Sûrement, à ce petit jeu il l'était toujours ou presque. Mais Amélia se retrouvait maintenant le cul entre deux chaises. Elle n'avait pas pour habitude de céder à quoi que soit et à qui que ce soit. Pourtant elle mourait presque d'envie de l'entendre jouer. Maintenant c'était à elle de décider. Elle s'écarta du mur et se planta ne face de lui les bras croiser sur sa poitrine. Déjà il fallait que les choses soient bien claires concernant ses rondes et elle s'employa à le faire en premier.
« Pour commencer, te croiser dans les couloirs pendant mes rondes ne me manque pas Barry. Je préfère te voir dans d'autres circonstances plutôt que d'être obligée de te coller un rappel à l'ordre. Bon sang je ne les compte même plus te concernant. À croire que tu aimes ça, te trouver sur ma route le soir. Si je te plais autant faut le dire tout de suite hein ! »
Amélia guetta une réaction de la part du Gryffondor. Sa phrase était anodine et elle savait pertinemment que ce n'était pas le cas. Enfin elle le croyait et de toute façon si c'était le cas elle le remettrait gentiment à sa place, à savoir celle d'ami. Pour le reste elle reprit sur un ton faussement outré.
« Oh mais je chante toujours un peu. Simplement tu n'étais pas là pour m'entendre. Puis Je ne me fais pas vraiment discrète tu sais. Et puis non mais dis-moi pas que c'est pas vrai, tu essayes de me faire du chantage avec ta guitare, petit Gryffondor ? »
Euh, oui peut-être que le traiter de «petit» n'était pas très approprié. En fait pas du tout même vu qu'il lui mettait facilement une tête de plus. Mais bon c'était sa petite pique en réponse à tout ça. Elle décroisa les bras et fit quelques pas. Finalement elle se retourna encore fois vers le rouge et or.
« Et si je chante, tu joueras ? C'est promis ? Parce que je veux bien, mais je ne veux pas me faire avoir hein ! Enfin je dis ça mais je veux quelques conditions quand même. Tu ne croyais tout de même pas que je lancerai quelques notes comme ça sans rien dire ? »
La préfète s'avança et lui pinça gentiment la joue comme une grand-mère l'aurait fait à l'un de ses petit-enfants désobéissant. Puis, Amélia le regarda avec ses yeux de merlan frits. Elle espérait bien l'amadouer. Si tout se passait bien, certes elle chanterait un peu mais surtout, surtout, le doux son de sa guitare viendrait jusqu'à elle. Et qui sait, elle se laissera peut-être porter par la musique et chanterait quelques notes en plus.
Je vis ma préfète préférée lever les yeux vers le ciel quand je lui ai rappelé que je l’avais entendu chanter lors d’une ronde de nuit. Puis elle commença à rigoler quand je lui avais répondu d’attendre un autre jour si elle ne chantait pas devant moi en cet instant précis. Je savais que je n’étais pas fort pour les négociations mais quand même. Lorsqu’elle finit par se calmer je la vis se positionner devant moi les bras croisés. Généralement cela n’annonçait rien de bon pour la suite, mais qui sait ? Je serai probablement surpris. Mais elle commença à parler sur ses rondes et m’annonça qu’elle préférait ne pas me voir pendant ses rondes et que si elle me plaisait il fallait le lui dire. Quand elle me lança cette phrase, j’eu un grand écarquillement des yeux. Ma phrase s’enchaîna directement :
- Hein ? Moi intéressé par toi ? Euh… non désolé. T’es peut-être belle mais je ne suis pas intéressé. Désolé de te décevoir.
J’avais dis ma dernière phrase avec humour. Je me doutais qu’il n’y avait rien entre elle et moi et c’était pour ça que je me l’étais permis. C’était simplement une amie que j’essayais tant bien que mal de faire chanter bien qu’elle ne semblait pas toujours d’accord. Le seul moment où elle chante c’est quand elle croit qu’elle est seule. D’ailleurs elle enchaîna par la suite avec le fait qu’elle chantait encore mais que je ne l’avais pas entendu et qu’elle n’était pas discrète. Je croisais les bras à mon tour et soupirai en entendant cela. Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre. D’ailleurs elle finit par me dire que je faisais du chantage avec ma guitare sur elle, et elle me lança un petit. J’haussais un sourcil. Petit ? Du haut de mes un mètre quatre-vingt huit ? Elle voulait me taquiner et bien moi j’allais l’embêter aussi en faisant l’idiot :
- Non pas du tout du chantage qu’est-ce que tu racontes. Je veux te faire chanter avec ma guitare rien de plus.
C’était vrai en somme, mais l’utilisation du mot chanter pouvait être prit dans les deux sens. Je ne savais pas dans quel sens elle le prendrait mais j’étais sur que ça risquait d’être intéressant. Je la vis ensuite avancer de quelques pas et se retourner en me demandant très sérieusement si je n’allais pas lui faire le coup du oui je vais jouer de la musique après et ne pas le faire par la suite. D’ailleurs elle m’annonça qu’elle allait me donner quelques conditions pour qu’elle puisse chanter. Je soupirais. Cela risquait d’être long. Mais avant de répondre elle me pinça légèrement la joue, vous savez, comme les grand-mères. Je me reculais pour qu’elle me lâche puis je m’étirais de toute ma longueur et lui lançait :
- Bon et c’est quoi tes conditions ? Et si tu n’y as pas encore réfléchis je vais chercher ma guitare le temps que tu trouves. Parce que sinon on sera encore là ce soir si je t’écoutais à réfléchir.
Je la taquinais encore mais c’était vrai que je voulais qu’elle se dépêche à me répondre. Je voulais bien jouer. Ça me démangeait et j’en avais besoin. Mais ça serait plutôt ce soir que je me lâcherais sur la tour d’astronomie. Cette fois là ça serait juste pour écouter la voix d’Amélia que je jouerais. Et jouer pour quelqu’un qui voulait vous entendre c’était toujours agréable. Amélia était la seule, hormis Lumen depuis le lac, à savoir que je jouais des morceaux de musiques douces. Elle m’avait choppé une fois mais m’avait dit qu’elle ne dirait rien si je ne disais rien sur son chant aux autres en retour. Le marché fut vite accepté. Ça nous arrangeait fortement tout les deux. Mais quand j’y pensais c’est vrai que la voix d’Amélia allait parfaitement avec les notes douces que je pouvais jouer quand j’en avais envie. Je la regardais toujours et je lui disais :
- Alors tu t’es décidée ? Parce que je n’ai pas envie d’attendre trois mille ans que tu te décides à prendre une décision. Et puis entre nous ce n’est pas bien de faire attendre un fan. Et je te promets que si tu te mets à chanter pendant au moins une minute je vais aller chercher ma guitare pour qu’on puisse se faire un duo. Tu en dis quoi ?
J’étais presque sur qu’elle n’allait pas refuser mon offre. D’ailleurs je tenais toujours parole. J’étais peut-être un peu énervant sur les bords, mais une chose qu’on ne pouvait me retirer était que je tenais toujours parole.
Amélia le regarda et encaissa le coup. Elle se doutait bien qu'il n'était pas intéressé par elle. Ils étaient de bons amis rien de plus, du moins, elle le pensait. Elle s'amusa néanmoins à faire une petite moue déçue et un peu triste. Finissant par soupirer bruyamment, elle lui tourna le dos faisant mine de pleurer un peu. Mais à l'abri de son regard, elle souriait. C'était amusant en fait de jouer un peu la comédie. Elle n'était pas si douée que cela dans cet art et Barry est un ami avec qui elle pouvait s'améliorer. Elle fini par retourner vers lui et l'écouta poursuivre après qu'elle lui ait rappelé qu'elle chantait encore et toujours. Elle savait juste être discrète voilà tout. La discrétion était d'une grande aide parfois. Puis elle ouvrit de grands yeux lorsqu'il lui dit qu'il voulait juste qu'elle chante avec sa guitare. Elle pencha légèrement la tête comme les chiens lorsqu'ils entendent leur nom et finit par sourire. Si c'était vraiment le cas cela changeait tout. Enfin presque tout. Avec un peu de chance la musique couvrirait un peu sa voix et l'horreur ne s'entendrait presque pas. Mais elle avait tout de même un petit doute sur les attentions de Barry.
« C'est vrai ce mensonge ? Tu veux vraiment que je t'accompagne au chant ? »
Elle le fixa un court instant et haussa les épaules.
« Si tu veux pas écouter mes conditions je ne chante pas tant pis pour toi. Puis j'y avais pensées avant tsss. Je vais pas surcharger ton cerveau de réflexions longues et compliquées. »
Nouveau sourire sur ses lèvres et tirant un peu la langue elle commença à prendre la direction de la tour des Gryffondor. Il voulait aller récupérer sa guitare, très bien elle le suivrait. Elle réfléchis tout en marchant et finit par proclamer sur un ton très solennel.
« Alors mes conditions il y en a deux. Tu vois c'est pas beaucoup deux. Je veux juste que ce soit dans un lieu isolé et puis pas longtemps. »
Après cela, elle ne dit plus rien et se dirigea d'un bon pas vers la tour. Elle se stoppa cependant net lorsque Barry prononça un mot étrange à ses oreilles. « Fan » il était sérieux là ? Elle n'osa le regarder et ses joues s'empourprèrent rapidement. Alors d'une petite voix elle finit par lâcher.
« D'accord mais tu ne me regardes pas. »
Elle alla se mettre près d'une fenêtre. Elle aimait chanter aux fenêtres, elle avait l'impression que le vent porterai vite au loin la catastrophe auditive qu'elle émettait. Elle commença à fredonner un petit air de son Irlande natale puis la mélodie d'un chant irlandais sortit de sa bouche. Elle ne chantait pas très fort. En fait juste assez pour qu'il l'entende. Nerveuse, elle s'arrêta plusieurs fois, regardant si quelqu'un n'était pas arrivé entre temps. Chanter pour Barry était une chose, le faire pour les autres était quelque chose qu'elle ne concevait même pas. Peut-être pour Lume en y réfléchissant, mais sa meilleure amie ne lui avait encore jamais demandée. Peut-être qu'elle ne savait tout simplement pas. Ou alors elle ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Heureusement pour Amélia, le nombre de personne à connaître son secret se limitait à Barry, Lin sa petite sœur, ses cousins malheureusement et éventuellement Lume. S'arrêtant définitivement, la Blonde se tourna vers le rouge et or et le regarda fixement. Ses joues étaient encore rouges comme souvent lorsqu'elle chantait alors qu'il y avait quelqu'un pour l'écouter.
« On y va maintenant ? » demanda-t-elle d'un air peu pressé.
Amélia me fixa droit dans les yeux, comme si je mentais. Elle me lança une de ses phrases comme si je n’allais pas tenir ma parole. Je me sentais offusqué, comment ça que je disais un mensonge ? Ce n’était pas croyable. Elle continua de me fixer jusqu’à me sortir qu’il fallait que j’attende ses conditions. Je soupirais un bon coup. Mais qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça ? Une femme est toujours chiante. Toujours à dire qu’il y a un mais ou un si voir les deux à la fois. Alors là elle m’annonça qu’elle y avait déjà réfléchi et qu’elle ne voulait pas m’embêter de réflexion de filles, je ne pu que sortir un sourire. J’allais l’embêter un peu tiens. Faisant le mauvais comédien j’émis un immense soupire de soulagement la main sur le buste avant de sortir un majestueux :
- Ouf ! Je te remercie d’y avoir pensé avant, car honnêtement vous les femmes vous êtes vraiment incroyablement longue quand il s’agît de prendre une décision. Même si je suis capable de tenir le coup, cela m’épuiserait tellement de devoir t’attendre.
Je passais la langue vite fait et m’attendais à recevoir une autre boutade ou bourrade de la part d’Amélia. Puis nous commençâmes à nous diriger tranquillement vers la tour des Gryffondors quand elle se retourna et me donna ses conditions. Je l’écoutais sans broncher. C’était vraiment ce qu’elle voulait ? Deux petites malheureuses conditions ? Je soupirais en entendant ses conditions. J’hochais la tête et dans un sourire en coin lui répondais :
- C’est d’accord. Alors je t’en pris, si mademoiselle veux bien se mettre en route pour que je puisse écouter de sa douce voix je lui en serai fortement reconnaissant.
Par la suite elle monta rapidement en direction de la tour, et lorsque je prononçais le mot fan, je la vis se stopper totalement. Elle ne prononça pas un mot pendant un moment et n’osa même pas tourner le regard vers moi. Décidément elle était vraiment timide celle-là. D’une voix silencieuse je l’entendis me demander de ne pas regarder. Je souriais mais ne répondais pas. Je la vis se diriger vers une fenêtre qui n’était pas très loin et je me rapprochais mais en tournant le dos. Je fermais les yeux et écoutais. Rien n’arrivait, puis petit à petit un doux son me parvint aux oreilles. C’était un merveilleux chant, timide, mais malheureusement elle s’arrêta plusieurs fois avant de reprendre la mélodie. Au bout d’un moment elle s’arrêta et me lança comme quoi il fallait qu’on y aille. Je me retournais vers elle et lui souriais avant de lui dire :
- Bon très bien. On finit l’escalade jusqu’à ma salle commune et ensuite on se fait un duo toi et moi.
Nous continuâmes notre monté jusqu’à l’entrée de la salle commune. Une fois sur place je demandais à Amélia de rester ici le temps que j’allais chercher ma guitare. Je prononçais le mot de passe à voix basse pour que la vieille dame me laisse passer, puis je m’élançais vers mon dortoir et commençais à chercher à droite à gauche après le bon dortoir. Une fois dans le bon je regardais dans la malle où je l’avais caché et je l’ouvrais. Elle était toujours là, prête à être joué. Toujours bien accordé. Je l’enfilais au niveau de mon épaule et commençais à redescendre les escaliers. Une fois sortie de ma salle commune je rejoignais Amélia et lui proposais :
- Bon maintenant on peut aller dans un lieu un peu plus discret pour que tu puisses chanter, ça te va ?
Puis je repris la route et emmena Amélia à descendre de nouveau les escaliers pour aller dans une salle de cours où il n’y avait personne. A partir de la je regardais à droite à gauche et toujours personne en vue. Je me positionnais assis sur une table et un pied sur une chaise et commençais à vérifier le son de ma guitare. Elle fonctionnait toujours parfaitement bien. Je regardais Amélia et lui lançais :
- Alors prête à chanter ? Je te donne la note et on commence d’accord ?
Je fis un léger son de note légèrement aigue pour qu’elle se repère au son de la musique, puis je commençais à jouer doucement et pas trop fort la musique douce. Amélia connaissait la chanson, elle l’avait fredonné une fois pendant une ronde. Alors je l’attendais au tournant et attendais qu’elle se lance pour que la musique et la chanson ne fasse plus qu’un. Pendant qu’elle chantait je commençais moi aussi à chanter en chœurs avec elle. Pas très fort, mais juste assez pour que le son de nos deux voix arrivent à vibrer en harmonie. Une fois la chanson finit je la regardais tout sourire et lui lançais :
- Et ben alors ce n’était pas si difficile, n’est-ce pas ?
Barry, il était de ceux avec qui elle pouvait rire facilement. Il répondait souvent à son humour et la taquinait quelques fois. Mais Amélia le savait, il n'y avait rien de méchant, jamais. C'était toujours bonne enfant entre eux. Elle se doutait bien que les hommes n'aimait pas attendre qu'une fille se décide enfin. Il faut avouer que elles, les filles, avaient parfois la fâcheuse habitude de mettre une éternité pour choisir un malheureux haut qui finira rapidement au linge sale au bout de deux jours. Mais elles étaient comme ça, à croire que leur cerveau aimait se triturer pour au final choisir de quelque chose de pas si exceptionnel que cela. C'est alors qu'il se mit à prononcer un monologue qui fit beaucoup rire la jeune femme, sacré Barry Brown. Elle le regarda faire en silence, essayant de ne pas venir lui tirer les joues pour qu'il cesse sa petite moue de comédien. Il voulait jouer à ce petit jeu là, très bien, pour une fois elle le suivrait de bon cœur. Le fixant d'un petit air outrée elle lâcha sur le même ton que lui.
« Oh mais tu sais, nous les filles, on a besoins de temps pour réfléchir comme on fait plusieurs choses en même temps. Puis les choix sont toujours très important. »
Elle le fixa et lui tira la langue en rigolant. Une vraie gamine en réalité quand elle s'y mettait c'était à peine croyable. Elle qui se montrait souvent sévère bien que tolérante et même si elle souriait souvent, elle faisait toujours un plus mature que son âge. Sauf dans ces moments-là, où elle retombait subitement en enfance. Puis ils prirent le chemin de la salle commune des Gryffondor. Barry accepta ses conditions et Amélia eut un petit sourire. Elle le perdit bien vite après la nouvelle remarque du rouge et or. Douce voix, non il l'avait vraiment entendu ? Dès fois, elle se demandait vraiment s'il l'avait déjà écouté réellement. Mais elle finit par céder une fois de plus et alla chantonner un petit air irlandais à l'une des fenêtres de l'escalier qui menait à la salle commune de Barry. Satisfait, le jeune homme, se décida enfin à réellement aller chercher sa guitare. Amélia eut un large sourire de contentement. Un duo, pourquoi après tout, elle aimait bien chanter sur sa musique quand ce n'était pas un truc qu'elle considérait comme à peine audible.
Arrivés devant la salle commune, Barry la laissa là quelques minutes après avoir donner le mot de passe au tableau qui pivota sur lui-même. Amélia alla se poser contre un mur et attendit simplement que son ami revienne avec la guitare autour du cou. Elle resta là et ne bougea pas jusqu'à ce que le rouge et or ressorte pour lui proposer d'aller dans un endroit plus calme où elle pourrait chanter. La Blonde hocha de la tête et reprit les marches de l'escalier en sens inverse. Ils entrèrent finalement dans une salle de cours. Le comportement de Barry à regarder partout s'il y avait personne fit beaucoup rire la préfère des Poufsouffle.
« Je suis préfète tu sais Barry. Je peux toujours trouver une explication si nécessaire. »
Il lui demanda ensuite si elle était prête. En voilà une question qui était bien futile. Amélia n'était jamais prête quand on lui demandait de chanter. Elle ne le faisait spontanément que lorsqu'elle se croyait seule. Elle s'installa elle aussi et alla s'asseoir sur une des tables de la salle de cours. Barry commença à jouer pour lui donner la note. Cet air, elle le connaissait bien pour l'avoir fredonner quelques fois lors de ses rondes. Même si elle eut dû mal à commencer, elle se lança finalement. Elle se mit à chanter et petit à petit, Barry la rejoignit en chantant doucement. Leur voix se mêlèrent harmonieusement. Amélia aimait bien chanter avec le Gryffondor, Cela la rassurait en quelque sorte de chanter avec quelqu'un même si elle n'aimait pas à l'origine. Ils finirent de chanter ensembles et puis Barry lui fit une petite remarque. Il lui dit que c'était pas si difficile que cela. Amélia rigola. Cela se voyait bien qu'il ne s'agissait pas de lui. Le problème n'était pas de savoir si c'était compliqué en soit. Le soucis était qu'elle n'aimait pas sa voix. Elle la trouvait tout simplement horrible. Le simple fait que quelqu'un puisse l'entendre l'a dérangeait profondément.
« Non, mais je n'aime pas chanter, tu le sais bien. Mais bon avec toi je fais une exception. Dis-moi Barry, tu pourrais jouer encore pour moi ? Même si je ne chante pas ? »
Toujours assise sur sa table, Amélia le regarda en souriant. Elle laissait pendre négligemment ses jambes qui bougeaient lentement. Elle passa une main dans ses cheveux et attendit que le garçon dise quelque chose.
« Dis-moi Barry, pourquoi tu aimes tant que je chante ? Je veux dire ma voix est juste horrible quoi ! »
Instinctivement, par défense, Amélia sentit ses joues rosirent légèrement. Elle se leva et alla voir si personne ne se trouvait près de la porte. Voyant qu'aucun élève ni professeur ne s'y trouvait, elle revint vers Barry et retourna se poser sur la table.