Les samedis matin à Poudlard se ressemblaient tous, la plupart du temps. Le gros des élèves descendaient prendre leur petit déjeuner vers 9h30, bavardant joyeusement, bien content de ne pas avoir cours. On laissait leurs places habituels aux anciens ou aux respectés, on se servait généreusement dans les plats, on rigolait, on se taquinait, on bavardait. Bref, l’ambiance était toujours bonne enfant, même à la table des Serpentard. Seulement, ce matin-là, je n’étais pas vraiment d’humeur à blaguer. Je n’avais pas dormis de la nuit, tout ça à cause d’un évènement imprévu hier soir. En descendant dans la salle commune ce matin, mes camarades avaient bien remarqué que j’étais d’une humeur massacrante. J’étais fatigué, en colère, écœuré et totalement désemparé. Mais ça, seul quelques rares personnes pouvaient s’en rendre compte. Alysson m’avait jeté un regard inquiet, mais elle savait que je ne lui dirai rien si je n’en avais pas envie. J’avais soigneusement évité le regard de Faust, le connaissant, il était capable de se gâcher la matinée à s’inquiéter pour moi. Hors de question, j’avais l’esprit plus léger en le voyant blaguer avec ses amis de toute manière. Assis à ma place habituel, ma fiancée et mes amis proches autour de moi, je regardai les agissements de mes camarades. Entre les Gryffondor qui braillaient la bouche pleine, ingurgitant une quantité de nourriture exorbitante, les Poufsouffle qui se jetaient des regards énamourés, se donnant la becquée, les Serdaigle en train de faire lire des livres énormes si tôt le matin, discutant de choses philosophique et les Serpentard montant des plans contre les autres Maisons, ricanant comme des hyènes, je n’avais absolument pas envie de manger. De plus, le bras de ma fiancée enroulé autour du mien m’exaspérait au plus haut point. Morgane, elle ne pouvait pas me laisser un peu tranquille ? C’est bon, tout Poudlard est au courant que l’on est engagé l’un envers l’autre, pas besoin de toujours vouloir s’accrocher à moi ! Surtout que je sais que Faust n’aime pas ça non plus. Et je déteste par-dessus tout lui faire du mal. « J’ai rompu avec James. » Je lançais un regard blasé vers ma fiancée. Elle avait murmuré, de sorte que je sois le seul à entendre cela. « Je le sais déjà ça. » Ca faisait même un mois qu’ils n’étaient plus ensemble. Ce n’était pas une grande nouvelle, bien que cela reste secret aux yeux des autres. « J’aimerai que tu en fasses autant avec ta pouf. Il faut que l’on apprenne à se fidéliser. » Brusquement, mon regard s’obscurcit. Je tournais ma tête, sifflant dangereusement entre mes dents. « Ne l’appelle pas ainsi. Et il est hors de question que je rompe. » Et puis quoi encore ? Franchement, il allait falloir qu’elle se calme cette fille. Sous peine que nous soyons fiancés, elle pensait pouvoir me dicter quoi faire de ma vie. Il allait vraiment falloir qu’elle comprenne qu’elle n’avait aucun contrôle sur mes actes. Et il était tout simplement banni que je rompe avec Faust à sa simple demande. Qu’elle aille se faire voir. « Oh allez, comme si elle restait avec toi parce qu’elle t’aime. Seul ton argent l’intéresse Theo ne soit pas naïf. » « Tu ne sais rien à son propos ! » Ma voix avait montée d’un cran, attirant les regards de toute la tablée. S’il y a bien une chose qui me fait sortir de mes gonds, c’est lorsqu’on insulte Faust. « Je ne te pensais pas comme ça Theodore. Ouvre un peu les yeux ! Qui pourrait bien t’aimer hein ?! » Elle s’était mise à crier. Désormais, tout le monde nous regardait dans un silence quasi-religieux. Première dispute. De quoi argumenter les ragots durant des semaines. Je me levais, et elle suivit le mouvement. Faust m’aimait. Bien entendu. C’était une certitude. « Quelqu’un qui a un peu plus de jugeote que toi. Mais je te rassure, tu es bien la seule prostituée de Poudlard ! » Le bruit de la claque rebondit contre les murs. Mon regard devint assassin quand je le posais sur ma fiancée. Elle regardait la marque rouge sur ma joue d’un air horrifié. Elle savait que cela allait lui coûte cher. Très cher. « Tu me le paieras. » D’un pas rageur, je sortis précipitamment de la Grande Salle. J’aurais aimé avoir le courage de lui dire que Faust m’aimait. De le crier dans la Grande Salle. Mais j’en été tout simplement incapable. Après tout, je ne suis pas un Serpentard pour rien n’est-ce pas ?
Furieux contre moi-même, je pris la direction du terrain de Quidditch. Il pleuvait, je le savais très bien, mais j’avais besoin de me défouler. Je récupérais mon balai dans le hangar et montais dessus, me souciant peu de me tremper, moi et mes vêtements. Je pouvais attraper froid, mais je m’en fichais. Durant une bonne dizaine de minutes, je virevoltais dans les airs, enchaînant figure sur figure. Je dégoulinais, j’avais froid et le bois de mon balai était glissant. Mais peu importe. Légèrement calmé, je descendis en piqué vers le sol, atterrissant souplement. Du coin de l’œil, je repérais une silhouette. Qu’ils aillent tous se faire voir. Rapidement, je rentrais me mettre au chaud dans les vestiaires. Récupérant ma baguette, je me séchais, moi et mes vêtements. Je n’avais pas vraiment envie de prendre une douche, vu toute l’eau qui m’était tombé dessus. Le bruit d’une porte se refermant me fit me retourner. Mon cœur rata un battement à la vision d’un Faust mouillé, les joues légèrement rouges. Souriant doucement, faisant abstraction de la colère qui enserrait ma poitrine, j’agitais ma baguette dans sa direction, le séchant en un tour de main. Je m’en serais voulu s’il tombait malade à cause de moi. Volontairement, j’évitais de croiser son regard. Je ne voulais pas y lire de la déception. Car j’en étais certain, il était déçu de mon comportement. Après tout, j’avais là une occasion en or de nous dévoiler n’est-ce pas ? Mais je n’avais rien fait. Cette constatation me fit perdre mon sourire et je me retournais, lui montrant mon dos, la rage au ventre. « Si tu es venu pour me faire des reproches, tu peux t’en aller. Je n’ai pas envie de me disputer avec toi. » Ma voix était plus froide que ce que j’aurais voulu. Je ne souhaitais pas le blesser. Mais peut-être qu’ainsi, il déguerpirait et je pourrais tenter de me calmer. Cependant, je n’avais pas trop d’espoir là-dessus. C’était un Gryffondor après tout, ils avaient le chic pour faire le contraire de ce que l’on attend d’eux. Parfois c’est assez plaisant, je l’avoue, mais là, c’est simplement insupportable. De plus, je crevais d’envie de me jeter dans ses bras, de respirer son parfum réconfortant et de profiter de sa chaleur. Je fermais les yeux un instant, titubant légèrement. Je me reprenais bien vite, inspirant profondément. J’étais vraiment épuisé. Passer une nuit entière à réfléchir n’est franchement pas de tout repos. Quitte à ne pas dormir, j’aurais préféré pratiquer une autre activité, avec Faust bien entendu. Ce qui était malheureusement impossible. Monde cruel.
La journée avait pourtant bien commencé, du moins pour moi. Comme tout les samedis matin depuis maintenant cinq ans, je répétais le même rituel en compagnie de mes amis. Ce qui est bien dans les débuts de week-end c'est que tout le monde est heureux même les plus grincheux. La seule chose qu'on pourrait reprocher est le temps, la pluie s'abattait sur Poudlard depuis maintenant plusieurs jours. Les élèves allaient devoirs profiter de leurs temps libres à l'intérieur. Je m'étais réveillé brutalement ce matin-là, encore ce maudit cauchemar. Depuis plusieurs années j'avais l'habitude de revoir l'arrestation de mon père, mais depuis que j'ai posé l'ultimatum à Théo, mes rêves étaient tournés vers les multiples conclusions possibles à cette histoire. Je m'en voulais, car c'était à cause de moi toute cette histoire, j'aurais dû garder ça pour moi. Je ne pensais pas que ça poserait autant de problèmes, autant de disputes. Le pire c'est je dois paraitre heureux, sans problème sinon mes amis et les autres commères que je fréquente me poseraient encore plus de questions. Lors du petit déjeuner, je n'avais pas pu m'empêcher de jeter des coups d'oeil dans sa direction. Il semblait triste, plus triste que d'habitude. De nombreuses questions trottaient dans ma tête, mais les réponses devront attendre. Quelques minutes plus tard, j'avais remarqué qu'il essayait d'échapper à mon regard. Il devait surement se passer quelque chose de grave pour qu'il tire une tronche pareille. Une blague vaseuse de la part d'un des membres de ma maison ce qui me fit rire quelques secondes. De l'autre côté de la table, une conversation un peu plus intéressante avait lieux. Ils prévoyaient notre week-end, moi qui espérais passer du temps avec Théo. J'allais encore devoir trouver une excuse si je voulais le voir, des excuses plus potables que les dernières. Quelle idée j'avais eu de dire que j'étais allé étudier à la bibliothèque alors que celle-ci était fermée. « Je me promènerais bien dans le parc cet après-midi enfin s'il fait plus beau, tu te joindras à moi Faust ? » « Bah... en fait j'avais prévu d'aller au bord du lac... Je voudrais être un peu seul. » « Oui mais si le temps ne s'améliore pas, tu es libre? » Je soupirais intérieurement, elle m'avait eu. Je murmurais « Oui... surement! » Je les aimais, mais ils pouvaient vraiment être chiants parfois. Je bus une gorgée de mon chocolat chaud lorsqu'une voix résonna dans la salle. « Je ne te pensais pas comme ça Theodore. Ouvre un peu les yeux ! Qui pourrait bien t'aimer hein ?! » Le rouge me monta aux joue. Comment cette garce osait-elle dire ça, surtout à Théo. Je tordis la petite cuillère de ma main droite sous le regard affolé de Gabrielle. « Quelqu'un qui a un peu plus de jugeote que toi. Mais je te rassure, tu es bien la seule prostituée de Poudlard ! » Je rigolais intérieurement à sa remarque, il n'y avait que lui pour répondre ça. J'étais vraiment fière d'avoir trouvé une personne telle que lui. « Les deux vipères se disputent, ça devient intéressant. Pour une fois, je peux avouer que je suis d'accord avec les deux. » Cette remarque me fit l'effet d'une bombe. Il y a vraiment des moments où les Gryffondors ne valent pas mieux que les Serpentards. Un drôle de son me tira de mes pensés et je ne pu m'empêcher de mettre une main devant ma bouche lorsque je vis une trace rouge sur la joue de Théo. Elle avait osé lever la main sur lui, sur mon Théo. Si j'avais pu, j'aurais jeté mon chocolat chaud à sa figure. « Tu me le paieras. » Venant de Théo, je suis sûr que ses mots étaient sincères. Il quitta précipitamment la grande salle sans même me regarder. Je devinais sans gêne qu'il était énervé mais sans regarder son regard je ne sais pas ce qu'il ressent actuellement. Haine ? Honte ? Il passait vraiment une sale journée.
Lorsque mes amis quittèrent la grande salle, je prétextais devoir parler à un professeur puis je m'éclipsai discrètement vers le terrain de Quidditch. S'il voulait se retrouver seule c'était bien là qu'il devait aller. Je n'avais pas eu l'occasion d'aller chercher ma cape et je devais donc me risquer à sortir avec des vêtements légers. Je me mis à courir sous la pluie battante et j'aperçus au loin une personne en plein vol, j'espérais que ça ne soit pas lui. Il faut être fou pour voler avec un temps pareil et je ne pourrais avoir le courage de voir l'état de son corps s'il devait chuter de son balai. J'accélérai la cadence en essayant de ne pas tomber à cause de cette boue. Etait-il désemparé au point de risque sa vie sur un fichu balai ? Lorsque j'arrivai sur le terrain je ne vis personne ce qui me rassura quelque peut. Je jetai un coup d'oeil rapide vers les gradins, mais je ne vis personne. Je marchais donc vers les vestiaires. Il devait forcement y être, je l'aurais croisé s'il était rentré au château. Mon coeur rata un battement lorsque j'aperçus sa silhouette. Je n'avais qu'une envie, courir et le prendre dans mes bras. Je devais le réconforter, être la pour lui quand il allait mal. Je voulais me laisser aller avec lui. Il me sourit avant de pointer sa baguette vers moi. Un souffle d'air me sécha ainsi que mes vêtements. « Si tu es venu pour me faire des reproches, tu peux t'en aller. Je n'ai pas envie de me disputer avec toi. » Je me rapprochai de lui doucement en essayant de cacher mon anxiété. « Pourquoi veux-tu que je te fasse des reproches ? Au contraire, je suis fier de toi Théo et je suis surtout heureux de t'avoir dans ma vie. Par contre, je ne comprends pas pourquoi vous vous êtes disputé. C'est à cause de notre secret ? » Avec mes mots, j'espère faire descendre la tension. Je posais délicatement ses mains dans les miennes en attendant une réponse de sa part.
Souvent, je me demandais ce que j’avais fait pour mériter un mec pareil. Je le sais, je suis tout ce qu’il y a de plus exécrable, j’ai un égo énorme et je suis un monstre avec la plupart des gens. Je m’en rends compte, je ne suis pas débile. Alors je ne vois pas pourquoi un garçon aussi gentil que lui, aussi compréhensif, arrive à me supporter. Des fois je m’énerve moi-même, c’est pour dire. Je dois l’avouer, je ne pensais pas vraiment réussir à trouver une relation stable, lors de mes premières années à Poudlard. D’un côté, être fiancé était rassurant, car j’étais sûr de ne pas finir ma vie seul. Mais vivre ce que j’ai avec Faust, non, je ne l’aurai jamais imaginé. Surtout pas avec un garçon. Mais maintenant c’est là, ça fait partit de ma vie, et je me demande toujours pourquoi j’ai droit à un tel bonheur. Pour moi, ce garçon est simplement un don du ciel. Une sorte d’ange si vous voulez. Alors que moi je suis le parfait petit diable. Mais il est à moi, c’est ange. Rien qu’à moi. Et il me fait penser comme un Poufsouffle. Je me taperai la tête contre les murs pour m’apprendre à penser des trucs aussi dégoulinants d’amour moi. Une vraie honte pour les Serpentard. Enfin, je pense que niveau déshonneur, j’ai atteints les sommets en sortant avec un Né-Moldu de chez Gryffondor. Je ne crains plus rien quoi. La voix de Faust me ramena brutalement à la réalité, et un léger rire sarcastique m’échappa. « J’avais l’occasion de nous dévoiler, c’est évident. J’aurais très bien pu lui dire que toi tu m’aimais. Mais je ne suis qu’un lâche, alors j’ai simplement fuis. Tu as des tonnes de reproches à me faire. » Un peu trop brusquement, je retirais mes mains des siennes. Je savais parfaitement que si je restais trop proche de lui, je finirai par craquer. Et je refusai catégoriquement de lui dévoiler ce qui me taraudait. C’était un sujet bien trop sensible, ça allait terminer en dispute ou autre. Et vu mon humeur, je risquais de dire des choses que je regretterais. Alors que je me la ferme, au moins, tout ira bien. Soupirant, j’allais m’asseoir sur un des bancs, appuyant ma tête contre le mur. Ce que j’aimerai dormir. « Ce n’est pas totalement à cause de notre secret. C’est simplement qu’elle…elle veut que j’arrête ma relation, tout comme elle, elle l’a déjà fait. J’ai passé une nuit blanche horrible, alors quand elle a insinué des trucs sur toi… je n’ai pas tenu. Je suis vraiment trop con des fois. » Il est beau le Sang-Pur, se faire frapper par une fille. En plus, avec la chance que j’ai, elle va tout raconter à mon paternel. Je vais avoir droit à un sermon. Génial. La connaissant, elle va tourner la situation en sa faveur. Il va falloir que je parle à ma sœur, au moins, avec elle de mon côté, il y a moins de risque. Avec un peu de chance ma mère s’en mêlera, je sais qu’elle me soutient toujours. Je devrais peut-être lui parler de Faust… non c’est débile, elle est tolérante mais pas à ce point-là. Le manque de sommeil ne m’aide pas vraiment dans mes réflexions en vérité. Soupirant, je cognais faiblement ma tête contre le mur. « Aïe. » Je dois avoir l’air d’un bel abruti maintenant. Surtout que ça fait mal la pierre. « Tu sais ce que j’aimerai des fois ? Être né dans une famille de Moldu. Dans ce cas-là, je ne détesterais pas les Sang-de… les gens comme toi à ce point-là, et on pourrait être heureux tous les deux. C’est ce que je désire le plus en fait. Qu’on soit heureux. Que tu sois heureux. » J’ignorais pourquoi je lui disais cela. Sûrement à cause de la fatigue. J’étais fier de mes origines, j’aimais mon argent, ma famille, mon sang, ma renommée. C’était débile de vouloir être né Sang-de-Bourbe n’est-ce pas ? J’avais tout, actuellement. Sauf une chose essentielle. Lui. Lui je ne l’avais pas. Jamais je ne pourrai arriver dans un repas de famille en lui tenant la main. Jamais on ne pourra participer à ses ennuyeuses réunions mondaines avec nos bras liés. On détestait les homosexuels. On haïssait les Sang-de-Bourbe. Pouvoir me balader avec Faust à mon bras était utopique. Impossible. Il fallait simplement l’accepter.
Le secret n'est qu'une petite partie de notre histoire.
Ces derniers temps, nous avions souvent des disputes en rapport avec le fait de se dévoiler ou pas. Cette histoire nous rongeait l'intérieur et je ne voulais pas qu'il s'en veuille à cause de ça. Je n'imaginais pas à quel point ça devait être le désordre dans sa tête, j'étais déjà moi-même confus depuis quelques temps. Je doute sur tout ce que je fais et je dis dans mon couple. Je me demandais si c'était vraiment approprié d'être aussi proche de lui alors que je détruis sa vie ou du moins ce qu'il a vécu jusqu'à notre rencontre. Une chose est sûre, j'ai fais beaucoup d'erreurs dans ma courte vie et j'espère que notre histoire ne rejoindra pas toutes les autres. De toute manière, j'en suis le seul fautif. Faire un choix entre sa famille, son honneur et moi. Je suis vraiment le premier des idiots. Au final, même s'il me choisissait, serions-nous plus heureux ? Notre relation serait peut-être plus saine, mais le regard et le jugement des autres pourraient nous détruire. Gabrielle me dit qu'après Poudlard tout sera plus simple, que les gens sont plus tolèrent en grandissant et que de toute façon seul notre bonheur importait. Je voudrais la croire, mais c'est vraiment difficile. Avions-nous vraiment un avenir Théo et moi. Je devais rester confiant, pour nous deux. Je n'étais pas pour le sermonner, loin de là et le fait qu'il pense le contraire me blesse un peu. Même s'il avait fait une bêtise ou autres, a quoi servirais de me disputer avec alors qu'il est au plus bas. « J'avais l'occasion de nous dévoiler, c'est évident. J'aurais très bien pu lui dire que toi tu m'aimais. Mais je ne suis qu'un lâche, alors j'ai simplement fui. Tu as des tonnes de reproches à me faire. » Il retira brusquement ses mains des miennes ce qui m'étonna. Je n'avais pas vraiment l'habitude qu'il soit aussi dur dans ses gestes. Je voulais vraiment le réconforter comme il avait de nombreuses fois pour moi, mais je devais mettre des choses au clair. « Oui tu pouvais et tu ne l'as pas fait et alors ? Tu auras encore des tonnes et des tonnes d'occasions pour le faire. Je n'ai pas pensé à ça sur le coup. Même si les personnes ne savent pas que c'est moi, tu m'as défendu et c'est pour moi plus important que tout le reste. » Lorsqu'il répondit à ma question, les choses qui s'étaient pas passésce matin devenaient plus clair et contrairement à ce qu'il pensait, ça jouait en sa faveur. Elle lui avait demandé le pire, ça justifiait complètement sa réaction. Je ne pouvais qu'être d'accord avec lui. « Ce n'est pas totalement à cause de notre secret. C'est simplement qu'elle... Elle veut que j'arrête ma relation, tout comme elle, elle l'a déjà fait. J'ai passé une nuit blanche horrible, alors quand elle a insinué des trucs sur toi... Je n'ai pas tenu. Je suis vraiment trop con des fois. »« C'est dans ton caractère et je t'aime pour ça. Elle n'avait pas à te demander ça. Tu croyais vraiment que j'allais mal réagir, ça faisait un moment que j'attendais ça. » Je voyais dans son regard une certaine crainte. Son geste allait surement avoir des répercutions et pas seulement avec sa famille. Maintenant, tout Poudlard va se demander qui est l'amour secret de Théodore Adams. « Aie » Je n'avais pas compris pourquoi il avait cogné sa tête, mais cela provoqua mon hilarité. « Va pas te blesser, j'ai besoin de toi en pleine forme » Je me déplaçai à grands pas vers lui et toucha délicatement l'endroit où l'impact avait eu lieux. « C'est malin, tu vas avoir une petite bosse maintenant. » Je le regardai en silence quelques instants. Même dans le pire des états il restait magnifique. « Tu sais ce que j'aimerais des fois ? Être né dans une famille de Moldu. Dans ce cas-là, je ne détesterais pas les Sang-de... les gens comme toi à ce point-là, et on pourrait être heureux tous les deux. C'est ce que je désire le plus en fait. Qu'on soit heureux. Que tu sois heureux. » Son petit dialogue m'émouvait vraiment. Il avait dit ses mots en étant déboussolé, peut être ce n'était pas vraiment sincère ou au contraire les évènements lui avait fait comprendre des choses, en tout cas il avait dit ces mots. « Quoiqu'il arrive, je veux que tu saches que j'ai toujours été heureux avec toi et que je le serais toujours. Je t'aime Théo. » Mes lèvres se posèrent délicatement sur les siennes. Je voulais lui faire comprendre mes mots et je pouvais le faire sans gène ici. Malgré mes actions, je crains qu'il s'inquiète toujours sur notre futur proche. J'avais moi-même peur.
Distraitement, je notais que le bruit de la pluie c’était stoppé. Tant mieux, je n’aime pas la pluie. Je la trouve déprimante. Quand il pleut, il fait gris, on a froid, on est trempé dès qu’on met un orteil dehors. On est obligé de fermer toutes les fenêtres, et on a l’impression d’être la nuit alors qu’on est en pleine journée. Non, vraiment, je détestais les orages d’Angleterre. Ce que j’aime, c’est le soleil des Philipinnes. Je n’y suis pas allé souvent, cinq ou six fois, mais la seule chose que je retiens de mes voyages là-bas, c’est le climat. Totalement différent de l’Anglettere. Tant mieux d’ailleurs. Le château de la famille de ma mère aurait perdu une grande partie de sa beauté sous la pluie. Bien que l’intérieur soit magnifique, avec ses immenses lustres en cristal remplis de bougies flottant dans l’air, les luxueuses décorations, les grandes tentures royales et les immenses pièces. Alysson et moi, on avait tenté de voir chaque pièce du château, quand nous étions plus jeunes. Jamais nous n’avions réussis, soit on se perdait, soit nous n’avions plus de temps. Nous avions de bon sermon de la part de père, car on était souvent introuvable. Quoique, ses petits reproches ne seraient rien face à la colère qu’il aurait s’il venait à apprendre ma relation. Ce serait une catastrophe. L’apocalypse totale. Il serait très bien capable de m’enfermer dans un des cachots du manoir et de m’obliger à le regarder tuer Faust. A cette pensé, mes poings se serrèrent. Non, moi vivant, personne ne lui ferait de mal. Pas même lui. « C’est normal que je te défende, tu es mon petit-ami non ? Personne ne te critique sans en payer les conséquences. Et surtout pas cette pétasse. » J’avais un peu trop tendance à jurer quand je me laissais aller moi. Peu importe, de toute façon, on est que tous les deux, il a l’habitude que je devienne plus vulgaire que d’ordinaire. C’est assez reposant d’un côté de ne pas avoir à constamment surveiller son image. « Je suis sûr que c’est le sujet principal de toutes les conversations de Poudlard. Après tout, c’est bien la première fois qu’on se dispute en public. » J’imaginais déjà les chuchotements sur mon passage, les regards avides, les questions mal placées. Ils allaient tous pensé qu’on pouvait m’atteindre plus facilement désormais. Je m’étais pris une gifle devant tout Poudlard quand même. Quelques sortilèges bien placés devraient calmer le jeu. La peur reste le meilleur moyen de me faire respecter. Le rire de Faust parvint à mes oreilles, et ma bouche se tordit en une moue boudeuse. Je profitais de sa proximité pour l’asseoir sur mes genoux, entourant sa taille de mes bras. « Puisque tu te moques de moi, je te garde prisonnier. » Difficile de rester à distance quand on était que tous les deux. J’étais un peu trop accro pour mon propre bien moi. Même après trois ans, j’ai toujours envie de le serrer contre moi. C’est un peu niais quand même. M’enfin, ce n’est pas comme si tout le monde était au courant. Son petit aveu me fit chaud au cœur, et je ne pus m’empêcher de sourire contre ses lèvres. Malgré tout, je m’en voulais de me trouver incapable de lui répondre que je l’aimais. J’avais toujours ce foutu blocage. Et c’était franchement énervant, à la longue. « Même si c’est horriblement niais, je dois avouer que j’adore quand tu me dis que tu m’aimes. » Je l’embrassais chastement, comme pour m’excuser de ne pas être capable de lui avouer mes sentiments. Enfin, il savait très bien que j’en avais, et j’étais capable de lui dire ; j’ai des sentiments pour toi. Mais pas plus. Ca restait coincé dans ma gorge. Ca deviendrait bien trop réel si je le lui disais. Un petit sourire prit place sur mon visage tandis que je lui caressais la joue un instant. « Tu as prévu quelque chose aujourd’hui ? » Je ne souhaitais pas le priver de ses amis. Peut-être qu’ils devraient se retrouver à la bibliothèque – non pas la bibliothèque, ce sont des Gryffondors, ils n’étudient jamais – ou dans leur Salle Commune ou j’en sais rien. En vérité, j’aimerai faire mon égoïste et rester collé à lui toute la journée, amis ou pas. Mais je savais très bien qu’il avait besoin de son entourage. Et je respectais cela. Même si je me disputais avec la moitié de ses potes et que je rabaissais l’autre moitié, ils avaient le pouvoir de rendre mon Faust heureux. Et c’est tout ce que je voulais.
Depuis que mon père s'était fait arrête, j'avais constamment peur de perdre un proche c'est pourquoi je profite pleinement des personnes que j'aime. J'aurais tellement voulu vivre sans cette peur. A chaque fois que mes pensées se tournèrent vers ce moment de la vie, il me fallait quelque heure pour me remettre d'aplomb. J'entends encore les cris de Kitty qui suppliait de lâcher notre père et ce maudit policier qui refusait qu'on s'approche une dernière fois de lui. Encore aujourd'hui je ne trouve pas ça humain de briser le lien qui unisse les enfants aux parents, pourtant les policiers n'ont pas hésité à faire ça sous nos yeux. On aurait pu accuser, mais à partir de ce moment-là ma mère n'a pas été capable de montrer des marques d'affection pendant longtemps. Elle préférait rester froide, nous privant même de parler de ce sujet fâcheux. J'avais dû consoler ma soeur, lui dire que tout irait bien et qu'il sortirait vite. Ce ne fut pas le cas. Ma mère était la seule au courant de sa sentence et elle refusait de nous en parler. Je ne sais même pas si mon père est encore en vie. Je déteste quand un changement se produit aussi vite. Je ne laisserais jamais partir Théo, je ne veux pas ressentir à nouveau cette douleur. Je ne saurais peut-être pas capable de garder la tête hors de l'eau si cela arrivait. « C'est normal que je te défende, tu es mon petit-ami non ? Personne ne te critique sans en payer les conséquences. Et surtout pas cette pétasse. » « C'est normal pour nous, je ne pense pas que le reste de ta maison adorée ainsi que ta famille voit les choses de la même façon. » Je ne comprenais pas la façon de penser des sang-pur, ils sont a mes yeux très étranges. Je ne comprends par leur haine envers nous, les nés-moldus. Ils pensent que le savoir magique ne devrait qu'accessible aux personnes de leurs rangs. C'est foutrement ridicule. Théo pensait comme eux-même s'ilétait bien trop polis pour me le dire en face. C'est sûr que sur le coup, je bouderais surement même si ça ne me surprendra pas. « Je suis sûr que c'est le sujet principal de toutes les conversations de Poudlard. Après tout, c'est bien la première fois qu'on se dispute en public. » « Tu as l'habitude d'attirer l'attention, mais cette fois si tu ne contrôles pas la situation. Je sais que ça t'énerves. » Il était du genre à faire celui qui contrôle tout, qui n'a peurde rien et qui aime impressionner les autres personnes. C'est un vrai numéro à lui seul. « Puisque tu te moques de moi, je te garde prisonnier. » Il m'avait déposé sur ses genoux, collant nos deux corps par la même occasion. J'adorais la chaleur qu'il me procurait. J'aurais voulu rester la pendant des heures, après tout je suis un romantique et je l'assume. « Je veux bien être ton prisonnier à vie si je suis aussi bien traité. » Ce genre de petits moments me rendait heureux, personne ne pouvait nous déranger en ce moment et la liberté d'agir comme nous le voulions était merveilleuse. « Même si c'est horriblement niais, je dois avouer que j'adore quand tu me dis que tu m'aimes. » « Oui c'est niais, mais c'est normal. Je pourrais te le dire quatre cent fois par jour si tu le veux. J'aime autant que toi. » Il m'embrassa chastement. J'adorais ce genre de baisé, mais jepréférai quand c'était plus passionné. il arrivait alors à me montrer qu'il m'aimait. Je passais une main dans ses cheveux en lui souriant. « Tu as prévu quelque chose aujourd'hui ? » J'avais une infinité de choses à faire même ce n'était pas aussi important que lui. Je me rappelais alors qu'une amie voulait passer du temps avec moi aujourd'hui. Ca sera pour une prochaine fois, je trouverais bien une excuse. Après ce qui s'était passé ce matin, mon amour passait bien avant une simple connaissance. « Je veux passer ma journée avec toi, tu veux faire quoi ? » Notre situation nous interdisait un bon nombre d'activité, mais à Poudlard, il y a un grand nombre de choses à faire donc je ne m'inquiète pas. Je me calais encore plus si possible contre lui et je déposai ma tête sur son épaule. Je ne pouvais pas être mieux quand ce moment.
Des rires résonnèrent à l’extérieur, et durant un instant, j’eu peur que des Serpentard rejoignent le vestiaire. Dans ce cas-là, nous aurions été en fâcheuse posture. Quoique, au moins, je n’aurais plus eu à me torturer l’esprit quand à faire mon coming-out ou quoi. Mais je ne préférerais pas que cela se passe ainsi. Si cela devait arriver, ce serait selon ma volonté, selon mes plans. Pour quelque chose d’aussi important, je me devais d’être le maître de la situation. Sinon, cela partirait en vrille, et ce serait le bordel total. Alors non merci. « Contrairement à ce que tu penses, les Serpentard sont très protecteurs. Et les Adams sont connus pour défendre farouchement ce qui leur appartient. Alors ma réaction est tout à fait normale. » En fait, cela aurait paru louche si je mettais laisser faire sans rien dire. De toute manière, c’était contre ma nature. J’étais possessif et jaloux, je le savais très bien. La preuve, je n’avais pas supporté bien longtemps que le petit Poufsouffle sorte avec Faust. Tout comme désormais, je n’appréciais pas du tout le petit jeu d’Elwan Callaghan. Quand comprendront-ils qu’il ne faut pas tourner autour de mon copain sous risque de représailles hein ? Ah oui, c’est vrai, quand nous serons officiellement ensemble. Enfin, ils ont bien du remarquer que Faust avait très peu d’emmerdes comparés aux autres Gryffondor Sang-de-Bourbe non ? Il en avait toujours, bien entendu, à mon grand désespoir. Il est impossible de tout stopper. Mais ce n’était rien d’énorme. Si je voyais que ça le bouleversais trop, ou que ça le blessais, là, je n’hésitais pas à intervenir. Mais sinon, les remarques dans les couloirs, les petites bousculades, il était obligé de laisser filer, même si je détestais cela. Surtout quand j’étais présent. Je n’avais qu’une envie, me jeter sur l’imbécile qui avait dit ça, histoire de lui faire payer. Chose impossible, bien entendu. J’aime être le centre de l’attention, mais là, c’était un peu risqué tout de même. « Tu commences à un peu trop me connaître toi tu sais ! » Un sourire espiègle prit place sur mon visage tandis que déposais un baiser sur son front. Oui, je détestais ne pas contrôler la situation. Et oui, ça m’énervait. Mais pas tout le temps. En vérité le seul moment où j’accepte sans rechigner de ne pas être le chef, c’est avec Faust. Parce que je lui fais totalement confiance. Et parce que par Morgane, j’adore quand il prend des initiatives. « Fais attention je pourrais prendre tes paroles au sérieux. » Le pire, c’est que j’étais tout à fait capable de le séquestrer jusqu’à la fin de notre scolarité si cela signifiait le garder pour moi tout seul. Quoique, il risquait de m’en vouloir. Mouai, mauvaise idée au final. « Tu dois encore me le dire trois-cent quatre-vingt-dix-neuf fois alors. » Salazar ce que je pouvais aimer ses lèvres. Je pourrai définitivement passer ma journée à l’embrasser. Surtout que beaucoup de baisers amènent souvent à quelque chose de plus poussé. Car merde, j’ai dix-huit ans et ça fait un an que je n’ai pas eu de relation plus intime que quelques caresses un peu poussées. Il faut vraiment que je l’aime pour supporter ça. Morgane, j’emmerde Poudlard. Impossible d’être tranquille assez longtemps, ou tout du moins, d’être certain de ne pas être dérangé. « Et bien… je t’aurais bien proposé un après-midi romantique au bord du lac, mais tout Poudlard se précipite dehors quand il fait beau alors… c’est impossible. Pour l’instant j’ai donc pour projet de simplement profiter de toi. » J’appuyai un instant ma joue contre ses cheveux, heureux de pouvoir le serrer librement contre moi. C’est en entrelaçant ses doigts avec les miens que j’ai compris qu’il fallait que je lui explique la raison de ma mauvaise humeur. Je n’aimais pas trop ce sujet, surtout avec lui, mais je lui devais bien ça. Je suis certain qu’il sacrifie du temps avec ses amis pour moi. « J’ai reçu une lettre de mon père hier soir. » Durant un instant, je le serrais un peu plus fort contre moi, profitant de l’étrange effet calmant qu’il exerçait sur moi. « La date du mariage a été avancée. C’était pourtant convenu que durant ma scolarité, je ne me marierais pas. Mais père en a décidé autrement. Il veut… il veut que je me marie le 26. Le 26 décembre. De cette année. » Mon ventre se tordait de rage à cette pensée. Il avançait mon mariage de deux ans, sans même me prévenir. Et le pire, c’est que pour moi, comme pour Faust, le 26 décembre était sacré. On s’était offert à l’autre ce jour-là, durant les vacances de Noël de l’année dernière. De toutes les dates possibles, il avait choisis celle-là. « J’ai passé la nuit à réfléchir mais… je ne suis pas encore capable de me révolter. C’est trop tôt pour moi. Je suis tellement désolé bébé. » J’étais en colère contre mon père, contre ma famille, mais également contre moi-même. Ca me rendait dingue d’être incapable de prendre fièrement la main de Faust en revendiquant le fait que nous nous aimions, que ça plaise au reste du monde ou pas. Finalement, les Lions ont raisons. Les Serpentard sont vraiment des lâches. J’en suis le parfait exemple.
Je levais la tête brusquement lorsque j'entendis des rires provenant de l'extérieur. On aurait été bien si des personnes nous découvraient dans cette position. Je n'aurais jamais pensé que des personnes se risqueraient à sortir alors qu'il venait à peine d'arrêter de pleuvoir. On ne peut vraiment pas être tranquille dans cette école. Je tournai la tête dans sa direction pour observer son expression faciale. Il avait été aussi surpris que moi. Dès que les bruits commencèrent à s'estomper, je repris ma place auprès de lui en gardant tout de même une oreille sur l'extérieur. « Contrairement à ce que tu penses, les Serpentard sont très protecteurs. Et les Adams sont connus pour défendre farouchement ce qui leur appartient. Alors, ma réaction est tout à fait normale. » Je rigolais face à cette révélation plus que surprenante. « Tes amis cachent bien leurs jeux. Je n'ai jamais vu un Serpentard protecteur hormis toi et oui ta famille protègent ce qui leurs appartient, mais jusqu'à preuve du contraire un homme n'appartient pas à un autre. » Je n'aurais jamais osé parler à un serpentard comme ça même si la plupart du temps je n'hésite pas à dire ce que je pense. C'était très difficile pour moi au début de notre relation, je ne savais pas si je pouvais dire ce que je pensais ouvertement ou au contraire ne pas dire ce que je pense en sa présence. Il avait beau être mon petit-ami, il reste un serpentard au sang-pur. Il n'y avait pas que révéler mes pensées qui avait posé problème. J'avais beaucoup hésité à lui raconter mon passé ou encore à lui parler de ma famille. J'avais vraiment eu peur qu'il regrette de s'être mit avec moi en lui donnant plus de détails sur ma vie de « moldu ». Avec le temps, j'avais appris à le connaitre et à le « dompter » si je peux dire ça, car personne ne peut le contrôler. En fin de compteje me demande si tout les serpentards sont comme ça, si derrière leurs masques se cachent des personnes avec un coeur. Au fond de moi j'avais le sentiment que Théo pouvait faire bouger les choses après tout il détient une grande influence auprès des autres élèves de la maison serpentard. C'était plus un rêve qu'une possibilité. « Tu commences à un peu trop me connaître toi tu sais ! » « Il faut bien, tu es une personne très complexe Théodore Adams. » Je lui rendis son bisou, mais sur la joue cette fois-ci. J'adorais toucher sa peau, elle était si douce qu'on pourrait croire qu'il s'étale de la crème tous les soirs. Ce ne colle pas tellement avec le personnage. Cette image me fit sourire immédiatement. « Fais attention je pourrais prendre tes paroles au sérieux. »« Tu peux, je ne rêve que de ça depuis notre rencontre. » Théo avait vraiment raison, j'aurais eu ma place à poufsouffle. Je suis tellement niais, mais j'aime ça. « Tu dois encore me le dire trois-cent quatre-vingt-dix-neuf fois alors. » « Ok, je prends ça pour un défi. Je te ferais donc trois-cent quatre-vingt-dix-neuf bisous avant la fin de la journée. » Je voulais vraiment passer la journée dans ses bras, qu'il m'embrasse et qu'on discute sans avoir peur d'être découvert. Je voulais aussi qu'on retente l'expérience de noël dernier. Ce besoin se ressentait de plus en plus dans notre vie de couple. Je me réconfortais avec l'idée que plus on attendrait, plus le moment serait magique. « Et bien... je t'aurais bien proposé un après-midi romantique au bord du lac, mais tout Poudlard se précipitedehors quand il fait beau alors... c'est impossible. Pour l'instant j'ai donc pour projet de simplement profiter de toi. » « Ha oui ? Profiter de moi de quelle façon ? » J'aimais le taquiner et je savais déjà la réaction qu'il allait avoir. Seul Merlin sait à quel point j'aime ce petit serpent. Ses doigts s'entrelacèrent aux miens puis son visage se fit plus dur. « J'ai reçu une lettre de mon père hier soir. » Je ne comprenais pas immédiatement pourquoi il m'avait fait cette annonce maintenant. « La date du mariage a été avancée. C'était pourtant convenu que durant ma scolarité, je ne me marierais pas. Mais père en a décidé autrement. Il veut... il veut que je me marie le 26. Le 26 décembre. De cette année. » Mon coeur avait littéralement explosé dans ma poitrine. J'avais mal, très mal. L'annonce avait été un tel choque que je ne sentais pas mes larmes couler. « Le 26 ? Comment il peut faire ça... c'est ignoble ce qu'il fait. Mon dieu le 26 décembre... un an exacte après... » Je me demandais si son père savait ou si c'était simplement la malchance. « J’ai passé la nuit à réfléchir mais… je ne suis pas encore capable de me révolter.C’est trop tôt pour moi. Je suis tellement désolé bébé. »« Tu vas laisser faire ça ? Tu ne vas pas réagir ? » La dernière phrase qu’il m’avait dite était de trop. La colère avait remplacé la douleur. J’étais énervé contre lui, son père et contre la personne qui avait inventé les mariages. Arrangés. Je m’étais éloigné de lui, je ne pouvais plus garder un contact physique avec lui. « Je crois qu’il est temps que je change les conditions de notre arrangement... »
En réalité, c’était un peu idiot de ma part de penser que les Serpentard puissent décider de faire un match, vu que c’était moi l’Attrapeur. Bien sûr, il y avait les défis de Poursuiveur et de Batteur, mais généralement, je participais toujours. Mentalement, je faisais le tour des Serpentard capable de me remplacer. Nous avions été cinq a passé les sélections. Donc quatre Serpents pouvant prendre ma place pour un match amical. Mouais, en sachant que deux d’entre eux ont des tonnes de devoirs en retard à faire et que l’une est malade, il ne restait plus qu’un élève. Et c’était le moins bon de tous. Donc aucune chance que les membres de ma Maison se pointent. Ou alors, nous avions vraiment très peu de chance. « Certes, tu ne m’appartiens pas vraiment. Mais c’est tout de même mon suçon dans ton cou, je te rappelle. » Doucement, je caressais du bout des doigts l’emplacement où se trouvait la petite marque, actuellement camouflé par un Glamour. Mieux vaut prendre le moins de risque possible. Parfois, ça arrive que l’on oublie de le camoufler, que ce soit sur moi ou sur lui. De mon côté, je plaisante simplement avec mes amis avant de le cacher, ou je lance un regard assassin à quiconque que je n’apprécie pas osant faire une remarque ou me regarder bizarrement. Seulement, les Gryffondors sont connus pour être un peu lourd parfois. Souvent en fait. Enfin de mon point de vue. Je me demande vraiment comment fait Faust pour les supporter à longueur de journée. Quoique, j’ai un peu tendance à oublier que c’est un Lion aussi. Parce qu’il faut avouer que des fois, il aurait vraiment sa place chez les Poufsouffles. Ce que je ne dirai jamais, même sous la torture, c’est que je trouve ça adorable. Le léger rougissement lorsqu’on se regarde fixement où la phrase franchement niaise qui me fait normalement ricaner quand ça ne vient pas de lui. Tout ça, ça fait partit de mon petit-ami. Et c’est aussi pour ça que je l’aime. Les contraires s’attirent il paraît. Personnellement, je trouve qu’on en est le parfait exemple. Et je dois avouer que j’aime ça. Parce que sortir avec quelqu’un ayant le même caractère que moi, honnêtement, je ne pourrai pas. Je me demande vraiment comment Faust fait pour me supporter. Sentir ses lèvres sur ma joue accéléra légèrement mon rythme cardiaque et un doux sourire prit place sur mon visage. Morgane si seulement je pouvais stopper le temps et rester là pour toujours. Et ne plus avoir de pensées aussi niaise aussi tiens, ça m’arrangerait un minimum. « Je compterais. » Perspective intéressante. Quoique, au bout de moment je vais finir par lui sauter dessus, ça c’est sûr. Ce n’est pas humain d’être aussi adorable et mignon par Salazar ! « Laisse-moi te montrer veux-tu. » Sans vraiment attendre de réponse, je scellais ses lèvres aux miennes pour un long baiser. Même si j’aurais aimé continuer ça durant des heures entières, je devais vraiment lui parler. Et je le savais, ça lui faisait mal. Ses larmes me compressèrent le cœur et je le serrais fort contre moi, caressant son bras de façon réconfortante. Une rage sans nom dirigé contre mon père me fit serrer les dents. Il n’avait pas le droit de le faire pleurer. « Je sais mon ange je sais. J’aurais tellement voulu que ce jour-là soit parfait. Que cet un an soit fantastique. » Seulement, quelques instants plus tard, la chaleur réconfortante qu’il dégageait disparus. Durant un instant, je ne compris pas vraiment pourquoi il s’était relevé. Ou plutôt, comment il avait fait pour se dégager. Mais là, il était face à moi et il était… il était en colère. Contre moi. Salazar je détestais cela. Je détestais les disputes. Je détestais lorsqu’on avait ce sentiment pour l’autre. Je détestais lire cette rancœur contre moi dans ses yeux. « Et tu veux que je fasse quoi Faust ? Que j’aille voir mon père la bouche en cœur en lui disant que je ne veux plus me marier ? Que je veux passer ma vie avec un homme ? Avec un Sang-de-Bourbe, répartis chez Gryffondor et qui ne roule pas sur l’or ? Je suis désolé chéri, mais je tiens un minimum à ma vie. Je lui dis ça c’est l’Avada direct. Pour moi, pour toi et pour ta famille. Mais au fond, t'en as peut-être rien à foutre. » Ce que je détestais le plus, c’était mon incapacité à retenir des paroles blessantes. J’étais tellement habitué à insulter les gens que ça sortait tout seul. Alors que je n’avais vraiment pas besoin de ça à cet instant. Debout moi aussi, je soutenais son regard. Et j’haïssais le fait d’être plus petit que lui parce que merde, je ne me sentais absolument pas en position de force là. « Et tu veux changer quoi au juste ? Car c’est un ultimatum, pas un arrangement. Soit je me dévoile soit tu me quittes. Dans les deux cas je suis dans la merde. Même si la deuxième option me ferait bien plus souffrir. Mais vas-y, change ce que tu veux. De toute façon, je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir de l'importance avec toi parfois.» A cet instant-là, je lui en voulais. Terriblement. Comme à chaque fois que je me disais qu’il était capable de me quitter. Tout ça parce qu’il ne voulait plus se cacher. Tout ça parce que je n’avais pas le courage d’assumer qui j’étais. Tout ça parce que j’avais peur du regard des autres. Tout ça parce qu’on s’était jeté dans cette relation la tête la première. Et que c’était impossible de s’en sortir sans qu’il n’y ait de la casse. De son côté comme du mien.
Notre relation est tellement dure à définir. Bien sûr c'est mon copain, mais j'ai l'impression que c'est plus plus compliqué que ça. Lorsque j'étais avec Alexandre, je me posais autant de questions sur ce qu'est un vrai couple alors que j'aurais dû étant donné que 'était mon premier petit copain. Je sais que le fait que nous devions rester caché pour sa voir joue beaucoup dans mes questions, mais le problème c'est comment y répondre. Je sais que si je lui en parle, ça finira en dispute alors que faire ? Je pourrais en parler à Céline, après tout elle est déjà au courant et je suppose que ça la gênera pas que j'en parle. Je peux aussi en parler à la soeur de Théo... non ça serait trop bizarre. Lorsque je rentrais à la salle commune ce soir, je me lancerais. « Certes, tu ne m'appartiens pas vraiment. Mais c'est tout de même mon suçon dans ton cou, je te rappelle. » Il toucha délicatement la trace de son suçon dans mon cou. Lorsqu'il posa ses doigts, un frison me parcouru. Ça me tuais de l'avouer, mais il a raison à ce sujet. « Bon d'accord, tu as peut-être raison sur ce point. » Je me devais de camoufler les traces, mais j'aimerais tellement que tout le monde voit les sa marque. Comment une action aussi simple pouvait-elle provoquer autant de plaisir. Théo était pour moi, le dieu des suçon et autres petits plaisirs que je ne dirais point, ça c'est une autre chose que je lui avouerais jamais. Mon petit serpentard était incroyablement beau, ce petit côté boudeur me faisait craquer. Parmi tous les garçons gay de Poudlard, j'avais choisi le seul avec qui j'aurais un amour destructeur. Je l'aimais au point d'en souffrir. J'aurais vraiment dû aller à Poufsouffle, pourquoi le Choixpeau avait mis en avant mon courage alors que ce n'est pas ce qui me caractérise principalement. Je me demande comment aurait été ma vie si j'avais été chez les petits blaireaux jaune. J'aurais été surement heureux, mais je n'aurais pas rencontré des gens aussi gentils que Céline, Gabrielle ou encore Elwan. En parlant de lui, je me demande si lui et Théo ce sont disputés recemment. J'avais le chic pour avoir des amis en lien avec mon petit serpent. Après tout Céline et lui sont sortis ensemble, c'est le pire ennemie d'Elwan et je ne sais pas encore ce qui unie Gaby et Théo. Rien j'espère. Lorsque je déposai le baisé sur ça joue, un petit sourire avait pris place sur son visage. Merlin, je voudrais tellement garder cette image dans ma tête. Il pouvait être si doux lorsqu'il le voulait. « Je compterais. » J'éclatai de rire lorsqu'il me sortie la phrase. « Tu n'auras pas le courage, tu seras trop accupé à te demander quand j'aurais enfin fini de te torturer les lèvres. » La vision des ses lèvres gonflés après ce genre de petits moments me fit craquer. Je lui déposai des petits baisers le long de sa nuque tout en m'agrippant à ses bras. Je pourrais lui faire ça touet ma vie. « Laisse-moi te montrer veux-tu. » Il m'embrassa rapidement. Le baiser fût court, ce qui me laissa un peu déçus. Tout avait été gâchés par sa stupide révélation et le pire c'est que je me montrais faible en pleurant devant lui. Dans ma tête, je m'étais déjà prepéré à plusieurs situations, mais celle-ci. « Je sais mon ange je sais. J'aurais tellement voulu que ce jour-là soit parfait. Que cet un an soit fantastique. »« Oui tu aurais voulu mais, ce jour là tu seras avec elle et pas avec moi. » Je maudissais intérieurement cette saleté d'Iris, même si au fond je sais que ce n'est pas elle le problème. Je ne pourrais pas vivre ça. « Et tu veux que je fasse quoi Faust ? Que j'aille voir mon père la bouche en coeur en lui disant que je ne veux plus me marier ? Que je veux passer ma vie avec un homme ? Avec un Sang-de-Bourbe, répartis chez Gryffondor et qui ne roule pas sur l'or ? Je suis désolé chéri, mais je tiens un minimum à ma vie. Je lui dis ça c'est l'Avada direct. Pour moi, pour toi et pour ta famille. Mais au fond, t'en as peut-être rien à foutre. » S'il devait savoir une chose sur moi c'est qu'il fallait très bien choisir ses mots. « Que j'en ai rien à foutre ? Figure toi que ma famille passe et passera toujours avant toi. Si j'avais le choix entre la sauver ou rester avec toi. La question sera très vite réglée. » Je regrettais déjà mes mots, mais ça devait sortir. Je voulais le faire souffrir pour ce qu'il me faisait vivre. J'étais peut-être cruel, mais je pense que c'est la nature humaine qui me fait agir ainsi. « Et tu veux changer quoi au juste ? Car c'est un ultimatum, pas un arrangement. Soit je me dévoile soit tu me quittes. Dans les deux cas je suis dans la merde. Même si la deuxième option me ferait bien plus souffrir. Mais vas-y, change ce que tu veux. De toute façon, je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir de l'importance avec toi parfois.» La, il avait dépassé les bornes. Je lui mis une claque sans m'en rendre compte. « Si tu n'avais pas d'importance à mes yeux, je ne serais pas là aujourd'hui... » Mes larmes reprirent de plus belle. Ce petit moment de faiblesse ne dura pas longtemps. « Tu devrais faire gaffe à ne pas recevoir une troisième claque quoique vu comment tu t'adresses aux gens ça ne m'étonnerait pas. » J'avais dit mes paroles sur ton méchant, je devais être comme ça pour rester fier. Finalement, le Choixpeau avait eu raison de m'envoyer à gryffondor.
Si on devait demander à quelqu’un de s’imaginer mon point de vue sur ma vie jusqu’à présent, je suis sûr que beaucoup diraient que je la trouve parfaite. Avant mon entrée à Poudlard, je dois avouer que je pensais cela. J’avais tout ce qu’on pouvait rêver, une belle maison, une jumelle adorable, du sang pur et royal, une mère aimante, un père respectable, une grande famille. Pourtant, désormais, je ne la trouve pas si resplendissante. Peut-être est-ce parce que j’ai grandis. Parce que l’étau des responsabilités familiales se resserre autour de moi. Ou est-ce simplement parce que j’ai réalisé tout ce qui me manquait, tout ce que je ratais, tout ce que je n’aurais jamais. Je prends toujours un malin plaisir à persécuter les Sang-de-Bourbe. Parce que je ne trouve pas normal qu’ils aient de la Magie en eux, qu’ils n’en sont pas dignes. Certes, je pense cela, mais récemment, je les déteste également car une grande partie d’entre eux ont une merveilleuse vie de famille. Ils sont heureux de rentrer pour les vacances, pour retrouver leurs parents, leurs familles. Ils se racontent leur vie, combien ils s’aiment, combien ils se manquent. Leurs repas sont conviviaux, leurs maisons chaleureuses. Et c’est un déchirement de se quitter. Il y a des pleurs, des étreintes. Ça n’a jamais était ainsi chez moi. Toute mon enfance on m’a répété comment me tenir. Comment parler. Comment réagir. J’ai toujours obéit, vu que je trouvais cela tout à fait normal. Lorsque je recevais un regard fier de mon père ou de mon grand-père, je prenais ça pour une énorme marque d’affection. Mais ça n’a jamais été ça, je m’en rends compte désormais. Eux, tout ce qu’ils voient, c’est que je suis le fils idéal. Que je porterais le nom Adams encore plus haut dans l’échelle social. Que je suis une parfaite réplique d’eux-mêmes. Quand on a dix ans, on ne cherche pas très loin, on voit simplement les montagnes de cadeaux et de récompenses pour notre bon comportement. Mais j’ai dix-huit ans désormais. Quand je rentre chez moi, il n’y pas d’étreinte, pas de regards remplis d’amour. Le manoir est froid, impersonnel, comme toujours. Durant le repas, on entend le bruit des couverts, de ma sœur racontant ses brillants résultats, de mon père se vantant de ses nouvelles acquisitions, de ma mère s’extasiant sur ses nouveaux bijoux hors de prix. Et de moi, moi parlant des Sang-de-Bourbes, des traitres que j’ai persécutés. Des élèves que j’ai écrasés en cours. De mes victoires au Quidditch. Après le repas on s’ignore. Tard dans la nuit, ma mère vient, d’abord chez ma sœur puis chez moi. Là, elle nous prend dans ses bras et elle nous laisse dire tout ce qu’on veut. Je sais que ma sœur lui raconte ses malheurs, ses amis, ses amours. Moi je reste silencieux. Je profite juste de l’unique marque d’affection à laquelle j’ai droit. De nombreuses fois, j’ai voulu lui parler de Faust. Mais à chaque fois, j’ai peur qu’elle me rejette. Alors je me tais. Mais je le sais, je dois lui en parler. Je dois simplement trouver le courage pour le faire. Chose dont je manque cruellement.
La voix de mon petit-ami me sortit de mes sombres pensées, et un sourire reprit place sur mon visage. Non, là, je devais simplement profiter de lui. « Je ne me lasserai jamais de tes baisers. » J’étais à la limite de ronronner sous ses lèvres. Je ne l’avouerai jamais, mais je chéris plus que tous ces petits moments dégoulinant de romantisme. Ça fait toujours du bien de se sentir aimé. Seulement, toute bonne chose à une fin. En l’occurrence, ça se termine en dispute. Après tout, il a raison, il y a plus de chance que je sois avec elle et pas avec lui. Mais Morgane sait que je souhaite plus que tout être dans ses bras à ce moment-là. Mais je ne veux pas avouer mes faiblesses. Je déteste quand la situation m’échappe. Et là, il a littéralement notre couple entre ses mains. « Oh mais je comprends parfaitement, après tout tes Moldus sont tellement fantastiques ! » Ses paroles me blessaient, mais je ne laissais pas paraître. Sa gifle me monta les larmes aux yeux. Rage. Humiliation. Je ne pleurerais pas. Je ne pleurais jamais, c’était une marque de faiblesse et je n’étais pas faible. Mais là, entre Iris, mon père, mon mariage et maintenant notre dispute… j’étais vraiment à bout. Mes yeux étaient brillants, pourtant je plantais mon regard dans le siens, mon cœur se serrant à la vue de ses propres larmes. Mais ma langue était toujours aussi piquante. C’est mon seul moyen de défense pour ne pas montrer qu’intérieurement, je craquais. « Tu me déçois tellement Faust, tu n’imagines même pas. Je n’ai jamais levé la main sur toi. Jamais ! Et toi tu me souhaites de me faire frapper ? A cause de ma mauvaise attitude ? Tu es censé m’aimer Faust ! Et quand on aime quelqu’un, c’est pour ses bons et ses mauvais côtés ! Quand on aime quelqu’un on le protège ! Je t’ai toujours protégé ! Tu ne te fais pas persécuter à ce que je sache ? Et bien n’oublie pas que c’est grâce à moi ! Que c’est grâce à mon foutu mauvais caractère ! » C’était aussi pour moi que je le protégeais. Il était inadmissible que le garçon que j’aime soit persécuté par des abrutis dans mon genre. Je ne pourrai le supporter. Il serait impossible pour moi de le voir à l’infirmerie, ou de le voir se faire humilier. Non, c’était hors de question. Alors même si on devait se séparer, je continuerais de faire en sorte qu’il soit tranquille. Parce que je l’aimais. Bien trop. « Mais vas-y, fais-toi plaisir. Frappe-moi. Mais je te jure que si tu le fais, nous deux c’est terminé. J’en souffrirai, j’en pleurerai et je sais que toi aussi, mais il est hors de question que tu me manques encore de respect de cette façon ! » Je me rendis alors compte que ma main avait plongé dans ma poche à l’instant même où sa main avait heurté ma joue. Reflexe. J’avais mal aux articulations à force de serrer ma baguette entre mes doigts, m’empêchant de lancer le sortilège que j’avais au bord des lèvres. Je ne pourrais pas le blesser physiquement. J’étais bien trop protecteur. Bien trop amoureux. « Je t’en prie donc, chéri, dis-moi ce que tu veux changer dans notre accord comme tu le dis si bien. Raccourcir la durée ? J’ai jusqu’à demain ? Ou peut-être que je dois décider tout de suite ? Ou encore mieux, tu veux peut-être qu’on se sépare pour de bon, histoire qu’on est plus à se cacher. Vas-y, je t’écoute ! » En réalité, j’étais mort de peur. Parce que s’il voulait qu’on se sépare, je ne pourrai pas le lui refuser. Je voulais juste qu’il soit heureux. Même si c’était sans moi. Mais égoïstement, je priais pour qu’il ait besoin de moi afin d’être pleinement heureux. Parce que moi, sans lui, je ne serais jamais heureux.